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Full text of "MIFAO 66,1 Mélanges Maspero 1,1 Orient Ancien (1934)"

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MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE 


MÉMOIRES PUBLIÉS PAR LES MEMBRES DE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCHÉOLOGIE 
ORIENTALE DU CAIRE, SOUS LA DIRECTION DE M. PIERRE JOUGUET. — TOME LXVI 


MÉLANGES MASPEip 


I ^ 


ORIENT ANCIEN 


PREMIER FASCICULE 


PAGE& 1 A 400 ET 25 PLANCHES 



LE CAIRE 

IMPRIMERIE DE L’INSTITUT FRANÇAIS 

* 

D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE 


4 


1934 

Tous droits de reproduction réservés 


MÉMOIRES 

PUBLIÉS 

PAR LES MEMBRES 


L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE 

DU €AIRE 


TOME SOIXANTE-SIXIÈME 











« A ,■ ^ (î'1- H 

MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE 

MÉMOIRES PUBLIÉS PAR LES MEMBRES DE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCHÉOLOGIE 
ORIENTALE DU CAIRE, SOUS LA DIRECTION DE M. PIERRE JOUGUET. — TOME LXYI 


MÉLANGES MASPERO 

■— O — 


i 

ORIENT ANCIEN 



LE CAIRE 

IMPRIMERIE DE L’INSTITUT FRANÇAIS 
D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE 


1935-1938 

Tous droits de reproduction réservés 


iït.Y 386 à'sr 


PRÉFACE. 


Lorsque Gaston Maspero et ses amis Gabriel et Xavier Charmes 
• • • ' 
conçurent le projet d’envoyer une mission permanente en Egypte, 

ils avaient dans l’esprit l’exemple de notre École d’Athènes, fondée 

en i8â6 par M. de Salvandy; mais plus heureux que le ministre 

de Louis-Philippe et ses inspirateurs, ils ont su clairement, dès le 

début, les tâches qu’ils devaient assigner à l’institution nouvelle. 

A. la différence de son aînée l’École du Caire a ignoré les longs 

tâtonnements; elle s’est tout de suite consacrée à l’archéologie et à 

la philologie militantes. Mais le but ainsi défini, nos fondateurs n’en 

avaient pas moins élaboré un programme très vaste, qui embrassait 

toutes les civilisations du Proche-Orient. Sans être infidèle à la 

pensée de ses créateurs, la Mission installée au Caire a peu à peu 

r 

limité ses efforts à l’Egypte seule et elle fut surtout une école d’é- 
gyptologues. Il faut, bien entendu, prendre ce mot au sens le plus 
large. Notre Institut a toujours eu souci de comprendre, dans le 

r 

domaine de ses recherches, tout le passé de l’Egypte : à côté de ses 
égyptologues au sens strict, il a eu ses arabisants et ses hellénistes. 
Tous rêvaient de renouer la tradition de la première et glorieuse 

r 

Commission d’Egypte et ils s’y efforçaient, comme peut-être il était 
inévitable en commençant, avec des ressources insuffisantes. Le tra- 
vail de ces pionniers, nous ne l’ignorons pas, fut parfois très âpre- 

r 

ment critiqué. Notre Ecole n’a jamais protesté contre ces critiques 


VIII 


qu’en essayant au cours du temps de ne les plus justifier. On lui 
montrera sans doute quelque indulgence si l’on se représente les 
conditions du travail à l’époque où son activité s’est tout d’abord 
manifestée. Pour rester sur le terrain plus particulièrement envisagé 
dans cette préface, celui de l’Égyptologie pure, c’est-à-dire de cette 
discipline qui cherche à saisir la vie de l’Égypte dans ses plus 
anciens monuments et dans les documents écrits en hiéroglyphes, 
hiératique et démotique, on peut dire que dans cette contrée, où 
du zele presque héroïque de Mariette et de la volonté du Khédive 
Ismajl le Service des Antiquités venait à peine de naître, rien n’était 
encore fixé ni de la méthode archéologique ni surtout des Lois qui 
auraient pu inspirer aux naïves populations du pays le respect de 
leur lointain passé. Certes, depuis le voyage de Champollion, des 
explorateurs enthousiastes et avertis, d’illustres savants même, 
avaient parcouru l’Égypte et relevé, au prix des plus grandes 
fatigues, . au milieu des paysans et des bédouins parfois hostiles, les 
monuments visibles ou mis hâtivement à la lumière; mais le plus 
souvent ils n’avaient eu d’autres moyens de les soustraire à une 
destruction certaine que de les abriter dans des musées européens. 
Avec Mariette tout commence à changer, lentement certes! et non 
sans difficulté. Cette heureuse mais encore imparfaite transformation 
fut grandement favorisée par la véritable dévotion égyptologique 
des jeunes gens qui s’installèrent les premiers, avec Gaston Ma- 
spero, dans l’inconfortable maison du Boulevard Mohammed Aly, 
chez M Zarifa Effendi, accoucheuse des harems khédiviaux; 
et 1 on est en droit d’attribuer la même influence au labeur de leurs 
successeurs. Me trompé-je? Mais il me semble qu’en Égypte même, 
dans la génération nouvelle, on l’a parfois fâcheusement méconnu. 


Si l’on veut être juste, on sera frappé au contraire, je ne dis pas de 
la maîtrise avec laquelle les directions étaient données — comment 
s’étonner de trouver la lucidité et l’élévation dans les rapports d’un 
Maspero et d’un Ernest Renan, qui fut, lui aussi, un des parrains 
de notre maison? — mais de l’intelligence et de l’enthousiasme que 
nos premiers camarades ont montrés en appliquant les enseigne- 
ments de leurs guides. Je ne retracerai pas toute 1 histoire de 
l’Égyptologie à la Mission, plus tard Institut du Caire. Cette 
histoire, pour bien la raconter, il faudrait l’avoir vécue. Elle a été 
en partie élégamment esquissée dans une petite brochure, aujour- 
d’hui épuisée, publiée par Émile Chassinat au moment où il célé- 
brait, dans le palais de Mounira, le q5 g anniversaire de notre 
École. J’espère que quelques-uns de nos anciens nous donneront 
un jour les souvenirs de leur existence ardente et pittoresque. Mais 
on serait surpris, au seuil de ce volume, de ne pas trouver un aperçu 
de l’œuvre accomplie. 

Pour connaître celle des premières promotions, il faut feuilleter 
les Mémoires de la Mission française On ne songeait pas, et l’on ne 
pouvait guère songer alors, à entreprendre des fouilles au sens où 
nous l’entendons aujourd’hui; les équipes étaient trop peu nom- 
breuses, les crédits trop restreints, et, avouons-le aussi, les exigences 
de l’Archéologie, alors quelle hésitait dans ses démarches, moins 
sévères que de nos jours. Il fallait d’ailleurs aller au plus pressé et 
fixer au plus vite le souvenir des monuments exposés à la rigueur 
des éléments, à l’avidité des marchands et des collectionneurs, au 
vandalisme des ingénieurs, qui avaient déjà anéanti des temples 

O Mémoires publiés par les membres de la Mission archéologique française du 
Caire, Paris, Leroux ( Mémoires de la Mission ). 


entiers dans l’édifice de leurs usines. En immergeant Philæ et la 

Nubie ne devait-on pas encore, il n’y a pas quarante ans, détruire 

des paysages consacrés par la piété des hommes et abolir froidement 

trente siècles d’histoire? Les jeunes égyptologues de la Mission 

collaborèrent à l’œuvre de sauvetage entreprise par le Service des 

Antiquités sous la direction de Gaston Maspero, successeur de Ma- 

/ 

riette. Maspero était resté à peine un an à la tête de l’Ecole; il avait 
cédé la place à Eugène Lefébure; mais son esprit animait toute 

r 

l’Egyptologie française. Il entraînait ses disciples dans les nécropoles 
memphites et thébaines , qu’il ne cessait d’explorer et de surveiller 
comme en fait foi un beau mémoire publié dans le tome I des Mé- 
moires de la Mission C’est alors que Victor Loret, qui devait bien 
plus tard succéder à J. de Morgan à la direction du Service des An- 
tiquités, copie à Tbèbes les textes des tombeaux de l’Am hent Amen- 
hotep et de Khàmbâ^. Lefébure organise en 1 8 8 3 une mission 
dans la Vallée des Rois. Il était accompagné du peintre J. Bodrgoin, 
des égyptologues Bouriant et Loret et il s’était assuré l’aide 
d’Edouard Naville. Lié d’une fidèle amitié avec Gaston Maspero, 
Naville inaugurait ainsi la collaboration de la Suisse et de la France, 
telle qu’elle s’est manifestée bientôt plus intime, d’abord avec notre 
camarade Gustave Jéquier de Neuchâtel, et plus récemment avec 

(1) Ce qui lui valut la découverte de la cachette de Deir-el-Bahari et des 
momies royales. G. Maspero, Les Momies Royales de Déïr-el-Bahari , Mémoires de 
la Mission, t. I, p. 5 i 1-787. 

G. Maspero, Trois années de fouilles dans les tombeaux de Thèbes et de Mem- 
phis, Mémoires de la Mission, I, p. 1 3 3 - 2 4 2 . 

(3) V. Loret, Le Tombeau de Pam-^ent Amen-Hotep, Mémoires de la Mission, 
p. 2 3 - 32 ; La stèle de Pam-^ent Amen-Hotep, ibid., p. 5 i- 54 ; La Tombe de 
Khâ-m-Hâ, ibid., p. it 3 -i 3 a. 


XI 


nos camarades Géo. Nagel et Charles Maystre. Ainsi furent relevés 
les textes du tombeau de Seti I er , et, avec la collaboration d’un autre 
ami de Maspero, Ernesto Schiaparelli, ceux de la Syringe de Ram- 
sès VI. En même temps, on explorait vingt et une tombes royales 
de moindre importance Ce beau travail, probablement le seul 
relevé de cette envergure qui ait été jusqu alors exécuté à Biban- 
el-Molouk, donna à G. Maspero l’occasion d’écrire son célèbre Mé- 
moire sur les hypogées royaux de Thèbes. 

Thèbes et Memphis ne furent pas les seuls centres de 1 activité 
française. En 1 8 8 3 une équipe était à Tell-el-Amarna 1 (2) 3 . Accompa- 
gnés de Gabriel Charmes, de l’Américain Wilbur et du Suédois 
Karl Piehl, Maspero et Bouriant y passèrent deux journées fécondes. 
Ils travaillèrent dans les tombeaux d’Aï, de Rames, dApn et de 
Mahu. On apprenait à connaître l’histoire et la personne du roi 
hérétique Aménophis IV, qui devaient frapper l’imagination de tant 
d’hommes et surtout, depuis Judith Gauthier jusqu à M Tabouis, 
de tant de femmes de lettres. Bouriant donnait la première édition 
de Y Hymne à Aton. 

La Alission suit les mêmes voies sous la courte direction de 

0) R. Lefébure, Les Hypogées Royaux de Hiebes, Le tombeau de Seti I , 
publié in extenso avec la collaboration de MM. U. Bouriant et V. Loret ... et 
avec le concours de M. Edouard Naville, Mémoires de la Mission, t. II (1886). 
— Les Hypogées Royaux de Thèbes, 2 e division, Notices des Hypogées, publiées 
avec la collaboration de MM. Ed. Naville et Ern. Schiaparelli (1888); ibid., 
t. III, fasc. 1, p. 1-191 (1888). — Les Hypogées Royaux de Thèbes, 3 e division, 
Le Tombeau de Ramsès IV, vin pages et XLII planches; ibid., fasc. 2 (1890). 
Le mémoire de G. Maspero est publié dans ses Etudes d Archéologie et de Mytho- 
logie égyptiennes, t. Il, p. 1-181, Paris 1893. 

< 2 > U. Bouriant, Deux jours de fouilles à Tell el Amarna, Mémoires de la Mission, 

t. I, p. 1-22. 


B. 


XII 


Grébaut et sous la direction plus longue d’Urbain Boüriant. A Thèbes 
Philippe Virey déchiffre la tombe de Rekhmara^ et étudie sept 
autres tombes : Ra-Men-Kheper-Senb, Amen-em-heb, Pehsukker, 
Khem-Nekht et son fils Menkheper, Amen-f-eh, etKhenL 2) . Celle 
de la mystérieuse Thiti, longtemps connue sous le nom de «reine 
rose » , et six autres de la XVIII e et XIX e dynasties sont copiées par 
G. Bénédite, Boüriant^ et G. Maspero; le Père Vincent Scheil en 
éditait sept autres (4) . Ainsi le savant dominicain commençait par 
l’Égyptologie une carrière d’orientaliste qui devait plus tard être 
surtout consacrée à l’Assyriologie. Dès 1892-1898 il se dirigeait 
vers la Mésopotamie et grâce à l’appui de Hamdy bey, directeur des 
Musées de Constantinople, il recevait un subside du sultan Abdoul 
Hamid, pour fouiller le site d’Abou Habba, qui se révéla celui de 
l’ancienne Sippar. Cette nouvelle entreprise était si peu contraire à 
l’esprit de l’École du Caire que dans ses publications devait plus 
tard paraître le rapport du Père Scheil (5) et qu’il avait déjà donné 
dans les Mémoires de la Mission l’édition de quelques tablettes 
assyriennes de la collection Rostovicz bey (6) . 

0) Ph. Virey, Le Tombeau de Rehhmara , Mémoires de la Mission, t. V, p. 1-196 
(1888). 

( 2 ) Ph. Virey, Sept Tombeaux thébains de la XVIII e et de la XIX e dynasties, 
Mémoires de la Mission, t. V, p. 1 97-879. 

( 3 ) G. Bénédite, U. Boüriant, G. Maspero, É. Chassinat, Tombeaux thébains, 
ibid., p. 38 i- 54 o. Ce sont ceux de Thiti, Harmhabi, Montouhikhhopshouf, 
Nakhti et sa femme Amen-Tooui, et Neferhotpou. 

O) Y. Scheil, Tombeaux thébains, ibid., p. 54 i- 656 . Ce sont ceux de Mai, 
des graveurs, de Bat’erkasenb, Pari, Djanni, Apoui, Montou-m-Hat, Aba. 

( 5 ) V. Scheil, Une saison de fouilles à Sippar, Mémoires publiés par les membres de 
V Institut français d’ Archéologie orientale du Caire, 1 . 1 , 1902 ( Mémoires de l’ Institut). 

(°) V. Scheil, Tablettes d’ El- A marna, Mémoires de la Mission, t. VI, p. 297-812. 


' t 

XIII — 

On ne revint à Tell-el-Amarna que vers la fin de la direction 
Boüriant. Entre-temps la Mission avait collaboré à l’édition trop 
hâtive des monuments de la Vallée du Nil pour le Catalogue entre- 
pris par Jacques de Morgan, alors directeur du Service des Anti- 
quités (1) , mais l’art amarnien exerçait sur les jeunes égyptologues 
une séduction irrésistible et dès 1 89 3 - 1 89/1 Boüriant, Legrain et 
Jéquier pensèrent à une publication des tombes, d’abord celles du 
Darb el Hamzaoui découvertes par Alexandre Barsanti en 1891, 
c’est-à-dire celles des princesses Atenmerit et Atenmakt, et celle 
d’Aménopbïs IV lui-même; ils explorèrent aussi les sépultures des 
grands fonctionnaires à Haggi Qandil : Aï, qui devenu roi plus tard 
fut enterré à Thèbes, le flabellifère, dont le nom de Maij fut dans la 
suite déchiffré par N. de Garis Davies, Atonnoumhabi, Anoui, Souti, 
Nofirkhopirhiskhopir, Naaktpaatonou, Piamès, Apn, Mabhou, Tou- 
ton, Parannofir, etc A Après une première campagne il fallut 

ajourner l’entreprise. G. Legrain était passé au Service des Anti- 
quités et Karnak devait l’occuper toute sa vie. En 1898 Boüriant 
fit un court séjour sur le site. En 1908 on se décida avec raison 
à donner les résultats acquis; Boüriant frappé du mal qui devait 
l’emporter avait été obligé de quitter Le Caire. Le volume fut établi 
par G. Legrain, sous la direction de Chassinat. Ces retards, qui 
n’avaient pourtant rien que de très normal, nen étaient pas moins 
fâcheux. Le Mémoire de V Institut paraissait bien peu avant celui 

0 ) J. de Morgan, U. Boüriant, G~ Legrain, G. Jéqüier, A. Barsanti, Catalogue 
des monuments et inscriptions de l’Égypte antique, 3 volumes, Vienne, Holzhausen 

1894-1895-1909. , 

W ü. Boüriant, G. Legrain, G. Jéqüier, Monuments pour servir à letude du 

culte d’Atonou en Égypte, t. I, Mémoires de l’Institut, t. VIII (1908). 


de N. de Garis Davies, qui avait travaillé plus longtemps dans la 
nécropole amarnienne pour l’Egypt Exploration Fund et qui put 
ainsi produire une édition plus complète et plus précise W. Davies 
a conquis Tell-el-Amarna pour les archéologues anglais, qui n’ont 
pas laissé d’y faire, depuis, une œuvre splendide. Il me semble 
toutefois qu’il ne faut pas mépriser l'initiative française et l’on a 
encore plaisir et profit à regarder les spirituels croquis de Georges 
Legrain . 

Bouriant ne se contentait pas de diriger ses équipes dans les hypo- 
gées. Les grands temples, qui dressaient leurs murailles couvertes 
de textes et de tableaux aux yeux de tous les voyageurs n’étaient 
pas tout à fait inconnus : depuis longtemps l’Égyptologie était en 
possession des textes historiques situés à la portée des explorateurs. 
Mais aucune publication n’était exhaustive, comme celle que Mariette 
avait donné des salles de Denderah , qu’il avait lui-même déblayées. 
Les monuments sortaient pourtant des terres qui les enveloppaient 
au moins en partie, comme Kom-Ombo, par les soins de J. de Mor- 
gan aidé de nos camarades, comme Louxor rendu à la lumière par 
J. Daressy; d’autres allaient bientôt en sortir, comme Médinet-Habou, 
que nettoyaient les ouvriers du Service des Antiquités sous la direc- 
tion du même Daressy, comme Deir-el-Bahari, fouillé par l’Egypt 
Exploration Fund sous la direction d’Edouard Naville, comme plus 
tard Deir-el-Médineh, restauré par G. Baraize®. La tâche s’imposait 

B) N. de G. Davies, The Rock Tombs oj El Amarna, t. I-VI, Londres igo 3 - 
1908, Archaeological Survey of Egypl, t. XII 1 -XVIII. 

B) G. Baraize appartenait déjà au Service des Antiquités et l’on oublierait 
injustement ce que lui doivent les monuments égyptiens qu’il a déblayés, 
soutenus et restaurés. Le dévouement qu’il a mis et met encore à servir l’Égyp- 


XV 


donc de livrer à l’étude et à l’interprétation des historiens et des philo- 
logues l’étonnante et abondante littérature que la religion égyptienne 
a répandue sur les parois de ses sanctuaires. Il est dommage que le 
travail de G. Bénédite à Philæ (1) so it resté inachevé, que celui de 
Gayet à Louxor^ soit notoirement insuffisant, celui de D. Mallet à 
Esneh inédit et maintenant périmé; mais, à Paris, Emile Chassinat 
avait pu étudier les estampages que le marquis de Rochemonteix, 
trop tôt enlevé à nos études, avait pris dans le temple d’Edfou, et de 
189^1895 il avait publié les trois premiers fascicules d’un premier 
volume d’inscriptions A la fin de 1895 il entrait en contact avec 
le monument lui-même et commençait à donner les résultats de son 
travail en 1898. Malheureusement, comme il arrive trop souvent 
au cours de notre histoire, son entreprise devait pendant vingt ans 
rester en suspens : d’autres tâches, et particulièrement la lourde 
charge de la direction, l’éloignèrent d’Edfou. Pourtant plus favorisé 
que beaucoup de ses camarades il aura la faculté de poursuivre plus 
tard avec une expérience accrue l’œuvre de sa jeunesse. Son second 
volume finissait de paraître en 1920^ et le quatorzième en 193 A 

tologie, en aidant les missions et le§ fouilles, mérité une reconnaissance 
singulière, que nous voulons ici lui exprimer chaleureusement. Nous gardons 
aussi un souvenir amical à celui qui l’a précédé dans cette tache, Alessandro 
Barsanti. 

B) G. Bénédite , Le Temple de Philæ, Mémoires de la Mission , t. XIII (1892-1895). 

B) Gavet, Le Temple de Louxor, Mémoires de la Mission, t. XV (189 A). 

Marquis de Rochemonteix, Le Temple d’Edfou, publié in extenso par 
E. Chassinat, t. I; Mémoires de la Mission, t. X. Le A e et dernier fascicule paraît 
en 1897. 

É. Chassinat, Le Temple d’Edfou, publié in extenso d’apres les estampages 
recueillis par le Marquis de Rochemonteix, t. II; Mémoires de la Mission, t. XI ^ 
(1898-1920), 


XVI 


achevait de mettre à la disposition de tous les égyptologues l’inesti- 
mable trésor des textes d’Edfou (1) . 

Ce sont les monuments écrits qui jusqu’ici ont surtout attiré l’at- 
tention de la Mission française; mais elle n’a pourtant dédaigné ni 
l’étude de l’art ni celle des techniques. Émile Vernier, ciseleur, appelé 
par J. de Morgan, qui venait de découvrir en 1894 les bijoux de 
Dahshour, commençait en 1895 ses recherches sur la bijouterie 
et la joaillerie. Les résultats en sont exposés dans le tome II des 
Mémoires de l’Institut , paru en 1907® et dans plusieurs articles 
du Bulletin®. 

Au temps de la direction de Bouriant, la Mission, nous l’avons 

noté, n’avait pas encore les moyens d’organiser de véritables fouilles; 

/ 

mais l’amitié de Joseph-Etienne Gautier lui donna l’occasion de 
prendre part à celles de Licht. Gautier, qui devait nous être enlevé 
par une mort prématurée après une active carrière, collaborait avec 

r 

notre Ecole et le Service des Antiquités et bien des travaux furent 
exécutés grâce à cet orientaliste, qui savait mettre son désintéres- 
sement et sa générosité à la disposition de sa science. Dans sa cam- 
pagne de Licht, il s’associa notre camarade Gustave Jéquier, formé 
à Dahshour, sur le terrain , par Jacques de Morgan. Autour de la pyra- 

^ E. Chassinat, Le Temple d’Edfou, t. III à XIV; Mémoires de la Mission, 
t. XX-XXXI (1928-1980). Le second fascicule du tome X seul n’a pas paru. 

^ E. Vernier, La bijouterie et la joaillerie égyptiennes , Mémoires de l’Institut, 
t. II (1907). 

^ E. Vernier, Note sur les bagues égyptiennes , Bulletin de l’Institut français d’ Ar- 
chéologie orientale, t. VI, 1908, p. 198-196; Note sur les boucles d’oreilles égyp- 
tiennes, ibid., t. VIII (1908), p. 1 5 - 4 1 ; Note à propos du livre de M. Flinders 
Petrie : Arts et Métiers dans l’ancienne Egypte, ibid., t. XII (1916), p. 35-Ù2 ; 
L’or chez les anciens Egyptiens, ibid., t. XXV (1925), p. 167-173. 


XVII 


mide que Maspero avait deviné être celle d’Ousortesen (Senousret) 
et qu’ils explorèrent, ils reconnurent l’enceinte, une partie de l’ave- 
nue et de la chapelle funéraire où ils découvrirent une belle table 
d’offrandes au nom du roi, tandis qu’une cachette leur livrait dix 
statues colossales du pharaon assis, et six statues osiriaques du 
même roi; ils recueillirent aussi treize tables d’offrandes des prê- 
tresses. Enfin ils déblayaient, hors de l’enceinte, dans la nécropole 
du nord trois tombes, le mastaba du nord, la tombe de Sesnebnef, 
celle de Naklit, dont la statuette de bois est une des belles pièces du 
Musée du Caire, tandis que dans la région sud ils étudiaient la pyra- 
mide d’Amenemhat. Ainsi commençait à se révéler l’ensemble des 
monuments qui entourent la pyramide et en dépendent. Le beau 
rapport de Gautier et de Jéquier parut en 1902, dans le tome VI 
des Mémoires de l’Institut, avec une restauration des architectes Du- 
four, Munier et André Un peu plus tard seulement (i 908-1 908) 


e) J.-E. Gautier et G. Jéquier, Mémoire sur les fouilles de Licht, Mémoires de 
l’Institut, t. VI (1902). Dans la suite après avoir accompagné Jacques de Mor- 
gan dans ses missions de Perse et enseigné à Neuchâtel, Jéquier, appelé par 
Pierre Lacau, reviendra sur le sol égyptien aux lieux mêmes où il avait com- 
mencé sa carrière. On connaît les belles publications où, chargé de mission par 
le Service des Antiquités, il a régulièrement rendu compte de ses travaux au 
Mastaba Faraoun et dans les Pvramides de Dahshour. Voir Publications du Ser- 
vice des Antiquités de l’Egypte, Fouilles à Saqqarah ; G. Jéquier, Le Mastaba 
Faraoun, avec la collaboration de Dows Dunham, 1928; La Pyramide d’Oudjeb- 
ten, 1928; Tombeaux des particuliers contemporains de Pepi II, 1929; Les Pyra- 
mides des reines Neit et Aouit, 1933 ; Deux Pyramides du Moyen Empire, 1 98 3 ; 
La Pyramide d’Aba, 1935; Le Monument funéraire de Pepi II, t. I, Le Tombeau 
Royal. L’architecte André n’appartenait pas à la Mission et il n’a fait que passer 
en Egypte. Venu avec lui, Munier y, est revenu en qualité de pensionnaire de 
l’Institut. Gomme André, c’était un architecte et un aquarelliste de talent. On 
lui doit entre autres relevés, deux belles copies inédites et conservées à Mounira 


C 


XVIII 


les fouilles allemandes d’Abou-Sir permirent de préciser ce que les 
fouilles de Licht commençaient à faire entrevoir et Ludwig Bor- 
chardt pouvait alors donner la théorie de la Pyramide. 

A mesure que les progrès du pays et les efforts du Service des 
Antiquités amélioraient les conditions du travail, l’activité de la 
Mission française voit s’étendre le théâtre de ses recherches. Elle 
avait quitté, au temps de Grébaut, la première maison qu’elle avait 
habitée pour s’installer dans un immeuble bien modeste encore, au 
bas de l’Avenue de Boulaq (aujourd’hui Avenue Fouad I er ). 11 fut 
donné à Bouriant de l’établir en 1898 dans l’édifice, récemment 
démoli, que l’architecte Baudry avait construit pour elle, rue Anti- 
khana, dans un quartier du Caire qui n’avait, heureusement pas 
alors l’aspect qu’il a pris aujourd’hui avec ses maisons de rapport. 
Là elle pouvait loger confortablement ses pensionnaires, sa biblio- 
thèque, son imprimerie dont Gaston Maspero avait inspiré la 
création. A ces progrès dans l’organisation matérielle répondait un 
changement de statut qui n’était pas sans conséquence : avec tout le 
service des missions, la mission du Caire était enfin logiquement 
rattachée à l’Enseignement Supérieur, alors dans les mains fermes 
de Louis Liard. Mais pour mieux manifester sa permanence elle 

r 

devenait l’Institut d’Archéologie Orientale. Ainsi l’Ecole du Caire, 
malgré la différence du titre choisi pour elle, s’assimilait de plus en 
plus à l’École d’Athènes, qui lui avait autrefois servi de lointain 

des pavages peints trouvés par Flinders Petrie à Tell-el-Amarna. L’un et l’autre 
nous ont été prématurément enlevés. C’étaient de charmants camarades : ils 
ont été pour moi d’aimables et précieux compagnons de voyage et la mémoire 
nous est restée particulièrement chère de ces deux vaillants artistes à qui la 
mort n’a pas laissé le temps d’achever l’œuvre commencée. 


XIX 


r 

modèle et à l’Ecole de Borne, qui était née à peu près en même 
temps quelle. C’est à ce moment que, frappé par une maladie impi- 
toyable et soudaine, mais qui devait mettre de longues années à 
l’achever, Urbain Bouriant, qui avait tant fait pour la Mission, 
après là ans d’une direction généreuse, dut l’abandonner. 

Tout jeune alors, Chassinat fut choisi pour le remplacer. Il devait 
rester à la tête de l’Institut plus de treize ans. En 1 908 seulement il 
laissera la maison de la rue Antikhana pour celle de Mounira où, 
dans le voisinage de l’École française de Droit, que le bénéfice pro- 
duit par la vente de l’ancien immeuble avait permis à Chassinat de 
faire construire, l’Institut français se trouve encore. 

Ses progrès vont se manifester par l’enrichissement de ses publi- 
cations et la variété de ses entreprises. L’imprimerie que Chassinat 
organise avec l’aide des techniciens de notre imprimerie nationale W, 
permet à l’Institut d’éditer lui-même ses mémoires, qui deviennent 
les Mémoires de l'Institut. Dès 1900 la nécessité se fait sentir d’un 
organe périodique de format plus maniable et le Bulletin est fondé. 
Une nouvelle série de textes ou de manuels, dont le litre Bibliothèque 

f 

d’ Etudes dit clairement le but, est inaugurée en 1908 par le célèbre 
travail de Maspero sur le Conte de Sinouhit. 

Quant à la variété des entreprises, elle se marque d’abord dans 
les fouilles. Ce 11e sont pas encore, il est vrai, des fouilles telles qu’on 
les conçoit ou qu’on devrait les concevoir aujourd’hui, conduites avec 
toutes les ressources par un état-major assez nombreux pour com- 
prendre des compétences diverses, et attaché à épuiser un site pour 

^ Chefs successifs de l’imprimerie de l’Institut du Caire : E. Guillaume 
(1898-1899); P. Barbey (1899-1908); Albert Geis (1908-1910); Giusto 
Rampazzo (1910-1987); Bichara Hawara (1987); Georges Mettler. 


G. 


XX — * 


tirer de son étude tous les renseignements qu’il peut donner. Ce sont 
pourtant des recherches plus suivies qu’autrefois et telles que notre 
Institut n’en avait encore jamais exécutées. Les plus importantes 
sont peut-être celles sur lesquelles on est le moins bien renseigné. 
Plusieurs campagnes, et qui ont été le sujet d’un court rapport 
furent dirigées par Chassinat lui-même autour de la pyramide d Abou 
Roasch. Entre autres découvertes, on leur doit la belle tete de 
Didoufré®, un chef-d’œuvre de l’art de l’Ancien Empire. Mais on 
travaillait aussi ailleurs. A Meir, Chassinat, Munier, Clédat explorent 
des tombes du Moyen Empire et l’on peut lire dans les premiers 
numéros du Bulletin de courts comptes rendus des trouvailles^. 
André Palanque et l’ingénieur Charles Gombert en 1902 sont à Deir, 
en face de la montagne d’Abou Roasch , à l’entrée du Ouady Natroun , 
où ils déblaient quelques ruines d’un couvent copte et trouvent un 
tombeau que Palanque compare à des tombeaux palestiniens^. En 
190 B Palanque est envoyé à Assiout par Chassinat, qui dirige le 
travail, tantôt du Caire, tantôt sur le terrain. Ainsi il assiste à la 
découverte de la tombe de Nakhti. C’est là pour nos archéologues un 
travail rendu difficile par l’hostilité de la population. La tombe fait 
partie d’une nécropole du Moyen Empire, où 26 tombes nouvelles 

U) Complet s rendus de V Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, îgoi , p. 616- 
619. 

(2) Chassinat, A propos d'une télé en grès rouge du roi Didoufrî, Monument 
Piot, t. XXV, 1921-1922, p. 53 - 75 . 

t 3 ) J. Clédat, Note sur quelques figures égyptiennes , Bulletin, t. I, p. 2 1-2 à (cf. 
É. Chassinat, A propos d’un bas-relief du tombeau de Senbi à Meir, ibid., t. X, 
p. 169-1 7 3 ); Notes archéologiques et philologiques, ibid., t. I, p. 87-97. 

"*) Ch. Palanque, Bapport sur les fouilles de El-Deir, Bulletin, t. II (1902)1 

p. 162-170. 


XXI — 


sont explorées, dont 21 intactes. On y recueille 6 à sarcophages 
dont 3 à couverts d’inscriptions, des statues de bois, dont celle de 
Nakhti comparable pour la beauté à celle de Msahiti de la Glypto- 
thèque Ny Garlsberg, des figurines, ... en somme comme le dit 
Chassinat dans son rapport illustré par le jeune peintre Reymond, 
un grand nombre d’objets, qui peuvent prendre rang parmi les plus 
remarquables de l’art funéraire du Moyen Empire. L’onomastique 
incline à les dater de la IX e , X e , XI e et XII e dynasties (1) . Les textes 
publiés par Chassinat allaient s’ajouter à ceux qu’éditait alors un des 
nôtres, Pierre Lacau, dans le volume du Musée du Caire consacré 
au Catalogue des sarcophages du Moyen Empire (2) . C’est l’archéo- 
logie ou plutôt l’histoire de l’Ancien Empire, car les textes recueillis 
étaient plus importants que les objets, qui devait profiter de la 
campagne menée dans les tombes de Qattah (ou de Taliet) par 
Chassinat, assisté d’Henri Gauthier, du Père Deiber et de Pieron. 
Cette nécropole avait été découverte par un reis du Service des 

(1) É. Chassinat et Ch. Palanque, Une campagne de fouilles dans la nécropole 
d’ Assiout, Mémoires de l’Institut, t. XXIV, 1911. L Institut a garde le souvenir 
du sort tragique des jeunes collaborateurs à ses travaux de cette époque. André 
Gombert, ingénieur des Arts et Manufactures, nommé à l’Institut en 1900, 
collabora efficacement aux fouilles d’Abou Roasch (1901-1902). Chargé en 
1903 d’explorer la nécropole de Touna, il se laissa entraîner par son audace 
juvénile à une escalade dangereuse et fit une chute mortelle (avril 1912). 
Chassinat, Bulletin, t. III(i9o3),p. 2 1 3 . René Jean Reymond est mort au Caire 
en 1908; il avait 23 ans; Je ne l’ai pas connu; mais ses camarades, Jean 
Lesquier notamment, avaient les plus grands espoirs en son talent naissant, et 
la plus grande amitié pour ce jeune homme, presqu’un enfant, d’un cœur 
généreux et d’un esprit primesautier et jcharmant. 

( 2) Pierre Lacau, Sarcophages antérieurs au Nouvel Empire, Catalogue Général 
du Musée du Caire. Voir aussi dans la même collection ses Stèles du Nouvel 

Empire. 


Antiquités, Ibrahim Faïd, à la poursuite de fouilleurs clandestins (1) . 

Cependant l’Institut ne perdait pas de vue la plaine thébaine où 
Maspero avait dirigé ses premiers pas. Chassinat avait mené quel- 
ques recherches en 1906 à Bihan-el-Molouk et a Drah-Abou-el- 
Negga, dans les tombes du Moyen et du Nouvel Empire (2) . Il eut 
bientôt l’heureuse idée de charger un dessinateur de grand talent, 
Félix Guilmant de relever dans la Vallée des Rois la tombe de Ram- 
sès IX®. Ainsi se perpétuait la tradition. Chassinat s’efforçait aussi 
de rester fidèle à celle qui l’avait jadis amené à Edfou, et il commen- 
çait à copier et à publier les inscriptions du mammisi déblayé par 
Rarsanti, tandis qu’il demandait à D. Mallet d’étudier le petit sanc- 
tuaire du Kasr el Agouz®. L’Institut d’ailleurs ne bornait pas son 
ambition aux frontières de l’Egypte; en 1911 sur l’initiative de 
Chassinat, Montet et Couyat-Barthou accomplissaient leur belle 
mission au Ouady-Hamamat (5) . 

On aurait une idée imparfaite du travail qui s’est poursuivi chez 
nous jusqu’en 1912 si l’on portait seulement son attention sur les 
missions lointaines et les fouilles. Le Bulletin avait atteint son dixième 
volume, attestant que les jeunes égyptologues de 1 Institut ne se 
contentaient pas de signaler leurs découvertes, mais qu’ils réfléchis- 

(1) E. Chassinat, H. Gauthier, H. Piéron, Fouilles de Qattah, Mémoires de 
r Institut, t. XIV (1906). 

(2) Allusion à ces fouilles dans É. Chassinat, Un mm de roi nouveau, dans 
Bulletin, t. X (1910), p. 1 6 5 et Quelques cônes funéraires inédits, dans Bulletin, 

t. VII (1907), p. 1 55 . 

(3) F. Guilmant, Le tombeau de Bamsès IX, Mémoires de ! Institut, t. XV (1907). 

(4) É. Chassinat, Le mammisi d’Edfou, premier fascicule, Mémoires de l’Institut, 
t. XVI (1907); D. Mallet, Le Kasr-el- Agoûz , Mémoires de l’ Institut, t. XI (1909). 

( 5 ) J. Couyat et P. Montet, Les inscriptions hiéroglyphiques et hiératiques du 
Ouâdi Hammâmât, Mémoires de l’Institut, t. XXXIV (1912-1913). 


XXIII 


saient aussi aux divers problèmes de leur science, et dans les 
Mémoires , on voit paraître des œuvres considérables. En 1907 
H. Gauthier donne le premier volume de son Livre des Rois indis- 
pensable à tous ceux qui touchent, même superficiellement, à 
l’histoire de l’Egypte, depuis les origines jusqu’à la fin de la période 
gréco-romaine (1) . Joseph-Étienne Gautier, suivant l’exemple du Père 
V. Scheil, son maître et son ami, publiait une série de tablettes 
cunéiformes, où il avait retrouvé les archives d’une famille de Dilbat, 
au temps des prédécesseurs d’Hammourabi. Nous apprenions ainsi 
à connaître un peu de la vie et des affaires d’Idin Lagamal , de son 
fils Nahil et du représentant de la troisième génération de cette 
lignée, Huzalum (2) . 

Certes! pour dépeindre, comme il le faudrait, l’activité de notre 
École pendant les premières années du xx e siècle, il ne suffit pas 
d’un aussi rapide exposé. Celui-ci doit être d’ailleurs complété par 
ceux que l’on trouvera aux tomes II et 111 de ces Mélanges. On peut 
dire qu’avec Émile Chassinat l’Institut a atteint l’âge adulte, il a 
pris et affermi sa constitution définitive, assez solide pour résister 
aux crises qu’en Égypte on peut toujours redouter^. 

C’est ainsi qu’en 1912 le reçut Pierre Lacau, à une heure diffi- 
cile. Mais il ne se laissait pas facilement intimider par les obstacles. 
Depuis 1900, comme pensionnaire d’abord, puis comme attaché à 
la commission du Catalogue du Musée, il avait suivi et vécu toute la 


^ Le livre des rois d’Egypte d’H. Gauthier forme les volumes XVII à XXI des 
Mémoires de l’Institut; il a paru de 1907 à 1917. 

^ J.-E. Gautier, Archives d’une famille de Dilbat au temps de la première dy- 
nastie de Babylone, Mémoires de l’Institut, t. XXVI (1908). 

(3) Entre la direction de Chassinat et cèlle de Lacau, l’Institut, a eu 1 hon- 
neur d’être dirigé pendant quelques mois par M gr Duchesne. 


XXIV 


jeune histoire de notre Maison; il connaissait les hommes qui l’avaient 
servie et savait ce que l’on en pouvait attendre. Inspiré de la même 
passion que ses aînés pour les études cultivées à Mounira, préparé 
par une vaste culture générale et une connaissance directe de l’orien- 
talisme, douze ans d’un tenace et sdencieux labeur lui avaient acquis 
l’expérience approfondie de la langue et des antiquités égyptiennes. 
Ses camarades et son maître Maspero le tenaient pour un des 
meilleurs. L’estime dont il jouissait auprès d’eux comme auprès des 
Égyptiens devait un jour le porter tout naturellement à la tête du 
Service des Antiquités d’Égypte. On lui confiait ainsi la plus lourde 
des successions. Gaston Maspero avait su donner à ce Service une 
figure nouvelle, en accord avec les exigences croissantes de la 
science, et organiser dans l’amitié la collaboration internationale. 
Ainsi Lacau devait nous quitter malheureusement trop tôt. Les deux 
années de son passage à la direction de l’Institut sont marquées par 
une largeur et une hauteur de vues jointes à un strict souci de la 
méthode. On revient sur les sites où l’on avait déjà travaillé, à Abou 
Roasch, où Pierre Montet découvre une nécropole royale de la 
II e dynastie, à Syout, où Maurice Pillet dessine, comme il l’a fait 
aussi à Deir Rifeh W, de nouvelles tombes et où Montet copiait les 
textes , qu’il a commencé depuis à publier dans sa revue Kemi. 
Enfin il entreprenait avec Daümas, le relevé complet du tombeau 
de Ti à Saqqarah, travail auquel l’avait particulièrement préparé 

U) L’architecte Maurice Pillet fut plus tard appelé, comme successeur de 
Georges Legrain frappé en plein travail au cours de l’été de 1916, à la difficile 
direction des travaux de Karnak et il a brillamment occupé ce poste pendant 
plusieurs années. On sait aussi la part qu’il a prise aux fouilles syriennes, et 
particulièrement à celles de Doura-Europos. 


XXV 


sa belle étude sur la Vie privée dans les tombes de l’Ancien Empire. 
A Mounira, Lacau s’efforcait de faire de la Maison un centre de 
travail ouvert à tous, enrichissant autant que possible la Biblio- 
thèque, qui sera bientôt assez importante pour exiger un bibliothé- 
caire W. 

Le drame, qui de 1 9 1 à à 1 9 1 8 déchire l’Europe, paralyse l’ac- 
tivité des institutions scientifiques; la plupart des jeunes collabora- 
teurs de la Maison sont aux armées. Jean Maspero et Daumas y 
trouvent une mort glorieuse qui nous laisse un irréparable deuil. 
Ces catastrophes n’arrêtent pourtant pas la vie de notre Institut. 
C’est le premier mérite de la direction de George Foucart d’avoir 
su dans ces années d’épreuve entretenir la flamme : tous, ou hélas! 
presque tous se retrouveront plus ardents quand les hostilités seront 
finies. Un autre de ses mérites fut de discipliner les fouilles, qui 
deviennent plus régulières et plus suivies. Au début, certes, il a 
fallu lutter contre d’insurmontables difficultés financières. Mais, 
peu à peu, l’ordre revenant dans l’État, on comprend enfin que le 
travail scientifique a ses exigences et ne saurait toujours s’accom- 
moder de la misère matérielle ou même de la mesquinerie. Peut-être 
finirons-nous par nous laisser instruire par l’exemple des missions 
étrangères, des missions américaines surtout, qui, grâce à la géné- 
rosité de leurs patrons, ont pu accomplir dans les vingt dernières 
années une œuvre grandiose. En tout cas, George Foucart sut expli- 
quer aux autorités responsables les saines conditions de notre travail. 
Il avait trouvé en Alfred Coville, successeur de Charles Rayet à 
l’Enseignement Supérieur, l’homme le plus apte à l’appuyer. Certes 

^ Un secrétaire-bibliothécaire est créé en 1 9 1 3 ; se sont succédés dans ce 
poste, IL Gauthier (1918-1920), Saint-Paul Girard (1921-1935), Ch. Kuentz. 


D 


XXVI 


les progrès se sont accomplis lentement, et longtemps encore la 
marche de nos chantiers et de nos entreprises sera ralentie par cette 
tendance invétérée en France à n’aimer que ce qui est fait avec rien. 
Cette maxime est pour beaucoup dans la pureté des chefs-d’œuvre 
classiques de l’ordre littéraire; elle n’est pas toujours de mise dans 
celui de la recherche scientifique. Nos anciens avaient réussi à s’y 
conformer, en un temps oii les monuments en surface n’étaient pas 
encore tous connus, mais aujourd’hui le travail archéologique, tant 
sur le terrain que dans les bibliothèques, n’est plus possible avec 
des moyens de fortune. George Foucart en eut le sentiment très vif 
et il eut en outre la chance de trouver en Bernard Bruyère et en 
Fernand Bisson de la Boque deux directeurs de fouilles, pleins de 
conscience et d’enthousiasme et prêts à poursuivre avec méthode et 
ténacité le même but durant plusieurs années. L’effort de 1 Institut 
se fixe dès lors sur quelques points. On n’abandonne pas les anciens 
chantiers; Bisson de la Roque reviendra à Abou Boasch dont la 
nécropole le récompensera par de très belles trouvailles^. Le Kôm 
d’Edfou, dont l’exploration avait été entreprise, sous la direction 
Lacau, par Paul Collomp et Saint-Paul Girard, avec 1 espoir dÿ 
récolter des papyrus et des antiquités gréco-romaines, se montre 
intéressant à d’autres points de vue. Nous ne parlerons pas ici des 
monuments coptes et arabes, recueillis dans les couches supé- 
rieures, comme le Djami d’Ibn Wahb que va bientôt publier Jean 
David-Weill, mais on y trouvait aussi des monuments de l’âge 
pharaonique : Saint-Paul Girard, La Boque, Henne travaillèrent 

U) F. Bisson de la Roque, Abou-Roasch, dans Fouilles de l Institut français d Ar- 
chéologie orientale, Rapports préliminaires, t. I, 3 e partie (1922-1938); t. Il, 
i re partie (192/1). 


XXVII 


successivement ou ensemble sur ce chantier (1 l Mais les centres prin- 
cipaux furent, dans cette période, Médamoud et Deir el Médineh. 

Médamoud avait été choisi par le Musée du Louvre. Georges 
Legrain connaissait bien le site et Georges Bénédite avait deviné 
que sous les restes du temple ptolémaïque on trouverait en fonda- 
tions les éléments de temples plus anciens. On sait les belles décou- 
vertes qui s’ensuivirent : les textes si intéressants pour le culte de 
Montou et du taureau sacré lus par Etienne Drioton sur les der- 
nières assises du temple ptolémaïque, les beaux blocs en calcaire 
du Movcn Empire, qui nous ont tant appris sur l’art et l’histoire 
de la XI e et de la XII e dynasties. On les connaît, parce que sous 
l’impulsion de George Foucart, on prit enfin l’habitude à l’Institut 
de publier régulièrement un rapport détaillé sur chaque campagne 
dans une série spéciale, dite Fouilles de l’Institut. Ces comptes 
rendus portaient modestement le nom de Rapports préliminaires, ce 
qui ne les empêche pas d’être complets. Ils ne sont préliminaires 
qu’à un travail d’ensemble sur le site, qu’il est parfois souhaitable 
de voir le fouilleur lui-même entreprendre, mais qui n’est pas de 
son devoir strict. A Médamoud Bisson de la Boque a travaillé avec 
Drioton, alors conservateur adjoint au Musée du Louvre, et avec 
un jeune égyptologue, dessinateur de talent, J. J. Clère^. 

Deir el Médineh n’était pas un site vierge. Ce quartier des Mem- 
nonia de l’époque grecque n’avait que trop tôt attiré les fouilleurs 

W Ch. Kuentz, Deux stèles diEdfou, Bulletin, t. XXI (1928), p. 107-1 11; 
F. Bisson de la Roque, Complément de la stèle d > \^\^ l fils de ^ ni époux 
de J prêtre d’Amon qui réside à Karnah, Bulletin, t. XXV (1925), p. kr]- 

48 ; H. Henne, Tell Edfou, dans Rapports, t. I, 2 e partie; t. II, 3 e partie. 

F. Bisson de la Roque, Médamoud, dans Rapports, t. III, 1; IV, 1; V, 1; 
VI, 1; É. Drioton, Les Inscriptions, t. III, 2; IV, 2. 


— XXVIII — 


clandestins, qui dès le début du xix e siècle avaient enrichi les mar- 
chands et comblé les collectionneurs. Le Musée de Turin, par 
exemple, ancienne collection Drovetti, est plein de documents qui 
en proviennent. Les tombes de la nécropole excitaient la curiosité 
des voyageurs et des archéologues. Lepsius avait emporté à Berlin 
une fresque prise dans l’une d’elles. Au commencement de ce 
siècle, Maspero avait trouvé intact, le tombeau de Sen Nedjem, 
dont le mobilier est surtout au Caire. Ern. Schiaparelli y a dirigé 
des fouilles et restitué à Turin la tombe de l’architecte Khâ. On 
savait déjà et il est tout à fait prouvé aujourd’hui que la petite ville 
et la nécropole, d’oii sortaient toutes ces richesses, étaient celles des 
Serviteurs de la place de la Vérité, qui, aux temps de la XVIII e , 
XIX e , XX e dynasties, furent les ouvriers de la nécropole royale. 
Après Schiaparelli, une mission allemande avait déblayé un quar- 
tier du village. L’Institut français lui-même y avait fait quelques 
sondages avec H. Gauthier et Leconte Dunouy qui, blessé sur le 
champ de bataille, avait consacré son congé de convalescence à 
venir travailler en Égypte. Kuentz et Saint-Paul Girard y avaient 
commencé en 1920 à déblayer systématiquement les tombeaux, 
ainsi que le cimetière voisin de Gournet Mourrei. En 1921 Bruyère 
y vint rejoindre Kuentz, puis s’installa seul sur le site; peu à peu 
la fouille prit plus d’ampleur et d’unité Bruyère sera surtout aidé 
par G. Nagel qui, comme autrefois Jéquier, nous arrivait de Neu- 

v 

châtel, et par J. Cerny de Prague, un des savants de sa génération 
les mieux préparés à l’étude des monuments hiératiques. 

-Le travail des fouilles ne ralentissait pas celui des missions. 

{1) Voir les rapports de B. Bruyère dans Rapports, Deir el Médineh, t. I, 1; 
II, 2; III, 3 ; IV, 3 ; V, 2 ; VI, 2; et Geo. Nagel, ibid., t. VI, 3 . 


XXIX 


Assisté de Marcelle Baud, qui tant pour l’Institut que pour la Fon- 
dation Beine Elisabeth, a dessiné et copié pendant de longues années 
dans la nécropole, méditant sur l’art des vieux maîtres et artisans 
du dessin égyptien, George Foucart poursuivait ses études surtout 
mythologiques dans la nécropole thébaine (1 l É. Vernier, dans les 
dernières années de sa vie, était encore revenu au Caire pour rédiger 
le Catalogue des Bijoux et orfèvrerie du Musée du Caire®. Clédat 
attaché comme archéologue à la Compagnie universelle du Canal 
de Suez, qui s’est souvent montrée si favorable a nos recherches, 
faisait profiter le Bulletin de ses investigations sur les sites et les anti- 
quités de l’isthme®. Chassinat était rappelé en 1925 afin de pour- 
suivre son œuvre à Edfou. Charles Kuentz commençait l’étude des 
monuments et des textes relatifs à la Bataille de Qadeck®. Alexandre 

« G. Foucart, La Belle Fêle de la Vallée, Bulletin, t. XXIV (1926), 209 pages 
et Nécropole de Dira Abun-Nâga. Le tombeau d’Amonmos, i re partie, Mémoires de 
r Institut, t. LV 1 I, 3 e fascicule. La 2 e partie en préparation. 

( 2 ) E. Vernier, Bijoux et orfèvreries, dans Catalogue général du Musee du Cane, 

2 volumes, 1927. 

P) J. Clédat s’intéresse à l’isthme dès 1900. Voir Rapport sur une mission au 
Canal de Suez, Bulletin, t, I (1901), p. 108-1 1 2. Mais c est surtout a partir de 
1919 que ses notes paraissent dans le Bulletin : Pour la conquête de l Egypte, 
Bulletin, t. XVI (1919), p. 1 89-1 99; Notes sur l isthme de Suez, ibid., p. 201- 
228; XVII (1920), p. 103-119; XVIII (1921), p. 167-197; XXI (1923), 
p. 55-106; XXII (1923), p. 1 35-189; XXIII (1926), p. 27-84. La Compagnie 
du Canal de Suez, toujours soucieuse des antiquités de sa région, et qui a fait 
construire un musée à Ismaïliah, entreprendra plus tard en 1929 et de 1960 
à 1933 des fouilles au lieu dit lç Déversoir et à Kom Kolzun; elle en confia la 
direction à l’un des nôtres, Bernard Bruyère. 

< 4) Ch. Kuentz, La bataillle de Qadech, Mémoires, t. LV (1928-1934). Voyez 
aussi du même auteur dans les publications de 1 Institut, Deux points de syntaxe 
égyptienne, Bulletin, t.XIV (1.918), p. 2 3 1 - 2 54 ; Autourdune conception égyptienne 
méconnue, T Akhit ou soi-disant horizon, ibid. , t. XV 11 (1920), p . 121-129; Deux 


XXX 


Moret, maintenant au Collège de France, entreprenait letude appro- 
fondie des textes et des tableaux du temple de Louxor. Le Bulletin , 
dont la marche avait été un peu retardée, reprenait en 1916 son 
allure régulière. Les Mémoires s’enrichissaient des belles études 
archéologiques de Jequier sur les Frises d’objets des sarcophages du 
Moyen Empire ( 1 9 2 1 ) (1 ) et plus tard du livre de Charles Boreux 
sur la Nautique égyptienne (1 92/1-1 926) (2) . Un autre mémoire im- 
portant manifestait que les archéologues de Mounira ne négligeaient 
pas une des branches les plus originales de l’Égyptologie. Dans 
l’Egypte ancienne l’esprit d’observation des artistes, leur don de 
mettre en valeur le caractère dominant des êtres et des choses, et 

stèles d’Edfou, ibid., XXI (1 92 S g p. 107-11 1 ; La double stèle d’ Israël à Karnah, 
ibid., p. 113-117; Les textes du tombeau n° 38 à Thèbes, ibid., XXI (1928), 
p. 119-180; La danse des autruches, ibid., XXIII (1923), p. 85 - 88 ; A propos 
dupapyrus Westcar 6jj, ibid., XXVIII (1928), p. 107-111; Quelques monuments 
du culte de Sobk, ibid., p. 118-171; Sur un passage de la stèle de Naucratis, 
XXVIII (1928), p. 1 o 3 -i o 4 ; Le chapitre 106 du Livre des Morts, ibid., XXX 
(1930), p. 817-880; Remarques sur les statues de Harwa, XXXIV (193&), 
p. i 4 ^-i 63 . 

(1 ) Mémoires de l’Institut, t. XLVII ( 1 9 2 1 ). Le Bulletin contient plusieurs articles 
archéologiques du même auteur : Lies nilomètres sous l’Ancien Empire, t. V (1 905), 
p. 63 - 64 ; De l’intervalle entre deux règnes sous l’Ancien Empire, ibid., p. 5 9-6 4 ; 
Les temples primitifs et la persistance des types archaïques dans l’architecture reli- 
gieuse, ibid., 1906, p. 2 5 - 4 1 ; Le sanctuaire primitif d’Amon, ibid., VII, 1907, 
p. 87-88; Note sur deux hiéroglyphes, ibid., p. 89-96; Essai sur la nomenclature 
des parties de bateaux, ibid., IX, 1909, p. 37-82; Les talismans % et a , ibid., 
XI (1914), p. 12 1-1 43 ; Matériaux pour servir à l’établissement d’un dictionnaire 
d’archéologie égyptienne, ibid., XIX (1922), p. 1 - 265 ; Une coiffure divine, ibid., 
XXX (i 9 3o), p. 2 7 -3i. 

Mémoires de l’Institut, t. L (1924-1925). Voir aussi l’article du même 
auteur sur Les pseudo-stèles C. 16; C. 17, C. 18 du Musée du Louvre, Bulletin, 
t. XXX (t 93 o), p. 45 - 48 . 


XXXI 


qui confère à leurs œuvres ce style souverain que l’on ne se lasse 
pas de louer, en font d’admirables animaliers, d’admirables inter- 
prètes de la vie végétale. Ils ont tellement aimé la nature que, sous 
leurs bas-reliefs ou leurs hiéroglyphes, les naturalistes ont l’irré- 
sistible désir de rechercher les réalités, objets de leur science. C’est 
une étude où Victor Loret est passé maître; il en a inspiré le goût 
à presque tous ses élèves et il s’est rencontré sur ce domaine avec 
les savants naturalistes de l’Université de Lyon, comme le regretté 
docteur Lortet et le professeur Claude Gaillard , auteurs d un livre 

r , . 

bien connu sur la faune momifiée de l’Egypte ancienne. A ce 
dernier nos Mémoires doivent un beau volume, rédigé avec la colla- 
boration de Victor Loret et de Charles Kuentz, sur les Poissons 
représentés dans quelques tombeaux de l’Ancien Empire ; cet ouvrage 
parut en 1928, sous la direction de G. Foucart^. Et bientôt dans 
le même domaine commencera la précieuse collaboration avec l’In- 
stitut, d’un savant élève de l’illustre Schweinfurth, Ludwig Keimer, 
qui n’était pas non plus étranger à l’enseignement de Loret (2) . 

Mémoires de l’Institut, t. LI (1928). Sur 1 histoire naturelle egjptienne, on 
trouvera dans le Bulletin des contributions de V. Loret, Horus-le- Faucon , Bul- 
letin, t. III (1903), p. 1 - 24 ; de Claude Gaillard, Quelques représentations du 
martm pêcheur Pie ( Ceryle rudis'j sur les monuments de l Egypte ancienne, Bulletin, 
t. XXX, 1930, p. 249-271 ; Identification de l’oiseau Abâ figuré dans une tombe de 
Beni-Hassan, ibid., XXXIII (1933), p. 169-189; de M He A. Beuverie, Sur 
quelques fruits de T ancienne Egypte exposés au Musée de Grenoble, ibid., XXX 
(1980), p. 3 93-4o 5 ; Description illustrée des végétaux antiques du Musee Egyptien 
du Louvre, ibid., XXXV (1935), p. 11 5-1 5 1 ; C. Wessely, Synopsis force magic æ , 
ibid., XXX (1980), p. 17-26; R. Cottevieille-Giraudet, Le Catha edulis fut-il 
connu des Égyptiens? Bulletin, t. XXXV (1935), p. 99-118. 

(2 ) L. Keimer, Sur quelques fruits de faïence émaillée datant de l Ancien Empire, 
Bulletin, t. XXVIII (1928), p. 49-97; Quelques remarques sur la huppe, ibid., 


XXXII 


Ainsi à mesure qu’il se poursuivait notre chemin s’élargissait en 
une grande avenue qu’il n’y avait plus qu’à suivre avec constance. 
Les jeunes générations recevaient la tradition de leurs aînées et pour 
les chefs qui les guidaient, il n’y avait presque qu’à régler leurs 
désirs pour leur tracer un programme. Plus difficile était la tâche 
de leur procurer les moyens de travailler. J’ai parlé des grands 
directeurs qui s’étaient succédés au département de l’Enseignement 
Supérieur, les Liard, les Bayet, les Coville. Aucun chef de la Mai- 
son de Mounira ne me démentira si je dis que rien n’était possible 
sans leur appui et la collaboration de leurs services. A eux incom- 
bait la lourde tâche de comprendre nos besoins et de les faire 
comprendre au gouvernement; à eux le souci d’assurer la situation 
des jeunes orientalistes, qui, souvent venus des quatre coins de 
l’horizon, n’étaient pas toujours faciles à adapter aux cadres rigides 
de l’Université. L’Institut travaillant hors de France, il devait aussi 
recourir au patronage du Ministère des Affaires étrangères, dont 
l’aide, même matérielle, ne lui fit jamais défaut^. 

En 1926, deux ans environ avant que George Foucart ne quittât 
la direction de l’Institut du Caire, Jacques Cavalier succédait à 
Alfred Coville et ce chimiste apportait à l’intelligence de nos tra- 
vaux la même lucidité et le même zèle que l’éminent historien qu’il 

XXX (iq 3 o), p. 3 o 5 - 33 1 ; A propos d’une palette de schiste conservée au Musée du 
Caire, XXX I ( 1 g 3 1 ) , p. 1 2 1- 1 3 à ; L’arbre tr-t est-il vraiment le saule égyptien? 

ibid., XXXI (1931), p. 177-237. 

(l) Ce serait manquer au plus agréable devoir, si je ne nommais pas ici le 
regretté ambassadeur de Beaumarchais et M. le Comte Doynel de Saint-Quentin, 
qui se sont succédés à la direction de l’Afrique, MM. Pila et Jean Marx qui ont 
dirigé le Service des Œuvres françaises à l’étranger. M. Jean Marx, en parti- 
culier, n’a jamais cessé d’encourager et de soutenir nos efforts. 


XXXIII 


remplaçait. Au moment où il arrivait à notre tête, il semble que 
renseignement de i’Égyptologie, durement frappé dix ans aupar- 
avant par la mort de Maspero , prenait peu à peu un autre caractère. 
Certes, il n’avait jamais périclité entre les mains de Bénédite au 
Collège de France, de Moret, de Weill, de Sottas à l’Ecole des 
Hautes Études ou à la Sorbonne, de Drioton, à l’Institut Catholique, 
et, s’il avait fait en Sottas, destiné à devenir un des maîtres du 
démotique, une perte irréparable, l’arrivée de Gustave Lefebvre à 
l’École des Hautes Études l’avait heureusement renforcé. Mais le 
changement venait moins des maîtres que du milieu où les étudiants 
en égyptologie étaient maintenant plongés. Le développement 
naturel des études philologiques et historiques portait de plus 
en plus les diverses disciplines à se pénétrer les unes les autres : 
les classiques ne pouvaient plus ignorer l’Orient; les orientalistes 
ne pouvaient guère oublier ou négliger les études classiques. Dans 
chaque spécialité on était arrivé pour ainsi dire aux frontières 
communes. Par prudence ou par scrupule de probité intellectuelle 
on hésitait souvent encore à les franchir, mais on se serait con- 
damné à la stagnation, si les maîtres de chaque domaine s’étaient 
refusés à se laisser parfois conduire sur le domaine voisin. L’archéo- 
logie, la' linguistique, l’histoire, le droit même étaient là pour 
enseigner à tout moment que les sociétés, dont on cherchait à saisir 
la vie et la pensée, n’étaient pas isolées les unes des autres. Gaston 
Maspero, puis Alexandre Moret avaient beaucoup contribué à faire 
pénétrer ces vérités en France, où elles n’étaient certainement 
pas méconnues, mais où, par la faute même de l’organisation de 
notre enseignement, on n’en tirait pas toutes les conséquences, car 
l’orientalisme restait un peu à l’écart du grand courant de la culture 


XXXIV 


universitaire, et les étudiants qui suivaient les voies normales n’en- 
tendaient que très peu parler de l’Orient. Maintenant, au contraire, 
ceux qui eussent à peine autrefois entrevu l’Egypte et l’Asie comme 
un détail dans le fond d’un tableau, dont ils voyaient surtout les 
premiers plans , pouvaient se sentir attirés par des études, pour eux 
nouvelles, mais qui ne leur apparaissaient plus comme réservées 
et secrètes et auxquelles les Facultés mieux dotées ouvraient un 
plus facile accès. Ainsi le recrutement de notre Institut allait se 
faire sur une base plus large et ses liens avec l’Université, noués 
administrativement depuis îqoo, devenaient plus intimes : 1 esprit 
de notre Maison s’en trouvait un peu modifié. Elle se rapprochait 
encore des Ecoles de Rome et d Athènes et 1 ancienne camaradei îe 
ne pouvait que se resserrer. Au milieu des institutions sœurs, 
l’École du Caire gardait pourtant son originalité ! 

Car ce n’était naturellement pas une raison pour abandonner les 
directions suivies jusqu’alors. On sait l’effort constant des gouver- 
nements qui se sont succédés en France pour augmenter et stabiliser 
les ressources de la recherche scientifique. Grâce à Cavalier l’or- 
ganisation de notre travail en a grandement profité. Le nouveau 
directeur de l’Enseignement Supérieur suggérait les mesures admi- 
nistratives qui nous permirent, sans fermer l’Institut aux collabora- 
teurs nouveaux, de nous assurer pour longtemps le concours de 
Bisson de la Roque et de Bernard Bruyère, l’un restant attaché à 
l’Institut pour la conduite des travaux archéologiques sur le terrain, 
l’autre étant chargé de diriger les chantiers dont le Louvre nous 
confiait l’exploitation. Bientôt une mission régulièrement renou- 
velée et confiée à Clément Robichon apportait aux archéologues 
l’indispensable collaboration d’un architecte. Charles Kuentz, qui 


XXXV 


F 

nous avait un moment quittés pour enseigner à l’Université Egyp- 
tienne, était tout désigné par sa vaste érudition orientaliste, par 
sa connaissance approfondie des langues et des civilisations de 
l’Égvpte ancienne, islamique et copte pour venir bientôt guider les 
travaux des jeunes camarades et seconder le directeur dans une 
école où la variété des études exige de ses chefs la même variété 
de compétences. 

Médamoud et Deir el Médineh restaient le théâtre de nos princi- 
pales fouilles. L’une et l’autre sont aujourd’hui presque achevées et 
les résultats en sont bien connus grâce aux rapports donnés aussi 
régulièrement que possible par les directeurs de chantiers et leurs 
collaborateurs. A Médamoud, après quelques recherches complé- 
mentaires, l’architecte C. Robichon, qui, avec Risson de la Roque 
d’abord, puis seul ou avec Alexandre Varille, a beaucoup travaille 
sur le site Ù), pourra proposer sur le papier une restauration du sanc- 
tuaire ptolémaïque , tandis que sur le terrain même on aimerait que 
la porte dite de Tibère, dont presque tous les blocs sculptes ont 
été classés et photographiés, fut remontée par le Service des Anti- 
quités pour achever de donner leur cachet à ces ruines pittoresques, 
entourées de palmes, et déjà signalées par cinq élégantes colonnes 
soutenant encore un morceau d’architrave. En tout cas on a main- 
tenant ici le moyen d’évoquer l’un de ces sanctuaires, où comme 
dans le temple malheureusement mal connu de Ptah à Memphis, le 
culte de l’animal sacré était annexé à celui de la triade divine ou 
plutôt dés triades divines, puisque à celle de Montou s’était associée 

(1) Ont travaillé à Médamoud, sous la direction de B. de la Roque, ou en 
collaboration avec lui, É. Drioton, J. J. Glère, Posener, Varille, Robichon, 
Cottevieille-Giraudet. 


E » 


XXÎVI — 


celle de l’Amon thébain. Ce que nous apprenons à Médamoud vien- 
dra s’ajouter à ce que nous enseignent les belles fouilles anglaises 
au Boucheion et à Hermonthis. Quant aux débris des temples plus 
anciens, ceux du Nouvel Empire sont assez rares mais ont fourni 
pourtant quelques beaux fragments d’Aménophis IV, le nombre de 
ceux du Moyen Empire s’est accru et deux portes ont été presque 
entièrement reconstituées au Musée du Caire, où malheureusement 
un éclairage défectueux ne met pas assez en valeur la belle qualité 
de leurs reliefs 

A Deir el Médineh, grâce au soin probe et pieux que B. Bruyère 
et ses camarades ont mis à recueillir et à restaurer tout ce qui pou- 
vait. l’être®, on a maintenant sous les yeux le cadre dévasté mais 
encore bien impressionnant de l’existence de ces Serviteurs de la 
Place de Vérité dont le labeur a laissé tant de restes visibles dans 
la plaine thébaine. Leurs maisons, leurs tombes nous ont rendu les 
humbles monuments de leurs croyances, de leurs occupations, de 
leur vie comme de leur mort : débris de mobilier ou même de vête- 
ment, inscriptions sur les stèles, les montants de portes ou les 

(1) Sur les fouilles de Médamoud durant celte période, on verra dans les 
publications ,de l'Institut, Rapports, t. VII, i, 1929 (B. de la Roque); t. VIII, 1, 
1980 (B. de la Roque); 2 (Cottevieille-Giraudet, I, La verrerie alexandnne 
de Médamoud, 1980; II, Les graffiti du temple de Médamoud, 1981); IX, 1 
Id., Les monuments du Moyen Empire, 1982; IX, 3 (B. de la Roque, 
1933); XIII, h , R. Cottevieille-Giraudet, Les reliefs d’Aménophis IV Akhenaton, 
i 9 32 ). 

(2) Ont travaillé à Deir el Médineh : Leconte-Dunony, H. Gauthier, Saint- 
Paul Girard, Kuentz et, sous la direction de Bernard Bruyère : J. Cerny, 
G. Nagel, M. AHiot, G. Posener, A. Varille, G. Robichon, J. Vandier, M me J. Van- 
dier d’Abbadie, M lle Geneviève Jourdain, Sainte Fare Garnot, A. Bataille, J. de 
Linage. 


XXXVII 


pyramidions, ou, plus précieuse encore, toute une documentation 
écrite que J. Cerny et G. Posener déchiffrent sur les éclats de cal- 
caire ou les morceaux de poterie^ 

Médamoud achevé, le Louvre^ inspiré par la sagacité de Charles 
Boreux, a choisi pour ses nouvelles recherches un autre sanctuaire 
de Montou, celui qui se cachait sous les masures et les maisons 
paysannes de Toud. Il n’a même pas voulu laisser, selon l’usage, au 
Gouvernement égyptien la charge totale des expropriations et il a 
payé lui-même la plus grande partie des indemnités. En 1933 
Bisson de la Roque commençait les premiers sondages et, en 1 93 A, 
il s’installait dans la confortable maison donnée à l’Institut par le 
Comte et la Comtesse de Fels et construite sur les plans ingénieux 
de C. Robichon 1 (2) . Le temple de Toud 11’était pas inconnu; Cham- 
pollion®, pour ne nommer que lui, avait visité quelques-unes de 

U) Sur Deir el Médineh voir B. Bruyère dans Rapports, t. I, 1 (1926); II, 2 
(i 9 25 ); III, 3 (1926); IV, 3 (1927); V, 2 (1928); VI, 2 (1928), VII, 

2 (io 3 o); VIII, 3 ( 1 9 3 3 ) ; X, 1 (i 9 33 ); XV et XVI (1987) et Geo. Nagel 

ibid., VI, 3 -, La céramique du Nouvel Empire à Deir el Médineh, Documents de 
fouilles, IX. Voir aussi B. Bruyère, Un fragment de fresque de Deir el Médineh, 

Bulletin, t. XXII (1928), p. 121-123; Un jeune prince ramesside trouvé à Deir el 

Médineh, ibid., XXV, 1925, p. a 7 -i 65 ; L’enseigne de Khabekhret, ibid. , XXVlll 
(1928), p. 61-68; Quelques stèles trouvées par M. Baraize à Deir el Médineh, 
Annales du Service des Antiquités, XXV (i 9 25 ), p. 7 6 ‘ 9 6 ; Dans ^Documents 
de fouilles, G. Posener, Catalogue des oslraca hiératiques littéraires de Deir el Medineh, 
I (1936-1987); J. Cerny, Catalogue des ostraca hiératiques non littéraires, IV, V, 
VI, VII, VIII (1935-1937); M me J. Vandier d’Abbadie, Catalogue des ostraca 

figurés de Deir el Médineh, II (1986). 

(2) Voir la brochure publiée par l’Institut français et intitulée I Inauguration 
de la Maison de Toud donnée h l’Institut français d’Archéologie orientale par le 
Comte et la Comtesse de Fels, prince et princesse de Heffingen, le 5 evnei 

’ « C,a,poluo» le «un. Lettre, écrite » iÉg„te el de Nubie, nouvelle édition, 


— XXXVIII — 


ses salles. Legrain en avait pressenti l’importance ®. Il s’est révélé 

moins étendu que celui de Médamoud et il ne semble pas qu’il ait 

comporté, comme à Médamoud, un sanctuaire pour l’animal sacré. 

Les premières salles, dont les parois sont encore debout, datent du 
/ 

second Evergète et donnent des textes intéressants pour l’histoire 
du culte. Elles s’appuyaient sur l’ancienne façade du temple du 
Moyen Empire. Celle-ci est presque entièrement détruite; mais la 
plate-forme de fondation était faite de blocs plus anciens, généra- 
lement de la XI e dynastie, très souvent du plus beau style, et 
parfois intéressants pour les successions royales dans la dynastie. 
C’est sous cette plate-forme de fondation, qu’avait été enfoui, au 
temps d’Amenemhat II, le trésor asiatique de lapis-lazuli, d’amu- 
lettes, d’argenterie, le déjà célèbre trésor de Toud®. 

Les efforts de l’Institut ne devaient pas être exclusivement consa- 
crés à ces deux grands champs de fouilles. Il ne pouvait abandonner 
ses autres concessions anciennes et il était difficile au directeur de 
résister toujours à l’ardente curiosité des jeunes archéologues, qui 
lui suggéraient à tous moments de nouvelles entreprises. A Abou 
Roasch, après Montet, Bisson de la Roque avait poursuivi, sous la 
direction de G. Foucart, la fouille de la nécropole et il y avait fait 
d’abondantes et intéressantes trouvailles®. Après des investigations 
complémentaires dans les mastabas, menées par Kuentz assisté 
d’ALLioT, le site était rendu au Service des Antiquités. A Edfou 

Paris 1868, p. 168-169; Monuments de l’Egypte et de la Nubie, notices descrip- 
tives, t. I, p. 292 et pl. CXLV octies. 

(1) Voir G. Legrain, Notes sur le dieu Monlou, dans Bulletin, t. XII, p. 76-1 2 à 
particulièrement à partir de la page 101. 

(2) Bisson de la Roque, Tod (198^-1986), Rapports, t. XVII (1987). 

(3) B. de la Roque, Rapports, t. I, 3 (1926); II, 1 (1925). 


XXXIX — 


O. Guéraud d’abord®, Posener et Alliot, et Alliot tout seul re- 
prirent la suite de Henne. Alliot, guidé par les découvertes fortuites 
de Sebbakhins, qui avaient mis au jour les restes de mastabas de 
l’Ancien Empire, explore à la fois les couches gréco-romaines et les 
tombes plus anciennes que dissimule la masse du Tell. Les résultats 
obtenus et publiés dans un rapport® et dans un article du Bulletin 
paraissent si intéressants que, lorsque I’Université de Varsovie nous 
fit l’honneur et l’amitié de s’associer à nos travaux, nous choisîmes 
d’un commun accord Edfou pour le lieu de la recherche commune. 
Dirigée par Bruyère, assisté de Michalowski, Manteuffel, Sainte 
F are Garnot et de M lle Geneviève Jourdain, la première, campagne 
amène des trouvailles dans les parties hautes de l’époque impériale 
et dans les parties basses du Tell, où sont les sépultures de l’époque 
pharaonique. Qu’il nous suffise ici de renvoyer au rapport qui va 
paraître dans un volume spécial. A Thèbes, Alexandre Varille, qui 
s’était donné pour tache l’étude des monuments et du règne d Amé- 
nophis III®, porte son enquête à la fois dans les Musées et sur le 
terrain (par exemple aux colosses dits de xMemnon), et finit par 
être amené sur les ruines du temple funéraire dAmenothes fils 
de Hapou, le célèbre chef des travaux du grand bâtisseur. Deux 

à) Rapports, t. VI, U (1929). 

Rapports, t. IX, 2 (ig 3 o);X, 2 (1933); Bulletin, t. XXXVII. 

0) A. Varille, Une stèle du vizir Ptahmès contemporain d Amenophis III, Bulletin, 
t. XXX (1 980), p. ^97-507 ; L’inscription dorsale du colosse méridional de Memnon, 
Annales du Service des Antiquités, XXXIII (1988), p. 8 8-9 4 ; Deux fragments 
d’inscription du vice-roi de Nubie Merimes, ibid., p. 8 3 - 8 à ; Fragment dun colosse 
Amenophis III, donnant la liste des pays africains, Bulletin, t. XXX\ (1935), 
p. 161-171; Fragments de socles colossaux provenant du temple funéraire d Ame- 
nophis III, avec représentations des peuples étrangers, ibid., p. 178-179. 




-r- XL 

brillantes campagnes, pour lesquelles il s’était associé son camarade 
Robichon, permettront, grâce à la précision de leur méthode et à la 
sagacité de l’architecte, de restaurer sur le papier ce beau et 
original monument, avec son lac sacré, et de préciser l’histoire des 
autres temples qui l’environnent ( Ô, comme le temple funéraire 
de Thouthmôsis II, découvert et exploré en 1926 par B. Bruyère. 
On se trouve ainsi en présence de beaucoup de problèmes nou- 
veaux et d’autres qui se posaient depuis longtemps, comme celui 
de l’apothéose d’Amenothès et en général des hommes divinisés, 
auquel la découverte de la tombe d’Isi, à Edfou, par Alliot, appor- 
tait des données plus anciennes (2) . 

Mais, nous l’avons dit, en Égypte, il n’est pas nécessaire de 
manier la pioche du foui Heur pour faire des découvertes. Que de 
monuments déjà accessibles qui demandent à être étudiés. Bruyère, 
tandis qu’il s’était à lui-même donné pour tâche supplémentaire de 
réunir et de commenter tous les documents relatifs à Mertseger 
la déesse de la nécropole®, dirige ses jeunes collaborateurs sur les 
tombes de Deir el M édineh ® et quelquefois sur des tombes de la 
région voisine®. G. Foucart s’était attaché à ceux de Dirâ Abu’n 

W G. Robichon et A. Varille, Le temple du scribe royal Amenhotep fils de Hapou, 
Rapports, t. XII (1936) et Fouilles de l’ Institut français dans Chronique d’Egypte, 
n° 24 , juillet 1987, p. 17/1-180. 

(2) Maurice Aluot, Tell Edfou, 2, Rapports, X, 2 (1935). Cf. son article à 
paraître du Bulletin, t. XXXVII sur le vizir déifié Isi. 

B. Bruyère, Mert Seger à Deir el Médineh, Mémoires de l’Institut, t. LVIII 
(1929-193°). 

J. Vandier, Tombes de Deir el Médineh. La tombe de Nefer-Abou, Mémoires de 
l’Institut, t. LXIX (1935) (dessins de J. Vandier d’Abbadie); Ch. Maystre, Tombes 
de Deir el Médineh. La tombe de Nebenmât, Mémoires de l’Institut, t. LXXI (1936). 

(5) Maurice Alliot, Fouilles à Deir el Médineh, 1 9 3 0-1 93 1 ; Un puits funéraire 


XLI 


Nega et M lle Baud ne s’était pas contentée de dessiner pour lui et 
pour Drioton les tombes de Roy, de Penhesi, d’Amonmôs, elle 
réservait à l’un des volumes des mémoires ses observations et ses 
réflexions originales sur l’art du dessin égyptien®. L’abbé P. Bûcher 
faisait revivre la tradition de Lefébure, en éditant les plus anciennes 
versions du Livre de ce quil y a dans le Douât, celles qu’il copie 
dans les syringes d’Aménophis II et de Thouthmôsis III®. De leur 
côté, PiANKOFF et Maystre préparent l’édition du Livre des Portes. 
Après la Stèle du mariage, et les documents relatifs à la bataille de 
Qadeeh, Ch. Kuentz entreprend le relevé de la porte d’Évergète au 
temple de Khonsou à Karnak; Chassinat achève le temple d’Edfou 
et commence celui de Denderah et Moret revient plusieurs fois à 
Louxor pour poursuivre son étude sur le temple d’Aménophis 111®; 
Raymond Weill® dirige trois campagnes à Zaouyet el Maietin, en 
face de Minieh, où il explore avec sa conscience et sa critique cou- 
tumières, une curieuse «pyramide à degrés r> et la nécropole qui 
l’environne. Varille, qui l’assiste dans l’une de ses campagnes, 
profite de son séjour sur le site pour relever la tombe de Ni Ankh 
Pepi®. A Memphis M ile Lucienne Épron poursuit, sous la direction 

de Qournat-Morai, 2 1 février -7 mars ig3i, Bulletin, t. XXXII (1932), p. 6 5 - 8 1 . 

(I) Marcelle Baud, Les dessins ébauchés de la nécropole thébaine ( au temps du 
Nouvel Empire ), Mémoires de l’Institut, t. LXIII (193 5 ). 

® P. Buciier, Les textes des tombes de Thoulmosis III et d’Aménophis II, Mémoires 
de l’Institut , t. LX (1932) et LXI (en préparation). 

(3) Ce travail constituera le tome LXX 1 I des Mémoires de l’Institut. 

^ R. Weill et P. Jouguet, Horus-Apollon au Kom el-Ahmar de Zawiét-el- 
Maietin, Mélanges Maspero, t. II, p. 81-10 à, Mémoires de l’Institut, t. LXVI 1 
(193/1-1937). 

(5) A. Varille, La tombe de Ni-Ankh-Pepi à Zâouyet el Maietin, Mémoires de 
l’Institut, t. LXX (à paraître). 


F 


XL II 


de P. Montet et avec le concours de Georges Goyon, le relevé du 
tombeau de Ti. La préhistoire égyptienne n’a peut-être pas assez 
attiré l’attention de notre École. Depuis les belles découvertes de 
Ed. Vignard^, elle n’est pourtant pas étrangère à ses préoccupa- 
tions, et dans ces dernières années R. Cottevieille-Giraudet (2) a 
recueilli des dessins préhistoriques dans la nécropole thébaine et 
donné un essai sur l 'Egypte avant l’histoire. 

L’obligation de faire connaître les résultats si divers de tant de 
recherches finit par faire éclater le cadre des publications de l’Institut 
et notre imprimerie est obligée de créer des senes nouvelles. L une 
sous le nom de Documents de fouilles , destinee aux textes et monu- 
ments dont l’édition ne trouveront pas assez de place dans les 
Rapports, paraît dans le même format qu’eux et contient déjà 
plusieurs fascicules d ’Ostraca hiératiques de Deir el Médineh par 
J. Cerny et Georges Posener et d ’Ostraca figurés admirablement 
reproduits grâce au talent de M me J. Vandier d’Abbadie. Une autre 
est consacrée aux ouvrages qui n’exigent pas le grand format des 
Mémoires : pour nous en tenir à 1 Égyptologie, nous signalerons les 
volumes d’H. Gauthier sur Le dieu Min et son sacerdoce 1 J \ 1 étude 

de J. Vandier, sur La famine en Égypte celle de Ch. Maystre sur 

% / 

(!) Ed. Vignard, Une station aurignacienne à Nag-Hamadi (Haute-Egypte), station 
du Champ de Bagasse, Bulletin , t. XVIII (1921), p. 1-20; Stations paléolithiques 
delà carrière d’Abou el-Nour près de Nag-Hamadi, ibid., t. XX, p. 89-109; Une 
nouvelle industrie lithique : le « Sébilien -n , ibid., p. 1-76. 

(2) R. Cottevieille-Giraudet, Gravures préhistoriques de la montagne thébaine, 
Bulletin, t. XXX (19 3 o), p. 5 45 - 55 a; U Égypte avant l’histoire, paléolithique, 
néolithique, âge du cuivre, ibid., t. XXXIII (1933), p. 1-168. 

(3) JJ. Gauthier, Les fêles du dieu Min, Recherches d’archéologie, de philologie 
el d’histoire, t. II ( 1 9 3 1 ) ; Le personnel du dieu Min, ibid., t. III (1931). 

( 4 ) J. Vandier, La famine dans l’Égypte ancienne, Becherches, t. Vil (1 936). 


XLITT 


Les déclarations d’innocence (1) et nous n’oublierons pas le livre si atta- 
chant de Jean-Marie Carré sur les Voyageurs et écrivains français 
en Égypte®. Si quelqu’un s’étonnait d’avoir à chercher dans les 
collections d’un établissement archéologique l’ouvrage d’un écrivain 
qui n’est pas archéologue, nous répondrions que les égyptologues 
auraient bien tort de négliger l’écho de leurs travaux dans la litté- 
rature, l’art et la philosophie et que, d’ailleurs, le livre de Carré a 
beaucoup à leur apprendre, puisqu’en même temps qu’une belle 
étude de critique littéraire, il leur offre sous la forme la plus heu- 
reuse un chapitre très vivant de l’histoire de 1 Égyptologie. Quant 
à la Bibliothèque d’Études, elle ne s’est guère augmentée que d’un 
volume, mais c’est le très important travail de G. Posener, résultat 
de ses missions dans l’isthme et de ses recherches au Musée, sur 
les textes relatifs à la première domination perse en Egypte^. 

Le lecteur jugera, si depuis dix années, selon les craintes qui 
semblent avoir voulu s’exprimer au début de cette période , l’activité 
de l’Institut du Caire s’est ralentie sur le domaine strictement 
oriental. Peut-être cette activité s’est-elle au contraire trop dispersée 
sur des champs de fouilles trop nombreux et faudra-t-il à l’avenir 
la concentrer davantage? Mais pouvait-on abandonner sans dom- 
mage les terrains anciennement concédés, et dont l’exploration était 

a) Ch. Maystre, Les déclarations d’innocence ( Livre des Morts, chap. 12 5 ), 
Becherches, t. VIII (1937). 

^ Jean-Marie Carré, Voyageurs et écrivains français en Égypte, t. I; «Du dé- 
but à la fin de la domination turque (1 5 1 7-1860)», Becherches, t. IV (1933); 
t. II, «De la fin de la domination turque à l’inauguration du Canal de Suez 
(18/10-1969)7?, Becherches, t. V (1933). 

( 3 ) G. Posener, La première domination perse en Égypte, Recueil d inscriptions 
hiéroglyphiques, Bibliothèque d’Ëtude, t. XI (1936). 


XLIV 


déjà commencée? L’ardeur à fouiller n’a pas paralysé le zèle à 
revenir sur les monuments connus, et qui demandent une édition 
définitive. A l’avenir ce zèle ne devra certes pas être modéré, au 
contraire! Il est certain (et la preuve nous en est fournie tous les 
jours par l’enthousiasme et le dévouement des collaborateurs actuels 
de l’Institut, comme par les vocations qui naissent dans les géné- 
rations nouvelles) que la bonne volonté et les talents ne nous man- 
queront pas. Espérons seulement que d’autres graves soucis ne 
détourneront ni l’intérêt ni les ressources des pouvoirs qui nous 
soutiennent vers des tâches plus urgentes et plus tragiques. Tant 
de changements hasardeux affectent aujourd’hui l’existence des 
hommes et, par contre-coup, le labeur caché de ceux qui se sont 
voués à l’histoire du passé humain, qu’ils cherchent à s’encourager 
en criant désespérément cet espoir. 


Pierre «Jouguet. 


Nous exprimons ici notre profonde reconnaissance aux savants de tous pays, 
qui, n’étant attachés à notre Institut que par l’amitié et par la fidélité qu’ils 
gardent à la mémoire de Gaston Maspero, ont bien voulu apporter à ce volume 
une collaboration dont nous sentons vivement tout le prix. Rien ne montre mieux 
combien l’initiative de notre fondateur était féconde, puisqu’elle est confirmée 
par une si universelle sympathie. Nous devons cette sympathie avant tout au 
rayonnement du nom de Gaston Maspero, mais nous croyons pouvoir légitime- 
ment être fiers d’avoir réuni pour une œuvre commune les pensées et les efforts 
de tant de maîtres de l’Égyptologie. Hélas! parmi ceux qui ont bien voulu 
contribuer à célébrer notre cinquantenaire en travaillant à ce monument d’une 
juste gratitude, beaucoup ont suivi Gaston et Jean Maspero dans le mystère de 
l’éternité : F. LL Griffith et Eric Peet, en Angleterre, Kurt Sethe, Adolf Erman, 
Walter Wreszinski, Wilhelm Spiegelberg en Allemagne, et, parmi les français, 
le Père Alexis Mallon, et Edmond Pottier lié à Maspero par une étroite amitié. 
On ne lira pas ici de mémoire d’Erman ni de Wreszinski : la maladie avait 
paralysé leur main avant que la mort ne vînt la glacer; mais nous mettrons 
sous les veux de nos lecteurs les lettres qu’ils nous ont écrites, l’un avec l’espoir 
hélas! déçu dé reprendre un jour la tâche interrompue, l’autre, déjà sur le 
seuil de la vieillesse, comme pour saluer, d’un dernier et pathétique adieu, un 
compagnon de carrière, d’un génie bien différent du sien, mais qui avait été, 
comme lui, un des grands constructeurs de la science égyptologique. A ces lettres 
nous joignons celle qu’Edmond Pottier nous a adressée en même temps que 
son mémoire, et qui rend un si émouvant hommage à la largeur de vue et au 
prestige de Gaston Maspero. 


Berlin Dahlem 

23 - 6 - 33 . 


Sehr geehrter Herr Ko l legs ! 


Es ist mir leider nicht môglick, einen Beitrag zu dem Bande beizusteuem, nul 
dem Sie das AndenJcen Gaston Maspero’ s und seines Sohnes ehren wollen. Ich kann 
ja nicht mehr lesen und kaum noch schreiben und habe daher auchfür die F estschrijten 
fïir Loret und Griffith nicht mittun kônnen. 

Es ist mir das in diesem F aile besonders schmerzlich, denn ich weiss sehr wohl, 
was ailes wir Maspero schulden. Er war ein Mann von Scharfsinn und Wissen 


XLVI — 


und er hatte zudem den weiten Blick und die lebendige Anschauung, die die Gelehr- 
samkeit ersl fruchtbar machen. 

Maspero hal von 1876 an fur mich viel bedeutet und bis zum Ausbruche des 
Krieges sind voir in steter Verbindung geblieben. Wenn ich recht gehôrt habe, isl 
er am 1. Juli igi6 gestorben, an demselben Tage, an dem mein Sohn an der Somme 
fiel. Erst spater habe ich erfahren, dass auch sein Sohn in gleicher Weise dahin 
gerajft isl. Verzeihen Sie diese Reminiszenzen, die nicht zur Sache gehoren, aber 
mir kommt dabei wieder zum Rewusstsein, dass die Wissenschaft mit den Zwistig- 
keiten der Vôlker nichls zu tun hat. Sie sleht iiber den Volkern und von allem, was 
Politik heisst, soll sie sichfern halten, und gerade daher ist es mir besonders schmerz- 
lich, dass ich an dieser Ehrung Maspero’ s und des Institutes nicht teilnehmen kann. 

Mit verbindlichem Gruss 
Ihr sehr ergebener 

Adolf Erman. 


Bad-Nauheim, Sanatorium D r Schœneivald 
5 -vii- 34 . 


Sehr geehrter Herr Kollcge ! 


Es tat mir im Andenken an Maspero, dem ich als einem meiner grôssten Lehrer 
und wegen seiner Güte mir damais jungem Menschen gegenüber eine pietàtvolle Vereh- 
rung bewahre, herzlich leid, Ihnen den versprochenen Auj'satz nicht senden zu kônnen. 
Er ist seit September 33 fast druckfertig; damais erkrankte ich sehr schwer und bm 
noch nicht wieder arbeitsfàhig geworden. Sie sehen aus dem Postslempeln , dass ich 
mich in unserem stârksten Herz-Heilbad befinde, um vielleicht doch noch gesund zu 
werden. 

Verzeihen Sie die Enttâuschung ; sie ist mir bestimmt schmerzhcher als Ihnen. 

Mit kollegialer Empfehlung 
Ihr ergebner 


Wreszinski. 


27 octobre 1933. 

Cher Directeur et Confrère, 

Je suis heureux d’apporter à la mémoire de G. Maspero un hommage personnel 
d’affection et de reconnaissance. Je n’ai pas eu la chance de suivre ses leçons du 
Collège de France et cependant je puis me dire son élève, car c’est lui qui par ses 


XL VII 


livres et ses conversations m’a initié à l’histoire des antiquités d’Égypte et d’ Asie et ' 
qui m’a révélé l’importance des comparaisons à faire entre les civilisations du monde 
gréco-romain et du monde oriental. J’ai été tellement pénétré par cet enseignement que 
j’ai cherché à le faire passer, de mon mieux, dans mes leçons de l’Ecole du Louvre 
et de l’École des Beaux-Arts. Il m’a, de pim, fait comprendre le péril des «spécia- 
lisations» à outrance, que les progrès de la science ont rendues inévitables, mais qui 
ont trop souvent pour résultat , en histoire surtout et en archéologie , de rapetisser 
l’esprit en bornant sa vision et qui empêchent de comprendre la vie humaine dans sa 
complexité. A mon avis, tout helléniste doit se mettre en contact étroit avec la préhis- 
toire et les antiquités orientales, sous peine de ne rien comprendre a la Grece elle-même. 

G. Maspero avait donné l’exemple de cette large étendue de recherches ; il compre- 
nait l’histoire sous ses aspects les plus variés. On l’a toujours qualifie d égyptologue , 
à bon droit ; mais il ne faut pas oublier que son attention n était pas moins tournée 
vers l’archéologie asiatique et que sa grande Histoire des peuples de 1 Orient clas- 
sique contient de nombreux chapitres sur les pays les plus divers du monde antique. 

En publiant ici une notice sur des découvertes f aites dans llran, nous pensons bien 
rentrer dans le cadre des sujets qui lui auraient plu. D’autres raisons personnelles, 
douloureuses , me font aussi m’associer de tout cœur à l’hommage rendu en meme temps 
au vaillant fils de notre ami — Jean Maspero. 

Votre cordialement dévoué 

E. Pottier. 


La mémoire de Gaston Maspero ne saurait etre mieux celebree que par de 
pareils témoignages. Pour nous, nous aurions aussi pense a lui îendie un autre 
devoir et à dresser ici la bibliographie de son œuvre inegalee, si 1 amitié dun 
autre confrère, aujourd’hui disparu comme lui, le sinologue Henri Cordier ne 
s’était déjà acquittée de cette pieuse tâche en publiant sa Bibliographie des 
œuvres de Gaston Maspero, Paris 1922. 











DIE 


RAHMENTROMMEL IM MUSEUM ZU KAIRO 

(mit h Abbildungen im Text und 1 Abbildungsblatt) 

VON 

LUDWIG BORCHARDT. 

Wenn ich vor rd. 3o Jahren irgendetwas besonders Schônes oder Neues im 
Altertümerhandel aufgestôbert hatte, — ich denke so an die ersten Sonnenuhren 
oder an den Kopf der Tejé — so war fast ausnahmslos Gaston Maspero der erste, 
dem ich es zeigte und über dessen Freude ich mich selbst freute. Ebenso liess 
er mich an Freuden, die ihm im Muséum bescheert wurden, — ich denke ge- 
rade an den ersten der Kairener Annalensteine — auch teilnehmen, lange be- 
vor die Offentlichkeit davon erfuhr. 

Daher môchte ich mit einem leider ganz irrationalen Rücksprunge über Zeit 
und Raum mir vorstellen, dass vor rd. 5o Jahren der damais noch ziemlich 
neue Generaldirektor des Bulaqmuseums Maspero dem jungen Studenten Bor- 
chardt ein eben in das Muséum gekommenes wichtiges Stück gezeigt und ihn 
darüber belehrt habe, und dass nun nach halbhundertjàhriger Vergessenbeit 
der mittlerweile altgevvordene Student das Stück in diesen dem damaligen neuen 
- Generaldirektor gewidmeten Mélanges Maspero verôffentlicbt. 

Gegen Ende des Jahres i88A' (1) wurden im Nordosten (2) von Achmim beim 
Dorfe El-Hawawisch Friedhôfe mit ptolemâischen Massengrâbern, dann auch 
solche aus noch spâterer Zeit, unter der Leitung des einheimischen Reijs Khalil 
Sakkar aus Gurna ausgegraben, wobei Tausende von Mumien wieder an die 
Oberflache geschafft wurden. War, wie Maspero das sehr anschaulich be- 
schreibt, schon bei der Füllüng dieser Massengrâber, beim Verstauen der vielen 
Toten in ihnen, schon recht rücksichtslos vorgegangen worden, so dass niemand 
eigentlich noch feststellen konnte, welclie Beigaben nun eigentlich irgendeinem 

W Kairo /. d*E., 26Û16 wurde Anfang Januar 1 885 invenlarisierl (s. Bull. Inst. Eg. 2,6 — 
j 885 — Anliang S. i), also J . d y E. 26993 nicht lange davor. 

Bull. Inst. Ég., 2,5 (188 A) S. 66 steht Südosten, was sicher Schreib- oder Druckfehler ist; 
vgl. dazu Bull. Inst. Ég., 2,6 (1 88 5 ) S. 85 . 

Mémoires , t. LXVI. 



1 


2 


LUDWIG BORCHARDT. 


bestimmten Toten gehôrten, so hat der gevviss sehr energische Reijs Khahl Sak- 
kar aus Gurna solche Feststellungen jedenfalls auch nicht weiter erleichtert. 
Man wird sich also bei den hier zu besprechenden beiden Stücken (s. das Abbil- 
dungsblatt) den « daraboukahs peintes » (1) für die Herkunftsangabe mit «spâter 
Massenfriedbof bei Achmim» begnügen müssen, und dabei als nicht unmôglich 
annehmen kônnen, dass die beiden Stücke einst der unter den kleinen Leuten 
und niederen Priestern begrabenen « courtisane sacrée v® gehôrt haben kônnen, 
ganz wie die bekannten Musikinstrumente aus Abusir el-meleq wobl auch die 
einer Priesterin(?) — Sângerin irgendeiner Gottheit — gevvesen sind, vvenn 
auch auf ihrem Sarge kein Titel, sondern nur der Name genannt ist. 

Die beiden bemalten Rahmentrommel-Bespannungen — das sind die Mas- 
PERo’schen « daraboukabs peintes » — tragen im Kairener Inventar die gemein- 
same Nummer J.d’E. 26998 (3) , und eine gemeinsame Nummer halte ich auch 
für sehr berechtigt. Sie werden nâmlich nicht von zwei, sondern von einem 
einzigen Instrument stammen. Sachs wundert sich, dass die kleine Rahmen- 
trommel des Louvre zweiseitig bespannt ist. Es ist ja richtig, dass wir die heute 
üblichen italienischen und spanischen Tamburins nur mit einem Pergament- 
boden kennen.. Die âgyptische Rahmentrommel war aber, wie die beiden einzig 
bekannten Beispiele — Paris und Kairo — zeigen, anders gebaut, sie hatte 
Bespannung auf beiden Seiten. Bei dem Pariser Stück sitzen beide Bespannun- 
gen noch fest, vom Kairener sind beide nur einzeln, ohne den Rahmen, erhal- 
ten, aber so gleich in Ausführung, Grosse und Bemalung, dass, wollte man die 
beiden Bespannungen auf zwei Instrumente verteilen, man an fabnkmâssige 
Massenberstellung glauben müsste. Die altâgyptischen Rahmentrommeln wa— 
ren also wie unsere neuzeillichen llachen Heerestrommeln beiderseitig bespannt, 
nur waren ihre Rahmen niedriger wie die der Heerestrommeln — Paris hatte 
bei i 6,5 cm Dm. 5 cm Rahmenhôhe,. Kairo mag bei 2 5 cm Dm. eine solche 
von 7,5 cm gebabt haben — , und sie wurden nicht mitKlôppeln, sondern mit 
der Hand geschlagen. Ob der Ton bei einfacher oder doppelter Bespannung 
sowie beim Gebraucb von Klôppel oder Hand wesentlicb verscbieden war, ver 
mag ich mangels musikalischer Bildung nicht zu sagen. 

U) Maspero in Bull. Inst. Ég., 2,5 ( 1 884) S. 67 Z. 4. 

( 2 ) Maspero a. a. 0. Z. 9/10. 

( 3 ) Die Nummern in den Guides haben, wie im Muséum von Kairo auch sonst hàufig, gewechseit. 
1921 , ats Sachs’s Musikinstrumente des alten Âgyptens erschienen, hatten die beiden Stücke die 
Nummern 858 und 858 111 (ebendort S. 43), heute (ig33) haben sie Nr. 5326 u. 5327 . 

(4) Musikinstrumente, S. 43 Z. 3 : «Das Louvrestück bestcht aus einer 5 cm hohen Holzsarge und 
zwei (!) Fellen mit Zickzack-Riemenschnürung». 


DIE RAHMENTROMMEL IM MUSEUM ZU KAIRO. 


3 


Die beiden Bespannungen sind also so gut wie gleich, die eine ist etwas, aber 
nur unwesentlich , besser erhalten als die andere. Die Beschreibung der einen 

Defsioff der beiden Bespannungen ist pergamentartiges durclischeinendes 
Leder, das auf der Riickseite hellgelblich erscbeint, auf der Vorderse.te aber 
bernait ist. Die Farben und die schwarzen Umrisse der Vorderseite sind auf 
die Riickseite durcbgeschlagen. Wie die beiden Bespannungen, die heute zwi- 
schen Glasplatten eingeschlossen sind, einst auf dem Rahmen befesligt waren, 
vermao - ich nicht anzugeben, vvage auch nicht zu bebaupten, dass einige halb- 
runde Ausrisse am Rande der Leder etwa von den Spannnemen herrubren 

Der Grundton der Bemalung ist ein verhàltnismassig helles Grun. Aussen 
liegt zwischen einfachen gelben Streifen ein Randstreifen mit langlich recht- 
eckigen Feldern — gelb, grün, rot 11. s. f. zwischen weissen Bândern; innerhalb 
davon ein «Kettenn-Streifen, auch mit der Farbenfolge gelb-grün-rot in den 
Offnungen der « Ketten «-Glieder. Die Umrisse hierbei wie auch beim Folgen- 

den sind schwarz gezeichnet. . , 

In diesem runden Rahmen sitzt ein viereckiger Randstreifen von der gleichen 
Ausführung wie der eben erwàhnte - gelb, grün, rot zwischen weissen Bân- 
dern. Diesen eckigen Rahmen füllt das eigentliche Bild : 

Unter geflügelter Sonnenscheibe sitzt links auf einem mit einem Kissen be- 
legten Thron rrlsis, die Herrin des Himmels, die Fürstin aller Gôtter», wie sie 
in der Inschrift beisst. Sie trinkt oder will aus einer llachen, roten Scliale tnn- 
ken Die Gôttin trâgt ein langes Gewand, dessen Falten grün angegeben sind. 
Auf ihrem langen schwarzen Haar slelien gelbe Federn (?), von einem roten 
Bande umwunden, ein Kopfschmuck, der an den des Gottes Bes ermnert. Der 
Isis gegenüber steht eine, nach den rundlichen Formen zu urteilen, nicht allzu 
iugendliche Frau im gleichen durchsichtigen Gewande wie die Isis, aber mit 
kurzen schwarzen Haaren. Sie hait mit der einen Hand eine Rahmentrommel 
in die Hôhe, die sie mit der anderen schlâgt. Die Rahmentrommel selbst ist 
grün mit rotem Rand und kleinem gelben Viereck in der Mitte. Sie soll wobl 
ein Abbild der Rahmentrommel sein, von der uns hier die beiden Bespannun- 
gen erhalten sind. 

Zwischen Isis und der Paukenden steht nun auf der einen Bespannung aut 
einem niedrigen Sockel eine bes(?)-artige Figur mit Fell und Tierschwanz, 

0) Eine chemische Untersuchung, die vielleicht über die Herstellung dieses Pergaments (Be- 
handlung mit Kalk?) noch Aufschluss gehen kônnte, hal nicht statlgefunden. 


Il 


LUDWIG BORCHARDT. 


bekleidet mit einer grünen Jacke, auf der anderen Bespannung ein kleiner 
Schwarzer, mit gelben Haaren, gelb bekleidetem Oberkôrper und weissem 
Schurz, etwa ein Daneg, ein Zwergtânzer aus dem Süden. 

Dies die eigentlicben Bilder auf den beiden Seiten der Bahmentrommel. 
Den Hintergrund des Bildes bilden Banken und Blâtter, die ich fur Winden- 
blâtter halte. 

Die vier zwischen dem runden und dem viereckigen Bahmen bleibenden Flâ- 
chen sind mit Füllseln versehen, die sich richtig mit dem Mittelbilde aufbauen : 
oben Hathorkopf zwischen geflügelten Schlangen; rechts und links je ein Papv- 
russtengel zwischen zwei anderen; unten Nympbaee zwischen Fischen. 

Nach dieser Beschreibung der Beste wird man sich, so hofïe ich,. wohl ein 
klares Bild von der Kairener runden Rahmentrommel machen kônnen. 

Da taucht aber gleicb die Frage auf, wie ait ist die Rahmentrommel in Àgyp- 
ten und woher kommt sie, ist sie afrikanisch oder asiatisch? 

Sa.chs (1) batte angenommen, sie sei etwa im neuen Reiche aus Asien gekom- 
men, beginnt aber daran zu zweifeln (2) auf Grund ihm spâter bekannt, gewor- 
dener Darstellungen aus dem Alten Reiche, die er für Rahmentrommeln hait. 

Ein Abgehen von der âlteren SvcHs’schen Auffassung 
scheint aber nicht erforderlich zu sein. 

Da wâre zuerst die von Kees (3) verôffentlichte «Rahmen- 
trommel» aus Hemamije (Abb. 1) die aus dem Alten Reich, 
etwa aus dem Anfang der 5 . Dynastie, stammen diirfte. 
Die zeitliche Ansetzung mag richtig sein, nicht aber die 
Deutung. Da sitzt nàmlich auf einem geruderten Schifï 
ein Mann vor seiner Herrin am Boden, hat den rechten 
Arm mit hângender Hand über eine Scheibe gelegt, auf 
deren Mitte er mit der linken Hand schlâgt. Diese Stel- 
lung kennt jeder, der einmal auf einem Vergnügungsboot 
auf dem Nil gefahren ist. Es ist die des Matrosen, der mit der Darabuka den 
Gesang begleitet. Der Mann hat die Trommel aus gebranntem Ton — in 
Form der oberen Hâlfte eines Kruges — auf seinen Oberschenkeln, die breite, 
bespannte Seite dem Beschauer zugekehrt. Mit der linken Hand schlâgt er die 
Mitte der Bespannung, mit der rechten, die er auch frei hat, da nur der 
aufgelegte Arm die Trommel schon fest hait, schlagt er noch gelegentlich den 
Rand der Bespannung. 

G) a. a. 0 . S. 43 . — ^ a. a. 0 ; S. 91' — G) Provinzialkunst 9 S. 21 u. BL 4 . 



Abb. 1 . — Darabuka spie- 
lender Schiffer. Bild aus 
Hemamije, Dyn. 5. 


DIE RAHMENTROMMEL IM MUSEUM ZU KAIRO. 5 

Diese «Rahmentrommel» ist also eine «Bechertrommel», wie der Fachaus^ 
druck für eine Darabuka lautet. 

Bleiben noch die zweimal (1) nachweisbaren grossen «Rahmentrommeln», die 
bei Kônigsjubilâen geschlagen wurden. Sie werden beide von einem Manne 
auf der Schulter getragen, wâhrend ein ihm folgender sie schlâgt. Bei dem 



Abb. 2 . — Gong (?) im JubilaumsfeÊtzuge. 
Bild aus Bubastis, Zeit Osorkon’s II. 



Abb. 3. — Gong (?) im Jubilaumsfeslzuge. 
Bild aus Abu Gurab, Dyn. 5. 


Osorkon-Beispiele (Abb. 2) mit der Inschritt sq m sr^\ ccdas Sr schlagen», ist 
der schiagende Mann etwas grôsser als der tragende, bei dem AR-Reispiele 
(Abb. 3 ), das nur die Inschrift sq «rschlagen» zeigt, scheint der Tragende ge- 
biickt zu gehen, und der Schiagende die Pauke mit der freien Hand oben noch 
zu halten. 

Eine selbst doppelt bespannte Rahmentrommel von, sagen wir, 60 cm Dm. 
ist nun aber immer noch eine leichte Sache, die keines besonderen ITâgers be- 
darf, gescbweige denn, dass der Trâger unter ihr gebückt gehen müsste. Ich 
neige daher eher dazu, 111 diesem Sr^ einen schvveren, etwa kupiernen er Gong» 

U) A R aus dem Sonnenheiligtum des Ne-user-re u. zw. aus dem Gange im Obelisken (Re-Hei- 
ligtum , 3 , S. 20 u. BL 3 , Nr. 118); Spatzeit aus den Jubilâumsdarstellungen Osorkons II. (Bln. 
10887, Sachs a. a. 0 . S. 42 , Abb. 42 ). 

Wobei das sq das Deulzeichen der Vorderpranke eines stehenden Lôwen hat, wâhrend bei 
dem Beispiele aus Abu Gurab das Deulzeichen die Vorderpranke eines liegenden Lôwen ist. 

Ob mit diesem Worte Sr wGong» etwa das Verbum sr « Orakel gebenn, d. h. aus dem Klange 
des Gongs (?) etwas \orhersagen, zusammenhâDgen mag? 


6 


LUDWIG BORCHARDT. 


zu seheit f eine runde Kupferscheibe mit umgebogenem Rande W. Jedenfalls 
würde ich das Bild aus Abu Gurab nicht als einen Beweis dafür ansehen, dass 
das Alte Reich bereits die runde beiderseits bespannte Rahmentrommel gekannt 
habe. 


(D Aus dem Deutzeichen des einen «Himmelfl hochhaltenden Mannes, mit dem «den Gong (?) 
in die Hohe halten» ( shj sr) gescbrieben wird, wird man dazu kommen kônnen, dass die alten 
Àgypter, — natürlich neben anderen Vorstellungen von ihrem Weltbilde — sich am Ende den Him- 
mel als eine runde Scheibe dachten, wie es eben ein Gong ist, und dass diese Himmelsscbeibe mit 
ihrem nach unten gebogenen Rande auf dem Gebirgsrande der Erde aufstehend zu denken ist — 
was natürlich nicht hindert, dass andere Vorstellungen, wie die von den vier Stützen des Himmels, 
von der Himmelsgôttin, von der Himmelskuh u. s. w., nebenherlaufen. 

Diese Vorstellung des Himmels als runde Scheibe würde die bekannte MASPERo’sche Darstellung 
des âgyptischen Weltgebàudes (Maspero, Histoire, 1,17, zuletzt wiederholt bei Schafer, Agypiische 
und heutige Kunst und Weltgebàude u. s . w S. 96) so ândern, wie sie hierunter als Schlussabbildung 
wiedergegeben ist. 



Abb. û. — Weltbild der alten Âgvpter. 


EINE BRONZESTATUETTE 
EINES ÂGYPTISCHEN KÔNIGS 

(mit einer Tafel) 

VON 

DR. HANS RITTER DEMEL V. ELSWEHR. 

Unter den zahlreichen Bronzestatuetten der Aegyptischen Sammlung im kunst- 
historischen Muséum in Wien befindet sich auch die eines Kônigs von ausge- 
zeichneter Arbeit (1) . Der Kônig kniet so, dass Knie und Zehen den Boden 
berühren, die Oberschenkel sind fest auf die Unterschenkel gopresst, das Gesâss 
iiegt auf den Fersen. Die Zehen sind fast rechtwinkelig abgebogen und ge- 
spreizt, was durch Kerben schematisch angedeutet ist. Der Oberkôrper ist auf- 
recht, das Gesicht blickt gerade aus, die Arme sind vollstândig frei gearbeitet, 
die Unterarme wagrecht gehoben. Auf der Hachen Hand hait er je ein kuge- 
liges Gefâss mit breitem dickem Rande, das charakteristische Weingefàss, die 
Muskulatur der Arme ist gut wiedergegeben. Der Nabel bildet eine flache 
Grube, die sich leicht nach oben gegen die Brust lortsetzt. Der starke Brust- 
korb, die Brustwarzen und die Schulterknochen treten deutlich hervor, am 
Halse ist der Kehlkopf betont. Das mehr làngliche Gesicht besitzt eine lange 
schmale im unteren Drittel leicht gebogene Nase, nur wenig aufgeworfene fest 
geschlossene Lippen, der Mund istklein. Unter der Unterlippe ist die Muskel- 
schwellung des Kinnes deutlich sichtbar, die Augen ohne Schminkstrich sind 
ganz wenig schief gestellt, die Ohren ziemlich gross, der leicht gerundete Rü- 
cken zeigt deutlich die Rinne des Riïckgrates. Bekleidet ist der Kônig mit dem 
kurzen Kônigsschurz, mit vorspringendem Mittelteil, die fâltelung ist durch 
eingeritzte Linien angedeutet, der Giirlel ist ganz glatt. Auf dem Haupte tràgt 
er die Krone von Unterâgypten, deren Ende im Nacken durch eine deutliche 
Kerbe angezeigt ist^. Irgend eine Inschrilt, die einen Ankaltspunkt fiir die 

O) Inv. Nr. 66 1 3 , Hôhe 17.5 cm, sielie Tafel. Ein Geschenk von Dr. James Camille Samson, 
im Kunsthandel erworben, Fundort uubekannt. 

( 2 ) Die Krone sitzt sehr tief, das natürliche Haar kommt nirgends zum Vorschein. 


8 


HANS DEMEL. 


Datierung geben wiirde, findet sich auf der Statue nicht. Die Statue ist vollge- 
gossen, die Oberflâche ist stellenweise angefressen, so besonders an der Krone, 
vielleicht ist hier bei einer kleinen Schweliung oben wo sich die dreikantige 
Spitze erhebt der spiralfôrmige Drabt der zur Unteràgyptischen Krone gehôrt, 
aufgesessen. Für eine zeitliche Einreihung sind wir also lediglich auf stilis- 
tische Merkmale angewiesen. 

Die Darstellung eines Knieenden, der in beiden Handen je einen Weinkrug 
hait, findet sich im âgyptischen Flachbild sehr früh. Schon im alten Reich 
haben wir sie des ôfteren unter den Szenen um den Opfertisch. Sie gehôrt 
mit zu den Zeremonien des Totenmales, allerdings nicht unbedingl. Sovvohi 
in den Reliefs der Grâber von GizehW als auch anderswo begegnen wir dem 
Knieenden, der dem Verstorbenen, der vor dem Opfertisch sitzt, den Wein dar- 
bringt. Ebenso erscheint im Mittleren Reich in den Wandreliefs der Grâber, 
wenn auch nur vereinzelt, dieselbe Szene. Aber immer handelt es sich darum, 
dass dem Toten eine Opfergabe dargebracht wird. Im Alten Reich wàre eine 
Darstellung des Toten selbst, der ein solches Opfer dargebracht hâtte, ausge- 
schlossen gewesen. Am Ende des Alten Reiches und in der weiteren Entwick- 
lung des Totenwesens im Mittleren Reich, als die Osirisreligion, sokônnte man 
fast sagen, sich allgemein durchgesetzt hatte, musste damit auch ein allmâhli- 
cher Wandel in den Rilderentwürfen der Grâber erfolgen. Gerade die immer 
mebr sich hâufenden Szenen des tâglichen Lebens in den Grâberreliefs sind 
eine Folge dieses Sieges des Osiris und des damit Hand in Hand gehenden Aus- 
baues des Toten- und Jenseitsglaubens. Damit war auch der Weg frei zu jener 
Umgestaltung der Szene vor dem Opfertisch, der wir in der spâteren âgyptischen 
Zeit fortwâhrend begegnen. Jetzt hàuft dem tronenden oder stehenden Gotte 
der Verstorbene auf einem Tische die Opfergaben auf und erhebt die Hânde zum 
Gebet oder spendet ein Trankopfer. Wâre also eine solche Szene in den Re- 
liefs, die den Verstorbenen, den Herrn, in dieser knieenden Stellung zeigt, im 
alten Reich ganz unmôglich gewesen — und ist vielleicht erst im Mittleren Reich 
môglich, — so ist sie für die alte Zeit bei der Darstellung des Kônigs um so mehr 
ausgeschlossen. Was für das Flachbild gilt, gilt naturgemâss in noch hôherem 
Masse für das Rundbild; daher fînden wir in dieser frühen Zeit von Privaten®, 
sei es irgend ein Vornehmer oder Priester, keine Statue oder Statuette in der 

W Siehe eine Reihe von Beispielen bei Lepsius, Denkmâler aus Aegypten und Aihiopien, Abt. II. 

W Es ist natürlicli hier nur von dem cr Herrn d die Rede und nicht von den Dienerfiguren bei 
denen selbstverstàndlich wie schon oben gezeigt auch in früher Zeit die verschiedensten Stellungen 
moglich waren. 


BRONZESTATUETTE EINES AGYPTISCHEN KÔNIGS. 


9 


Art wie unsere Rronzefigur. Ebensowenig hâtte sich nach der damaligen Auf- 
fassung vom Kônigtum und dem Verhâltnis des Kônigs zum Gotte je ein Pharao 
des Alten oder auch noch des Mittleren Reiches eine solche Statuette machen 
lassen oder ein Künstler es gewagt, den Pharao in solcher Stellung zu bilden. 

Wie mit dem Totenglauben geht es auch mit den anderen religiôsen Aiï- 
schauungen und dem Gôtterglauben, die sich grundlegend ândern. Mit dem 
Neuen Reich wird Amon zum Reichsgotte, drângt aile anderen Gôtter in den 
Hintergrund und die âgvptische Religion erstarrt in einem Wust von Ritualen 
der Gôtterverehrung. Damit hat sich auch die Stellung des Kônigs zum Gotte 
grundlegend geândert. Wenn er auch immer noch der «gute Gott» genannt 
und die Fiktion, der Sohn des Gottes zu sein, aufrecht erhalten wird, so ist der 
Kônig doch weit mehr nur ein schwacher Mensch, der vor Amon dem hôchsten 
Gotte sich in Demut beugt. Zur schârferen Vertiefung dieser Anschauung, hat 
gewiss auch die Sonnenreligion der Amarnazeit viel beigetragen. Mag sie auch 
nur eine kurze vorübergehende Episode gewesen sein, so wirken doch viele ihrer 
Lehren weiter. Daher ist es denn kein Zufall, dass wir im Neuen Reich nun 
auch dem knieenden Kônig begegnen, der das Trankopfer darbringt. So kniet 
in dem schônen Relief aus dem Tempel von Luxor (1) Amenophis III. in jeder 
Hand eine halbkugelige Schale mit Wein, den Kopf mit der Haube mit der 
Urâusschlange bedeckt, opfernd vor dem mit reichen Gaben belegten Tisch. 
Aber nicht nur im Flachbild, auch im Rundbild treffen wir auf âhnliche Darstel- 
lungen. Dahin gehôrt auch der Torso Amenophis IV. im Berliner Muséum, 
bei dem leider die Arme weggebroehen sind. Allerdings handelt es sich hier 
nicht um das Darbringen eines Trankopfers, sondern wie andere Reispiele leh- 
ren, waren die Arme zum Gebet erhoben. Es scheint nun auch kein Zufall zu 
sein, dass gerade um die Amarnazeit die Figur des knieenden Kônigs ôfters 
anzutreffen ist, sei es im Flachbild oder im Rundbild. Denn gerade in dieser 
Epoche erscheint der Pharao so ganz menschlich dargestellt, dass seine kôrperli- 
chen Schwâchen und Fehler in den Bildwerken bis zur Karikatur verzerrt wer- 
den. Das lâsst natürlick trotz der immer noch aufrecht erhaltenen Fiktion des 
rr gôttlichen Pharao» nicht mehr zu, in ihm vor der Allmacht des Universal- 
gottes einen Gott zu sehen. 

Audi das Ashmolean Muséum zâhlt unter den Neuerwerbungen eine wunder- 
volle Goldstatuette eines knieenden Kônigs aus der 18. Dynastie mit den kuge- 
ligen Weinvasen in den Hânden, in dem man vielleicht mit Recht Tutanchamun 

(1) Bissing-Bruckmann , Denkmâler Acgyptischer Sculplnr, T. 80 (cit. B. B. Denkmâler). 

Mémoires , t. LXYL 2 


10 


HANS DEMEL. 


erkennen will. Gefunden bei Kawa in der Nâhe von Dongola. Der Kônig ist 
mit dem kurzen Kônigsschurz bekleidet, trâgt die Krone Oberâgyptens vorn 
mit der Urâusschlange; das Kinn ziert der Gôtterbart. Doch sind die Unter- 
arme mehr gesenkt und liegen auf den Oberschenkeln auf. Irgend eine In- 
schrift fehlt auch hier. Von da ab begegnen wir dem Bilde des knieenden Kônigs 
in der âgyptischen Kunst immer hâufiger, bald schiebt er eine Barke vor sich 
her, bald hâlt er Gefâsse in seinen Hânden, die entweder auf den Oberschen- 
keln aufliegen oder die Unterarme sind mehr oder minder wagrecht ausgestreckt 
und die Hande halten die Gefasse frei in der Luft. In der Regel ist der Kônig 
mit dem kurzen gefâltelten oder glatten Kônigsschurz bekleidet und trâgt auf 
dem Kopfe die Kônigshaube mit dem Urâus. Besonders die saitische und die 
ihr unmittelbar vorhergehende Zeit scbeint solche Darstellungen nicht ungern 
gesehen zu haben, wie man aus der grôsseren uns erhaltenen Anzahl dieser 
schliessen kann. 

Eine Einreihung unserer Figur in die i 8. Dynastie, etwa in die Tell-Amarna 
Zeit, kommt indessen nicht in Frage. Sie kann nur aus spâterer Zeit sein. 
Verfehlt wâre es etwa aus der unterâgyptiscben Krone auf eine Dynastie zu 
schliessen, die im Delta geherrscht batte. Da der Pharao beliebig bald mit der 
Doppelkrone, bald nur mit der Krone Unterâgyptens oder der Oberâgyptens wie 
zum Beispiel gerade beider Ashmoleanstatuette erscheint. Manches sprieht fur 
eine ziemlich spâte Ansetzung. Einige solcher Bronzen aus Kairo hat Bor- 
chardt im Katalog General Blatt i 52 (1) abgebildet. In allen diesen Fâllen 
trâgt der Kônig die Haube mit dem Urâus. Am nâchsten unserer stünde nocli 
Nr. 822 , die dieselbe Stellung aufweist. Aber sowohl der Kôrper wie auch die 
Gesichtsbildung sind viel plumper und stark verschieden von der Wiener Bronze. 
Da ist der Kôrper schlanker, sind einzelne Details wie die Bildung der Brust 
und des Halses viel aufmerksamer und liebevoller behandelt. Auch das Gesicht 
ist weit ausdrucksvoller, und zeigt wenig Aehnlichkeit mit jenen mehr runden 
glatten Gesichtern, wie sie die saitische Kunst so zahlreich hervorgebrachl hat, 
ebensowenig aber auch mit den Nachahmungen der realistischen Züge der Kôpte 
aus dem M. Reich. Weit besser fügt unsere Statuette sich in jene vorsaitische 
Gruppe ein, die die allerdings uns nur sehr spârlich erhaltenen Werke der liby- 
schen Epoclie, zu der als Hauptstück die wundervolle Statuette der Karomama 121 
im Louvre in Paris gehôrt, und die künstlerisch in einigem Abstand davon fol- 
io Catalogue général des Antiquités égyptiennes du Musée du Caire (cit. Cal. gén.). Ludwig Bor- 
chardt, Statuen u. Statuetten von Kônigen u. Privalleuten, Teil 3 , Blatt i52, Nr. 821-823. 

(O Fondation Piot, Bd. IV, PI. III. 


BRONZESTATUETTE EINES AGYPTISCHEN KÔNIGS. 11 

genden der Aethiopenzeit umfasst. Rein âusserlich finden wir hier wie dort die 
fdeiche Nabelbildung mit der flachen Grube, die sich durch eine seichte Rinne 
gegen die Brust fortsetzt. Wir finden diese Eigentümlichkeit selbst bei der 
Statuette der Karomama noch unter dem Gewande angedeutet, ebenso mehr 
oder minder ausgeprâgt bei einigen Statuetten der Aethiopenzeit' 1 ), ebenso bei 
der Statue des Sebichos (2) ; dagegen nur selten in der saitischen Zeit. Bei den 
Bronzestatuetten der knieenden Kônige im Cat. général, Nr. 821-823 (3) ist der 
Nabel entweder eine kreisrunde Vertiefung oder ein schmaler Spalt. Vor allem 
ist es aber die Bildung des Kopfes der Wiener Statuette, die sich ganz der künst- 
lerischen Wiedergabe in der Zeit der libyschen Aethiopischen Herrscher einfügt. 
Der kurze gerade Mund mit den mâssig aufgeworfenen Lippen, entspncht voll- 
kommen der Art, wie ihn die Künstler dieser der saitischen Epoche unmittelbar 
vorhergehenden Zeit zu bilden ptlegten. Ebenso hat unser Kônig die lange 
schmale unten leicht gebogene Nase, wie sie der Statuette der Karomama eigen 
ist. Auch die nur ganz wenig schiefgestellten fast mandellôrmigen Augen ohne 
Schminkstrich sind charakteristische Merkmale dieser Kunstübung. Allerdings 
fehlt bei der Wiener Statuette die den meisten anderen Stücken eigentümliche 
so beliebte Verzierung des ganzen Kôrpers durch einziselierte Figuren und Hie- 
roglyphen, denn mit Ausnahme des Schurzes ist die Oberflâche glatt, âhnlich 
wie bei der stehenden Figur des Mose in Paris, der in die Aethiopenzeit gehôit. 
Auch die Kinnbildung zeigt mit dieser Figur eine gewisse Verwandtschaft, aller- 
dings mehr noch mit einigen Holzstatuetten aus der Aethiopenzeit in Berlin. 
Ailes im Allem fügt sich die Wiener Bronze sehr gut in diese Gruppe von Sta- 
tuetten ein wie die Karomama, Takushit und andere, die heute in etwas grôs- 
seren Zahl bekannt geworden sind und wie schon Bissing bemerkte, die Ueber- 
leitung der Ramessidenkunst zu der der Saiten bedeuten. Ich glaube daher 
mit Recht sie in diese unmittelbar vorsaitische Zeit, also etwa in das 8. Jahrhun- 
dert vor Christi setzen zu kônnen. 

I 1 ) Z. Beispiel H. Fechheimer, Kleinplastik der Aegypter , T. ioi-io5. 

( 2 ) B . B. Denkmàler : Text zu T. 60 u« 61 . 

l 3 > Cat. gén. V. cit., so allerdings auch bei der Basaltstatuette Cat. gén., Legrain, Statues de Rots, 
II, PL 53. 




CARACTÈRE DU DESSIN ÉGYPTIEN 

PAR 

MARCELLE BAUD. 


L’aspect des monuments égyptiens, insolite pour nos yeux modernes et sur- 
tout pour notre état d’esprit de civilisés, avait fait croire longtemps à un art 
enfantin et nous avait fait chercher dans les dessins des tout-petits le prototype 
du dessin égyptien. Ce désir de retrouver à tout prix les origines d’un art qui 
nous a toujours étonnés ne tient pas compte de ce fait que les enfants, même 
très jeunes, ne sont plus des sauvages et que les petits civilisés n’ont plus les 
impressions des jeunes primitifs, ou plutôt des premiers civilisés. 

Grâce à des études successives, cette théorie d’un art enfantin était peu à peu 
abandonnée et, en 1906, si Wiedemann, dans un article où il exposait toutes 
les déformations que notre œil trouve dans l’art égyptien comparait encore, 
assez rapidement il est vrai, celui-ci à l’art des enfants et à celui des sauvages, 
Maspero, à la même époque (i) (2) , finissait d’établir (car ses premières idées sur le 
dessin et la composition en Egypte dataient de plus de vingt ans) le principe 
des «Conventions du dessin égyptien». 

Depuis, un peu partout, la question a été reprise incidemment à propos d’ou- 
vrages sur l’art égyptien; mais, tandis que l’école française (de langue française 
plutôt), continuant les idées de Maspero, croit arriver peu à peu à démontrer 
que le dessin égyptien est line science très poussée (3) , dans les autres pays il 
ne semble pas que l’élan soit le même et la comparaison entre l’art égyptien et 
le dessin d’enfants dans un ouvrage récent est là pour nous le prouver (,l) . 

Il ferait peut-être nécessaire d’éclaircir certains points au sujet de cet art en- 
fantin, ou dit tel. Le mot «art» lui-même est assez difficile à définir rigoureuse- 
ment, d’autant qu’il a beaucoup changé de signification au cours des siècles et 
qu’il ne se traduit pas tout à fait de même dans les différentes langues de ceux 

(i) Wiedemann, Die Zeichenhunst im alten Aegypten , dans Die Umschau , 29 septembre et 6 octobre 
1906. 

G. Maspero, U Archéologie égyptienne , Paris, 1907, chap. iv. 

® J. Càpart, Propos sur Fart égyptien, chap. 1-11. 

^ H. Schaefer, Von Agyptîscker Kunst, chap. iv. 


14 


MARGELLE BAUD. 


qui veulent en discuter. Il est certain que, pour juger l’art égyptien, notre lan- 
gage du xvm e siècle serait meilleur qué celui dont nous disposons à présent où 
rrarU a pris peu à peu la signification de «beaux arts». 

Notre éducation moderne, spécialisant beaucoup trop tôt les bonnes volontés, 
créant des cloisons étancbes entre les sciences, a depuis longtemps séparé l’écri- 
ture du dessin et celui-ci de la géométrie. L’enfant apprend d’abord à écrire et 
à lire; souvent il sait écrire avant de comprendre ce qu’il écrit, c’est-à-dire 
avant de savoir lire, c’est-à-dire avant d’avoir pu exercer suffisamment sa mé- 
moire, son jugement et peut-être son intelligence. 

Écrire est, en effet, pour nous qui n’avons que quelques signes, toujours les 
mêmes, à combiner, besogne très facile et un peu monotone. (Comprenons ici, 
du reste, qu’il ne s’agit que du tracé des lettres.) L’écriture n’est qu’un exercice 
de main où le jugement n’a aucune part puisque la copie la plus servile, en 
vraie grandeur, du signe tracé en haut de la page, est la meilleure. 

Il en va autrement quand l’enfant apprend à dessiner, puisque l’éducation 
moderne sépare ces deux choses, considérées comme inséparables dans les an- 
ciennes civilisations. Après les premières copies, sur le cahier, d’un modèle tout 
proche qu’il s’agit quelquefois seulement de repasser en noir ou en couleur, l’en- 
fant est mis devant un modèle et doit le reproduire : on dit alors qu’il apprend 
à dessiner. Que voulons-nous dire par ces mots? Va-t-on s’adresser à la main, 
aux veux ou au cerveau de l’enfant? 

L’habileté de la main n’est qu’accessoire à partir de ce moment. Ne voyons- 
nous pas des calligraphes très inintelligents et des enfants très jeunes faire presque 
naturellement des hachures impeccables? Quand le poignet est souple et la main 
ferme, des exercices appropriés donneront le reste. Bien plus importante dans 
le dessin est l’éducation de l’œil. C’est une erreur de croire que l’œil voit natu- 
rellement. Apprendre à voir est difficile; qu’on en juge par les jeux qui consis- 
tent à exposer un certain nombre d’objets, puis à les cacher et à en faire faire la 
nomenclature et la description par les assistants; ou aussi par les exercices très 
longs et parfois très décevants auxquels on soumet les apprentis espions qui doi- 
vent reconnaître de loin les silhouettes de bateaux, de forts ou de batteries d’ar- 
tillerie, et qui s’exercent longtemps avant d’être tout à fait sûrs de leur vision. 

Bien plus importante encore, enfin, est l’éducation du cerveau, c’est-à-dire 
du jugement. Le cerveau commence à réfléchir et à s’exercer avant l’œil et la 
main, et arrive vite à les contrôler; sa réflexion du reste est souvent en contra- 
diction absolue avec l’impression que reçoit l’œil, d’où lutte et quelquefois anta- 
gonisme. 


CARACTÈRE DU DESSIN ÉGYPTIEN. 


15 


Les lois de la perspective n’ont été formulées et n’ont triomphé dans les re- 
présentations à plat qu’au xvi e siècle avec Marco Ucello; tous nos arts modernes 
s’en sont emparés maintenant, et nous sommes sensibles à une faute de per- 
spective, même sans éducation artistique, comme le peuple romain sentait une 
faute de métrique, même sans éducation littéraire : certaines habitudes devien- 
nent un instinct mais cela ne veut pas dire qu’elles soient réellement instinc- 
tives. Rien que le temps qui s’est écoulé dans l’histoire entre les premières 
manifestations plastiques de l’art et les représentations en vraie perspective 
prouve bien l’acharnement de cette lutte entre l’œil qui veut reproduire ce qu’il 
voit et le cerveau qui veut exprimer ce qu’il comprend. La main, dans les deux 
cas, n’est que l’esclave de celui qui commande, mais elle est parfois assez em- 
barrassée d’obéir à qui parle le plus haut. 

Chez le civilisé, le jugement est éveillé très vite, bien avant les visions justes 
et la coordination des mouvements : l’enfant commence a réfléchir et a etonner 
tout le monde de ses réflexions bien avant de savoir décrire un objet correcte- 
ment et bien avant de coordonner ses mouvements pour faire un geste qui ne 
soit pas maladroit. Sa réflexion, quand il veut dessiner, donne une description 
de l’objet qu’il regarde, mais comme il ne voit pas juste encore, il 1 évoquera, 
très grossièrement, mais ne le copiera jamais : il fait tout naturellement un 
carré quand il voit un carré, même en perspective. 

La géométrie est apprise maintenant en fin d’études, tandis quau moyen âge 
on l’apprenait beaucoup plus tôt. Nous en concluons que la geometrie est moins 
instinctive que la perspective. Cela vient peut-être de la très grande importance 
que les beaux-arts tiennent dans la société moderne. Mais au moyen-âge la 
peinture et la sculpture n’étaient pas qualifiées d arts et restaient soumises aux 
lois des arts libéraux, ouvrages de la pensée au premier rang desquels étaient 
la géométrie, le calcul et l’astronomie. Les Egyptiens, qui ne furent jamais des 
« artistes » dans le sens moderne que nous donnons a ce mot, pratiquèrent les 
arts libéraux avec une profondeur de pensée qui nous déconcerte un peu. Nous 
obstinant à parler notre langage moderne pour juger des œuvres et des per- 
sonnages disparus avant que notre vocabulaire actuel ait pris naissance et que 
notre esprit moderne se soit dégagé de notre civilisation, nous jugeons toutes 
les manifestations plastiques de la pensée égyptienne comme des manifestations 
artistiques. On lit en toutes lettres dans les ouvrages modernes : «les artistes 
égyptiens, l’artiste a dessiné, l’artiste a peint» à propos quelquefois de croquis 
informes ou de motifs sagement répétés d’après un modèle immuable. 

L’art, en Égvpte ancienne, n’est que de peu de poids à cote de 1 autorité des 


16 


MARGELLE BAUD. 



rites. Quand Maspero écrit tries conventions du dessin égyptien», il se garde 
bien de parler d’rrart égyptien»; il compare : tries conventions de leur dessin 
diffèrent sensiblement de celles du nôtre » (1) , dit-il. Notre dessin actuel, en 
effet, se fait d’après la copie de la vision directe, qui est aussi une convention; 
c’est si vrai que, à une vision quelconque : personnages, paysages, portraits ou 
peinture ethnographique, natures mortes, fleurs etc., nous pouvons opposer 
plusieurs réalisations différentes. Dans un atelier moderne, les élèves en face 
du même modèle donneront autant de copies que de. vues différentes, et non 
seulement différentes par le dessin, les proportions, la couleur ou la masse 
générale, mais par la pose puisque, placés différemment par rapport au mo- 
dèle, ils chercheront chacun à rendre ce qu’ils voipnt. C’est à cette copie, que 
nous appelons sincère, qu’arrive notre sentiment de l’expression, à ce qu’on 
appellerait en architecture : «une vue cavalière». Et quand nou,s voulons évo- 
quer un objet dans ses vraies dimensions, il nous faut recourir à des procédés 
que nous jugeons artificiels parce que nous en avons perdu le mécanisme. 

L’enfant qui réfléchit plus instinctivement et garde longtemps sa logique 
descriptive, ainsi que le sauvage dont la logique est très rudimentaire, mais 
par cela même rigoureuse, arrivent à rejoindre en partie la pensée égyptienne, 
puisque les Égyptiens anciens n’ont jamais fait autre chose que décrire sans 
copier. Remarquons cependant que dans le cas d’un personnage de profil, l’en- 
fant ne donne jamais, ou presque, les deux épaules, ce que fera l’Égyptien à 
toutes les époques. Pourtant, l’instinct descriptif des enfants et des sauvages se 
rencontre pour faire des figures rudimentaires (2) , mais expressives. 

Mais ne pouvons-nous admettre qu’un raisonnement moins simpliste peut 
aboutir à une représentation qui ressemble parfois aux dessins primitifs ou 
puérils? A côté de l’impuissance de l’enfant ou du sauvage à exprimer ce qu’il 
voit, il peut y avoir la science du géomètre qui démontre ce qui est à voir. 

L’Égyptien n’a jamais eu en vue d’émouvoir des spectateurs ou de faire 
admirer la maîtrise ou le brio du sculpteur ou du graveur. La plupart de ses 
œuvres n’étaient pas destinées à être vues et une grande partie étaient objets de 
culte. Il voulait faire comprendre ce qu’il faisait et, pour cela, les procédés de 
la géométrie sont seuls requis. Il faudra toujours que l’objet, l’animal ou le 
personnage ait sa plus grande dimension exprimée pour qu’on puisse le situer 
dans l’espace; et, pour qu’on puisse le déterminer exactement, il faudra que 
toutes ses particularités soient exprimées. C’est ainsi que nous voyons le profil 


O) G. Maspero, L’Archéologie égyptienne, Paris, 1907, p. 175. 

t2) H. Schaefer, Von Agyptischer Kunst, fig. 22, 26, 27, 3 A, 35 , 36 , A7, A8, 66, 67, 90, elc. 


y 




CARACTÈRE DU DESSIN ÉGYPTIEN. 


17 


des sièges; mais le plan ou l’élévation des édifices, les deux cornes de face pour 
les bovidés; mais cependant une seule corne pour la gazelle (la courbe se déve- 
loppant plus nettement de profil que de face), les oreilles des ânes ou des lièvres 
■(tant dans les hiéroglyphes que dans les représentations) vues de trois-quart, 
mais les oiseaux vus en-dessous. L’Egyptien cherche toujours le caractère le plus 
intense et la plus grande dimension; c’est pourquoi la figure quil dessinera ne 
devra sacrifier ni iun ni Vautre. 

L’article de Maspero sur la reproduction des bas-reliefs égyptiens 1 J nous 
avertit de la difficulté que les «artistes» éprouvent à copier les bas-reliefs 
égyptiens. Il critique les dessins reproduits dans les Denkmâler de Lepsius, et 
même ceux de Y Histoire de l’art égyptien de Prisse d’Avennes. Il finit en déses- 
poir de cause par admirer les reproductions photographiques qui, au moins, 
ne trahissent pas les modèles, s’ils ne les avantagent guère. Mais la difficulté 
qu’il constate à faire un bon fac-similé est la preuve d’une science égyptienne 
de l’anatomie, des proportions et de la technique de la gravure qui exclut tout 
de suite l’idée d’un art primitif. 

Maspero, en établissant les «conventions du dessin égyptien», croyait tout 
d’abord à un parti pris, peut-être religieux. S’il eut suivi son raisonnement 
jusqu’au bout, démontrant la perfection de l’esprit géométrique des anciens 
Égyptiens , il fut arrivé à penser que les « conventions » étaient une conséquence 

de cet esprit géométrique. x y 

Admettons un instant que l’art égyptien soit un art enfantin, cest-a-dire, 
partant d’un raisonnement, d’une logique puérile; mais si la vision que nous 
offrent les choses est le summum de l’art, on arrivera vite a penser que le 
«trompe-l’œil» en est l’expression la plus parfaite; cependant, personne ne 
prendra le «trompe-l’œil» pour l’art pur, et l’on a assez reproche a certaines 
écoles italiennes d’en abuser et d’en gâter les monuments. 

L’art égyptien n’est pas davantage un art primitif. Si nous le comparons a 
l’art chaldéen, très différent, nous verrons là un art primitif où le sculpteur, 
voulant exprimer la vision directe (les épaules sont toujours en vrai profil) et 
11’y parvenant pas, emploie bien moins que les Égyptiens la division par registres , 
les figures se promènent dans l’air, comme les figures japonaises (autre expres- 
sion asiatique de l’art), où chaque objet est en perspective pour son compte mais 
pas l’un par rapport à l’autre. Le géomètre égyptien s’est tout de suite place 
au-dessus de ces essais en résolvant le problème mathématiquement. Est-ce a 

0) G. Maspero, Causeries d'Égypte , Paris [1907], p. 279 et suiv. 

Mémoires , t. LXVL 


3 


18 


MARCELLE BAUD. 


\ 


dire qu’il ignorait le dessin naturaliste en perspective? Les ostraca et les scènes 
des tombes civiles nous prouvent le contraire, et nombreuses sont les petites 
scènes très vivantes où les animaux et les paysans sont représentés comme ils 
étaient, vus (1) . Mais si les décorateurs égyptiens connaissaient la copie de la vi- 
sion directe, ils ont toujours dédaigné de s’en servir pour l’œuvre finie, comme 
n’étant pas assez évocatrice du modèle. 

On veut aussi que l’art égyptien soit naïf et puéril parce que les détails sont 
souvent très sacrifiés dans leur représentation. Le principe étant de faire com- 
prendre une scène quelconque, qui presque toujours est une prière et a un but 
rituel, l’Égyptien fera, par exemple, le schéma d’un terrain plat ou ondulé, 
herbu ou ras, d’un canal, d’un rivage etc., sur lequel il veut représenter et 
faire mouvoir des individus, des bêtes, des chars ou des bateaux. Pourquoi 
s’attarder aux détails oiseux du paysage? mieux vaut aller droit au but à 
atteindre : c’est plus expressif. 

Les drames de Shakespeare se jouaient avec de simples pancartes comme 
décor, et cela au xvi e siècle! Et plus tôt, pendant le moyen-âge européen, le 
théâtre qui nous a donné les farces, les moralités et les mystères avait aussi peu 
d’accessoires et de décors que possible. Cette absence de fioritures nous laisse 
toute la pensée libre pour ne songer qu’à ce que l’auteur, souvent anonyme, a 
voulu exprimer. 

Les grandes projections magiques que la piété des Egyptiens décrivait et lisait 
sur les murs, pouvaient aussi se passer de décor, et il leur suffisait d’une indi- 
cation pour situer la scène là où le rite voulait qu’elle se passât. 

Enfin, nous pouvons remarquer que croire à cet art enfantin chez les Egyp- 
tiens parce que, même dans de beaux tombeaux, il y a des représentations qui 
rappellent les dessins d'enfants, est aussi vain que de croire à l’égalité absolue 
de talent et de science chez tous les imagiers égyptiens. Dans les sociétés féo- 
dales, il y a peu de têtes et il n’est pas permis à chacun d’innover. Quelques 
savants ayant résolu le principe des « conventions » du dessin égyptien, il ne 
s’ensuivait pas que tous les scribes chargés de l’appliquer l’avaient compris. 

De nos jours, rompus que nous sommes dès l’enfance aux illusions de la 
vision directe et à sa reproduction, ne voyons-nous pas, dans les dessins naïfs 

U) Marcelle Baud, Les dessins ébauchés de la nécropole ihébaine au temps du Nouvel Empire, dans les 
Mémoires de l'Institut français d'archéologie orientale, t. LXIII; Bulletin of the Metropolitan Muséum of 
Art , New York, july 1920, p. 32, fig. ai, note 1; Idem , décembre 1929, p. 35, fig. 29 (Hippo- 
potame et Hirondelle); Ostraca, Berlin, n° 3 1 ; cf. H. Schàefer, Ægyptiscke Zeichnungen auf 
Scherben, dans le Jahrbuch der Kôniglichen Preussischen Kunstsammlungen , p. 47, fig. 27. 


CARACTÈRE DU DESSIN ÉGYPTIEN. * 19 

d’enseignes de villages, des fautes d’interprétation ou de traits qui sont à l’art 
d’un J. P. Laurens ou d’un Puvis de Chavannes ce que certains dessins égyptiens 
sont à l’équilibre de la figure de Hesi ou aux peintures des. tombeaux îâo ou 
166 deTDira abou n Nega (1) ? 

Et si nous prenions les bas-reliefs de Bourdelle ou les panneaux de M. Mau- 
rice Denis, et que nous les comparions à certaines des œuvres exposées chaque 
année au salon des Indépendants, la différence serait tout aussi immense. 

Le principe du dessin égyptien, précisément parce qu’il était très savant, ne 
pouvait pas être compris de tous ceux qui le voyaient et même pas de tous ceux 
qui le travaillaient. Maint scribe restait manœuvre, ou presque, toute sa vie, 
et si chez nous les décorateurs d’appartements, les architectes décorateurs sont 
des hommes de goût et de science, que penser de la science et du goût du 
peintre en bâtiment chargé d’appliquer les couleurs ou de barbouiller les 
pochoirs? Seulement, en ancienne Égypte, le pochoir étant inconnu, l’ouvrier 
devait vaille que vaille savoir dessiner, graver et laver les couleurs; sa main 
devenait coûte que coûte assez habile, mais le mécanisme savant du dessin 
égyptien échappait complètement à son jugement; de là les erreurs nombreuses 
qui nous égarent sur la véritable qualité du dessin égyptien : les principes 
sont posés par des savants, les œuvres sont menées à bien par des cc maîtres 
en fait d’art» pourrait-on dire; mais la masse des ouvriers restaient des ma- 
nœuvres. 

A toutes les époques du reste, nous avons constaté cette même division du 
travail entre les ouvriers bons ou mauvais et leurs conducteurs. Pourquoi refuser 
à l’Egypte d’avoir été de même et qualifier le moindre barbouilleur égyptien 
d’artiste? Ne savons-nous pas que Part égyptien, dans toutes ses manifestations, 
part de la stéréotomie, c’est-à-dire d’une science exacte parmi les plus exactes? 
Nous avons retrouvé en Egypte assez de plans de monuments, assez de coupes 
et de jointures de pierres, assez d’angles de pyramides ou de tambours de co- 
lonnes pour être fixés à cet égard. 

L’art égyptien est un art géométrique et, plus absolument, une géométrie. 
La géométrie, comirle l’astronomie, qui en découle et que les Egyptiens ont pra- 
tiquée très attentivement, étaient considérées comme des «arts» jusqu au xiv c 
siècle, à un moment où la sculpture et la peinture n’en étaient pas encore; le 
sculpteur, le tailleur de pierre ou d’images capables de tailler les figures de nos 
portails de cathédrales françaises ou les degrés de la vis Saint Gilles, n étaient 

IU Marcelle Baud, Les dessins ébauchés de la nécropole thêbaine , dans les Mémoires de 1 Institut français 
d’archéologie orientale, t. LXIII, pi. XXV et XXXI. 


3 . 


20 


MARGELLE BAUD. 


pas considérés comme des artistes, mais leurs conducteurs, 1 architecte, le maî- 
tre d’œuvres connaissaient la science des nombres et le tracé des épures. 

Il en a toujours été de même en Égypte; le dessin égyptien, à la base de 
toutes les manifestations artistiques, est une épure et les mots «conventions du 
dessin égyptien» n’expriment qu’incomplètement la volonté de ce dessin de 
représenter les choses non pas artistement, c’est-à-dire quelquefois avec des 
changements de mode, de goûts et de sentiments, mais savamment, c’est-à-dire 
immuablement, pour l’éternité. 


Bruxelles, octobre 1 933 . 


L’OISEAU DANS LES TOMBES THEBAINES 


PAR 

MARCELLE WERBROUCK. 

• 

L’égyptologie, largement centenaire, peut 'être fière de ses travaux. Mais 
que de choses restent encore à faire! Ceux qui ont disparu les avaient prevues, 
avaient souhaité leur réalisation. Après l’effort fourni par Mariette, surtout en 
faveur de, l’Ancien Empire, Maspero était revenu, lui, vers le domaine plus 
connu, semblait-il, mais très méconnu en réalité, du puissant empire thebain. 

Il avait, dans sa claire vision synthétique, dégagé le rôle important de c ett e né- 
cropole des Grands de l’Empire. A plusieurs reprises, avec insistance, il s’était 
arrêté dans ses tournées d’inspection aux tombes des privilégiés de la XVIII ou 
de la XIX e dynastie , et l’œuvre qu’il a conçue sans pouvoir la réaliser, il 1 a lé- 
guée à son école. L’Institut français, depuis , sa fondation, a continué la tâche. 
Aidons à l’œuvre du grand égyptologue en posant dans ces Mélangés Maspero 
un problème cjui nous parait aussi vaste (jue curieux. 

Ceux qui, visitent la tombe de Khonsou (n» 3i), à Cheikh Abd el Qourna, 
sont intéressés par les scènes quelle possède et bien peu examinent,, entre la 
deuxième chambre qui fait office de couloir et la troisième qui reproduit le plan 
de la première, un plafond remarquable à plus d’un titre. Je dois à l’amitie de 
M lle Baud de pouvoir en donner un croquis (fig. i). Chacun sera séduit par le 
charme de cette représentation de nature et la plupart de cepx qui connaissent 
les tombes thébaines seront intéressés par la rareté du sujet. Lan pourrait 
nommer les hypogées qui possèdent-des oiseaux du genre de ceux-ci; plus rares 
encore sont les plafonds couverts d’oiseaux dans d’autres nécropoles ( K Quant 
aux vautours héraldiques des hypogées royaux, ils n’ont guère de rapports avec 
cet envol aussi naturel: que pouvaient se le permettre des décorateurs égyptiens. 

Quel est le rôle de l’oiseau dans ce que nous appelons la « décoration » des 
tombes? La même question pourrait être reprise pour d’autres thèmes — et ils 
sont nombreux — que l’on trouve dans ces tombes du Nouvel Empire. Mais le 

(i) Tombe de Kakemou, Assouan. Voir W. Waiumsu, Allas zur allœgyptiscken Kulturgeschichte , 
Leipzig, 1923, pi. 376. 


22 


MARCELLE WERBROUCK. 


sujet des oiseaux est à lui seul si vaste qu’il ne peut s’agir ici que d’en indiquer 
les points essentiels. Sur chaque aile d’oiseau se pose une question qui reste là, 



Marcelle Baud. 

Fig. i. 


planant dans la pénombre, comme ces grandes énigmes du passé que le pré- 
sent ne résout pas. 

L’oiseau apparaît aussi fréquemment dans les hypogées thébains que dans les 
mastabas memphites. Il existe là dans les vraies synthèses de la vie des champs 
(Pouymre, n° 3 g) non moins que dans les chasses et pêches conventionnelles 
(Nakht, n° 52 , Menna, n° 69, Amenemhat, n° 82). Nous le trouvons souvent 
aussi dans les scènes de prise des oiseaux au filet (Ouah, n° 22, Amenemheb, 
n° 85 ). Quel est le rôle vrai de l’oiseau? quel 'est le but réel de ces représenta- 
tions? 


L’OISEAU DANS LES TOMBES THÉBAINES. 


23 


Les porteurs d’offrandes, moins nombreux cependant qu’à l’Ancien Empire, 
et les tables d'offrandes qui encombrent l’espace de leur amoncellement ont 
une valeur plus symbolique qu’anecdotique. Quels sont les oiseaux choisis pour 
être offerts? ont-ils été toujours les mêmes ou bien y a-t-il eu liberté de goût 
pour les écoles et les époques diverses? 

Avec les frises et les plafonds, nous croyons entrer dans le domaine de l’art 
purement décoratif; mais en sommes-nous bien sûrs? La frise, prolongement de 



la scène tracée sur la paroi, participe encore du rôle de cette dernière. Sa com- 
position s’en ressent : faite d’éléments floraux ou d’objets rituels, elle ne porte 
presque jamais ni les oiseaux eux-mêmes ni quelque partie caractéristique de tel 
oiseau. Pourquoi Hori, chef des dessinateurs (n° 2 59) a-t-il choisi cependant une 
tête de faucon comme motif essentiel? (1) Peut-être à cause de son nom même. 

La présence des oiseaux au plafond des chapelles funéraires semble bien 
plus logique. Néanmoins, comme nous l’avons fait remarquer au début, elle est 
très rare et ne semble pas avoir la même raison d’être que les rapaces a la voûte 
des hypogées royaux. C’est une échappée réelle sur la nature que nous offre 
Neferhotep (n° Ô9). Mais aucune scène, même celle de Raya (n° 1 5 9 ) , nest 
plus bruissante d’ailes et de couleurs que celle de Khonsou (n° 3 i). 

Au plafond de Neferhotep (2) , le principe décoratif est si pauvre que nous 

;i! Marcelle Baud, Les dessins ébauchés de la nécropole thébaine ( Mémoires de VI, F. A. O., t. LXIII, 
fïg. 121). 

(2) N. DE G. Davies, The tomb oj Nefer-Hotep al Thebes, vol. I, pi. LVI. 


24 


MARCELLE WERBROUCK. 


avons le sentiment très net qu’il s’agit là de l’expression d’une idée à peine li- 
bérée de son sens rituel. Papillons et canards sont posés de. façon maladroite et 
confuse, sans une plante pour égayer un peu la scène. Gela nous étonne dans 
cette tombe au dessin encore souple et aux mille détails curieux. Le plafond de 
Raya, au contraire, loin d’être naïf et gaucbe, est trop élaboré, presque préten- 
tieux (fig. 2). Pour autant qu’on en puisse juger par le fragment publié (1) et ce 
qu’on en peut retrouver sur place, les espèces d’oiseaux sont multiples : échas- 
siers et pigeons se meuvent parmi des plantes très stylisées qui sont bien du 
caractère de toute la tombe. 

La note juste, ou du moins la vision la plus agréable à notre œil, se trouve 
au plafond de la tombe de Khonsou. Aux canards volant dans toutes les direc- 
tions, se mêlent les sauterelles et les nids chargés de deux œufs ou de deux 
oisillons; les plantes amarniennes et les fleurs aux pétales rayonnants meublent 
le fond sans l’encombrer. 

Les scènes de chasse et pêche où volent les oiseaux sont, remarquons-le, fré- 
quentes à la XVIII e dynastie, tandis qu’elles sont exceptionnelles à la XIX e et sur- 
tout plus tard. De la paroi où s’installent les thèmes religieux de plus en plus 
vastes, compliqués et solennels, les plantes et les oiseaux se glissent vers les 
hauteurs, abandonnant en route une grande partie de leur abondance. C’est 
ainsi que les plafonds qui portent les décors d’oiseaux sont postérieurs à la XVIII e 
dynastie, ou tout au plus de l’extrême fin de celle-ci. Y aurait-il eu, dans la 
sévère nécropole thébaine, foyer des traditions, un fléchissement en faveur des 
scènes moins rituelles qui se développaient à la cité d’Aton? Si l’art d’Amé- 
nophis IV aimait les plantes, il aimait plus encore les oiseaux. L’architecture 
elle-même doit céder aux caprices du temps et les colonnes d’Akhetaton ou de 
la Memphis contemporaine sont ornées de véritables guirlandes d’oiseaux. Les 
têtes, les pattes, les ailes sont sujets à décors et peut-être que, dans l’idée du 
roi, il y avait dans les ailes bien plus qu’un motif heureux de ligne ou de cou- 
leur. Toute l’allégresse de la lumière, l’immensité du ciel où brille Aton, se 
concrétisent, s’il est possible, dans l’aile qui permet à la créature de s’élever 
jusqu’au grand principe de la vie. 

D aucuns songeront peut-être qu’il y avait au palais d’Aménopliis III, au sud 
de Medinet Habou, un plafond décoré d’oiseaux W-. Ce thème serait donc, à 
Thebes, antérieur à lepoque amarnienne. Faisons remarquer qu’il est naturel 

(1) Cl. S. Fisher, A group of theban tombs (The Muséum Journal, March, 1 92A). 

A Preliminary Report on the Re-excavalion of the Palace of Amenlietq) III, by Robb de Peyster 
Tytus, New York, 1903. 


L’OISEAU DANS LES TOMBES THÉBAINES. 


25 



de trouver, dans un palais royal, un motif qui ne paraîtra dans les tombes civi- 
les qiVau règne suivant et après une secousse profonde de la religion et de l’art. 
Cette question de transposition d’un thème royal à l’usage de plusieurs ou par- 
fois même de tous, est une question dont il ne faut pas mépriser l’importance. 
Il est trop facile aux modernes de déclarer telle scène de chasse et pêche, copie 
réelle de la vie de tous les jours d’un grand propriétaire thébain. Il devait y 
avoir, malgré les libertés de l’évolution et les négligences de la routine, de 
lourdes obligations et des règles strictes; elles empêchaient les scribes de laisser 
la main suivre la fantaisie de la pensée et l’aile de l’oiseau s’élever à sa guise 
dans la faible lumière des chapelles privées. 

Octobre 1933. 


f 




« 


Mémoires } t. LXVI. 


k 



A TRAVERS LES LISTES HIÉROGLYPHIQUES 

DES VILLES PALESTINIENNES 

PAR 

F.-M. ABEL, O. P. 

PROFESSEUR DE GÉOGRAPHIE X L’ÉCOLE BIBLIQUE ET ARCHEOLOGIQUE FRANÇAISE 

DE JÉRUSALEM. 

Quiconque aborde l’étude des listes géographiques gravées sur les monuments 
de la Haute-Ëgvpte ne peut faire abstraction des travaux accomplis par Gaston 
Maspero dans ce domaine. On se plaît à reconnaître la fidélité de ses relevés. 
Nombre d’identifications de villes asiatiques proposées par lui ont garde leur 
solidité et les rapprochements qu’il a tentés avec les sites bibliques sont souvent 
heureux. Ce serait pourtant pousser trop loin l’exigence que de vouloir dun 
pionnier l’exploration complète d’un terrain à peine défriche et la sure manipu- 
lation de textes souvent désordonnés, parfois mutilés et affligés de graves lacu- 
nes. Aujourd’hui encore, en dépit de nouvelles découvertes et d’études nom- 
breuses, la clarté est loin d’être faite sur tous les points de la géographie 
hiéroglyphique. Nous en avons la preuve dans la quantité de sites non identifies 
que présente là nomenclature, si utile par son matériel bibliographique et l’ex- 
posé des conclusions qui circonscrit l’aire des recherches, du dictionnaire de 
M. Henri Gauthier, où l’on remarque, en passant, Ja place importante que tient 
G. Maspero dans ce genre d’investigations. La lecture de ce dictionnaire à propos 
du peuplement de la Palestine à l’aurore de l’histoire nous a suggéré plusieurs 
identifications nouvelles que nous soumettons aux égyptologues aussi bien qu aux 
spécialistes de géographie palestinienne. On prendra pour base dans les notes 
qui suivent la transcription du «Dictionnaire des noms géographiques contenus 
dans les textes hiéroglyphiques» (DG H) de M. Henri Gauthier. 

NEGEB. 

Nous commençons par cet énigmatique absaqaba de Sethôsis I er et du papy- 
rus Anastasi 1 (DG H., I, 65), que Chabas cherchait avec raison près de Bir es- 
Seba\ 11 existe en effet presque immédiatement au sud-est de cette localité une 

4 . 


28 


F.-M. ABEL. 


région appelée encore es-Seqeibât, comprenant une montagne et deux vallées 
portant chacune le nom de Seqeib ou Segeib d’après la prononciation bédouine. 
La configuration du sol s’y prête au creusement des fosses et des citernes béantes 
( temaïl et haraba ) qui font de l’endroit un point d’eau important où passent un 
chemin vers la région de Rakhama (Jourahma de Ghéchanq, 112) et la voie 
vers Kornoub et la 'Araba. 

H(ou)b(ou)r(a)t(à) (DG H., IV, 20) pourrait être représentée par la région 
d’el-Khebeira qui, débutant à 5 kilomètres à l’ouest de Bîr es-Seba', possède les 
ruines d’une tour appelée TwÛ el-Hebâri où passe le chemin de Bîr es-Seba à 
Khan Younès (1) . C’est à 7 kilomètres au nord-est de ce dernier village que la 
carte de Musil (Arabia Petræa ) marque un en-Nehâseh, station de caravane dont 
le puits à noria est encore visible. Nous avons là le N-kh-s du papyrus Anastasi 
I, qui accompagne H-b-r-t avant la mention de Rafah. 

Le n° 80 de la liste de Chéchanq, zapaqàa, répond au 2a<£éx de I Sam. XXX, 
29 où sont énumérées des villes du Négeb; mais la leçon du texte massorétique 
est tout autre (DG H., YI, 1 où). 

Quant aux n os 108 et 109 : âarda(t) Roubat ou Loubat (DG H., I, 1 B 7 ) , 
je ne pense pas qu’il faille lire avec Max Müller «'Arad la Grande». Il s’agit ici 
de deux quantités géographiques distinctes : i° 'Arad biblique aujourd’hui Tell 
' Arad à l’extrémité orientale de la vallée de Bîr es-Seba'; 2 0 Loubbât , territoire 
cultivé et wâdi situés au sud-ouest de Tell 'Arad jusqu’au delà de la vaste ruine 
de Kseifeh. Ils ont été signalés par Musil, Edom, II, p. 18 et carte de l’Arabie 
Pétrée. 

Le n° 110 âarda(ï), qui n’est pas nécessairement uni à l’incertain nebata 
(DG H., I, 1B6), représente sans doute Orda ou Arda que nous connaissons 
par la carte de Madaba et les listes épiscopales byzantines. Cette ville importante 
de la Gérari tique vient detre identifiée au Khirbel Trq, à 6 kilomètres à l’ouest- 
sud-ouest de Tell Abou Hereira, au confluent des wâdis es-Seri'a et Fteis (2) . Ce 
dernier tire son nom d’une ruine que Maspero tenait, non sans raison, pour 
ftiouchàa de la liste de Chéchanq (DGH., IV, îù). 

O) Cela n’exclut pas la possibilité d’une identification avec el-Khabra, points cultivés du wâdi 
el-Azâreq à ho kilomètres environ au sud de Rafah, et que traversent les routes caravanières darb 
el-Masri, darb el-Khabeira. 

(2) Alt, Journal oj the Palestine Oriental Society, XII , 1 2 6 ss. 


LES LISTES HIÉROGLYPHIQUES DES VILLES PALESTINIENNES. 


29 


TRANSJORDANIE. 

»■ 

Malgré de séduisantes apparences, la discordance des valeurs des consonnes 
ne nous permet pas de reconnaître dans tlouan, n° 101 de la même liste (DGH., 
IV, 1 4 ), la Toloana de 1 édit byzantin de Bersabée, dont le nom se réduit à Toloha 
dans la Notifia dignitalum et à et-Tlâh chez les Arabes (1) . Ce point stratégique de 
la partie nord de la 'Araba se trouve à une vingtaine de kilomètres au sud de la 
mer Morte et à la même distance au nord-ouest de Tafileh. Equivalant a Tophel 
du Deutéronome 1 , 1, cette dernière a été reconnue par V. Loret dans la daplou 
du papyrus de Boulaq, n° 3 (DGH., VI, 91), où l’on se livrait au trafic de 
l’asphalte que les Egyptiens recherchaient pour la momification. 

La preuve d’une pénétration antérieure des pharaons sur les bords du lac 
Asphaltite nous est fournie par un groupe de localités inséré dans la liste du 
massif sud du pylône de Médmet-Habou sous Ramsès III et qui peut avoir ete 
emprunté à une inscription de Ramsès II (2) . Je veux parler des n os 5 , 6, 7. Il 
n’y a pas, à notre avis, de meilleur répondant au n° 5 tirchakhar (DGH., VI, 
71) que Wïl mS, Gereth ha-Sakhar de Josué, xm, 19. La transcription hié- 
roglyphique reproduit l’essentiel de ce vocable sémitique qui devait paraître si 
dur à une oreille égyptienne. Il est, du reste, loisible de lire sir-chakhar. 
Assignée à la tribu de Ruben, cette ville était située dans la montagne du 'Emeq, 
c ’ es t_à-dire dans les replis montueux du flanc oriental de la dépréssion occupée 
par la mer Morte. On l’identifie avec Hammam ez-Zâra , la Callirhoé de l’époque 
gréco-romaine. 

Au sud de cette station thermale, un peu avant l’embouchure de lArnon, 
nous rencontrons el-Khreibeh avec une source ou furent pratiques d antiques 
travaux qui font penser à une résidence princiere au dire de Musil (Moab, 1 36 ). 
Sous une forme diminutive, habituelle aux Bédouins, le nom de ce site évoqué 
le n° 6 de la liste mentionnée plus haut, à savoir kharab, qui, par conséquent, 
n’a rien à faire ici avec Alep (DGH., IV, i 52 ). 

En poursuivant notre route jusqu’à l’extrémité sud-est du lac Asphaltite, nous 
abordons la région de Sarmoudj ou mieux Saramoutch, prononciation qui sup- 
pose l’orthographe Saramuk. La montagne et la vallée qui portent ce nom sont 
proches d’une ancienne exploitation de mines de cuivre. On pourrait peut-êtie 

0 ) Clermont-Gânneau, Revue biblique , 1906, 4 2 9 ss. 

(2) Darkssy, Recueil de travaux XX (1898), 1 16. 


30 


F.-M. ABEL. 


y voir le n° 7 : sarameski (DG H., V, 7), la suggestion de Max Müller touchant 
l’identité avec Damas étant inadmissible. Mais le second s fait difficulté. 

Le n° 8 Katin (DG H., Y, 196) pourrait à la rigueur s’interpréter par Gaddi, 
si l’on faisait fond sur une des formes du nom d "Ain-Gedi proposée par l’Ono- 
masticon d’Eusèbe. Quoi qu’il en soit, les trois noms précédents sont intéressants 
à rapprocher de la question de l’influence égyptienne en Moab soulevée par la 
découverte de la stèle d’el-Balou a^h 

Une ville moabite célèbre et qui figure aussi parmi les villes de Ruben, Dibon 
(aujourd’hui la ruine de Dîbân), paraît bien être identique à tapoun — Te-pu- 
nu _ n ° 98 de la liste de Thoutmôsis III à Karnak (2) . Ce rapprochement déjà 
ancien ne doit pas surprendre plus que la mention de qedem dans Sinouhit 
dont Qedemoth de Ruben est l’équivalent (3) . Dibon se trouve dans la liste de 
Thoutmôsis III au même titre que Dera et Damas. Nous n’insisterons pas, non 
plus, sur Makhanaïm et Penouel, localités de Transjordanie reconnues par les 
égyptologues dans la liste de Chechanq, n os 22 et 58 . 


JUDÉE. 

Le rapprochement tenté par Max Müller entre knout trk (DG H., V, 206) 
et Retemaraka ne s’impose pas. Il nous paraît normal de lire ici rrles jardins de 
Sorech ». La transcription owpfix, des lxx (Juges, xvi, à) suppose un original 
TpC^, avec la palatale pour finale, confirmé par l’usage byzantin Cafarsorech et 
l’arabe Khirbet Sourik, répondant à l’égyptien fr/c. La finale emphatique de soreq 
du texte massorétique n’est donc pas sûrement primitive. Sorech, célèbre par 
la rencontre de Samson et de Dalila et par ses vignobles (Isaïe, v, 2) était située 
dans une vallée humide et féconde vers le 46 e kilomètre de la voie ferrée Jeru- 
salem-Jaffa. 

Dans les parages du précédent, c’est-à-dire au pays de Samson, Josué, xv, 
38 , signale fDtîW, transcrit dcrvct par X Alexandrinus , que Burchardt a déjà rap- 
prochée du n° 44 des listes de Thoutmôsis III à Karnak, knout àsna (DG H., Y, 
206). Ces «jardins d’Asna» seraient alors à chercher vers Khirbet Hasan, à 3 
kilomètres environ au nord du Khirbet Sourik. 

U) Revue biblique , ig 3 a, hi^-hhh\ 1933, 353 ss. 

(S) D GH., VI, 1 4 , 89. C’est la même ville transjordanienne qui est mentionnée Josué, xm, 
17, Nombres, xxi, 3 o et stèle de Mésa, lignes 21 et 28. Cf. RB., 1901, p. 5 a 3 , 525 . 

PJ Josué, xm, 18, Deutéronome, II, 26. 


LES LISTES HIÉROGLYPHIQUES DES VILLES PALESTINIENNES. 31 

Mais Josué, xv, 43 , mentionne une autre iWN (B ïctvd, A À< 7 ewet) en 
compagnie de Nasib, identique à la Gimtiasna de la lettre 819 d’el-Amarna. 
Aucuné localité actuelle n’a mieux conservé ce nom que ta! , Idnâ, village aux 
abords fertiles sur la voie antique reliant Hébron à Beit Djibrîn' 1 ’. Cette identi- 
fication est visée par YOnomaslicon s.v. USvd, à 6 milles d’Eleuthéropolis sur 
la route d’Hébron. L’importance de ce point et l’identité fort probable de knout 
àsna et de Gimtiasna nous engagent à y placer le site mentionné par les hiéro- 
glyphes. 

Je signale en passant la parenté évidente entre btàch de la liste de Kom 
Ombo, n° 11 (DG H., II, 33 ) et Tell Batâsi, situé dans le spacieux wâdi es- 
Sarâr, à h kilomètres à l’ouest de Khirbet Sourik. Le meme nom est attache a 
un kbirbeh distant du tell d’un kilomètre environ et qui pourrait être le site 
primitif. 

La première identification de qadt(i)m avec D’H’’ 1 J 7 Adithaïm de Josue, xv, 
36 , proposée par Maspero était la bonne. Ce n° 26 de la liste de Chéchanq 
(DGH., V, 1 63 ) nommé entre Bethoron et Ayalon concorde comme position 
avec 'Adithaïm qui est accompagnée dans la liste biblique par Gederah, aujour- 
d’hui Khirbet Djedîreh proche de Latroun. Ce qui a fait revenir Maspero sur 
son premier sentiment, c’est qu’il a confondu Adithaïm avec Khadid (Aditha), 
aujourd’hui el-Hadîlheh à 5 kilomètres à l’est-nord-est de Lydda. L illustre 
égyptologue avait raison de chercher une position entre Beit 'Our et Yalo, dahs 
la région des collines, sur un point où Ion pouvait etre maître de 1 ancienne 
route reliant le pays bas et la région de Jérusalem. Il opta pour le Khirbet Beit- 
Nasef, touchant de près le but. Il existe en effet à près de h kilomètres à 
l’ouest de ce kbirbeh, au nord de Yâlô, un site ruiné qui s’appelle aussi el-Hadi- 
theh, différent de son homonyme des abords de Lydda, et surplombant la voie 
de Bethoron. C’est évidemment le site qui représente notre qadtim- Adithaïm. 
L’initiale du nom hébreu devait avoir la valeur d un ghain, que transcrit pai fois 
l’égyptien q, comme l’équivalence qazatà — HTÏ 7 — Ghazzeh en fait la preuve. 
Dans le cas présent l’affaiblissement de la gutturale initiale en h est due a la 
forme transitoire grecque kStdd. 

A 4 kilomètres au nord-nord-est de ce Khirbet el-Haditheh se voit a pro- 
ximité d’un nœud important de voies anciennes un champ de ruines assez 
étendu qui porte le nom de Kafr Bout, que la tendance au moindre effort et le 
désir d’un sens normal font prononcer souvent aujourd’hui Kafr Bout. La 

(D De plus ce village est dans le voisinage de Khirbet Beü Nasib . 


F.-M. ABEL. 


32 

première forme est la seule authentique, appuyée par la légende de la carte de 
Madaba : Ka[7rap] Epouxa, et le Cafaruth des chartes médiévales. Cet Erouta 
ne rappelle-t-il pas singulièrement irout, n° 100 des listes de Thoutmôsis III 
à Karnak (DG H., I, 170)? D’autant plus qu’il se trouve à 12 kilomètres à 
peine au nord-est du n° 10Ù, Gézer, qazir (DG H., V, 16Ù). 

Avec zarmam, nous sommes en pleine montagne judéenne, vers l’arête du 
versant oriental. Au lieu de zarmam, d’ailleurs présenté comme douteux par 
DGH., V, 107, la dernière copie de Max Muller, Egyplol. Res., I, pi. 80, 
n° 87 de la liste de Chéchanq nous invite à lire zmarmam, où nous retrouvons 
D’IDS, Semâraïm de la tribu de Benjamin d’après Josue', xviii, 22, ainsi que 
l’avait pressenti Blau à travers sa copie défectueuse. Voisine de Béthel, cette 
ville a donné son nom à un sommet placé entre Taïybeh et Rammoun, aujour- 
d’hui Râs ez-Zeimara, mis en vedette par Clermont-Ganneau à propos du site 
biblique de Semâraïm , appartenant à la montagne d’Ephraïm et célèbre par 
l’anecdote de II Chroniques, xm, h ss. Ce zmarmam est inséré dans un groupe 
des confins de la Judée et de la Samarie dont nous allons traiter. 

SAMARIE. 

Josèphe indique comme borne entre Judée et Samarie un village appelé 
kvov&Bov B opnotios ou, d’après une leçon qui nous semble préférable, 17 
kvovàd Bopnéœs «la source de Borkisr> (2) . Ce nom essaie de gréciser l’araméen 
Bourgetha, nnTVÜ conservé dans le Talmud avec la variante Borqetha {3] , abou- 
tissant à l’arabe "Aïn Berqit, source proche d’un khirbeh de même nom qu’on 
peut voir vers le 68 e kilomètre de la route de Jérusalem à Naplouse. Il ne serait 
pas téméraire, pensons-nous, d’y retrouver la paourkett de Chéchanq, n° 55 
(DGH., II, 86). 

Le n° 56 àdmàa pourrait être ÊSovpd de l’Onomasticon, aujourd’hui Domeh 
à 12 kilomètres à l’est-sud-est de 'Aïn Berqit. Mais il est probable que, dans 
ce cas, l’égyptien aurait rendu le son ou, caractéristique de ce vocable. Aussi 
proposerons-nous de préférence Adam de Josue, ni, 16 qui s’identifie à Tell 
Dâmiyeh sur le Jourdain, actuellement sur la rive est, à la latitude de 'Aïn Ber- 
qit. Il y a là un gué très fréquenté de tout temps entre la Palestine centrale et 
le centre transjordanien. C’est le passage pour se rendre à Penouel du n° 58 . 
(DGH., II, 90; I, 128). Il s’y trouve un bac comme au temps de David (II 

l 1 ' Archaeological Researches , II, 289 . — ■' W Guerre juive, III, 3, 5. — J. Leyy, A euhebr. und 
Chald. Worterbuch, I, 2 o 3 . 


LES LISTES HIÉROGLYPHIQUES DES VILLES PALESTINIENNES. 33 

Samuel, xix, 1 8) et à l’époque byzantine, si l’on en juge par la carte de Madaba. 

Le n° 58 [mâ]gdlou (DGH., III, 21) se placerait fort bien à Medjdel Béni 
Fâdil sjtué à 10 kilomètres à l’est de 'Aïn Berqit, tandisque irza (DGH., I, 
170) répondrait parfaitement au Khirbet Yerzeh, qui se trouve à une vingtaine 
de kilomètres au nord-est de Naplouse. Il faut se garder de confondre ce n° 59 
avec le n° 1 3 3 de la même liste de Chéchanq, iourza, lequel équivaut à iursa 
d’el-Amarna et au n° 60 des listes de Thoutmôsis III à Karnak, transcrit y(a)- 
ra-sa par Max Müller. Cette dernière appartient à la plaine de Saron et il est 
possible que le nom arabe du Tell Djeriseh, fouillé il y a quelques années sur 
le fleuve de Jaffa, soit une déformation de ce nom antique. 

C’est à tort qu’à la suite de Neubauer (l) on a voulu rapprocher Bourgetha 
(Paourkett) de Bourqin, village existant à 3 kilomètres à l’ouest de Djenîn. 
Bourqîn, comme on l’a reconnu, représente brqna, n° 117 de la liste A de 
Thoutmôsis III à Karnak (DGH., II, 2 5 ), et burquna d’el-Amarna, voisine de 
Gina (Djenîn). Certains cependant ne manquent pas de brouiller ce rapproche- 
ment si limpide en mêlant Bourqîn et Beroukîn, ce qui n’arrive pas au même 
résultat, Beroukîn se trouvant à 63 kilomètres au sud de Djenîn. 

Puisque la discussion nous ramène au midi samaritain, je voudrais attirer 
l’attention sur une identification qu’on sera surpris de ne pas avoir encore ren- 
contrée dans les études déjà publiées sur ces listes. Il s’agit du n° 11 de la liste 
des villes de la Palestine centrale punies par Ramsès IL Etonné d’un nom si 
étrange, Max Müller en corrige la finale. Bien à tort, car, on le va voir, la trans- 
cription du DG H., V, 1 5 5 , en demeurant exacte, donne une teneur excellente : 
qamàsapoutà. Or, les égyptologues savent que la première syllabe équivaut fa- 
cilement à gam, le aïn qui suit étant inopérant au point de vue phonétique après 
m (2 k Le groupe de la désinence peut être muet, de telle sorte que le mot se ré- 
duit à gamsapout. Aussi bien ce nom s’est-il admirablement conservé dans l’arabe 
Djinsâfout qui désigne encore aujourd’hui un village situé près de la vieille route 
de Jaffa à Naplouse, à 1 3 kilomètres au sud-ouest de cette dernière ville, en 
pleine montagne d’Ephraïm (S) . 

Si une telle équivalence, accompagnée d’excellentes conditions topographie 
ques, ne tenait pas, nous devrions désespérer d’identifier un seul nom des 
hiéroglyphes. 

W Géographie du Talmud, p. 173. 

(2) Voir M. Burchardt, Die alûan. Fremdworle . . . , I, p. 19, 22. 

Il est aisé de vérifier cette position par S W P, Memoirs, II, p. i 64 et Carte sh. XI Lo ; Guérin, 
Samarie , II, p. 180, avec une moins bonne transcription. 

Mémoires , t. LXVI. 


5 


34 


F.-M. ABEL 


La divergence considérable des identifications proposées pour àpten, n° 72 
de la liste A de Thouthmôsis III à Karnak et pour àpttna de la liste d’Amenho- 
tep III à Soleb (DG H., I, 68) vient de ce qu’on a voulu voir sous ces deux 
noms une seule et même ville, ce qui nous paraît impossible. L’équivalence de, 
àpttna et de Apphadana sur le Khabour admise par Max Muller est acceptable 
si le contexte l’autorise, ce qu’il m’est impossible de contrôler ici. Si la Palestine 
était en jeu dans ce texte, nous penserions volontiers au site ruiné d 'el-Beddâdein 
voisin de 'Amwâs à l’est et qui pourrait se rapprocher de Apedno juxta Nicopo- 
lim, quæ prius Emmaus vocabatur, signalé par saint Jérôme dans son commen- 
taire sur Daniel, xi, à 5 , connu par Théodoret sous la forme Apadanos. 

Avec aplen, nous sommes sur un terrain plus ferme, car nous avons là une 
ville faisant partie d’un groupe situé au sud du wâdi 'Arâ, la fameuse route des 
Égyptiens vers Megiddo, et sur la lisière orientale de la plaine de Saron. Ce 
sont: n° 70 : knout (kentu) (DGH., V, 206 au bas de la page) que Daressy 
a identifié avec raison à Djett au nord-est de Qâqoun. 

N° 71 : maktàl (DGH., III, 2 1) qu’on retrouve naturellement dans le Medj- 
del situé à h kil. 1/2 à l’ouest-nord-ouest de Djett. 

N° 72 : àpten (DGH., I, 68) qui n’est pas Yabid, mais bien la ruine située 
à 3 kil. 12 au sud de Djett et nommée Khirbet Ibthân, ^Loi, en parfaite 
concordance avec l’égyptien. 

A la suite de àpten, nous avons au n° 73 chabtouna (DG H., Y, 102) que 
Maspero identifie avec raison à Shabtin (transcription du Census of Palestine, 
1931, p. 23 ) situé à une dizaine de kilomètres environ à l’est du n° 76 : Houditâ 
(DGH., IV, 23 ) qui est bien el-Hadîtheh voisine de Lvdda, village distinct de la 
ruine que nous avons identifiée plus haut à qadtim-Adithaïm. Entre les deux se 
trouvent taï (DGH., VI, ào), plus exactement = et Naoun (DGH., 

III, 68), n os qh, On a pensé pour cette dernière à Naaneh au sud de Lydda. 
Si cette conclusion était solide, on serait tenté de placer le n° 7 A à Kefr Tâ, 
distante de 9 kilomètres de la précédente vers l’est, à proximité d’el-Qoubâb. 
Cette double hypothèse demande à être contrôlée. Il est à remarquer que ces 
deux sites sont dans les environs de Gézer. 

Nous arrêtons ici ces notes qui montrent que, si le déchiffrement des docu- 
ments géographiques égyptiens est établi d’une façon satisfaisante, la révision 
des identifications demeure susceptible de progrès. 


DIE AUSDRÜCKE FÜR «EWIG» 

IM ÆGYPTISCHEN 

VON 

G. THAUSING. 


Es ist ein Grundzug der àgvptischen Seele, aliéna was sie schafft, den Stem- 
pel der Ewigkeit aufzudrücken. Für die Ewigkeit hat der Aegypter gebaut, 
für sie seine Erlâsse diktiert,. Ewiges Leben war dem Kônig beschie- 

den, aber auch dem gewôhnlichen Sterblichen sollten die Opfer für das Jenseits 
nie ausgéhen, das keinen Abriss, sondera die Fortsetzung des Diesseits bildet 
— keine neue Welt, bloss die Projektion dieser àgvptischen Welt in ail ihren 
Formen. 

Fanden âhnliche Gedanken auch bei andern Vôlkern Eingang — legt sie 
doch schon die Furcht vor der ailes Irdische mit sich reissenden Zeit* 1 ) nahe — 
so nie und nimmer in dem Ausmasse, wie wir es aus Aegvpten kennen. 

Wir kennen im Aegyptischen zwei Ausdrücke für den Begriff der Ewigkeit : 
nhh und d-t, von denen es im Worterbuch heisst : «die gleichbedeutend zu sein 
scheinen». 

Das stimmt! Sie sind es gewesen und zwar schon in früher Zeit. Aber war 
es immer so? Hat vielleicht nicht einmal doch ein Unterschied bestanden (2) , 
der noch spâter vereinzelt durchschimmert? 

Wenden wir uns znnàchst dem Ausdruck d-t zu. Das Wort mag vielleicht 
etvmologisch mit dem Verbum ddj rrdauern» zusammenhângen (die in den Sarg- 
texten der Bubastidenzeit und saitischen Zeit einmal aufscheinende Schreibung 
1 | für d-t ist wohl fehlerhaft und besagt nichts, ebensowenig in Erman, 


^ Plato (Timaios) nennt die .Zeit das rrAbbild der Ewigkeit ». Siebe bierüber auch Schqpen- 
hauer (Wille u. Vorst. II, 568 ) : wDie Ewigkeit ist freilich ein Begriff, dem keine Vorstellung zum 
Grunde liegt. Er ist auch deshalb bloss negativen Inhalts, besagt nâmiich ein zeitloses Dasein... 
unser zeitliches Dasein ist das blosse Bild unseres Wesens an sich. Dieses muss in der Ewig- 
keit liegen, eben weil dié Zeit nur die Form unseres Erkennens ist». 

^ Siehe auch Grapow, 17. Kapitel des Totenbuchs, Urk V, 16-18. 


5 . 


36 


G. THAUSING. 


Commentar zum Westcar, S. 46 ); môglicherweise liegt hier eine Kontraktion 
vor (l) . Nun inhâriert dem «dauern» aber die Vorsteliung von etwas Zukünfti- 
g em — und tatsâchlich scheint auch ursprünglich unter dem Ausdruck d-t 
«Ewigkeit, ewiglich » jene zeitliche Ausdehnung verstanden worden zu sein, die 
in der Zukunft liegt, âhnlich dem arabischen Soi- S° weisen denn jene Sprü- 
che der Pyramidentexte, die vom ewigen Bestehen (Fortdauern) berichten, fast 
ausschliesslich den Begriff d-t auf, wâhrend nhh nahezu ganz zurücktritt. Z. B. : 
‘nh d-t «ewiglebend» nach dem Kônigsnamen (ôfters); 7 B 3 d : «nicht sei der 
Himmel frei von dir Ttj jemals!» (d-t). Vgl. auch i 455 c, B 63 c u. a; 38 a b: 
«nicht dürste Wnjs davon, nicht hungere W. davon ewiglich!» (d-t); 787 : 
«sodass du lebst ewiglich!» (d-t); 1^77 b : « nicht wird er sterben, ein Leben 
wird dieser P. leben ewiglich! » (d-t); 1 4 7 7 d : «er wird leben und dauern ewig- 
lich! » (d-t). Eine Reihe Stellen enthàlt statt des einfachen d-t ein 
n d-t d-t (y ar. : So 846 b : ^es brachte dir Horus das Auge,, nicht 

sei es fern von dir ewiglich! » (n d-t d-t) u. a. m. Dieses n d-t d-t ist vielleicht 
die altéré Fassung des spàteren nhh d-t, r d-t r nhh, r nhh d-t u. s. w. (2) . 

Aber auch in den übrigen Inschriften des AR überwiegt der Ausdruck d-t 
weitaus. So erscheint in den Urhmden des Allen Reichs die Segensformel hin- 
ter dem Kônigsnamen lediglich mit d-t allein u ‘ erSt m ^ 

Dynastie (L frh, I, 128/180) begegnen wir nach dem Namen des Nfrkr einem 
c nh d-t r nhh (s. u.). 

In spâterer Zeit, wo der zweite Begriff nhli zu überwiegen beginnt, finden 
sich jedoch mit d-t allein geformte Aussprüche noch hâüfig genug. Besonders 
oft in der alten Formel nach dem Kônigsnamen bis in die spâteste Zeit : nh d-t 
oder in dem gôttlichen Ausruf : «ich gebe dir ailes Leben, ailes Glück und aile 
Dauer, ewiglieli! » (d-t). Der Thron des Horus erhâlt den Zusatz «d-f». Auch 
das in den Pyr. hâufige (n)d-l d-t tritt gelegentlich spâter auf (Urk., IV, 4 g 5 
u. a.). 

Es ist vielleicht kein Zufall, dass die wenigen Stellen im Totenbuch, die ein 
d-l ohne nhh aufweisen, das Fortdauern betonen : Kap. 76, Zeile 3 : «der ewig 
dauert» (rwdtj d-l); Kap. 137, Z. 25 : «... der bleiben wird ewig» (mn n d-t ); 

0) Beachte z. B. Schreibungen des Verbums dd «sagen» : so [T dd mdw «Worte sagenn = « re- 
zitierenn und dsw «jem. zurufen», das Pyr. 1750c auch in der Form dsjw aufscbeint. Nun ken- 
nen wir ein seit Pyr. betegtes sjw « jem. melden, berichten; wcbklagen, preisen«. dsw, dsjw diirften 
demnach wohl auf ein dd sjw zurückgehen. Siehe auch die seit M. B. aufscheinende Schreibung 
fûr dd ttsagenu , also d allein. 

(2) Vgl. das Verbum ndddd (Pyr.) « dauern v. 


37 


DIE AUSDRÜCKE FÜR «EWIG» IM ÆGYPTISCHEN. 

Kap. 1^9, Z. 82 : «ich werde mit euch sein ewiglich» (n d-t); Kap. i 5 i m : 
«gerechtfertigt ewiglich» (d-t); Kap. 167, Z. 3 1 / 3 a : «ich lebe ewiglich» (d-t); 
vgl. jedoch auch * nh r nhh. Die Glieder werden den Toten nicht mehr verlas- 
sen : Kap. 1/19, Z. 71 : «meine Füsse gehôren mir ewiglich» (d-t) und Kap. 

1 5 1 , 1 : « ich habe dir deinen Kopf gegeben ewiglich» (d-t). 

Es ist unmôglich , hier nâher auf ail die vielen Stellen einzugehen, die in 
àlterer und jüngerer Zeit den Ausdruck d-t ohne Verbindung mit nhh enthalten 
„ — nur soviel kann gesagt werden, dass, wie wir oben gesehen, die Pyramiden- 
texte fast ausschliesslich d-t gebrauchen, dass in den Grabinschriften des M R (1) 
noch immer d-t überwiegt und dass auch in spâterer Zeit — rneist dort, wo es 
auf die Betonung der Dauer ankommt — man d-t gelegentlicb allein anwendet. 

Mit dem Begriff d-t scheint demnach, wie schon oben angedeutet, die Vor- 
stellung von etwas Zukünftigem aufs engste verbunden. Ailes Zukünftige weist 
aber nach dem Jenseits, dem Leben drüben im «schônen Westen»; tatsâchlich 
existiert nun ein Wort d-t «Totenstiftung», das irgendwie mit unserem Worte 
für «ewig» zusammenhângen mag, rührt doch die normale Schreibung mit dem 
Landdeterminativ sicherlich von eben jenem Worte für « Totenstiftung» ^ ^ 
her, wâhrend vielleicht eine alte Schreibung für «ewig» YT\ ist. 

Es ist müssig, zu untersuchen, welcher der beiden Ausdrücke, ob der für 
«ewig» oder der für «Totenstiftung», der ursprüngliche war - — eine undifferen- 
zierte Zeit unterscheidet nicht zwischen dem Dauern an sich und dem was dau- 
ern soll, sei es die Grabanlage selbst, seien es die Opferspeisen, die dem Dahin- 
gegangenen das Dauern ermôglichen. 

Betrachten wir nun den zweiten Begriff für «ewig» : nhh oder l.ih (3 h Die 
Grundbedeutung des Wortes mag etwa 7 Ausdehnung» sein; kennen wir doch 
einen Gott Hh des weiten Luftraumes (4) , der in der Kosmogonie von Hermo- 
polis dieBolle des Luftgottes Sw spielt. (Vgl. auch hh «Million »). Dass der Urgott 
Hh und der Ausdruck hh «ewig» irgendwie zusammenhângen môgen, zeigt 
schon eine Schreibung für den Gott : jjojj» von der jedoch Sethe sagt, sie 
sei «irrig nach dem Muster von Ewigkeit» entstanden. Dennoch ist es sehr 

P) Lange-Schâfer , Grab- und Denksteine des MR, Catalogue général des Antiquités égyptiennes du 
Musée du Caire , 1902^ 1908, 1926. 

< 2Î Man beachte ferner : pr(nj) d-t «Haus der EwigkeiU (Grab), is d-t ^ewiges Grab^ (pr nhh 
tritt erst spâter auf), hm kl d-t v Totenpriester der Totenstiftung tt, n(j)w-t d-t wStadt der lotenstil- 
tung Ti, mr-t nj-t d-t ^Leute des Grabes^. 

( 3 ) Feichtner, WZ KM, 1932, S. ig 5 f. 

Sethe, Die acht Urgôtter von Hermopolis ; Sethe, Zahlwort , Seite 12. 


38 


G. TIIAUS1NG. 


naheliegend, den Begriff der ràumlichen Ausdehnung auch auf die zeitliclie 
UnendlichkeiL zu übertragen. — Sethe bringt den Stamm hh mit dem Verbum 
hhj (bjbj) «suchen» in Verbindung, wobei er die Ausdehnung bb als ein «Suchen 
ohne Finden» treffend bezeichnet. 

Die Pyramidentexte erwahnen, wie schon oben bemerkt, («) 4 A selten, begrei- 
llicherweise, galten doch die Spriïche meist dem Fortdauern nach dem Tode, 
was der Begriff d-t zum Ausdruck bringt (s. u.) Vereinzelt findet sich aber doch 
auch (ii)bh, so 307 a, wo der Gott Hw (vgl. den oben erwâhnten Hhw!) zu nbb 
in Parallèle gesetzt wird : « es ergreift W. den Hw — es wurde ihm gebracht die 
Ewigkeit (w 44 )»; oder 1 177 b : «von diesem deinem Brot der d-t und deinem 
Bier der nbb 71 -, was sich auf die abendlichen und morgendlichen Opferungen 
beziehen kônnte. Dazu siehe folgende Stellen : Totenbuch, Kapitel 17, Zeile 
1 k : «was die nbb anlangt, ist sie der Tag, was die d-t betrifft, ist sie die Nacht». 
(Vgl. dazu aus demselben Kapitel : «was das gestern anlangt, ist es Osiris, was 
das morgen betrifft, ist es H»; und d’ann sagt der Tote (Osiris) t «ich bin das 
gestern, icb kenne das morgen »). — Ferner im «Bach vom Durchwandern der 
Ewigkeit» (À. Z., 45 , S. 108 f.) : «... du vereinigst dich mit dem jjo| hh, 

wenn er am Tage aufgeht und mit dem d-t, wenn er eintritt in der Nacht». 
— In den Cercueils anthropoïdes des prêtres de Montou (Catalogue général') S. 434 
heisst es : «... du durchfahrst den Himmel, indem du den R c schaust im Hori- 
zont in der Zeit der d-l und der nhh» (Anspielung auf den Sonnenunter- und 
aufgang oder einfach wieder auf Tag und Nacht). 

Von Bedeutung für die beiden Ewigkeitsbezeichnungen sind vor allein folgende 
zwei Stellen : Pyr. 4i2 a : «die Lebenszeit Çliw) des Wnjs ist die nhh, ihre 
Grenze ( dr-j ) ist die d-t ». ' 4 'w ist das Dasein (Dastehen) im Gegensatz zu dr, das 
die Grenze, das Ende und letzte Ziel bedeutet. — Dann Totenbuch, Kap. 110, 
Z. 1 4 : «die nhh wurde vollendet, die d-t wird ergriffen » (1) . Heisst das nicht, 
dass nach Vollendung der Lebenslaufbahn die Fahrt im Jenseits zu beginnen hat? 
Einen ahnlichen Hinweis auf Leben und Tod finden wir auch In folgenden 
Stellen in einem Ptahhyrnnus aus der 22. Dyn. (AL Z., 64 , S. 3 g) : «ihr Le- 
ben tritt ein, ihr Tod tritt ein; er (Ptah) ist es, der veranlasst, dass diese bei- 
den Zustande in ihnen seien; nhh ist es, was ihnen gehôrt(?) durch ihn; d-l ist 
es, was ihnen gehôrt(?) durch ihn». (Oder : «nhh ist es, was sie sind durch 
ihn, d-t ist es, was sie sind durch ihn»). Ferner : «Kônig der bb und d-t, Herr 
des Lebens auf der dsdé- Insel, Oberster des Richterkollegiums des Totenrei- 


m ( var - = 




DIE AUSDRÜGKE FÜR «EWIG» IM ÆGYPTISGHEN. 39 

ches», wo wieder {n)bb mit dem Leben, d-t mit dem Tode in Parallèle gesetzt 
werden'. Man beachte auch den so oft wiêderkehrenden Titel des Osiris : nb. 
nhh bb’> d-t «Herr der nhb> Beherrscher der d-t», wofür in vielen Fâllen nb ' nh 
bb’ d-t «Herr des Lebens, Beherrscher der d-t » eintritt. Bezeichnend ist auch 
die Schreibung für nbb, wie sie einmal im «Bucli vom Durchwandern der Ewig- 
keit» vorkommt : 1 1 jj, also mit dem Schriftzeichen für «Leben». (« . . .ein 
Totenopfer des Onuris, des nbb jj jj> des D-t (beide personifiziert), des Sw (der 
auch «Herr des Lebens» genannt wird, siehe A. Z., 62, S. 101) und der Tef- 
nut») (1) . 

Wieder wâre es unmôglich, ail die vielen Belegstellen heranzuziehen, in de- 
nen nhh allein oder in Verbindung mit d-t zum Ausdruck der zeitlichen Unbe- 
grenztheit aufscheint; ausserdem würden die meisten von ihnen gar keinen 
Bedeutungsunterschied zwischen d-t und (n)bb erkennen lassen, da sie vielfaeh 
lediglich als synonym empfunden wurderi. 

Worin liegt aber der Unterschied? D-t weist, wie oben gezeigt wurde, auf 
das Jenseits und die Nacht (2) , nhh auf das Diesseits und den Tag (3 b Zeigt das 
nicht schon die normale Schreibung für nhh an, die als Determinativ die Sonne 
enthàlt? Besagt nicht ahnliches auch folgender gôttlicher Ausspruch ( Urk ., IV, 
564 )? : «ich gebe dir die.Jahre des bb, ich gebe dir die Jahre des Tmw ». ( Tmw 
ist der Name des nicht sichtbaren (nàchtlichen) Sonnengottes). 

Dieser Sinn nun, der aus beiden Begriffen hervorschimmert, legt eine An- 
schauung nahe, w r ie sie agyptischem Denken entspricht : abgesehen von der 
Vorliebe, die der Aegypter für das paarweise Einteilen bekundet, sieht er jede 
Erscheinung gleichsam in eine diesseitige und jenseitige (irdische und himmli- 
sche) differenziert. Wie es einen irdischen Nil gibt, so gibt es auch einen himm- 
lischen, neben einem diesseitigen Hermopolis kennen wir ein jenseitiges u. s. w. 
Aber auch für die Seele sind ja bekanntlich zwei Ausdrücke gebrâuchlich : fo 
und b'. Der h ist die Lebenskraft, der Lebensnerv, gleichsam eine «dies- 
seitige Seele» und eine Stelle im Totenbuch (Kap. io 5 ) nennt ihn sogar die 

P) Siehe ferner : Sethe, Texte des MR, S. 68 : «ich lasse euch hôren, ich lasse euch wissen die 
shr nj nhh, die riclitige Lebensführung (ssr 'nh ml', Sethe, Kommentar ), das Verbringen der Lebens- 
zeit in Frieden». 

I 2 ) Sollten sich in den Afarworten dite «Finsternis, Nacht v (Bedauye : tita «Finsternis, Dunkel- 
heitn), dal «finster, schwarz -n und etwa in dem Kafaworte gi «sterben» das àgyptische d-t wieder- 
finden? Vgl. ferner Somali : güd «nâchtlicher Gangn, «Reise zur Nachtzeit«; güd'ür «Dunkelheit-», 
«Finsternis». Saho : ged «Zeit». 

( 3) Es hat den Anschein, als ob nhh erst unter der Herrschaft der Religion des Lichtes, dem 
Sonnenkult der 5. Dynastie, auftreten wiirde. 


40 


G. THAUSING. 


«Lebenszeit». ÇlivO : «gegrüsst seist du, mein fc, meine Lebenszeit! »). Der 
Seelenvogel (bl) fliegl zum Himmel, zu den Sternen, er ist die Seele des Jen- 
seitigen, des Toten (l) . («Dein k lebt im Himmel bei Æ‘» heisst es im «Bucli 
vom Durchwandern der Ewigkeit»). 

Ferner liegen zwingende Gründe voi\ den Weg der Seele, den sie im Jenseits 
nimmt, auf Erden in den Einweihungsstadien vviederzusehen, die der Hiero- 
phant in den Jahren seiner Schulung im Tempel durchzumachen hat. (Es sei 
nur wieder ans «Buch vom Durchwandern der Ewigkeit» erinnert, wo einmal 
zunâchst deutlich auf den wiedererwachten (gerechtfertigten) Toten angespielt 
wird, aber ebenso wohl auf den Eingeweihten, der die Hindernisse überwunden 
hat : «du gehst heraus bei Tag, du vereinigst dich mit der strahlenden Sonnen- 
scheibe, wenn sie deinem Antlitz leuchtet. Deine Nasenlôcher ziehen die Luft 
ein... deine Kehle holt Luft und du nimmst das Leben auf in deinen Leib... 
ofïen sind deine Augen und erschlossen sind deine Ohren, dass du mit ihnen 
schauest und hôrest. Dieses dein Herz ist stândig an seinem rechten Fleck». 
U. s. w. Weiter unten heisst es : «du gehst hinein in den Tempel, indem du 
nicht abgehalten wirst». (Die letzte Stufe der Einweihung ist erreicht). «Du 
küssest den Osiris, du betest den Osiris an in seinem gfeheimen Sehrein». Dann 
wieder : «Du ruhst auf den Zweigen der ehrwürdigen Sykomore (k) und be- 
kommst Schatten durch ihre Blâtter ». (Vielleicht ist aber auch gleichzeitig das 
Ausruhen im Tempelhain gemeint). «Du kommst und gehst durch die gehei- 
men Tore »). Die vielen übrigen Stellen in der âgyptischen Literatur, die darauf 
hinweisen, hier anzuführen, würde üher den Bahmen dieses Aufsatzes hinaus- 
gehen; sie seien darum ein andermal eingehend bebandelt. 

Nach ail dem Gesagten ist es demnach sehr wahrscheinlich, auch in den bei- 
den Ausdrücken fur «Ewigkeit» jene Dilferenzierung wiederzufinden, wie sie 
das âgyplische Denken überall vornimmt. D-t hat deutlich ins Jenseits gewie- 
sen, nhh scheint mit dem Diesseits aufs Engste verknüpft (2) . Man beachte dazu 
folgende Stellen : Urk. IV, 57 5 : «du gibst ihm die n/iA-Ewigkeit als Kônig 
von Ober- und Unterâgypten als Kônig und das Verbringen von Millionen von 
hb-sd- Festen auf deinem Thron der d-f-Ewigkeit» (3) . Urk. IV, 16 A : «nhh 

(U D ass Vermengungen allüberail vorkommen, versielit sich von selbst. Gerade der Orientale 

und iihnlich mag auch die Mentalitàt des alten Aegypters beschaffen gewesen sein — liebt es, 

seine Aussdrücke zu verschleiern und ihnen oft eine gewisse Doppelsinnigkeit zu verleiben. 

(2) Vielleicht steckt im Titel des «Bûches vom Durchwandern der Ewigkeit nhh die Bezeich- 
nung fur das richtige Durchwandeln der Lebenslaufbahn = das Durchmachen der Einweihung im 
Tempel. 

(») Dazu siehe Recueil de Travaux relatifs... , 3 6 , S. 9 : Ein Gott | © f J , der als Falkengott mit der 


DIE AUSDRÜCKE FÜR «EW 1 G» IM ÆGYPTISCHEN. 


41 


ist Theben ( W’J-t), d-t ist Amon ». (Der Herr von Theben, der Gôttliche, Über- 
geordnete). Und sollte nicht die so oft wiederkehrende Stelle iw ph-n-j ti r nhh 
hnm-n-j tl n d-t auf folgende Weise zu übersetzen sein : «Nachdem ich das Land 
bis zur Diesseits-Ewigkeit erreicht hatte, vereinigte ich mich mit dem Lande der 
Jenseits-Ewigkeit » ? 

Wie kommt es aber, dass auf der andern Seite der Ausdruck nhh geradezu 
für «Tod», «Totenreieh» verwendet wird, wie etwa in folgenden Wendungen : 
hlj r nhh «zur Ewigkeit herabsteigen» oder smj-l h&'t nhh w die Nekropole, die 
Beherrscherin der nhhv (Sethe, Lesestücke, Seite 75) und vor allem : Bauer, 
Komrn. von Vogelsang, Unters., 6. Bd., S. 12 "A (1, iA 5 ) : «hüte dich, dass die 
Ewigkeit (nhh) herannaht! » (siw tkn nhh)- Vogelsang bemerkt ausdrücklich 
dazu : «... man wird also annehmen, dass das Wort nhh «Ewigkeit» hier in 
besonderem Sinn, etwa für die Zeit nach dem Tode, gebraucht sei», wozu er 
zum Vergleich eine Stelle aus den Siutinschriften anführt : «er hat nicht die 
Ewigkeit vor sein Antlitz gestellt, er hat nicht auf die Zukunft geschaut». 
(Anders môchte ich den Ausdruck s n nhh «Mann der Ewigkeit» auf Seite 88 
erklâren : « Stirbt jemand mit seinen Leuten? Môchtest du etwa ein Mann der 
(Diesseits )-Ewigkeit sein?» («Môchtest du etwa ewig leben»?) im Gegensatz zu 
Vogelsang, der den zweiten Passus folgendermassen übersetzt : «Wirst du 
nicht ein Mann der Ewigkeit sein?» («Ein Mann des Todes»J. 

Abgesehen davon, dass ja vielfach eine Vermengung beider Ausdrücke vor- 
kommt, wâre es andererseits nicht unmôglich, dass nhh als «Diesseitsewigkeit» 
gleichsam mit dem Tode als abgescblossen empfunden wurde. Darum be- 
herrscht die Nekropole die nhh > darum «steigt man zur nhh herab», so wie man, 
um einen andern euphemistischen Ausdruck zu gebrauchen, «in den Horizont 
eingeht». 

Es scheint der nhh etwas Endliches anzuhaften, der d-t etwas Unendliches; 
sie verhalten sich zueinander wie das Leben zum Tode (zur Zeit nach dem Tode), 
wie das Engere, Begrenzte zum Weiten, Ausgedehnten. Dafür liegt nun in den 
âgyptischen Texten selbst die Bestàtigung; so hat Sethe (A. Z., 66 , S. 3 ) in 
folgender Datierung die Erneuerung der Sothisperiode erkannt : 

!©f (eN e2 ) ï, ! , « Jahr I, Anfang der Ewigkeit, 

Sonnenscheibe auf dem Kopf dargestellt ist, gibt dem Kônig von Ober- und L nteràgypten die bk~ 
Ewigkeit (vgl. vHU als Beiname des fi c ), wàhrend ein Gott mit Àtefkrone und Bart (als 
bezeichnet) ihm die d-J-Ewigkeit überreicht. (Gegenüberstellung von fi c , dem Gott des Lichtes 
und des Diesseits, und Osiris, dem Beherrscher des Jenseits!) 

b) In spàter Zeit mit griechischem A îcbr eingeieitet. 

Mémoires , t. LXVI. ® 


U 2 


G. THAUS 1 NG. 


Beginn (ssp = Zeitspanne) der Ewigkeit, des Feierns von Millionen Jubilâen... a, 
was doch für eine zeitliche Unterordnung der nW unter die d-t spricbt. 

Es soll nur der Versuch einer Lôsung gewesen sein, die beiden Ausdrücke 
für « Ewigkeit » als ^Diesseits- und Jenseitsewigkeit» zu erklâren, aber der 
Versuch ging davon aus, der Mentalitât des Aegypters gerecht zu werden. 
Aegyptischem Denken liegt diese Gliederung nicht ferne, ja es verlangt sie gera- 
dezu bei einem BegrifF, der in der ganzen psychologischen Einstellung eine so 
wesentliche Bolle spielt. Keine Kultur der Welt hat vielleicht eine Illusion 
grandioser ausgestaltet als gerade die agyptische jenen Ewigkeitsgedanken und 
als Wahrzeichen dieser Idee stehen noch heute wuchtig und zeitspottend die 
Pyramiden da, vor denen, wie ein arabischer Dichter sagte, w die Zeit sich 
fürchtet». 


UNE NOUVELLE STATUE D’AMENEMHÊT 1“ 

(avec 2 planches) 

, PAR 

HENRI GAUTHIER. 

Le 22 novembre 19B2, j’apprenais par hasard qu’une statue royale assise en 
granit rose venait d’arriver au Caire sur un camion automobile, d’où elle aVait 
été déchargée dans la boutique d’un marchand d’antiquités qu’on ne voulut pas 
me désigner de façon plus précise. Je prévins immédiatement notre Inspecteur 
local, Hakim eff. Abouseif, en l’invitant à faire diligence pour retrouver et la 
statue, que j’avais tout lieu de soupçonner provenir d’une fouille clandestine, et 
la personne chez qui elle avait élu domicile. La police ayant pu, d’autre part, 
à la suite de circonstances spéciales qu’il serait oiseux de relater et avant même 
que j’aie été informé de l’affaire, mettre la main sur le chauffeur du camion, 
Hakim effendi réussit, dès le 2 3 novembre, à identifier le marchand, lequel 
tenait boutique en plein centre de la ville, à proximité du jardin de l’Ezbékieh et 
de l’Hôtel Shepheards. Le 25 , notre Inspecteur en chef, Moharram eff. Kamal 
(mandé télégraphiquement d’Assiout où il était en mission), saisissait, au nom 
du Service des Antiquités et en vertu de la loi de 1912, la statue et la faisait 
transporter au Musée de Qasr el— Nil, où elle devait rester confisquée jusqu’à ce 
que 1 affaire eût reçu la solution judiciaire qu elle comportait (1 h Ce fut seulement 
le 5 juin iq 33 que, sur les dix-huit inculpés, neuf se virent définitivement 
acquittés, tandis que les neuf autres, y compris le marchand receleur qui n’avait 
pu réussir à prouver sa bonne foi, étaient condamnés, définitivement et en der- 
nier ressort, à des peines diverses. La statue devenait désormais la propriété du 
Gouvernement, et nous étions autorisés à l’incorporer dans les collections du 
Musée, à la photographier et à la publier. 

W Sur les circonstances de la découverte et de la saisie, voir le Communiqué officiel du Service 
des Antiquités qui a paru dans La Bourse égyptienne du 2 1 décembre 1932 et dont le texte a été 
reproduit dans la Chronique d’Egypte de la Fondation Egyptologique Reine Elisabeth ( Bulletin n° 16 , 
Bruxelles, p. 299). 


6 . 


hh 


HENRI GAUTHIER. 


I 

Elle porte au Journal d’entrée du Musée le numéro 6 o 52 0. Elle est exposée 
dans l’angle sud-est de l’atrium, au pied du colosse assis d’Amenemhêt I er (usurpé 
par Ménephtah) qui a été apporté de Tanis en juillet 190 A. Elle est sommai- 
rement décrite dans la dernière édition (anglaise et française) du guide du 
Musée sous le n° 62i5 (1) . 

Comme le colosse de Tanis, elle représente le fondateur de la XII e dynastie, 
qui régna d’environ 2000 à environ 1970 avant Jésus-Christ. Comme le colosse 
de Tanis également, elle est sculptée dans le beau granit rose d’Assouan. Elle 
a été trouvée, soit fortuitement, soit plutôt à la suite de fouilles clandestines, le 
18 novembre 1982, dans un terrain inculte relevant du village El-Deidamoun 
markaz de Faqous et moudirieh de Charqieh), à mi-chemin en- 
viron entre Faqous et Qantîr. 

Elle mesure 1 m. 7 A de hauteur (2) , c’est-à-dire que le roi, déduction faite du 
socle et compte tenu de ce qu'il est représenté assis, est A peine plus grand 
que nature. Le socle, haut de 0 m. 3 A (ce qui çst notablement supérieur à la 
moyenne des socles des statues assises), mutilé à sa partie antérieure, mesure 
actuellement 0 m. 80 de longueur de l’avant à l’arrière (intact, il devait mesu- 
rer environ 1 mètre) et 0 m. A 5 de largeur. Le siège est haut de o m. 5 A 
dossier compris et de 0 m. 5 i seulement sans le dossier; il est long de 0 m. 
A7 (de l’avant à l’arrière) à hauteur du dossier et de o m. A6 seulement au- 
dessous de ce dernier; sa largeur est de 0 m. A 5 . 

A l’exception des doigts des pieds, du nez, de la barbe postiche et du lien 
attachant sur la nuque le voile nemes, qui ont plus ou moins entièrement dis- 
paru, la statue est dans un état de conservation satisfaisant. Le roi est assis, les 
jambes ne se touchant pas et les mains sur les genoux. La main droite, fermée, 
tient le linge (mouchoir?) 1 , tandis que la main gauche est posée à plat. Les 
pieds foulent les neuf peuples voisins et ennemis de l’Egypte, représentés sur la 
face supérieure du socle par trois rangées de chacune neuf arcs pd-t (une 
entre les deux pieds, une à droite et une à gauche). De chacune de ces rangées 
il ne reste plus que cinq ou six arcs, les autres ayant disparu avec le fragment 
manquant de la face antérieure du socle. 

Le corps est nu, à l’exception du caleçon à plis retenu par une ceinture unie, 

(1) The Egyptian Muséum , Cairo. A brief description of the principal monuments, 198/1, p. i 3 A; Musée 
du Caire , Description sommaire des principaux monuments, 198/1, p. 189. 

( 2 ) Tandis que le colosse de Tanis mesure 2 m. 68. Voir ci-dessous, p. 5 o- 52 . 


UNE NOUVELLE STATUE D’AMENEMHÊT I". A 5 

haute de o m. oA, qui laisse voir le nombril. Les pointes des seins, peut-être 
originairement incrustées en métal ont disparu, laissant a vide deux cavités 
circulaires de diamètre inégal (celle de droite un peu plus grande que celle de 
gauche). 

Le corps, assis légèrement en avant, ne touche pas le dossier du siégé. Sui- 
vant la règle habituelle aux statues dont les bras ne sont pas collés au corps, 
et pour des raisons de solidité faciles à saisir, l’espace compris entre le buste et 
les bras n’a pas été évidé. 

Le roi est coiffé du nemes plissé (ou rave) attache sur la nuque et recouvert 
de l'uræus en relief développant ses nombreux méandres de 1 avant a 1 arriéré 
de la tête (la partie de l’uræus qui faisait saillie sur le front a disparu). Cet 
uræus est du même type que celui des statues du fils et 
successeur de notre roi, Senousret I er (voir ci-contre). 

Une particularité intéressante du nemes est à signaler : 
il nous offre le plus ancien exemple jusqu’à présent connu 
de plis (ou rayures) de largeur égale et espacés l’un de 
l’autre par des intervalles égaux®. Cela ne veut, d’ailleurs, 
pas forcément dire que cette modification dans la coiffure royale ait été intro- 
duite par Amenemhêt I er , car il a existé sous l Ancien Empire et dans la période 
intermédiaire entre l’Ancien et le Moyen Empire plusieurs rois dont nous n’avons 
pas encore retrouvé de statue. 

La même remarque peut être faite pour la queue du nemes, qui retombe 
presque verticalement dans le dos au lieu de s encastrer dans le creux de la nuque 
comme elle le faisait sous l’Ancien Empire. 

Le nemes à plis égaux est le seul qui ait été usité sous le régné de Senousret 
I er . A l’époque de Senousret III et d’Amenemhêt III, on employa indifféremment 
les deux types, le nouveau aussi bien que l’ancien (un pli large alternant avec 
deux plis étroits). A partir d’Amenemhêt III et jusque sur les plus recentes sta- 
tues royales connues, ce fut le nemes à plis égaux qui fut de nouveau seul en 
usage. 

Étant donnée la rareté des statues d’Amenemhêt I er , il est assez difficile de 
dire si le visage (dont l’absence du nez a, d’ailleurs, complètement dénature 
l’expression) représentait fidèlement les traits du Pharaon, en d’autres termes si 

(U De pareils exemples de pointes de seins incrustées sont assez rares; je citerai seulement la 
statue n° hhh du Musée du Caire, datant également du Moyen Empire (cf. Borchardt, Calai, gén., 
Statuen und Slatuetten, II, p. hh (wBrustwarzen eingesetztn) et pl. 7 h. 

M Voir Engelbach, Ann. Serv. Antiq., XXVIII, p. 21 et pl. III. 



46 


HENRI GAUTHIER. 


nous avons affaire à un véritable portrait d’Amenemhêt I er (1) . Une comparaison 
avec la tête du colosse de ce même roi trouvé jadis à Tanis, et dont je dirai plus 
loin quelques mots, ne manque pas, toutefois, de suggérer quelques remarques 
intéressantes. Si le visage est, en effet, presque purement conventionnel, on 
est cependant frappé, sur l’une et l’autre statues, de deux curieuses particula- 
rités : d'une part les joues, quelque peu bouffies (2) , remontent assez notablement, 
et d’autre part l’écartement des yeux est sensiblement inférieur à la normale. 
Nous sommes donc autorisés à penser que ces deux anomalies, assez peu attra- 
yantes pour un visage royal, étaient si frappantes chez Amenemhêt I er que les 
sculpteurs, dans un louable souci de réalisme, n’ont pas hésité à les reproduire. 

Sur les deux statues de ce Pharaon, comme sur celles qui nous sont par- 
venues de son fils et successeur Senousret I er , aucun indice n’est encore visible 
du changement qui fera plus tard des portraits royaux presque des caricatures. 
Le nouveau type de portrait sera, au contraire, caractéristique des statues des 
Pharaons de la XII e dynastie postérieurs à Senousret I er t3) . 

h 

II 


La décoration du monument est fort sobre. 

La statue elle-même porte seulement gravé, sur le devant de la lisière supé- 
rieure du pagne, le nom personnel du roi accompagné, à l’intérieur même du 


cartouche, des mots «comme Ré» : ^2 V^ÜÜÜÜI %Q - 


Quant au siège, il est décoré sur ses quatre faces. 


1. Face antérieure. — Aux deux extrémités latérales, entre la jambe et le 
bord du siège, deux bandes verticales affrontées donnent, au-dessous du ciel 
r— i et entre deux sceptres affrontés, le nom d’Horus du roi et l’un de ses car- 
touches, ainsi que le nom de la divinité locale à laquelle a été consacrée la 
statue. La bande de droite a été, malheureusement, presque intégralement 


martelée; il n’en subsiste que l’extrémité supérieure : 
intacte, est ainsi conçue : 



La bande de gauche, 



1 |m:j| m 




renouve- 


Rî Voir, à ce sujet, H. G. Evers, Staat aus dem Stein; Denkmàlei', Geschichte und Bedeutung der 
âgyptischen Plasîik wàhrend des Mittleren Reichs (Müuich, 1929 ), t. I, p. 2 5-2 6 , 

M K Très-pleines n, ainsi que l’avait déjà observé Mariette (voir ci-dessous, p. 5o, note 4). 

I 3 ) Je dois à l’obligeance de M. R. Engelbach, Conservateur du Musée du Caire, quelques-unes 
des observations qui précèdent. 


UNE NOUVELLE STATUE D’AMENEMHÊT I". 47 

lant la naissance (sic), aimé de Ba, w seigneur de Mendès, Amenemhêt, vivant à 
jamais v. 

Il est à noter que le dernier mot k-l du cartouche Amenemhêt est toujours 
écrit ici (cinq fois) au lieu de — « . 

2. Face postérieure. — Sur le dossier, la formule magique de protection est 
incluse dans un cartouche : [ 2 ° j JÜL f ÜTl'fŸ •**0 « protection , vie, stabilité, bien- 
être derrière ce dieu bon comme Ré ». 

Au-dessous, encadré par les deux signes affrontés des centaines de milliers 
d’années (assez rarement employés dans ce motif de décoration des sièges de 

statues), le cartouche (gv-» J est debout sur le symbole de la réunion des 
pays du Sud et du Nord les divinités respectives de ces deux moitiés du 
royaume, le vautour h! (Nekhbet) et l’uræus ^ (Ouazet), affrontées, tien- 
nent chacune l’orbe du monde Q et donnent chacune au Pharaon la vie 

p sic 

Ce groupe héraldique de l’union des deux moitiés de l’Egypte qui, à 1 origine, 
apparaissait seulement sur la face postérieure du siège des statues, et que Ion 
trouve pour la première fois représenté sur les côtés dudit siégé sur le colosse 
d’Amenemhêt I er à Tanis (2) , occupe ici, avec des variantes de détail, à la fois 
la face postérieure et les deux faces latérales. 

B. Face latérale de droite. — La décoration de cette face comporte le motif 
dans le petit rectangle duquel est encore représentée une variante simpli- 
fiée du symbole de l’union du Sud et du Nord, tandis que la surface comprise 
entre le grand et le petit rectangle est occupée par trois bandes verticales don- 
nant les noms du roi, du dieu et de la localité dans le temple de laquelle la 

statue a dû être originairement placée : » — *■ | ^ j fjj (° P * j 

| ^ m ( \ ^ j « le roi de la Haute et de la Basse- 

Egypte, seigneur des deux diadèmes du sud et du nord (nblj) renouvelant la nais- 
sance (sic), Éehotepibré, * aimé de Ba seigneur de Mendès, : j Amenemhêt vivant a 
jamais. » 

U) Ba esl le nom du bélier ou bouc qui était adoré à Mendès. 

W Cf. Evers, Staat aus dem Stein, ï, pl. 16 et II, S 3 $ k . Voir ibid., H, p. 55 et sqq. pour les 
modifications subies par ce motif décoratif depuis son apparition (II e dynastie) jusqu à la fin du 
Moyen Empire. 


48 


HENRI GAUTHIER. 


Selon la règle bien connue, puisqu’il s’agit d’un pharaon antérieur à Amen- 
emhêt II, le nom de nblj (2 e élément du protocole officiel royal) est identique 
au nom d’Horus, que nous avons déjà relevé sur la face antérieure du siège. Le 
mot «naissance 55 est employé, ici comme là, au singulier, alors que 

dans la presque totalité des protocoles d’Amenemhêt I er , c’est, au contraire, la 

forme plurielle (avec ses diverses variantes orthographiques, IDV4Î4:. 

inpy-my-iii-y ni*) qui est usitée La situation de l’oiseau ^ m 

aprèé le syllabique j|j mé, dont il constituait, en réalité, le premier élément 
phonétique, autorise peut-être à considérer ce ^ comme résultant d’une dis- 
traction du graveur, et à lui substituer un autre oiseau, ^ w. Nous aurions, en 
ce cas, à corriger fa - mé-t en ms-wt, forme régulière du pluriel du 

mot féminin ms-t. Je ne hasarde, toutefois, cette suggestion qu’avec les plus 
expresses réserves. 

Le nom à'Horus d’or, ou plutôt d ’Horus vainqueur de Seth FOmbite (2) , qui for- 
mait le 3 e élément du protocole des pharaons, eet ici omis. Nous n’avons pas lieu 
d’être surpris de cette omission, car ce nom a été rarement inclus dans les 
titres d’Amenemhêt I er ; je n’en connais, pour ma part, qu’un seul exemple, dans 
un texte du tombeau d’un des Klmoumhotep à Béni Hassan (3) . 

H est, enfin, à signaler que, contrairement à l’usage, l’épithète locale «aimé 
de Ba seigneur de Mendès» est ici intercalée entre les deux cartouches, au lieu 
de venir, comme c’est l’habitude, à la suite du second cartouche. 


4 . Face latérale de gauche. — La décoration de cette face est symétrique de 
la précédente. Dans le petit rectangle du motif □ nous avons la même va- 
riante simplifiée du symbole de l’union du Sud et du Nord, et dans l’espace 
compris entre les limites du petit et celles du grand rectangle nous avons en- 
core trois bandes verticales d’hiéroglyphes : * — « j (HSD *5» — * 

^ AwWl m fj' 1- QQ | ^ mm O 0 | « le jils de Ré, Éeholepibré , 

aimé de Ba seigneur de Mendès, * première fois de la fêle sd, 3 puisse-t-il en célébrer 
de très nombreuses comme Ré! n 


(1 > Cf. Gauthier, Livre des Rois, I, p. 2 54 sqq. 

I 2 ) Sur la signification de cet élément du protocole pharaonique, voir la récente hypothèse de 
Miss A. Murray, The Pharaoh’s îhird Title (in Ancient Egypt and the East, 1933, p. 27-28). 

W Cf. Gauthier, Livre des Rois, I, p. 262, S XXXV. 


49 


UNE NOUVELLE STATUE D’AMENEMHÊT I". 

Nous avons à signaler ici une nouvelle particularité assez rare : la mise en 
relation du 5 e et dernier élément du protocole royal, non pas avec le 

deuxième cartouche, Amenemliêt, que l’on attendrait, mais bien avec le premier 
cartouche, Sehotepibré, qui est, en général, lié au 4 e élément du protocole, 

Mais beaucoup plus intéressant est le contenu des lignes 2 - 3 . 11 nous ap- 
prend, en effet, que la statue a été érigée, probablement dans le temple du 
dieu-bélier de Mendès, à l’occasion de la célébration par Amenemfiêt I er de sa 
première fête éd. Nous ne connaissions jusqu’ici aucune mention de cette fête 
pour ce Pharaon. On admet généralement qu’un roi ne célébrait son premier 
jubilé qu’après trente années de règne ou, s’il avait débuté comme corégent de 
son père, trente ans après avoir été désigné pour cette corégence (1) . Cette der- 
nière alternative ne paraissant guère admissible pour un roi comme Amenem- 
hêt I er , qui a fondé une dynastie nouvelle, il y a lieu de placer la première fête sd 
de ce roi au bout de trente ans de règne effectif. Or la plus haute date connue 
pour ce roi par les monuments est précisément l’an 3o (2) . Amenemhêt I er a donc, 
selon toute vraisemblance, fêté son premier (et dernier) jubilé très peu de 
temps avant sa mort, alors qu’il avait déjà associé à son trône, depuis une di- 
zaine d’années, son fils Senousret. En d’autres termes, la statue n° 60620 du 
Caire le représente probablement au terme de sa vie et à un âge avancé. 

Nous ignorons, d’autre part, si Amenemhêt I er avait quelque raison particu- 
lière de faire, à l’occasion de sa première fête sd, hommage d’une statue au dieu 
de Mendès^. En l’absence de toute donnée positive à ce sujet et étant donnée 
la haute importance de la fête sd, je serais disposé à admettre que de pareilles 
statues ont pu être, en cette circonstance solennelle, consacrées par ce Pharaon 
dans plusieurs des principaux temples du pays. 

W Cf. Bgrchardt, Allerhand Kleinigkeilen (ig 33 ), p. 28. 

W Stèle n° 2o5i6 du Musée du Caire (Gauthier, Livre des Rois , I, p.. 253 et 255 ; Lange et 
Schafer, Grab - und Denlssteine des Mittl, Reichs , II, p. 108-1 1 1 et pL XXXV). 

Sur la ville de Mendès, aujourd'hui Tell er-Rob c (moudirieh de Daqahlieh, markaz de Sim- 
bellaouein), consulter surtout Naville, Ahnas el-Medineh, etc . (Egypt Exploration Fund, 1 i th Me- 
moir, 1894), p. i 5 - 2 i, et Kees, article Mendes in Pauly-Wissowa-Kboll, Real Encyclopàdie der 
Massischen A Itertumswissenschaft , t. XV, 1 9 3 1 , col. 780-78 4 . — La ville existait de toute antiquité, 
car les textes des Pyramides de Saqqara en font de fréquentes mentions; mais ses ruines, fort rava r 
gées, n’ont révélé que peu de monuments antérieurs a la basse époque. La nouvelle statue du 
Musée du Caire, datant du début de la XII e dynastie, est donc tout particulièrement la bienvenue. 


Mémoires , t. LXVI. 


7 


50 


HENRI GAUTHIER. 


III 

Tel est, me semble-t-il, l’essentiel de ce qu’il y avait à dire sur cette nou- 
velle statue. Je voudrais maintenant ajouter quelques observations concernant 
les autres statues d’Amenemhêt I er antérieurement connues. J’en avais signalé 
en 1907, après Maspero, trois dans mon Livre des Rois : 'celle de Karnak, celle 
du Fayoum et celle de Tanis (1) . Evers y a ajouté celle de Serabit el-Khadem au 
Sinaï 12 h Mais de ces quatre effigies trois font, en réalité, partie de groupes (de 
deux [Karnak, Fayoum] ou quatre [Sinaï] personnages), et seule la statue trans- 
portée de Tanis au Musée du Caire en 190A est, à proprement parler, une 
statue d’Amenemhêt I er . Ce colosse du Caire est, d’autre part, bien que brisé en 
trois fragments, le seul des quatre monuments qui soit complet et qui puisse 
fournir avec la nouvelle statue 60 52 0 un élément sérieux de comparaison; les 
trois autres statues sont fortement mutilées et, en particulier, n’ont plus leur 
tête. 

Ce colosse, en granit rose, assis, coiffé de la couronne du sud et muni du 
pilier dorsal, a été retrouvé brisé en trois monceaux se rajustant, à Tanis en 
1 883 -i 88A par Fl. Petrie, travaillant au nom de l Egypt Exploration Fund, 
qui en a donné une description et en a reproduit la tête en photographie et les 
inscriptions en dessins (3) . 

Mais il avait été déjà décrit en 1862 et 1 864 par Mariette et reproduit en 
1 865 dans deux numéros de 1 Album photographique de la mission remplie en 
Égypte par le Vicomte Emmanuel de Rongé ® : le n° 1 09 représente la face droite 
du fragment inférieur, siège et jambes, tandis que le n° 1 10 montre les deux 
fragments supérieurs (tête et buste) [ces derniers ont été, du reste, attribués à 
tort par E. de Rougé à un autre colosse de Tanis, celui de Senousret I er , lequel 
est taillé dans une pierre dure noire, diorite (?), et non dans le granit rouge]. 

(1) Voir t. I, p. 25 7, S XIII; p. 25 g, § XX; p. 260, S XXIV. 

(2) Staat aus dem Stein, I, p. 22 (cf. Petrie, Researches in Sinai, p. 96 et 123 et fig. 128). 

<3) Petrie, Tanis, Part I, p. 4 - 5 ; pi. I, n° s 3 A-D (inscriptions) et pi. XIII, n° 1 (photographie 
de la tete). Cette derniere figure également dans Y Ihstory of Egypt de Petrie (fig. 90 dans les pre- 
mières éditions, fig. g 4 dans les dernières). — Voir aussi Miss Amelia B. Edwards, Harpers New 
Monthly, 1886, p. 716 sqq. 

141 Deuxieme lettre à M. le Vicomte de Rougé sur les jouilles de Tanis, p. 1 (in Revue archéologique , 
Nouv. série, t. V, 1862, p. 297), et Notice des principaux monuments exposés au Musée de Boulaq, 
i 864 , p. 260, n° 1 : «Le nez est court et épaté, les lèvres sont grosses, la bouche large et sou- 
riante, les joues très-pleines v. 

<5) Cf. p. 1 1 et fig. 109-110. Ces références ont échappé au dernier éditeur du monument, 
H. G. Evers. 


51 


UNE NOUVELLE STATUE D’AMENEMHÊT I". 

Le colosse d’Amenemhêt 1 er a été ensuite signalé en 1880 par Wilkinson 
dans la 6 e édition du Handbook for Travellers in Egypt de Murray (1) ; n’avant pu 
consulter les éditions antérieures de cet ouvrage, j’ignore s’il ne s’y trouvait pas 
déjà .mentionné. 

On le voit, en 1894, mentionné dans la première édition de VHistory of 
Egypt de Fl. Petrie, qui en a reproduit la tête seule 12 ), puis dans les diverses 
éditions successives de ce manuel. . 

G. Maspero, en 1890, au tome I er de son Histoire ancienne des peuples de 
l’Orient classique {3) , en a donné une brève description qu’il terminait ainsi : «elle 
respire la bienveillance et*la douceur plutôt que l’énergie et la dureté qu’on 
attend d’un fondateur de dynastie». 

' «i 

En 1904, sur les ordres de Maspero précisément, Barsanti l’amena, avec les 
monuments de Tanis dont les dimensions permettaient le transport, au Musée 
du Caire (4) , où elle fut inscrite par Daressy sous le numéro Sqlxqo du Journal 
d’ Entrée. Elle figura, à partir de 1905, dans les diverses éditions du Guide to 
the Cairo Muséum par M. et M me Quibell (5) et, à partir de 1912, dans les éditions 
successives du Guide du Visiteur au Musée du Caire par G. Maspero (0) . Mais, chose 
surprenante, à partir du moment où l’on eut sous les yeux le monument, on 
oublia qu’ib représentait Amenemhêt I er et on voulut y voir Amenemhêt III. Cette 
méprise, qui devait durer jusqu’en 1917, date où Daressy rendit l’objet à son 
véritable propriétaire (7) , explique l’étonnement de Maspero et Quibell, consta- 
tant que cet Amenemhêt III ne ressemblait en aucune façon à l’Amenemhêt III 
de ses autres statues : «physionomie de convention, disaient -ils, qui ne rappelle 
en rien sa physionomie véritable». 

Le colosse ne figure pas dans les volumes du Catalogue général du Musée con- 
sacrés aux statues. Daressy (8) et moi-même (9) n’avons fait que le signaler. Mais 


W Page 3 18. 

(2) Voir ci-dessus, p. 5 o, note 3 . 

( 3 ) Page 5 oo. 

^ Cf. Maspero, Ann . Serv. Antiq., V, p. 21 1, et Montet, Les dernières fouilles de Tanis (Publica- 
tions de la Faculté des Lettres de Strasbourg, 2 e série, yoI. 10), p. 10. 

Sous le numéro 5 â 3 . 

^ D’abord sous le numéro 626 (éditions de 1912 et 1914), puis sous le numéro 626 (édition 
de 1915), qui est encore actuellement le sien (voir les dernières éditions de 1934 [anglaise, 
p. 38 ; française, p. 39] du Guide du Musée). 

W Ann. Serv . Antiq., XVII, p. 470, 

L 3 art tanite (in Ann. Serv. Antiq., XVII, p. 170). 

^ Livre des Rois, I, p. 260, S XXIV. 

Mémoires, t. LXVI. 


7 - 


52 


HENRI GAUTHIER. 


il a été décrit et publié en 1929 par un savant de Heidelberg, Hans Gerhard 
Evers, qui en a donné trois photographies dans son ouvrage Staal aus dem Siein; 
Denkmâler, Geschichte und Bedeulung der agyptischen Plastik wâhrend des Mitlleren 
Reichs (1) . 

11 a été usurpé par le roi Ménephtah de la XIX e dynastie, qui a fait graver 
sur le socle, le siège, les épaules et la poitrine ses noms et cartouches, suivis 
de l’épithète «aimé d’Ouazit», sans toutefois avoir fait disparaître, au préalable, 
ceux du premier propriétaire. Sous la XII e dynastie, il se trouvait peut-être (?), 
non pas à Tanis où il fut retrouvé, mais plutôt, comme peuvent le faire sup- 
poser les épithètes «aimé de [Ptah]-au-sud-de-son-mur, seigneur d’Ônkhtaoui» 
et «aimé de Ptah-Sokar, seigneur de la Chtit ?? , à Memphis. 11 aurait, en ce cas, 
été transporté à Tanis, ainsi que beaucoup d’autres monuments de Memphis, 
d’Héliopolis ou d’ailleurs, par Ramsès II désireux d’embellir sa nouvelle rési- 
dence estivale du Delta. Cette particularité, méconnue d’abord par Fl. Petrie 
(qui considérait comme certaine l’érection du colosse d’Amenemhêt I er dans le 
temple bâti à Tanis par ce Pharaon) (2) et par Maspero (3) , mais signalée en 1917 
par Daressy (4) et désormais admise par Petrie lui-même (5) , ne paraît pas avoir 
retenu l’attention du dernier éditeur, Evers. Il se pourrait, d’ailleurs, ainsi que 
vient de l’indiquer Monte C 6) , que la présence des noms des divinités memphites 
sur un monument découvert à Tanis fut susceptible d’une interprétation diffé- 
rente de celle qu’en ont donnée Daressy et Petrie : dès le Moyen Empire, peut- 
être même à une époque plus ancienne encore, les Pharaons ont fort bien pu 
remplacer, sur les monuments mêmes de Tanis (7) , le nom du dieu local abhorré 
Seth par les noms des divinités de leur capitale Memphis. Si l’on adoptait cette 
manière de voir, le colosse n° 625 du Musée du Caire aurait été consacré à 
Tanis même (non à Memphis), exactement comme la nouvelle statue n° 6 o 52 o, 
qui fait l’objet du présent article, fut érigée à Mendès, importante localité du 
Delta, assez voisine de Tanis. 

W Deux volumes in- 4 0 , Münich. Voir t. 1 , p. 22-26 et pl. 16-17. P^ erre es ^ indiquée inexacte- 
ment comme étant du granit noir . 

W Tanis , Part I, p. 4 - 5 ; À History oj Egypt , premières éditions (années 1894 et suivantes, 
p. i 5 o). 

PI Hist. anc. , I, p. 5 oo et ibid. , note 2. 

W Ann. Serv. Antiq XVII, p. 170. 

A History oj Egypt, 10 e édition (1928), p. i 55 . 

(6 ) Les nouvelles fouilles de Tanis, p. 48 , 117 et 1 6 4 - 1 6 5 . 

W Qui existait déjà sous la VI e dynastie, contrairement à l’assertion de K. Sethe ( Urgeschichie 
und âlteste Religion Aegyptens, § 65 ) : crdas verhâltnissmâssig junge Tanis??. 


UNE NOUVELLE STATUE 'D’AMENEMHÊT I". 


53 


IV 

Quoi qu’il en .soit, nous possédons maintenant, depuis la récente découverte 
de Deidamoun, deux statues complètes du fondateur de la XII e dynastie. En 
outre, comme l’avait déjà montré G. Maspero, des fragments d’autres représen- 
tations sculpturales d’Amenemhêt I er nous sont parvenus, où le roi n’est pas seul 
mais forme groupe avec un ou plusieurs personnages. 11 ne sera peut-être pas 
tout à fait hors de propos de dresser ici la liste de ces monuments. 

1 . C’est d’abord le groupe de Karnak, en granit rose, haut de o m. 75, 
constitué par la partie inférieure de deux statues assises côte à côte sur un siège 
commun : le personnage de droite est Amenemhêt I er , tandis que celui de gauche 
(une déesse probablement) n’a pu être identifié, car son nom ne semble pas 
avoir été jamais gravé. Ce groupe, trouvé par Wilkinson dans l’enceinte de 
l’ancien sanctuaire d’Amon et près du mur méridional, et décrit par Mariette, 
qui n’en a reproduit que les textes a complètement disparu aujourd’hui. 

2 . C’est ensuite un autre fragment de Karnak, signalé par Evers ^ 2) . 

3 . Puis le groupe de Médinet el-Fayoum (l’ancienne Chodit-Grocodilopolis- 
Arsinoé), représentant la partie inférieure de deux statues assises, Amenemhêt I er 
et la déesse Oubastit, qui fut trouvé en 1 843 par Lepsius et publié par ce 
même savant l3 k 

k. C’est enfin le groupe (dont toutes les têtes manquent) signalé par Petrie 
à Serabit el-Khadem (péninsule du Sinaï) : il représente quatre Pharaons assis 
côte à côte devant une même table : Snofrou, Mentouhotep III, Amenemhêt I er 
et son fils Senousret I er 

!1) Mariette, Karnak, pl. 8 d et texte, p. Ai. — Voir Maspero, Hist. anc., I, p. 507 note 3 ; 
Gauthier, Livre des Rois, I, p. 267, S XIII; Evers, Staal aus dern Stein, I, p. 22 fig. A; II, p. 95, 
S 63 A, et pl. II, fig. 35 . 

l 2) Staat aus dem Stein, II, p. 95,8 635 et fig. 55 (à gauche). 

( 3 ) Denkmâler, Abl. Il, Bl. 118 e-/=Text, II, p. 3 o. — Voir Maspero, Hist. anc., I, p. 5 ii note 
2; Gauthier, Livre des Rois, I, p. 259, S XX; Evers, Staat aus dem Stein, II, p. 95 S 636 . 

Cf. Petrie, Researches in Sinai (1906), p. 96, 123 et fig. 128; Evers, Staat aus dem Stein, I, 
p. 22. Suivant Petrie ( op . cit., p. 97), Amenemhêt I er aurait encore laissé, en ce même endroit, 
une statuette et la base d’une autre statuette le représentant. 




LE DISQUE ÉTOILÉ EN CANAAN 

AU 

TROISIÈME MILLÉNAIRE AVANT JÉSUS-CHRIST 

(avec 1 planche) 

PAR 

ALEXIS MALLON, s. J. 

En Mésopotamie, comme en Égypte, le ciel visible a fourni aux hommes di- 
vers symboles pour la représentation de la divinité. 

k L’ imagination des Égyptiens avait été surtout frappée par les péripéties suc- 
cessives de la course journalière et annuelle du soleil; ils y avaient vu la mani- 
festation la plus imposante de la divinité, celle qui révélait le mieux les lois de 
l’ordre du monde et ils y avaient cherché leurs personnifications divines » (1) . 

Dans cette société, le soleil avait naturellement occupé la première place. 
Grâce, en outre, à la prépondérance de leurs villes d’origine, Ra d’Héliopolis 
d’abord, puis Âmon de Tbèbes, ses représentants les plus éclatants, avaient été 
élevés, sans conteste, au sommet du panthéon égyptien. D’après une conception 
commune dans la vallée du Nil, le dieu-soleil est figuré dans une barque, tra- 
versant l’océan céleste le jour et le monde intérieur la nuit, accompagné d'un 
nombreux équipage de dieux Secondaires et de serviteurs de tout rang. 

Un autre emblème de la suprématie solaire est le disque ailé sculpté au- 
dessus de la porte des temples et des sanctuaires. Le dieu lunaire, Thot, resta 
toujours au second plan. 

En Mésopotamie, la société divine, image de la société humaine, est plus 
compliquée et plus morcelée. Le dieu-soleil, Shamash, n’y apparaît que dans la 
seconde triade avec le dieu-lune, Sin, auquel d’ailleurs il cède le pas, et Ishtar, 
la planète Vénus. Shamash est avant tout le dieu de la justice et du droit, c’est 
lui qui dicte à Hammourabi les lois que ce grand roi fait graver sur la pierre. 
Il a pour symbole un disque à quatre branches entre lesquelles flamboient quatre 
faisceaux de rayons ondulés. 

«j 

W Fr. Lenormant, Manuel cVhistoire ancienne, II, p. 181. 


56 


ALEXIS MALLON. 


Le disque en forme d’étoile à huit rayons représente généralement le dieu du 
ciel et Ishtar. 

Le pays de Canaan gravita toujours plus ou moins dans lorbite des empires 
voisins. Aussi les dieux n’y furent-ils jamais constitués en société autonome et 
hiérarchisée. Le dieu le plus communément vénéré est Baal, «le maître», avec 
des variantes locales. Le firmament ne semble pas avoir donné lieu à des person- 
nifications nettement caractérisées. 

Il paraissait assez étrange qu’un pays situé entre l’Egypte et la Chaldée, n’eût 
jamais pratiqué un culte si répandu chez ses voisins. On pouvait à bon droit 
supposer une lacune dans notre information. Cette lacune est heureusement 
comblée aujourd’hui par des recherches récentes dans la vallée du Jourdain : 
les fouilles pratiquées depuis 1929 par l’Institut Biblique Pontifical au site de 
Teleilat Ghassül. Ces fouilles ayant été décrites ailleurs, il suflira de rappeler ici 
l’essentiel (1) . 

La ruine est située en Transjordanie, à h kilomètres environ à l’ouest des 
Monts de Moab. Elle est très étendue et mesure environ 600 mètres de longueur 
sur âoo de largeur. L’épaisseur au centre est de 6 à 7 mètres. On y distingue 
au moins quatre niveaux d’occupation, le plus récent se trouvant aujourd’hui, 
par suite de l’érosion, presque en surface. La civilisation est celle du troisième 
millénaire avant Jésus-Christ, représentée par plusieurs tells et par les monu- 
ments mégalithiques de Transjordanie et de Palestine. Elle comprend un abon- 
dant outillage en silex et en os, une céramique riche et variée, des mortiers et 
moulins en calcaire et en basalte, quelques autres instruments en roches di- 
verses. C’est la civilisation d’un peuple sédentaire et pacifique dont les deux 
principales ressources étaient les troupeaux et l’agriculture. Celle-ci se pratiquait 
par irrigation, comme en Egypte et Chaldée. 

Un autre trait de ressemblance nous est fourni par son goût pour la peinture. 
Les fouilles ont déjà exhumé une dizaine de maisons en briques portant des 
traces de fresques. Pour ce genre d’ouvrage, la paroi avait été soigneusement 
préparée. Un premier enduit en argile ordinaire avait nivelé les briques et 
formé une surface plane; une seconde couche fine d’argile blanche épurée cons- 
tituait le champ du décor peint. Les couleurs sont au nombre de quatre, le 
rouge, le jaune, le blanc, et le brun-noir. 

Le document le plus important, ou plutôt le moins maltraité par le cataclysme 
qui bouleversa cette ville, appartient au niveau supérieur. C’était un grand 


Syria, 1982, p. 334-3 AA; Biblica, 1933, p. 29A-302. 


57 


LE DISQUE ÉTOILÉ EN. CANAAN. 

tableau couvrant le mur ouest d’une maison. Au moment de la destruction, 4 e 
mur avait été renversé à l’intérieur, sur les débris déjà accumulés. Dans ces 
conditions, on le comprend, la peinture avait terriblement souffert, et on pou- 
vait se demander, après en avoir reconnu la présence, s’il en restait encore 
assez pour donner une idée de l’ensemble, et surtout s’il serait possible de la 
relever sans achever de la disloquer et de la détruire. L’opération a heureuse- 
ment réussi et, après le dégagement, un artiste a pu reconstituer la partie essen- 
tielle. 

Le tableau représente un disque étoilé à huit rayons. Le globe comprend 
plusieurs zones concentriques composées de cercles, de polygones et de triangles 
heureusement agencés qui forment deux étoiles également à huit branches. Le 
centre lui-même n’a conservé que quelques traces du dessin primitif. 

La première étoile est insérée dans trois cercles dont l’un est pointillé en 
blanc. La seconde se détache entre deux lignes brisées parallèles, marquées de 
points blancs. Les angles intérieurs et extérieurs sont quadrillés. 

Le globe s’achève par une couronne à fond noir, rehaussée d’ondulations 
blanches avec insertion de triangles en nombre double des branches de l’étoile. 
Enfin, de là partent les grands rayons ornés d’ondulations transversales jusque 
vers le milieu, puis en teinte unie. Les ondulations sont arrêtées par une ligne 
droite. 

Rien n’indique que cet édifice constituait un sanctuaire proprement dit, il 
semble bien plutôt qu’il servait à l’habitation. Il avait un silo en briques à l’angle 
sud-ouest et un foyer au nord. Sur le pavé, dans les débris, nous avons trouvé 
le mobilier ordinaire des maisons. Toutefois ce mobilier, poterie, silex, objets 
en os, était plus fin et plus soigné, annonçant ainsi un certain luxe en harmonie 
avec la fresque. 

La technique a aussi son intérêt. Les longues lignes des rayons sont parfaite- 
ment droites. La surface ne montre pourtant nulle trace de dessin à la pointe 
sèche. L’artiste se servait donc d’une règle en bois. On doit admettre, en outre, 
qu’au moment où il passait les couleurs il couvrait le champ à réserver, de sorte 
que les bandes transversales blanches tirées au pinceau, s’arrêtaient en coupure 
droite à la limite du dessin. 

Il possédait des pinceaux de diverses largeurs. Il passait d’abord la couleur 
principale, rouge ou noire, qui formait le fond du motif, puis sur cette couleur 
il traçait les autres lignes, de couleurs différentes, qui achevaient la figure. 

Ce disque, qui se date aux environs de 2000-1900, est une œuvre compli- 
quée. Il annonce un art en possession d’une longue expérience et de méthodes 



58 


ALEXIS MALLON. 


anciennes. Du point de vue esthétique, il nous semble trop chargé et trop tour- 
menté, il manque de cette noble sobriété, de cette juste proportion qui, pour 
nous, sont une condition essentielle de la beauté. On dirait un art déjà en dé- 
cadence. 

Naturellement, faite sans compas, la figure n’est pas d’une exactitude mathé- 
matique, les triangles et les rayons présentent des inégalités qui d’ailleurs ne 
nuisent pas à l’ensemble. 

On le voit, cette forme de disque diffère totalement du disque ailé égyptien. 
Elle ressemble au contraire au type babylonien ancien. C’est un nouvel indice 
pour l’origine de la civilisation de Tell Gbassül. 

Par ailleurs, si nous avons là, comme il semble évident, un emblème reli- 
gieux, il n’est pas possible d’en établir l’interprétation avec quelque précision. 
S’agit-il du dieu du ciel, d’Ishtar, du dieu-soleil ou de quelque autre divinité? 
Autant de questions qu’on ne peut que poser. Aussi présentement, n’est-il pas 
dans notre intention d’entrer dans des théories mais uniquement de présenter 
le document. 

Le disque constituait la partie centrale du tableau. Celui-ci comprenait 
d’autres motifs qui le complétaient et lui donnaient toute sa signification. Mal- 
heureusement, ils sont très fragmentés et peu distincts. 

On y reconnaît, cependant, à gauche, entre deux rayons, un dragon ailé, 
pourvu de deux yeux représentés de face, la gueule béante d’où sort une espèce 
de dard, le corps recourbé en arc de cercle. L’extrémité inférieure manque, 
mais la lacune ne dépasse guère 2 ou 3 centimètres. L’aile est ornée de traits, 
de points et d’un croissant blanc. 

Les autres objets figurés se réfèrent apparemment au culte. La plupart sont 
incomplets et, dans ces conditions, on ne peut en préciser la destination. 

Ce tableau n’est pas isolé dans la ruine. En 1982, une maison, située à une 
cinquantaine de mètres de distance, avait fourni quelques restes d’une autre 
grande fresque. De celle-ci malheureusement il ne subsistait que la partie infé- 
rieure. On y distinguait, peints en rouge, les pieds de six personnages rangés 
l’un à la suite de l’autre, à la manière égyptienne. Les deux premiers étaient 
assis, les pieds posés sur un petit escabeau brun-noir. Les autres restaient de- 
bout. Les montants des sièges étaient figurés en jaune, comme généralement en 
Égypte. 

En avant de ce groupe apparaissait un autre personnage en brun-noir, face 
aux précédents, peut-être un serviteur. Au-delà de celui-ci, se distinguait l’ex- 
trémité de quelques bandes rouges et jaunes, terminées en pointe. On avait bien 


LE DISQUE ÉTOILÉ EN CANAAN. 


59 


déjà alors l’impression que ces bandes, semblables à des rayons, appartenaient 
à un emblème radié. Néanmoins si séduisante qu’elle fût, l’hypothèse restait 
nécessairement vague et imprécise. La découverte du disque étoilé en 1933 
lui donne quelque vraisemblance. N’aurions-nous pas là une scène d’adoration 
d’un dieu céleste par un groupe de personnages? 

Quoique très ténu, un autre indice du même culte peut être trouvé dans la 
nécropole. Celle-ci appartenait' à la civilisation mégalithique. Elle comprenait 
des dolmens proprement dits et des tombes dolméniques, de petites dimensions 
en général, correspondant aux cistes de France. Quand ils existent encore, ce 
qui est très rare, les ossements sont disposés comme si le corps avait été enseveli 
accroupi, non pas sur le côté, mais assis sur les talons. La tête est au-dessus, 
appuyée contre la pierre d’un petit côté, à l’ouest, face au soleil levant, ou bien 
au nord, face au soleil à midi (1> . 

Par cette position, le mort semblait ainsi tourné vers le dieu qu’il avait invo- 
qué pendant sa vie terrestre et dont il attendait encore chaleur et vie. 

Quoi qu’il en soit des détails, un fait est certain : au troisième millénaire 
avant Jésus-Christ, une grande ville de la vallée du Jourdain, jouissant d’une 
haute prospérité, représentait le disque étoilé sur ses édifices, dans des condi- 
tions qui annoncent un culte religieux. Le pont est ainsi établi entre les deux 
grands empires d’Egypte et de Chaldée où les phénomènes célestes jouaient un 
rôle si important dans la vie morale des hommes. 

O) Une nécropole semblable comprenant des dolmens et de petites tombes dolméniques, avec le 
même genre de sépultures, a été depuis longtemps signalée en Chaldée. J. de Morgan, La préhistoire 
orientale, III, L’Asie Antérieure , p. 196. 


8 . 




t 


A 


STRUCTURE ET DÉCORATION 
ARCHITECTONIQUE 

DE LA NÉCROPOLE ANTIQUE DE DEÏR-RIFEH 

(PROVINCE D’ASSIOUT) 

PAR 

M. PILLET. 

r 

L’étude suivante fût écrite en 1 9 1 2 , au retour d’un voyage en Haute-Egypte, 
alors que j’étais attaché à l’Institut français d’archéologie orientale et camarade 
du regretté Jean Maspero. Après avoir revu cet article déjà ancien, je suis heu- 
reux de le dédier à la mémoire de l’ami charmant que fut, durant trop peu de 
temps, ce fils de l’illustre égyptologue. 

La lecture des ouvrages de l’un, les longues et vivantes conversations de tous 
deux ont, en effet, frappé vivement mon esprit et contribué à me faire poursui- 
vre mes études archéologiques, encore à leur début. 

Que leurs mânes veuillent bien trouver en ces notes, prises de leur vivant, 
l’hommage d’un souvenir toujours présent. 

La vaste nécropole de Deïr-Rifeh s’étend à flanc de coteau, sur la rive gauche 
du Nil, à l’entrée du désert Libyque. Là, toute une série d’hypogées et de tombes 
s’ouvre, au-dessus des éboulis qui, de tout temps, s’étendirent aux pieds des 
grandes falaises roses, dominant la plaine verdoyante de 1 Egypte. 

Sur une sorte de banquette, partie naturelle, partie dressée de main d hom- 
me, des tombes se creusent en grand nombre, simples lusses de la dimension 
d’un sarcophage, puits profonds ou galeries s’enfonçant dans le roc à une grande 
distance. Au-dessus, sur une paroi naturelle presque verticale, se groupent les 
hypogées, qui s’étendent sur une longueur de près de deux kilomètres. Un cou- 
vent copte s’est logé dans la partie nord , à l’abri d’un haut rempart de briqües 
crues. On accède à l’entrée, située au sud, par une pente rapide dominée par 
une terrasse, d’où la défense était aisée. A l’intérieur, tout un ensemble pitto- 
resque de murs en terre et de magasins aux formes arrondies, semblables a 







Deïr-Rifeh. Plan de situation des tombeaux, 









NÉCROPOLE DE DEÏR-RIFEH. 


63 


d’énormes ruches, monte jusqu a l’entrée des hypogées, qui, eux-mêmes, sont 
envahis et remblayés par ces constructions. Les peintures ont été enfumées et 
les reliefs mutilés. 

Nous donnons un plan d’ensemble schématique de la partie nord de cette 
nécropole (fig. 1 ), où s’est établi Deïr-Rifeh, ainsi que le plan détaillé de quel- 
ques hypogées où se trouvent d’intéressantes inscriptions. 

Cet ensemble de grottes ne présenterait pas d’intérêt architectural, si l’on 
ny rencontrait un curieux exemple de cette décoration rupestre que l’on a 
appelée, peut-etre à tort, « proto-dorique n et dont la nécropole de Béni-Hassan 
nous fournit les types classiques. 

Une question se pose tout d’abord : dans quel but ont été creusées ces grottes? 
De riches particuliers ont-ils voulu perpétuer leur souvenir et assurer à leur 
double une maison digne d’eux, creusant à ces fins et de leur vivant ces hypo- 
gées? Ou n’a-t-on pas utilisé les carrières dont les matériaux servaient à la cons- 
truction des temples de la vallée? N’ont-ils pas enfin exécuté un travail à double 
destination consistant à prévoir, dans le creusement de leur galerie de mine, 
l’emploi funéraire possible ou voulu? 

Dans la région de Deïr-Rifeh, il apparaît bien que c’est à cette dernière 
méthode que les carriers s’arrêtèrent. En effet, une grotte ou carrière située à 
1 extrémité sud de la nécropole présente tous les caractères des autres hypogées, 
mais elle est restée inachevée et le mur du fond est, pour cette raison, intéres- 
sant à étudier. On y voit divers fronts d’attaque; les uns établis en deux niveaux 
détachant des blocs de taille moyenne, l’attaque commençant toujours par le 
haut et laissant ainsi une banquette au niveau inférieur; les autres visant à 
1 enlèvement de grands blocs, dont la hauteur est celle de la salle même, cha- 
que bloc séparé par une large et profonde rainure, en attente du travail définitif 
qui détachera la quatrième face, la plus difficile à obtenir. 

G est bien une carrière dont la destination finale est la sépulture. 

Un autre exemple de ces constructions rupestres inachevées est situé un peu 
au sud du village de Deïr-Dronkeh. Sur le plan de situation des tombeaux (fig. i) 
il est marqué de la lettre «B». Là (fig. 2 ), une façade de sept travées, dont 
trois restent ebauchees, est soigneusement établie, ses piliers carrés sont bien 
dresses et, chose remarquable, toute la sous-face de la corniche est taillée et 
ornée d’une série de rondins, formant modifions. 

Cette corniche architravée est du même genre que celles de Béni-Hassan et 
que celle qui décoré 1 entrée du tombeau d inconnu à Deïr-Rifeh (voir fig. 3), 
mais les rondins en sont un peu plus espacés et beaucoup moins saillants. Un 


64 


M. PILLET. 


listel la sépare du roc naturel et rappelle les planches .de coffrage employées 
dans les mines. On y voit nettement le front d’attaque' avec banquette. C'est 
donc la partie décorée, l’architrave, qui fut dressée en premier lieu. 



(Photo M. Pillet, 191a). 

Fig. 2. Deïr-Dronkeh. Façade du tombeau principal. 

C est la une préoccupation bien naturelle : on exécute en premier lieu la 
partie la plus apparente, la façade, on produit ainsi l’effet le plus rapidement 
possible, et les travaux peuvent, dès lors, s’achever dans l’intérieur des salles, 
sans que l’on puisse remarquer du dehors le peu d’avancement des travaux. La 
vanité, du futur occupant est ainsi satisfaite. 

Mais si la destination est funéraire, nous retrouvons d’autre part, à l’inté- 
rieur, les mêmes fronts d’attaque, les mêmes rainures d’extraction, qui ne nous 

permettent plus de douter de la double fin de ces travaux utilitaires et funé- 
raires tout à la fois. 

On lemarquera, en outre, dans ce tombeau, les piliers restés carrés dans 
toute leur hauteur, c’est-à-dire en épannelage; l’abaque et les pans coupés ne 

devant être dresse's qu’à la fin de l’extraction, quand toutes chances d epaufrures 
et de dégradations auront disparu. 

On peut même attribuer la transformation du pilier carré en support octo- 







Fig. 3. — Deïr-Rifeh. Détail de Tordre du tombeau d’inconnu. 


66 


M. PILLET. 


gonal a cette nécessité de faire disparaître les traces des multiples épaufrures, 
des nombreux accidents survenus dans le cours des travaux d’avancement. 

Avant d étudier le grand tombeau (I) dit «d’inconnu» nous ferons une 
remarque préliminaire sur l’ordre égyptien, fréquent de la XI? dynastie à la 
XIX dynastie, que Ion a appelé parfois «proto-dorique». Cette désignation, 
appliquée aux piliers à pans multiples de quatre, surmontés d’une tablette ou 
larmier et soutenant une corniche architravée, implique, en effet, une idée de 
copie ou d’imitation chez les Grecs! Or, cette théorie semble infirmée par des 
raisons historiques et architectoniques. 

II est hors de doute que les hypogées de Béni-Hassan, ceux de Deïr-Rifeh, et 
la galerie de la reine Makere-Hatschepsout, à Deïr-el-Bahri , soient bien anté- 
rieurs. aux premiers spécimens connus de l’ordre dorique grec, que, par con- 
séquent, les Grecs aient pu les voir et les admirer, par suite s’en inspirer. Mais 
il n est pas moins vrai que l’art dorien est issu du génie d’un peuple descendu 
des forêts du nord, qui, au x e siècle au moins, envahit l’Hellade, s’y fixa et garda 
toujours une plus sévère beauté de conception et de lignes que les autres peu- 
ples de la Grèce. L’art hellénique conserva l’empreinte de cette double tradition 
ionienne et dorienne. Tandis que l’ionien développa et affina les formes, les 
décorations phéniciennes, lydiennes ou égyptiennes, asiatiques enfin; les Doriens 
recherchèrent, au contraire, l’expression d’un caractère plus ferme, plus sévère 

et surtout plus personnel, qui semble bien plutôt un effort d’affranchissement 
des données asiatiques. 

Si l’on admet la théorie qui fait provenir les formes d’une architecture de 
pierre, de constructions primitives en matériaux légers, bois ou roseaux, on 
trouvera, là aussi, des différences essentielles. L’ordre dorique découle d’une 
architecture d’extérieur, d’air libre si l’on veut, l’ordre égyptien au contraire 
d une architecture souterraine ou de mines. Le premier nous rappelle la maison 
des ancêtres, le second la galerie de mine appelée « galerie blindée» : c’est-à- 
diie dont les parois sont soutenues et étayées par des bois de coffrage. 

La théorie ancienne, appuyée par l’autorité de Vitruve, qui fait dériver les for- 
mes de l’ordre dorique d’un système de constructions de bois semble bien établie, 
quoique certains, dontllübsch, s’élèvent contre elle, au nom de l’art mêmerCette 
théorie voit dans la colonne, le poteau primitif dressé en facettes à la hache et 
dans le chapiteau la planchette de calage. L architrave représente le portant de 
bois, qui lie les colonnes entre elles, les triglyphes sont les abouts des poutres 
plafonnantes et l’extrémité des chevrons devient des mutules. L’analogie est com- 
plété, jusqu en des details ou la simple construction est insuffisante à tout justifier. 


NÉCROPOLE DE DEÏR-RIFEH. 


67 


Ce sont donc des traditions de charpentiers qu’établis en Grèce, les peuples 
du noid ont conservées de leur ancienne vie forestière. 13 ailleurs, l’homme pri- 
mitif, après s’être abrité dans des cavernes naturelles, passa insensiblement de 
la hutte de branchages ou de roseaux à la construction en bois ou en terre, 
avant de pouvoir s’attaquer à la dure matière calcaire ou rocheuse, qui nécessite 
un outillage déjà perfectionné. Il n’y a donc rien d’étrange à ce qu’il gardât, 
dans'ses édifices de pierre, des formes et des décorations que l’emploi du bois 
lui avaient imposées. 

On peut arguer, sans doute, de ces réminiscences chez le peuple qui vint, à 
1 epoque antehistorique, s établir en Egypte, où la forêt fut toujours inconnue et 
le bois si rare. On en sent aisément la trace, surtout dans la colonne qui resta, 
dans l’architecture égyptienne, un élément portant toutes les caractéristiques et 
le décor d’une pièce de bois, comme les corniches, les frises de Khakirous, 
et 1 arrondi des angles de murs représenteront, durant quatre millénaires, 
lemploi primitif du roseau ou des palmes. Cependant, dès son établissement 
en Egypte, on peut dire que ce peuple devint surtout carrier, la charpente 
ne pouvant se développer beaucoup dans un pays privé de bois et réduit à 
l’importer. 

En effet, les hypogées de Béni-Hassan, comme ceux de Deïr-Rifeh, nous 
montrent le type de la galerie blindée, où la colonne n’est que l’expression du 
poteau de mine avec sa planchette, qui devient tailloir. L’architrave est le por- 
tant de bois qui soutient les rondins du blindage. Aussi n’v trouvons-nous pas 
ces abouts de poutre formant triglyphes, ni cette forme rectangulaire des mu- 
tules qui représente les chevrons. La frise n’a pas non plus de raison d’existence 
et on ne la rencontre pas. La ressemblance qui existe entre les ordres égyptiens 
et grecs semble donc plutôt fortuite, les uns et les autres ayant gardé, à travers 
les âges, leurs formes constructives originelles. 

L hypogée I (tombeau d inconnu) s’ouvre à l’extrémité nord de la nécropole, 
les constructions coptes lont remblayé de 3 m. 6o environ et les trois travées 
qui composent 1 ordonnance de sa façade sont en partie murées (voir fig. à, 5 
et 6). Les deux colonnes a fûts octogonaux, qui décorent son entrée, sont sur- 
montées d un tailloir carré et sont hautes de 6 m. ùp. Le diamètre du cercle, 
insciit dans cet octogone de o m. à 2 de côté, est de o m. 988. La colonne a 
donc un peu plus de 6 diamètres en hauteur, sans diminution dans sa partie 
supérieure. G est une proportion lourde, mais qui convient admirablement à ce 
support, sur lequel toute la masse de la colline semble peser. 


9 - 









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Fig, h. — Deïr-Rifeh. Plan du tombeau d’inconnu, 





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NÉCROPOLE DE DEÏR-RIFEH. 69 

L’écartement d’axe en axe des colonnes est de 4 ni, 2 B et les travées sont 
sensiblement égales entre elles, sans pour cela letre mathématiquement. 11 en 
est de même des pans du fût, qui varient de o m. 4 i à o m. 42 (fig. 3 ). La 

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' * 



o (Photo M. Pillet, 191a ). 

Fig. 5. — - Deïr-Rifeh. Façade du tombeau d’inconnu et village copte. 


tablette carrée, qui surmonte les colonnes, est en légère saillie (û. à 5 centi- 
mètres), elle représente la dimension primitive des piliers avant leur ravale- 
ment (1 m. 06 à peu près, soit 2 coudées de 0 m. 525 ). Elle est au même nu 
que le bandeau ou linteau et présente une épaisseur de o m. iû 5 . La corniche 
architravée, qui règne au-dessus des colonnes, a une hauteur totale de o m. 
80, en comprenant le listel placé au-dessus des rondins ou mutules, dont les 
extrémités sont au même niveau. 

Elle se compose des trois éléments suivants : i° un bandeau de 0 m. 5 g 5 — 
2 0 une série de mutules de 0 m. 1 0 à 0 m. 1 1 d’épaisseur espacés de o m. Û 65 
d’axe en axe et d’une hauteur de o m. 09 qui soutiennent une tablette en saillie 
de 0 m. Û2 sur le nu du bandeau — 3 ° enfin le listel supérieur haut de 0 m. 20 
à 0 m. 2 1 qui sépare la partie décorée du massif environnant. 

Une taille oblique et grossière dégage ce dernier et le met bien en valeur. 

Les parois du vestibule d’entrée (A) sont verticales et le mur du fond est 


70 


M. PILLET. 


decoie d une large baie centrale a chambranle saillant, repercé, à une époque 
postérieure, d autres baies d aération. Le plafond est plat et au niveau inférieur 

du bandeau extérieur. 

La grande salle intérieure 
(B, fîg. A), à laquelle on 
accède maintenant par un 
escalier copte, était divisée 
en deux parties sensiblement 
égales par un linteau sup- 
porté par deux piliers. Les 
plafonds sont légèrement 
cintrés et le plus rapproché 
de l’entrée est décoré de 
peintures aujourd’hui enfu- 
mées, où l’on distingue des 
jaunes et des bleus. Sur la 
paroi de droite (de& à y'j 
court une longue inscrip- 
tion. 

A remarquer qu’aucun 
des angles de cette pièce 
n’est droit; ils varient de 


«9° a 92 0 . 

Un mur épais sépare cette 
pièce de la suivante; il est 
percé d’une grande porte et 
de deux jours latéraux éle- 
vés. La porte a ceci de re- 
marquable quelle est à feuil- 



Fig. 6. 


(Photo M. Piilet, 1 912 ). 
Deïr-Rifeh. Détail de la façade du tombeau d’inconnu. 


lui es et quelle présente dans sa partie haute deux trous horizontaux. On pou- 
vait donc isoler la piece (C) par Une fermeture fixe ou mobile, probablement 
une porte. Sans cela les leuillures 11e s expliqueraient pas, les trous supérieurs 
auraient alors servi à l’assemblage des poteaux d’huisserie. La pièce (G), d’une 
superficie de plus de 2 5 o métrés carrés, est aussi divisée en deux par une 
poutre de pierre soutenue par quatre piliers massifs, espacés de 3 m. 90, en 
moyenne, daxe en axe. Ces piles carrées, véritables poteaux de mine, ont 
1 m. 06 de côte. Au fond de cette salle s’ouvre un passage et une pièce (D) 


NÉCROPOLE DE DEÏR-RIFEH. 71 

avec niche dont les plafonds sont seuls terminés, raffouillement du sol étant 
resté inachevé. 

Cet hypogée, qui est vraiment le seul ayant quelque prétention architecto- 
nique, occupe une surface de 5 oo mètres carrés, la décoration de sa façade et 
la précision de taille de ses parois et plafonds l’égale aux plus beaux exemples de 
Béni-Hassan. Malheureusement sa décoration est nulle ou a complètement disparu. 

Nous ne nous étendrons pas sur les tombeaux suivants, qui n’offrent que peu 
d’intérêt architectural. 

L’hypogée II du plan d’ensemble (fig. 7) présente des claustra réservés dans 
le massif rocheux, d’un exemple assez rare^ 

L’hypogée III, qui sert de sacristie à la petite chapelle copte voisine, est 
décoré extérieurement de la large gorge égyptienne en cavet. La porte rectan- 
gulaire, qui se détache en saillie sur les parois du rocher voisin, est mutilée et 
a été maçonnée en arc. 

Le tombeau Y est occupé par une kéniseb ou petite chapelle copte. 

L’hypogée VI, de Toutou (fîg. 8), ouvre sur la plaine une porte imposante 
à chambranles saillants; il renferme des inscriptions importantes et se compose 
d’un couloir d’entrée (B), qui donne accès à une petite salle (G). Le tout est 
envahi par les constructions des coptes, qui ont, de plus, percé une porte de 
communication avec le tombeau suivant. 

U hvpogee YII présente la même disposition que celui de Toutou, mais sur 
une echelle beaucoup plus grande, aussi la salle centrale soutenue par deux 
groupes de piliers massifs présente-t-elle encore une superficie de 270 mètres 
carrés, quoique murée en partie à l’époque moderne. 

Enfin, le dernier hypogée au sud est daté de l’époque de Ramsès III (fîg. 9); 
c est le plus considérable, après celui d’inconnu à portique. Entouré de toutes 
parts par des puits ou de modestes galeries funéraires, son entrée bien mutilée 
semble etre restee inachevée. Il a ceci de remarquable que toutes ses baies, 
a chambranles saillants, présentent, des feuillures et semblent avoir reçu des 
clôtures en menuiserie. 

Sa superficie totale est de 1A2 mètres. Après avoir franchi un vestibule (B), 
surélevé de près de 2 mètres au-dessus du sol inférieur, on entre dans une 
grande salle (C), dont le mur du fond est percé d’une porte centrale flanquée 
de deux niches (M) et (P). 






NÉCROPOLE DE DEÏR-RIFEH* 


73 



K- 1.36-vl 


ECHELLE 


M.T»1VLXT 

t^ïZ. 


VERS 


wTLWME 


1R.OJ 


DISDR^RIUFEH 


TOMBE *>* TOVTOV 


Fig. 8. — Deïr-Rifek. Plan du tombeau de Toutou. 


Mémoires , t. LXVI. 


10 




BEIR~RIFEH 




^*lï* 9* Deïr-Rifeli . Plan du tombeau d’époque ramesside. 


75 


NÉCROPOLE DE DEÏR-R1FEH. 

Deux autres salles (D) et (F), semblables mais de dimensions différentes, 
communiquent avec la première. Dans la salle (D) s’ouvre le couloir de descente 
du sarcophage. 

Dans l’entrée (B), seul le chambranle de droite subsiste, ainsi que la feuil- 
lure (de o m. 28) placée en arrière, la partie gauche a été détruite. 

La grande salle (G) occupe une surface de 86 mètres carrés environ, son pla- 
fond est taillé en arc très tendu, on n’y perçoit plus de décoration; il n’en est 
pas de même pour le mur du fond, où l’on peut voir, en(L), un Osiris assis, 
incisé seulement. 

Au-dessus du renfoncement (M), sont peints deux cartouches de Ramsès III; 
une grande barque incisée décore le linteau de la porte centrale. Les deux portes 
qui s’ouvrent sur cette paroi ont des dimensions à peu près semblables (o m. qq 
pour N, o m. qo pour la seconde) et paraissent bien avoir reçu des portes à 
deux vantaux. 

Les deux pièces (F) et (D) possèdent chacune une niche ou naos, fermé au- 
trefois par une porte, et communiquent entre elles par un étroit passage. Un 
plafond peint, où l’on peut distinguer, avec peine, des oiseaux bleus se déta- 
chant sur un fond jaune d’or, décore le naos (E) de la salle (D), dont on re- 
marquera les erreurs de direction dans la taille. 

En (R) la descente du sarcophage, 'dont l’entrée était masquée par de gran- 
des dalles jointives reposant sur une feuillure. Les dalles ont été brisées et la 
sépulture violée depuis fort longtemps déjà. 

L’ensemble des tombes rupestres de ces nécropoles de Deïr-Rifeh et de Deïr- 
Dronkeh est modeste et peu connu, cependant, il n’est pas inutile, croyons- 
nous, de signaler la moindre manifestation de cet art égyptien qui poussa si loin, 
et le premier sans doute, l’art du carrier et la taille des pierres. On ne sera 
pas sans remarquer qu’aucune de leurs galeries n’est taillée à angle droit, et que 
la symétrie n’existe que dans l’aspect extérieur, sans être, pour cela, ni mathé- 
matique, ni de règle absolue, ainsi que dans tous les édifices antiques. L’œil 
de l’artiste suppléait aisément à l'inexactitude des mesures et il savait, sur le 
chantier, corriger les effets perspectifs désagréables ou les négligences de cons- 
truction, pour rendre son œuvre harmonieuse. 









NOTES 


SUR LA CHRONOLOGIE DE LA XXX e DYNASTIE 

PAR 

E. BICKERMANN. 


Manéthon, en renfermant dans le cadre, au fond grec, des « dynasties » qui 
se succèdent, le passé plusieurs fois millénaire de sa patrie, compte pour cette 
courte période, pendant laquelle l’Egypte réussit pour la dernière fois à devenir 
et à rester indépendante, celle entre deux dominations perses, trois dynasties 
indigènes (1) : la XXVIII e , du prince Amyrtée de Sais, dont le gouvernement dura 
six ans, la dynastie XXIX e ou mendésienne, qui embrasse une période de vingt 
ans, divisée en quatre règnes : Néphoritès (six ans), Hakoris (treize ans), Psam- 
mothis (un an) et Néphéritès (quatre mois); enfin la XXX e et dernière dynastie, 
de Sébennytos : Nectanebos I et son neveu Nectanebos II, qui portent chacun dix- 
huit ans la couronne double, et entre eux les deux années du Pharaon Tachos. 
Les monuments égyptiens confirment les chiffres de Manéthon et donnent les 
noms indigènes des rois. On trouvera les unes et les autres données rassemblées 
dans ce recueil pratique qu’est le Livre des Rois de H. Gauthier. Il faut seule- 
ment remarquer que le nom égyptien de Nectanebos était, comme on le sait 
maintenant, Nakht-Nib-f, II en résulte que le roi appelé par nous Nectanebos II 
est Nakht-har-habit des Egyptiens (2 h 

La place historique de cette période de soixante-quatre ans est fixée par des 
témoignages grecs. Vers la fin du v e siècle, une révolte couronnée de succès dé- 
barrassa l’Egypte du joug perse (Xen. , Anab. , II, 1 , i4). Et c’est entre 346 et 
339 av. J. -G. (d’après des conclusions chronologiques qui se dégagent des 
discours d’Isocrate) qu’Artaxerxès Ochos soumettra enfin le pays du Nil. Mais les 
dates précises des événements restent encore à trouver et leur fixation a donné 

O) Voir Ed. Meyer, L a chronologie égyptienne (Bibl. du Musée Guimet, v. XXIV, 2; 1 9 12), p. 298 ss. 

(2! Ed. Meyer, Kleine Schriften (1924), II, = J 1 er lin. Sitz-Ber., 1916, 291. Cf. H. Sottas, Pa- 

pyr . démol . de Lille (1921), p. 8. 


78 


E. BICKERMANN. 


lieu à des recherches multiples et à des conclusions contradictoires (1 h L'explica- 
tion de cette anomalie est des plus simples. Les monuments indigènes ne donnent 
que les noms de rois, les chiffres des années du règne, jamais une date absolue. 
On pourrait d’autre part trouver parmi les renseignements grecs telle ou telle 
date absolue (p. ex. une ambassade lacédémonienne est venue au printemps B96, 
comme raconte Diodore, XIV, 79, I, auprès du roi «Nephereus», c’est-à-dire 
Néphoritès), mais les Grecs ne nomment jamais l’année royale correspondante. 
Ce désaccord force les chronologues à prendre pour bases de leur recherche les 
dates qui sont elles mêmes incertaines. Le système de l’un d’eux (2) a comme pivot 
l’année de la mort du roi de Sparte, Agésilas, laquelle reste encore à fixer. Un 
autre prend comme point de départ la date d’une inscription athénienne, men- 
tionnant les ambassadeurs de Tachos * 3) , inscription qu’on pourrait malheureuse- 
ment dater de plusieurs façons : de l’année attique 360/59 aussi bien que des 
deux suivantes ou même de quelques années antérieures. Bref, il; nous manque 
un synchronisme, une date égyptienne donnée avec son équivalence selon quel- 
que comput se raccordant au nôtre. 

Ce synchronisme est pourtant connu depuis cent ans. Ouvrons le livre le plus 
aimable de toutes les œuvres du maître à qui sont dédiés en souvenir et en témoi- 
gnage de gratitude ces Mélanges, et lisons ( Contes 'populaires, h e éd. , p. 3 06) : 
«l’an XVI, le 21 Pharmouti, dans la nuit de pleine lune qui va au 22, le roi 
Nectanebos qui présidait à Memphis» etc. C’est le «Songe de Nectanebos», un 
conte égyptien, conservé dans la traduction grecque parmi les documents des 
reclus du Sérapeum de Memphis (4) , où nous trouvons cette date. 

L’an XVI d’ un Nectanebos est à chercher, comme nous l’avons vu, aux envi- 
rons de l’an 365 av. J.-C. pour l’un, aux environs de l’an 3 A 5 pour l’autre roi de 
ce nom. Le 2 1 Pharmouti sera en ce cas le 5 , ou (vingt ans avant) le 10 juillet. 
Il suffit maintenant de porter ses regards sur la table des pleines lunes (5) pour 
se convaincre que le phénomène astronomique mentionné dans le «Songe de 
Nectanebos» a lieu au 21 Pharmouti en ces années seulement le 5 juillet 3 A3 
if 

Voir en dernier lieu P. Cloché, La Grèce et l’Egypte de âo 5 à 3 Ùaj 1 avant Jésus-Christ dans 
Revue égyptologique , N. S.I (1919), 210 ss. On y trouvera une discussion très détaillée et conscien- 
cieuse de la question et de la littérature, provoquée par elle. Cf. encore K. J. Beloch, Griech. Gesch., 
III, 2, 285. W. W. Tarn, Cambr. Ane. Hist., V, 23. 

(2) U. Kahrstedt, Forschung. z. Geschichle (1910), p. 3 . 
p) lnscr. græcæ (éd. min.) II/III, n° 119. Cloché, ib., 212. 

{41 La dernière édition : U. Wilcken, Urkunden der Ptolemüerzeit , I, n° 81. 

Ginzel, Handbuch der Chronologie, I (1906), p. 554 . 


LA CHRONOLOGIE DE LA XXX* DYNASTIE. 


79 


av. J.-C. (1) . Nous tenons ainsi en mains le synchronisme requis : si le 5 juillet 
3 A 3 av. J.-C. tomba dans l’an XVI de Nectanebos II, sa première année a débuté 
(d’après le comput égyptien des fastes royaux) le 21 novembre 35 g av. J.-C. 
Cette équation nous permet maintenant d’exprimer en dates juliennes les termes 
de règnes des trois dernières dynasties. 


Amyrtée 

2 , 

.XII 

0 
Cn 

1 

- 3 0 . XI . 3 9 9 

Népheritès . . 


XII 

• 3 99 “ 

- 29 .xi. 393 

Hakoris 

3o 

.XI 

.3 9 3 - 

- 2 5 . XI . 3 8 0 

Psammothis 


.XI 

. 38o - 

- 2 5 . XI . 3 7 9 

Nectanebos I 


.XI 

• 3 79 ~ 

- 2 0 . XI . 3 6 1 

Tachos 


.XI 

.36i - 

— 2 0 . XI . 3 5 9 

Nectanebos II 


.XI 

.35 9 - 

- i5.XI.34i 


Seulement, il ne faut pas oublier qu’on attribuait selon le calcul égyptien la 
dernière année (inachevée) du prédécesseur à son successeur. L’année com- 
mençant au iv e siècle en novembre, on supposera que le changement des Pha- 
raons a eu lieu le plus souvent au cours de l’année julienne qui suivait celle 
qui ouvre le règne dans les annales des princes. 

Les indications chronologiques sur les rapports gréco-égyptiens sont malheu- 
reusement trop flottantes pour confirmer nos conclusions. Mais ces notices dis- 
persées sur le commandement de Ghabrias sous Hakoris, et une autre fois sous 
Tachos^, sur les relations entre les Pharaons et Evagoras de Chypre (3) , etc., 
qui ont prêté par leur imprécision (quant à la chronologie) des appuis à tous 
les systèmes, ne sauront pas démentir celui de Manéthon. 

Examinons par exemple les renseignements qui se rapportent au règne de 
Tachos et qui sont, par la durée même éphémère de cette domination de deux 
ans, chronologiquement lès plus précis. On nous raconte qu Agésilas de Sparte 
et Chabrias, l’Athénien, sont entrés au service de Pharaon quelque temps apres 
la bataille de Mantinée (4) , qui fut livrée en plein été 362 av. J.-C. (5) . Nous savons 
d’autre part que Chabrias a reçu au printemps 3 5 7 la stratégie à Athènes ^ et 

O) Cette démonstration a déjà été faite deux fois : Witkowski, Archiv f Papyrusforschung , V 
(1911), 573 et J. G. Smyly, ibid., p. 417. 

(*1 Diod., XV, 29, 1 ; 92, 1 ; Plut., Agés., 37. 

t 3 > Diod., XV, 8, I; 9 , 2 ; Théopohp. fr. III M. = 1 1 5 fr. io3 Jac. 

W Xenoph., Agés., 1 ; 2, 27; Plut., Agés., 37. 

W P. Foucart, Rev . archéol., 1898, II, 322 . 

(6) Diod., XVI, 7; Demosth., XXIII , 173. Cp. Arth. Krause, Altische Strategenlisten , Dissert, lena, 

*9 l4 » L *9- 


80 


E. BICKERMANN. 


r 

avait quitté ainsi l’Egypte avant cette date. Enfin, l’hiver suivant la chute de 
Tachos mourra Agésilas (1) , qui a régné pendant quarante et un ans (2) . Monté sur 
le trône aux environs de 398 ^ il décéda ainsi aux environs de 358 av. J.-C. 
Les deux années de Tachos se trouvent donc situées entre 3 62 et 358 av. J.-G. 
Ce résultat coïncide parfaitement avec les dates que nous avons tout à l’heure 
proposées (21 . XI . 36i-20 .XL 35g), mais aussi bien avec quelques autres 
systèmes. Et dira-t-on que Tachos, mentionné en 36 1 comme un Kami ancien » 
des Lacédémoniens (Plut., Agés., 37 ) ne pouvait encore marquer sa générosité 
comme prince-héritier (4) qu’il était? 

Mais ici se dresse encore une difficulté et celle-ci semble être insurmontable. 
J’entends la date de la reconquête perse de la vallée du Nil. 

Le terminus a quo pour cet événement, nous l’avons dans la date pour nous 
encore une fois si importante du «Songe de Nectanebos» : au 5 juillet 343 av. 
J.-C., on comptait encore à Memphis les années du prince égyptien. Diodore 
(XVI, 44 ss.) raconte d’autre part que l’expédition perse fut précédée par la 
prise de Sidon. C’est une date que nous pouvons encore préciser. 

On trouve des monnaies (5) (double statère phénicien) du satrape perse Mazaios, 
frappées à Sidon, qui portent au-dessus de la galère phénicienne les dates : «en 
l’an XVI» (ou XVII, etc., jusqu’à «XXI»). Les circonstances de la vie du satrape 
excluent pour ces dates tout autre règne que celui d’Artaxerxès III, qui était ainsi 
dans sa XVI e année le maître de Sidon. Les rois de Perse ayant compté leurs 
années de domination d’après le calendrier babylonien (6) , l’an «XVI» dWrta- 
xerxès III commença le 27 mars 343 et finit le i4 avril 342 (7 h 

La chute de la ville se place ainsi à peu près en l’an 343 (8) , au plus tôt à la 

W Plut., Agés., 4 o; Xenoph., Agés ., 2, 3 i. 

Plut., Agés 4 o. 

Xenoph., Hell., III, 3 , 1 ; 2, 21. 

W Ed. Meyer, Berlin . Sitz-Ber., 1916, p. 292 et 3 oo, a démontré que Tachos était un fils de 
Nectanebos I. 

( 5 ) Brit . Mus . Catal , , G. F. Hill, Phoenicia (1914), p. 98. 

(6) Voir ma « Chronologie * (Gercke-Norden, Einleiltmg in die Altertumswissenschajt , III, 5 ), p. 16. 
Ma remarque sur le comput perse officiel est confirmée par de nouvelles dates doubles qui viennent 
d’être publiées par M. Noël Aimé-Giron ( Textes araméens d'Egypte, Le Caire, 1931; n 08 5 - 24 ). 

W D. Sidersky, Rev . d’Assyr . 1933, 65 . 

w Un texte cunéiforme (Sidney Smith, Babylonian historical texîs, 1924, 1 48 ) mentionne des 
prisonniers transportés «du pays de Sidon n en octobre 345 av. J.-C. Apparemment ils furent pris 
dans les opérations perses contre la ville phénicienne, ce qui se place d’après Isocrate (Philippe, 
S 102) en été 346 av. J.-C. 


LA CHRONOLOGIE DE LA XXX e DYNASTIE. 


81 


fin de l’hiver 344/3, au plus tard au commencement de l’hiver 343 / 2 . Pour ser- 
rer la date de plus près nous possédons un autre renseignement. En marche vers 
Sidon le grand roi envoya une mission en Grèce, qui avait le but de procurer 
des mercenaires pour la campagne égyptienne (Diod., XVI, 44, 1 et 4). Ces 
contingents grecs étaient venus^en Phénice après la catastrophe de Sidon et au 
commencement de la marche vers l'Égypte (Diod., XVI, 46, î). L’ambassade 
perse ayant visité Athènes sous l’archontat de Lyciscos (1) : entre juillet 344 et 
juillet 343 , on placera l’arrivée des mercenaires au plus tard en automne 
343. La caisse royale n’entretenait certainement pas une armée, enrôlée en été 
343, l’hiver suivant en Grèce pour la jeter contre l’ennemi seulement au prin- 
temps ou dans l’été 342. 

Nous en concluons que l’attaque perse de l’Égypte devait tomber en automne 
343 ( 2 ), ou pour mieux dire (les opérations militaires n’étant possibles que 
sur le sol sec) après l’inondation de 343, cest-a-dire quelle commença vers 
le milieu de novembre. C’est donc pendant l hiver 3â3ja qu Ariaxerxes a envahi 
l’Égypte. 

Mais cette époque de la reconquête perse et par cela même de la chûte de 
Tachos se trouve en contradiction flagrante avec les dates calculées pour son 
règne, qui placent sa fin seulement après le i5 novembre 34i. 

Pour résoudre ce problème nous nous rappelons que 1 Egypte s etend en lon- 
gueur sur plus de 7 degrés de latitude et que le Nil parcourt dAssouan jusqu a 
la mer i 2 o 5 kilomètres. Supposons donc que Ochos nait reconquis en hiver 
343/2 que le Delta et la Basse-Égvpte. Nectanebos, qui, raconte-t-on (Diod., 
XVI, J 1 ), s’enfuii en Éthiopie, ne pouvait-il gouverner encore quelque vingt 
mois dans l’extrême Sud et maintenir par conséquent encore deux années dans 
les annales des prêtres égyptiens, dont s’est servi Manetbon? Ce nest plus 
une hypothèse gratuite^, imaginée pour se tirer d embarras. Une inscription 

O) P. Foucart, Étude sur Dîdymos ( Mémoir . Ac. lnscr., XXXVJII (1906), .p. 162). 

(2) Le terminus post quem : 5 juillet 343 . Je ne comprends pas bien les objections de M. Poblenz 
(Hermes, 1929, p. 55 , n° 1). La date astronomique dans le «Songe de Nectanebos» peut se rap- 
porter à n’importe quel fait historique. Il est pour nous seulement important, qu on datait au 5 
juillet 343 encore d’après Nectanebos. H. Gauthier, Le Livre des Rois, II, p. l'if, § 4 cite un texte 
de mai 343 , où le roi Nhthr(lib) est aussi nommé. Mais la lecture (W. Spiegelberg, Remot. Pa- 
pyri in Cairo, n° 30871) reste incertaine. On pourrait aussi bien suppléer le nom de Nectanebos I : 
Nakht-Nib- 1 . (Communication amicale de M. Polotsky.) 

( 3 ) Elle était proposée comme une simple conjecture déjà par Th. Berge, Rhein. Mus., 1882, 

p. 363 , ss. 

Mémoires, t. LXVL 


11 


82 


E. B 1 CKERMANN. 


hiéroglyphique (1) mentionne en réalité les dons faits au temple d’Horus d’Apol- 
lonopolis (Edfou) par les souverains «jusq u’à l’an XYIII du fils de Soleil , Roi 
Nakht-har-ljabit». Nous savons aujourd’hui que c’était le nom indigène de Nec- 
tanebos II qui régna ainsi encore dans l’année 34s/t av. J.-C., sur cette marche 
frontière de l’Egypte vers l’Ethiopie. Les prêtres égyptiens n’avaient pas reconnu 
la légitimité du conquérant, on le voit, tant qu’encore un morceau du sol sacré 
resta soumis au dernier Roi-Dieu. Des siècles après sa mort il avait encore des 
prêtres et obtenait des offrandes (2) . 

Ce sont les textes grecs qui nous ont permis de fixer la chronologie des der- 
niers rois égyptiens. Mais celle-ci une fois assurée servira elle-même à préciser 
quelques dates grecques. 

La chronologie des harangues de Démosthène reste, on le sait, discutée. Mais 
il y manque des arguments précis, des éléments qui donnent une base solide à 
la recherche tandis qu on rencontre trop souvent produites des preuves que l’on 
peut aisément tourner en divers sens. Nous n’examinons ici de plus près, comme 
spécimen, qu’un argument de cette sorte. Il suffira, je pense. 

Dans ses discours VIII— X Démosthène se plaint de l’anarchie internationale 
qui règne en Grèce : «tous ambitionnent la primauté. . . ainsi tous demeurent 
isolés, Argiens, Thébams, Lacédémoniens, Corinthiens, Areadiens, nous- 
mêmes» (X, 52 ) (3) . On a très sérieusement prétendu (4) qu’un pareil langage 
serait absolument impossible après juin 342 av. J.-C., lorsque les Athéniens 
avaient conclu des alliances avec les Messéniens, Argiens, etc., et n’étaient ainsi 
plus isoles. Cette démonstration, on l’avouera, n’a rien de rigoureux, car on 
sait ce que valent certaines alliances et combien les traités sont parfois peu 
respectés. Je ne veux citer qu’un texte de l’époque de Démosthène lui-même. 
On lit dans un discours, écrit dans l’été 342 av. J.-C. r« Athènes et Lacédé- 
mone quoique unies parmne alliance sont plus mal disposées l’une envers l’autre 
que pour les ennemis contre lesquels elles sont toutes deux en guerre. . . les 
Lacedemoniens et nous, nous ne délibérons jamais en commun, mais chacun à 
part nous envoyons des ambassadeurs au roi de Perse dans l’espérance d’obtenir 

W H. Brugsch, Tliesaur. inscr. aegypt ., III, 54 g. M. Polotsky a bien voulu réviser pour moi la 
lecture et la traduction. 

12) F. Petrie, A history of Egypt, III ( 3 ° éd. 1925), p. 38 o. 

t3 > Traduction de Maur. Croiset (Coliect. Budé). Cp. encore Dem., VIII, 66; IX, 28; 71 ss. 

l4) K. Stavenhagen, Questions Demosthenicae , Dissert. Gottingen, 1907, p. 34 ss. Cp. M. Pohlenz, 
Hermes, 192g, p. 46 . 


LA CHRONOLOGIE DE LA XXX* DYNASTIE. 


83 


la primauté parmi les Grecs». C’est Isocrate (XII, 107 ) qui parle. Et ces plaintes 
d’un publiciste expliquent, je pense, les allusions de l’homme d’état. Athènes 
sembla séparée à Démosthène, elle était isolée non par le manque des traités 
jurés, mais à cause du défaut de confiance politique entre les «Hautes-Parties». 
Lorsque commença la guerre de Chéronée, Athènes resta isolée, comme le pré- 
voyait Démosthène, abandonnée par ses alliés, qui s’étaient associés à elle en 
j uin 34a. 

Mais revenons à ces questions arides de chronologie. La date précisée de la 
reconquête de l’Egypte rend maintenant possible la fixation chronologique des 
discours VII1-X de Démosthène. 

Speusippe, le neveu de Platon et son successeur à la présidence de l’« Aca- 
démie» s’attend dans sa lettre au Roi Philippe, écrite immédiatement après la 
victoire égyptienne d’Ochos, à l’annexion de la ville d’Ambracie par le roi macé- 
donien (1) . Lorsque Philippe s’était mis en marche vers Ambracie, Hegesippe tint 
son discours sur l’affaire de Halonessos, conservé parmi les harangues de Démos- 
thène (Ps. Dém. Vil, 32). Ce discours, la lettre de Speusippe et l’action macé- 
donienne contre Ambracie tombent ainsi au printemps de 342 av. J.-C. Dé- 
mosthène mentionne de son côté dans la III e Philippique (§ 72 ) l’incident 
d’Amhracie comme un événement de l’année écoulée. Il en parla en conséquence 
dans l’an attique suivant, entre juillet 342 et juillet 34i. Mais il est impossible 
de séparer la III e Philippique du discours sur la Chersonèse. Celui-ci étant 
prononcé avant la saison des vents d’été («étésiens») (§ i4), c’est-à-dire au 
printemps, nous en concluons que l’une et l’autre harangue ont lieu au prin- 
temps 34 1 . La IV e Philippique, enfin, dont l’authenticité n’est plus à démon- 
trer^, et qui se lie par le cours des idées qui y sont développées aux discours 
que je viens de nommer, se place ainsi pareillement au printemps 34 1 . 

Les dates traditionnelles pour les harangues de Démosthène, qu’on trouve 
dans nos manuels, sont empruntées à Denys d’Halicarnasse. Mais celui-ci n’y 
reproduit, comme nous le savons maintenant par le commentaire de Didyme sur 
Démosthène, que des hypothèses de l’érudition alexandrine. Disons mieux : celles 
des hypothèses, qui lui semblent être les plus convaincantes. Car les «philolo- 
gues» antiques n’étaient pas moins en peine que nous, leurs successeurs, pour 
fixer la chronologie des discours de Démosthène d’après des allusions qui y sont 

U) E. Bickermann , J. Syktjtris , Berichte d. Sachsisch. Akademie, LXXX, 3 (1928), 29; 33 . 

( 2 ) Voir en dernier lieu G. Glotz, Rev. Histor. , t. CLXX, ig 32 (p. 1A du tirage à part), qui a 
expliqué brillamment la défense du « théorique» dans cette harangue. 


84 


E. BICKERMANN. 


faites aux événements contemporains. Pour la IV e Philippique, par exemple, 
les érudits antiques nous offrent trois dates à choisir à notre gré : 3/12/1 ou 
B 4 i/o ou 34 o /39 av. J.-G. Et c’est pour cela que la fixation de la chronologie 
égyptienne est d’importance pour les études grecques. Car elle nous donne 
comme point de départ à rechercher en chronologie hellénique une date 
strictement indépendante, celle de la reconquête de la vallée du Nil par Arta- 
xerxès III au commencement de l’an 3 A 2 avant Jésus-Christ. 


REMARQUES SUR LA STATUE N° 888 

DU MUSÉE ÉGYPTIEN DU CAIRE 

PAR 

G. DARESSY. 

En cherchant des renseignements dans le Dictionnaire des noms géographiques 
de M. H. Gauthier, je remarquai par hasard, parmi les variantes multiples du 
nom de la ville de Sais, capitale du V e nome de la Basse-Egypte, celles de 
p * ? 4$. jo ~ qu’il avait empruntées au Dictionnaire Géographique de Brugsch 
p. 66 1 ; la localité où ces noms avaient été recueillis et la nature du monument 
sur lesquels ils figuraient n’étaient pas indiqués dans cet ouvrage. Je me sou- 
vins que j’avais, quelque temps avant de prendre ma retraite, copie, au Musée 
du Caire, les inscriptions d’une statue sur laquelle on lisait des formes insolites 
du nom de Sais : une vérification me montra que c’étaient bien les mêmes 
dénominations relevées jadis par Brugsch. 

Avant de livrer ce petit article à l’impression, je pensai à regarder si cette 
image d’un haut personnage ne figurait pas dans le Catalogue des statues et des 
statuettes du Musée du Caire, par M. Borchardt, et j’eus la satisfaction de trouver 
ce que je cherchais dans le volume III de cet ouvrage , paru en 1 9 3 o , page 139, 
n° 888. Il me paraît que l’on peut tirer quelques renseignements intéressants 
de l’étude de ce monument. 

La statue représentait un personnage assis à terre, les jambes repliées sous 
le corps, un papyrus maintenu par les deux mains, déroulé sur les genoux; mais 
cette image a été brisée à la hauteur des hanches et toute la partie supérieure 
n’a pas été retrouvée M. La largeur du socle est de 0 m. A 5 . La matière est du 
grès rouge très fin. Les hiéroglyphes sont gravés avec beaucoup de soin, comme 
c’est le cas pour la majeure partie des œuvres saïtes de la XXVI e dynastie; quel- 
ques signes seulement manquent dans l’angle de droite du socle. Il est évident 
que ce monument provient de Sa el Hagar : les textes qu’il porte le démontrent 
surabondamment. 

(U II est regrettable que la photographie de cette statue n° 888 ne ligure pas parmi les planches 
qui accompagnent la description des monuments : elle permettrait peut-être de retrouver dans un 
musée ou une collection la partie supérieure de cette image d’un grand prêtre saïte sous la XXVI e 
dynastie. 


86 


G. DARESSY. 


Sa publication dans le Dictionnaire géographique de Brugsch, paru de 1876 
a 1880, prouve que la statue est parvenue au Musée de Boulaq dans les pre- 
miers temps de son existence, alors que Mariette était à peu près seul pour s’oc- 
cuper du musée, des fouilles à surveiller et de la rédaction du Journal d’entrée 
des objets. Ce fragment n avait rien de bien particulier pour attirer les visiteurs : 
il ne fut donc pas expose au public, mais relégué dans le vaste hangar situé de 
l’autre côté de la rue qui longeait les bureaux du Musée de Boulaq, où les ob- 
jets disparaissaient sous la couche de poussière entrant par les ouvertures non 
closes de ce soi-disant abri. 

Tout ce que contenait le Musée de Boulaq fut transféré en 1891 à Gizeb, 
dans le palais (reste inachevé) qu’lsmaïl Pacha s’était fait construire près de la 
ville de ce nom et du Nil. En 1902 le Gouvernement Egyptien s’étant décidé à 
construire un immense musée au Caire même, dans le voisinage de la caserne 
de Qasr el Nil, toutes les antiquités, intéressantes ou non, que contenait le palais 
de Gizeh condamné à la destruction, repassèrent le Nil (cette fois-ci par chemin 
de fer, non par barques remorquées) et revinrent sur la rive droite du fleuve. 
Mais bientôt on dut constater que le nouveau local était encore trop petit : quan- 
tité de pièces intéressantes pour les égyptologues et les archéologues soit par 
les inscriptions quelles portent, soit par leur finesse de travail, n’étaient pas 
complétés et n avaient rien qui puisse attirer l’attention des visiteurs non savants 
ou artistes : on fut donc encore réduit à reléguer dans les sous-sols les pièces 
documentaires sans attrait pour le public, et c’est ce qui arriva pour le bas de 
statue en question dont voici les particularités. 

I. Les inscriptions gravées autour du socle comportent deux textes affrontés 
au milieu de la partie antérieure, se poursuivant sur les côtés et se terminant 
au centre de la partie arriére. 

Le groupe _ ■ t « Prince héritier» est commun aux deux textes; l’un se pour- 
suit A droite par : j -* ^ ^ ~ [T ]= -* 1 "] î [K] 

^ La restitution du nom du personnage que représente ia statue s'impose à cet endroit où un 
éclat de la pierre Ta fait disparaître. 

^ Nous avons ici les deux variantes du nom de Sais mentionnées par Brugsch qui avait omis 
de dire sur quel genre de monument il les avait vues. 

(3) Il est possible que le graveur ait oublié un signe, et qu’on aurait dû avoir ici le terme 
ttpaime d amour v, fréquemment accole aux noms de hauts seigneurs. 


REMARQUES SUR LA STATUE 888 DU CAIRE. 


87 


«Le. gouverneur, chancelier royal, scribe particulier du roi, Hor-sam- 
taui-m-hat, prophète [de Neith] maîtresse de Sais, et d’Horus de Buto à Sais, 
primat du temple de Sais, à la grande canne (1) ; le gouverneur affable (2) , pro- 
phète d’Horus le grand dans les deux terres et les deux royaumes (3) , Hor-sam- 
tauï-m-hâtT). Le texte de gauche est identique à celui auquel il fait pendant sur 


le devant du socle, mais sur le côté gauche il donne j IITIIW'ZI 

"(P ro P hète ) de Neith, maîtresse 


© 


K 


G ( 4)1 


de Saïs, prophète d’Horus de Buto à Sais et de Hathor maîtresse du Champ du 
Soleil à Saïs, prophète de la Grande Vache (5) , maîtresse de Sais.» 


IL Le papyrus soi-disant déroulé en partie sur les genoux du mort comprend 


trois petits textes en colonnes verticales. Au milieu on lit : j 


! 


UTiZ- 





«Le scribe particulier du roi Hor-sam-tauï-m-hât dit : “Tous serviteurs de dieu 
qui entrez dans la demeure du double du seigneur de l’éternité, ayant en mains 
le vase à libations et la cassolette avec du bon encens, dites : “Le roi donne le 
nécessaire (7) au double ® du prince et gouverneur, scribe particulier du roi, 
Hor-sam-tauï-m-hât .” » 

M Voir plus loin, page 90. 

(2) Voir p] us loin, page go. 

Borchardt donne ici deux uræi simples, sans les couronnes du midi et du nord qui sont très 
nettes sur la statue. 

t4î Borchardt marque o 414 : la correction © 411 me paraît s'imposer, bien que le nom de ce 
Champ du Soleil ne figure pas dans le Dictionnaire géographique de M. Gauthier, t. V, p. 55 , où 
sont indiqués plusieurs Champs du Soleil existant dans différentes localités. 

I 5 ) Surnom de la déesse Hathor. 

(6) Borchardt ]* Le nom de cette résine ou encens signifié « florissant, rajeunissante. 

W Sur des milliers de stèles égyptiennes de toutes les époques, sur des statues provenant des 
tombeaux, sur les parois intérieures des mastabas et chapelles sépulcrales ou les piliers qui enca- 
drent leur porte d'entrée, sur des objets funéraires, etc., figure un texte commençant par une 
formule 4 e a À ou 4" A ff ^e r01 a donné une table d’offrandes, suivie du nom des divinités 
à qui cette table a été présentée par le souverain. Le plus souvent, surtout sous l’Ancien Empire, 
Osiris est seul mentionné comme ayant reçu communication de cet acte, mais à la place du roi des 
morts est parfois inscrit un dieu local, et aux basses époques nombreuses sont les divinités énumé- 
rées, surtout si les inscriptions ont été tracées sur des stèles. Les égyptologues connaissent bien la 


88 


G. DARESSY. 


III. Texte de droite (près de la main gauche) : - — 


U 




A <2 

i i i 

A1+ 


ïïi iX e 131 î J 0 '"’ A r - > I , î , 5 r i^T = !lk-^ ,, p our ie double du 

très influent parmi les courtisans, éminent ail Palais, vers qui se tournent tous 
ceux dont le cœur défaille, qui, à Sais, relève les grands qui faiblissent et rend 
la vie aux plébéiens, Hor-sam-tauï-m-hâl. » 

HW'fPTrm 


IV. Texte de gauche (vers la main droite) : j U 


mtt 


T;V * ^ 


0 | MvM ■ 

-w' W A 




5 - y 


V 


(a □ ■III rrpour le double du maître agréable, palmtf 

d’amour, qui transmet les ordres du Maître du Palais. Juste selon le cœur de 
son Seigneur, il lui procure satisfaction chaque jour. Protecteur du misérable 
contre le puissant, sauvant le faible du fort, chassant l’homme vil, repoussant 
son. . . prééminent sur celui qui fait les lois, Hor-sam-tam-m-hât. v Vers la 


table dite d’offrandes, bloc de pierre généralement rectangulaire, quelquefois circulaire, portant, 
gravée ou peinte la formule de consécration Nesut-du-hotep , seule ou accompagnée de l’énumération 
d’un certain nombre d’aliments solides ou liquides : pain, viande, volailles, légumes, eau, vin, 
bière, huile, etc., et de choses diverses : vêtements, parfums, onguents, etc. Si la tombe était vaste 
la table d’offrande était placée à terre, devant la statue du défunt. 

Mais la où les divinités ne sont que dépositaires de ces offrandes destinées aux mânes du proprié- 
taire de la tombe et qui doivent lui être remises sur simple demande ^ «• apparition (ou sortié) à la 
voix?? de ce dernier, non seulement il s’agit des aliments et produits spécialement désignés sur la table 
d’offrande, mais encore de w toutes les bonnes choses dont vit un dieu??, selon la formule rituelle. 
G est que 1 individu reconnu juste après le jugement de ses actions sur la terre, svmbolisé par le 
pèsement de son cœur en présence d’Osiris, est devenu «f brillant 

au ciel, puissant sur terre r , et a légalement ce droit à la paroïfe dans l'Enfer - , c’est-à-dire est reconnu 
admis à recevoir des dieux ce qu’il leur demanderait pour la pérennité de son existence dans l'Ély- 
sée. C’est pourquoi, dans la traduction du passage du texte II, 1. 4, j’ai remplacé dans la formule 
4 * . A m °t hotep cf table d’olîranden par le terme plus large crie nécessaire n. II est curieux que 
malgré ce texte, aucune des inscriptions gravées sur cette statue ne fasse suivre le nom du person- 
nage de la mention Il est à croire que le monument a été fait du vivant du personnage, par 
ordre du roi, qui se serait porté garant devant les divinités de la rectitude des actes de son secré- 
taire et l’aurait ainsi dispensé de sa comparution devant le tribunal d’Osiris. 

(1) Bor. w. P) Bor. V ~ô~' 

(2) Bon. (») Bon. * . 


REMARQUES SUR LA STATUE 888 DU CAIRE. 


89 


fin de la 4 e colonne du texte IV, quelques-uns des signes sont en mauvais état. 

J’avais jusqu’à présent considéré les titres portés par Hor-sam-tauï-m-hât 
comme n’étant que des dénominations locales en rappport avec les fonctions 
remplies par le personnage dans le temple, aussi mon étonnement fut grand 
quand je m’aperçus dernièrement que ces titres se reliaient à un texte faisant 
partie de ceux gravés dans les chambres des pyramides royales de l’Ancien Em- 
pire, et aussi dans les tombes de hauts personnages depuis les époques les plus 
reculées jusqu’à la fin des Pharaons. Je vais reproduire ces passages les uns 
sous les autres, en face du titre saïte qui en semble l’abrégé : 


I. Pyramide d’Ounas à Saqqa- 

- 1 if 

1 

rah, Rec . de trav,, t. III, 
p. 188, 1. 67. 

Tombe de Hor-hotep à Deir el 
Bahari , Mém . M. A. F. C., 
t. II, p. 1 46 , 1. 175. 


Statue de Hor-Sam- 

> TAOÏ-M-HlT : 1 ! Vï© 

Tombeau de Psametik à 


Saqqarah, Rec. de trav., 
t. XVII, p. 19,1. 29. 
Chapelle d’Àméniritis à Médi- 
net Habou, Rec. de trav., 

t. XXIII, p. 9,1. 195. 

1 1 

j 


IL Pyramide d’Ounas, 1 . 67. 


Tombe de Hor-hotep, I. 176. 

P J — 1 ! < 2 * ! t— EH '“ Z'JL \ ! Statüe de Hor-Sam- 

Tombe de Psametik, 1 . 3 0. 

nrVLDÜTXV^: j 11 1 ”- 

Chapelle d Ameniritis , 1 . 1 9 5 . 



W A noter la différence que font les textes funéraires qui placent l’Œil d’Horus à Depou, ou 
Pou ^ et Depou autrement dit à Buto dont les ruines forment deux collines distinctes, ce qui 
a fait donner à l’ensemble le nom de Tell el Far c aïn «la butte aux deux cimes??. La statue de Hor- 
sam-tauï-m-hât transforme cette indication en un titre de Prophète d’Horus de Pou à Saïs, trans- 
férant ainsi dans la ville qui était sous la XVI e dynastie la résidence royale, le centre du culte de 
l’Horus de Bouto. 

i 2 ) Les formules magiques montrent l'Œil d’Horus en paix dans le temple de Neith à Sais; la 
statue note seulement que le personnage qu elle représente est le grand prêtre de ce temple. Il est à 
noter qüe le grand prêtre de Sais est qualifié à Edfou (éd. Ghassinat, 1. 1 , p. 33 1, v )[M' f “ aître 

Mémoires, t. LXVI. 13 


90 


G. DARESSY. 


III. Pyramide d’Ounas, 1 . 68. 



Tombe de Hor-hotep, 1. 1 76. 

«ÎIHUPSTfiriV-l 

f Stàtde de Hor- 

Tombe de Psametik, 1 . 3o. 


) sam-tàdï-m-hât 

Chapelle d’Ameniritis, 1 . 1 q6. 

I 



Le dernier de ces titres est difficile à traduire; sur ces cinq exemples trois ne 
comportent pas de déterminatif après jj^, jj^, ou simplement, 

deux ont un déterminatif, et ils sont différents : ^ et îffj; il semblerait 
donc que des le Moyen Empire le sens de ces mots échappait aux scribes qui 
ne savaient plus comment les écrire. Faut-il transcrire ^jj<^ et traduire 
1 oint», de jj ^ ^ i oindre, parfumer, doit-on comprendre que le per- 
sonnage avait le droit de porter une grande canne ou bâton SV -2 * - 1 comme 
insigne de son rang? Je ne puis résoudre la question; 

Les titres que nous venons d examiner n’épuisent pas la liste de ceux dont 
les prêtres de Neith et d Horus pouvaient être revêtus à Sais : la statue n° 888 


mentionne encore ceux .doux seigneur, et prophète 

d’Horus grand dans le sud et le nord», 

« Pro P hète d e Hathor, maîtresse du Champ du Soleil à Sais, Grande 
Vache, maîtresse de Sais». Les mêmes titres de «Prophète d’Horus grand dans 
le sud et le nord» se retrouvent sur la statue n° 7 i h du Catalogue des statues et 
statuettes du Musée du Caire, dressé par M. Borchardt (I) . 


des deux demeures, et que le texte de la tombe de Hor-hotep, 1. i ? 5, donne aussi .les deux 
demeures de Neith, comme nom du sanctuaire de la déesse. II se peut que la ville ait d’abord eu 
deux temples, a cause de la distance qui séparait la Ville du sud de la ville du nord 

avec un seul grand prêtre pour les deux lieux saints, et que plus ta7d, mais déjà antérieur^eni 
au régné dOunas, le nombre des lieux consacrés à Neith saïte se soit multiplié, tout en restant 
sous 1 obedience du seul Grand prêtre de la déesse locale. 

(» Le rédacteur de ce Catalogue a oublié de mentionner que cette statue de Pa-du-Hor-Resent 
avait déjà été publiée par M. Rouriant dans le Recueil de travaux, t. VIII, p. i5 9 , n“ a8. II est évi- 
dent, d apres les titres du personnage et les noms des divinités invoquées, que ce monument pro- 
vient de Sais, actuellement Sa ei hagar; c’est donc par confusion que M. Borchardt a indiqué que 
cette statue aurait ete aclietee à San ei hagar, qui est Tanis. 


LE RÔLE DES ORACLES 
DANS LA NOMINATION DES ROIS, DES PRÊTRES 

ET DES MAGISTRATS, 

CHEZ LES ISRAÉLITES, LES ÉGYPTIENS ET LES GRECS 

PAR 

ADOLPHE LODS. 

* 

Un texte biblique bien connu raconte ainsi qu’il suit la désignation du pre- 
mier roi national d’Israël, Saül (1) : 

Samuel appela le peuple à se rassembler auprès de Yahvé W à Mispa. Il dit alors aux Israé- 
lites : «Ainsi dit Yahvé le Dieu d’Israël : J’ai ; moi, fait monter Israël d’Égypte et je vous ai 
soustraits au pouvoir de l’Égypte et de tous les royaumes qui vous opprimaient; mais vous, 
aujourd’hui, vous avez rejeté votre Dieu qui vous avait sauvés dans toutes vos calamités et 
toutes vos détresses, et vous avez dit : «Non^ : établis un roi sur nous». Présentez-vous donc 
devant Yahvé par tribus et par clans. » Samuel fit approcher toutes les tribus d'Israël et la tribu 
de Benjamin fut désignée. Il fit alors approcher la tribu de Benjamin par clans : le clan des 
Matrites fut désigné. Ensuite il fit approcher le clan des Matrites homme par homme ^ : Saül, 
fils de Qich , fut désigné. 

On le chercha, mais on ne le trouva pas. On consulta donc de nouveau Yahvé : «Cet 
homme est-il venu icU 5 )?» Yahvé répondit : «Le voici caché du côté des bagages». On courut 
1 y chercher et il se présenta au milieu du peuple. Il dépassait tout le monde de la tête. Sa- 
muel dit à tout le peuple : «Voyez-vous celui que Yahvé a choisi? Il n’a pas son pareil dans 
tout le peuple». Et tout le peuple cria : «Vive le roi!». 

Il est très probable, bien que la chose ne soit pas dite expressément, que dans 
la première au moins des deux scènes dont se compose ce récit, la consultation 

M i Sam. îo, 1 7-26. 

^ C’est-à-dire dans un sanctuaire. 

^ Il faut, avec les versions grecque, syriaque et latine et avec plusieurs manuscrits hébreux, lire 
16 \ Le texte massorétique donne : 16 , «et vous lui avez dit». 

W Cette phrase, qui manque dans l’hébreu, mais figure encore dans la version des Septante, 
doit évidemment être rétablie; cf. Jos. 7, 17-18. 

^ Lire avec le grec : hâba hâlom hâ y îs. Hébreu : «Est-il venu encore un homme ici?» 


1 2 . 


92 


ADOLPHE LODS. 


de Yahvé se fît, selon le narrateur, par une sortç de tirage au sort, sans doute 
par le procédé qu’on appelait ourim et toummim et qu’on employait, par exem- 
ple, pour découvrir un coupable. Un jour le même Saül, soupçonnant qu’une 
faute avait été commise, fit ranger d’un côté la famille royale, de l’autre le reste 
du peuple et dit à Dieu : Si la faute incombe à moi ou à mon fils Jonathan, 
lahvé, Dieu d’Israël, donne ourim. Si elle est à Ion peuple d’Israël, donne toum- 
mimv^K Saül et Jonathan furent désignés. Le roi dit alors : «Jetez [le sort] entre 
moi et Jonathan mon fils». Et celui-ci fut désigné^. 

II est généralement reconnu que le récit qui fait intervenir le sort sacré dans 
la nomination du premier roi d’Israël est extrait d’un écrit systématiquement 
hostile au principe même de la monarchie {3) et qui comprenait en gros les cha- 
pitres 7; 8; 1 0, 1 7 ô-2 5 a; 1 2 et 1 5 du i er livre de Samuel, tandis que, dans le 
reste de sa relation des événements, le rédacteur biblique a utilisé une — ou 
plutôt, selon nous, deux (4) — autres sources, d’après lesquelles la création de 
la royauté fut, au contraire, due à l’initiative bienveillante de Yahvé, qui vou- 
lait, par ce moyen, délivrer son peuple de ses oppresseurs philistins^. 

Les critiques sont à peu près unanimes aussi à reconnaître la source d’où 
a été extraite l’histoire du tirage au sort pour la plus récente et la moins 
sûre (6) . 

i 

Mais la date tardive de la rédaction constitue tout au plus une présomption 
contre l’exactitude du récit qui nous intéresse. H serait, en effet, parfaitement 
concevable qu’un narrateur d’époque relativement basse ait çà et là utilisé et 
incorporé à son exposé des traditions anciennes, voire des traditions reflétant 
fidèlement les faits. 

D’après un historien des Hébreux mort récemment, Louis Desnoyers, c’est le 
cas pour notre épisode. «S’il y a, écrivait-il, dans les récits bibliques sur la fon- 

Le texte, tronqué dans l’hébreu, a été conservé au complet dans la version grecque. 

l2) 1 Sam. 1A, A0-A2. 

(3) Demander un roi, c’est rejeter Yahvé. 

w Les sources des récits du premier livre de Samuel sur l’institution de la royauté (dans Éludes de théolo- 
gie et d’histoire... , Paris, Fischbacher, 1 901), p. y 5 ■y - 2 8 A ; Israël des origines au milieu du rin e siècle, 
Paris, Renaiss. du livre, ig 3 o, p. Aog-Ai 3 . Des vues analogues ont été émises par Duncker, Sei- 
neckb, Reuss, Charles Brüston (1 885 ), H.-P. Smith, Otto Eissfeldt (Die {Composition der Samuelis- 
bücher, Leipzig, Hinrichs, ig 3 i; cf. Israël..., 9 e mille, ig 32 , p. 585 ). 

I 5 ) 1 Sam. g, 16. 

C’est aussi l’avis de M. Dussaud, bien que, dans son analyse des sources, il se sépare de l’opi- 
nion générale, prenant pour critère le mode de désignation du roi et non l’attitude des divers nar- 
rateurs à l’égard du régime monarchique (Les origines cananéennes du sacrifice Israélite, Paris, Leroux, 
1921, p. 267-275); cf. RHR, t. LXXXVI (1922), p. 2A5-2A6. 


LE RÔLE DES ORACLES DANS LA NOMINATION DES ROIS. 


93 


dation de la royauté en Israël une scène qui soit marquée du cachet de la vie 
antique, c’est bien celle de cette assemblée populaire tenue à Miçpâ, pour 
demander un roi à l’oracle des sorts... Dans la démocratie athénienne, par 
exemple... on devait recourir aux sorts, qui manifestaient la volonté des dieux, 
pour la désignation des magistrats annuels (1) . Aussi, loin de rejeter la scène de 
Miçpâ hors de l’histoire..., convient-il d’y reconnaître l’intervention normale 
des deux puissances qui concouraient alors à assurer la vie nationale : le peuple 
et la religion établie » (2) . 

Il est exact que les anciens, et en particulier les Israélites, considéraient le 
recours au sort comme un moyen normal d’obtenir un oracle de la divinité. 
Cette croyance était encore vivante dans le judaïsme postexilique; on lit dans le 
livre des Proverbes^ : 

Dans le pli de la robe on jette le sort, 

mais les arrêts du sort viennent tous de Yahvé. 

Il est incontestable aussi que plusieurs peuples de l'antiquité ont employé ce 
procédé pour la désignation de leurs magistrats. Examinons d’un peu plus près 
comment fonctionnait l’institution quand nous pouvons l’observer d’après des 
documents sûrement historiques, pour voir si nous trouverons des parallèles 
éclairant le récit israélite qui nous occupe et si ces parallèles en confirment ou 
en infirment la vraisemblance. 

Le cas le mieux connu est celui des Athéniens. Ils tiraient au sort les noms 
des membres du Conseil des cinq cents, ainsi que ceux de ses présidents succes- 
sifs, dont chacun ne fonctionnait qu’un jour. C’est ainsi également qu’ils nom- 
maient les juges appelés héliastes et même des magistrats de premier plan, les 
archontes (i> . Les Athéniens, en adoptant ce procédé, avaient-ils obéi à des motifs 
religieux ou à des préoccupations politiques? Les avis des historiens se parta- 
gent : Fustel de Coulanges tenait pour l’explication religieuse (5) ; Alfred Croiset 
inclinait à admettre plutôt une intention égalitaire (6 h II semble bien que les 

W Cf. Fustel de Coulanges, La eité antique, ik e éd., Paris, Hachette, 1893, p. 2i2-2i3. 

^ Histoire du peuple hébreu des Juges à la captivité, t. II, Paris, Picard, 1930, p. 38 - 3 9. 

M 16, 33 , cf. 18, 18. 

t 4 ) Le même procédé de nomination était employé non seulement dans les villes dépendant d’A- 
thènes, comme ÉryLhrées ou Délos, mais dans quantité d'autres cités grecques; cf. Gustave Glotz, 
article Sortitio, dans Daremberg et Saglio, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, Paris, Ha- 
chette, IV, p. i 4 i&-i/u 5 . 

La cité antique, p. 2 i 3 - 2 i 4 . 

W Les démocraties antiques, Paris, Flammarion, 1909, p. 8 i- 83 . 



94 


ADOLPHE LODS. 


deux interprétations aient coexisté à Athènes même, dès l’antiquité. Platon écrit : 
«L homme que le sort a désigné, nous disons qu’il est cher à la divinité et nous 
trouvons juste quil commande. Pour toutes les magistratures qui touchent aux 
choses sacrées, laissant a la divinité le choix de ceux qui lui sont agréables, 
nous nous en remettons au sort»®. Comme le remarque Fustel de Coulanges, 1 
«la cité croyait ainsi recevoir ses magistrats des dieux »®. D’autre part, Aristote 
considéré le tirage au sort comme essentiellement démocratique, parce qu’il 
établit légalité des chances entre tous les citoyens, par opposition à l’élection 
qui est aristocratique Aussi cet emploi du tirage au sort n’a-t-il pris toute 
son extension qu’avec Clisthène, dont les réformes ont le caractère le plus nette- 
ment égalitaire et rationaliste. Ce procédé était tenu pour une nouvelle arme 
dirigée contre les Eupatrides (4) . 

Mais les Athéniens, même les plus férus de ce système, qu’ils le fussent par 
confiance religieuse dans les dieux de la cité ou par goût démocratique pour 
légalité, avaient ete contraints par les nécessités pratiques d’y apporter des 
correctifs importants, peut-être à la suite d'expériences fâcheuses ou simplement 
par le fait d’un certain rationalisme instinctif. Les listes de candidats dressées 
par les diverses tribus ne contenaient pas les noms de tous les citoyens : pour 
y être inscrit, il fallait setre proposé; il n’v avait donc, en fait, sur les rangs que 
des gens assez riches pour supporter les frais plus ou moins lourds qu’entraînait 
l’exercice de la magistrature sollicitée®. De plus, avant d’être admis à entrer en 
fonction, les élus du sort devaient subir une Soxipacria, examen ou enquête qui 
excluait les indignes. D’autre part, les fonctions exigeant une compétence parti- 
culière n’étaient pas attribuées par le sort, mais par un vote (j^poTov/a) de 
l’assemblée. Les stratèges, en particulier, qui avaient à commander l’armée ou 
la flotte, furent toujours élus. L’archonte-polémarque lui-même cessa, en dépit 
de son nom, d’avoir aucune attribution militaire du jour où il fut désigné par 
le sort. On élisait aussi les ambassadeurs et autres chargés de mission ®. 

Il est dès lors bien invraisemblable — en vertu même de l’analogie de la 
constitution athénienne, alléguée par Desnoyers à l’appui de l’historicité du récit 
hébreu, que les Israélites aient jamais nommé leur chef suprême, qui était 
essentiellement chef de guerre, par voie de tirage au sort entre tous les hommes 
de toutes les tribus. 

En general dans 1 antiquité, quand on demandait à la divinité de désigner 

I» Lois, III, p. 690; VI, p. 7 5 9 . — (2) Cité antique, p. 21 3 . — < 3 > Croiset, Les démocraties 
antiques, p. 8i. — M Croiset, ouv. cité, p. 82. — (« Glotz, ouv. cité, p. i4io. — («J Croiset 
ouv. cité, p. 82. 


95 



LE RÔLE DES ORACLES DANS LA NOMINATION DES ROIS. 

son élu par le sort ou par quelque autre oracle, ou bien il s’agissait de fonc- 
tions faciles à remplir par tous — c’était le cas à Athènes pour les magi- 
stratures énumérées ci-dessus, — ou bien on présentait au dieu un nombre 
limité de candidats qualifiés , entre lesquels on le priait de choisir® et d’ordi- 
naire alors il s’agissait de fonctions religieuses , comme le remarque expressément 
Platon 

C’est ainsi qu’en Sicile on pratiquait la règle de l’élection préalable : trois 
noms étaient proposés au dieu, qui désignait l’un d’entre eux®. 

L’Egypte ancienne offre un exemple typique de cette seconde procédure. Une 
inscription funéraire trouvée dans un tombeau situé au-dessus du village de 
Gourna, nous apprend comment un certain Nb-vvnn-f, d’abord premier prophète 
d’Onuris, dieu de This, premier prophète de Hathor, dame de Dendera, et chef 
des prophètes de tous les dieux de son district, devint premier prophète d’Amon. 
L'inscription est illustrée par une scène représentant Ramsès II parlant du bal- 
con de son palais au défunt que suivent des porteurs de plumes. 

II lui dit : «Tu es (désormais) premier prophète d’Amon... Aussi vrai que Ré m’aime et 
que mon père Amon me loue, je lui nommai toute la cour, la bouche (c’est-à-dire le chef) 
suprême des troupes; lui furent nommés également les prophètes des dieux et les grands de 
sa maison (1) , tandis qu’ils se tenaient devant lui. Il ne fut satisfait d’aucun d’entre eux , sauf 
lorsque je lui dis ton nom... Le Seigneur de l’ennéade t’a élu à cause de ta capacité; il t’a 
pris à. cause de ta valeur » W. 

Sur quoi le roi lui remit ses deux anneaux d’or et son sceptre d’or; et la no- 
mination fut annoncée dans tout le pays par des courriers royaux®. 

Ainsi sous Ramsès II, le grand prêtre d’Amon était désigné par un oracle du 
dieu lui-même parmi un certain nombre de dignitaires et de prêtres, qui lui 
étaient soit présentés en personne soit nommés par lé roi. M. K. Sethe, éditeur 
de l’inscription, suppose que l’oracle consistait en un signe de tête fait par la 

Du reste, même lorsqu’il s agissait de fonctions faciles à remplir, le cercle des aspirants était, 
nous l’avons dit, restreint par des considérations de fortune, du moins à Athènes. 

(2) A Athènes il n’y a presque pas d’exemples de prêtres élus : à peu près tous les titulaires des 
magistratures ayant ou ayant eu un caractère religieux étaient désignés par le sort (cf. Glotz, ouv. 
cité, p. i 4 o 9 ). Il en était de même dans beaucoup d’autres cités grecques ( ibid ., p. i4i5). 

Cicérox, Verr., II, 5i. 

1*1 Les prêtres d’Amon. 

! 51 Lignes 5, 8 - 10 , i5-i6 de l’inscription. 

^ Kurt Sethe, Die Berufung eines Hokenprieslers des Amon unter Ramsès II ( Zeitschrift Jür ügyptische 
Sprache und Altertumslcunde , t. XLIV, Leipzig, Hinrichs, 1907-1908, p. 3 o- 35 ). 


96 


4 


ADOLPHE LODS. 


statue d’Amon (1) : les prêtres qui la faisaient bouger étaient sans doute considé- 
rés comme inspirés par le dieu. 

Les Israélites ont employé des procédés analogues pour certaines nominations 
de prêtres. 

N insistons pas sur 1 histoire de la verge d’Aaron^. D’après ce récit, on le sait, 
des murmures s étant elevés contre le privilège sacerdotal accordé aux fils de 
Levi, Moïse ordonna aux chefs des douze tribus de déposer chacun son bâton 
devant Yahve. Lelui dAaron, chef dé Lévi, produisit en une nuit des pousses, 
des fleurs et des amandes. Sous une forme particulièrement merveilleuse, rap- 
pelant les miracles rapportés dans les légendes de saint Joseph et de saint Chris- 
tophe, nous retrouvons ici un procédé de consultation de la divinité bien connu 
chez les Grecs et pratiqué peut-être aussi chez les Sémites adorateurs d’Ado- 
nis^ 4) : celui qui consistait à tirer des présages de la façon dont certaines branches 


verdissaient ou se fanaient. Il y a donc bien ici, comme dans le cas du premier 
prophète d’Amon, désignation de prêtres par un oracle. 

Nous ne ferons pourtant pas état de cette histoire, parce que c’est évidemment 
un récit étiologique récent : il s’agissait d’expliquer pourquoi Yahvé avait choisi 
la tribu — littéralement le bâton — de Lévi (les mots hébreux désignant la 
tribu signifient proprement bâton, verge, à cause du sceptre que portaient 
leurs chefs), pour conférer aux membres de ce groupe le monopole du sacer- 
doce. Or les prêtres Lévites, si grand que fût leur prestige (5) , ne possédaient pas 
encore ce privilège exclusif au temps des Juges, de David ni de Jéroboam I er W. 
Ils n’ont dû le conquérir que vers le vn e siècle et non sans luttes (7) . C’est au plus 
tôt à cette époque qu’a dû se former le récit de la verge fleurie. Il circulait, 
d’ailleurs, d’autres traditions justifiant de façons différentes la préférence accor- 
dée par Yahve aux Levites (8) ou à certaines de leurs familles — Sadoqides ou 
Aaronides (9) . 

Mais, abstraction faite du récit des Nombres, nous possédons divers témoi- 


R) Sethe, ouv. cité, p. 34. 

[2} Nomb. 17, 16-26 (1-11 dans les versions françaises). 

(3) Botticher, Baumkuüus der Hellenen , i 856 , ch. xi. 

^ Ésaïe 17, 10 ss. Cf. Rob. Smith, Lectures on the Reh of the Semites, 3 e éd. (Stanley A. -Cook), 
Londres, Black, 1927, p. 197. 

W Jug. 17, 7-1 3 . 

{6) 17’ 5 ; 1 Sam. 7, 1; 2 Sam. 6, 3 . 10; 8, 18. 26; 1 Rois 12, 3i. 

Dent. 33 , 11. 

Ex. 32 , 25-29; c f- 4 , i&. 
w Nomb. 25 , 10-1 3 ; Ez. 44 , io- 3 i. 

5 | 


97 


LE RÔLE DES ORACLES DANS LA NOMINATION DES ROIS. 

gnages indubitablement historiques, d’où il appert que les Juifs, encore à l’épo- 
que postérieure à l’exil, admettaient le recours au sort pour l’attribution du titre 
de prêtre ou la répartition des dignités ecclésiastiques. 

Au temps de la restauration, deux familles sacerdotales ayant vainement 
cherché les pièces établissant leur généalogie, crie gouverneur leur interdit de 
manger des choses saintes (1) , jusqu’à ce que parût un prêtre à ourim et toum- 
mimv, c’est-à-dire qualifié pour consulter Dieu par le sort sacré (2) . La consul- 
tation eut-elle effectivement lieu plus tard? Peut-être. En tout cas l’une des deux 
familles dont les droits étaient en litige, celle de Haq-qôs, figure au temps du 
rédacteur des Chroniques, c’est-à-dire au 111 e ou au début du 11 e siècle, dans les 
rangs du clergé légitime^. 

Un autre fait non moins typique se produisit pendant la grande insurrection 
des Juifs contre Rome en 67 ap. J.-C. 

Les zélotes, maîtres de Jérusalem, «tentèrent, rapporte Josèphe, de mettre les grands 
prêtres au régime de la désignation par le sort, alors que la succession, comme nous l’avons 
dit, dépendait de la naissance. Ce qui servit de prétexte à cet attentat, ce fut une ancienne 
coutume : ils prétendaient, en effet, qu’autrefois le souverain pontificat se transmettait par 
tirage au sort . . . Ayant mis de côté l’unique tribu des grands prêtres éventuels , appelée 
Enyakim, ils tirèrent au sort le grand prêtre. Celui qui fut désigné. . . fut un certain Phanni, 
fils de Samuel, du bourg d’Apbtbia, qui non seulement n’était pas d’entre les grands prêtres, 
mais était rustre au point de ne pas savoir clairement ce que c’était que le souverain pontifi- 
cat. Ils le traînèrent donc malgré lui de la campagne et l’affublèrent comme un acteur d’un 
masque étranger, lui mettant le costume sacré et lui disant au moment voulu ce qu’il devait 
faire. Pour eux cette impiété était une plaisanterie et un jeu; mais aux autres prêtres qui 
assistaient de loin à cette parodie de la Loi, les larmes venaient aux yeux et ils déploraient 
l’avilissement des honneurs sacrés n W. 

Josephe juge l’événement en aristocrate qu’il est. Il n’est pas évident que les 
zelotes aient voulu se moquer des choses saintes. La règle de succession des 
grands prêtres est loin d’avoir été aussi bien fixée que voudrait le faire croire le 
prêtre-historien : depuis Hérode elle ne consistait guère qu’en une coutume 
limitant de fait - — et encore avec des exceptions — à quelques familles le cercle 

‘ Il faut lire ainsi d après Esdras grec 5 , Ao. L’hébreu a : «des choses très saintes n. 

Esdras 2, 63 ; Néh. 7, 65 (cf. 1 Macc. 4, 46 ). La chose, d'après la rédaction actuelle du 
livre d Esdras, doit s être passée au temps de Zorobabel et de Josué (peu après 538 ); il paraît plus 
probable que la constitution d une communauté juive de race pure n 1 eut lieu que vers l’époque de 
Néhémie ( 445 - 432 ). 

1 Ghron. 24 , io; cf. Esdr. 8, 33 ; Néh. 3 , 4 . Mais ces deux derniers textes visent peut-être 
des faits antérieurs à celui que racontent Esdr. 2, 63 et Néh. 7, 65 . 

• W Guerre juive, IV, 3 , 7-8 (Si 5 3-167). 

Mémoires , t. LXYI. i3 


98 


ADOLPHE LODS. 


dans lequel le chef du pouvoir civil choisissait à son gré le souverain pontife. 
Josèphe reconnaît que les zélotes invoquaient une tradition ancienne. S’agissait- 
il peut-être de la règle qui voulait que, chaque semaine, les diverses fonctions 
sacerdotales fussent réparties par le sort entre les membres de la «classes de 
prêtres qui devait officier dans le Temple pendant les sept jours? En tout cas 
cette règle, attestée par l’évangile de Luc (1, 9) et la Michna (1) , nous offre un 
nouvel exemple du recours au sort dans le judaïsme. Et il s’agit toujours de 
fonctions sacrées attribuées par Dieu à certains hommes choisis dans un cercle 
délimité de personnages qualifiés. 

Il en allait de même chez les premiers chrétiens. D’après un récit du livre 
des Actes, les apôtres, voulant remplacer Judas, le traître, dans le collège des 
douze, demandèrent à Dieu de se prononcer par le sort entre deux disciples qui 
remplissaient l'un et l’autre les conditions requises^. 

En ce qui concerne la dignité royale, au contraire, il n’y a pas un seul cas, 
dans toute l’histoire d’Israël, — en dehors du récit que nous discutons, — où 
elle ait été décernée par voie de tirage au sort. On n’a donc aucun droit de dire, 
comme le faisait Desnoyers, que Samuel, en faisant désigner ainsi le premier 
roi national, ait voulu suivre fries règles » établies ou de parler, comme M. W. 
Caspari, d’un «ordre nationale qu’on aurait respecté dans la circonstance 1 ^. 
La plupart des souverains d’Israël et de Juda ont été choisis parmi les princes 
de la famille régnante par le roi précédent, par un suzerain étranger ou par 
un mouvement populaire; d’autres sont des usurpateurs qui se sont emparés 
du pouvoir par un coup de force ou grâce à l’appui de l’étranger; les autres 
étaient des hommes nouveaux appelés au trône à la suite d’un accord avec leurs 
futurs sujets, gagnés par les qualités dont le prétendant avait fait preuve : tels 
Gédéon, Jephté, David, Jéroboam I er . Ce troisième cas est exactement celui de 
Saül d’après les sources plus anciennes, utilisées dans le livre de Samuel à côté 
du document antimonarchiste : selon l’une, Saül fut établi roi par le peuple à 
la suite de l’exploit par lequel il avait délivré la ville de Jabès (5) ; l’autre, quand 
elle était complète, racontait probablement que Saül «prit la royauté » (b) après 

(1 > Michna, Tamid, spécialement I, î-A ; III, 2-5; IV, 1 -3 ; V, î-J. Cf. E. Schürer, GJV, II 2 , 
p. 22Ü-225, 238-2Ü2. 

|2) Actes i, 23-26. 

' 3) Histoire du peuple hébreu, II, p. 38. 

( 4) Kommentar zum A. T., herausgeg. v. Ernst Sellin, Leipzig, Deichert, t. VII (Samuel), 1926 , 
p. 1 28 . 

< 5) 1 Sam. 1 1 , t — 1 5. 

1 Sam. 1 A, h’j. 


LE RÔLE DES ORACLES DANS LA NOMINATION DES ROIS. 


99 


avoir vaincu les Philistins à Mikmas (l) . Le premier roi national d’Israël a été un 
chef de guerre heureux élevé sur le trône en raison de ses victoires — signe, 
du reste, de la faveur de Yahvé : — cette version des faits a pour elle toutes les 
vraisemblances. 

Alors comment a-t-on été amené à raconter que Saül fut désigné par le sort? 
C’est que cette manière de présenter les choses exprimait sous une forme plus 
catégorique la certitude, — partagée par tous dans l’ancien Israël, — que le 
premier souverain national avait été choisi par Dieu lui-même. L’idée mère de 
notre récit est une conviction religieuse, la même qui a donné naissance aussi à 
la gracieuse histoire qui lui fait pendant dans une des versions parallèles, l’his- 
toire des ânesses perdues et de Ponction secrète de Saül par Samuel (2) . Ce sont, 
au fond, deux variations sur le même thème. Dans l’une et dans l’autre Samuel 
intervient comme interprète de Yahvé; dans l’une et dans l’autre Saül apparaît 
comme un jeune homme timide et modeste, totalement surpris par l’appel 
inattendu de Yahvé : «Ne suis-je pas de Benjamin, la plus petite des tribus 
d’Israël, et mon clan n’est-il pas le plus faible des clans de Benjamin?» objecte- 
t-il au voyant^. Et ici on nous raconte qu’il était, au moment du tirage au sort, 
caché du côté des bagages, sans doute pour montrer qu’il se désintéressait abso- 
lument de l’affaire, convaincu qu’il ne saurait, en tout cas, être l’élu du Seigneur. 

Est-ce le narrateur antiroyaliste lui-même qui a créé ce récit? Ce ne serait 
pas impossible. En dépit de ses opinions politiques, il était convaincu, avec tout 
son peuple, que le souverain d’Israël était Point de Yahvé : si la royauté était 
un mal à ses yeux, la royauté de Pélu de Dieu était pour lui le moindre mal. 
Cependant la fin du récit respire un tel enthousiasme pour la personne de Saül 
qu’il paraît plus probable que l’auteur a ici reproduit, en l’adaptant, une his- 
toire figurant déjà dans quelque relation antérieure, d’inspiration royaliste. Plu- 
sieurs critiques récents, Hugo Gressmann^, M. Caspari (5) , M. Otto EissfeldtJ R) , 
ont essayé de reconstituer cette relation plus ancienne; mais leurs hypothèses 
soulèvent de graves objections. 

En tous cas les créateurs, quels qu’ils soient, de notre récit ont dû s’inspirer, 
d’une part, d’une institution qu’ils pouvaient voir fonctionner en Israël : le sort 


U) x Sam. i 3 , 3 - 5 . 23; îA, 1-1A. i 5 a *. 16-20. 23 a -âA J *. 25-3o. 36 -A 6 . 

W 1 Sam. 9, 1-10, 16. 

^ 1 Sam. 9, 21. 

W Die Schriften des A. T. in Auswahl, II, 1 , p. 35. 

® Komm. z. A. T Sam,, p. il 3 - 1 18. 

Die Komposition dei* Samueïishücker , Leipzig, Hinrichs, 1931, p. 6-1 i, 

i3. 


100 


ADOLPHE LODS. 


sacré, que l’on consultait, par exemple, pour déceler un coupable dans les cas 
particulièrement obscurs pour répartir périodiquement des terres communa- 
les (2) , pour admettre ou exclure des prêtres, pour partager entre eux des fonc- 
tions sacrées. 

D autre part, dans 1 épisode final où Saül est découvert par l’oracle au milieu 
des bagages, épisode imparfaitement fondu dans l’ensemble du récit, le narra- 
teur a peut-etre utilise des réminiscences d’une ou de plusieurs autres histoires 
de nominations royales, soit israelites , soit étrangères. 11 a pu circuler une version 
selon laquelle 1 oracle avait promis la royauté à celui qui dépasserait tout le 
peuple de la tete' 3 l Les Ethiopiens, au dire d’Hérodote «estiment que celui 
qui est le plus grand d entre eux et dont la force et le courage répondent à la 
belle taille, est le plus digne de la couronne et le choisissent pour être leur 
roi». Et le même historien dit de Xerxès( 5) : «De tant de myriades d’hommes, 
il n’y en avait aucun qui, par la beauté et la haute taille, fût plus digne que 
Xerxès de posséder cette puissance». 

On pourrait supposer aussi, avec Hugo Gressinann, qu’une ancienne tradition 
parlait dun roi Saül ou un autre — qui aurait été désigné par un procédé 
employé encore chez certains peuples : «Au Cambodge, quand le roi du feu . 
ou celui de leau meurent, tous les hommes éligibles s’enfuient et se cachent. 

Le peuple se met a leur recherche et nomme roi le premier qu’il découvre^». 

Le résultat de cette sorte de partie de cache-cache passe pour le verdict de la 
divinité. 

11 est naturel qu un evenement aussi gros de conséquences que la transforma- 
tion du régime politique de la nation ait mis en branle les imaginations et qu’il 
en ait bientôt circulé de nombreuses versions exprimant sous forme plastique 
les enthousiasmes ou les regrets, les espoirs ou les défiances que suscitait l’insti- 
tution nouvelle. 


W Josué 7; 1 Sam. \h, 37-46. 

Michée 2, 5 ; Ps. 16, 5 ; cf. Prov. 1, i 4 ; Jér. 37, 12. D’après Jos. et.Jug. 1, 3, cest 
qu’on avait autrefois partagé le pays de Canaan entre les tribus Israélites. 

Comme le suppose M. Eissfeldt, ouv. cité , p. 7. 

W III, 20. 

VII, 187; cf. Dhorme, Les livres de Samuel, Paris, Gabajfla, 1910, p. 90. 

(6) Die Schriften des A. T. . . . , II, i, p. 35 , avec référence à sir James Fbazer, ne Golden 
- 2 e éd., I, p. i 64 , 166 et kArch.f. Rel.-Wiss., XI, p. 10. 



THE PORTRAITS OF RANÜFER 

• (with one plate) 

BY 

R. ENGELBACH. 

The two life-sized statues of the High Priest Ranüfer (1) of the V th dynasty, in 
thé Cairo Muséum, are among the very few examples of a pair of statues where 
the sculptor has more or less departed from the usual method of representing 
the human features in ancient Egypt (2! — a method termed conventional, soul- 
less, mysterious, spiritual, formai, mechanical and I know not what besides, 
by its admirers and detractors. A fine miniature, based on a study of the 
heads of these two statues, has been published by Mrs Winifred Brunton (3) , 
who has always insisted on there being a close resemblance between the model- 
ling of the two faces, a resemblance which I admit I entirely failed to see. 
M. Jean Capart, indeed, even went so far as to Write : «In spite of a certain 
general resemblance, it is impossible to consider the two statues as portraits 
of the same person». Since the question of the ability on the part of the 
ancient Egyptians to make a «true portrait» has long interested me, I made 
a point of showing this pair of statues to as many artists — both painters and 
sculptors — as I couîd. Nearlv ail were of opinion that the likeness between 
them was of the vaguest. The conditions under which they are exposed in 
the Muséum are not particularly good for settling this point. The light is 
mostly from the top, and the wig of one statue (n° 19 ) throws peculiar shadows 

W Borchàrdt, Statuen und Siaîuetten von Kdnigen und Privatleuten ( Cat . gén. du Musée du Caire), 
n° 3 18 and 19. The end of lhe nose of n° 19 has been restored. I am uncertain if the restora- 
lion is ancient or not. 

^ Another very fine pair are the bust and statue of Mentemhët of the XXV th dynasty. Borchàrdt, 
op. cit n° 647 and Legrain, Statues et Statuettes de rois et de particuliers (Cal. gén. du Musée du Caire), 
n° 42236 . 

Brunton (W. B.), Qreat Ones of Ancient Egypt (Hodder and Stoughton) facing p. 80. 

W Capart, Lectures on Egyptian Art, p. 73. He continues : « One historian of Egyptian Art who 
had neglected to study the question of their origin atlentively did not hesitate to make of them 
two distinct Ranofers, while another maintained that the sculptor had wished to represent his 
model at two different âges. Here is a case in which, if we had but one statue, we should be 
inclined to believe that we possessed the failli fui portrait of Ranofers. 


102 


R. ENGELBAGH. 


on the face, and the stains wliicli hâve replaced, here and there, the original 
colouring also tend to distract the eye from a considération of the modelling 
pure and simple. In the other statue the lighting is different, there being no 
wig to cast shadows; further, clear traces remain of the original painting, the 
cheeks having been painted a crude yellow, perhaps with a second coating of 
red, and the eyeballs and eyehrows black and of the stereotyped shape which 
hardly varied during the whole of the Old Kingdom. 

In order to obtain an idea as to the actual simdanty of the modelling in the 
case of the two heads, I suggested to M. Louis Lauzel, Director of the Mould- 
ing Section in the Muséum, that if casts were made of the two faces and 
compared under exactly the same conditions, the problem of their resemblance 
would be obvious to anyone. He kindly agreed to make the experiment for 
me. The Department already possessed an excellent cast of the head of the 
hewigged statue, which M. Lauzel himself had made some time previously; he 
therefore instructed his chief assistant, Ghâz'i Eff. 'Aly Mursi, whose skiïl we 
hâve long recognised and appreciated, to make a cast of the other. This was 
done without in any way damaging the original and, at my suggestion, he added 
a cast of the wig of statue n° 19 to the head of n° 18. Plate I, figs. 1 to U 
shows the resuit of our experiment, the similarity betwen the two faces being 
most remarkable, and contrary to ail our expectations. If, therefore, an ancient 
Egyptian sculptor could make two heads so exactly alike, it is not unreasonable 
to suppose that he could copy a living head accurately. There is a vast différ- 
ence, however, between modelling a head with the main dimensions correct 
and modelling one whose face expresses the personality of the owner, in other 
words, one whom his friends would readily recognise. I am of opinion that 
the Egyptians, as a whole, never realised that an individuaTs expression — his 
personality, in fact could be expressed in portraiture, though at times, parti- 
cularly during the latter half of the XII th dynasty and during the 'Amarna period , 
the sculplors seem to hâve had mklings that such a feat must somehow be pos- 
sible. Pheir efforts, however, though they do indeed convey personality, are 
rather what we should cal! caricatures than true portraits, in the one case the 
décliné of the dynasty followed by a foreign invasion stopped the development 
of the sculptor s efforts to express the man rather than the type; in the other, 
the collapse of Akhenaten’s heresy had much the same effect. In both cases, 
although the attempts at a new art influenced, to a certain extent, subséquent 
sculpture, the ultimate outcome was that statuary returned in a short time to 
the usual almost complété formality. 


THE PORTRAITS OF RA'NÜFER. 


103 


That the owner of a statue never expected to be able to recognise himself or 
to be recognised is made the more likely by the crude manner in which the 
statues were painted. In the case of Ra'nüfer’s wigless statue, traces of paint 
are clearly visible, it being possible to fix the outlines of the eyehrows and eye- 
balls with certainty. I therefore asked M. Lauzel to instruct one of his staff, 
'Abd El-Kerîm Eff. Hasan Madhat, to paint the cast of one of the heads, by care- 
ful measurement, exactly as it was done when the statue was new. Whatever 
personality may be shown in the white casts is, as can be seen in PI. I, figs. 5 
and 6 , completely obliterated. The statue of the well-known Sheykh el-Balad^ l) 
seems to radiate personality, but in the absence of another portrait of this noble 
we are unable to say whether the expression obtained by the artist was fortuitous 
or not. The eyes are inlaid and appear to hâve corne, so to speak, from stock, 
and the mouth differs very little from those of other Old Kingdom statues. 
Furthermore, if analogv counts for anything, the statue was most probably 
gessoed and painted and when new it must hâve been far less expressive than 
it is now. The most that it would be safe to say regarding the appearance of 
the owner of the statue would be that his front and side ‘silhouettes’ were 
like those of the statue when it was made. 

Statues were not always buried away in some dark serdâb, and had those who 
caused statues to be made for them realised that recognisable faces were pos- 
sible in sculpture, they would surely hâve demanded them and, in time per- 
haps, hâve obtained them. They would at any rate hâve rejected some which 
hâve been found in tombs, where the ridiculous or hideous expressions ob- 
tained by the sculptors transcend the limits of human ugliness. 

In conclusion I wish to express my sineerest thanks to M. Lauzel, Ghâzi Eff. 
'Aly and 'Abd El-Kerîm Eff. Hasan for the great trouble they hâve taken in mak- 
ing and painting the casts, and to Isma'îl Eff. Shehâb for his care in preparing 
the photographs. 


M Borchardt, op. cit n° 34. 



A PROPOS D’UNE STATUE DE LA VU DYNASTIE 

(avec une planche) 

PAR 

GUSTAVE JÉQUIER. 

Parmi les nombreuses branches de 1 e'gyptologie où mon vénéré maître 
Gaston Maspero a pénétré en initiateur, il en est une, celle des sépultures de 
la fin de l’Ancien Empire, dont personne ne s’occupa plus après lui pendant 
plus de quarante ans, jusqu’au moment où les circonstances permirent de re- 
prendre des fouilles qui avaient été seulement ébauchées. 

Autrefois, lors de la découverte, dans les caveaux de quelques pyramides 
royales, de textes funéraires qui apportaient les aperçus les plus inattendus sur 
les idées religieuses, la langue et même l’histoire des Egyptiens à l’aube des 
temps historiques, Maspero qui fut le premier à copier, à publier et à traduire 
ces textes, eut l’intuition qu’il existait dans la région d’autres pyramides où se 
retrouveraient les mêmes formules, permettant de reconstituer celles rendues 
presque incompréhensibles par les lacunes. Cette hypothèse, qui ne devait se 
confirmer que tout récemment, l’amena à entreprendre des fouilles à proximité 
des pyramides des rois de la VI e dynastie, fouilles qui, si elles n’aboutirent pas 
au résultat attendu, amenèrent la découverte des nécropoles de particuliers, 
contemporains de ces rois, avec une série de tombes d’un type très spécial. 

Il y a un demi-siècle, les fouilles ne se pratiquaient pas d’une façon aussi 
méthodique que maintenant. Le budget du Service des Antiquités était très 
modique, et son directeur n’avait auprès de lui qu’un personnel scientifique des 
plus restreints; il était donc obligé de confier les travaux qu’il entreprenait, à 
des subalternes, des reïs entraînés depuis longtemps à fouiller les nécropoles, 
mais incapables du moindre relevé archéologique, et d’aller lui-même de temps 
à autre enregistrer les découvertes. On conçoit que ce système ait pu enrichir le 
Musée de nombreux objets, mais n’ait fourni que des renseignements très insuffi- 
sants sur les monuments qui restaient en place et dont on ne se donnait pas 
la peine d’assurer la conservation; la copie hâtive des inscriptions n’était que 
rarement complétée par un croquis ou un plan sommaire, plus rarement encore 

Mémoires , t. LXVI. a 


106 ' GUSTAVE JÉQUIER. 

par une brève note descriptive et dans les comptes rendus très concis qui 
étaient livrés à la publicité, tous les documents accessoires, tels que le mobilier 
funéraire,, étaient passés sous silence ainsi que les remarques souvent très 
importantes qu’un fouilleur enregistre au cours des travaux. 

Il en fut des travaux de Saqqarah comme des autres fouilles de lepoque, et 
jusqu a ces dernières années il n’était pas possible, d’après les quelques pages et 
les quelques planches qui leur étaient consacrées dans le mémoire intitulé 
«Trois années de fouilles dans les tombeaux de Thèbes et de Memphis de se 
faire une idée tant soit peu claire de toute une catégorie de tombeaux, unique 
dans la série des sépultures égyptiennes. Chargé dès 1926 par le Service des 
Antiquités d’Égypte de l’exploration méthodique d’un secteur de la nécropole 
memphite, j’eus le privilège de pouvoir reprendre le travail de mon ancien 
maître en fouillant dans les environs du Mastabat Faraoun et de la pyramide de 
Pepi II, site où s’étend une partie importante du cimetière des particuliers et 
gens de cour de la fin de la VI e dynastie, et je pus ainsi recueillir une quantité 
suffisante de documents pour donner un tableau d’ensemble du système funé- 
raire pendant cette période de transition. 

La transformation qui s’opère à cette époque dans le domaine de l’architec- 
ture funéraire provient pour une part sans doute d’une situation économique 
devenue très difficile, mais surtout d’une modification dans les coutumes et les 
dogmes funéraires qui déterminent le plan et la disposition des sépultures. 
Si à partir de la IV e dynastie, la stèle fausse-porte, communication idéale entre 
le monde des morts et celui des vivants, s’était enfoncée dans le massif consti- 
tuant la superstructure du tombeau, c’est que le rite de la présentation des 
offrandes prenait une importance toujours plus considérable. Ainsi peu à peu le 
retrait dans la façade était devenu une chambrette, puis une chambre qui s’ac- 
compagna de locaux toujours plus nombreux, tandis que les parois se couvraient 
de représentations par la vertu desquelles l’ensemble de la tombe peut être con- 
sidéré non plus seulement comme la maison où réside le défunt, mais comme 
un véritable domaine où il peut séjourner et jouir de tous les biens terrestres, 
comme de son vivant. La théorie de l’offrande aux morts est ainsi poussée à 
T extrême, puisqu’elle comporte, en plus des dons alimentaires et mobiliers 
usuels, la reconstitution de tous les biens qu’un homme peut posséder sur terre, 
mais elle reste conditionnée par la nécessité d’entreteniï* le culte funéraire, qui 
est à la charge de la famille. 

I 1 ) Mémoires de la Mission archéologique française au Caire, I, p. 188-307 et pf. I-IX. 


A PROPOS D’UNE STATUE DE LA VI” DYNASTIE. 107 

Au début de la VI e dynastie, ce système atteint son développement le plus 
complet, avec les grands tombeaux voisins de la pyramide de Teti, puis brus- 
quement tout change, le luxe des sépultures des grands seigneurs fait place 
à la plus grande simplicité; le monument de pierre disparait, aves ses cham- 
bres et sa décoration , et en son lieu s’élève une bâtisse en briques aux locaux 
cultuels réduits à leur plus simple expression. Tout 1 intérêt se concentre dès 
lors sur le caveau, très modeste d’ailleurs, mais qui s’orne de représentations 
d’offrandes alimentaires et mobilières. Au lieu de l’opulence de jadis, cest 
partout l’impression de pauvreté qui se dégage, ou tout au moins l’affichage 
d’une situation très modeste, même en ce qui concerne les personnages les 
plus haut placés. 

Pour expliquer ce changement, la première idée qui vient à l’esprit est de 
l’attribuer à la crise politique et sans doute aussi économique qui amena la 
décadence et la chute de l’empire memphite; cette explication contient certai- 
nement une part de vérité, mais elle est trop simpliste pour pouvoir être 
acceptée telle quelle. Les tombes appartenant au cimetière voisin de la pyra- 
mide de Pepi II ne présentent aucune différence essentielle avec celles des 
contemporains de Pepi I et de Merenra, creusées près des pyramides de ces 
deux souverains, et à cette époque tout semble indiquer que la situation du 
pays était encore florissante. Ce n’est donc pas uniquement aux difficultés ma- 
térielles qu’il faut attribuer ce changement profond, celles-ci ne pouvant expli- 
quer la disparition pour ainsi dire complète des scènes de la vie courante ni 
le transfert dans le caveau funéraire de tous les biens mis à la disposition du 
défunt. Nous sommes obligés d’admettre l’existence d’un facteur parallèle, 
mais d’un ordre tout différent, celui de la transformation des croyances et 
coutumes funéraires. 

La constitution des grands domaines dont les revenus étaient affectes au 
service funéraire des hauts personnages avait dû amener une perturbation 
considérable dans l’économie de l’Égypte, la plus grande partie du rende- 
ment du pays allant ainsi à une classe non productive de la population, celle 
des prêtres des morts. Ce seul fait devait nécessairement susciter une réaction 
en faveur du retour à Tétât normal du pays (1) . 

L’histoire ne nous a conservé aucun souvenir d’une crise de cette nature, 
aussi ne pouvons-nous Tadmettre que comme une probabilité dont les 

U) Peut-être les nombreux décrets royaux relatifs à des fondations funéraires, qui appartiennent 
tous à celte époque, doivent-ils être considérés comme des défenses officielles contre la tendance 
nouvelle de bouleverser des institutions centenaires devenues dangereuses pour le pays. 


108 


GUSTAVE JÉQUIER. 


conséquences seules nous apparaissent clairement. Les causes de décadence 
■de l’empire memphite sont si obscures et sans doute aussi si multiples qu’il 
n’y a aucune invraisemblance à considérer l’une d’elles comme appartenant au 
domaine des idées funéraires, préoccupation constante des Égyptiens de tous 
temps. La crise d’ailleurs ne devait être que momentanée puisqu’aux époques 
de prospérité nous voyons reparaître la tradition des tombes à chambres acces- 
sibles au public et décorées des scènes de la vie usuelle. 

Le retour au domaine public ou à la royauté de tous les biens constitués 
en faveur des défunts eut pour conséquence, si notre supposition est juste, la 
disparition, sur les parois des tombes, des tableaux de la vie agricole et do- 
mestique; cette mesure dut amener également la dispersion de toute une 
catégorie d’individus vivant du produit de ces Walcfs, les innombrables prêtres 
funéraires qui, aux mêmes tableaux, sont représentés dans l’exercice de leurs 
fonctions. Effectivement, à partir du milieu de la VI e dynastie, on ne les voit 
plus que très rarement paraître, à côté de la stèle, et encore ce sont alors les 
fds du mort qui jouent le rôle d’officiants, et non des employés étrangers à la 
famille. 

Sauf cet exemple du culte funéraire traditionnel incombant aux fils du 
défunt, il est curieux de constater que dans tous les tombeaux de la fin de la 
VI e dynastie, on ne trouve aucune mention de liens de parenté entre les divers 
personnages, à peine par ci par là une femme est-elle nommée à côté de son 
mari; jamais un homme ne donne le nom de ses parents. Il y a là quelque chose 
de changé dans les habitudes égyptiennes et il semble difficile d’attribuer le 
fait à un simple hasard; faudrait-il plutôt y voir une sorte de désagrégation 
de l’esprit de famille, atteint lui aussi par la crise? 

Le culte funéraire en est donc revenu à sa plus simple expression, celle 
des débuts de l’âge memphite, caractérisé par la stèle avec sa table d’offrandes, 
encore la stèle ne se trouve-t-elle que dans les tombeaux les plus riches. Le 
caveau, par contre, est, au moins chez les grands personnages, décoré de ma- 
nière à donner un minimum de confort au défunt qui, privé désormais de 
ses domaines, est confiné au fond de son tombeau pour l’éternité avec les vic- 
tuailles et le mobilier nécessaires à la survie de son double. Il se trouve ainsi 
sous la protection d’Osiris et d’Ânubis qui sont censés avoir présidé à cette 
installation; parfois en haut, près de la stèle, deux petits obélisques indiquent 
chez le propriétaire du tombeau des préoccupations religieuses moins matériel- 
les, une tentative de se rattacher, comme faisaient les pharapns, aux doctrines 
solaires d’Héliopolis, qui assuraient à l’âme son libre essor vers le ciel. 


A PROPOS D’UNE STATUE DE LA VP DYNASTIE. 


109 


Maspero avait dénommé «tombes en four 55 les sépultures de ce type, et ce 
terme caractérise fort bien l’aspect du fond du puits où s’ouvre une chambre 
sans porte, couverte de dalles de pierre qui sont elles-mêmes surmontées d’une 
voûte de décharge en briques. Isolées, la grande majorité de ces tombes, qui 
,sont celles de pauvres gens, n’ont aucune superstructure; d’autres sont sur- 
montées d’un massif de briques contre lequel s’appuie la stèle; enfin dans 
certains cas, plusieurs sépultures sont groupées sous un mastaba de briques de 
grandes dimensions, réunissant dans une série de chambres indépendantes les 
unes des autres un haut fonctionnaire, sa femme et d’autres personnages qui 
sont sans doute ses enfants et les gens de sa maison. 

Dans toute la nécropole, à part les dalles qui tapissent les caveaux les plus 
soignés, les seuls matériaux employés pour la construction sont les briques 
crues. J’ai relevé cependant jusqu’ici deux exceptions, où la pierre a été utilisée 
à la place de la brique : ce sont les tombeaux de deux vizirs, dont l’un est trop 
détruit pour qu’on puisse en distinguer la disposition intérieure 1 autre, 
découvert tout récemment, est un peu moins bouleversé et présente certaines 
particularités intéressantes^, sa forme carrée et sa construction en pierres 
irrégulières assemblées au moyen d’un mortier d’argile rappellant beaucoup les 
pyramides des reines de l’époque, de même aussi le couloir en pente rempla- 
çant le puits qui d’habitude conduit à la chambre funéraire. Celle-ci est dé- 
corée comme celle des autres particuliers de figurations de victuailles et de 
mobilier funéraire, mais est en outre pourvue d’une grande alcôve abritant 
le sarcophage et d’un serdab aux parois nues (3) . 

Le propriétaire du tombeau était le vizir Ama-Merira ■ t ^ ^ ^ ^ 

(var. Ama-Pepi dont le 

nom paraît indiquer qu’il naquit sous le règne de Pepi I er , de sorte que nous 
pouvons émettre la supposition qu’il exerça ses hautes fonctions durant la pre- 
mière moitié du long règne de Pepi II. Ce nom (4) ne se retrouve pas parmi 
ceux des ministres figurés sur les parois du temple funéraire de Pepi II, et 
dont du reste la série est loin d’être complète. 


U) Jéquier, Tombeaux de particuliers contemporains de Pepi II , p. 106-109 (N. V). 

( 2 ) Jéquier dans Annales du Service des Antiquités , XXXIII, p. 8 1 - 83 . 

tf) La même disposition de Tinlérieur avec descenderie, alcôve et serdab ne se retrouve dans la 
nécropoie qu’au tombeau d’Ada (M. III : Tombeaux de particuliers , p. 12-21). 

( a ) On rencontre le même nom à plusieurs reprises dans la nécropole et dans le temple, mais 
avec des titres beaucoup moins élevés, de sorte qu’il s’agit sans doute d’autres personnages. 


110 GUSTAVE JÉQUIER. 

Bien que la coutume de 1 epoque autorise les tombeaux multiples, le plan 
de ce monument montre qu’il était destiné primitivement à un seul occupant. 
Une autre sépulture a cependant été aménagée dans un coin du massif, mais 
en quelque sorte en intruse : un puits carré ménagé dans les matériaux qui 
forment le remplissage du mastaba, descend à peine au-dessous du niveau du 
sol primitif et donne dans une petite chambre revêtue de dalles de calcaire 
décorées de reliefs peu soignés. Cette chambre se trouve également à peu près 
au niveau du sol alors que toutes les tombes des grands personnages ensevelis 
dans ce cimetière sont à une profondeur qui varie entre 6 et îo mètres; ce 
fait seul montre que le petit tombeau est postérieur au mastaba, ou tout au 
moins qu’il a été aménagé au cours de la construction, à un moment où il 
eût été un peu difficile de travailler en sous-sol. 

N’était sa voûte de décharge qui est faite en pierre et non en briques et qui 
constitue ainsi un morceau unique dans l’histoire de l’architecture égyptienne (1) , 
ce tombeau ne présenterait qu’un intérêt très secondaire. Il appartenait cepen- 
dant à un personnage d’un rang au moins aussi élevé qu’Ama-Merira, et qui 

se nommait le prince vizir Hebsed-Neferkara _ ■ t 

(EtmpTŒfCD- D’après son nom, on pourrait supposer que ce ministre 
était né au moment de la célébration de la fête Heb-sed de Pepi II, vers la 
3 o e année de son règne, et d’après la situation relative des deûx tombes, que 
le second vizir était fils du premier. Ceci soit dit à titre d’hypothèse, puisque 
les cartouches royaux entrant dans la composition de noms de particuliers ne 
peuvent être considérés que comme des indications approximatives sur la date 
de ces individus. 

Le mobilier funéraire des deux vizirs a, comme celui de toutes les autres 
tombes de la région, presque complètement disparu, sauf une seule pièce qui 
peut être rangée parmi les meilleurs morceaux de sculpture égyptienne, une 
statue en bois dur en très bon état de conservation. 

Les objets délaissés par les pilleurs de tombes gisent en général dans le 
caveau au milieu des débris et du sable qui s’y est accumulé peu à peu; ce 
n’était pas le cas de la statue en question qui se trouvait couchée sur le dos, 
à plusieurs mètres au-dessus de la chambre funéraire, contre un des murs de 
refend de l’intérieur du mastaba, sur les matériaux employés pour le remplis- 
sage du monument. Il est fort possible que les violateurs l’aient jetée là au 
moment du pillage, mais on peut également supposer que c’était sa place 


U) Voir Annales du Service, XXXIII, p. & 2 . 


A PROPOS D’UNE STATUE DE LA VI* DYNASTIE. ■ 111 

primitive, et que les constructeurs l’avaient cachée dans l’épaisseur de 
la maçonnerie pour mieux assurer sa conservation. Le fait que la statue 
était enveloppée de chiffons de toile plaiderait plutôt en faveur de cette 
dernière hypothèse tandis que la disparition du socle indiquerait un dépla- 
cement. La question de la situation originale de la statue reste donc incer- 
taine. 

Haute de o in. 86, la statue est donc à peu près demi-grandeur naturelle; 
elle est en bois dur, parfaitement conservée sauf deux fentes longitudinales peu 
profondes au milieu du corps et sur le bras gauche et représente un homme 
debout, vêtu de la longue jupe empesée. En plusieurs places, tant sur le 
corps même que sur le vêtement , on remarque des traces de la peinture rouge 
qui paraît avoir primitivement recouvert toute la statue. 

Le personnage représenté a l’allure noble et distinguée des grands seigneurs 
de l’Ancien Empire, le torse bien droit, la tête haute, mais il ne porte pas les in- 
signes habituels des dignitaires, la canne et le sceptre; il est donc figuré en cos- 
tume d’intérieur, non en tenue de sortie, ce que confirme l’absence de coiffure. 

La tête, petite par rapport au corps, n’a pas un caractère personnel bien 
défini et pourrait ainsi n’être pas un portrait; elle reproduit le type courant 
de l’Egyptien de l’Ancien Empire plutôt que celui d’un individu, mais la per- 
fection du travail ne permet pas de la considérer comme un de ces objets 
fabriqués en série et sur lesquels l’acheteur ne faisait qu’inscrire son nom 
sans s’inquiéter du manque de ressemblance. 

La courbe du crâne rasé, fortement accentué en arrière, est d’une très belle 
venue; la figure, pleine et arrondie, a un aspect juvénile, les arcades sour- 
cilières font une légère saillie, recouvrant des yeux très grands, a fleur de 
tête. Le nez charnu est presque droit, la bouche souriante avec des lèvres 
nettement dégagées. Les oreilles sont bien plantées, mais un peu schéma- 
tiques. 

Le torse est d’un modelé remarquable, avec la poitrine très pleine, le ven- 
tre légèrement en saillie malgré la forte cambrure des lianes. Les bras sont 
traités de façon beaucoup plus sommaire; ils pendent des deux côtés du corps, 
presque sans indication de muscles, la main gauche posée à plat contre la 
cuisse, la droite tenant dans son poing fermé un coin du tablier. Les pieds 
sont par contre d’un très bon travail; l’extrémité de celui de droite est la seule 
pièce rapportée de la statue, taillée dans un seul bloc. 

- Le vêtement d’une coupe spéciale et le geste du porteur pour le tenir sont 
peu fréquents dans la sculpture égyptienne, mais nous en possédons déjà 


112 ■ GUSTAVE JÉQUIER. 

quelques exemples datant de la VI e dynastie' 1 ) et du début du Moyen Empire 
La jupe très longue, tombant jusqu’au bas des mollets, est taillée de manière 
à former par devant un tablier triangulaire dont un coin est maintenu par le 
porteur, soit en le serrant legerement entre le pouce et les quatre doigts éten- 
dus de la main droite, soit comme ici, en le saisissant à plein poing pour l’appli- 
quer contre la cuisse. Dans notre statue, le sculpteur s est appliqué à reproduire 
fidèlement l’aspect de ce vêtement, comme une pièce de lingerie fraîchement 
repassee dont les plis longitudinaux et transversaux sont indiqués alternative- 
ment, les uns par une rainure peu profonde, les autres par une ligne légèrement 
en relief' 3 ), les plis longitudinaux sont au nombre de trois seulement, les arêtes 
du tablier étant absolument indépendantes de cette mise en plis. Le vêtement 
est fixé à une ceinture étroite, sans ornements, qui est posée sur les hanches et 
dont le nœud est indiqué par une cheville à grosse tête arrondie, fichée par 
devant, au-dessous du nombril. 

Le socle dans lequel s encastrait le tenon formé par le prolongement des 
pieds de la statue a disparu; il devait être comme d’habitude en bois léger et 
porter sur le plat une inscription donnant le nom et les titres du seigneur re- 
présenté. Sa disparition peut être attribuée à la mauvaise qualité du bois, mais 
il faut noter qu il n en restait pas le moindre vestige ni sur le tenon ni dans 
les déblais enveloppant la statue, de sorte qu’on est également en droit de 
supposer une séparation du socle d’avec la statue, lors du pillage de la tombe. 

La perte de cette pièce importante est fâcheuse, puisqu’elle nous enlève la 
possibilité d’identifier l’individu représenté; cependant, comme il n’est guère 
possible d’admettre que la statue provienne d’un autre tombeau que celui où 
elle a été découverte, nous devons supposer quelle est l’image, réelle ou idéale, 
d’un des deux vizirs dont le corps reposait dans le mastaba, et de préférence 
le puncipal des deux, Ama-Merira, puisque la figure se trouvait à proximité 
de son caveau funéraire. 

111 Jéquier, Tombeaux de particuliers, pl. I et VIII. — Firth-Gukn, Teti pyramid cemeteries, 
pl. XVn. Musée du Caire, n° 236. Borchardt, Statuen und Statuetlen (Catal. du Caire) I, p. i54, 
P 1 - 4 9- 

,2) Chassinat-P alanque , Fouilles dans la nécropole d’Assiout, pl. VI, VII, XI, XII. 

(3) Une indication des plis presque identique se retrouve sur la statue de Niânkh-Pepi , de Meir, 
citée plus haut (Borchardt, Statuen . . . I, pl. 4g). 


ZUR 


VORGESCHICHTE DER HERZSKARABÂEN 

VON 

KURT SETHE. 


Unter den vielen grossen Verdiensten, die sich Gaston Maspero um die Àgypt- 
ologie ervvorben hat, ist nicht das Kleinste, vielmehr unzweifeihaft eines der 
grôssten, dass er die Pyramidentexte so schnell in verhâltnismâssig zuverlâssiger 
Borm verôffentlicht und mit einer Übersetzung versehen hat, die, wenn auch 
oft nur eine géniale Ahnung des Sinnes der schvvierigen Texte bietend, dennocli 
eine ganz grossartige Leistung, zumal für ihre Zeit, darstellt. So ist es denn 
wohl nicht unangebracht, in einer Sammlung von Arbeiten, durch die das An- 
denken des grossen Gelehrten geehrt werden soll, eine Stelle aus jenen Texten, 
die er uns erscblossen hat, zu betrachten, die von weitgehender Bedeutung sein 
dürfte, da sie, wenn nicht ailes trügt, auf eine der merkwürdigsten Sitten der 
alten Âgypter neues Licht zu vverfen scheint. 


1 . 

Es handelt sich um die Eingangssâtze zu dem Spruch 5 i 2 (P. 36q-3yo, 
N. 1 1 â 5/6), die in meiner Ausgabe die Nr. 1162 a-c tragen. Sie stellen gegen- 
über dem übrigen Bestand dieses Spruches, der augenscheinlich dem Sohne 
des Verstorbenen in den Mund gelegt ist und von diesem überall als rrmein 
Va ter » redete, einen selbstândigen, in sich abgeschlossenen kleinen Text dar, 
der sich von dem Übrigen schon dadurch âusserlich deutlich abhebt, dass in 
ibm von dem Toten in 3. Person geredet ist, wâhrend dieser in dem übrigen 
Teil des Spruches durchweg in 2. Person angeredet ist. Nach der ursprüngli- 
chen Fassung der P. Pyramide, die spâter durch sinnlose Abânderung der 1 . 
Person in die 3te bezw. in den Namen des toten Kônigs verdorben ist, lautet er 

Mémoires, t. LXYI. * i 5 


114 


KURT SETHE. 


(unter Zufügung der volleren Wortschreibungen der N. Pyramide in Klammern) 
so : 




C A**w*\ / \ 

(®)^ aA“J 


Maspero übersetzte das seiner Zeit so : « On a fait son cœur au père P.-N. 

variante on lui a pratique son emmaillotement et quand il se sort au ciel ou quil 
chemine dans les courants du Lac de Kha (Anubis vient à ta rencontre, 6 P.-N.)». 
Abgesehen von der Verbindung des Textstückes mit dem Folgenden, die eben 
wegen des Wechsels der Person unmôglicb ist, und dem on des Anfangs ist in 
dieser Übersetzung nur die Wiedergabe der Worte kj-j sdj-j n-f hik-f, bei der 

Maspero die Formel der spâteren religiôsen Texte vorgeschwebt hat, 

zu beanstanden. Gerade diese Worte sind es aber, die richtig verstanden der 
ganzen Stelle erst ihren Sinn und Wert geben. 

Speleers ( Les textes des Pyramides, S. 77) übersetzte spâter die Stelle so : 
ff Son pere lui a fait son cœur; un autre lui a enlevé son corps [quand) il montrait) au 

ciel» usw. Hier ist die unrichtige Umgestaltung des ^ «mein Vater» in ^ 
k _ "sein Vater» bei P., durch die aus dem Toten selbst sein Vater gemacht 
ist, als richtig angenommen, das erste n-f durch lui übersetzt, was wie das Ganze 
keinen Sinn giebt, und kk-f ist irrig mit k-t «Leichnam» verwechselt. 

Ich môchte nun rneinerseits fur die Stelle folgende Übersetzung vorscblagen, 
die im Einzelnen unten kurz begründet werden soll : « Gemacht hat sich mein 
Vater sein Herz, naclidern das andere ihm herausgenommen ist, da es sich wider- 
sàtzhch zeigte dagegen, als er hmaufstieg zum Himmel, damit er durch die Fluten 
des Gewundenen Wasscrlaufes wate». Hier handelt es sich uni die Beschaffung 
eines Ersatzes fur das Herz des Toten, das ihm ohne Zweifel bei der Balsa- 
mierung ebenso wie die anderen Eingeweide herausgenommen worden ist, und 
um eine àtiologische Erklârung für diese Sitte : das Herz soll sich geweigert 
haben, mit dem Toten zum Himmel zu geben. 

Es ist klar, dass wir hier ein sehr altes und wichtiges Zeugnis für die beson- 
dere Behandlung des Herzens bei der Leichenbesorgung vor uns haben, wie x 
sie sich spâter in den sogenannten ? Herzskarabâen » manifestiert. Bevor wir 


4 




^ Va r. bei N. : 




VORGESGHICHTE DER HERZSKARABÂEN. 


115 


aber auf diese Frage eingehen, wird es sich empfehlen, zunàchst eine Recht- 
fertigung für die eben vorgeschlagene Übersetzung und eine Erlâuterung des 
Sinnes der Worte zu geben. 


1. 

a. Der Ausdruck «sein Herz machen» bedeutet in der Sprache der Pyr. 
Texte «ihm ein Herz mâchent, indem anstelle des von uns zu erwartenden 
Dativs ein Genitiv resp. Possessivpronomen gebraucht wird. Vgl. «sie macht 
meine guten Wege» für «mir gute Wege» Pyr. ii53a (vgl. Urk. I 100,10) 
«er macht den Platz des P.» für «er macht dem P. einen Platz» 890a, «du 
machst deinen Aufenthalt» für «dir einen Aufenthalt» 11 65 b, «gemacht ist 
dein gutes Brot in Buto» für «gemacht ist dir gutes Brot» 260 c, «sie macht 
deinen Lebensunterhalt» für «dir Lebensunterhalt» i3ie, «gewachsen sind 
seine Flügel als Falke» für «ihm sind Flügel gewachsen » 2Ôo c usw. An un- 
serer Stelle ist diesen Beispielen gegenüber unregelinâssig, dass das Subjekt des 
Satzes mit dem ideellen, durch ein Possessivsufïix auszudrückenden Dativ iden- 
tisch, dieser also ein Retlexivpronomen («sich», «für sich ) ist, und dass, was 
damit zusammenhângen wird, noch ein richtiger Dativausdruek n-f daneben 

steht. Der Satz bi ^ wird also bedeuten « mein Vater hat sich ein 

«a _ 1 1 JL 

/ TTTTTTT \ I I 

Herz gemacht» d. h. « angeschafft » resp. «machen lassen». Dieser Gebrauch 
von « machen » wie anderer Thâtigkeitsverben im Sinne von « machen » oder 
«thun lassen» durch Andere ist ja in den Kônigsinschriften ganz gewôhnlich, 
wenn davon die Rede ist r dass der Kônig dies oder das gethan, einen Tempel 
erbaut, Obelisken errichtet, einen Kanal gegraben usw. habe. Die Variante 
bei N. «ich habe meinem Vater N. (resp. «dem Kônig N.»?) sein Herz gemacht» 

kann gegenüber der alten Fassung bei P. keinen Wert haben, deren ^ neben 

der 1. Person als etwas Unantastbares dasteht. Die Fassung bei N., die dieses 
ihr nicht passende n-f beseitigt hat, wollte eine Vereinfachung des Schwierigen 
und ist damit von vorn herein gerichtet. 

b. Kj-j «das andere» scil. Herz, nicht «ein anderes». Soja auch oft, wo 
«das eine» und «das andere» sich gegenüber stehen, ohne dass der Begrilf 
«ein» dabei ausgedrückt ist (Wb. V 1 13). 

c. sdj «herausnehmen» ist bekannllich der Terminus technicus für das «Her- 
ausnehmen des Herzens» (Pr?) beim Schlachten der Tiere; und auch im 
Papyrus dOrbiney (8,4) braucht der jüngere Bruder dieses Wort, wo er davon 


116 


KURT SETHE. 


spricht, dass er sich sein Herz herausnehmen werde, uni es auf die Spitze der 
Zeder zu legen. sdj-j ist ein normales Pseudopartizip 3. m. s g. 

d. hik, bei P. altertümlich mit bei N. jünger mit “ (s. m. Verbum I 

S 26i) ( 1) geschrieben, das spâtere ist als eine schlechte Eigenschaft 

des Herzens bekannt aus dem Ausdruck ^ h’k-w-ib für « Übel- 

gesinnte», «Rebellent o. â. In Verbindung mit der Préposition r rrgegen» ist 
es Wb. III 363 auch ohne das Herz in der Bedeutung «feindselig» o.â. aus den 
thebanischen Kônigsgrâbern belegt. An unserer Stelle liegt es als Eigenschafts- 
verbum in der êdtn-J - Form vor in einein temporalen oder kausalen Zustandssatz, 
mit derselben Préposition in ihrer alten Schreibung Diese kann gram- 

matisch nicht gut mit dem, was folgt verbunden werden, wie das in meiner 
Ausgabe irrig angenommen ist, sondera wird adverbiell zu verstehen sein : 

crdagegen», dem gewôlmlichen Gebrauch von «da», «darin», rrdadurch», 
« davon » entsprechend. Ein solcher Gebrauch des ir scheint z. B. auch Pyr. 
327-332 c.in dem der T. -Version vorzuliegen, das kaum etvvas an- 

deres sein kann als rrsage dazu». Bei uns bezieht sich dieses démonstrative 
cfdagegen», wenn auch zu hlk-f gehôrig, doch auf das, was folgt, wie das bei 
Demonstrativausdrücken ja oft der Fall ist. 

e. Der Satz prj-f r-f ir p-l ist, sowolil in 3 . Person wie hier, als auch in der 
1. oder 2. Person, in den Pyr. sehr oft belegt, und zwar, soviel ich sehen kann, 
überall als temporaler Zustandssatz, «wenn er (resp. ich oder du) zum Himmel 
aufsteigt^». So wird es auch hier zu verstehen sein. 

/• Der letzte Satz vom Durchwaten ( rhnj ) des «gewundenen Wasserlaufes » 
(mr-nhl), eines Gewéssers im Osten des Himmels, das der Tote passieren muss, 
um in den Himmel selbst zu gelangen, wird am Besten als Finalsatz oder «und»- 
Satz aufzufassen sein. 


3 . 

\ 

An unserer Stelle aus den Pyramidentexten ist die Herausnahme des Herzens 
aus der Leiche des toten Kônigs und sein Ersatz durch ejn anderes, vermutlich 
aus Stein hergestelltes vorausgesetzt. Das steht im Widerspruch zu dem, was 
Diodor I 9 1 über die Balsamierung der Àgypter in griechiscber Zeit berichtet, 

Vgt. dazu m . fur hdd, Schâfer, Priestergrüber S. il. 

(2) Py- ^78 b. 546 c. 960 a. 1079 a. 1121a. i3o3 J-i325 d. i5iy b. aio 6 b. 


1 




VORGESGHIGHTE DER HERZSKARABÂEN. 117 

dass néinlich Herz und Nieren im Kôrper gelassen wurden, wie auch zu dem, 
was Elliot Smith an der Mehrzahl der von ihm untersuchten Mumien festgestellt 
hat (1) . Er fand, dass das Herz meist in situ noch an die grossen Gefésse ange- 
schlossen geblieben und nur in Ausnahmeféllen aus dem Kôrper entfernt war. 
In Ubereinstimmung damit fand dann Gabdiner^ auch die Angaben der Grab- 
inschriften des Neuen Reiches, in denen der Tote ausdrücklich im Besitz seines 
Herzens, wie er es auf Erden gebabt habe, genannt wird (3) . Auch die Toten- 
buchkapitel 27-29, die nach ihren Titeln den Zweck hatten, zu verbindern, 
dass dem Toten sein Herz in der Unterwelt weggenommen werde, scheinen 
dasselbe vorauszusetzen. 

Andererseits klingen die Titel der Kapitel 26 und 3 o ganz so, als ob das 
Herz des Toten nicht in seinem Kôrper befindlich, sondera von ihm getrennt 
gedacht seii 4) . Der erstere, der z. T. auch bei Kap. 3 o vorkommt, lautet : 
«Spruch um das Herz eines Mannes ihm (wieder) zugeben in der Unterwelt». 
Der eigentliche Titel zu dem Kap. 3 o aber hat gevvôhnlich die zu dem Inhalt 
wie die Faust aufs Auge passende Fassung (auch im LEPsius’schen Totenbuch') 
«Spruch um zu verhindern, dass das Herz eines Mannes von ihm ferngehalten 
werde ( héf-tw — r-f oder m--f) in der Unterwelt». Der letztere Text ist der 
Spruch , der auf den « Herzskarabéen » zu stehen pflegt. Er enthélt bekannt- 
lich eine Beschwôrung des Toten an sein Herz, das er als «mein Herz von mei- 
ner Mutter», also als sein ihm angeborenes, leibliches Herz anredet, es solle 
nicht gegen ihn aufstehen als Zeuge noch ihm entgegentreten (m hsf r-j «tritt 
mir nicht entgegen»)^ beim Totengericht. Diesem Inhalt entspricht nun auch 
die éltere oder jedenfalls bessere Fassung des Spruchtitels ^ 6) , die anstelle des 

(!) Egyplian Mammies S. 1 66. 

M The Tomb of Amenemhet S. 56 . 1 12. 

^ Vgl. auch A. Piànkgff, Le cœur dans les textes égyptiens (Paris 1980), S. 55 ff. 

Man kônnté auch auf Steilen wie Pyr. 828 c binweisen, wo gesagt ist, dass die Himmels- 
gôttin dem Toten sein Herz in seinen Leib bringe, aber diese Stellen slammen aus einer Zeit, die 
Mumifikation noch nicht kannte, und setzen die Leiche als Skelett voraus, wie die vorhergehenden 
Sâtze wsie giebt dir deinen Kopf, sie sammelt dir deine Knochen^ unter Ubergehimg des Fleisches 
klar erkennen lassen. Pyr. 835 ajc ist dieser alte Text der inzwischen aufgekomtnenen Mumifîka- 
tion zuliebe durch Einfügung eines Salzes über die ffGlieder» erweitert. Dabei ist der Satz vom 
Herzen stehen geblieben, ob er nun noch Sinn hatte oder nicht. Er ist dann auch in das Ritual 
fur den Gôtterkult übergegangen (Moret, Rituel du Culte divin , S. 63 ). 

hsf ist dabei merkwürdigerweise oft so geschrieben, als ob s hsf * entgegentreten lassen» ge- 
meint sei. So schon auf dem Skardbàus des Ttj-mé (s. u.). 

Seltsamerweise, wie es scheint, nur in der Hs Aa belegt, die Naville seiner Publikation zu 
Grunde gelegt bat, und bei Nu mit der Schreibung P 4 -a- 


118 


KURT SETHE. 


passivischen hsf-tw k dass ferngehalten werde » das aktivische héf . . . . r-f hat : 
rrSpruch uni zu verhindern, dass das Herz eines Mannes ihrn entgegentrete », 
diesel be Ausdrucksweise wie in dem eben zitierten Satz des Textes. 

Der Gedanke eines Gegensatzes zwischen dem Herzen und seinem Herrn fîn- 
det noch stârkeren Ausdruck in dem weiter folgenden Satze desselben Spruches 
« mach deine Feindseligkeit nicht gegen midi vor dem Wa- 

gemeister ». Dieses rk-w ist last identisch mit dem hlk der Pyramidentextstelle. 
Die Parallèle zwischen dem Konflikt zwischen Herz und Mensch beirn Tode, von 
dem diese Stelle zu reden scheint, mit der hier hefürchteten Auflehnung des 
Herzens gegen den Toten in der Unterwelt ist unverkennbar. Und eine solche 
Parallèle dürfte ja auch zwischen dem Ersatz des herausgenommenen Herzens 
der Pyramidentextstelle und der Sitte, der Leiche einen Herzskarabâus mit dem 
Zauberspruch beizugeben, hestehen. Denn dass die Herzskarabâen ein Ersatz 
für das Herz des Toten sein sollten, ob dieses nun der Leiche fehlte oder nicht, 
wie etwa die « Reservekôpfe » in manchen Grâbern des Alten Reiches offenbar 
den Kopf im l’aile des Verlustes ersetzen sollten, das scheint doch nach dem 
Wortlaut des Spruches recht nahe zu liegen. Andernfalls hâtte ja die Reigabe 
des Spruches auf Papyrus im crTotenbuch 75 genügt. Und in der That hat denn 
auch einer der âltesten Herzskarabaen, die wir kennen, auf der Unterseite, die 
wie üblich den Text trâgt, geradezu die Gestalt des Herzens, wie es die Hiéro- 
glyphe darstelltW, und das kommt ja auch spâter noch ôfters vor< 2 >. 

Sehr merkwürdig ist es nun aber, dass die zu dem Totenbuchspruch Kap. 
3 o R gehôrige Gehrauchsanweisung, die sich auch noch in dem von Lepsius 
publizierten Turiner Exemplar aus griechischer Zeit findet, vorschreibt, dass 
der Skarabâus crin das Innere (m hnw) des Herzens » {3) des Toten gelegt werden 
soll (4) , nachdem mit diesem die «Mundôffnung» vollzogen ist. Das steht im 

'* Der von Pktrie, Scarabs and Cyhnders, pl. 47, 1 abgebildete Skarabâus eines ^(fj, der nach 
seinem Nainen in die ietzte Zeit vor dem Beginn des N R oder in diesen seibst gehôren wird. Der 
àlteste Herzskarabâus soll, wie mir Scharff zeigte, der des Kônigs Sbk-m-sl-f im British Muséum 
(Nr. 7876, Hall, Scarabs, London 1929, pi. II 6) sein, der vielleicht etwas âlter sein wird. Etwa 
aus derselben Zeit wird der Text des Totcnbuchkapilels auf dem Sarg der Kônigin Menluholp sein 
(Budgf,, Egyptian Hieralic Papyri I, pi. 47, Zeile i 3 ff); er hat seitsamerweise schon die oben als 
jünger angesprochene Form des Spruchtiteis mit hsf-lw statt des richtigen hsf. 

(2) Z. B. Berlin 10709 (Ausführl. Verz. 2 S. 190). 

131 îh t ville lh ; Jui y a P 1 - Katseshni; Lepsius. — hilj Naville Pf. — Die Schreibungeu von 
hnw Œl _ , oder j — j (Leps.)^ rn (Kats.) verbieten doch wohl an das ^ * — oder — 

zu denken, das in manchen Sârgen des M R die Lage der dem Toten beigegebenen Stücke als (fin 
seiner Greifnàhe» bezeichnet (Lacau, Sarcopli. antêr. au Nouv. Emp. II, S. 36 , 4 8/9, 5 g). 

(4) Nicht tfin die Brust», wie Gardiner übersetzte. 


VORGESGHICHTE DER HERZSKARABAEN. 


119 


Widerspruch mit dem Befund, der für die Herzskarabaen da, wo man sie noch 
in situ vorgefunden hat, beobachtet worden ist. Sie sollen sich da stets aussen 
auf den Binden, in die die Mumie eingewickelt ist, über der Stelle des Herzens 
gefunden haben. Dabei handelt es sich wohl durchweg um Leichen der spâteren 
Zeiten vom Neuen Reich abwârts, d. h. eben der Zeiten, in denen nach Diodor’s 
Zeugnis und nach den Feststellungen von Eluot Smith das Herz nicht von seiner 
Stelle im Kôrper entfernt worden ist, und bei denen die Vorschrift jener Ge- 
brauchsanweisung unmôglich befolgt werden konnte. Mit dieser steht z. T. 
auch die Vignette in Widerspruch, die dem Text in denselben Handschriften 
beigefügt ist und den Skarabâus an einer Halskette hangend darstellt £1 L 

Diese Gehrauchsanweisung setzt ibrerseits eine Behandlung der Leichen 
voraus, wie sie Elliot Smith aus altérer Zeit einmai beobachtet hat, nâmlich 
bei der Prinzessin Senebtisi aus der 12. Dynastie. Da ist das Herz bei der 
Leichenbesorgung herausgenommen und, nachdem es mit Leinen ausgestopft 
war, wieder in den Kôrper zurüekgelegt worden^. Wenn es in diesem Falle 
nicht ein Skarabâus gewesen ist, der «in das Innere des Herzens» gelegt wurde, 
sondera nur Leinenzeug, so kônnte das darauf beruht haben, dass die Sitte der 
Herzskarabâen damais vielleicht noch auf die Kônige beschrânkt war, wie mir 
Scharff treffend bemerkte, zumal es sich bei dem Ersatz des Herzens an der 
Pyramidentextstelle auch um einen Kônig handelte und der âl teste bekannte 
Herzskarabâus ebenfalls einem Kônig, dem oben genannten Sbk-m-sl-f, gehôrte. 

4 . 

Ailes dies zusammengehalten scheint sich für die Behandlung des Herzens 
bei der Leichenbesorgung der Àgypter mit grosser Wahrscheinlichkeit eine 
Entwicklungsgeschichte in allgemeinen Zügen, wie folgt, rekonstruieren zu 
lassen. 

In der Pyramidenzeit wurde nach der Stelle Pyr. 1162, bei den Kônigen 
jedenfalls, das Herz herausgenommen und durch etwas ersetzt, das als ein «an- 
deres Herz» betrachtet wurde. Dieses Ersatzherz hat dann aus irgendwelchen 
religiôsen Gründen die Gestalt eines steinernen Skarabâuskâfers, des Symbols 
des Werdens, angenommen. Dieser wurde mit einem Zauberspruch, der sich 
an das Herz richtete ( Tolb . Kap. 3 o), versehen in das Herz gelegt, das aus der 

(I) So in dem Totenpapyrus des .Tuiya. Das gleiche Bild in Naville’s Pb (I Taf. 43). Pe zeigt 
statt dessen ein Herz an solcber Kette. 

Lythgoe-Mace , The Tomb of Senebtisi , S. 119. 


120 


KURT SETHE. 


Leiche herausgenommen war und nun mit ihm zusammen in den Kôrper zurück- 
gelegt wurde. Als es dann (bei der Yervollkommnung der Balsamierungsme- 
thoden?) Brauch wurde, das Herz unangetastet im Kôrper zu belassen, brachte 
man den einmal herkômmlich gewordenen Herzskarabaus mit dem Zauber- 
spruch aussen auf der Mumie an. Es stand nun auch nichts mehr im Wege, 
ihm eine beliebige Grosse zu geben, da auf die Raumverhâltnisse des menschli- 
chen Herzens keine Rücksicht mehr genommen zu werden brauchte. 

Für das Behammgsvermôgen der âgyptischen Dinge ist es bezeichnend, dass 
die alte Vorschrift, die den Skarabâus in das Herz zu legen gebot, in den Ab- 
scbriften des Zauberspruches, wie sie die Exemplare des « Totenbuches » enthal- 
ten, unbekümmert um diese Yerânderung der aiten Brauche bis in die spâtesten 
Zeiten beibehalten worden ist, gerade wie der alte Text vom Hineinbringen des 
Herzens in den Leib im Ritual des Gôtterkuites immer seinen Platz behaiten 
hat. 


LA CHANSON CHEZ LES ÉGYPTIENS 

PAR 

AUGUSTE ET JULES BAILLET (I) . 


Le chant est naturel à l’homme : par le chant il berce ses travaux, ses dou- 
leurs ou ses plaisirs, il célèbre ses dieux et ses héros. Pas de nation donc qui 
n’ait ses chants. Toute littérature a des hymnes, des odes ou des couplets : la 
littérature égyptienne aussi bien que la grecque ou la romaine. 

Toutefois, parmi ces floraisons littéraires, il faut distinguer deux classes. 

D’abord les chants religieux, ceux qui accompagnent les cérémonies, offran- 
des ou processions : ceux-là ont toute chance de passer à la postérité. Destinés 
à rehausser l’éclat du culte, non seulement on les retient de mémoire, mais on 
les écrit, on les conserve dans les bibliothèques des temples, ou, selon un usage 
particulier à l'Égypte , on les grave sur les murs des temples et des tombeaux, 
ou sur les stèles qü’on y dépose. Ainsi nous sont parvenus bon nombre d’hymnes 
religieux notamment ceux des Pyramides et du Livre des morts. On ne saurait 
douter que la plupart au moins ne fussent chantés. Le chant n’ajoute-t-il pas 
une valeur magique à l’efficacité des paroles? 

En second lieu viennent les chants profanes. Les uns célèbrent des événe- 
ments extraordinaires, comme une victoire remportée par un roi en personne; 
d’autres plus modestement, une fête donnée par un prince, un haut fonction- 
naire; enfin, de petites pièces fugitives égaient, par exemple, un festin. 

A-t-on chanté vraiment l’hymne en l’honneur de Thotmès III? 

Je suis venu : je te donne d’écraser les grands de Phénicie; 

je les jette sous tes pieds, à travers leurs montagnes; 
je donne qu’ils voient ta Majesté telle qu’un maître de splendeur rayonnante 
quand tu brilles à leur face en ma forme! Etc. 

Û) Dans les papiers de mon père, j’ai trouvé une esquisse et des notes sur ce sujet; j’y ai ap- 
porté retouches, liaisons et compléments nécessaires. — J. B. 

( 2 ) Stèle de Karnak, n° 127 au Caire : Mariette, Karnak , pl. 3 a; Sethe, Urkunden , IV, 61 4 - 
618; Birch, Archæologia , XXXVIII, 373 et seq.; Record of the Past, 1873, II, 29-34; De Rouge, 
Revue archéologique , 1861, IV, 196-222 ( Bibhoth . Égypt., XXIV, 120-1 46 ); Maspero, Genre ëpisto - 
laire, 1873, 88-89; Histoire d’Orient, II, 268-270; etc. 

Mémoires, t. LXVI. 




122 


AUGUSTE ET JULES BAILLET. 


Cet hymne est enchâsse dans un discours ou décret d’Ammon. Mais par son 
rythme durement scandé, avec la répétition à chaque verset et demi-verset des 
mots ff je suis venu» et «je donne», il paraît moins un cantique de procession 
dans un temple quun air de marche militaire. En tout cas, il reste comme une 
poesie célébré en son temps et que des rois postérieurs, comme Séti I er ^ n’ont 
pas dédaigné de s’approprier. 

Il en va de même de l’Hymne des Quatre points cardinaux, inspiré du précé- 
dent, en l’honneur d’Aménôthès III et démarqué pour Ramsès III W : 

Je tourne mon visage vers le Sud 
et je fais pour toi des merveilles : 
je fais ranger autour de toi les princes de la vile Ethiopie, 
avec tous leurs tributs sur leurs dos. 

Je tourne mon visage vers le Nord 
et je fais pour toi des merveilles : 
je fais venir à toi les pays extrêmes de l’Asie, 
avec tous leurs tributs sur leurs dos; 
ils se livrent eux-mêmes à toi avec leurs enfants; 

ils accourent pour que tu leur donnes le souffle de vie. Etc. 

Encore peut-on regarder comme des prototypes certains textes du Moyen 
Empire. L’éloge de Sénousrit III, avec son rythme de litanies martelé par des 
répétitions et développé par des énumérations, a tout l’air d’un chant populaire : 

Exultent tes ancêtres, — car tu as agrandi leur héritage! 

Exultent les Egyptiens par ton sabre, — car tu as protégé leurs anciens 
droits. Etc. 

Grand il est, le Maître de son domaine, — car seul il est des millions — et 
ce sont des petits devant lui que les autres hommes. 

Grand il est, le Maître de son domaine, — car il est ce boulevard qui délivre 
le craintif de son ennemi. Etc. 

Il est venu, — il a assemblé les deux pays, — et marié le jonc à l’abeille; 

Il est venu, — il a protégé les deux terres du Midi et du Nord; — il a pacifié 
les deux bandes de l’Est et de l’Ouest. Etc. (3) . 

Volontiers encore je croirais que l’épître d’Amonemapit, où il célèbre en vers 
entree du roi Meneptah en ses bonnes villes, n’était pas destinée seulement à 

^ Ode a Séti I e , Karnak : Champollion, Notice, II, p. g6; Maspero, Genre épistolaire, p. 8g. 

W Ode a Amenôlhes III, Stele Flinders Petrie v°, Karnak : Spikgelberg, Recueil de travaux , XX, 
p. 46-A7. Ode a Ramsès III : Lepsius, Denkmœler, III, 210; Spiegelberg , op. cit., p. 54 . 

(3) Papyrus de Kahoun : Griffith, The Petrie Papyri, I, pl. I-III, p. i-3; Maspero, Rev. Crû., 
1897, p. 208 et seq. (B. Ég., VIII, p. 4 o 6 - 4 io). 


LA CHANSON CHEZ LES ÉGYPTIENS. 


123 




être lue par son correspondant, mais apprise à la hâte et chantée sur le passage 
du souverain parmi les autres acclamations populaires (I) ; 

Voici, lorsqu’on t’apportera cette lettre de paroles cadencées, 
réjouissez-vous, toutes les terres, toutes les générations! 

— tant est bonne la venue que fait le Seigneur vénérable en tout pays 
tant est gracieuse l’arrivée en sa demeure du Roi des deux Égyptes! 

le Seigneur des millions d’années, le Grand en royauté comme Horus, 

Bâ-ni-Râ Méri-Amon, y. s. f. , celui qui guide l’Egypte en joie, 

— le fils du Soleil, l’honneur de tout roi, 

Ménéphtah Hotpouhermâou, v. s. f. , le tout juste. 

En dehors des chants officiels, ne devrait-on pas s’attendre à ne recueillir 
qu’un nombre fort restreint de documents? Des chants de table, des chants d’a- 
mour n’ont plus cette importance qui fait conserver un hymne en l’honneur d’un 
dieu ou d’un roi. Ce qu’aura chanté une génération sera oublié par la suivante. 
La rareté de cette catégorie de chants n’a pas d’autre cause. Mais précisément 
en raison de cette rareté il y a intérêt à les recueillir et à les signaler. 

Des chants d’amour! M. Maspero en a publié une série, les «Chansons récréa- 
tives», conservées parmi les papyrus de Londres et de Turin (2) . Mais c’est un 
Egyptien qui dès l’antiquité s’était plu à composer le recueil. De nouveaux ont 
été découverts et publiés par M. Gardiner (3) . L’auteur ou les auteurs, dira-t-on, 
se targuent moins de paraître des psychologues fins ou profonds que d’assem- 
bler des jeux d’esprit, des allitérations et sans doute des airs populaires. La 
« Chanson des fleurs » s’amuse à des assonnances de ce genre : 

Ô pourpiers de mon frère, mon visage est empourpré... 

Ô marjolaines de mon frère, j’ai pris ma jolie guirlande. . . (4) 

Mais il n’y a pas que cela : la sympathie, le désir, la passion s’expriment 
aussi tantôt avec naïveté, tantôt avec délicatesse, tantôt avec une fougue pleine 
de réalisme. La même chanson invite l’aimé à venir au jardin, 

place délicieuse où me promener, ta main dans ma main , le sein ému , le cœur 

en joie d’aller ensemble : 

c’est une boisson enivrante pour moi qu’entendre ta voix! 

W Pap. Sallier, pl. VIII, 1 . 7 et seq. : Maspero, G. Ep., p. 79. 

(2) Pap. Harris, n° 5 oo et Pap. de Turin : Maspero, Etudes ég., I, 217-259. 

( 3) The Chester Beatty Papyri, n° 1, Oxford, ig 3 i, pl. XXII-XXX. 

Cette traduction par à peu près rend l’allure plus que les mots. Cf. Maspero, Et. Eg., 
p. 253-256. 

16. 


124 


AUGUSTE ET JULES BA1LLET. 


Dans la «Chanson du verger» chaque arbre à son tour invite les amoureux à 
«passer chaque jour dans le bonheur, assis à son ombre»; et, quoi qu’il ad- 
vienne, le petit sycomore promet sa discrétion : 

^disent ^ Sem feimé 6t 116 d * S P ° int Ce <ÏUe Je V ° iS ’ n ° n pluS qUe Ce fl u ’ ils 

Dans une chanson dialoguée, l’amant compare sa belle «à un champ de lotus 
sa mamelle à une boule de parfums»; il est malade d’amour; il voudrait être le 

portier de sa maison pour entendre sa voix, même irritée; de son côté, l’amante 
n est pas insensible : 

Ton amour pénètre en mon sein, comme le vin dans 1 eau. . . 

Tu te presses d’accourir voir ta sœur, comme la cavale qu’aperçoit l’étalon K 

La Belle Oiseleuse, en sa complainte, s’avoue prise ans rets de son Bel Ami- 
la jalousie la torture; l’espoir lui fait oublier la coquetterie et sa chevelure si 
bien aüifee s envole dans sa course <*>. Les „ Paroles des Pleureuses» dans les 
r Demeures de la fete des deux sœurs», qui célèbrent Osiris ressuscitant en Horus 

„ e P our les sœurs», peuvent se rattacher aux chants d’amour, mais 
elles renieraient des détails très crus‘ 4 h 

Des chants de table! On en lit sur les parois des tombeaux, à côté des repré- 
sentations de banquets. Mais une question délicate se pose pour ces chants 
comme pour les scènes de festins elles-mêmes. Les uns et les autres sont-ils 
empruntes a la vie courante ou aux rites funéraires? Figurait-on un banquet de 
limera, lies ou de fete commémorative? ou bien voulait-on donner aux défunts 
par ces peintures le souvenir de leur vie passée ou la promesse d’une vie sem- 
blable en 1 autre inonde? De même ces chants, destinés à des cérémonies funé- 
raires n étaient-, Is point entendus par la suite en d’autres occasions? ou bien, 
crées d abord pour des circonstances joyeuses, n’étaient-ils que répétés aux fu- 
nerai les. Les textes semblent justifier mieux tantôt l’une de ces hypothèses, 
tantôt 1 autre, et par fou, se prêter aux deux. Hérodote (II, 7 8) attribuait à une 
sor e d épicurisme sadique l’intrusion de la pensée et de l’image de la mort en 
certains banquets. Mais, s’il renseigne sur une époque de décadence, on ne peut 
lui demander un témoignage sur des temps de beaucoup antérieurs. 

Maspero, Études eg.,\, p, 217 - 230 . 

(2) Ibid., p. 280-2 4 i . 

<3) Ibid., p. 242-2 5 1 . 

(4) Pap ‘ Bremner > Bntish Muséum : Pleyte, R ec . de trav., III, p. 58-6o. 


LA CHANSON CHEZ LES ÉGYPTIENS. 


125 

Quoi qu’il en soit, scènes et textes dénoncent le goût des Égyptiens pour le 
chant, la musique, la chorégraphie. 

Au reste, ils n’en font pas mystère. Le chant est un des plaisirs qui com- 
posent leur idéal de bonheur. Ainsi, au tombeau de Rekhmarâ, lit-on : 

C’est plaisir de voir ce qui est beau et agréable : la danse (^eèet), le chant 
(&md), les onctions de parfums, les lotions d’essences rafraîchissantes, les 
fleurs de lotus à sentir, les pains, les liquides, le vin, les dattes, toutes 
les choses en présence du double du baron héréditaire, le préfet Rekh- 
marâ h). 

Tel était le programme d’une fête intime et quasi quotidienne que s’offrait 
un riche Egyptien sous le kiosque (sihi) de son jardin de plaisance. Le scribe 
du compte des grains Râzosersneb (XVIII e dyn.) est représenté avec sa femme 
«assis dans leur kiosque, pour se réjouir selon leur habitude quand ils étaient 
sur terre » (2) . Leurs deux filles leur apportent un collier et une cassolette. Elles 
sont suivies d’un orchestre composé d’une harpiste, d’une guitariste, d’une jou- 
euse de double flûte, d’une cithariste, toutes debout, et de trois chanteuses 
assises par terre. C’est ce que le texte appelle deux fois «un bon jour, hrou nofir », 
un jour de vacances, de fête et de bonheur. 

Semblablement le baron Aba, majordome de la reine Nitocris sous Psame- 
tik I er , est figuré sous son kiosque et le texte dit que : 

il voit le bonheur de la réjouissance; il contemple le moment de fête; il voit 
le chant, la danse, 1 onction de parfums de toutes sortes, les jeux du vase 
et de l’échiquier M. 

Devant ce grand personnage est un registre de danseurs et un autre où dé- 
filent derrière le maître de cérémonie cinq chanteuses, six danseuses et deux 
chanteurs. 

On voit par ces exemples que les anciens Égyptiens, pas plus que les mo- 
dernes Orientaux, ne pratiquaient les arts d’agréments par eux-mêmes, mais 
pour en jouir se contentaient de regarder et d’écouter. Ils recouraient aux ser- 
vices de professionnels, hommes et femmes, qui n’étaient pas des esclaves. 

L’Egypte paraît avoir eu, comme notre Moyen-âge des poètes chanteùrs et 

^ Tombe n° 35 à Cheikh Abd-el-Gournah : Virey, Mém. Miss. Caire, V, p. i5g, pl. XL. — Cf. 
la 2 e strophe du Chant du Harpiste de Nofirhotpou. 

(2) Mém. Miss. Caire, V, p. 575 , pl. II. 

W Ibid., V, p. 633, pl. IL 


126 


AUGUSTE ET JULES BAILLET. 


musicien. Ces artistes recevaient une éducation complète et cultivaient à la fois 
plusieurs arts. A, ns, , au tombeau du scribe en chef des soldats Zanonni, dans 

ne scene d offrandes a Amon figure ton musicien qui chante en s’acconiDa 

gnant du théorbe » W. L’union de ia voix a „v 0 n a • * pa ~ 

L mil t , ,, Qe la V01X aux sons des instruments est bien 

marquée dans un passage dune des lettres d'Amoneman à son disciple Pen- 

On t'a appris » chanter pour accompagner la dite, 4 réciter sur le chalu- 
meaa, 4 dire de douces mélodies au son du kinnor, 4 psalmodier sur la 

Ü'umenL! 13 ^ ‘‘T” ^ aïait a PP ris la »>»*îq»e vocale et ins- 

servatoire ^ ^ *“ bel,eS - Ieltres et •« cours d'un Con- 

vères e ofd' de “* Je di S" ile ' et ’ comme d 'a"™n S trou- 

ves „„ d aucuns chantres de paroisse, aimaient trop la bonne chère et le vin 

on en croit la satire contre le poète Harvôthès ( Oudja-Hor ) : 

C'est un gouffre que la gorge de cet homme qui déshonore ses confrères! _ 

Apres ffu il a reconnu qu'il y a du vin, de 1 . viande, il faut qu'il aille 4 

rr ” ,° n ‘ faS ln,ilé ’ - "« convives ,fc ne 

hanter : j ai faim; je ne puis porter la harpe pour chanter, sans aveu bu 
et mangé. Du vin! apportez! Etc. ( 3 ). 

d’Amon Jà Thèbes^ ' 'T"} “ , r&lamer d ’ outres P atrons - Les «Chanteuses 
d Amon a à Thebes (semau n Amon) sortaient de bonnes familles et formaient une 

corporation importante. La plupart étaient filles ou femmes de prêtres d’Amon 

Lcr supérieure, la «Divine adoratrice d'Amon» hérite de certaines prérogatives 

S7s T ,a XXV J' d »™ Stia ’ P a ^ ‘a souveraineté avec les roi 

• , ’ Sans atlendre da te tardive, on voit des reines jouer de la mu 

iûr«ment"‘ sais d7’ °“ ÎT rendre homma S e “ le “ r P^entant un 

instrument, sans déroger. «J a, joué des deux sistres devant ta face 6 Amon a 

.t la princesse Mater,* an dieu, dans le temple de Khons à Karnak<’>. Même il’ 

(J) Scheil, Mém. Miss. Caire, V, p, 596. 

m B J ' S, ' lier D ‘: X '' leMre ' Trad "' li “ de Kt™,.ocr, Re».É s m„ V I|,, p . 3o . 

* {Ba ' Ésw ''’ ™’ p* 3,) - 

»*• ^'”v, pi: ï"n,^ cf : la f (»«■ 

k ™n ,5); ,a reine Kérom “ <l - m ' Snrz fi r;t ( 0 L : 


LA CHANSON CHEZ LES ÉGYPTIENS. 


127 


arrive que le roi, déjà grand-sacrificateur et grand-prêtre ne dédaigne pas le 
bâton de chef d’orchestre. Ainsi que ce soit Hrihor, Nectanébo ou Ptolémée, le 
roi «offre le bâton à son père» le dieu (1 b 

Dès les temps les plus reculés, chant et musique se mêlent à toutes les céré- 
rnonies. 

Des chanteurs ( hosi et kken-n-amt ) paraissent aux funérailles de Izefa, con- 
temporain des Pyramides (2) et la légende, au-dessus de la barque funèbre «En 
paix! en paix! 6 prêtre!» a tout l’air du refrain d’un chant. Au tombeau de De- 
behen () , un chef d orchestre bat la mesure avec ses mains ^ : à sa droite se 
tiennent deux harpistes, a sa gauche des joueuses de flûte de trois espèces. Pa- 
reil orchestre pouvait accompagner des danses muettes (5) , ou des chants, ou bien 
chants et danses. La composition de l’orchestre est très variable. Dans les tom- 
bes d’Imeri et Snozemab, les instrumentistes sont doublés de chanteurs et de 
femmes qui claquent des mains (6) ; dans une autre scène, un seul chanteur et un 
seul harpiste mènent la danse (7 h 

A Thebes de meme les monuments nous montrent musiciens et chanteurs, 
non seulement dans les temples pour les cérémonies du culte divin, mais dans 
les tombes au service des particuliers, soit pour l’office funèbre, soit pour rap- 
peler la vie terrestre. Au tombeau de Ramsès IX, trois instrumentistes se tien- 
nent derrière le prêtre qui fait la libation, un harpiste, un joueur de petite 
flûte et un joueur de guitare qui la râcle avec un petit archet^. Au tombeau du 
lieutenant royal Pennouit, on rencontre deux harpistes (9) . Des musiciens pren- 
nent part aux convois funèbres de Haremhabi< 10 > et de MontouhiMiopschouft 11 ». 

111 Hrihor (L., D., lit, 2 48 a ), Neclanébo à Philæ (L., D., III, 286"), Ptolémée à Edfou (Roche- 
monteix, Edfou, pi. XVIII, elc.) et à Philæ (Bénédite, Philæ, p. 3 o, pl. XI, etc.). 

(2) Saqqarah, n° 22 :L., 2 L,II, 11. 

< 3 > Gizch, n° 90; L., D., Il, 36 . 

W Cela se nommait-il .avoir les mains en chant» dolui m hosu (Chant du Harpiste de Nofirhot- 
pou, pl. II, col. 7). Bénédite (Mém. Miss. Caire, V, p. 607, n. 3) conteste la lecture de ce texte 

! W Tombe de R âsokhemkâ, Gizeh n» 89 (L., D., II, kt) : quatre danseurs exécutent un pas, 
trois danseuses une autre figure. 

(6) Gizeh, n os 16 et 26 : L., D., II, 62 et 74. Les claqueuses sont nommées hosât-akhenna. 

Cf. L.,D., Il, 61 " : treize danseurs, trois chanteuses, 'un harpiste, un flûtiste et le chef d'orchestre. 
Au n» 109 : huit danseurs, deux harpistes, un flûtiste et le chef d'orchestre qui chante. 

(7) L., O., II, 53 . 

< 8) Biban el-Molouk : L., D., III, 2 3 6 . 

(9) Anibé près d’Ibrim : L., D., III, 23 o. 

P 0) Mém. Miss. Caire, Y, pl. V. 

PU Mém. Miss. Caire, V, p. 439 et seq. 


4 


128 


AUGUSTE ET JULES BAILLET. 


Le baron Zanouni était scribe des recrues de Thotmès IV; sa tombe nous fait 
connaître la musique militaire : alors, comme de nos jours, elle se composait 
de trompettes et de tambours qui entraînaient les troupes (1) . 

Le roi heretique, Aménothes IV ou Khounaton, n’a point banni de sa nouvelle 
capitale la musique ni les chants. Dans le tombeau du grand-prêtre Mérirâ pa- 
raissent à plusieurs reprises chanteurs et musiciens < 2 >. Dans celui d’Aï, lieute- 
nant royal et futur roi, une danse très animée s’exécute pendant une fête civile 
où le favori reçoit du roi des colliers honorifiques (3) . 

Si les Égyptiens aimaient à jouir des chants et de la musique sous leurs 
kiosques en fêtes intimes et familiales, ils les faisaient aussi concourir à l’agré- 
ment des banquets d’apparat dont les tombes thébaines nous offrent l’image. Le 
tableau du repas, chez Nakhti, se réduit à quelques personnes avec deux or- 
chestres «. Le prince de Thinis Min a fait peindre son festin en cinq registres; 
on y voit aussi deux orchestres : dans le premier figurent une chanteuse battant 
la mesure, une danseuse tenant des castagnettes et une joueuse de double flûte; 
dans l’autre, trois chanteuses assises et un harpiste assis (5 k 

Mais verrons-nous toujours ces chanteuses sans les entendre? Non. Le préfet 
de Thèbes Rekhmarâ donne un grand dîner tant aux dames qu’aux hommes, 
mais séparément (6) . Musiciens et musiciennes égaient la fête. Dans la salle des 
dames une joueuse de théorbe en pince les cordes avec les doigts. Que chante- 

t-elle? Selon moi, au-dessus de la tête des convives est écrit le premier verset 
du morceau : 

La déesse Maât n’est-elle pas sur sa face 
— si elle désire jouir de l’ivresse ?W. 

c’est-à-dire : «Cette dame (c’est la mère du prince) n’a-t-elle pas bien raison de 
vouloir jouir de l’ivresse?» N’avons-nous pas là l’indication par son début d’une 
chanson à boire faisant pour les dames l’éloge de l’ivresse? Si l’idée nous cho- 
que, les Egyptiennes ne s en scandalisaient pas, car les «Chansons récréatives» 
invitent les amants à s’enivrer® et une autre tombe montre au naturel les effets 

Cheikh Abd el-Gournah, n° io 4 : Scheil, Mém. Miss. Caire, V, p. 600. 

(2) Tell el-Amarna, n” 3 : L., D., III, 96 et 96“. 

(3) Hagi-Kandil, n° 25 : L., D., III, 10A-106. 

‘ 4 > Cheikh Abd el-Gournah , n» 19& : Maspero, Mém. Miss. Caire, V, p. U 8 U. 

(5) Cheikh Abd el-Gournah : Virex, Mém. Miss. Caire, V, p. 36 g. 

Cheikh Abd el-Gournah, n" 35 : Virex, Mém. Miss. Caire, V, p. i-igi, pi, [-XLIX. 

Virex, loc. cit., p. 161, pl. XLI. 11 est impossible qu’une phrase qui commence par l’interrogatif 
an JL ' fest * ce ( I ue? ” exprime un souhait, comme l’indique la traduction de Virey. 

' B) Pap. de Turin, 1. 3 ; Maspero, Études Égyptiennes, I, p. 221 et 228. 


129 


LA CHANSON CHEZ LES ÉGYPTIENS. 

d’un excès de boisson (l) . Deux registres plus loin, l’orchestre se renforce et com- 
prend une harpiste, une guitariste, une cithariste et deux batteuses de mesure. 
Près d’elles on lit des phrases incohérentes : ce sont, comme précédemment, les 
titres ou premières phrases de trois morceaux quelles jouent et chantent (2) : 

Parfums sur le collier de Vérité : 

— Que santé et vie qui s’y trouvent agissent en moi! 

Amon, tu as élevé le ciel et repoussé la terre. 

Le souffle du Nord, qu’il vienne te faire ce que je suis en paix. 

Nous voudrions connaître la suite. Patience! A la table des hommes, comme 
on dirait aujourd’hui (car les convives égyptiens, assis sur des nattes, 11 ’ont 
près d’eux que de petits escabeaux pour poser leurs mets et leurs coupes), trois 
hommes assis entonnent un chant (3) : 

1 . Que le vent du Nord charme ta narine. 

— le souffle qu’aime ton nez! 

Respire les offrandes, dons du roi, 

— parues sur la table du Maître universel. 

Que ton double en soit satisfait, 

— ô préfet, favori d’Amon! 

2. Resplendisse la région des millions d'années! 

— a décrété le Dieu pour toi. 
llabite-la, comblé de ses faveurs, 

— plein de santé, et plein de joie! 

Que ta parole soit vérité : abats tes ennemis; 

— dans ta demeure en terre, à toujours, à jamais! 

3 . Voici pour toi le jour de rassembler les chants; 

— voici pour toi le jour de fête : 

— car c’est celui d’enchanter ton image 
Fiais un jour de fête, ô préfet de Thèbes, 

— de bonne mémoire dans ta cité! 


Tous les touristes à la Vallée des rois ont visité la chambre des Harpistes dans 
la Syringe de Ramsès 111. Mais là les murs sont muets. C’est ailleurs que se 
trouvent les fameux chants des Harpistes. Ils ont été publiés et traduits tant de 

^ Wilkinson, Manners and Customs, I, p. 3 g 2 - 3 g 3 , n os 167 et 168; Erman, Ægypten , 1 , p. 3/17. 
(2) Virey, /oc. cit., pl. XLIL 
M Virey, loc. cit., pl. XLII, p. 162-163. 

(4) C’est-à-dire toi-même représenté par ton double. 

Mémoires , t. LXVI. 


*7 


130 


AUGUSTE ET JULES BAILLET. 


fois que nous n’en reproduirons que quelques couplets pour leur donner, sous 
une nouvelle forme, figure de «paroles cadencées». 

Quel nom leur donnaient les Égyptiens eux-mêmes? Les textes les désignent 
simplement sous le nom de «chants, hosou ». Ainsi dit Nofirhotpou : «Vous vi- 
vants, dont la postérité se souviendra, toutes les fois que vous viendrez pour 
lire ces chants dans les syringes d’un bout à l’autre.. C’est le terme qui annonce 
' le chant du roi Antouf. Mais l’intitulé des deux grands morceaux de Nofirhotpou 
les nomme «Dit du Harpiste, Zod n pa hosim banitvW, et celui d’Antouf fait 
allusion aux «Paroles, mouditou, d’imhotpou et d’Hordidif». 

Ces chants de banquets funéraires ne sont pas absolument rares. Outre ceux 
de Rekhmara déjà cités, on en peut compter plusieurs : 

i° Rosellini en a réuni quelques-uns plus ou moins mutilés (2 >. On y distingue 
le thème général : 

Faites un jour heureux!... Quand vous entrerez dans vos syringes, vous y 
reposerez éternellement, tout du long de chaque jour. 

2 ° Le plus célèbre était celui «de la Demeure du roi Antouf., conservé dans 
le papyrus Harris 5oo et dans la tombe de Patemenab ( 3 ). C’est le prototype de 
tous les autres; il l’est du moins pour nous : car lui-même le harpiste d’Antouf 

se réfère aux «Paroles d’imhotpou et d’Hordidif dont le nombre est considé- 
rable . 

C’est un décret de ce bon chef, — une fatalité parfaite : 
tandis qu’un corps se détruit à passer, — d’autres demeurent, 

— (cela) depuis le temps des ancêtres. 

Les dieux qui furent jadis, — reposent en. leurs tombes, 
les momies et mânes aussi, — ensevelis dans leurs tombes; 
construit-on des demeures, — ils n’ont plus leurs places; 

— qu’est-ce qu’on a fait d’eux? 

O Je traduis «Dit du harpiste, et non «Dit le harpiste., parce que je fais de n la marque du 
génitif et non le n de liaison du sujet au verbe. Il me semble peu logique d’écrire : «Dit le har- 
piste. Il dit.... D’ailleurs on peut remarquer que chez Rekhmara le sujet est introduit par an \ 

ou W et non par n : cf. pl. I, reg. inf.; pl II, reg. sup.; pl. III, col. 4i, 5o, 53, 56; 2 e reg., 
col. 3o ; 3 e reg., col. 24, 47 ; 4 e reg., col. 18 . — A. B. 

< 2 ' Rosellini, Mon. cw., pl. XCIV-XCVI; Osburn, Ancient Egijpt, p. 23g; Maspero, Êl. Ég., I, 162 
l3) Pa P’ Harris 500 v ° : Goodw.n, Tram. o/S. B. A., III, p. 355-38 7 ; Records o/lhe Past, IV, 
p. 117 - 120 ; Maspero, Et. Eg., I, p. 178 - 1 84. - Tombe de Patemenab, aujourd’hui à Leyde : 
Leemans, Catalogue, p. i38-i4o; Monuments, 3 e partie, pl. XII. 

,4) Maspero, Ét. Ég., I, p. 179 . 


LA CHANSON CHEZ LES ÉGYPTIENS. 


131 


Tu es en bonne santé, — ton cœur se révoltera contre les honneurs funèbres : 

suis ton cœur, tant que tu existes! 

Mets des parfums sur ta tête; — pare-toi de fin lin; 

Oins-toi des plus merveilleuses, — parmi les essences de dieu! 

Fais plus encore — que tu ne fis jusqu’à présent! Etc. . . 

3° et lx° Deux courts chants sont mis dans la bouche des filles de Nofirhot- 
pou, en son tombeau de l’Assassif^. Elles accompagnent sur leur guitare de 
pieuses invocations^ : 

Je suis ta fille, l’amour de ton cœur, 
la première qui sois sortie de toi. 

Je prie d abord pour ta santé, la vigueur de fes membres, 

0 Nofirhotpou, en possession de la protection divine, en paix! 

5° et 6° Apres les chants des filles de Nofirhotpou, il y a deux chants de 
harpistes. Lun plus religieux, quoique déjà mêlé de réflexions philosophiques 
et morales, s adresse aux dieux et aux âmes des morts habitant l’autre monde 
où pénètre le défunt (3) : 

O vous tous, momies instruites! ô neuvaine des dieux! 

ô cercueils (littéralement : maîtresses de vie) qui écoutez! 
louez le père divin, lorsqu’il accourt sous forme de momie, 
instruit comme un dieu! Etc. . . 

La grandeur de dessus terre, qu’est-ce? 

1 anéantissement du tombeau, pourquoi? 
il en est ainsi sur la terre d’éternité. 

Le juste qui ne trompe pas, celui qui déteste la révolte, 
il n’a pas à craindre cette terre plus qu’un autre : 
il n’y a point d’ennemi. 

Tous nos ancêtres s’y reposent 

depuis le temps ou notre race exista pour la première fois. Etc. . . 

Le second harpiste s adresse directement au défunt. Mais il l’interpelle comme 
s il était encore vivant; cest en réalité aux vivants qu’il parle par dessus la tête 

111 Dümici ™, Ristoriscke Inschriften, pl. XL ; Brcgscii, Recueil de Monuments , I, pl. XXXVII; Stern, 

A. Z., 1873, p. 58 - 63 , 72-73; Maspero, Ét. Ég., I, p. 162-178; Bébédite, Mém. Miss. Caire, 
V, 48()-54o et six pl. 

( Maspero, Él. Ég., i 63 -i 64 ; Bénédite, Mém. Miss . Caire , V, p. 5 oà- 5 o 5 . 

^ Maspero, Z. c., 1 64-171 ; Bénédite, Z. c ., p. 5 o 5 - 5 io. 

* 7 - 


132 


AUGUSTE ET JULES BAILLET. 


du mort (1) . Sans être irréligieux, l’auteur semble pencher vers un scepticisme 
épicurien et exhorte surtout à bien jouir de la vie. Un refrain joyeux coupe nette- 
ment les couplets mélancoliques. 

t. L’immobilité du Seigneur, — c’est elle, en vérité, le destin excellent : 
les corps naissent et passent, — depuis le temps de Dieu; 

les jeunes générations — arrivent en leur place. 

Râ se lève au malin; — Toumou se couche au pays-de-Manou; 
les mâles engendrent; — les femelles conçoivent; 
tous les nez goûtent l’air — dès le matin de leur naissance; 
jusqu’au moment — où ils sont à leur place. 

Fais un jour heureux, — ô père divin! 

2 . Aie toujours des parfums, — des baumes pour ton nez, 
des guirlandes et des lotus, — pour les épaules et la gorge 
de ta sœur bien aimée, — assise près de toi! 

Qu’il y ait des cbants, — de la musique, devant toi! 

Négligeant tous les maux, — ne songe qu’aux plaisirs, 
tant que vienne ce jour, — d’aborder la terre de l’Amie-du-Silence, 
sans que flanche le cœur, — de ton fils qui vous aime! 

Fais un jour heureux, — ô Nofirhotpou, 
juste de voix, — père divin, — sage aux mains pures! Etc. . . 

Après les chants religieux, les chants royaux, les chants d’amour, les chants 
de repas funéraires ou de banquets profanes, il y a toute une catégorie de chants 
populaires que nous devons dépister : c’est à savoir les chants de travail. 

En Egypte on ne travaille point en silence. Toute corvée, toute besogne com- 
mune est accompagnée de chants qui rythment les gestes. Parmi une équipe 
de travailleurs, le chanteur a autant d’importance que le contremaître. Dans 
son Louxor sous les Pharaons, Legrain a signalé le fait pour l’Egypte contempo- 
raine et recueilli une série de chansons traditionnelles ou improvisées. Il devait 
en être de même dans l’antiquité. 

De pareils chants, fantaisies éphémères, sont-ils donc parvenus jusqu’à nous? 
Pourquoi pas? N’en relevons-nous pas au moins la trace et même des échantil- 
lons? 

Au cours de son étude sur La culture et les bestiaux dans les tableaux de l’ancien 
empire, Maspero nous met sur la voie. A côté de scènes agricoles il lit des ins- 
criptions et parfois n’hésite pas à y reconnaître des chansons, ou du moins des 
couplets, des fragments de chansons. 

Dümicheiv, pl. XL; Stern, p. 58 - 63 ; Lauth, Sitzungsb . der Akad . für kkïss., Munich, 1873, 
577-680; Maspero, Ann . des Et. grecques , 1876, p. 188; Et. Eg., I, 192-197; Bénédite, 5 29-53 1. 


LA CHANSON CHEZ LES ÉGYPTIENS. 133 

Ainsi le berger de Ti chante en se moquant de son camarade qui pioche dans 
la boue tI) : 

Le piocheur est dans Beau parmi les poissons : 
il cause avec le silure; 
il échange des saluts avec l’oxyrrhynque; 
occident! votre piocheur est un piocheur d’occident. 

La mélopée des laboureurs nous paraît bien courte et pourrait n etre qu’une 
apostrophe à ses bœufs, si elle n’est pas un simple refrain d’un chant incomplet. 

Eh! toi, travaille! toi, hue, vaM 2) . 

À la moisson, il n’y a pas de doute : la besogne s’opère en chantant. Des ou- 
vriers nombreux collaborent : donc il faut cadencer le travail. Aussi un musicien 
joue de la flûte; un chanteur frappe dans ses mains. Soliste, contremaître, 
chœur des travailleurs se répondent (3) : 

le soliste : Qui est le gars qui dira en saison : C’est moi qui vous dis à toi 
et aux camarades, tous tant qu’ils sont, que ce sont des bardaches? 

le reïs : Qui est-ce qui dira en saison ce qui convient? 

le soliste : Qui est-ce qui [dira] : Celui qui se conduit comme un gars ardent 
(à la besogne), c’est moi? 

le reïs : Qui de vous dira : Camarades, bon courage! c’est ici l’orge du jour 
(salaire en nature)? 

Dans d’autres tombeaux se lisent des exhortations analogues. Dans l’un, deux 
couplets se répondent : 

Qui est le gars au cœur ardent? 

Dites-vous, camarades : C’est le blé du jour; moissonner, c’est bonne besogne^. 

* 

dans un autre : 

Qui a le cœur ferme et les mains solides 

W Tombe de Ti •: Brugsch, Grœberwelt , ph I, n os 35-36 et Dict. hiérogl. , p. 69; Ermapj, Ægypten, 
p. 5 1 5 ; Maspero, Et. Eg., II, p. 7 3-7 4 ; Hist. d ! Orient, I, 34 o : il faudrait lire sekhti au lieu de beti 
et il s’agirait du mouleur de briques. 

Tombes de Ti, Sokhemônkhptah, Oïrkhouou : Mariette, Mastabas, p. 288; Lepsius, D,, II, 
43 % 106; Maspero, Ét. Ég., II, p. 76-77. 

Tombe de Ti : Dümichen, Resuïiate, I, pl. X, p. i 4 -i 5 ; Brugsch, Grœberwelt, pl. V, n os i 66- 
168; Maspero, op . rit., p. 8 1 -8 3 . 

W Tombe de Sokhemônkhptah : Mariette, Mastabas, p. 288; Maspero, op. rit., p. 8 U. 

Tombe de Nofiriri tnif : Mariette, p. 32 5 ; Maspero, p. 8 h. 


134 


AUGUSTE ET JULES BAILLET. 


Toujours avec accompagnement du flûtiste, on chante ailleurs à l’éloge de la 
maîtresse du champ : 

Sa biere vaut plus que des galettes de dourah ®! 

Gomme nos troupiers accélèrent leur marche en chantant «la goutte à boire 
là-haut», les moissonneurs égyptiens s’encourageaient donc en chantant la po- 
chetée de grains à toucher ou la bière à boire. De même les hommes qui, dans 
une scène de chasse, tirent le filet s’excitent sans doute en chantant aussi : 

Amène ce qui est dedans, car il y a une oie pour toi 

Aptes la moisson, le transport de la récolte. Pendant qu’on charge les ânes, 
on entend chanter encore ces admonitions aux bêtes : 

On lie qui s’échappe au loin ; 

On frappe qui se couche à terre. Va donc! ^ 

Et bientôt, pendant que les bœufs piétineront les gerbes pour en faire jaillir 
les grains de blé, le bouvier, d’une voix traînante, égrènera sa chanson mono- 
tone, pleine de répétitions et d’allitérations (4) : 

Foulez-ez, foulez-ez, ô bœufs! 

Foulez-ez, foulez-ez les pailles! 

Vous mangerez les grains de vos maîtres. 

Ne laissez point s engourdir vos cœurs! (Pas de paresse!) 

Ou bien on donne à boire; ou bien on fouette l*). 

D’autres gens de métiers encore sont fiers de leur travail et le disent ou le 
chantent. Tels les pâtissiers de Rekhmarâ vantent leur ouvrage : 

a 

Certes nous faisons besogne louable! ^ 
u) Tombe de Hotpoukikhouit : Mariette, p. 34 7 ; Maspero, ibid. 

(2) Dümichen, Resultate, I, pl. VIII; Maspero, Recueil de tr., I, p. 58 et B. Ég., VIII, p. 3 q 

< 3 > Tombe de Ti : Dümichen, Resultate, I, pl. X; Brugsch, Gmbenvelt, V, p. , 6 9 ;’m!spero, Ét. 
Eg., p. 89 . 

(4) Tombe de Pahir à EI-Kab, scène de dépiquage : L., D., III, i 0 cd . 

^ (5) Hi ten n ten (sop II) ahu — hi ten n ten, hi ten n ten dehau — r am hau n nèbu ten — m rla urd n 
hau ten- tu khob - tu khu (j’interprète ainsi ^ © f î\). _ Le tableau 1 o d donne en variantes : 

r lravatüez aH < en - • • • vous mangerez vos grains à vous, les grains de vos maîtres,. - A noter le 
jeu des mois : ahu, dehau , hau. 

l6) Tombe de Rekhmarâ : Virey, Mém. Miss. Caire, V, pl. XI, p. 4 7 -48. 


135 


LA CHANSON CHEZ LES ÉGYPTIENS. 

C’est court. La chanson des porteurs de litière, qui accorde leur pas pour 
moins secouer Apa leur bon maître, se développe plus amplement (1) : 

En avant, pour donner la santé! — en avant pour donner la force! 

Grimpez sur le banc de sable! — Transportez Apa! 

Travaillez ferme, par plaisir : 

Elle plaît (la litière) remplie, — plus que si elle était vide. 

Il ne paraît pas douteux que tout travail collectif ait été dans l’antiquité, 
comme aujourd hui, animé par des chants, contenant éloges ou encouragements, 
gaies plaisanteries ou plaintes mélancoliques. Les bateliers du Nil ne devaient 
pas rester plus silencieux que les hâleurs de la barque du Soleil mort aux heu- 
res de nuit. 

Les épîtres des lettrés contiennent des allusions à ces chansons de métiers. 
Un scribe cite textuellement à son disciple la chanson du boulanger, qui chante 
quand il cesse de geindre : 

Le boulanger pétrit, — met les pains au feu; 

Tandis que sa tête est dedans le four, — son fils le retient par les jambes, 
s’il échappe à la main de son fils, — il tombera là dans les flammes®. 

Eux aussi les scribes ont leur refrain corporatif qui condense leurs orgueil- 
leuses prétentions : «Le scribe prime tout — Scbreiber über ailes». En vers ou 
en prose ils aiment à le répéter. 

L’un d’eux, — nommons le, — Douaouf-si-Khrod a recueilli les couplets des 
autres métiers, non pour en tresser un pieux florilège, mais au contraire pour 
s en prévaloir en faveur de sa glorieuse profession. Il parodie; il pousse au noir; 
il verse de l’amertume dans la plaisanterie. Ainsi, ce me semble, est née la Satire 
des métiers Ce ne serait pas une pièce à lire ou à débiter, mais un véritable 
chant, chanson d’école, chanson des étudiants. En tous cas, cette pièce littéraire 
plongerait ses racines dans le fonds populaire. 

(1 > Tombe de Apa, Musée du Caire, n° 1 5 3 6 ; cf. fragment delà tombe n° 1/119 (Mariette, Mas- 
tabas, 38 1 - 384 ) et tombe de Mereruka (A 6 , mur ouest) : Erman, À. Z., 1900 , XXXVIII, p. 64- 
65. 

121 Ajionemapit, Pap. Anastasi II, pi. VIII, I. 3-4. 

* DouAOOF-si-KnROD, Pap. Sailier II, ui-xt; Anastasi VII, 1— vu : Maspero, Genre Épistolaire, 
p. 2 4- 7 5. 



LA 


STÈLE 20.001 DU MUSÉE DU CAIRE 

(avec une planche) 

PAR 

J. VANDIER. 


La stèle que j’étudie a été trouvée à Gébélein, et appartient à la période in- 
termédiaire entre l’Ancien Empire et le Moyen Empire. Aucun doute n’est 
permis à ce sujet, car on y reconnaît, à chaque ligne, les graphies si particu- 
lières à cette époque (I) . La stèle n’est pas datée, mais son style est du début 
de la XI e dynastie. Je crois même qu’une des phrases de l’inscription me per- 
mettra de préciser da date, et c’est ce que j’essaierai de montrer au cours de 
cet article. 

La stèle est en calcaire, et mesure o m. Ay de hauteur sur o m. de lar- 
geur. Elle a été publiée pour la première fois par M. Daressv (2) * * et une deuxième 
fois par MM. Lange et Schàfer^. M. Breasted^ en a donné une traduction, la 
seule qui existe, à ma connaissance. 

Je renvoie, pour la description du monument, à la publication de MM. Lange 
et Schàfer (5) . Enfin, au cours de cet article, je citerai souvent un ouvrage de 
M. Polotsky (6) , et un de ses articles (7) sur une stèle du British Muséum, appar- 
tenant à la même époque, trouvant inutile d’allonger cette étude par des re- 
marques qui ont été si bien formulées par M. Polotsky. 

Je donne, en plus de la photographie, une copie de l’inscription, plus com- 
mode pour la lecture, et permettant de se reporter aisément à la planche. 

(1) Par exemple le déterminatif de Out (1. 1), la lettre d dans dd et nds (1. a, 9, 10), la forme 
du m et du signe km (1, 2 et 7), l’oiseau nh (1. 3 et 5), le signe ks (1. U), le signe si (I. 6), la 
forme du di (1. 7 et 8), de la branche, dans m-ht(i. 7), et du signe mh (1. 10). 

W Recueil de travaux , XIV, 2 1. 

{3) Grab-und Denksteine des Mittleren Reichs , I, p. 1 et îv, pL I. 

^ Ancient Records , I, 45 9. 

Op. cit., I, p. 2. 

Zu den lnschriften der XL Dynastie. 

t7) Journal oj Egyptian Archaeohgy , May 1930, p. 194-199. 

Mémoires , t. LXVI. x g 


138 


J. VANDIER. 


La stele se compose de onze lignes de texte : une ligne horizontale, et dix 
lignes verticales. Les hiéroglyphes sont dirigés de droite a gauche. 

y^(lTli;^PfV-ÎTïUTH,T/PlT^ 

1 îT^Jîi“Tlk«— 

>- nnn I i 
-a nn 1 1 I nnn 

* ^ P^ - n\MW\^An 

VTiC^n 

h 




$ 


© © 


J\ 


Au-dessus de l’homme i^w Au-dessus de la femme 
a Voir sur la photographie, la forme de ce signe. 

b Le jj, sur l’original, semble suspendu à l’oiseau à la manière d’une collerette. 
c En hiératique dans l’original. 
d Le a— i ressemble à un ± i hrp. 

e [T^sJ ?? 

/!*,[*]• 

g Cf. sur la photographie, la forme étrange de ce signe, forme qu’on retrouve sur la stèle 
du B. M. n° 1671, 1. 3. 

/i On aperçoit des fragments des signes que j’ai placés entre crochets, ce qui facilite la res- 
titution. Le nom du fils était peut-être Entre la ligne y et le nom des deux personnages, 

se trouvent quelques signes, disposés en deux colonnes. On aperçoit : 


x? 


m 

iïSvî'S ' ’ïWÈSKptf 


LA STÈLE 20.001 DU CAIRE. 


139 


TRADUCTION. 

j Offrande que donne le roi (et que donne) Anubis, qui est sur sa montagne, 
qui est dans Out, Seigneur de la Nécropole, afin que sorte la voix (de l’officiant) 
pour le pensionné, le trésorier royal, [le compagnon] unique, * [le trésorier] 
du dieu, Iti, il dit : «Je suis un excellent citoyen, qui a amassé une fortune par 
son (propre) bras (1) . 

Je suis un grand pilier ® dans Thèbes (2) , un homme honoré dans Khentit 
(c’est-à-dire dans la Haute-Egypte) (3) . 

J’ai fait vivre J Gébélein, pendant les années de misère, à un moment où 

quatre-cents hommes se trouvaient dans leur (ss!??J, (et pourtant) je 

11 ’ai enlevé ® à aucun homme sa fille, je n’ai enlevé (à aucun homme) son champ 
(lit. : je n’ai pas enlevé la fille d’un homme, je n’ai pas enlevé son champ). 

Je me suis constitué dix troupeaux de chèvres Çnh-t'j, ® des gens étant à la 
garde de chaque troupeau; j’ai formé deux troupeaux de bœufs, un troupeau 
d’ânes, et j’ai réuni (aussi) toute sorte de petit bétail (w-t)^. 

J’ai fait un bateau de 5o (coudées), et un autre ’ bateau de 3o (coudées) (5) . 

J’ai donné du blé de Haute-Égypte à Iouni et à Héfat, après que Gébélein 
eût été sustenté (s'nà-ÿ); à un moment où Thèbes ® [descendait] et remontait le 
courant (pour chercher du blé), je n’ai jamais laissé Gébélein descendre ou 
remonter le courant, (lit. : je n’ai jamais permis que Gébélein descendît ou 
remontât le courant) vers un autre nome (pour chercher du blé). 

J’ai servi 9 (mon) maître, quand il était grand, après avoir servi (mon) maî- 
tre, quand il était petit, et il n’arriva rien (de mal) en cela^. 

J’ai construit une maison, y un champ (?) remplis de toute sorte 

de richesses; et (cependant) les gens disent : «C’est un homme qui s’abstient de 
voler autrui (lit. : (c’est) un exempt de voler autrui)^». 

Y C’est ce qu’a fait pour lui son fils aîné, son aimé I(ti?). 

Au-dessus de l’homme : «Le trésorier du dieu Iti. » 

Au-dessus de la femme : «Sa femme aimée Senet». 

Le sens des quelques signes que j’ai copiés à la note (g) m’échappe. 

(l ) Polotsky, Zu den Inschriflen der XI. Dyn., 5 g a et 73/. 

I 2 ) Ibid., 55 , I, b. 

(3 1 Ibid., p. 71. 

D) Polotsky, J.E.A., loc. cit., B. 7/8, n. 16. 

Ibid., 1 . 7, n. ià. 

(6 ’ Polotsky, Zu den Insckriftén der XI. Dyn., 45. 

l 7) Ibid., 73 d. 

t8. 


140 


J. VANDIER. 


NOTES. 

Ligne à. Il n’y a pas de lacune entre le signe — «- et le groupe mais 

un défaut de la pierre, défaut qui se continue à la ligne suivante, où on lit y 
alors que partout ailleurs, nous avons IV . Le mot ssi est un apax^. M. Daressy 
y a vu le mot (Wb, IV, 273) «faire cesser une douleur»( 21 . On pourrait 

aussi penser au mot (Wb, IV, 275) «rassasier»; mais ces deux 

hypothèses se heurtent a la même difficulté : dans une stèle de la onzième 
dynastie, où la distinction des deux «s» est partout observée, il me paraît invrai- 
semblable qu’une pareille confusion ait pu se glisser. Il est préférable d’admettre 
que nous avons à faire à un mot inconnu par ailleurs, et qui pourrait, avoir le 
sens de «détresse», comme le suppose M. Breasted ( 3) . Le Dictionnaire de Berlin 
cite le mot sans le traduire, et note simplement que l’expression est relative à 
la subsistance^ 1 . 

Lignes 6-7. MM. Lange et Schàfer, et M. Polotsky ont lu : «J’ai fait un bateau 
de 3 o (coudées)». Or il y a, comme il est facile de le vérifier sur la photogra- 
phie : « 5 o (coudées)». D’ailleurs, si les deux bateaux avaient eu la même taille, 
il eût été plus logique de dire : «J’ai fait deux bateaux de 3 o coudées 

Ligne 7. louni et Héfat. — Pour M. Breasted, il s’agit d’Esneh et de Tu- 
phium, qui sont situés respectivement au Sud et au Nord de Gébélein (6) . Pour 
M. Polotsky, il s’agit d’Hermonthis et d’Asphynis, qui sont situés respectivement 
au Nord et au Sud de Gébélein. Il semble, en tout cas, que louni doive être au 
Nord de Gébélein, et Héfat, au Sud. En effet, Iti, d’une part, a donné du blé 
à louni et à Héfat, et d’autre part, a évité à sa propre ville le souci d’aller vers 
le Nord et vers le Sud, pour chercher du blé; je crois qu’il faut voir un paral- 
lélisme entre ces deux phrases. louni correspond au verbe hd «aller vers le 

(1) Je remercie le Professeur Grapow, qui a eu l’amabilité de consulter, pour moi, les fiches du 
Worîerbucli. 

(2) Recueil de travaux ( loc . cit.), dans une note qui accompagne la publication. 

^ Ancient Records , I, 45g. 

^ Wb, III, UjU. On pourrait également traduire, en supposant au mot ssî le sens de «abon- 
dance, richesse» : j’ai fait vivre Gébélein en sorte que quatre-cents hommes étaient dans 

l’abondance plus que moi (ird). 

^ Un bateau de 5o coudées est mentionné aussi dans la stèle contemporaine, publiée dans 
l 'Amer. Journ. of Sem. Lang. and Lit., 38, p. 56, 1. g. 

A. R., loc. cit., cf. J.E.A., loc. cit., n" î '■]. 


LA STÈLE 20.001 DU CAIRE. 


141 


Nord » , et Héfat au verbe hntj « aller vers le Sud ». Dans l’hypothèse de M. Breasted 
(Esneh et Tuphium), le parallélisme est inverse, ce qui n’est pas impossible, 
mais ce qui est moins vraisemblable. Je crois donc, comme M. Polotsky, que 
louni est Hermonthis, mais j’identifie Héfat avec Ma'allah, comme MM. Daressy 
et Gauthier (1) . Notons, cependant, que M. Vikentiev (2) , qui a étudié récemment 
la localisation de Héfat, remarque que cette ville n’est pas forcément située au 
Nord d’Asfoun, comme le prétend M. Daressy, mais pourrait être aussi bien au 
Sud, peut-être dans la région de Deir, les listes géographiques qui citent Héfat 
la nommant, tantôt avant, tantôt après Asfoun. „ 

Ligne 7. M. Gardiner a lu «ùrp», mais, comme l’a remarqué M. Polotsky 
(J.E.A., loc. cit., n. 3 ), c’est «df» qu’il faut lire; sur les graphies de « di » à 
celte époque, cf. Steindorff, Mittheilungen ans den Oricntalischen Sammlungen, 

Heft IX, pl. XVIII. 

Sur m-/i/ + subst. -f pseudo-participe, cf. Gardiner, Gr., 327. 

Ligne 8. Au début de la ligne, la lacune, indiquée par MM. Lange et Schàfer, 
est nettement moins importante que celle qui existe en réalité. Il n’v a pas tout 

à fait assez de place pour ^ ; à moins de supposer les signes disposés de 'la 

V Ni* 

façon suivante Deux autres solutions sont possibles : 

\àix 

I. iw w’J-t lir hd hnt-t. 

IL iw œ’x-t lid-lj knt-(lj) (pseudo-participes). 

Le sens, en tout cas, est le même. La première hypothèse me paraît plus 
conforme aux habitudes égyptiennes. 

Lignes 8 -g. C’est sur les deux premières des trois phrases : 

que je me base pour établir avec plus de précision la date de cette stèle. M. Gar- 
diner traduit ce passage de la façon suivante : 

«(Whelher) I served a great lord (or vvhether) I served a little lord, no cause 
of com plaint arose, lit. nothing came lherei'n». Il remarque, dans le même para- 
graphe, que l’alternative, en égyptien, est généralement marquée par la lorme 
sdm-f répétée, et qu’on ne peut citer, comme exceptions à cette règle, en dehors 

0) Gauthier, Dictionnaire géographique , IV, 27. 

( 2 | ] Al h au te crue du Nil en l’an 6 du roi Taharqa ( R . T.U.E., ig3o, p. 70 , sq.). 


142 


J. VANDJER. 


de notre exemple, que trois passages, où l'alternative est marquée par la cons- 
truction .*1 (ou *) + pron. dép. + préd. adv.» répétée"). Nous avons donc à 
faire, si nous traduisons comme M. Gardiner, à une construction exceptionnelle. 
Voici maintenant la traduction de M. Breasted : 

,”I followeii m ï g rea( lori. I followed my small lord, and nolhing was losl 
theremr, traduction qu’il accompagne du commentaire suivant : (ces phrases) 
«may possibly indicate thaï we are to refer this document to the early Eleventh 
Dynasty, when the Theban princes ruled above Thebes, but vvhere not yet lings 
The powerful Theban prince would then be Eti’s great lord, and the local 

nomarch, his small lord. In accordance with this, his field of activitv did not 
extend below Thebes»^. 

Ces deux traductions diffèrent dans le détail, mais s’accordent pour supposer 
qu il s agit de deux personnages : 

« 

un grand maître, le nomarque de Thèbes, 
un petit maître, le nomarque local de Gébélein. 

Je crois, pour ma part, que le maître dont il est question dans la première 
phrase, et celui dont il est question dans la deuxième phrase, ne sont qu’un seul 
et meme personnage. L’opposition est marquée, non pas par les deux groupes 

" nb et ~ nh ma,s P ar deux mots «’î, et que je considère 

non pas comme de simples adjectifs, mois comme des pseudo-participes mar- 
quant une circonstance (cf. Gxhdmer, Gr., 3i4). Je propose donc de traduire • 

«j ai servi (mon) maître, quand il était grand, après avoir servi (mon) maître 
quand il était petit». ' 

Lorsque la forme #»•«•/. le sens de «après que,, elle est généralement 
précédée d une forme édm-f, mais il y a aussi des exemples où elle est précédée 
d une forme édm-n-f. Aux passages cités par M. Gardiner ( Grammaire 4.4 2 ) 
on peut ajouter le passage suivant, à peu près contemporain de notre stèle : 

1 V? X. J Su Y 7 f i P i % ΟJ 
P-CMLl 

Mon maître, vie, santé, force, le Roi de Haute et de Basse-Égypte, Mentouhotep IV, m’en- 
voya en mission après m’avoir choisi parmi les (habitants de) sa ville 


^ Grammar, 217. 

l2) Ancient Records, S 458 . 

Couyat-Montet, Les inscriptions 


du Ouadi-Hammamat , n° n3, 1. 9-10. 


143 


LA STÈLE 20.001 DU CAIRE. 

Remarquons de plus que, lorsqu’il est question d’un nomarque ou d’un per- 
sonnage dont l’autorité est inférieure à celle du Roi, il est d’usage, à cette 
époque, de donner le nom et les titres de ce personnage. Nous citerons, comme 
exemples, les trois passages suivants : 

I. J.E.A., VIII, 1922 , pl. XVIII, 1. 3/6. 

Le chef des prêtres Djéfi m’envoya à Ioushenshen. 

II. Caire 20.5oo, 2/3 

î^l«^^l!î^Xfff>P1tTPTr- 

Je mesurai le blé de Haute-Égypte, destiné à faire vivre, pour cette ville dans son entier, 
dans la maison du pacha, du chef des prêtres Djéfi, pendant les années de misère et de 
famine. 

III. Le troisième passage est plus significatif encore, puisqu’on y trouve 
l’opposition entre le maître (i. e. le Roi) et le chef (i. e. le nomarque). Voici 
ce passage, qui est tiré dune stèle inédite du Metropolitan Muséum de New- 
York : 

Je suis un aimé de son maître, son favorisé; je suis un aimé de son chef, le hrj-lp-néwl, le 
chef du Trésor, BébH 3) . 

H reste une objection : pourquoi avons-nous le mot nb répété, au lieu d’avoir, 
la deuxième fois, le pronom dépendant sw? Je crois que la raison du parallé- 
lisme, si cher aux Égyptiens, est suffisante pour expliquer une répétition qui, 
au premier abord, peut étonner. 

Si nous admettons qu’il s’agit, dans notre stèle, d’un seul personnage, le 
prince dont il est question ne peut être qu’Antef I ou Mentouhotep II; en effet, 

M Sur cette expression, cf. Polotsky, op. cit., p. 52 , § 77. 

^ Stele 1 4-2-7. remercie M. Bull, qui a bien voulu m’envoyer une photographie de cette stèle. 

Cf. Urk,, I, i5i- 2 (Caire 16^9), où le roi est désigné par le terme «nbr, et les nomarques 
par le terme «hklw-n 162,2 ^ \ 3 jj 



144 


J. VANDIER. 


Antef I fut le premier nomarque de Thèbes qui se proclama roi, et qui enferma 
son nom dans un cartouche, et Mentouhotep H fut le premier roi de Thèbes, 
qui eut autorité sur l’Égypte entière, et qui adopta le protocole royal complet « 
Ce sont les deux seuls princes de la XI e dynastie, dont on puisse dire qu’ils ont 
été «petits», d’abord, et «grands» par la suite. Le style de notre stèle, rap- 
pelant beaucoup plus celui des stèles datées des Antef, que celui des stèles da- 
tées de Mentouhotep, je crois que le maître dont il est question dans notre 
inscription, est Antef I. 


Ligne g. Le début de la ligne est très détérioré; voici ce qu’on lit : 

Il est probable que le mot qui occupe la lacune est le mot jj V 
«le champ», écrit comme à la ligne 5 . L’expression : «J’ai construit S 
maison, un champ» est étrange, mais elle n’est pas sans parallèle. Nous 
lisons, en effet, sur un fragment du Dendereh de M. Petrie, la phrase 


suivante 


(pl. XI, en bas, à gauche) 






r i 


A 


X, 

Zi 

I 
K 

II 


ÎSftWJJ-". Le petit signe, qui émerge de 
la lacune, est embarrassant. M. Clère m’a proposé d’y voir le signe «mi» ^ 

J‘ Sur la Photographie, on voit, en effet, quoique très vaguement, quelque 
chose qui pourrait être les deux appendices latéraux du hiéroglyphe T tel 
qu’on le faisait à cette époque. Le mot désignerait une espèce de champ^dont 
on a, entre autres, un exemple, dans la même publication de M. Petrie : 
(pl. VII A, en haut, à droite) § T I* 

à à • G ’ est probablement le mot que donne le Dictionnaire de Berlin 

(III 46 î) avec les orthographes : |î_ P* - ■s'J""*" 

La phrase se traduirait donc de la façon suivante : 


J’ai construit une maison, un champ U,t (pour la culture), un champ (probablement 
pour lelevage, daprès le parallèle de Dendereh), remplis de toute sorte de richesse. 


Il est étonnant que le signe «ni soit si petit, et qu’il n’ait pas de déterminatif, 
mais, malgré cela, je sms tenté d’admettre cette interprétation, qui,' appuyée 
sur les parallèles, donne un sens tout à fait satisfaisant. 


(1) Cf - Winlock, American Jour, of Sem. Lang, and Lit., 32 , p. 2 sq 

• h tiens à remercier M Clère, qui, après avoir lu celte étude, m'a suggéré l'interprétation 
de celte phrase, et ma signale les deux passages de Dendereh que je cite. 


145 


LA STÈLE 20.001 DU CAIRE. 

La phrase qui suit : «Les gens disent : «G’est un homme qui s’abstient de 
voler autrui » se retrouve, avec de très légères variantes, dans la stèle du Bri- 
tish Muséum n° 1671 ^ : 

23 VT 

Des deux côtés, nous avons la même idée : 

J’ai amassé des richesses (m irl-i m hp $ • i; iw kd-n-i pr mh m spss nb.) 

mais je n’ai lésé personne : dd mit $w m e wî-t kj. 

Il m a semblé que la stèle que je viens de republier méritait une étude plus 
approfondie que celle dont elle avait été l’objet jusqu’à présent. Publiée, d’une 
part, traduite, d’autre part, il était difficile de s’en faire une idée d’ensemble. 
Cette stèle, si caractéristique de l’époque à laquelle elle appartient, n’est pas 
seulement intéressante par cela même, mais aussi par la famine quelle men- 
tionne, et par 1 allusion qu’elle fait à l’ascension des princes thébains, point 
qui n avait pas encore été mis en lumière, et que j’ai essayé de dégager. 

ll) Publiée par M. Polotsky, J.E.A., îoc. cit. 


Mémoires, t. LXVI. 





ZÜR KÜNSTGESCHICHTLICHEN STELLUNG 

DER GRÀBER VON EL AMARNA 


VON 

HEINRICH BALCZ. 

Zu den vielen Denkmàlerstàtten, mit deren Nennung sich die Erinnerung an 
das verdienstüche Wirken Gaston Masperos verknüpft, gehort auch das Gebiet 
von El Amarna. Nachdem schon vorher von verschiedenen Expeditionen und 
Forschern die Grâber der Stadt Echnatons besucht und, soweit sie zugânglich 
waren, bearbeitet worden waren, begann er im Jabre 1 883 mit der systemati- 
schen Freilegung der Felsenhôblen und schuf damit die Bedingungen fur eine 
vollstândigere Kenntnis dieser hochbedeutsamen Denkmâler, denen zugleich 
sein wissenschaftliches Interesse in hohem Masse zugewandt war (1) . 

Dem Betrachter der Grâber im Gebiete der Sonnenstadt wird ein gemeinsa- 
mer Zug in der Dekoration auffallen, den schon Davies in seinem Werke The 
rock tombs of El Amarna, part I, S. 19 , bervorgehoben hat : Die szenischen Dar- 
stellungen sind fast ausschliesslich von den Figuren des Kônigs und seiner 
Famille beherrscbt, auf die die Sonnenscheibe segnend und sehützend ihre 
Strahlenarme herabsendet. 

Wohl ist der Kônig bereits vorher in den Privatgrâbern der thebanischen 
Grossen abgebildet worden, doch ist in Amarna sowobl die Art der Erscheinung 
des Herrsehers, als auch seine Bedeutung innerbalb der Grabdekoration ver- 
schieden von der in den Grâbern Thebens. In unnahbarer Majestât thront dort 
der Pharao auf seinem Sessel unter dem Baldachin^; meist ist der Handlungs- 
zusammenhang mehr durch die Beischrilt, als durcb die Darstellung gegeben. 

W Er erblickte in den cigenartigen Biklern Sckôpfungen einer zu neuem Glanz erweckten 
Lokalschute von Hermopolis; siehe z. B. Maspero, Ars una species mille : Geschichte der Kunst in 
Aegypten , S. i84. In den Werken von Amarna findet er eine âhnliche Freude an Bewegtem unter 
gleickzeiiiger Vernachlâssigung der Korperproportion, die die Darsteliungen der Grâber von Béni 
Hasan kennzeicbneti In der Tat wird man mehrfach an Szenen dieser Anlagen erinnert. So hat 
denn auch Frh. W. v, Bissing ( Denkmâler àgyptischer Skulptur, Text zu Taf. 45) die Beteiligung 
hermopolitanischer Künstler in Belracht gezogen. 

^ Nur im Grabe des Amenuser (i3i), dem ersten erlialtenen Beispiel einer Kônigsdarstellung 
in Privatgrâbern des N. R., zieht der Herrscher in feierlicher Prozession mit dem neuernamiten 
Vezier in feierlicher Prozession zum Tempel, 

* 9 * 


îas 


HEINRICH BALCZ. 


Selbst bei einer Wiedergabe des Austausches von Geschenken zwiscben dem 
Grabinhaber und seinem Herrscher bleibt die feierlicbe Würde des thronenden 
Pharaos unverândert gewahrt (1 >. Ahnlicb ist dies auch in der Szene der Aus- 
zeichnung eines Beamten der Fall : Der thebanische Künstler hat hierbei den 
Moment gewâhlt, in dem der Beschenkte dem Kônig huldigend naht; der Herr- 
scher selbst sitzt in feierlicher Handlungslosigkeit auf dem Thron^k 

Anders haben die Künstler von Amarna den gleichen Gegenstand immer wie- 
der dargestellt : Die Gestalt des Herrschers ist handelnd in die Welt seiner 
Untertanen einbezogen; er steht, begleitet von seiner Familie, auf dem Bal- 
kon seines Palastes, neigt sich über die Brüstung und reicht dem Ausgezeich- 
neten die Gabe seiner Huld. 

Neu ist an dieser Wiedergabe gegenüber der im Grab des Ghaemhet in 
ïheben nicht nur, dass ein anderer Moment gewâhlt wurde, in dem der Kônig 
selbst handelnd in den Mittelpunkt der Darstellung gerückt wurde, sondern 
ebenso, dass er hier wie auch in den übrigen Szenen von Amarna stândig von 
seiner Familie begleitet wird, auf die der Strahlenaton seine Arme herabsen- 
det. An die Stelie des Monarchenbildes, das den Kônig in unnahbarer Los- 
gelôstheit von allem zufâllig Menschlichen wiedergab, ist ein anderes getreten, 
das die Menschheitsverbundenheit des Herrschers betont. Echnaton zeigt sich 
nicht in einsamer Erhabenheit; er hebt hervor, dass er Gatte und Vater ist : 
Frau und Kinder begleiten ihn überall; selbst in den Szenen, in denen er als 
Beherrscher des âgyptischen Weltreiches die Gesandtschaften fremder Vôlker 
empfângt, thront seine Gattin neben ihm (3) . 

Mag man immerhin annehmen dürfen, dass schon vorher die Kônigsgemah- 
linnen besonders unter Amenophis 111. einen erhôhten Einfluss auf das Staats- 
leben gewonnen liatten, so ist dies doch in keiner Weise in den Bildern der 
Privatgrâber von Theben angedeutet. Stets ist hier die Herrscherfigur in 
strengerFeierlichkeit und Einsamkeit als Beprâsentant des Kônigtums beider 
Lânder wiedergegeben. So, und nur so, ist es dem Untertan, selbst dieser 
Zeit, angemessen die Majestâtdes Pharao darzustellen w . Die Schranke konnte 
niemand fâllen, als der Kônig selbst. Die Art, in der Echnaton in den Grâ- 

W Grab des Nebamun (Dàvjes, The tombs of two officiais , PI. XXVI). 

Grab des Chaëmhet ( Wreszinski, Atlas , Taf. 2o3). 

Grab des Merire (Davies, AmarnaW, PI. XXXVII). 

^ Wohi versucht der oder jener Vornehme zu zeigen, dass er sich verlrauter Beziehungen zum 
Herrscher aïs dessen Erzieher riihmen dürfe; dann lasst er sich mit dem koniglichen Knaben auf 
déni Schosse dars tell en ; es istjedoch der Thronfoiger, den man so wiedergibt, nicht dergekronLe 
Herrscher (Grab 64, 93 und 226 in Theben). 


DIE GRABER VON EL AMARNA. 


149 


bern der Grossen von Amarna, aber auch in Theben (1) zugleich als Monarch 
und Familienvater wiedergegeben wird, kann nicht anders erklârt werden, 
als dass der Kônig selbst den Befehl dazu erteilt batte. 

Gegenüber dem überaus starken und vielseitigen Hervortreten der Herr- 
scher familie fâllt es, wie schon bemerkt, auf, dass kaum je eine Szene über 
die persônlichen Verhâltnisse der Eigentümer der Privatgrâber von Amarna 
Aufschluss gibt. Nur ganz vereinzelt, wie etwa im Grabe des Mahu, tritt der 
Verstorbene in einigen Bildern selbstândig handelnd auf : so inspiziert er den 
Tempel oder sein Amtshaus (2) . Erst in dem innersten kleinen Raum, der 
auch die Statue des Inhabers birgt, wird auf den Toten und seinen Kult direkt 
Bezug genommen : Da findet sich die Szene der Mundôffnung (3) oder die Spei- 
sung des Verstorbenen, der mit seiner Gemahlin an dem Opfertisch sitzt (4) . 
Sonst tritt überall der Kônig und seine Familie in den Vordergrund der sze- 
nischen Darstellungen. Freilich wird auch in der fast in keinem voll ausge- 
statteten Grabe fehlenden Wiedergabe der Auszeichnung des Grabinhabers ' 
gedacht, doch erscheint er in dem Hauptbilde der Beschenkung selbst nur als 
zweitwichtigste Figur neben der Kônigsgruppe ; erst in den beigefügten Sze- 
nen, in denen er von der Audienz heimkehrend von Freunden und der Menge 
nmjubeit abgebildet wird, ist er selbst die Hauptperson (5) ; aber auch diese 
Darstellungen sind selbst nur als Nebenepisoden der grossen Hauptszene der 
Belohnung des Grossen durch seinen Herrscher und dessen Familie wieder- 
gegeben. 

In âhnlicher Weise ist dies auch bei den übrigen Bildern der Fall. Je 
nach dem Amt des Grabinhabers sind verscbiedene Augenblicke aus dem Leben 
des Kônigs und der Seinen festgehaiten, in denen der Verstorbene als Diener 
seines Herrn auftritt. So wird z.B. im Grabe des Merire II., der Hausvor- 
steher, Vorstand der beiden Schatzhâuser und Vorstand des koniglichen Frauen- 
hauses war, ausser seiner Belohnung vor dem Audienzfenster und seinem 
Empfang beim Kônigspaar, die Herrscherfamilie beim Mahle und beim Empfang 
auslândischer Tribute wiedergegeben. Im Grab des Huja, der die gleichen 
Amter innehatte, jedoch den Haushalt der Kôniginmutter Teje leitete, finden 
sich die gleichen Gegenstânde in noch reicherer Ausgestaltung und unter 

(,) Grab des lîamose (Kairo Mitt. IV, Taf. XXI b) und Grab des Parennefer (JE A., IX, S. i 3g ff). 

W Davies, Amarna IV, PI. XIX, XXIV. 

l3) Huje (Davies, Amarna III, PI. XXII, XXIII). 

(4) Panehsi (Amarna H, PI. XXIII), Ani (Amarna V, PI. IX, X). 

(5) z.B. : Panehsi (Amarna II, PI. XI), Merire II (Amarna II, PI. XXXVI). 


150 HEINRICH BALCZ. 

stàndiger Einbeziehung Tejes in die Gruppe der Kônigsfamilie. Ausserdem 
ist, noch der Moment festgehalten, da Echnaton seine Mutter in den Tempel 
geleitet. Bilder, die den Kônig mi Tempe! zeigen oder ihn und seine Ange- 
hôrigen auf der Fahrt dahin, sind an den grossen Seitenwànden der Grabrâume 
der hohen priesterlichen Funktionâre angebracht; so bei dem «Grossen der 
Schauenden des Aton» Merire und bei dem rrErsteu Diener des Aton» Panehsi; 
Auch hier ist wieder die Herrschergruppe Mittelpunkt des Geschehens; ihr 
dient der Grabesherr beim Opfer; Echnaton und seine Gemahlin setzen Merire 
in sein Amt ein. 

Lâsst sich wohi einerseits ersehen, dass die Auswahl der Szenen in den 
einzelnen Grabern je nach dem Beruf der Inhaber verschieden sind, so sind 
doch bis auf geringe Ausnahmen nur jene Augenbiicke gewàhlt, in denen der 
Verstorbene als treuer Diener seines Herrn erscheint; fur die Darstellung der 
eigenen Famiiie und Hâuslichkeit ist hier kein Baum. 

M. Wegnek hat in seiner überaus feinsinnigen Untersuchung über die Stil- 
entwicklung der thebanischen Beamtengrâber gezeigt, dass die Reichhaltigkeit 
der Wiedergaben bereits unter Amenophis III. abnimmt und einer Beschrân- 
kung weicht, in dem man nur einige charakteristische Szenen aus dem Leben 
des Yerstorbenen herausgreift, die dann freilich mit grosser Lebendigkeit ge- 
zeichnet werden (1) . Môgen immerhin in der Auswahl die Reprâsentations- 
szenen bevorzugt worden sein; dem Ruhme des Verstorbenen dienten die 
Wiedergaben, in denen er seinem Kônig naht um Rechenschaft zu legen, 
mrgends sinkt der Verstorbene dabei zur Nebenfigur herab, die sich ausschliess- 
hch im Schatten des Herrschers bewegt. Selbst Ramose, dessen Grab erst 
unter Echnaton fertiggestellt wurde, hat sich auch im Kreise seiner Freunde 
in hâuslicher Geselligkeit abbilden lassen 

Davon ist in den Darstellungen der Grâber von Amarna nichts zu sehen. 
Überall beherrschen die Figuren der Kônigsfamilie derart die Ausstattung der 
Wânde, dass der oberflâchliche Beschauer die Wiedergaben des Grabinhabers 
übersehen kann. In den Bildern dieser Raume befinden wir uns immer wie- 
der vor Echnaton und den Seinen. Wer sich den reich mit Darstellungen 
geschmiickten Fassaden der Grâber des Panehsi (3) oder des Parennefer (4) naht, 

!1) Mitteilungen des Deulschen Institut es fur iigijptische Altertumskunde in Kairo, Band IV ( 1933 ), 

S. i53. 

(2) Porter-Moss, Topographical Bibliography I, S. 86. 

(8) Amarna II, PI. VII, VIII. 

Amarna VI, PI. II. 


1 

\ 

I 


| 




* 


« 



151 


DIE GRABER VON EL AMARNA. 

wird durch nichts auf den Herrn der Felsenrâume aufmerksam; nirgends weist 
ein Bild oder eine Inschrift auf ihn hin; Szenen, in denen der Kônig opfert 
bedecken in monumentaler Anordnung die Wânde; als Schmuck der Torpfei- 
ler finden sich ara Grab des Parennefer überdies die Kartuschen des Herr- 
scherpaares. In dieser Weise würde man eher die Eingangswand von Staats- 
gebâuden geschmückt erwarten, als die von Beamtengrâbern. Erst im Tür- 
gewânde erscheint der Verstorbene im Gebet an die Sonne, das inschriftlich 
beigefügt ist; die Lobpreisung des Aton erscheint aber auch hier als das 
Wichtigere, und oft ist selbst hier der Kônig bei der Verehrung seines Gottes 
dargestellt. Im Hauptraum selbst steht wiederum der Herrscher im Mittel- 
punkt des Geschehens und nur in dem kleinen Kultraum am Ende der Anlage 
ist der Tote und sein Kult, ohne Bezug auf den Kônig wiedergegeben. 

Diese Ausstattungsart lâsst bei aller Berücksiehtigung des Amtes des Ver- 
storbenen seine Persônlichkeit so in den Hintergrund treten und setzt allent- 
halben Episoden aus dem Herrscherleben, dass Davies bereits dies nicht anders 
erklârbar fand, als dass die Grâber auf kôniglichen Befehl angelegt und an 
die Grossen vergeben worden sind (1 b 

Es ist nun freilich nicht mit Sicherheit zu entscheiden, ob die Eigenart der 
Grabausstattung darauf zurückzuführen ist, dass der Kônig selbst der Auftrag^ 
geber war. Manches spricht sogar dagegen, dass dies immer der Fall war; 
es kônnte sich auch nur um ein allgemeines vom Kônig entworfenes künst- 
leriscbes Programm handeln, nach dem sich die Künstler von Amarna zu 
richten hatten, und das den Grâbern dieser Stadt das eigenartige Geprâge 
verliehen hat. 

Sei nun aber der Kônig selbst der Aultraggeber gewesen oder nicht, sein 
Wille hat sicherlich auf die Ausstattung der Grâber ausschlaggebend Einfluss 
genoinmen. Darüber, dass der Kônig in das Kunstschaflen seiner Zeit ein- 
gegrilïen hat, kann kein Zweifel bestehen. Das lehren nicht nur gelegentlicbe 
Bemerkungen in Jnschriften^, sondern vor allem die Denkniâler selbst. 

W Amarna I, S. 20 . 

(2) Es sei hier besonders auf das von Frh. W. v. Bissing ausführlich hesprochene Relief zweier 
Bildhauer in Assuan verwiesen, Der jüngere der beiden namens Beki, nennt sich darin einen 
J * w Gehilfen, den seine Majestat selbst unlerwiesen halte t». Die Verwendung 

von p J * zeigt, dass es sich nicht um Inslruktionen fiir einen beslimmten Auftrag gebandelt hat. 
Der Text. isl denn auch von Frh. v. Bissing in der Weise interprelîert worden, dass Beki sich in 
gewissein Sinn einen Scbüler Echnalons nennt ( Denhnaler agyptischer Skulpîur , Text zu Taf. 45 
und Sitzungsber. der pliiL hist . KL der kgl. bayer. Akad. d . Wissensch., München 191 4, 3. Abbdlg.). 


152 


HEINRICH BALGZ. 


Das Bild des neuen Gottes ist gewiss un ter Mitwirkung des Herrschers ent- 
standen; ebenso ist die kôrperliche Abnormitât des Kônigs und seiner Familie 
in Ü ber einstim m ung mit' seiner Lehre, gemâss der er «von der Wahrheit 
lebte w , betont worden". Die gleiche Art der Auffassung der «Wahrheit» 
erforderte es, dass er nicht nur als Pharao sondera ais Familienvater und 
Gatte erschien, dass sein Familienleben und sein Menschsein vviedergegeben 
wurde. Ob er nun selbst gelegentlich zum Werkzeug gegriffen oder nur als 
kôniglicher Reformator den Bildhauern Weisungen erteilt haben mag, bleibe 
dahin gestellt; sein Eingreifen ist jedenfalls zu verspüren. 

Wie weit der Gang der Entwicklung der künstlerischen Form durch ihn 
beeinflusst wurde, ist freilich verscbieden beurteilt worden. Die âusserst sorg- 
fâltige stilkritische Untersuchung Wegner’s (2) stellt eine allmâhlich zu drastisch 
naturalistischer und erregt schildernder Wiedergabe und zur Schmiegsamkmt 
der Form führende Finie in den Darstellungen der Beamtengriiber von Theben 
fest; danach iügt sich ihm die Kunst von Amarna «mit der unerschütterlichen 
Stetigkeit natürlichen Wachstums und ohne einsehneidenden Bruch» in die 
Spâtzeit der 18. Dynastie ein. 

In dei Tat lassen sich für fast aile gestaltlichen oder formalen Einzelheiten 
der Amarna-Bilder Beispiele oder doch Ansâtze in der vorangehenden Zeit 
erbringen. In ganz gleicher Weise ist dies aber auch für die gesamte kul- 
t. u relie Erscheinung Amarnas môglich. Wie weit die Gedankenwelt dieser 
Epoche bereits in der vorangehenden vorbereitet war, hat besonders Wolf (3) 
untersucht; bei aller Einschatzung vorbereitender Geistesstrômungen, hat er 
gezeigt, dass Echnatons Werk aus dem Ergreifen dieser allein nicht bestanden 
hat. Gewiss ist die «Reform» in gewissem Sinne zeitbedingt, aber darüber 
hinaus formt die Persônlichkeit des Herrschers den neuen Bau seiner Lehre. 

Es wâre zu wenig und daher falsch, wollten wir die Kunst von Amarna 
emzig aus den vorbereitenden Stromungen der vorangehenden Zeit zu verste- 
hen suchen. Formai betrachtet kann sie wohl als eine letzte Steigerung einer 
drastisch naturalistischen Welle betrachtet werden. Der Geist, dem sie Aus- 

Zur Entwickelung des retigiôsen Programms siehe vor allem H. Schâfer, Amarna in Religion 
und Kunst. In dieser Schrift wurde mit grosser Übersichtlichkeit und Genauigkeit das Wesen des 
Werkes Echnatons herausgearbeitet. 

(2) M. Wegner, Stilentwicklung der Thebanischen Beamtengràber, Kairo Mitt. , Bd. 1Y, S. 38 ff, siehe 
besonders i46ff. Die Beobachtung dieser Entwicklung wurde bereits mehrfach früher gemacht. 

Siehe hierzu besonders die Bemerkungen Frh. W. v. B.ssings, Denkm. àg. Skulptur, Text zu Taf. 

82 , 83. 

t3) W * Wolf, Vorlàufer der Reformation Amenophis IV, Aeg. Zeitschr. 5 9,. S. 109 ff. 


DIE GRABER VON EL AMARNA. 


153 


druck verleiht, hat aber erst vermocht ein derart weitgehendes Durchdringen 
zu ermôglichen. 

Die Ungeheuerlichkeit, dass der Naturalismus das Herrseherbild in einer 
Weise erfassen konnte, in der es zur Karrikatur wurde, ist nur daraus zu 
verstehen, dass Echnatons « Wahrheitslehre» ihren programmatisch bildlichen 
Ausdruck finden sollte. Die gleiche Tendenz hat es erst môglich gemacht, 
dass ein âgyptischer Kônig abgebildet \vird, der im Kreise seiner Familie sitzt 
und mit breiter Hingegebenheit ein Bein abnagt. Zwischen dem Nâherwer- 
den menschlichen Kontaktes mit dem Herrscher und der Würdelosigkeit des 
essenden Echnaton besteht eine derartige Kïuft, dass sie durch die Annahme 
natürlich fortschreitender Vermenschlichung des Pharaonenbildes nimmermehr 
erklârt werden kann. Ebensowenig ist dies bei den Bildern der Fall, in 
denen sich der Kônig und seine Gemahlin in aller Ôffentlichkeit, ja selbst auf 
dem Wagen, Zàrtlichkeiten hingeben (1) . 

liber ail diese unerhôrt neuen Szenen strahl immer wieder der Gott von 
Amarna. In die feierliche Sphàre von Staatsbildern sind damit aile die in 
früherem Sinn unmôglichen Szenen gehoben. Was man nach altâgyptisch 
orthodoxen Begriffen als Würdelosigkeit bezeichnen muss, ist hier mit allem 
Nach druck, als der im Sinne der vom Kônig verstandenen Wahrheit sanktio- 
nierte Typus offizieller Wiedergabe des Kônigs, mit der Feierlichkeit eines 
Staatsaktes vorgebracht. Solche Szenen schmückten in gleicher Weise die 
Staatsgemâcher des Palastes, wie das Grab der Untertanen, waren aber auch 
am Hausaltar der Beamten angebracht (2) . 

Der Kônig und seine Familie im Schutze Atons, dies ist das stândig abge- 
wandelte Thema der Darstellungen in den Grabern von Amarna, in denen die 
übrigen Aegypter dienend, beschenkt und jubelnd, von der Huld des Herr- 
schers und seines Gottes leben. In dieser ofïîziellen Kunst gibt es nur Ech- 
naton und sein Haus, dem der Untertan dient. Die Vertraulichkeit, mit der 
der Herrscher im Wahrbeitsfanatismus sein Leben darstellen làsst, ist die 
gleiche, die der Herr seinem ergebenen Kammerdiener erweist. In der glei- 
chen Art, wie die religiôse Lehre Echnatons ailes einzig vom Staudpunkt des 
Herrschers aus betrachtet, dem Aegypten von seinem Vater Aton zu eigen 
gegeben ist, so wird auch die Kunst einzig als Verkünderin des uni den Kônig 
und seine Lehre kreisenden Geschehens angesehen. Was ausser dem Kômgs- 
leben und der Verehrung des Gottes noch Wert hat in dieser ofïîziellen Kunst 

(1) Siehe das kosende Paar auf dem Wagen, Davies, Amarna III, PI. XXXII. 

(2) Siehe L. Borchardt, Porlriils der Konigin Nofret-cte, S. 20 ff. 

Mémoires , t. LXVI. 


20 


154 


HEINR 1 CH BALGZ. 


dargestellt zu werden, ist das Bekenntnis zur Anhàngerschaft an die Lebre, 
für die man belohnt wird. 

Dieser neue Geist trennt die Grâber von Amarna von denen der vorherge- 
henden Epoche in Theben. So sehr man die künstlerischen Formdetails als 
einfach vveiterentwickelt betrachten kann. Der Inhalt ist ein anderer gevvor- 
den. Die Dekoration der Grâber von Theben ist im Geiste der Beamtenschaft 
gescbaffen; ihr Leben, ihre Taten und Schicksale steben im Vordergrund. 
Die Grâber von Amarna môgen vielleicht auch von den einzelnen Würdentrâ- 
gern in Auftrag gegeben worden sein; in ihnen findet aber vor allem und fast 
allein Raum, was auf den Herrscher und sein Werk Bezug hat. Die Verstor- 
benen sind nicbt die Herren in den Darstellungen ihrer Grâber, sondern Die- 
ner des Kônigs. Es ist der Standpunkt des Herrschers, von dem aus die 
Bilder geschaffen sind. 

Im Gegensatz zu den privaten Schôpfungen von Theben sind die Werke von 
Amarna bis auf geringe Ausnahmen durchgehends offizielle Programmkunst 
eines im Sinne Echnatons aufgefassten Kônigtums. Damit ist aber auch ge- 
geben, was das Kunstschaffen dieser Zeit grundlegend von dem der vorange- 
henden Epochen trennt. Nicbt im formalen Stil ist ein Bruch erfolgt, aber 
eine geistige Umgestaltung hat der Kunst von Amarna einen einheitlich be- 
schrânkten Sinn zugeteilt und ihren Werken ein Geprâge verliehen, das sie 
als besondere Gruppe heraushebt. 


4 


EIN 


BISHER UNBEKANNTES EXEMPLAR 
DER DIENSTORDNUNG DES WESIERS 

VON 

RUDOLF ANTHES. 

Bei Arbeiten im Grab des Wesiers Paser auf der Westseite von Theben (Grab 
106) im Januar 1928^* fand ich dort den Rest eines meines Wissens bisher 
unbekannten Exemplars der « Dienstordnung des Wesiers» und des Bildes von 
der Audienz in der Wesierhalle. Ich verôffentliche das Bruchstück besonders 
gern als kleinen Beitrag zu dieser Festschrift, im Gedanken an die bedeutsame 
Arbeit, die durch die Ausgrabungen des Institut Français in der Thebanischen 
Nekropole schon seit Jahren geleistet wird, 

Der Text von der te Dienstordnung des Wesiers» und sicher in zwei Fâllen 
(R und J) das dazugehôrige Bild sind uns bisher bekannt aus den Gràbern der 
Wesiere Wér (W), Rhmjr (R) und Imnmipt (J)^, die nacheinander unter den 
Kônigen Thutmose III. und Amenophis II. ihr Amt bekleideten, vermutlich in 
ununterbrochener Folge^ 3) . Das vierte Exemplar zeigt nun den Weiterbestand. 
des Textes und seine Yervvendung zur Grabausschmückung noch etwa 1 3 o Jahre 

Prof. Borchardt priifte freundlichst in einem der folgenden Jahre meine Abschrift und teille 
mir wertvolle Ergànzungen mit; dann habe ich selbst im Januar 1932 unvorbereitet noch einmal 
eine Abschrift machen konnen, die wiederum ein Slück weiterführte, und auf Grund des Ver- 
gleiches der neuen mit den früheren Abschrifien hat Herr Seele freundlichst noch einige Zeichen 
kollalioniert. Eine Kollation unter Zugrundelegung der bekanuten Textvarianten kônnte vielleicht 
noch in einzelnen weileren Punkten Sicherheit geben; vgl. den Nachtrag. 

M Thebanische Grâber i 3 i (W), 100 (R) und 29 (J). — Erstverôftentlichüng : Virey, Le tom- 
beau de Rekhmara , in Mém . de la Miss, franc., V (1889). Jetzt massgebende Verôffentlichungen : 
Newberry, The life of Rekhmara , pl. Il-IV, mit den Texfvarianten aus den beiden andern Gràbern 
pg. 25-26 (1900); darnach Sethe, Urkunden , IV no 3 ff. Farina, Le junzioni del Visir faraonico , 
Roma 1917, legt seiner Ausgabe eine Kollation des Rechmire-Textes von Gardiner zugrunde und 
veroffentlicht Gardiners vollslândige Kopien der beiden sehr fragmenlarisch erhaltenen Varianten. 

(3) Der durch Dunham, J.E. . XV S. 1 64 ff bekanntgewordene Wesier Nfrwbn u-nter Thutmose 
III., dessen Grab wir niclit kennen, ist für uns hier bedeulungslos, wie auch immer man ihn ein- 
ordnet. 


20 . 


156 


RUDOLF ANTHES. 



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Verbesserungen und Zusàtze nacb Mitteilung von Dr. Schott (s. den Nachirag) : 

? 

Zl. 3 unten : so : 'mm. knbtjw. Der Zwischenraum zwischen -i- U nd j\ (beschëdigl) 

scheint zu klein für JJ* Fur I” ist Raum genug ; der Zeichenrest ist breiter und 
stimmt zu [“. 

ZI. 6 : die beiden ersten Strichenden stehen weiler auseinander (wohl nicht ^=); der 
dritte Zeichenrest kann ein v sein, siebt aber eber wie das Ende eines mm aus; 
Seele hait > fur môglich. 

Zi. 8 : Spur unter den oben wiedergegebenen Zeichen. 

Zi. 9 : Spuren von zwei Zeichen unter nach Scholts Wiedergabe kônnen sie viel- 
leicht zu ergânzt werden. 

Zi. 10 unten : /**** ist môglich, aber nicht sicher. 

ZL 1 1 : die beiden Vôgel stark beschadigt; zwischen ihnen Spuren von zwei neben- 

einanderstehenden Zeichen. 

\ 

ta 

Zi. 12 : Spuren. 

Zu der Darstellung der Mànner s. den Nachtrag. 


4 


EIN EXEMPLAR DER DIENSTORDNUNG DES WESIERS. 157 

spâter unter wesentlich verânderten Yerhâltnissen — Paser war Wesier unter 
Seti I. und Ramsès II. ; zudem füllt es kleine Lücken in der bisher bekannten 

Das Stück, in den Stein eingemeisselt wie der gesamte Wandschmuck des 
Grabes, sitzt als sehr schlecht erhaltener Rest der im Übrigen abgeschlagenen 
Wandoberflâche am Südende der Westwand (bei angenommener Ost-West 
Richtung des Grabes), rechts neben der Nische, in der eine Doppelstatue ver- 
mutlich des Paser und seiner Mutter angebracbt ist; ebendort beBndet sich im 
Boden ein Loch, das wohl in die Sargkammer führt. 

Der Bildrest ist durch einen Vergleich mit dem erhaltenen Bild in R {1) ohne 
weiteres verstândlich : die beiden Reihen von Beamten sind nach rechts zu je 
zehn Figuren zu ergânzen; über der oberen Reihe waren die vierzig Lederrollen 
und die herangeschleppten Bittsteller, darüber noch zweimal zehn Beamte dar- 
gestellt; links von der Saule sass der Wesier, nach rechts gewendet, bei ihm 
wohl noch weitere seiner Untergebenen. Eine unbedeutende Variante in der 
Zeichnung ist die Haltung des ersten Mannes in der unteren Reihe. 

Der Text ist rücklâufig geschrieben wie in den drei andern Exemplaren. In 
R und J erscheint dieser Gebrauch verstândlich aus der Zusammenstellung von 
Bild und Text : einerseits soll wohl die Richtung der Hieroglvphenzeichen mit 
der Richtung des Bildes des Wesiers übereinstimmen, andrerseits soll nicht 
das Ende des langen Textes, sondera der Textbeginn an das Bild anschliessen (2 k 
In P dagegen, wo der Text unter dem Bilde steht, scheint die Zeilenfolge 
von links nach rechts an sich nicht notwendig zu sein; die rücklâufîge Schreib- 
ung schliesst sich wohl nur der Vorlage an. 

Zur Einordnung des Bruchstückes P in die bisher bekannten Textfassungen 
dient folgende Tabelle, die den Inhalt der einzelnen Zeilen an dem bekannten 
Wortlaut deutlich macht und gleichzeitig erkennen lâsst, welche masstâbliche 
Lange die den einzelnen P-Zeilen entsprechenden Textstücke bei R haben. Da 
ich nur das Verhàltnis der Zeilenumfânge von P zueinander feststellen will, ge- 
nügt es, die Textlângen von R nach der Publikation von Newberry a. a. 0. 

W Newberry, Rekhmara, pl. IV. 

Dementsprechend auch in der «Àmtseinselzung des Wesiersw nach Newberry, a. a.O., pl. IX 
und X. In der t? Dienstordnung^ ist die Reihenfolge von Bild und Text in J (nach meinen Noti- 
zen vor dem Original) : Wesier (nach rechts) — Beamte — Text; in R ist sie, in umgekehrter 
Richtung (Wesier und Hieroglyphen nach links), anscheinend ebenso, doch habe ich in den 
Publikalionen keine sichere Mitteilung darüber gefunden. 



158 


RUDOLF ANTHES. 


zu messen, nicht nach ihrer Originalgrôsse. Die Buchstaben o, m, u neben den 
Zeilennummern bedeuten : oben , mitten und unten in der Zeile; die Abteilungen 
a und b, und a 2 geben im Zweifelsfalle die verscbiedenen Môglichkeiien an. 


ZEJLKN- 
NOMMER 
VON P. 


ENTSPRECHKNDER ABSCHNITT BEI R, 
ERC.ÏNZT NACH W UND J. 


P 2 
P 3 
P k 


P 5-7 0 ) 


R 2 A u ik, n ^is R 2 5 u > — > ^ 

R o 5 u (so!) * ^ bis R 26 m 
R 2 6 m ^ ^ bis R 270 w ^ ^ ^ 

7 W R2 7°^kf?^^ 

a) bis R 2 8 u = J 2 4 0 >: 


P 8 


P 10 


^ b) bis R 2g u, etwa 
9. Gruppe von un- 
ten (anschliessend 
P 8 H-J 25 mit Er- 
ganzungnach Sethe 
a. a. 0 . 1 1 1 5 ). 

a) R 28 u = J 24 o (■— ■) ^ ^ ~ b) R 29 u (s. 0.) bis 

bis R 2 9 m jj < _ => in die Lücke R 3 o u. 

«) S) R 3 ou (s.o.) Ms 

ai)bisR 3 om= a 2 )bisR29u = R 3 1 m = J 26 
J 25 u y W 29. _J_i| m V 2 “ (erg. 

J.f.SS’SS, "»h Selle)* 

ai)R 3 om,an- %) R 29 u, an- A) R 3 iu, anschl. an 
schliessend an schi. an W 29 J. 26 (s. 0.). 

J 25 u (s.o.) (s.o.)vorJ25 

rrjt 


TEXT1ANGE BEI R. 

20,6 cm. 

1 9,3 cm. 

17,2 cm. 

a) zusammen 4 ) zus. 

42 -, 3 cm. etwa 66 ,7 
= je rd. cm. = je 
i 4 , 1 cm. 11 * rd.W 22 ,2 
cm. 


«) 1 5,4 cm. 


fli) wenigstens 
26 cm. 
fl 2 ) bôchstens 
7, 8 cm. 


A) P 8 + 9 

ZUS. 47,2 
cm. =je 
rd. 23,6 
cm. 


Da unter dem Text nicht noch eine Darstellung angenommen werden kann, 
vvird ebenso wie in R sein unterer Abschluss eine gerade Linie bilden, d. h. die 
Zeiien sind gleichmâssig lang^; Unregelmüssigkeiten der Zeichengrôsse und Va- 
j îanten der Orthographie erklâren dabei zur Genüge gewisse Abweichungen der 
Textmaasse von P zu R PI Unter diesem Gesichtspunkt zeigt in der Tabelle die 

U) Wenn P+ *=||j gelesen werden darf, kommt in Frage die Gleichsetzung mit R 2711 = 1 
23 (*■) ^(,Æ) odermitR a8o ^+n (Reshiernach P 2 ^= 4 =n). Die Textlünge von P 5 
belrâgt dann nach R : a)= i5, 1 cm.; b)= 25, 3 cm. — Schott teilt mir hierzu mit, dass wohi 
keine dieser Lesungen in Frage kommt, ebensowenig auch (R 27 u). 

(2) Aber vgl. den Nachtrag. * 

l3) Vergleichsweise gebe ich hier die Texllânge nach R für J 1-7: 25 — 22 — 24,5 — 25— 26,5 
— 3o — 3 1 ,8 cm. 


EIN EXEMPLAR DER DIENSTORDNUNG DES WESIERS. 


159 


Reihe mit b) eine sichere Stetigkeit in der masstâblichen Lange des Textes nach 
R; in der Reihe mit a) ist der Unterschied der Textlânge von P 8 gegenüber 
P 9 ausserordentlich krass. Trotz dieses ungünstigen âusseren Befundes, der 
nicht übersehen werden darf, berechtigt uns in P 8 und 9 die Entsprechung 
einzelner ziemlich seltener Wôrter zu dem bekannten Text, die Einteilungsreihe 
mit a ) und ai) aïs sehr wahrscheinlich anzunehmen, zumal da in P 9 die Gruppe 

( | «* ziemlich genau die Lücke von R 29m ausfüllt. Unter dieser Vo- 
raussetzung, dass die Einordnung des Textes in die Reihe a) richtig ist, bespre- 
che ich im Folgenden die Zeile 9, für deren Fassung die Frage entscheidend 
ist, dazu die davon unabhângige Zeile 10. 

Zeile 9 : nach R 29 lautet sie im Zusammenhang jetzt folgendermassen : 


i>eo:a 


I A 




I I I 


1 (es folgt die neue Vorschrift 


- 


nach W 29) «ihm meldet die Grosse Behôrde ihre Abgabe 

von Broten (?) neben ihm ». Diese Vorschrift ist wie gewohnlich in der « Dienst- 
ordnung» nicht leicht verstandlich. 

f : das sehr beschâdigte Zeichen scheint der Kormoran (Ve) zu sein; 
zur Schreibung ohne J vgl. Griffith, Siût and Der Rîfeh pl. 16, Tomb I ZL 1.0 

)|g- dflw, das sonst in Frage kommt, wird nach Ausweis des Berliner 

rr Wôrterbuchs» in der 18. Dynastie hâufig geschrieben, wâhrend^* ( ( ( 
erst in Amarna belegt ist; das bestâtigt für unsre Stelle die Lesung * kw . 

Zur genitivischen Verbindung htr-é 'kw vgl. BilgaisteleRs. 19 (Gardiner, À. Z. 

5 o Tf. IV) «meine Honig- Abgabe ». Doch wird 

hier das Suffix s die Grosse Behôrde vermutlich nicht als Lieferer, sondern als 
Empfanger der Abgabe bezeichnen; vgl. dazu Abydos Inscr. dédie. Zl. 88 

L-Ilh « deine (des Gottes) Abgaben » d. h. was in deinen Tempel gelie- 
fert wird. Ob hier nun das Steuereinkommen der Grossen Behôrde oder die von 
ihr festgelegte Steuerveranlagung gemeint ist, kann nicht entschieden werden; 
dass ein erheblicher Unterschied zwischen beiden bestehen kann, zeigt ja gerade 
die Bilgaistele. Weiter wage ich nicht zu entscheiden, ob 'kw in diesem Zusam- 
menhang «Brote» oder allgemeiner «Nahrungsmittel » bezeichnet, oder ob hier 
etwa von einer Besteuerung der «Einkünfte» die Rede ist, d. h. von solchen 
Abgaben, die nicht unmittelbar, sondern von den unterstellten Behôrden aus 
ihren Nahrungsmitteleingângen an die Grosse Behôrde geliefert werden müssen. 
r gê-f ffzu seiner Seite» dente ich dahin, dass die Grosse Behôrde nicht vor 


160 


RUDOLF ANTHES. 


(m blh) dem Wesier zu erscheinen hat zur Erstattung der Meldung, wie es sich 
im Aügemeinen für den Beamten bei einer dienstlichen Mitteilung dem Rang- 
hôheren gegenüber geziemt' (vgl. R 10-1 1); sondern die Mitglieder dieser Be- 
hôrde, von der wir übrigens fast garnichts wissen, erstatten ihren Bericht « neben 
ihm». Vgl. dazu etwa àhnliche Verhâltnisse im Beredten Bauern (Bj Zl. 43), 
wo Rensi den érw ntj r gé-f Mitteilung über den Klagefall macht. Auch im 
Hofzeremoniell des N. R. scbeinen, soviel ich bisher sehe, die «Rate Freunde 
(ode r Rucb nur : Rate), die neben îhm (d.h. dem Kônig) stehen»^ einen en- 
geren Kreis gegenüber den «Râten (auch Rate, Anführer des Heeres), die vor 
îhm stehen » ® zu bilden, wobei allerdings das «neben» offenbar nur eine Her- 
vorhebung der Zunâchststehenden, nicht einen Gegensatz zu dem «vor» bedeu- 
tet (3) - Unsre Stelle würde darnach etwa besagen, dass die Meldung der Gros- 
sen Behôrde in einer Konferenz, nicht in einer eigentlichen Audienz stattfindep 
soll. Zu der Bedeutung, die solchen rein formalen Fragen in der Dienstord- 
nung beigemessen wird, vgl. R 1 f; 9 ff u. a. — Prof. Sethe erinnerte zu dieser 
Stelle an den Ausdruck kj r gé-f im Sinne von « ein andrer statt seiner » W lin d 
sprach die Vermutung aus, dass hier von denjenigen Steuern die Rede sei, die 
abseits der unmittelbaren Vollzugsgewalt des Wesiers erhoben werden. Zwar 
schemt mir die oben im Anschluss an Erman-Grapows Wôrterbuch gegebene 
übertragene Bedeutung des kj r gé-f nur dem ungefâhren Sinne nach, nicht 
aber als wirkliche Übersetzung richtig zu sein^, aber Sethes Deutung unsrer 
Textstelle ist trotzdem sehr verlockend. Diese hiesse dann : «ihm meldet die 
Grosse Behôrde ihre neben ihm (d.h. von den ihm zur Seite stehenden Beam- 
ten, eben der Grossen Behôrde) erhobene Steuer von Broten (?) ». Ich erinnere 
dazu an die letzte Vorschrift in R 28, die ich mit Vorbehalt so übersetze !6J : «er 
ist es, der jede Abgabe von den Broten (?) bestimmt bei jedem, der sie ihm zu 
liefern hat»; damit hâtten wir also eine Gegenüberstellung von den Brot(?)- 

* 1 ^ RESZ -> Atl., H i 32 = Bbeasted, Medinel Habu, I Taf. 22; Lefebvre, Inscriptions des Grands- 
Pretres, XV b Zl. 1; Louvre C 2 i 3 (S. Gabra, Conseüs des Fonctionnaires , S. 5i) und sonst. 

l2) Kuban «tele ZL 1 1; D a vies, El Amarna, IV 26; vgl. Wresz., Atl, Il 1 10 =Breasted, Med. 
Habu , I 29 und sonst. 

< 3 > Vgl. «die Rate zu beiden Seiten vor S. M.» : Pap. KoIIer 5, 1-2 (Garm«er,.Lü. Texts 0/ the 
New Kingdom, S. 48 ); entsprechend « Dienstordnung » R 2. 

Ermak-Grapow, Wôrterbuch, V i 9 5 nach Beredter Bauer B, Zl. 44 - 45 ; vgl. Bull. Inst. Franç. 
XXX, S. 796 Zl. 1 1 und S. 809 oben (Gunn-Engelbach, Statues oj Harwa). 

(5) Im «Bauern» etwa : «einer seiner Nachbarn (oder : Amtsgenossen)»? 

W Die Hosse Schreibung % ist bedenklich, aber Sethes Ergànzung (a. a. O. 1 1 14) scheint in 
jedem Fall die einzig môgliche Verbindung zu geben. Newberry, a. a. 0 ., gibt übrigens dd 
deutlich. ° * — 


♦ 


EIN EXEMPLAR DER DIENSTORDNUNG DES WESIERS. 161 

steuern, die an den Wesier unmittelbar, und denen, die an die Grosse Behôrde 
abgeliefert werden müssen. — Wie auch immer die Stelle gedeutet wird, kôn- 
nen wir anscheinend aus dem r gé-f einen Schluss ziehen auf die Stellung der 
Grossen Behôrde «zur Seite» des Wesiers, etwa âhnlich wie die Rate Freunde 
zur Seite des Kônigs stehen. Man kann darnach vermuten, daàs der Wesier 
Vorsitzender der Grossen Behôrde ist, aber dies entzieht sich unsrer sicheren 
Kenntnis. 

Zeile 1 0 : ^ ^ (^ as ft% en d e kann eine neue, mit 

beginnende Vorschrift einleiten). Die Lesung ist sicher. Der Sinn des 
Satzes ist gewiss : der Wesier hat (allein?) das Recht, jede versiegelte Akte zu 
ôffnen; wie sorgfâltig über den Verschluss solcher Akten gewacht wird, wissen 
wir ja aus R 1 5 f . 

In Z ^ erkannte Prof. Sethe das vor Allem aus den Koptosdekreten bekannte 
für das ungewôhnliche Determinativ Bi gebe ich unten einen Deutungs- 
versuch. m £ bezeichnet nach Erman-Grapow, Wôrterbuch III 396 «versiegelte 
Akten o. â.», richtiger aber das Archiv solcher Akten : vgl. Urk. I 284, Zl. i 5 ; 
285 Zl. 5 die Schreibung mit m als Determinativ, sowie Urk. I 296 Zl. 10 : 
«er (der Wesier) überweist (den Erlass) an das m £ (Lesung mit Vorbehalt : 
hr-htm ) zu dem, was unter seine Aufsicht gestellt ist». 

Die Schwierigkeit des Satzes liegt in *. Nach wn muss hier ein direktes 
Objekt, ohne Prâposition erwartet werden; wn hr «das Gesicht ôffnen», das 
grammatisch annehmbar wâre, passt nicht und widersprâche auch soviel ich 
beurteilen kann dem Stil des ganzen Textes. Man müSs m. E. als einen 

zusammengehôrigen Ausdruck^ Objekt zu wn, verstehen. Der folgende Ver- 
such einer Lôsung muss mit dém nôtigen Vorbehalt gegeben werden. ^ 

cr(siegeln, versehen sein) mit dem Siegel jmds.j) ist gut belegt und 
kommt auch in der Dienstordnung vor (R 16 (zweimal); 20). hr (oder auch 
hrj'j hlm würde demnach, substantivisch gebraucht, «das Versiegelte» sein, 
analog dem hr ( hrj ) hlm gebildet, gewiss mit irgendeinem Bedeutungsunter- 
schied (,) . TS ^ lese ich darnach als hr hlm hr hlm «die Akten (oder allgemei- 
ner : das Verschlossene) hr htm und die Akten (das Verschlossene) hr htmr>; die 


(1) Aber vgl. Westcar u ,24 «die Gerste der Tanzerinuen, die in der Kammer f *■(] sich 
befindet» zu Brit. Mus. Kat. i 46 ZL i2-i3 ( Hierogl . Texts, II pl. 9) «das Weissgold (befand 
sich) Da erkenne ich keinen Bedeutungsunterschied der beiden Konstruk- 

tionen. 


Mémoires , t. LXVI. 


162 


RUDOLF ANTHES. 


Schreibung wâre dann daraus verstândlich , dass die Vorlage in Vertikalzeile 

mit zweimaliger Lesung des nach h,r und nach hr, geschrieben haben 

müsste; H ist Détermina tiv zu 2- Ist diese Deutung richtig, so fiihrt uns die 
Vorlage, die auch nach andern Kennzeichen gewiss wesentlich âlter ist als die 
uns bekannten Abscbriften, in ihren Ursprüngen wohl bis an das Alte Reich 
hinan. 

Die Tatsache, dass die «Dienstordnung des Wesiei’s» im Grabe des Paser 
nachgewiesen ist, zeigt, dass die Mode, diesen Text oder die « Amtseinsetzung » 
im Wesiergrab aufzuzeichnen, nicbt auf die kurze Zeit von Thutmose III. bis 
Thutmose IV. (Grab des Hpw ) beschrânkt ist, wie man bisher vermuten konnte. 
Ob allerdings diese Texte auch in den übrigen in Frage kommenden Gràbern 
des Hpwsnb (Nr. 67), des 1 c hms (Nr. 83 ) und des K ms (Nr. 55 ) (1) sich befuiiden 
haben, bleibt weiter eine offne Frage, die z. T. sicher nicht entschieden werden 
kann; sie ist auch nicht inehr wichtig. 

Paser ist der einzige von den Wesieren der 19. und frülien 20. Dynastie, 
von dem wir wissen, dass er in Theben begraben ist, zu einer Zeit, da die Re- 
sidenz der Kônige bereits nach Unterâgypten verlegt war. Wir kennen auch 
bei ihm den seltenen Titel ! « Stadtvorsteher Wesier der Stadt 

(NWTheben)», und seine enge Verbundenheit mit Theben kommt auch darin 
zum Ausdruck, dass er ungewôhnlicherweise in drei Grâbern von Der el Medine 
zusammen mit dem Kônig dargestellt ist (3) . Aïs Wesier von Theben hat er die 
alte Dienstordnung «des Stadtvorstehers Wesiers der südlichen Stadt, der Re- 
sidenz» (R 1) in seinem Grabe angebracht. 

NACHTRAG. 

Die Herren Schott und Seele hatten die grosse Freundlichkeit, noch wâh- 
rend des Drucksatzes meine Abschrift vor dem Original zu kollationieren; ihre 

(l) Die Jnschriften des zweiten (âlteren?) Grabes des Wsr (Grab 61) beziehen sich wohl aiie auf 
Bestattung und Tod. Agi. dazu die Nachweise bei Porter-Moss, The Theban Necropolis ; auch an 
den Wânden des Korridors habe ich s. Z. nur crgeringfügige Fragmente von Funeralienw gesehen. 
— In den Wesiergriibern des spâten N. R. (Nr. 293 und 3 12) sind solche Texte an sich nicht mehr 
zu erwarten; im letztgenannten sind sie sicher nicht gefunden. 

® In der linken Tiirlaibung des Einganges und in der Schmückungsszene südlich neben dem 
Eingang; vgl. A. Weil, Die Weziere des Pharaonenreiches , S. 91 und 122. 

l3) Der el Medine Grab k (Wiedemann in P. S. B. A., VIII, S. 23 o), Grab 7 (a. a. 0 ., 229) und 
Grab 10 (Bruyère, Deir el Medineh, 1923-1924, S. 62* fîg. 6 ). 


EIN EXEMPLAR DER DIENSTORDNUNG DES WESIERS. 


163 


Einzelergebnisse sind oben alsZusatz zum Text wiedergegeben. Die Textreste 
von Zl. 2-7 kônnen mit diesen Verbesserungen als endgültig festgestellt gel- 
ten; die neuen Spuren von Zl. 8-12 bedürfen nach Schotts Mitteilung noch 
einer Prüfung; mein Einordnungsversuch von Zl. 9 und 10 lag bei der Koîla- 
tion noch nicht vor; Zl. 11 kann ich auch in der erganzten Fortn nicht ein- 
ordnen, sie wird in eine Lücke des bekannten Textes gehôren. 

Hier sei noch angefügt die Mitteilung der beiden Herren über den Zwi- 
schenraum zwischen dem Text und der links daneben liegenden Nische : der 
Abstand von Zl. 2 bis zur Nische betrâgt etwa 120 cm., wâhrend in dem er- 
haltenen Text drei Zeilen zusammen 2 3 cm. breit sind. — Zwischen Nische 
und Inschriftrest ist demnach noch Raum für nur etwa i 5 Zeilen, und diese 
kônnen, unter der Voraussetzung durcbgehend gleichbleibender Zeilenlàngen, 
bei weitem nicht den Text von Zl. 1-2 A der Rechmire-Inschrift enthalten 
haben (s. 0. die Tabelle) : ob die Nische etwa erst in einem zweiten Bausta- 
dium des Grabes eingehauen ist, sodass die Inschrift schon damais zum Teil 
zerstôrt wurde, entzieht sich meinem Urteil. 

Aus einer Photographie, die ich ebenfalls der grossen Freundlichkeit meines 
Freundes S. Schott verdanke, und die mich erst wâhrend einer spâteren Korrek- 
tur erreiehte, entnehme ich, dass die Figuren der Mânner in meiner auf flüch- 
tiger Skizze beruhenden Zeichnung nicht richtig wiedergegeben sind. Die 
Mânner der unteren Reihe tragen nicht den vorspringenden, sondern den eng- 
anliegenden, am Knie abschliessenden Schurz. Von der Kleidung der beiden 
ersten, allein erhaltenen Figuren der oberen Reihe ist folgendes zu erkennen : 
der erste Mann tràgt ofîenbar den gleichen Knieschurz, darüber vielleicht einen 
durchsichtig gezeichneten Wadenschurz; von dem zweiten Mann ist nur der 
Vorsprung des Wadenschurzes anscheinend sicher zu sehen. 


21 . 



LE PALÉOLITHIQUE EN ÉGYPTE 

PAR 

EDMOND VIGNARD 

PRÉSIDENT DE LA SOCIETE PREHISTORIQUE FRANÇAISE. 

Gomme tous les pays riverains de la Méditerranée, l’Egypte a eu sa préhis- 
toire. 

Ce n’est qu’après de vives polémiques, où s’engagèrent les meilleurs égyptolo- 
gues, que J. de Morgan put faire admettre que l’Égypte avait été habitée, long- 
temps avant l’apparition des métaux, par des hommes appartenant aux races les 
plus anciennes du vieux continent. Ces premières connaissances, basées sur de 
nombreuses découvertes effectuées tout le long de la Vallée du Nil égyptien, 
étaient cependant fort incomplètes; ce fut le mérite d’une phalange de fouiileurs 
de mettre bien au point la succession des différentes civilisations qui précédè- 
rent les peuplades historiques. 

L’examen préalable des changements géologiques survenus au début du qua- 
ternaire dans la Vallée du Nil va nous permettre de mieux comprendre les 
diverses industries Ethiques qui s’y sont succédées. 

A l’encontre de tous les autres fleuves dont le débit s’accroît par l’apport 
d’eaux aifluentaires à mesure qu’ils s’avancent vers la mer, le Nil actuel, large 
d environ 1000 métrés, ne reçoit aucun affluent sur les 2000 kilomètres de son 
cours inférieur. L’évaporation, jointe aux besoins croissants de l’irrigation, tend 
encore à diminuer son débit : pendant l’étiage, sans les divers barrages et avec 
quelques pompes encore, il n’arriverait plus beaucoup d’eau à Alexandrie. 

11 n’en était pas de même au début du quaternaire : 

r 

i° En Haute-Egypte, aux limites du Soudan, près d’Assouan, le Guebel Sil- 
silé formait à celte époque le seuil d’un vaste lac qu’alimentaient encore deux 
fleuves venus des montagnes bordant la mer Rouge. 

En aval, pendant ces mêmes périodes, le Nil recouvrait toute la largeur de la 
vallée; ses berges sont encore inscrites en hautes terrasses à plus de 20 kilomè- 
tres parfois du fleuve actuel, sa largeur pouvait donc atteindre parfois 2 5 kilo- 
mètres et sa hauteur est encore indiquée par les surplombs des falaises qui 
furent alors une de ses rives. 


t 


166 


EDMOND VIGNARD. 


Les alluvions désertiques qui s’étendent actuellement au pied des deux falai- 
ses latérales, depuis le Siisilé jusqu’à la naissance du delta, sont le fruit du 
charriage des éléments arrachés aux montagnes du Soudan, aux grès nubiens, 
tiux granités d’Assouan. 

A ces éléments lointains se sont mélangés ceux qu’apportèrent les affluents 



— Mi paléolithique. >- 

< Nil aurignacien. ->■ 

Fig. 1. — Coupe schématique de la vallée du Nil et des différents niveaux du fleuve. 


égyptiens : roches volcaniques des bords de la mer Rouge, blocs calcaires des 
falaises libyques. 

C’est dans ces alluvions, dont la puissance varie de 10 à t 3 mètres, que nous 
trouvons mélangés des coups de poing chelléo-acheuléens et des objets mousté- 
riens : tels des fossiles, ces outils montrent que des hommes habitaient les falaises 
éloignées ou voisines pendant le dépôt des graviers. 

Aujourd’hui, les bords de ce Nil paléolithique très large sont reconnaissables 
en de nombreux points fort éloignés du cours du fleuve actuel : ce sont les ter- 
rasses supérieures étudiées par le R. P. Bovier-Lapierre et le D r Sandford; elles 
correspondent sensiblement aux hautes terrasses des fleuves européens. 

Ce débit d’eau formidable ne peut s’expliquer que par des précipitations 
inconnues de nos jours, par la fonte de glaciers probables dans les montagnes 
d’Abvssinie provoquant vers l’époque moustérienne des crues que nous avons 
peine à imaginer; elles arrachèrent aux flancs des montagnes des quantités fan- 
tastiques de matériaux grossiers ou limoneux qui se déposèrent dans la vallée. 

2 ° Par suite de la diminution des pluies, vers la fin du moustérien, au début 
du paléolithique supérieur, le Nil se traça un lit nouveau dans les alluvions 
précédentes; ce fut le Nil aurignacien, moins important, mais ayant encore plu- 
sieurs kilomètres de largeur (fig. et occupant la plaine actuelle d’inondation. 

Les berges de ce fleuve se sont conservées le long de la vallée sur plusieurs 
centaines de kilomètres; elles délimitent à peu près la zone cultivée actuelle- 
ment, et leur surplomb de 8 à i5 mètres indiquant approximativement la pro- 


LE PALÉOLITHIQUE EN ÉGYPTE. 


167 


fondeur du fleuve à cette époque, amorce la zone actuellement désertique, mais 
occupée alors par les campements aurignaciens. 

De nombreux affluents s’y déversaient; ils ont laissé la trace de leur lit for- 
mant la série innombrable des wadis qui descendent des falaises proches ou des 
montagnes lointaines. Le sable a maintenant remplacé l’eau fuyante et seule une 
vue d’avion peut donner une idée, végétation a part, de ce que fut cette contrée 
au paléolithique supérieur. 

8° Enfin les pluies se firent plus rares; leur arrêt, dont la cause est encore 
inconnue, marque pour l’Afrique le commencement du cycle aride actuel. 

L’absence de périodes glaciaires en Egypte ne donne pas la possibilité d éta- 
blir des bases de concordance entre les périodes géologiques et les diverses 
industries lithiques. Il a été cependant possible dans la région de Kom-Ombo 
de fixer assez exactement la date du commencement de l’assèchement de la 
région : un foyer et un atelier, appartenant au niveau tardenoisien microlithique 
du Sébilien, ayant été trouvés en place et adhérents au thalweg du lit d un afflu- 
ent asséché, nous pouvons dire que, depuis cette époque, .le fleuve na plus 
coulé, et conclure que, vers la fin du paléolithique égyptien, débuta le cycle 
aride de l’Afrique. Privé de ses affluents égyptiens, le Nil ne devait alors avon 
qu’un débit légèrement supérieur à celui du fleuve actuel. 

Connaissant les conditions climatériques et géologiques dans lesquelles se 
sont déroulées les phases du début du quaternaire, nous allons pouvoir exami- 
ner les industries lithiques correspondantes. 


CHELLÉEN, ACHEULÉEN, MOUSTÉRIEN, LEVALLOISIEN. 

Les industries paléolithiques les plus anciennes sont très répandues dans 
toute l’Egypte; leurs campements recouvrent le bord des grandes falaises et les 
lambeaux des hautes terrasses. Leur abondance indique une occupation intense 
ou de fort longue durée. Le sol est jonché d’outils auxquels le soleil et le temps 
ont donné cette belle patine « chocolat» si caractéristique. Les ateliers étaient 
établis sur place, l’ouvrier n’ayant qu’à se baisser pour recoller la matière pre- 
mière que lui offraient en abondance les falaises calcaires. 

De nombreux outils ayant glissé le long des pentes ont été charriés par les 
eaux qui les ont mélangés aux graviers de la vallée; d’autres sont restes au pied 
de la falaise où, très nombreux, ils truffent les alluvions. 


168 


EDMOND VIGNARD. 


lous les campements ne sont pas cantonnés exclusivement aux bords des 
falaises; plusieurs expéditions en ont rencontré bien avant dans le désert; Ma- 
demoiselle Caton Thompson en a découvert plusieurs gisements dans l’oasis de 
Kharga et ses vues, prises d avion, sont particulièrement suggestives au point 
de vue de 1 intensité de 1 occupation dans cette région. Or ces campements sont 
distants parfois de plusieurs centaines de kilomètres du Nil actuel, ils prouvent 
donc qu a cette epoque, cette zone actuellement désertique recevait une quan- 
tité d’eau suffisante pour entretenir une faune abondante. Les pluies ont laissé 
leurs traces sous forme de wadis, elles ont rodé les falaises, créé des ravins que 
remplissent maintenant 1 humus et le sable provenant de la dénudation des 
plateaux. 

Au début, on pensait que ces trois industries appartenaient à la même civili- 
sation dénommée «chelléo-moustérienne»; depuis, on a découvert des gise r 
ments acheuléens sans mélange de moustérien, et des campements levalloisiens 
exempts de toute influence acheuléenne. De plus, le R. P. Bo vier-La pierre en 
étudiant les sablières de i’Abbassieh, près du Caire, trouva stratifiées ces diffé- 
rentes industries, prouvant dune façon scientifique que leur succession en 
Egypte était la même qu’en Europe. 

Comme particularités morphologiques, pour le Chelléen, je citerai la forme 
tnédrique assez répandue à l’Abbassieh et dans quelques gisements de surface; 
on a pai le de xChalossienD, mais il semble que ce soit la forme naturelle du 
bloc employé qui soit l’unique cause de cette anomalie. 

Le debitage et la technique de taille des coups de poing acheuléens sont iden- 
tiques à ceux d’Europe : mêmes nucléi, mêmes limandes; parfois ces derniers 
outils s’allongent, s’amincissent et arrivent à la forme «poignard» ou «grande 
pointe à cran» dans lesquelles on a pensé voir une analogie avec le Sbaïkien du 
Nord de l’Afrique; il n’en est rien cependant et, dans l’état actuel de nos con- 
naissances, ce terme ne peut être introduit dans la nomenclature des industries 
égyptiennes. 

Au Moustérien, nous remarquons la technique usitée au Levalloisien plutôt 
que celle du véritable Moustérien du centre de la France : même préparation 
des nucléi et du plan de frappe, même débitage, mêmes pointes, mêmes éclats 
Levai lois et lames a polyfacettes; on peut noter toutefois une plus grande abon- 
dance de lames que dans les stations du Nord de la France où domine le Leval- 
loisien. 

Rares burins grossiers, quelques mauvais grattoirs, et absence complète de 
racloirs genre La Quina. 




LE PALÉOLITHIQUE EN ÉGYPTE. 


169 


M üe Caton-Thompson signale à Kharga la présence de pointes pédonculées 
analogues à celles de YAtérien de Reygasse; dans la Vallée du Nil, cette forme 
est pour ainsi dire inconnue, mais il est possible que l’oasis de Kharga ait été 
influencée par la technique atérienne du Nord de l’Afrique. 

Signalons enfin, dans de nombreux ateliers, le débitage clactonien reconnais- 
sable à la puissance du bulbe de percussion et à l’angle fuyant du plan de 
frappe. 

Les outils de ces époques qui recouvrent les falaises sont actuellement en 
surface à même la roche; ils sont exposés au soleil depuis la disparition de 
l’humus qui jadis les recouvrait dans l’ordre de leur abandon : les outils cheliéo- 
acheuléens sont mélangés à ceux du Levalloisien dans le même plan, alors que 
jadis ils devaient être superposés. 

AURIGNACIEN. 


Cette industrie signalée pour la première fois en Égypte en 1912 au «Champ 
de bagasse» est représentée par deux niveaux. 

Le plus ancien, trouvé dans la région de Kom-Ombo est encore inédit; il doit 
faire l’objet d’un prochain mémoire. Récolté dans une série de petits kjoekken- 
môddings en pleine zone désertique, il correspond à Yaurignacien moyen infé- 
rieur dont l’industrie type est représentée en France par le niveau inférieur de 
la Coumba del Bouitou en Corrèze : grattoirs épais et circulaires, lames étran- 
glées, grattoirs sur lames et très belles lames retouchées à enlèvements lamel- 
laires, pièces esquillées, burins rares formant l’outillage principal de cette in- 
dustrie dont malheureusement nous n’avons pu terminer les fouilles ni rapporter 
la faune. 

Le 2 e horizon est celui du «Champ de Bagasse» qui appartient à Yaurignacien 
supérieur : grattoirs nombreux, burins très variés; becs de flûte, plans, d’angle, 
à troncature retouchée, simples, doubles, multiples; burins transversaux abon- 
dants, récoltés ici pour la première fois et qu’on signale maintenant dans de 
très nombreux gisements aurignacien supérieur ou magdalénien inférieur de 
France. 

Cet outillage ressemble par beaucoup de points à celui de la grotte Lacoste 
près de Brive (Corrège) qui est aurignacien supérieur; l’absence de lames à dos 
abattu et la présence de très nombreuses haches d’un type spécial avec curieux 
avivage apportent une note originale à cette industrie. 

Mémoires , t. LXVI. 


22 


170 


EDMOND VIGNARD. 


M. J. de Morgan avait déjà signalé ces haches dans quelques ateliers qu’il 
attribuait au Néolithique, malgré la présence de nombreux burins qu’il n’avait 
pas identifiés; ainsi que le pense M. le professeur H. Breuil il est possible qu’il 
n'ait pas pu cr distinguer dans ces kjoekken-môddings un substratum apparte- 
nant à une industrie plus anciennes. 

D’autre part les burins et les haches spéciales ne se rencontrent pas dans les 
gisements néolithiques ou énéolithiques de la région où l’on recueille toujours 
de la poterie et parfois du bronze, totalement absents au « Champ de Bagasse». 
Quelques doutes subsistant, ce point reste à élucider. 

* 

SÉBILIEN. 

« 

Le Sébilien est une industrie nouvelle, découverte en 1 920 dans les environs 
de Kom-Ombo, province d’Assouan. Cette région encore désertique avant l’ins- 
tallation des pompes du domaine de Wadi Kom-Ombo était, au début du qua- 
ternaire, recouverte par les eaux d’un vaste lac (fig. 2); le Guebel Silsilé en 
formait le seuil. En dehors du Nil coulant du Sud, deux fleuves venant de l’Est 
l’alimentaient. Les limons se déposèrent durant les périodes chelléenne, acheu- 
léenne et levalloisienne ainsi que l'indiquent les outils appartenant à ces indus- 
tries, trouvés en couche à 10, 12 mètres dans les alluvions de Bayarah. 

Une première déchirure se produisit dans le seuil. 

Les points les premiers émergés furent occupés par les premiers Sébiliens; 
c’est le premier niveau ancien; de vastes tourbières s’établirent sur les bords de 
ce qui restait du lac, formant un immense marécage dont la tourbe transformée 
en «sabakhw est actuellement exploitée comme engrais. 

Une deuxième fissure se produisit dans le Guebel Silsilé au point où coule le 
Nil actuel, de nouvelles plages sortirent des eaux; c’est le niveau II e de perfection- 
nement. 

En même temps le Nil creusait son lit dans la masse d’alluvions de la cuvette 
et terminait la percée du Guebel Silsilé. 

Enfin le débit des affluents de 1 Est décroît jusqu’au moment où, les pluies 
cessant complètement, le désert s’installe dans la région; c’est le III e niveau à 
industries microlilhiques dont les derniers campements se trouvent près des cu- 
vettes où s’assemblent les dernières eaux : le foyer d’un atelier occupe encore 
le thalweg d’un fleuve desséché. 

La faune se modifie durant cette longue période : les gros animaux du ma- 


LE PALEOLITHIQUE EN ÉGYPTE, 


171 






récage : hippopotame; buffle d’espèce inconnue, bos primigenius (1) disparais- 
sent; des espèces plus petites les remplacent; puis, les herbages manquant par 



Carte montrant l’ancienne cuvette occupée par le lac paléolithique : 

Le Guebel Silsilé en formait le seuil; des collines tertiaires le bordaient au sud et à l’est. Le Nil arrivait du sud; les 
Wadis Shait et Kharit — affluents maintenant desséchés — venaient de l’est et alimentaient le lac, qui s’étendait 
aussi sur la rive gauche du Nil. 

Le Domaine de la Société de «Wadi Kom Ombo» occupe une grande partie de la cuvette côté Est. 


suite de la sécheresse, la vie animale devient impossible et les humains aban- 
donnent une région devenue désertique, à laquelle aujourd’hui les pompes du 

(1 * Détermination de M. Gaillard, directeur du Muséum de Lyon. 


2 2 . 


172 


EDMOND VIGNARD. 


domaine de Kom-Ombo redonnent la vie après des millénaires de sommeil. 

Nous sommes à Sébil en présence d’une civilisation pure de tout mélange : 
avant son apparition, les eaux du lac recouvrent la plaine que le désert rend 
ensuite inhabitable. L’abondance de végétation (tourbières), la faune très variée 
prouvée par la grande quantité d’ossements, les poissons nombreux des maré- 
cages et des bras des fleuves, les coquillages dont les valves constituent de 
véritables kjoekken-môddings, formèrent en cet endroit un ensemble parfait de 
possibilités de vie. 

Contrairement à ce que l’on a constaté pour toutes les autres industries lithi- 
ques des cavernes et des alluvions, où les gisements les plus vieux sont les plus 
inférieurs, ici les stations les plus anciennes sont les plus élevées puisqu’elles 
occupent les terrasses émergées les premières; nous n’avons pas ici de véritable 
stratigraphie, mais nous trouvons les trois horizons de Sébil étagés sur de 
petites terrasses dénivelées qui forment une stratigraphie à l’envers de grande 
importance (fig. 3). 


€.111411 



Fig. 3. — Coupe schématique des différents niveaux de Sébii. 


Ces trois niveaux se suivent sans interruption dans le temps, chronométrant 
les phases de la vidange du lac. Les liens qui les rattachent les uns aux autres 
forment un tout unique en préhistoire; ils nous prouvent une civilisation en 
perpétuel perfectionnement, s’adaptant aux modifications du climat, aux chan- 
gements de faune, utilisant pour sa nourriture, en dehors des produits de la 
chasse ou de la pêche, les coquillages, peut-être les céréales sauvages et les 
ressources que cette région chaude et favorisée mettait toute ranne'e à sa dispo- 
sition. 

i° Industrie. — i er niveau. Si I on se base sur la morphologie, il semble que 
ce soient les Moustériens locaux qui aient légué leur technique de taille aux 
premiers Sébiliens : la préparation et le débitage des nucléi sont analogues à 
ceux du Levalloisien; les pointes, les éclats, les lames portent plusieurs facettes 
à leur plan de frappe; on remarque bientôt sur quelques éclats une i-etoucbe 
latérale abrupte qui donne a" la pointe plus de solidité et de pénétration; l’on 
note également Y ablation des bulbes de percussion dont l’épaisseur pouvait faire 


173 


LE PALÉOLITHIQUE EN ÉGYPTE. 

éclater la hampe des épieux dont ils formaient probablement la pointe active. 

Nous avons à ce niveau : des éclats-pointes simples, retouchés, quelques 
grossiers trapèzes ; il n’y a pas de trace de foyer, pas d’amas de cuisine. Les ma- 
tières premières employées sont le quartz, le grès et surtout la diorite. 

a e niveau. Il semble avoir eu la plus longue durée : ses campements se comp- 
tent par centaines et sont toujours situés au-dessous de ceux du niveau précé- 
dent. La matière la plus employée est le silex.' 

Mêmes préparation et débitage de tradition levalloisienne des nucléi, mêmes 
éclats-pointes simples et retouchés latéralement dont le bulbe a été supprimé 
sur la majorité de ces outils, grands trapèzes, grands triangles, grands crois- 
sants, pas de burins, mais beaucoup de grattoirs variés. Les ateliers sont ins- 
tallés sur de véritables kjoekken-môddings d’unios, d’ossements, de cendres; 
les foyers adhèrent encore au sol; pas de poterie, pas de polissage, mais des 
meules dormantes en grès avec broyeurs dans tous les campements. 

L’ablation du bulbe de percussion des éclats épais donne naissance aux pro- 
totypes du microburin. 

3 e niveau. Les gisements sont toujours en contrebas de ceux du niveau pré- 
cédent; les dimensions des outils diminuent rapidement, probablement par 
suite du changement de faune. Les techniques anciennes sont conservées : nais- 
sance du nucléus à deux talons, avec persistance de la tradition levalloisienne : 
même débitage, mêmes éclats-pointes simples, retouchés; multitude de petits 
trapèzes, triangles, croissants, obtenus pour la plupart par la technique du mi- 
croburin; apparition des premières pointes de flèche asymétriques ou à base 
concave qu’accompagnent, de nombreux microlithes dont les types se rencon- 
trent dans les ateliers aziliens ou tardenoisiens. 

Le microburin, d’abord déchet de taille au 2 e niveau, a été employé comme 
mèche à percer l’os, l’ivoire, et probablement le bois et les coquillages. 

Kjoekken-môddings, broyeurs, meules, foyers très importants. Pas de pote- 
rie ni de polissage. H y a, pour les travaux ménagers, de gros outils : grattoirs, 
lames, qui, avec Ips déchets de taille des ateliers, indiquent que ce n’est pas 
la rareté du silex qui a imposé la fabrication de l’outillage microlithique. 

Ainsi le Moustérien égyptien semble être le terme initial du premier niveau 
du Sébilien, dont le terme final serait au troisième niveau, le Tardcnoisien. Nulle 
part ailleurs un trait d’union n’avait été signalé entre ces deux civilisations que 
séparent, en Europe, l’Aurignacien, le Magdalénien, le Solutréen, l’Azilien. La 


174 


EDMOND VIGNARD. 


plupart des industries microlithiques des pays qui bordent la Méditerranée et 
l’Atlantique, que jalonnent la Crimée, le Danube, la Belgique pour aboutir 
en Angleterre, possèdent non seulement de très nombreux points communs, 
mais semblent en dériver étroitement. Les microburins-mèches à percer, nés au 
deuxieme niveau de Sebil, dont la fabrication est tellement particulière, ont 
toujours été recueillis ailleurs avec des outils microlithiques et des débris de 
coquillages; ce sont les cailloux que les Sébiliens chassés de leur pays ont, petits 
Poucet préhistoriques, semes a travers les continents; ils sont la preuve la plus 
convaincante de la parenté étroite de toutes les industries microlithiques. Ainsi 
que la dit le prolesseur H. Breuil : «cette forme est beaucoup. trop spéciale et 
en apparence trop insignifiante pour que sa répartition puisse être due à un 
phénomène de convergence; il faut donc admettre que l’une au moins des indus- 
tries tardenoisiennes qui s’étendent du Sahara à l’Écosse, indique par sa répar- 
tition un mouvement migrateur»* 1 ). 

A 

2 Age du Sébilien, sa place dans les temps préhistoriques. — En Belgique, 
le mici obunn est associe a une faune froide, les ossements des derniers rennes 
accompagnent l’industrie microlithique de Remouchamps et du Bay Bonnet; 
cest la fin du Paléolithique, 1 aurore du Mésolithique européen. En admettant 
que les tribus dotées du microburin aient suivi la route la plus courte, pas mal 
de siècles durent s’écouler entre la date de départ et celle d’arrivée. 0.n est donc 
autorisé à placer dans le Paléolithique les outillages de Sébil, qui seraient sen- 
siblement contemporains de l’Aurignacien et du Magdalénien d’Europe. La dé- 
couverte recente, dans les kjoekken-môddings aurignaciens moyens, de cinq 
outils appartenant sans aucun doute possible, au niveau II de Sébil vient encore 
confirmer cette hypothèse. 

Désirant limiter cette courte étude au Paléolithique, je n’aborderai pas le 
Mésolithique et 1 Enéolithique égyptiens. 

En ce qui concerne le Mésolithique, nos connaissances sont plus restreintes : il 
est probable que cette période fut remplie par les civilisations issues du niveau 
111 microlithique de Sébil dont la station dllélouan doit être un stationnement 
déjà évolué. Il est possible encore que l’Aurignacien supérieur se soit maintenu 
longtemps encore sous ce climat très favorable; ces quelques points sont à ap- 
profondir. 

Pas plus que pour 1 Europe, on ne peut admettre pour l’Égypte un «hiatus» 

(l) Anthropologie, t. XXXI, p. 35 1 . 


LE PALÉOLITHIQUE EN ÉGYPTE. 


175 


de grande durée, ainsi qu’on l’a envisagé pendant longtemps. Les industries 
lithiques se sont succédées en Egypte dans le même ordre et aussi nombreuses 
qu’en Europe : . 

Chelléen 

Acheuléen 

Levalloisien Moustérien 
Sébil I 

Sébil II et Aurignacien moyen inférieur 
Sébil III et probablement Aurignacien supérieur. 

Deux industries européennes manquent à cette énumération : 

i° Le Solutréen qui ne peut être assimilé au bel énéolithique malgré de nom- 
breuses ressemblances ; 

2° Le Magdalénien qui n’a encore été signalé nulle part en Afrique. 

Cette absence ne doit pas surprendre. Si l’on considère que les magdaléniens 
habitués aux régions glacées se nourrissaient surtout du renne vivant aux abords 
des glaciers, on comprend que cette race n’ait jamais pénétré en Afrique où le 
renne n’aurait pu subsister même aux périodes les plus froides. 

Mais l’absence de ces deux industries est compensée par la présence du Sébi- 
lien : héritière de la technique levalloisienne, cette industrie forme dans ses 
trois niveaux une civilisation unique, née et évoluée sur place, et qui n’a jamais été 
signalée ailleurs. Obligée de quitter la région qui fut son berceau, elle se dispersa 
dans le bassin méditerranéen et de très nombreuses industries microlithiques 
d’Afrique et d’Europe ont subi son influence. 

Habitée dès les premiers temps du quaternaire, l’Egypte fait partie de ce 
grand continent méditerranéen que parcoururent les rameaux des plus anciennes 
races humaines. 

S’il est difficile d’affirmer la contemporanéité des industries similaires en des 
points aussi éloignés que l’Angleterre et l’Egypte, on est en droit de penser que 
l’Afrique subit le contre-coup, amorti peut-être, probablement retardé, des cau- 
ses qui formaient ou chassaient les glaciers européens et il nous semble que la 
fonte des grands glaciers de la fin du paléolithique correspond au début du 
cycle aride de l’Afrique. Des températures extrêmes entraînant des modifications 
profondes dans la flore et la faune, les vagues humaines devaient fuir les dé- 
serts, suivre le recul des glaces en perpétuel souci de nourriture et d’abri. 

Paris, le 6 novembre 1933. 



ZUM STAATE DES MITTLEREN REICHES 

IN ÀGYPTEN 

TON 

MAX PIEPER. 

Das Mittlere Reich in Agypten gilt auch heute noch im allgemeinen als die 
Zeit des Feudalstaates nach Art des Deutschen und Franzôsischen Mittelalters. 
Lângst hat man darauf hingewiesen, dass die Gaufürsten von Béni Hasan nach 
eigenen Regierungsjahren rechneten, was sonst nur Kônigen zustand, dass über- 
haupt das ganze Gebahren dieser Machthaber, die sich soiche Riesengrâber an- 
legten, wie die von Siut, die sich soiche Statuen machen liessen wie Dehutibotep 
in El Berscheh, auf eine ziemliche Selbststândigkeit schliessen lasse. Man h^t 
früher allgemein geglaubt, dass das überhaupt der Charakter des gesamten 
Mittleren Reiches wâre. Allein schon vor Jahrzehnten hat Eduard Meyer darauf 
hingewiesen, dass der Feudaistaat fur das Ende der XII. Dynastie nicht mehr 
angenommen werden dürfe ( Geschichte des Altertmns I /2 S. 2 53 § 2 85). 

Unsere fortschreitende Kenntnis hat bewiesen, dass Ed. Meyer recht hatte. 
Der Staat des Frühen Mittleren Reiches ist ein ganz anderer als der letzten XII. 
und der XIII. Dynastie. Man vergleiche nur 2 wichtige Quellen, die eine aus 
dem Anfang, die andere aus dem Ende des Mittleren Reiches, die Inschriften 
von Hatnub, und das Kairener Rechnungsbuch, das von Mariette herausgege- 
ben, von Borchardt und nach ihm von Scharff behandelt wurde. 

Aus den Inschriften von Hatnub ^ lerneu wir die Verwaltung des «Hasen- 
gauesn gründlich kennen. Da ist vom Kônigtum so gut wie gar keine Rede. 
In einer Inschrift, die der Gaufürst selbst hat setzen lassen, (Antres, Hatnub 
S. 58) heisst es : «Mâche Dir eine Truppe ( 0 . â; die Übersetzung des P I 

W Die Inschriften von Hatnub sind im Àuftrage der Berliner Akademie s. Z. von G. Môller 
aufgenommen, der darüber in den Sitzungsberiehten der Akademie 191 5 , S. 679 ff. einen kurzen 
Bericht gegeben hat. Nach Mollers Tode hat dann R. Anthes die Ausgabe mit Kommentar 
voHendet, s. meine ausführliche Besprechung in der O.L.Z, 1928, S. 959. 

Mémoires , t. LXVI. 


23 


178 


MAX PIEPER. 


ist nicht ganz klar), ich werde bei einer anderen Truppe sein». Das erste 
bezieht sich auf den Gaufürst, das andere sagt der Kônig von sich selbst. Die 
beiden stehen also beinahe gleichberechtigt nebeneinander. Auch sonst wird 
durchgângig in einer Weise vom Kônige gesprochen, als wâre er gleichberech- 
tigt mit den Gaufürsten und nicht der allmâchtige Pharao. Das Kairener 
Rechnungsbuch (1) dagegen zeigt einen vollkommen durchgeführten Beamten- 
staat. An der Spitze steht der Vezier, unter ihm drei « Siegelbewahrer » , solche, 
die das Recht haben, das grosse Amtssiegel zu führen. Das sind 1 ) der «Heer- 
führer», 2 ) der ir Ackervorsteber», 3) «der kônigliche Urkundenschreiber ». 
Bei den ersten beiden Amtern denkt man unwillkürlich an die Kriegs- und Domâ- 
nenkammern des alten preussischen Staates. Ganz klar sind auch in Àgypten 
die « Ressorts » verteilt. Dann folgt ein ganzes Beamtenheer, bis zum eimfachen 
Priester. Wie die Titel erkennen lassen, ist das nicht etwa bloss der Hofstaat 
des Kônigs, sondera die Beamtenschaft der Residenz. (S. am besten die Liste 
bei Borchardt, a. a. O. S. îAff.). Also ein straff zentralisierter Beamtenstaat. 
Der Unterschied zwischen der Zeit von Hatnub und des Kairener Rechnungs- 
buches springt in die Augen. 

Es wâre eine àusserst reizvolle Aufgabe, das Werden dieses Beamtenstaates 
des Mittleren Reiches vor Augen zu führen. Natürlicb ist er nicht einfach aus 
dem Nichts geschaflen, der Beamtenstaat der Pyramidenzeit war das Vorbild. 
Aber zur Verwirklichung solcher Aufgabe fehlen einstweilen noch aile Vorar- 
beiten. Wir besitzen nicht einmal eine Untersuchung über die Yeziere, wie sie 
Selhe für das alte Reich geliefert, hat. 

Hier soll nur Material beigebracht werden, das bisher wenig beachtet ist : die 
zablreichen Beamtenskarabâen des Mittleren Reichs, wie wir solche bereits in 
ziemlicher Zahl besitzen. Dieselben haben an und für sich keine Datierung, 
es müssen also zunâchst stilistische und andere Anhaltspunkte dafür gegeben 
werden. 

Die frühesten Skarabâen fanden sich in Béni Hasan, in Garstang und New- 
berrys Ausgrabungsbericht sind sie besprochen. Nur ganz ausnahmsweise 

(1) Uber das Kairener Rechnungsbuch s. den Aufsatz von Borchaiidt, Àg. Zeifschr., 1890, S. 1- 
39. .Der Papyrus bat nicht die Behandlung gefunden, die er verdient, ausführlich ist er nur 
behandelt von Eduard Meyer in dem 1. Anhang zu seinem Vortrag : Die wirtschaftliche Entwicklwig 
des Alterlums, in seinen Kleinen Schrijten wieder abgedruckt. Wie von inir zuerst in Kairo selbst 
festgestellt (abgedruckt in Meyer s Gesch. des Altertums 1, 2, S. 307) und von einem Kenner wie 
Gardiner bestàligt wurde, wird in dem Pap. ein Kônig Amenemhet-Sebekhotep genannt, der dem 
Turiner Papyrus zufolge in der XIII. Dynastie kurz vor der bekannten Sebekhotep Neferhotep- 
Gruppe regiert hat. 


ZUM STAATE DES MITTLEREN REICHES. 


179 


fînden sich hier Skarabâen von Beamten (S. Garstang, Burial Cusloms S. 282). 

Aus dem Ende des Mittleren Reiches haben wir die Ausgrabungen im Fayum, 
wo von englischer und deutscher Seite gegraben wurde. Von den deutschen 
Ausgrabungen liegen keine Berichte vor; was vorhanden ist, werde ich inmeinem 
Katalog der Berliner Skarabâen geben (Petrie, Kahun, Gurob, etc., Illahun, 
etc.). Unter den Titeln fàllt einer auf : w « Gefolgsmann ». Das Wort wird oft 
geradezu mit Diener übersetzt, und in sehr vielen Fâllen, namentlich im Alten 
Reich, wo das Wort schon vorkommt, (Belege in Murrays Index) stimmt das 
auch. Aber daneben muss es im Mittleren Reich mehr bedeutet haben : Sinuhe, 
der kônigliche Gefolgsmann, der doch ein vornehmer Mann ist (Zeit Amenem- 
hets und Sesostris I) wird in offiziellen Briefen des Kônigs mit «Gefolgsmann» 
angeredet. Der Erzâhler des «SchifFbrüchigen» (Anfang der XII. Dynastie) 
berichtet, nachdem er glücklich heimgekehrt ist : «Der Kônig dankte mir 
angesichts der Beamten des ganzen Landes. Ich wurde zu seinem Gefolgsmann 
ernannt und mit Leuten beschenkt». Da kann das Wort unter keinen Umstân- 
den einen niederen Titel bedeuten. 

Unwillkürlich denkt man an das germanische Gefolgswesen, wie es Tacitüs, 
Germania 21 beschreibt, und glaubt von hier aus, den Staat des Mittleren Rei- 
ches verstehen zu kônnen. Vor der XII. Dynastie zerfiel Agypten in eine ganze 
Reihe von Kleinstaaten, Belege dafür liefern die Inschriften von Hatnub und 
Theben, und vor allem mit der wünschenswertesten Deutlichkeit die Lehre des 
Meri-ka-Re. Hat-nub liefert den Beweis, dass die Gaufürsten sich denen an- 
geschlossen haben, die sie für die Mâchtigsten hielten. So mag es schon sein, 
dass sich dabei etwas herausbildete, das dem germanischen Gefolgsw r esen aus- 
serordentlich âhnlich sieht. Dass es für die Fürsten der XII. Dynastie dabei 
nicht ohne Enttàuschungen abgegangen ist, zeigt das grossartigste, und jeden- 
falls, wie die Zahl der erhaltenen Handschriften beweist, gelesenste literarische 
Denkmal, die Lehre des Kônigs Amenemhet. 

Die âltesten Beamtenskarabâen gehôren nun in die Zeit, da die Gauherrschaft 
in Blüte, noch nicht unterdrückt war. Der âlteste absolut datierbare Beam- 
tenskarabâus ist der eines Nomarchen Dehuti-necht aus El Bersheh (Newberry, 
Scarabs XI, 1 ). Wie stets im Mittleren Reich (im Gegensatz zum Alten Reich) 
erscheint hier nicht der Titel allein, sondera auch der Eigenname des Betreffen- 
den, wâhrend die Sfegel des Alten Reiches, wie sie bei den deutschen Ausgra- 
bungen zu Abusir in reichem Masse zu Tage gekommen (G. Môller ist über 
ihrer Verôffentlichung hinweggestorben), stets nur den Titel haben, wie sich 
das für ein eigentliehes Siegel, das nur dem Amt gilt, auch gehôrt. Die Leute 


180 


MAX PIEPER. 


des Mittleren Reiches fühlten sich nicht mehr nur als Beamte, sondern auch als 
eine individuelle Persônlichkeit. Wir koinmen nocli darauf zurück. 

An die Zeit der Gaugrafen erinnert noch der auch auf Skarabâen hâufîge 
Ti tel « Vorsteher des Tisches des Herrschers ». Über diesen 

Titel hat vor einigen Jahren Sethe in seiner Schrift : «Die Âchtung feindlicber 
Fürsten u. s. w.» (Berlin 1926) S. 63 ff. gehandelt. Die dort zweifelnd gege- 
bene Deutung : «Haushofmeister» o.â. befriedigt nicht vôllig. Besonders ist 
zu beachten, dass hinter der letzten Gruppe «Tisch des Herrschers» die Plural- 
striche m steben ( Lange- Schâfer, Grabsteine III, 56). Wenn das überhaupt 
einen Sinn haben soll, so kann es sicb nur um «Tischgenossen 0. à», bandeln, 
also Leute, die der Herrscher gewohnt ist, an seine Tafel zu ziehen. Es heisst 
regelmàssig Tisch des Herrschers, nicht des Kônigs (letzteres ist mir überhaupt 
unbekannt). Das kann bei der Hâufigkeit des Titels kein Zufall sein. 'Der 
Titel erscheint erst im Mittleren Reich, das Alte Reich kennt ihn m.W. noch 
nicht (S. Miss Murrays Index). So ist der Schluss geboten, dass dieser Titel 
eine Schôpfung der Übergangszeit ist, wo die Gaufürsten tatsâchlich als «Herr- 
scher» bezeichnet werden (S. Anthes, a. a. O., Index). Die Erklârung wàre 
also folgende : Die Gaufürsten des Mittleren Reiches haben hervorragende Leute 
gewôhnlich an ihre Tafel gezogen, daher der Naine. Dass die vorhin erwâhn- 
ten Pluralstriche gewôhnlich fehlen, hat seine Parallèle bei uns, wo Tisch 
(Stainmtisch u. â.) nicht bloss den Tisch, sondern auch eine Gruppe von Leuten 
bezeichnet, die am Tische zu sitzen pflegen. 

Die spâteren Kônige haben dann den Titel beibehalten, denn dass es sich 
jetzt um Leute am kôniglichen Hofe handelt, ist nach dein Kairener Rechnungs- 
buche unzweifelhaft. Der genannte Titel ist also kein Beamtentitel von Hause 
aus, er erinnert an die Tischgenossen der persischen Kônige und an die Feudal- 
verhâltnisse des griechischen und germanischen Mittelalters. Über das Wort 
s. Sethe, a. a. O. S. 6&. Hier müsste darunter der Obmann der Tisch- 
genossenschaft zu verstehen sein. Es gibt einen der Stadt, s. Sethe, 

a. a. O., ferner Petrie, tlyhsos Ciliés IX, ii3, dort ein «Ober-Auf- 

seher», o.â. 

Die übrigen Skarabâen erinnern mit ihren Titeln nicht mehr an die Anfangs- 
zeit. Ein sehr wichtiger Titel, der auch auf Berliner Skarabâen sich lindet 
(Nr. 362 2) ist «Vorsteher des achenuti », d. i. , soweit es sich heute 

bestimmen lâsst, der gesamte Beamtenkôrper einer bestimmtem Behôrde. So 
gibt es ein Jm* « achenuti des Silberhauses» (Berlin 20/12) und âhn- 


ZUM S TA AT E DES MITTLEREN REICHES. 


181 


liche Titel. Da jede Behôrde ihr achenuti hat, dürfen wir auf eine einheitliche 
Verwaltung schliessen. 

Das Wort bedeutet nicht etwa Bureau, das heisst c 11 . So 

gibt es in Illahun das k des Veziers, als Unterabteilung das k der Acker. 
Vergl. dazu, dass im Kairener Rechnungsbuch unter dem Vezier drei Beamte 
stehen, der Befehlshaber der Truppen, der Schreiber seiner Majestât, und der 
Vorsteher der Acker. Dessen wird das oben erwâhnte sein, auch die anderen 
werden ihre Bureaus gehabt haben. 

Das sind Titel, die, soweit wir wissen, im Mittleren Reich neu aufgekommen 
sind, daneben finden wir natürlich noch die Titeln aus alter Zeit, so 
«Grosser des Südens» ■ — * «Gaugraf». Dieses altehrwürdige Amt steht 
jetzt gewôhnlich zusammen mit dem 2V « Siegelbewahrer » , woraus wir schlies- 
sen kônnen : Der Gaugraf ist in der XII. Dynastie ein kôniglicher Beamter, der 
das kônigliche Siegel führt, also natürlich dem Kônige untergeordnet ist (Vgl. 
dazu die oben erwâhnten Siegelbewahrer, die im Kairener Rechnungsbuch 
hinter dem Vezier stehen). Neben diesen wichtigsten Amtern gibt es natürlich 
noch zahllose andere. So führt jeder Schreiber sein Siegel, s. Berlin 3620 
«Schreiber des Gerichts», ferner Berlin 9690 «Schreiber des Heeres». 

Sehr selten sind merkwürdigerweise die Siegel von Priestern, was um so be- 
dauerlicher ist, als wir gerade über diese Arnter infolge der Vertrâge von Siut, 
der Berliner Kâhun-akten sehr gut unterrichtet sind. Aus den Kahun-akten 
wissen wir, dass die Priester in Phylen eingeteilt waren, die abwechselnd Dienst 
hatten. Wir unterscheiden dabei solehe, die nur Glieder dieser Phylen waren, 
und Phylenvorsteher. Das Siegel eines solchen Vorstehers befmdet sich in der 
Berliner Sammlung (Nr. _ 1 8 1 6 3 ). 

Auch von anderen Berufen hôren wir gelegentlich, so die seltene Berufsbe- 
zeichnung sns, die nach dem Deterrninativ (der Locke) auf einen Bar- 

bier schliessen lâsst (im alten Reich von der Ne-woser-re-Pyramide ein Siegel 
eines «der die schône Stelle schmückt auf dem Haupt S.M. des Kônigs Ne-woser- 

re»). In Flinders Petries Sammlung das Siegel eines «Goldschmiedes». 

«eine Erbfürstin und Prinzessin» Fraser-v. Bissing Nr. 76/76. Meh- 
rere Kôniginnen Newherry XII, 9-6. 

Von hôheren Titeln haben wir wenig. Das erklârt sich einfach daraus dass 
derartige Siegel naturgemâss seltener waren. 

Hat der Besitzer des Siegels gar keinen Titel, so nennt er sich einfach 


o 


182 


MAX PIEPER. 


ffBürger» (Sammlung Fraser-v. BissingNr. 83) oder rr Hausherr?? Berlin 

36 13, C~3 «Hausherrin» 3 6 1 8. Ein solcher «Hausherr?? Amenemhet 

fand sich bei Sellins Ausgrabungen in Sichem. 

Die letzte Tatsache schliesst es im Grunde allein aus, dass wir es durchgângig 
mit Siegeln, d.h. mit Amtsbezeichnungen zu tun haben. 

Es ist wenig genug, was sich hier fur den Staat des Mittleren Reiches ergibt, 
aber dieses wenige lâsst uns einen Einblick nehmen in das Werden dieses doch 
grossartigen Gebildes. Was vom Alten Reich brauchbar geblieben war, lebte 
wieder auf. Es ist schon oft beobachtet worden, dass etwa seit der V. Dynastie, 
also seit der Zeit der grossen Pyramidenerbauer beinahe in jeder Grabinschrift 
eines Beamten in einem fur unser Gefühl reichlich phrasenhaftem Stil erklârt 
wird, wie sehr der Beamte für Recht und Gerechtigkeit, fur Linderung der Not 
der Armen und Bedrückten bemüht gewesen ist. Ihre stârkste Ausprâgung 
hat diese Lobpreisung des Beamtentums in den Klagen des « Beredten Bauern » 
gefunden, die, wie heute wohl allgemein angenommen wird, in die X. Dynastie 
zu setzen sind. 

Dem vergleichenden Literarhistoriker ist dieser Stil nicht besonders fremd- 
artig, überall, wo sich die Freude an gehobener Sprache regt, zeigen sich im 
Anfang Uberschwânglichkeiten. Aber von alledem abgesehen, zeigt die immer 
wiederkehrende Phraséologie in den Grabinschriften, dass es seit dem Alten 
Reich ein ziemlich festes Idéal des Beamtentumes gegeben bat. Das wird denn 
auch in den Lehren und Ermahnungen, die wir, vom Papyrus Prisse angefangen, 
der nach Lepsius in einem Kônigsgrab der XI. Dynastie gefunden ist, besitzen 
reichlich bestâtigt. 

Das Idéal bestandin der Hauptsache darin, ein Hort der Armen und Unter- 
drückten zu sein. Jeder behauptete es von sich, es ist müssig, darüber nach- 
zugrübeln, ob die Wirklichkeit dem Idéal auch immer entsprochen bat. Das 
ist in allen derartigen Fàllem natürlich nicht der Fall gewesen. Die Ritter der 
Minnesângerzeit waren gewiss nicht immer so tapfere, aber auch reine und 
keusche Mânner, wie die Lieder das glauben machen, die Studenten des ange- 
henden 1 9. Jahrhunderts eben so wenig die ideaien Jünglinge, wie es die Ideale 
der Deutschen Burschenschaft und ihr Niederschlag in der poetischen Literatur 
forderten. Aber es waren doch Ideale aufgestellt, die nicht einfach selbstver- 
stândlich waren; und wir dürfen doch wohl im alten Àgypten annelnnen, dass 
man oft genug danach auch gelebl hat. Wir sehen hier âhnliche Ideale, wie 
in dem durch Confucius und seine Anhanger geschulten chincsischen Beamten- 
tum, das auch nicht immer so geführt worden ist, wie der Weise von Schantung 


ZUM STAATE DES MITTLEREN REICHES. 


183 


sich gedacht hat, das man aber doch im Ganzen als ein grossartiges Gebilde 
anerkennen muss. 

Dieselben Grabinschriften, nur noch im Ton gesteigert, finden wir nun auch 
im Mittleren Reich. 

Ein hoher Offizier nennt sich «das warme Zimmer des Frierenden, und die 
Amme des Sâuglings??, andere «der Gatte der Witwe?? u. dgl. (S. die Einleitung 
zu Ermans Ausgabe vom «Lebensmüden??, Berlin 1896, der m.E. zu weit geht, 
wenn er das ailes als Unnatur bezeichnet). 

Im Laufe der XII. Dynastie ist man von diesem etwas hochtrabenden Stil 
abgekommen, worüber eins der interessantesten Denkmàler des alten Agyptens, 
die von Gardiner bebandelte «Klage des Cba-cheper-re-seneb ?? berichtet. 

Ich habe die besprochenen Skarabâen als Siegel bezeichnet, zunâchst nur der 
Einfachheit halber. Es ist die ausführliche Besprechung notwendig, wie weit 
sie das sind. Unter Siegelung versteht man im allgemeinen zweierlei : 1) Die 
Bekraftigung von Schriftstücken und 2) Sicherung von Urkunden oder Gegen- 
stânden. Es ist üblich geworden, im ersten Falle von Untérsiegelung, im 
zweiten von Versiegelung zu sprechen. Der zweite Fall ist in Àgypten ausser- 
ordentlich hàufig und wird auch durch das Wort für Siegel, htm « Verschluss ?? 
gewâhrleistet. Der erste Fall ist eigentümlich für das babylonische Rechtsleben, 
wo jede Urkunde eine Bekraftigung durch mehrere Siegel haben muss. Aber für 
Àgypten lâsst sich in altérer, vorgriechischer Zeit die obligatorische Untersiege- 
lung nicht nachweisen. Das folgt schon allein daraus, dass das Bild des 
angeblichen Siegels sich nur zu oft wiederholt, was bei einem richtigen Siegel 
nicht sein dürfte; in Babylonien kommt es auch nicht vor, dass ein und dasselbe 
Siegelbild zweimal erscheint, und für Griechenland hat Solon jedem Glyptiker 
verboten, ein Siegelbild zweimal zu wiederholen. 

Siegel nach Art der babylonischen hatte das Alte Reich gekannt, sie sind 
bisher nur vereinzelt verôffentlicht worden. Mit dem Ende des Alten Reiches 
verschwinden auch die Siegel, wahrscheinlich infolge des katastrophalen 
Zusammenbruches des Staates des Alten Reiches, von dem die Leidener Pro- 
fezeiungen des Ipu-Wer zu erzàhlen wissen. Im Mittleren Reich kommen die 
alten Rollsiegel zwar noch vor, aber nur ganz vereinzelt. 

Statt dessen treten nun gelegentlich die Skarabâen ein. Bisweilen, aber 
selten erinnern sie in ihrem Ténor ganz an die Siegel des Alten Reiches. Im 
Bostoner Bulletin of the Muséum of Fine Arts 1930, S. h r ] 1F. finden sich auf 
Skarabâen Bezeichnungen wie «Festung von Wadi Haïfa??, «Das Bureau des 
Veziers??, also Siegel von Behôrden, wie man, soll es sich um amtliche Siegel 


184 


MAX PIEPER. 


handeln, erwarten müsste, nicht von Personen. Diese Siegel sind datiert, sie 
gehôren der XIII. Dynastie, also dem Ende des Mittleren Reiches an. Die oben 
besprochenen Skarabâen aber bezeichnen nicht Am ter, sondern Personen, und 
regelmâssig sind es nicht Siegel von Lebenden, sondern von Toten. Also zur 
Untersiegelung von Urkunden kônnen sie nicht gedient haben. 

Eher schon zur Versiegelung von Gegenstânden, wenn gelegentlich, — 
Gardiner hat darüber Urkunden verôffentlicht — ein Toter aus seinern Grabe 
zitiert wurde, um einen Prozess zu entscheiden, so ist auch denkbar, dass man 
ein verschlossenes Dokument, oder einen verschlossenen Gegenstand unter den 
Schutz eines Toten stellte. Aber das würde die Hâufigkeit der besprochenen 
Skarabâen nicht recht erklâren. Den teilweisen Schlüssel zur Lôsung dieses 
Râtsels geben, wie mir scheint, zwei Stücke der Berliner Sammlung (âhnliche 
Newberry XIII, 8, 19). Sie enthalten die uns so wohl bekannte Opferformel 

+JLATCi'=)— J.»- s. w. «Ein Opfer, das der Kônig gibt», 


u. s. w. 


Eine immerhin so ausführliche Inschrift liess sich auf den meist recht kleinen 
Siegeln nicht anbringen, wie man auf den Totenstatuetten durchaus nicht im- 
mer die voile Dienerformel (Erman, Ag. Chrestomathie „ S. 92 u. oft) anbrachte, 
oder auf den Herzskarabâen, ja auch oft genug auf den Grabsteinen keineswegs 
immer die voile Opferformel wiedergab, so wird man auch hier abgekürzt haben. 
Es genügten Titel und Namen des Toten und irgend ein Schlusswort «Der ewig 
lebende» oder «Der Herr der Würde» u. dgl. Die Skarabâen sind das geblie- 
ben, was sie von Anfang an waren : Amulette. 

Eine Erôrterung des Amulett-Charakters der Skarabâen würde zuviel Raum 
erfordern. 

Das wenige, was hier geboten werden konnte, gibt vielleicht einem anderen 
die Anregung, den Bau des Staates des Mittleren Reiches einmal genauer zu 
untersuchen, Material dazu ist genug vorhanden. 

Vor 20 Jahren erlaubte mir Masperos Güte, dasKairener Rechnungsbuch ei- 
ner genauen Prüfung zu imterziehen; aus einer Bearbeitung, an die ich damais 
dachte, ist nichts geworden. Aber ich glaube Masperos Gedâchtnis durch einen 
Beitrag zu den wichtigen Problemen, die das Kairener Rechnungsbuch stellt, 
am besten meine Dankbarkeit beweisen zu kônnen. 


THE 


UNIT OF VALUE S' T. Y IN PAPYRUS BULAQ 11 

BY 

T. ERIC PEET. 


There can be little diffîculty in finding a subject for a contribution to a 
volume of Me'langes in memory of Gaston Maspero, for there is scarcely any field 
of Egyptology which he did not explore and illuminate. Even the arid and 
difficult ground of the New Kingdom account papyri was known to him, and 
he had from time to time done something towards its clearance. One of the 
many problems that still remain is that of the unit of value written in No. 62 of 
the Rhind Mathematical Papyrus } A, ( ( . Unless we 

suppose a serious error on the part of the scribe, the last writing must give 
the reading of the unit more shortlv written in the first two. These writings 
give rise to some problems. The Wôrterbuch der ag. Sprache takes .Ç.® ( ( to 
be the plural of which ( ( is the singular — perhaps rightly, for in the 
three cases where the former is written it is followed by a numéral, whereas 
the latter writing, which only occurs once, is, from the context, singular; as it 
is liere, however, a manifest error for dbn this writing should perhaps not be 
given too much weight. The form ( ( itself has its difficultés, for if the 
singular is sty, as suggested by the full writing, we should rather expect a 
plural to show at this period not merely e but the tyw - bird 

One thing besides & is common to ail these writings, namely the group con- 
sisting of the abstract determinative and the plural strokes. This seems a 
curioiis determinative for a unit of value, and yet it is not an error, for it occurs 

Mémoires , t. LXYI. 


186 


T. ERIC PEET. 


again in Pap. Bulaq 11, and it has led several writers, among them Gunn^ 
and Raymond Weill, to ask whether the word may not represent a non-concrete 
unit of value. 

Now Chassinat was the fîrst to point out (2) that the sty of the Rhind Papyrus 
recalled a word ^ which had puzzled the early interpreters of a well known 
Old Kingdom document concerning the sale of a house. Sethe (3) , Sottas* 4) 
and von Bissing (5) had taken this for an early form of the word swt or syt, 
meaning rr cakes» or «loaves»; but the objections to this interprétation are very 
serious. Chassinat himself identified the word with the st or swty which is 
used in the Old and Middle Kingdoms for the wash-bowl so frequently found 
in tombs accompanied by a water-jug, and represented in tomb-scenes and 
offering-lists. That such an object should hâve served as a unit of exchange 
seems unlikely in view of its varying size, and of the very strong evidence that 
there existed in the Old Kingdom well established units of weight, of which 
several concrète examples hâve corne down to us (6) . Of the determinative 
Chassinat offered no satisfactory explanation. 

As a matter of fact it closely resembles an early determinative of métal 
found on the Palermo Stone, front, row 5 , year k from the right, where it 
occurs in a group of signs which Sethe was the fîrst to interpret intelligibly. 
It seems therefore probable that the st or sty of the Old Kingdom contract 
represents some object made of métal, and, moreover, some object which even 
at this early date had a fixed weight or size. There is nothing in the writing 
of the unit or in the context in which it occurs to enable us to define its nature 
more closely. By the timé of the Middle Kingdom, when the prototype of the 
Rhind Mathematical Papyrus was composed, this unit, if indeed it be the same 
as the sty of that papyrus, could be written with the abstract determinative. 


Journal of Eg. Arch XII, p. i 35 . For Weill see below. 

Un type d’étalon monétaire sous l’Ancien Empire; in Recueil de travaux , 39 (1920), pp. 79 ff. , 
and op. cit., 4 o, pp. 1 3 9-1 45 . 

(3) Agijplische Inschrift auf den Kauf eines Hauses aus dem alten Reich , in Berichte über die Verhandl. 
d . Kgl Sachs. Ges. d. Wiss lxiii (1911), pp. 1 3 5 ff. For the text see now Sethe, Urkunden des 
Alten Reiches , pp. 157-8. 

Etude critique sur un acte de vente immobilière au temps des pyramides, Paris, 1 

^ Von Bissing, Ein Hauskauf im IV Jahrtausend vor Chr ., in Silzungsber. d. Bayerischen Akad. d . 
Wiss., Philosoph.-phiiolog.-hist. Kl., 1920, Abhandlung 1 lx. In note m on p. îo he alludes to 
Chassinats article, which had just appeared, and reserves judgement. 

(6) Griffith in Proceedings of the Society of Biblical Archœology ? xiv, pp. 442 - 3 ; Weigall, Weights 
and Balances in the Cairo Catalogue général . 



187 


! THE UNIT OF VALUE §'TY. 

! 

It had further aicquired a new distinctive writing involving the sign &, which 
ought to give some due to its nature. 

Leaving for a moment the following up of this due, and keeping to the his- 
tory of the writing of the word, we might expect to find that liaving taken on 
the determinative , , , in the Middle Kingdom it wmuld henceforth retain it. 
Yet this seems not to be the case. In 1906 Gardiner published (1) four papvri 
from Kahun, dating from the end of the XVIII th Dynasty (Amenophis III and 
IV), in which payments were recorded as being made partly in dbn and partly 
in ter ms of a unit written .9,1 h. 

Combining the evidence of this papyrus with that of Problem 62 of the Rhind 
Papyrus, Gardiner was able to demonstrate that the is a weight équival- 

ent to one tweîfth of the deben. Where the exchange is based on gold, as in 
Rhind, both units will be goid; where it is based on silver, as in the Kahun 
group of papyri, both units will be silver. This must be carefully borne in 
mind in discussing the evidence of our next document, Papyrus Bulaq 1 1. 

This papyrus, published by Mariette in his Les Papyrus égyptiens du Musée de 
Boulaq, contains accounts which deal with quantities of méat, wine and bread, 
delivered to various merchants ( swy ). It is a small sheet of papyrus, 33.5 cm. 
by 18.0 cm., numbered 58070. The recto (main fibres horizontal) bears 
three columns, and the verso two, the fîrst of which consists of four lines only. 

The papyrus has recently been published by Raymond Weill (2) , but as the 
présent writer is not in full agreement with him with regard to the transcription 
and translation of certain crucial passages it seems advisable to publish a fresh 
transcription and translation here. See the figures placed above the transla- 
tions on the following pages. The papyrus bears no reign date, though the 
hand is clearly of the XVIII 111 Dynasty. I am at a loss to understand why 
Spiegelberg in his Piechnungen aus der Zeit Setis I, pp. 89-91, attributes it to 
the reign of Amenophis III (misprinted Amenophis I on p. 88), unless it be 
an error based on Mariette’s remarks (op. cit., tome 2, p. 5 ) on the provenance 
of Papyri 1 0 and 1 1 . 

0 ) Four papyri of the i 8 th Dynasty from Kahun , in Zeitschr. fur âg. Sprache, 43 (1906), pp. 27 ff. 
Two of these had been deciphered and published by Griffith in his Kahun Papyri . To the same 
type of contract helongs the Moir Bryce Tahlet of Year 5 of Amenophis II (not IV); see Griffith in 
Proceedings of the Soc. of Biblical Archœology , 1908, pp. 272 ff. ; the unit here used is the A of 
silver. 

( 2 ) L’Unité de valeur & * shat et le papyrus Boulaq No. 11, in Revue de ! Egypte ancienne, tome I, 
fasc. 1-2, 1925, pp. 45-87. Some corrections and annotations by Weill himself in op. ciu, tome 
I, pp. 243 - 4 , and by H. Soltas in tome 2, pp. 97-8. 

'• a 4. 


188 


T. ERIC PEET. 



TRANSLATION. — GOLUMN 1. 

1. Second month of inundation, day i 5 . Given to the merchant Minnakht : 

2. heads of m^-buHs 3, of A*-bulls 9; 

3 . 1 haunch of wndw- bull, making 3 1/2 pièces^; 

4 . beaten syt, making 11/2 pièces . 

5 . Total : silver 5 pièces , making gold 3 pièces . 

6. Second montb of inundation, day 16. Given to the merchant Minnakht : 

7* 1 head ofm^-buU, making 1/2 piece ; 

.8. 5 heads of A^-bulls, making 1/2 piece; 

9. beaten making 1/2 piece. Total 1 1/2. 

10. Second month of inundation, day 17. Given to him further : méat of Iwî- bull, 

11. 2 roscfe-joints ; of Aî-bull 3 haunches, 1 midi- joint; 

12. 1 chine, making gold 1/2 piece. 

1 3 . Second month of inundation, day 18. Given to him further : 

1 psdl (?)-vase and 1 win-vase ofwine, 

1 4 . making gold 4 1/2 pièces. t 

1 5 . Further given to him after breakfast : méat of 4^-bulI, 

16. 2 heads, 8 ribs and 1 tsn full of méat, 

17. 1 shn of syt, 1 shn of klw, making gold 1 piece. 

Uî In rendering the unit by c t piece* I hâve merely aimed at finding as nearly colourless a word 
as possible. 


THE UNIT OF VALUE S* T Y. 


189 



COLUMN 2. 

1. Second month of inundation, day 20. Given to Minnakht : 

2. méat, 1 kpsw- basket, 1 midi- joint, 

3. 1 svot- joint, 2 1/2 shn of s c yt, 1 1/2 r-geese, making gold 1 1/2 pièces; 

4 . 1 wm-vase of pressed méat, making gold 1 piece. Total 2 1/2 pièces. 

5 . The same day : given to the merchant Sheribin : 

6. 3 haunches, 4 heads, 2 sW-j oints , 

7. 2 ArJ-joints, 1 e 4 î-joint , making gold 1 piece. 

8. 1 kpsw- basket of Fyt, making ditto 1 piece. 

9. Day 21. Given to the merchant Minnakht : 

10. méat of Itt^-bull, a fpf-joint, making silver 1/2 piece. 

1 1. Second month of inundation, day 22. Given to Minnakht : i haunch, making ditto 1/2. 

12. Day 2 3. Given to the merchant Sheribin : 

1 3 . 1 haunch, 1 head of îwî-bull, 

14. 4 shn of syt, making gold 1 piece. 


190 


T. ERIC PEET. 



COLÜMN 3. 

i. Second month of inundation, day 2/1. Given to the merchant Minnakht : 

а. 1 psdt -\ ase of wine, making gold 3 pièces . 

3 . Given to the merchant Sheribin : 

4 . 1 head of for* -bull, making silver 1/2 pièce; 

5 . 1 ÿt-joint, 1 sms-joint, ditto ditto 1/2. 

б. Second month of inundation, day 2 5 . lieceived from the merchant Beki 

7. gold 2 1/2 pièces in payment for méat. 

8. Second month of inundation, day 27. Given to Minnakht : 

9. 1 head, (1) haunch of luG-bull; 

«o. 1 haunch of Ao-bull, making silver 1 piece. 

t 1. Day 28. Further given to the merchant Minnakht : 

12. méat of raG-bull 1 tpt-joint, 1 "-joint, 1 sM-joint, 

1 3 . 2 shin-bones, 8 ribs, 5 shn, 1 quarter(?) of breast, 

1 4 . of Al -bull 1 shin-bone, 4 cônes of kltv, 

1 5 . making gold 1 1/2 pièces. 


— 


THE UNIT OF VALUE S'TY. 


191 







COLÜMN 4. 

1 . Given to Paiuni to pay him in full : 

2. 2 heads of iwî -bull, making gold 1/2 piece. 

3 . Given to Paiuni to pay him in full : 

A. méat of iw\- bull, 1 Apsir-basket, making gold 1 piece, 

COLÜMN 5. 

1. Second month of inundation, day 18. Given to Ahdet(?) : 

2. 1 ps<ft-vase of wine, making gold 3 pièces ; 

3 . 1 haunch of iw.-bull, making ditto 1/2; 

4 . 5 heads of A^-bulls, making ditto 1/2. Total h. 

5 . Second month of inundation , day 19. Méat making silver 1/2 piece , 

6. 1 psdl-v&se and 1 wm-vase of wine, making gold 3 1/2 pièces. 

7. Day 21. Given to Àbdet : méat, 1 (?) shin-bone, 

8. 2 V-joints, 1 msdt - joint , 2 ribs, of uwrfw-bull 2 heads, of A’-bull 1 haunch , 

9. making silver 1 piece; 2 1/2 ?p£-measures of syt , making gold 1 


% 

■f 


192 


T. ERIC PEET. 


NOTES. 

The whole of columns 1 and 5 are cancelled by means of a vertical line in 
black. The first four lines of col. a are ticked off in red. Between cols. 1 and 
a , and actually in front of col. a lines 5 to 8, is a tall ^ sign in red. This sign, 
sometimes accompanied by (read T«), is common in business and legal 
documents. Its uses hâve not been fully investigated , but they are probably 
connected with the common meaning of V «stand» or «stop». Here the sign 
may indicate that the whole of col. î and the ticked lines, î to 4, of col. a are 
fmished with. 

In col. 3 lines î , a and 8 are ticked off in red, and line 1 1 in black. 

1.2. There seems to be no means of deciding whether in a case like this 
the ox-sign standing alone is to be read ki or if See Wôrterbuch der âg. Spr., 
V, pp. 9 4 and 97, and Gardiner, Eg. Grammar, p. 45 0, E. 1. 

1. 4 . syt, older twt, is a common word for « cakes», and Wôrterbuch, V, 
p. 26 translates s ytm knhn as «cakes in crumbs», i.e., «crumbled cakes», 
presumably on the analogy of such phrases as j bmt m hnkn, which seems to 
mean «copper scrap». 

1.11. msdt is in Greek times found determined by the hind leg of an ani- 
mal, and the Wôrterbuch, II, p. 1 53 therefore suggests that the joint is part of 
the hind leg. The présent passage gives no help. Is it possible that msdt is 
the first element in the Coptic mgcght , mgctnzht, which means «breast»? 

1. i 3 . psdt seems a more probable reading than piwt, the combination ® 
being so commonlv used in the word «Ennead», while the group ®, though it 
does occur, is much less usual. I can find no trace of such a vase in coptic. 

1. 1 5 . 1 w n r «breakfast». For this see Blackman, in Hastings Dictionary 

of Religion and Ethics, art. Purification (. Egyptian ), m, 2; Kuentz, Bull IFA O, 
XXX, 854 - 6 . A common synonym for it is % r, and there is possibly another in 
the sty r of the Carnarvon Tablet (Karnose); Journ. ofEg. Arch., III, pp. 1 06-7. 

■ ''"N 

1. 17. éhn. There are two words shn in this papyrus. The first, 3 . i3, 
is determined by the stroke followed by i (the scribe distinguishes these two 
signs very consistently, always giving to the latter a well marked turn at the 
top); this word is well known from the offering-lists and elsewhere as a joint of 


THE UNIT OF VALUE S'TT. 


193 


méat. The other word, determined only by the stroke \, occurs in 1. 17, 
apparently as a measure both of syt and of ifiw. It is tempting to take it as 
an «armful» or «bundle», assuming the stroke to stand for though both 
syt and fGw seem in this papyrus to be substances of a kind unsuitable for 
measuring in bundles. Wôrterbuch, III, p. 471 suggests a different interpré- 
tation. There exists a cake or loaf in the form of the s/m-joint, and the com- 
bination s c yt shn « shn cake of s'yl » occurs in the Middle Kingdom. 

2.7. hrt. Although this reading seems clear, the existence of a joint htt, 
Wôrterbuch, III, p. 2o4, suggests that we should read - instead of «=*. The » 
might hâve been lengthened in view of the long sign below. It is to be noted 
however, that the Wôrterbuch knows spellings htt and htt but not htt • In view 
of the determinative ^ it seems quite possible that we hâve a different word 
hrt here. 

3.12. The Wôrterbuch reads this as ny (I, p. 188), but this seems rather 
unlikelv, for the end of is never so conspicuously turned down in this pa- 
pyrus as in this sign, and it should rather be read Can this be an anti- 

cipation of the Greek writing of iw ' as " (see Wôrterbuch, I, p. 5 o)? 

5 . 8. After msdt cornes a group eonsisting of the crossed sticks x with an 
indefinite sign below it which may reasonablv be read as We should cer- 

tainly take the word to be sbn «various», were it not that only one msdt is men- 
tioned, and the word «various» can hardly apply to a single member of a 
species. 

5 . 9. The last sign but one can hardly be read otherwise than *. Cerny 
has drawn my attention to an ostracon from Dêr el-Medînah (No. 26 in the 
collection of the Inst, franc. d’Arch. or.) where accounts in both and i 

occur. This ostracon suggests that the t is one fifth of the i a, but it is im- 
possible to be certain from so short a document. * may hâve stood for a hnw 
□ ï of some common substance, perhaps oil; in the ostracon 3 hnw of hh- oil 
are valued at 3 1. 

The nature of this document is not difïicult to divine. It is a record of quan- 
tités of méat, wine and bread, supplied to certain mendiants. It is not a case 
of barter on a small scale between two private individuels, but of dealings bet- 
ween a wbolesale supplier and a number of retailers. This is clear from the 

Mémoires , t. LXVL 2 5 


194 


T. ERIC PEET. 


general nature of the document and also from the fa et that in 3.7 we find the 
supplier receiving 21/2 pièces of gold from the merchant Beki in payment for 
méat. 

AH the dates given fall into the second month of the inundation season. On 
the recto they run from dav i 5 to day 28, omitting davs 19 and 26. Of the 
two columns on the verso the first (col. 4 ) contains no dates, while the second 
(col. 5 ) gives days 18,19 an< ^ 2 1 • 

There is unfortunately nothing to show who the supplier was. A Wholesale 
dealer who deals in méat, bread and wine sounds more like the product of the 
modem stores System than of ancient Egypt, and one is led to wonder whether 
the supplier in this case was not a temple, and whether we hâve not here an 
example of the manner in which the vast offerings made at the temples were 
disposed of by the priesthoods in return for gold and silver (1) . 

Turning to the payments themselves, we note firstly that they are ail made 
interms of a unit written &1 followed by a ligature. This ligature resembles 
that commonly used at this period for but it is highly unlikely that the word 
should hâve been written without any determinative at ail. Of the two groups 
™ and ( ( ( which suggest themselves, the first may be dismissed, for it could 

hardly hâve yielded so commonplace a ligature as this; to ( ( , however, there 
is no serious objection, and this is undoubtedly the correct reading. 

Doubtless it was this very determinative together with the mixture of 

payments in gold and in silver pièces ^i ( j ^ , that led Weill in the article 
quoted above to maintain that the word represents an abstract unit of value 
and not a concrète object of fixed size or weight. Let us examine this thesis 
a little more closely. 

In our papyrus the piece is clearly a measure of the value of objects, and it 
is preceded either by the word for silver or by the word for gold. The straight- 
forward interprétation of these variations is to suppose that it was a weight, 
like the dbn, and that both the piece of gold and that of silver were commonly 
used in computing values. In the case of 1. 7, 8 and 9, where no métal is 
mentioned, we must suppose that the scribe has carelessly omitted the word 
gold or silver in line 9 (it would not be needed in 7 and 8 , for cf. fines 3 , 4 , 
and 5 ). 

R) Already suggested by Weill, op. cit., t. I, p. 76 . 

(2) Which, however, we cannoL décidé. The équation of 1.7 with 3.4 suggests silver; that of 
1.8 with 5. 4 suggests gold. Clearly the size and qualities of the joints varied. 


THE UNIT OF VALUE S'TT. 


195 


Let us now examine for a moment an entirely different suggestion, that made • 
by M. Weill, namely that the piece was not a weight at ail, but an absolute unit 
of value, quite independent of gold or silver. M. Weill undertakes to demon- 
strate this from the papyrus itself. He first sets side by side the following sériés 
of values for an ox-head : 

1.7 1/2 piece 

2.10 silver, 1/2 piece 
3.4 silver, 1/2 piece 
4.2 gold, 1/2 piece 

Here, savs M. Weill, is the same object valued at 1/2 piece sirnplv, at 1/2 piece 
of silver, and at 1/2 piece of gold. Unfortunately there are two errors in this 
list. 2.10 speaks not of a head (dldl) but of a fpf-joint, which, whatever it 
may be, is not the same thing, as is clear from 3 . 4 - 5 . Further, in 4.2 the 
correct reading is not « 1 head» but 52 heads». 

Nor is M. Weill’s other piece of evidence of the same type any more conclu- 
sive. He compares 2.11, where a haunch ( bps , unqualified) is valued at 1/2 
piece of silver, with 5 . 3 , where a haunch of zwi-oxis valued at 1/2 piece ofgold. 
But this eomparison has no value, for in 2.11 the scribe has omitted to tell us 
to what kind of ox the haunch belonged; possibly it was a kl, whose méat as 
a whole, as one may see from these accounts, was of less value than that of 
the. iwl. In any case, evidence of this type is dangerous, for an examination 
of the accounts shows that the joints even of the same animais had no fixed 
values. No doubt they were valued according to size or weight, and perhaps 
even quality. 

We thus see that any attempt to equate the piece of gold with that of silver 
and with the piece without qualification fails. And indeed it must do, for if ail 
these hâve the same value why should the scribe hâve troubled to insert the 
words gold and silver at ail? M. Weill’s reply to this it that he did it in order 
to indicate in what métal he actually received payment. This is not unreason- 
able a priori , but it has its difîîculties. The group of words ( jssz 

means, according to the analogv of ail other expressions of this type, «half a 
piece of gold» not «half a piece, paid in gold ». Had the scribe wished to indic- 
ate the métal in which he was paid^, he would surely hâve used the phrase 

M It may indeed reasonably be argued that these figures do not indicate payments at ail, but 
only prices to be eventually paid. An acLual payment wpuld doubtless be recorded in the manner 
of 3 . 6 - 7 , introduced by the word sp frreceivedu. g 


196 


T. ERIC PEET. 


- m nb «in gold.. This in fact actuaiiy seems to occur in the Turin Diary for 
Year i 3 of Neferkerê'-Ram esses IX, ro. i, 12-17, where the values of certain 
wooden objects are givenin deben of silver and followed by the addition m iht or 
m M, which presumably must mean paid rr in kind. and «in silver. k e. 
«money respect! vely. 

Even if the presence of the words gold and silver could be explained away, 
there would still remain a difficulty in the way of equating the piece in gold with 
the piece in silver. The first four Unes of col. 1 contain items valued at 3 1/2 
and 1 1/2 pièces respectively ; line 5 runs : «Total : 5 pièces of silver, making 3 
pièces of gold.. -Surely there can be only one explanation of this passage, na- 
mely that the piece is not an absôlute unit of value independent of silver and 
gold, but rather a unit of weight. Five such weights of silver are équivalent 
to three such weights of gold. In this case the scribe has just totalled up the 
day’s sales and fînds them to amount to five pièces of silver. This he converts 
at once into 3 pièces of gold, perhaps because the piece of gold was regarded as 
more fondamental than that of silver; had more of the accounts been preserved 

we should probably hâve found that in the end ail the totals were reduced to 
gold pièces. 

Now for M. Weill’s interprétation of this simple and natural entry. He ad- 
mits that the first words of line 5 give the addition of the items in tlie previous 
lmes, which cornes to 5 pièces, which, he says, the scribe had received in silver. 
He proceeds «Mais, assez singulièrement, ensuite, il éprouve le besoin de for- 
muler, pour mémoire, que la shat d’argent et la shat d’or, qui ont la même valeur 
a coup sûr, n’en sont pas moins, pour cela, deux choses différentes, précisé- 
ment deux poids différents, en proportion mutuelle inverse de celle des valeurs 
des métaux à poids égal. L’argent valant moins que l’or, la shat d’argent pèse 
plus que la shat d’or ; le scribe veut exprimer cela.. A strange scribe, indeed, 
is this who stops m the midst of his butcher’s-meat account to record the relative 
value of silver and gold, and who does it by the curious method of stating that 

5 absolute units of value when they are thought of as gold are equal to 3 such 
units when they are thought of as silver. 

The fact is that the difhculties in the way of any such interprétation of this 
papyrus as that here examined are insuperable, and we are forced back upon 
the natural interprétation, namely that the piece is an object of.fixed 

weight. It follows that at this penod the values of equal weights of gold and 

lI) See Studies presentecl to F. Ll. Griffith , London, 1922, pp. 122-7. 


THE UNIT OF VALUE S'TY. 


197 


silver stood in the proportion 5 : 3 . It is clear that at the time when the proto- 
type of the Rhind Papyrus was drawn up, probably the Middle Kingdom, the 
proportion was 2 : 1; and Pap. R.M. 10068, ro. k.i h shows that at the end 
of the XX th Dynasty it was again 2 : 1 {1) . The comparative values of gold and 
silver thus fluctuated. 

The evidence we hâve reviewed seems to establish beyond ail doubt that the 
piece was a perfectly concrète unit, and in fact a fixed weight. Whv then do 
we find it accompanied by the determinative ( ( ( both in Rhind and in Bulaq 
11? This is a puzzling question, but I do not think it can be side-tracked by 
maintaining that the unit of Bulaq 1 1 with its — is not the same as those of 
the roughly contemporary Moir Bryce Tablet and the Kahun Papyri with their 
H. That two different units of exchange exist at one and the same time, writ- 
ten with the same sign &, and that the one should be a weight and the other 
an abstract unit is highly improbable. We are more likely to find the right 
answer if we ask ourselves what is meant by an «abstract, or « non-concrete 
unit of value ». It soon becomes apparent that the phrase can hâve no meaning 
at ail; for while it is easy to imagine a system of exchange in which goods are 
valued simply by a numéral — for that is what a strict abstract unit amounts 
to — no such system exists, because in point of fact no one will accept such a 
thing. I may feel that a pound note is an abstract unit; but it is very far from 
it, for if 1 take it to the bank I can, in theory at least, get a certain weight of 
gold for it. It is this very lack of an abstract unit that some think is at the 
bottom of our présent financial troubles. In practice, however, we bave so lost 
sight of gold that we hardlv connect our pound note with it, still less with the 
pound weight from which it takes its name. It is just conceivable that the 
Egyptians, in the same way, although well aware that the piece was a weight 
and that it bore a definite relation to the deben, felt nothing absurd in giving it 
the abstract determinative in cases where it was used purely to iacilitate ex- 
change. 

Yet against such a suggestion it would be easy to raise objections — why 
for instance is the deben in similar circumstances never given this abstract deter- 
minative? — and it might be better to suppose that the abstract determinative 


9 ) See T. E. Peet, The Gréai Tomh-Rohberies oj the Twentieth Egyptian Dynasty, p. 90. This pas- 
sage with its seemingly neecHess translation of silver into gold forms a very good parallel to the 
passage we are discussing. Spiegelberg, Rechnungen aus der Zeil Setis I., p. 88, quotes an incor- 
rect copy of it, and so is led to a false conclusion regarding the ratio of gold to silver. 


198 


T. ERIC PEET. 


is simply due to the influence of the jJ. -sign and to a false analogy with such 
words as htmt rca contracta in which it occurs. 

It is not necessary to suppose that the use of the piece as a unit of value died 
out with the XVIll th Dynasty. Dr. Cerny has drawn my attention to the occur- 
rence in a number of ostraca covering the XIX th Dynasty and perhaps reaching 
into the XX th of a unit or There is nothing to indicate its read- 

ing, and until some reason is- found to the contrary it seems natural to iden- 
tify it with our piece, st or s‘ly (l h If this is correct a transition between the 
writing of the Middle Kingdom and that of the XIX th Dynasty is perhaps to be 
seen in Pap. Bulaq 1 2 (Gairo 58071)^ where it is written indicating 

an ending -t or, less probably, -ty. On the ostraca the piece ne ver occurs in cir- 
curastances which enable us to bring it into any relation with the deben, and 
the abstract determinative of Rhind and Bulaq 1 1 never reappears. 

It only remains to say something with regard to the translation of the word 
sty itself. Griffith 1 * (3) , in dealing with No. 62 in the Rhind Pap., used the 
translation «pièces». Gardiner, in publishing the Kahun group, used «rings», 
without, however, giving any justification of this rendering. Gunn remarks 
that he fînds no evidence that the word means «ring», and he would seem to be 
right. Ghassinat supports Gardiner’s translation (4) 5 , remarking that the sign ÿ. 
resembles a kind of ring provided with a broad bezel. But surely the sign 
resembles nothing of the kind, for we know very well from carefully made 
hieroglyphic exarnples that it represents a cylinder seal with a loop of string 
passed through the hole to suspend it bv (5 h 

Once adopted, the translation «ring» became an obsession. Môller in his 
Hieralische Paléographie, I, No. A22 classes the writing of the sign in Rhind 
under but has a curious footnote explaining that it is there an error for Q. 

Two currents would seem to hâve worked in producing the translation « ring ». 
The first is the fact that the word is written with the pictogram of the cylinder 

(1) Dr. Cerny at one time f'avoured a different reading, the evidence for which he was kind 
enough to show me. He is now, however, not altogether convinced of its soundness, and I share 
his doubts. 

^ ^ To be assigned, on the evidence of the script, to the XVIII th Dynasty. It is a puzzling docu- 
ment of only five lines, which looks as if it should reveal the relation of the piece to the deben, but 
fails. 

(3} For Griffith it is the deben that is a «ring*; Proc . Soc. of Bibl Arch., XV, p. 3i5. 

So, too, by implication does H. Schafer in Zeitschr.für àg. Sprache, Zi3, p. 71, lines 2 and 
3, if I mistake him not; but his language on the point is not very clear. 

(5) Cf Weill, op . cit., I, p. 244 : te un «sceau» n’est pas un anneau». 


f 


THE UNIT OF VALUE S' TT. 


199 


seal, which has by analogy suggested another type of seal, namelv that worn in 
the bezel of a finger ring. The second is the fact that in English, and in some 
other languages, the word «ring» is ambiguous, being used both of a finger- 
ring and of much larger rings, such as those in which the precious metals are 
often represented on the Egyptian monuments. That these larger rings should 
be the objects denoted by is whollv unlikely, for through their size may 

be exaggerated in the tribute scenes we can hardly suppose that they were in 
reality so small as to weigh only one twelfth of a deben, i. e. about 7.6 grammes, 
or little more than one quarter of an ounce. 

One possibility remains. Is theptece identical with the unit of about i 3 -i 4 
grammes indicated by the sign O on a number of weights of various dates 
chiefly in the Old Kingdom. Some writers^ hâve taken it for granted that O 
is here an abbreviation of O, a suppose writing of the weight deben, and 
from this they hâve inferred the existence of an early deben- unit of 1 3 or 1 A 
grammes, quite distinct from the New Kingdom deben of about 91 grammes. 
The Worterbuch, however, makes a clear distinction between dbn, a circle or 
ring, written with the determinative o, and dbn the weight, written withai. 
If it is true that, as the Worterbuch implies, there are no instances of the weight 
written out in full and determined by O, it does indeed look as if we should 
hâve for the présent to keep the two words separate. This would leave the 
sign found on the weights without a reading (2 k Yet to identify it with the 
piece of Rhind and Kahun is impossible, for its value, if it is a unit at alD 3 ), is 
i3 to i& grammes, and that of the piece has been shown to be one twelfth of a 
deben, which would give for the deben a value of roughly 1 5 6 to 168 grammes, 
for which there is no evidence at any period early or late. . 

We shall therefore be wise translate the unit ( ( neither by « deben » nor by 
«ring», but to adopt for the présent some such colourless rendering as « piece ». 


W Weigall, for example, in the volume Weights and Balances in the Cairo Catalogue général, 
and Weill in his article La ‘ hite 3 d'or de Byblos in Revue égtjplologique , n. s., tome II, 1924 , fasc. 3-4, 
pp. 21 - 37 . The identification was suggested by Griffith in Proc. Soc. of Bibl . Arch., XV, p. 3i5. 

I do not quite understand how the Worterbuch would dispose of the evidence of the weight 
8o32 in the Berlin Muséum, inscribed weighing 1 4 1.68 grammes, which gives i4.i68 gram- 
mes as the unit, and therefore favours the équation o = t= o. 

^ For a very different interprétation of this sign see Schafer in Zeitschr. fur àg. Sprache , 43, 
pp. 70 ^ 71 . 



t 







l 



UNE STÈLE MAGIQUE D’EDFOU 

PAR 


MAURICE ALLIOT. 


I. — Au cours des fouilles de l’Institut français d’Archéologie à Edfou, au 
mois de janvier 1933, un nouvel exemplaire de stèle «guérisseuse -n a été trouvé, 
dans les ruines d’une maison d’époque ptolémaïque. La stèle est de petite taille : 
0 m. 2 35 de hauteur, sur 0 m. o 55 d’épaisseur. Sa largeur semble avoir été de 
0 m. 12 environ; mais un de ses côtés, brisé anciennement, n’a pas été retrouvé. 
Le début de chaque ligne horizontale de caractères manque au revers, et la fin 
de chaque ligne, sur la face. De même l'image d’Horus sur les crocodiles est 
brisée en son centre, au tableau supérieur (face), et la figure du Dieu chassant 
à coups de flèches les animaux malfaisants manque au tableau inférieur. La 
moitié du texte gravé sur la tranche est perdue aussi. La pierre est un calcaire 
très dur. Toute la surface (sauf la partie brisée) est recouverte d’un dépôt brun 
foncé, qui a pénétré dans la couche superficielle de la pierre. La gravure est 
nette, mais le texte hiéroglyphique, probablement copié d’après un modèle déjà 
très fautif, comporte beaucoup d’erreurs par oubli ou confusion de signes. 

IL — Le texte du revers comprend dix-neuf lignes, de droite à gauche; la 
dernière ligne a été gravée sous la base de la stèle. De la ligne 1 à la ligne 9, 
il s’agit du «texte B» du Catalogue des textes et dessins magiques du Musée du 
Caire, publié par Daressy (1903). C’est la conjuration par le corps d’Osiris jeté 
au fleuve et protégé contre les crocodiles. Ce texte est un des plus fréquents sur 
les stèles magiques^ 11 . Il est donné ici (E. r.) en regard de la Stèle de Metlernich® 
(M.), 3 8 - 48 . Les textes parallèles, dans la Statue de Zedher le Sauveur ^ (Z.) 
1, 1 10-1 24 , et dans les stèles : Caire 9402, Caire 9409, sont cités en notes. 


E. 


M. 


r. 


38 


X mwa Jy ^_zr jwl r ^ « 


W Cf. A. Moret, Horus Sauveur dans Annales du Musée Guimet, t. LXXII, p. 218-287 ( 1 9 1 ^)* 

^ Cf. W. Gol^ischeff, Die Metternichstele (1 87 7). 

^ Cf. Daressy, Statue de Zedher le Sauveur dans Annales du Service des Antiquités , t. XVIII, p. 1 1 3 - 
i 58 (1919). 


Mémoires, t. LXVI. 


26 


202 


MAURICE ALLIOT. 


E., $ 


l ... 


Æsmm 




t \ 


Cf. Z. no — C. 9A02, i 4 -i 5 — C. 9^09, 2-3. 


E. r. f> . *—!■«- 


M. 




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J\ * I 


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JT £ 1 /*v**a ^ a i 


Cf. Z. 110-112 — C. 9A02 , 16 — C. 9/109, 4 - 5 . 


E. r. 


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c^CSO- • • • JSv • • • I 




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Cf. Z. 111 — C. 9 A 02 , 16-17 — C. 9409 , 5 - 6 . 


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E. 


M. o 




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Cf. Z. 1 1 3 - 1 1 5 — C. 9/102, 1 9-2 1 — C* 9/109, 7-10. 


E. 


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M. 


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E. 


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Cf. Z. 1 1 5 -i 1 6 — C. 9/102, 22-23 — C. 9/109, 10-12. 


UNE STÈLE MAGIQUE D’EDFOU. 


203 


E. r. 


M. 


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E. r. 




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m- Ji;stf^:+JvPtlI = *£PJÏ&E'ïk 


Cf. Z. 118-120 — C. 9402, 25-26 — C. 9409, 15-17. 


m Wü! $Sils#Siiï 


E . r . y— j*/f=s 

Cf. Z. 1 2 0 — C. 9402, 26 — C. 9409, 17-18. 


E. 


r. 


■ ?v fi EBRflMKiJSr^f* r*N 
..•' ^IClIni laKll J// *<• ’' 


'«+ .-t g ; . -î,, ^ yrj ias | '■5£ â E* v =fV j 

™ -- I Ü ***» mMm | 


SBh ®S 


m - 4 C™*EiJ H «;tàw:>kïEikMt 


E - K,V 


UH 


THrlAME '• 

m. i¥^WE 0 :i^P n J 3 »tTîîv 1 ^^î) 

Cf. Z. 12 1-12 2 C. 9402 , 27-29 C. 9409, 2 0-2 2. 


sic 

E - i i-EXIum^ : • : M'3L 

sic 

M. T ' 5 *=PJÏ 5 M“ J kXTJSS. 9 i!Jr 


K® 'À 


E.r. 

*• fEPJ^. ra M 3 )v 

Cf. Z. 123 — C. 9402 , 3 o. 


© 

1 1 


26. 


204 


MAURICE ALLIOT. 


De la ligne 9 à la ligne 1 h \ les textes parallèles sont plus rares. Pour E. r. 
9-10, seule la stèle ^9/102 du Musée du Caire donne un texte semblable. Pour 
E. r. 1 1, il s’agit de la conjuration d’Apophis (I >, texte qui se retrouve dans Stèle 
de Metternich, i- 3 . C. 9/102, C. 9/11 1, C. 9 1 ( bis ) sont citées en notes. Pour 
E. r. 12-1/1, il faut revenir à C. 9/102; le texte se trouve aussi dans C. 9611 
et C. 9/10/1. Ces fragments sont du même type que le «texte B» de Daressy. 
Enfin pour E. r. 1 5 -i 9 , il semble que les textes tout à fait identiques manquent. 
Les références données en seconde ligne indiquent des passages du même genre 
dans Stèle de Metternich , C. 9602, C. 9/111. 




E. r. 9 (suite) ^L.- ^ 
C. 9/102, 3 o. 



E. 


1 ^ — î=:Pr®l— 






SIC sus 




E. 


r. 




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sic 


E. r. 
M. 


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- — '■’V— - — J I ÎT> $ if» 

Cf. C. gàoa, 32-33 — C. 94 1 1, 19 — C. 9431 lis, 3-8. 


p~v:i 


; S 

•n mm* 


/ 1 


E. r. V 


^ Cf. MoRET, Op. cit . , p. 2 2 0-2 2 3, 


( 


e. , jy 


l-A <5 


UNE STÈLE MAGIQUE D’EDFOU. 

sic 


205 


V—* AvwwA ^ ^ l l ^ ^ <= 


A 


Cf. C. 9^ 1 1, 2 0. 


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E. r. 


L “ J\ 1 W 

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Cf. C. 9^1 1, 20-21. 


E.,-. F f r mm. r 

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Z, 


iH*— S'r*— f V-Min*-.-. . au 


E. r. 




SIC SIC 


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Cf. C. 94 o 4 , 3 . 


; 1 I I a W I Aw^A 


E. r 


r. 


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Cf. M. 47 - 48 . 


Ii» Isa 


16 


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Cf. C. 9/102 ,32. 


E- 1 ' 


HH ■ jj£î 


- 


M. 1 38 . 




206 


MAURICE ALLIOT. 


E. r. 


■ t* 


SIC 

I#?W 


Cf. M. 2 2 3 . 



Cf. 9^i i, ai. 


III. — Les textes de la Face crE. f. » comprennent trois parties : 


À. La première est gravee en deux colonnes verticales. î concerne Limage 
d Isis debout, a droite du tableau supérieur. Les signes sont tournés vers la 
gauche, a concerne limage dHorus sur les crocodiles, au centre du même 
tableau. Les signes sont tournes vers la droite, ainsi que tous les suivants. 

B. La seconde partie est gravée en deux colonnes verticales. 3 et h se rap- 
portent à l’image d’Horus chassant les animaux malfaisants (partie brisée du 
tableau inférieur). C’est une rrclausule» en faveur du propriétaire de la stèle, 
Nesamon. 5 se trouve dans le tableau lui même, et comprend les noms des rep- 
tiles ennemis d’Horus, rangés l’un au-dessous de l’autre. 

C. La troisième partie est gravée en neuf lignes horizontales, toujours de 
dioite a gauche (E. f. 6-i/i). Les deux premières lignes (6-7) constituent une 
seconde clausule en faveur du propriétaire de la stèle. On trouve une formule 
semblable dans C. 9/180 et C. 9/103. Les sept dernières lignes (8-1/1) sont d’un 
type spécial, qui rappelle d’assez loin Stèle de Metternich 3 - 8 . Il s’agit d’une 
conjuration par 1 œil d Horus ( 1 . 8) et par Horus (1. 10) contre le venin (1. 9). 
Elle est faite sous une forme personnelle, et s’adresse spécialement à Nésamon 
(i. 1 1) et à sa famille (1. 12). 

Quant au texte de la tranche, dispose en deux colonnes verticales qui descen- 
daient, chacune du sommet a la base, une seule de ces colonnes est conservée. Il 
s agit du début du «texte Aw de Daressy, le plus fréquent de tous sur les stèles 
magiques. Comme pour le «texte B», le texte parallèle de la Stèle de Metternich 
î o 3 -i 07 est donné en regard. Cf. aussi : Statue de Zedher 101. 


t 1 - 


E - f -i ibH^lî 





l 

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UNE STÈLE MAGIQUE D’EDFOU. 207 

sv: i «m * 

c. 9430, 1 =(1IU mtrrwiw 1 

y* > - — 


lllïlil&xÿi 




J** I c - 9 430 ’ 4 


Cf. C. 9603, tranche gauche. 



E.*. ; 

m- t^V'brr 

Cf. Z. XVIII, 101. 

M. ZAé.rjM&Wfi fllPm-rSAVr 

Cf. Z. XVIII, 101. 


E -'- — 

m- iv 

Cf. Z. XVIII, 101. 



208 


MAURICE ALLIOT. 


E. r. M. 

1 38 

2 4o 

3 4i 

4 

42 

5 42 + 45 


6 45-46 

7 ^7 

8 47 

9 48 

10 

1 1 

1 2 
i3 
1 U 

15 

16 

*7 

18 

1 9 


IV. — TRADUCTION^. 


. . . (vieillard qui te refais) enfant, donne que Thot vienne à moi, à (ma) voix! 
. . . dans sa main. Ne levez pas vos têtes, (habitants de l’eau!) Si Osiris s’ap- 
proche de vous, menez ( 4 e vers Mendès). 

. . . vos (gosiers!). Arrière, ennemi! (Ne) lève (pas) la tête vers (celui qui est) 
Osiris. 

. . .(si) Nehaher (vient près d’Osiris. Celui-ci est sur l’eau, l’œil d’Horus au- 
dessus de lui, pour) renverser leurs faces, en (les) mettant sur le dos. 

. . . (c est Râ qui) scelle vos bouches; (c’est Sechmet qui) ferme leurs (gosiers)... 
(un grand cri dans la bouche de la) chatte. Les dieux (et les déesses 
(disent :) « qu’est-ce . . .). 

. . . Je suis Chnoura, seigneur de Helourt! Garde (toi) que soit renouvelé le 
deuil. . . 

... la nuit, sur cette rive de Ned(it. . . 

. . .(sur la violence) que (tu) as faite, ô toi l’ennemi qui fais le mal! Voici que... 

. . . l’impie! Haï, haï! — 0 toi qui apparais à l’heure (où (le soleil) sort du 
Noun). . . 

. . . salut à celui qui connait ton nom! Détourne ta marche, Makai, (fils de 
Seth)! 

... (ce repli) d’intestins, (. . . tu n’as pas de) corps grâce auquel tu deviennes 
(grand. . .). 0 (cet) ennemi! (Détourne-toi de Râ!). 

. . . garde-toi d’aller (...). Si tu vas vers (. . ., tu vas vers) Osiris. . . 

. . .(détourne) ta marche, retourne-toi, Makai! 

. . . (tu n auras de pouvoir ni sur les hommes), ni sur les chevaux, ni sur les 
troupeaux . . . 

. . . à cause de ces actes, Makai; les ordres. . . 

. . . détourne ta marche, Makai, fils de (Seth)! 

. . . Je suis Chnoum , qui vient du (ciel, pour protéger Horus). . . 

... à toi , ô ce nain . . . 

. . . l’œil d’Horus. Détourne ta marche! 


E. f. i 


Paroles de la grande Isis, mère divine. 


a ■ . . .vos faces sont repoussées, vos gueules sont fermées 

Moi, Horus de Khati, je viens pour protéger le ^Ka^ du Père divin d’Amon- 
Ra-Roi-des-Dieux Nesamon, m. kh, , ainsi que sa femme et (ses) enfants. 
® Toute eau, (toute) terre, toute montagne (et toute) eau qui s’y trouve, tout 

est sous les pieds d’Horus, fils d’Osiris, héritier grand, né d’Isis 

7 . . .ennemis, détournez-vous du Père Divin d’Amon-Râ- Roi -des -Dieux Nesa- 

mon . . . 

8 . . .son ennemi; ne levez pas vos faces vers lui (ô vous), ses adversaires : l’œil 

d’Horus est sa protection 


^ ^ Pour E, r. 1-9 (texte B) et E. t. 1 (texte A), la traduction reproduit celle de M. Moret dans son article sur Horus 
Sauveur, avec quelques variantes dues au texte d’Edfou. 





UNE STÈLE MAGIQUE D’EDFOU. 


209 


. .repousse le poison par la flamme, le mur qui arrête sa marche! Salut. . . 

. .son temps. Rends-toi fort comme Horus (en) toute puissance, comme. . . 

. .qui est en ta chair, ô Père Divin d’Àmon-Râ. . . 

. .aller jusqu’au ciel, descendre vers tes fils qui. . . 

. .la formule récitée à l’envers, telle que descend sa route (et que) marche. . . 

. .sous lui, comme va. . . 

E. t. 1 Salut à toi, héritier fils de l’Héritier; salut à toi, taureau fils du Taureau; 

salut à toi, Horus issu d’Osiris, né d’Isis la déesse : je te nomme par ton 
nom. 

V. — La stèle gravée pour Nésamon est un exemple nouveau de ces recueils 
de prières magiques, destinés à guérir hommes et bêtes des piqûres ou mor- 
sures venimeuses. Elle comprend un choix abrégé des formules les plus impor- 
tantes. 

Le titre porté par le donateur : «Père divin d’Amon-Râ-Roi-des-Dieuxj? sem- 
ble le rattacher au culte d’Amon Thébain. Horus de Khati, invoqué dans la 
légende qui accompagne le tableau inférieur, est probablement l’Horus d’A- 
thribis^h Enfin la stèle a été trouvée à Edfou. 

Mais les stèles magiques étaient fabriquées pour être utiles partout. Le com- 
merce qu’on en faisait les dispersait loin de l’atelier où elles étaient gravées. 
Le dieu d’Athribis peut être cité sur une stèle fabriquée à Thèbes, par exemple, 
parce que le modèle copié par le sculpteur le mentionnait, ou encore la stèle 
peut avoir été envoyée du Nord de l’Egypte, sur la commande d’un prêtre qui 
vivait à Thèbes. Comment parvint-elle à Edfou? Rien ne l’indique; mais elle 
pouvait y rendre les mêmes services que partout ailleurs. 

Elle est de petite taille, et porte une ligne de texte inscrite sous la base. 
Elle n’a donc sans doute jamais eu de socle ni de bassin pour recueillir l’eau 
qui mouillait ses formules. Les textes y sont rangés par ordre d’efficacité, du 
haut en bas. Le «texte A», inscrit en gros caractères sur la tranche arrondie, 
était ainsi touché le premier, quand on versait l’eau. 

Sur la face, les figures des Dieux sont placées en tête; au revers, le «texte B» 
vient en premier. 

Les formules d’une stèle « guérisseuse » (2) de petites dimensions devaient être 
nombreuses, pour qu’aucune chance d’efficacité ne soit perdue, et courtes, afin 

W Cf. Gauthier, Dictionnaire géographique , II, p. 116 , et IV, p. 20 5. 

W Cf. P. Lac au, Les statues « guérisseuses r> dans V ancienne Egypte, dans Monuments Piot , t. XXV 
(l 9 2 1 - 1 922), p. 189-209. 

Mémoires, t. LXVI. 


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1 2 

13 

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*1 


210 


MAURICE ALLIOT. 


que toutes puissent être inscrites sur une faible surface. On en arrive ainsi à ne 
citer que la première phrase ou les premiers mots de chaque formule : le frag- 
ment initial prend la même vertu que le texte entier (1) . Ce fait se retrouve non 
seulement dans la composition des stèles magiques égyptiennes, mais encore 
dans toutes les liturgies religieuses. 

(lî Le «texte Bn est abrégé phrase par phrase. Du «texte An et de la «Conjuration d’Apophisn, 
la première phrase est seule inscrite. 


’ I 


DER KINDERLOSE 

VON 

H. O. LANGE. 


Es ist allgemein bekannt, dass die alten Aegypter, wie auch sonst zu allen 
Zeiten die Orientalen, es als ein Unglück fühlten, wenn ihnen keine Kinder ge- 
boren wurden. Ein Solin war ja für die richtige Besorgung des Begràbnisses 
und des Totenkultes notwendig. Daher empfehlt ein Ostrakon in Berlin (1) 
einem Mann, der kein Kind liât, ein Waisenkind zu adoptieren. Viele Kinder, 
hesonders Sôhne, zu haben ist ein Segen; auf einer Serapeumstele (2) sind fünf 
Sôhne aufgeführt : bis • Auf einer Stele aus der 

Saitenzeit in Wien (3) sagt der Verstorbene : « Viele Kinder sassen zu meinen Füs- 
sen, Sohn gegenüber Sohn». 

Vor Jahren wurde ich auf eine grosse Stele aus Hawara aufmerksam, die sich 
im Kairiner Muséum befîndet (No. d’entrée &Ao65), und von Daressy publizirt 
ist (4 k Diese Stele ist auf beiden Seiten und auf den beiden Kanten mit Texten 
bedeckt; der Text auf der Vorderseite gibt eine Redaktion des Bûches trvom 
Durchwandeln der Ewigkeit», die beiden Kanten sind mit Opfergebeten und 
Totentexten beschrieben, die Rückseite enthâlt die biographische Inschrift, die 
uns hier beschâftigen soll. 

Nach Daressy’s Beschreibung ist die Oberllàche des Steins an melireren Stel- 
len vervvittert, und die Inschriften sind ohne Zweifel trotz der guten Schrift 
ôfters scbwierig zu iesen; Daressy hat ja auch in seiner Wiedergabe der Texten 
mehrere Zeichen mit einem Fragezeichen versehen. Die Orthographie ist früh- 
pt,olemâisch , und einzelne Zeichen haben fremdartige Formen angenommen. 
Offenbar ist die Kopie von Daressy mit einer gewissen Vorsicht zu benutzen, und 
ich bedauere, dass ich selbst das Original nicht habe einsehen kônnen. Daressy 
hat auf den entscheidenen Punkten die Inschrift nicht verstanden, wodurch ganz 
natürlich seine Lesungen unsicher geworden sind. Dass sein Urteii über den 
Inhalt : «tout son discours n’est que du verbiage», nicht zutreffend ist, werden 
die folgenden Seiten zeigen. 

W Erman, A. Z. 42 , ioo ff. — 12) Chassinat, Rec. de trav. i4, îo, 3. — (3) v. Bergmann, 
Hierogl. Inschr . Taf. 6, 12 . — ^ Rec . de trav . 36, 73ff. 

a 7 • 


212 


H. 0. LANGE. 


Hier kann leider nicht eine neue Ausgabe der merkwürdigen Inschrift gege- 
ben werden; meine Aufgabe ist die, auf Grund von Daressy’s Pnblikation die 
Inschrift zu analysieren uiid den Sinn in grossen Zügen nachzuweisen ; vieles 
verstehe ich gar nicht, an mehreren Stellen habe ich den Text eraendiert um 
überhaupt einen Sinn herausznkriegen. Hoffentlich wird ein anderer spâter 
den Original genau untersuchen und uns eine neue Bearbeitung dieses einzigar- 
tigen Textes schenken; dann wird es sich zeigen, in wie weit meine Emenda- 
tionen richtig sind, und wo ich fehlgegriffen habe. 

Es hâtte keinen Sinn hier Daressy’s, wie ich glaube, ziemlich unzuverlassigen 
Text der Rückseite wieder abzudrucken. Ich verweise auf seine Abhandlung. 

Der Verstorbene, der Priester ■ APJ fângt (Z. i- 3 ) mit einer Aufforde- 
rung an die Besucher des Grahes an^ : « Jeder Priester, jeder Prophet, (jeder) 
Lesepriester, aile Ihr Menschen, die dem Hanse des Lebens (’ : der Schriftgelehr- 
ten) gehôren, aile zusammen, aile Ihr Balsamierer, Gehilfen, /isfcl- Priester, 
Bestattungsarbeiter, Nekropolanwârter insgesammt, die zu diesem BergÇ ! ) kom- 
met und Grocodilopolis passieret und an Ihre seeligen Toten opfert zur Zeit des 
Darbringens des Opfers, die diese Stele sehet und ihre gôttliche Schrift leset». 

h‘l Jfrjs lese ich Z. 2 und Z. 3 ( w'jdn . Die Bedeutung von mnmn-t ist unsi- 
cher. 

Dann folgt (Z. 3 -A) die Auflorderung : «Hôret die Bitte, die ich an euch in 
Demuth richte, namlieh, erinnert euch und verkündet hübsch meinen Namen, 
dann wird der grosse Gott, der Herr des Westens, auch dafür belohnen». 

iw nfr steht für den adverbiellen Ausdruck rnfr. 

Das folgende (Z. A- 5 ), so wie es steht, enthâlt grosse Schwierigkeiten, und 
meine Übersetzung ist nur geraten : «Denn jeder seelige Tote, wenn er die 
Form eines Geistes annimmt, — ihm wird sein Sohn seine Pflicht tun, wie er 
(der Verstorbene seinem Vater) getan hat Es war nichts Bôses an mir». 

hr nb s‘A] hier scheint s'A adjektivisch zu stehen. — Das folgende dn verstehe 
ich als eine spâte Schreibung von ' «jedesmal wenn», hier in abge- 

schwachter Bedeutung « wenn ». In der Lücke im Anfang der Z. 5 ist wahr- 
scheinlich r irj (für îrt) ( n-f ) irj-f. — iwt w] «gleichwie» vor einem Verb 

kenne ich sonst nicht; wird ein Relativsatz sein. Der folgende Satz 

ist mir ganz unverstândlich; der Text ist wohl in Unordnung. 

Nach dieser Einleitung erzahlt der Verstorbene, wie es ihm gegangen ist, 
dass er keinen mânnlichen Erbe hat (Z. 6-7) : «Ich sage und lasse Euch wissen 

(1 ) Wôrter, derer Übersetzung zweifelhafl ist, sind kursiviert. 


DER KINDERLOSE. 


213 


mit Worten, die fern von Unwahrheit sind, weswegen ich [diese Stele ] geschrie- 
ben habe : Ich habe meine Lebenszeit im Trauer über (eine Krankheit), die mir 
widerfuhr, verbracht. Es war peinlich Morgen und Abend. Ich sass nicht als 
ein Begalter und coeundi potens . . .meiner Stadt. Ich habe keinen Erbe». 
Nach ss n-j hat vielleicht wd-t für wd «Denkstein » gestanden. — ist wohl 

hier das Wort ® * rrfremdartig». — Im folgenden ândere ich ^ zu ^ und 

zu V Bitura 5^ kopt. A20JU-. — vor ikm 

steht wohl, wenn richtig gelesen, für — Der Name der Krankheit oder des 
Unglück ist defekt vielleicht eine Ableitung vom Wurzel mn «leiden, 

krank sein» trotz dem J am Anfang. — Das von Daressy mit Fragezeichen ver- 
sehene ist hier das Demonstrativum. — m d-t-f r h-t-f bedeutet rr Morgen 
und Abend», so Dümichen, Resultate. 5 1 , 16 (s. l£mitLii-Gn\vow,Wôrterbuch, V; 
5o6 )-— giebt keinen Sinn; wahrscheinlich steht da, dies 

Wort ist beinahe synonym mit || ’ Der Sinn scheint zu sein dass die 

Krankheit ihn impotent gemacht hatte, so dass er keine Kinder haben konnte. 
— Das folgende ^ ^ <s _ • ° verstehe ich nicht. — phrr ns-l bedeutet 
«Erbe», so Stele 172, Wien Z. : sQ k — * — J ~“ 


der 


Ausdruck kommt schon in saitischer Zeit vor. 

Vom folgenden (Z. 7-9) verstehe ich leider zu wenig. Er scheint die Folgen 
seiner Kinderlosigkeit hervorzuheben, dass die Begrâbnissceremonien nicht 
ausgeführt werden konnten. Es ist die Rede von l>* # «am Thor des Hori- 
zonts» (d. h. des Grabs) vom « Wasserspenden», vom «Aufrichten der Leiter» (!), 
vom «Einwickeln am Tage der Bestattung», vom «Hervorsagen der Totensprü- 
che (p^®rr,)”’ v ° m «Einführen in meinen Grab 

GêcAi)’ dass er mich 

in meinem ( Toten^schlummer zufrieden stelle und mir die Totenriten ausführe, 
indem sein Herz sich nach meinen Grab um meiner willen sehnt, damit er mir 
Opfer und Wasser spende, wie ein Sohn seinem Vater tut». 

Hier ist die syntaktische Verbindung recht unklar. ganz im Anfang ist ohne 
Zweifel die Négation. — In si A n-j tw vermute ich eine Umstellung der letzten 
Glieder und môchte élhtw n-j lesen. — Irn folgenden ist der Text in Unordnung. 
— hts-ftw ] hier steht tw als Objektsuffix 1. Sing. (Erman, Neuàg. Gr . 2 , § 63 ). 
Dann folgt, wenn Daressy’s Text richtig ist : dd-f nj s\hw, «dass er mir die Toten- 
sprüche hervorsage . . . , indem er mich in meinen Grab hereinbringt». nehme 


M Wreszjnski, Aeg. Inschr. a, d. K. K. Hofnmseum in Wien, 1906, p, 112, Taf. 5 . 


214 


H. 0 . LANGE. 


ich. als Dativ. — 2Zi ^ môc ^ te ff Schlaf» emendieren. — Der 

Satz f}h ib-f is-t-j hr-j «indem sein Herz meinen Grab meinetwegen sucht» wird 
wohl sagen, dass ein Sohn aus Liebe zu seinem verstorbenen Vater dessen Grab 
besucht. Dieser Abschnitt scbeint eine ausführliche Darstellung der Pflichten 
eines Sohnes gegen den verstorbenen Vater zu sein, dieselben, die ihm nicht 
von einem Sobn ausgëführt werden konnten. Eine genaue Untersuchung des 
Originals wird wahrscheinlich in diesem Abschnitt manches klarstellen. 

Z. 9-10 klagt er darüber, dass er auch keine Tochter hatte : «Obschon ich 
ein ehrwürdiger in meinem Gau war, hatte ich keine Tochter, die ara Tage der 
. . . trauern und rnir die Trauerklage anstimmen und über mich in der Stunde 
der Ohnmacht jammern konnte». 

Ob ich das syntaktische Verhâltniss bei den Satz mit wn richtig verstanden 


habe, weiss ich nicht. — Ich môchte statt i esen; g ann j st 

1 — 1 ç. r aT? 11 1 11 

ailes klar. — Olin verstehe ich nicht. Man würde an eine Bezeichnung 

des Begrâbnistages denken. 

Der folgende Abschnitt enthàlt wieder mehrere unverstàndliche Stellen. Der 
Vei storbene fâhrt fort : «Zum Ersatz dafür, dass dieses mir widerfahren war, 
indem keiner da war, wurde jedermann mir ein Priester, der seine Pllicht 
kannte, ohne das schlechtes bei ihm war, mit reinen Eingern bei dem, was seine 
Hand tat . . . . indem er nach dem Willeii seines Gottes wanderte. . . ; es war 
keine Müdigkeit in seinem Dienst, rein in. . . , bis dass sein. . . kommt, nicbt 
dem Schmutz ergeben, sich reinigend zur Zeit der Ausführung der Riten. Es 
wa r ke in Aufhalten in der Besorgung seiner Tâtigkeit». 

VN JHP mit nachfolgendem Satz wird «als Ersatz dafür dass» bedeuten. 


vergl. Rochemonteix, Edfou, I, 39 


= Mariette, Denderah, II, 33 j 


(m isw) — rnn wn] r steht hier für iw. — ♦ £ ândere ich zu * 'Û . 

djwr etc.] ich vermute, dass nach djwr (d. h. twr) etwas wie stebt. 

für | kenne ich sonst nur in Pluralis. — ^ stebt Z. 1 1 für ^ wie auch 
Naoplior Turajeff (Journ. Eg. Arch., IV, 119 /) — ist wo hl das 

bekannte Wort phrj-t; es wâre doch hôchst merkwürdig, wenn es wirklich das 
nur in den Pyramidentexten belegte Wort für «Zeit» * c= *' wâre. — p™* 5 
ist mir verdâchtig; es giebt ein Wort in der griechischen Zeit^X 

Bedeutung «Opfergaben» (in Ombos, de" Morgan, I, 1 2 3 u. 1 61). — nn wd 
iw *w] wd c. c. (hier | «sich hingeben zu ». Ich hatte auch an ei 


eine 


DER KINDERLOSE. 


215 


unkorrekte Schreibung von ^ c. c. <=> « weicben von» gedacht, doch 

wohl kaum môglich. 

Im folgenden scheint er zu begründen, warum er so liebevoll von seinen 
Mitbürgern behandelt wurde (Z. 1 3- 1 4 ) : «(Denn) ich war ein Bürger ohne 

Tadel, ein. . . , ohne Parteilichkeit, ein Priester ohne Vorwurf der die 

Lüge hasste». 

Was ist, weiss ich nicht. — nach wb ist gewiss ein Fehler, 

aber was steht da? — Das Stück von J x t bis ^ verstehe ich nicht. 

Der folgende Abschnitt (Z. t/ï-17) ist ziemlich verstândlich : «Ich habe Euch 
dieses vorgelegt, damit Ihr meinen Charakter und, was mit mir geschehen ist, 
kennen kônnet, und um Euren Mund zum Nennen meines Namen zu stârken 
durch die Bitte, die ich an Euch richte. Denn ein Mann, dem das Nennen sei- 
nes Namen nicht besorgt wird, ist ein Wesen, das gar nicht geboren ist. Was 
er gemacht bat, wird nicht erinnert, sein Name wird nicht hervorgesagt, (er ist) 
wie einer, der nicht existiert. Er ist wie ein Baum, der mit seinen Wurzeln 
ausgerissen ist». 

dm k steht in spâten Texten für dm rn. — nfrw ir n-j n tn] vielleicht bedeu- 
tet nhw hier « Anrufung». Denkt er hier an die religiôsen Texte und Gebete, 
die auf der Vorderseite und den beiden Kanten stehen? Durch Lesung diëser 
sollen die Besucher ermuntert und gestàrkt werden zum Hervorsagen des Toten- 
gebets. Ich bin nicht sicher, ob die Bedeutung von nhw diese Erklârung zu- 
lâsst. — In der Lücke Z. 1 5 am Ende wird wohl ■» 
sein. Der Gebrauch von bh ist sehr gesucbt, das Wort bedeutet ja eigentlich 
«gebaren, hervorbringen». — • Die syntaktische Verbindung der Sâtze Z. 1 5 - 1 6 
ist nicht ganz klar; ir s. . . wn pw ist ja ein Nominalsatz. Vielleicht soll ir s 
vor nn sktw unterverstanden werden, wir hâtten dann einen zweiten Nominal- 
satz (1 rs). . . . mj nlj nn wn. — imnw in Singularis «Baum» auch Pianchi 1 3 3 . 

Am Schluss von Z. 1 6 ist natürlich zu supplieren. 

Das Verstândniss des Schlussabschnitts versagt leider an einem Punkt, der 
recht wichtig ist, sonst ist das meiste ziemlich klar. Der Verstorbene sagt 
(Z. 1 7-20) : « Weil dieses mir geschehen ist, daher habe ich diese Bitte vor Euch 
gelegt um zu veranlassen, dass die Lebenden, die entstehen werden. ... Es 
ist nicht ermüdend für Euer Herz, wenn es besorgt wird, eure Kehle wird nicht 
eingeengt bei seinem Aussprechen, eure Zunge wird nicht matt beim Hervor- 
sagen, euer . . . wird nicht krank bei seiner Wiederholung, es ist keine strafbare 
Sache, wenn es gemacht wird, eure Magazine werden nicht leer von Nahrung 


Ü_ M zu lesen 


216 


H. 0. LANGE. 


deswegen. Denn der Odem des [Mundes ist nützlich] für den seelig Verstor- 

benen [ ]. . . durch das Hervorsagen seines Namen. Ein Geist lebt, 

wenu gerufen wird . . . » 

Hier bricht der Text ab. Der Satz rdj n-j ni} m hr-tn 1}r-s siebt eigentlich 
wie ein Relativsatz aus, aber diese Auffassung scheint ausgeschlossen, fyr-s ist 
wobl eine Wiederholung von 1}r nn, das voran steht. — Im folgenden steckt wohl 
ein Fehler im Text; hp ist hier = hpr wie Z. i5 : hp im-j. — wird wohl 

sein, aber das Wort steht hier unverbunden. Man kônnte vermuten, dass 
vor dd ein -=► ausgelassen wâre, und man kônnte vielleicht übersetzen : «um 
zu veranlassen, dass die Lebenden, die entsteben werden, gründlich erklârt 
werden um, was mir geschah, hervorzusagen». wâre dann mit 

zu verbinden. Diese Bedeutung von ’>h ist doch ganz geraten. — Daressy hat 
scbon auf die Form rs, Icopt. XAC «Zunge» aufmerksam gemacht. — Z. ip 
Anfang ist vielleicht nn mn n [lè] In zu lesen; n ib wird ein Dativ sein. — Dass 
meine Übersetzung von ihl sswnw richtig ist, wage ich nicht zu behaupten. Im 
folgenden suppliere ich nn[sw ], und spâter Æ n[r’, lh]n sVi. . . Der folgende 
Satz verstehe ich nicht ganz. 

Ich hofï’e, dass ich den allgemeinen Sinn dieser einzigartigen Inschrift fest- 
gestellt habe. Im einzelnen kann ich mich bei der gewiss unvollkomme- 
nen Publikation geirrt haben. Ich zweifle nicht, dass wenn ein anderer den 
Original im Kairiner Muséum hervornimmt, wird er viel weiter kommen und 
wahrscheinlich an verschiedenen Stellen die hier gegebene Auffassung ândern. 


Gjentofte bei Kopenhagen, August î g 3 3 . 


DER VOGELFANG MIT DEM KLAPPNETZ 


VON 

KARL APPELT. 

Die so oft wiederkehrende Darstellung grosser Mengen von Jagdwild (Vier- 
füssler und Sumpfvôgel) in den alten Grâbern Aegyptens lâsst es als gewiss 
erscheinen, dass das urgeschichtliche und das spàtere Aegypten bis tief in die 
geschichtlicbe Zeit hinein ein wesentlich anderes Landschaftsbild zeigte als heute, 
wiewohl auch die gegenteilige Ansicht vertreten wird. Denn diese ganze reiche 
Tierwelt war mehr oder w r eniger von der Pflanzenwelt abhàngig. 

Nicht nur das Delta mit seinen Sümpfen und früher zahlreichen, oft wech- 
selnden Nilarmen schuf die Bedingungen für die Ernàhrung, auch die an das 
Delta und das Niltal aufwârts angrenzenden heutigen Wüstengebiete waren 
wahrscheinlich mindestens von Buschwerk bewachsen. 

Die hiezu notwendige Bodenfeuchtigkeit war vermutlich durch reichere Nie- 
derschlâge gegeben. Ich môchte nàmlich annehmen, dass die gegenwàrtige 
Trockenheit der Mittelmeerlànder nicht ganz auf Rechnung der Abholzung zu 
setzen ist, sondera dass die Abnahme der Niederschlagsmenge zum Teil auch 
durch Klimaverschlechterung infolge der Zunahme trockener Winde herbeige- 
führt wurde. Auf reichere Niederschlâge weist auch die Tatsache hin, dass 
noch das spâte Rom in der Getreidezufuhr von der nordafrikanischen Küste her 
abhàngig war. 

Aber noch ein weiterer Umstand ist hier in Betracht zu ziehen. Müssen wir 
doch auch für die gleiche Zeit in Europa und in den angrenzenden Teilen Asiens 
einen bedeutend grôsseren Bestand in der Tierwelt annehmen als heute und 
damit auch im Bereich der Zugvôgel, die in gewaltigen Schwàrmen unsere Hei- 
mat verlassen, um die gesegneten Gegendeii Afrikas aufzusuchen. Viele Zug- 
vogelarten inôgen sich in jener Zeit mit dem Verbleib in den nôrdlichen Teilen 
Afrikas und damit im Niltal sowie in den angrenzenden Steppen- und Buschge- 
bieten begnügt haben, wâhrend sie heute, da ihnen die fortschreitende «Ver- 
wüstung» und die Bodenbearbeitung des Niltals die winterlichen Wohnstatten 
eingeengt hat, bis ins südlichere Àfrika ziehen. 

Mémoires , t. LXVI. 


38 


218 


KARL APPELT. 


Die Zugvogelbewegung bietet so das Bild eines Pendels, das je nach dem An- 
trelfen von Nabrung nach Norden und Süden verschieden weit ausschlug. 

In der europàischen Eiszeit mochte dieser Pendelausschlag zwischen den das 
Mittelmeer nôrdlich begrenzenden Küstenlândern einerseits und Nordafrika an- 
dererseits seine Grenzen gefunden haben , so dass die Zugvôgel mehr oder weni- 
ger hauptsâchlich von Küste zu Küste zu fliegen hatten, wâhrend nach dem 
Abklingen der Eiszeit und wâhrend der Aufwârtsbewegung der Pflanzenwelt im 
Norden (Dryas-, Espen-, Kiefern-, Eichen-, Buchen-Zeit) das Pende! nôrdlich 
immer weiter ausschlug. Da wir für das Europa der damaligen Zeit eine dün- 
nere Besiedlung voraussetzen dürfen, durch eine Menschheit, die sich aus Jâgern 
und angehenden Ackerbauern zusammensetzte, so war auch hier der Bestand 
der Zugvogelwelt vorerst noch geringer Stôrung ausgesetzt. 

Eine solche Stôrung trat sicher auf âgyptischem Boden früher ein, zumal das 
Niltal infolge seiner Erstreckung bis in das Innere Afrikas die von der Natur 
gegebene Yogelzugstrasse bildete und seine Kultur gegenüber Europa zeitlich 
ganz erheblich voraus war. 

Die Stôrung auf âgyptischem Boden musste aber das Pende! , um hei obigem 
Bilde zu bleiben, weiter nach Süden ausschlagen machen. Eine so gewaltig 
erweiterte Amplitude war aber nur sehr tüchtigen Fliegern zuzumuten, so dass 
die nach beiden Richtungen lànger werdende Reise wahrscheinlich auch das 
Ihrige dazu beitrug, nach Gattung und Zahl der Zugvôgel hemmend zu wirken. 

Die Einbusse, soweit Aegypten in Frage kam, musste aber nicht so schnell 
fühlbar werden, denn sicher lieferte das noch immer nicht. intensiv bewirtschaf- 
tete Europa grosse Zuschüsse an Zugvôgeln zu dem von Haus aus reicheren 
Inventai* hodenstândiger Yôgel Aegyptens. 

Dieser, wie sohin angenommen, lang anhaltende Vogelreichtum legt den Ge- 
danken nahe, dass die Erbeutung der gefîederten Mitglieder der Tierwelt in 
der Nahrungsversorgung der alten Aegvpter eine sehr bedeutende Rolle gespielt 
hat und macht es weiter erklârlich, warum der Vogelfang, das Zubereiten der 
erbeuteten Wasservôgel, ihr hâufiges Vorkommen als Opfergaben, ja sogar ihr 
Einpôkeln auf âgyptischen Darstellungen einen so breiten Raum einnimmt. 

Für den Urâgypter und seine geschichtlichen Nachfahren war von einer güti- 
gen Natur der Tisch immer reichlich gedeckt. Er bedurfte nur einer sinnrei- 
chen Vorkehrung, um sich der wohlgenâhrten Vôgel in môglichst grosser Menge 
zu bemâchtigen und dazu diente das Klappnetz. 

Wegen der hiedurch angedeuteten Absicbt mochte ich daher den Vogelfang 
mit dem Netz nicht so sehr als Jagdliebhaberei als vielmehr als Nahrungsfür- 


DER VOGELFANG MIT DEM KLAPPNETZ. 


219 


sorge aufgefasst wissen, da es ja auch keiner besonderen Geschicklichkeit be- 
durfte, das beflogene Netz zuzuziehen. Der Entwicklung eines zielsicheren 
Auges und einer treffsicheren Hand entsprach vielmehr die Jagd mit dem Wurf- 
holz. Das Stellen der neben dem Klappnetz vorkornmenden Falle, die unserem 
Fucbseisen âhnelt, galt immer nur einzelnen Vôgeln und spielt auch in den 
Darstellungen nur eine untergeordnete Rolle. Konnte sie doch keinem der 
beiden ohgedachten Zwecke, Nahrungsfürsorge oder Jagdliebhaberei, vollauf 
Genüge tun. Der Erfolg hing allein von der Wirksamkeit eines Mechanismus 
ab, die persônliche Geschicklichkeit des Fallenstellers war ausgeschaltet und 
die Beute nur durch jedesmaliges Neuaufstellen zu vermehren. 

Anders das Klappnetz. Dieses verschalfte mit einem Zug eine grosse Menge 
fetter Wasservôgel, war also das geeigneteste Mittel, der Nahrungsfürsorge zu 
dienen. Wie aber sah dieses aus, wie wurde es betâtigt? 

Diese Fragen zu beantworten, hat der der Aegyptologie leiderzu früh entris- 
sene, verdienstvolle Forscher Georges Bénédite in der «Zeitschrift für âgyptische 
Sprache und Altertumskunder (68. Band, Seite 3, La tenderie dans la décollation 
murale des tombes civiles ) eine Lôsung vorgeschlagen. Er nimmt im wesent- 
lichen einen quadratischen oder rechteckigen Raum an, dessen vier Ecken von 
aufrechtstehenden Stâben gebildet sind, zwischen denen das Netz gespannt sein 
soll, also ungefâhr die Form eines kleinen Bauerngârtchens. In dieses sollten 
sich von oben hinein die angelockten Vôgel setzen. Ist es aber wahrscheinlich, 
dass sich ein Vogel von oben herab in einen eingefriedeten Raum niederlâsst? 
Ausserdem ist zu bedenken, dass erschreckte Vôgel in die Hôhe flattern, also 
gerade in die Richtung der Offnung, die nach Bénédite die Weite des ganzen 
Grundrisses hatte und dass der Verschluss durch zwei parallèle Netzrànder und 
ihre eingebefteten Schnüre zu betâtigen war. Diese Schnüre rechtzeitig und 
auf grôssere Entfernung so straff zu spannen, dass ein Durcbschlüpfen der Vôgel 
verhindert wird, halte ich für kaum durchführbar. Was aber meines Erachtens 
am meisten gegen diese Lôsung spricht, ist der Umstand, dass auf zahlreichen 
Darstellungen des Klappnetzes ein Mann bereit steht, der auf den waagrecht 
ausgestreckten Armen eine Art Kl animer hàlt (1) , die an dieser Kôrperstellung 
gemessen die Lânge von zwei Armen plus einer Brustbreite des Mannes hat 

^ Mann mit Kiammer : Davies, The Rock Tombs of Sheikh Saïd, PI. XII. — The Rock Tombs of 
Deir el Gebrâwi , PI. VL — Murray, Saqqara Mastabas , Pi. XI. — Rlackman, Meir , Part. Il, Pi. IV. 
— Davies, Plakhetej) and Akhethetep , I, Pi. XXI, — II, PI. IV. — v. Bissing, Mastaba des Gem-ni-kai , 
I, Pi. IX. — Lepsius, DD, Bd. IV, Abt. Il, Bl. io5. — Mariette-Pacha, Voyage dans la Haute - 
Egypte, No. 8, Memphis-Sakkarah. 


28. 


220 KARL APPELT. 

(Abb. 1). Diesen Mann, den Bénédite unerwâhnt lâsst, wollen wir für die 
weitere Erklârung als «Kronzeugen» bereithalten. 

Eine âhnliche Erklârung gibt M. Pierre Montet, im Bulletin de l’ Institut fran- 
çais d’archéologie orientale, 1 1 . Band vom Jahre 1 9 1 3 , Seite 1 A5- 1 5 3 , La chasse 
au filet chez les Egyptiens und in seinem Werke : Les scènes de la vie privée dans 
les tombeaux égyptiens de V Ancien Empire , S. 42 - 66 . 

Bei dieser Bekonstruktion ist der im geôffneten Zustand 
umspannte Raum nicht ein vierseitiges Prisma wie bei Béné- 
dite, sondera zwei rechteckige Netzteile mit je zwei dreiecki- 
gen Verlângerungen stehen vom Grande aus schrâg aufrecht 
nach anssen. 

... Wâhrend Bénédite annimmt, dass von den vier recht- 

Add. 1. 

Der Kiammertrager. eckigen Seiten seines Prismas beim Zuziehen zwei solche in 
spitze Pyramidenform ausgezogen werden, hilft sich Montet 
in der Weise, dass er voraussetzt, je zwei dreieckige Netzverlàngerangen würden 
beim Zuklappen zusammen mit einem Teil der AufsteHungsflâcbe die Pyrami- 
denform annehmen. 

Das oben gegen Bénédite’s Lôsung angefübrte Bedenken besteht hier noch in 
erhôhtem Masse. Wâhrend bei Bénédite die oberen Rânder der vertikal auf- 
recht stehenden Netzwânde zusammenschlagen müssen, haben sie hier infolge 
der Schrâgstellung einen noch grôsseren Bogen zu beschreiben, ehe sie zusam- 
menstossen als bei Bénédite’s Lôsung. Die Vôgel hâtten es bei dieser Einrich- 
tung also noch leichter gehabt, zu enttliehen, bevor das Netz zusammenklappte. 
Dabei hat Montet es ganz übergaugen, dass die rechteckigen Flâchen des Netzes 
sich um eine andere Achse zu bewegen hatten, als die Dreiecksflàchen. Ent- 
weder ergâbe sich dann ein Netzüberschuss oder eine Lücke. Montet’s Dar- 
stellung macht keinen Versuch, diese Unstimmigkeit zu beseitigen. Den Klam- 
mertrâger erklârt Montet für den Signalmann. Der von mir als Klammer 
bezeicbnete Gegenstand ist nach seiner Ansicht ein Zeugstück, das im kritischen 
Augenblick von dem Mann durch Ausstrecken der Arme gespannt wird. 

Ich habe mebrere Einwendungen gegen diese Annahme. 

Der Klammertrâger steht immer aufrecht. Wenn er Spâher sein soll, müs- 
sen wir îhn in der Nâhe des Netzes erwarten. Hier aber würde er bei aufrech- 
ter Stellung von den Vôgeln gesehen werden kônnen. Als Spâher sollte er 
doch môglichst versteckt sein. 

Wir besitzen Darstellungen, wo dies der Fall ist. So Newbebry, Béni Ha- 
san I, Tafel XII und II, Tafel XXII a, wo der Spâher im Schilf hockt. Dem 



DER VOGELFANG MIT DEM KLAPPNETZ. 


221 


Bedürfnis, die Vôgel recht vertraut zu machen, entspricht ja auch die lange 
Schnur, die es gestattet, die für das Zuziehen bestimmten Mânner vom Netz 
entfernt aufzustellen, darnit ihr Dasein und kaum zu bândigendes Geschwâtz 
die Vôgel nicht ângstigt. 

Auf anderen Darstellungen ist zu sehen, dass der Klammertrâger und der 
Signalmann verschiedene Personen sind. 

In Davies, Deir el Gebrâwi I, Tafel VI steht der das Zeichen gebende Mann 
zwischen den Mânnern und dem Netz, der Klammertrâger auf der entgegen- 
gesetzten Seite. Die Mânner blicken folgerichtig nach ersterem. 

Auch in der Mastaba des Gem-ni-kai (Weigall-Bissing), Tafel VIII und IX ist 
der Signalmann vom Klammertrâger unterschieden. 

Montet hatte dies wobl bemerkt ( Bulletin S. 1 A7 und i 48 ). Er bescheidet 
sich schliesslich mit den Worten : «De ces documents nous ne pouvons vraiment 
tirer un parti quelconque». 

Bénédite und Montet sind sichtlich von dem Gedanken beherrscht, dass die 
Darstellungen das Netz immer in sechseckiger Form zeigen, ob es nun offen 
oder geschlossen gemeintist, und suchen deshalb das Hexagon unter allen Um- 
stânden beizubehalten. 

Ist diese Annahme aber zwingend? Ich halte dafür, dass die âgvptischen 
Zeichner entw r eder in die Wirkungsweise des Apparates nicht tief genug einge- 
drungen sind oder dass sie nicht imstande waren, eine Darstellung zu geben, 
die die technischen Einzelheiten verstândlich macht. Der Mangel perspekti- 
vischer Wiedergabe musste sich hier mehr fühlhar machen als anderswo. 

Montet selbst gestebt das Dilemma ein, in das er durch seine Rekon- 
struktion geraten ist : «Dans les scènes si précieuses du tombeau de Ti bien 
des détails sont encore gênants » — und weiter : « nous pouvons dire que les 
Egyptiens observaient assez mal les proportions et les positions relatives des 
objets». 

Die nachfolgende Darstellung ist ein Versuch, das Problem in anderer Weise 
z u lôsen. 

Die kôrperliche Form des ganzen Netzes glich wahrscheinlich einer Wàchter- 
hütte, wie solche zur Zeit der Obstreife in manchen Gegenden der Tschechoslo- 
vakisehen Republik aus Holzlatten mit Strohbedeckung erriehtet werden, im 
ganzen einem dreiseitigen Prisma. Die eine Seite des Prismas bildet den Boden, 
die beiden anderen die Seitenwânde, so dass die Hütte einen First hat. Die 
beiden offenen dreieckigen Querscbnitte des Prismas, das wir nach Ersatz der 
Strohbedeckung durch Netzbespannung weiterhin als Vogelklappnetz ansehen 


222 


KARL APPELT. 


wollen, sind durch dreieckige Klappen verschliessbar. Die Klappen liegen bei 
geôflnetem Zustande am Boden, sind also drehbar um die Kante, die sie mit der 
dreieckigen Oeffnung des Prismas gemeinsam haben. 

Zwischen den beiden Gabelungen der etwas verlângerten Netzstangen, also 
den First bildend, und ferner parallel zu ihm zwischen den Fusspunkten der 



Stangen sind Verstrebungen zu denken, die dem Ganzen Hait zu geben hatten. 
Ueber die so entstandenen beiderseitigen Rechtecke waren Netze gespannt 
(Abb. 2 ). 

Das Netz wurde wahrscheinlich auf einer Art Floss aufmontiert, das für die 
Aufnabme der vier Netzstangen schiefe Bobrungen hatte. Das Rechteck mit 
den abgerundeten Ecken, in das das Netz auf den Darstellungen eingezeichnet 
ist, stellt meiner Ueberzeugung nach dieses Floss vor, und ist nicht etwa «la 
représentation idéographique du marécage», wie Bénédite will (1) . 

War das Netz aufgestellt, so wurde es wohl gegen Sicht von oben mit darüber 
gebreitetem Scbilf oder Wasserpflanzen maskiert. In sein Inneres, auf die 
Klappen, vielleicht auch auf die vorstehenden Flossrânder wurde die Lockspeise 
gestreut. 

Es handelt sich jetzt darum, die beiden Klappen, obvvohl sie sich nur in 
einander entgegengesetzten Richlungen bewegen kônnen, dennoch mit einem 
einzigen Zug an der Leine zu schliessen, die nur in einer Richtung betâtigt 
wird. 

111 In Newberby, El-Bei'sheh, Part I, PL XX u. XXI kommt allerdings ein Rechteck mit Wasser- 
linien vor, ferner bei Lepsius, DD, Bd. IV, Ab. II, Bl. i3o u. i 32 . Diese künnen aber auch 
Sache der Verzierung sein. 


DER VOGELFANG MIT DEM KLAPPNETZ. 


223 


Eine solche Vorkehrung besitzen vielfach die Doppelvorhânge unserer Fenster, 
deren Flügel sich von den gegenüberliegenden Fensterkanten beiderseits gegen 
die Mitte des Fensters, also im entgegengesetzten Sinne bewegen, wiewohl man 
nur an einer Seite zu ziehen braucht. 



Abb. 3. — Schéma der Zugvorrichtung. Bloss die Basis des Netzes und die Klappen 1 und II sind dargeslellt, die 
gegabelten Netzstangen der Deutlichkeit halber weggela6sen. Der Zug in der Richtung des Pfeiles links oben bewirkt 
die Drehung der Klappen I und II mittels der an ihren Spitzen befestîgten Schnüre. 


Nicht viel anders war wohl die Zugvorrichtung an den dreieckigen Klappen 
unseres Vogelnetzes. Die Abbildung 3 dürfte besser als viele Worte den aus- 
gesprochenen Gedanken veranschaulichen. 

Die eine Schnur lief aus den Hânden der zum Ziehen bestimmten Manner 
über die Klappe I hinweg durch die beiden Gabelungen der Netzstangen, die als 
Führung dienten, zur Klappe II und war an deren Spitze befestigt. Um die 
Klappe I zu betâtigen, war an ihrer Spitze gleichfalls eine Schnur befestigt, die 
ebenfalls durch die beiden Gabelungen der Netzstangen hindurchlief, aber jen- 
seits des Netzes um einen, im untiefen Wasser eingerammten Pflock gelegt war, 
der auf den meisten Darstellungen zu sehen ist, von diesem zurückkehrte , aber- 
mals durch die nâchste Gabelung ging und nun mit der ersten Schnur, die auf 
dem First lag, also innerhalb der beiden Gabeln oder, wie es meist dargestellt 
ist, erst diesseits der ersten Gabel mit der ersten Schnur fest verknotet war^k 

Die Anbringung dieses Knotens war durchaus nicht gleichgiltig. Er musste 
so angebracht werden, dass er beim Ziehen keine der beiden Gabeln passierte, 
denn das hatte ein Hindernis bedeutet. 

Hatte der Avisoposten («guetteur» bei Bénédite) das Zeichen zum Ziehen 
gegeben, so gingen mit einem Ruck beide Klappen im entgegengesetzten Sinne 

U) Newbebry, BeniHasan, I, PL XXIII; II, PL XXVIII u. XXXV. 


224 


KARL APPELT. 


zu. 



Die Zugschnur hâtte nun wâhrend des Herausnehmeüs der gefangenen 
Vôgei jedesmal geiockert werden müssen; dann gingen aber wiederum beide 
Klappen auf, wâhrend es doch wünschenswert war, dass jeweils die vordere oder 
hintere Kiappe allem geôlïnet werden konnte. Einstweilen wurde also der 

durch das Zuziehen über- 
schüssig gewordene Teil der 
Schnur um einen anderen 
Pflock gewickelt, der sich im 
Rücken der ziehenden Mân- 
ner im Boden befand und 
ebenfalis in den Darstellun- 
gen mitunter ersichtlich ge- 
macht ist (1) . 

Nun musste der Mann mit 
der Klammer, den ich oben 
als « Kronzeugen » bezeichnet 
habe, vortreten. Seine Aufgabe war es, an das Netz heranzugeben oder zu 
waten, da ja das Ganze auf dem Wasser schwamm, und die bereitgehaltene 
Klammer derart über den First zu legen, dass die gebogenen Klammerenden 
die beiden dreieckigen Klappen von aussen erfassten. Die Lange der Klammer 
stimmt im allgemeinen mit der Lange des Firstes auf den Darstellungen überein. 
Nun war die Schnur überflüssig geworden; sie wurde von dem im Wasser befind- 
lichen Pflock gelôst und das Ganze ans Land gezogen. Je nach dem , welches 
Klammerende man in die Hôhe hob, konnte man nach Belieben die vordere 
oder rückwârtige Kiappe allein ôfTnen, wâhrend die andere verschlossen blieb. 

Die Abbildung k veranschaulicht das Netz im geschlossenen und gesicherten 
Zustand. 


Abb. 4. — Das Kiappnetz in geschlossenera Zustand. Die dreieckigen 
Klappen werden durch die Klammerenden festgehalten. Die Zug- 
schnur ist entfemt. 


Den Klammertrâger erachte ich daher als wichtigen Zeugen für die voraus- 
gesetzte Forai des Netzes; ja noch mehr. Die an seinem Kôrper abzumessende 
Klammer gibt uns wenigstens in einer Richtung, nâmlich in Bezug auf die 
Lange , einen wichtigen Fingerzeig für die Ausdehnung des Netzes, zu der die 
übngen Ausmasse in entsprechendem Verhâltnis gestanden haben müssen. 

Ein hiernach angefertigtes Modell hat das vorausgesetzte Spiel der Klappen 
ergeben. 

Es bleibt noch zu erôrtern, warum oft vier Mânner und mehr an der Zug- 


(1) Newberry, Béni Hasan I, PI. XXVIII. 


DER VOGELFANG MIT DEM KLAPPNETZ. 


225 


schnur zu ziehen hatten. Dass ein nicht geringer Kraftaufwand notwendig 
war, wirdin mehreren Darstellungen deutlieh kennbar gemacht (1) . 

Die Antwort auf diese Frage ergibt folgende Ueberlegung : Die Schnur lief 
zwischen den beiden Gabelungen mindestens doppelt, wenn nicht dreifach, 
zwischen der zweiten Gabel und dem Pflock im Wasser doppelt, 

Dieser Umstand und die Führung um den Pflock herum ohne ein Râdchen, 
konnte gegebenenfalls, besonders, wenn die Schnur etwa nass geworden war, 
schon eine betrâchtliche Reibung erzeugen, die beim Ziehen überwunden wer- 
den musste. 

Aber noch ein anderer Umstand konnte das Zuziehen erschweren. Es mochte 
oft genug vorkommen, dass gerade im entscheidenden Augenblick, den der 
Beobachter zu erspâhen hatte, der eine oder andere schwere Wasser vogel eben 
angeflogen kam und sich auf eine der beiden Klappen setzte, oder einer aus der 
hüttenfôrmigen F aile heraus auf die Kiappe trat. Beim Zuziehen musste ein 
solcher Vogel entweder beiseite oder in die Falle hineingeschleudert werden, 
oder, wenn er gar eingeklemmt wurde, zwischen Kiappe und Netzstange festge- 
halten werden. Wurde da nicht geniigend Kraft angewendet, so stand die 
ganze Beute auf dem Spiel. 

Noch ein anderer Umstand lâsst sich bei dieser Netzkonstruktion zwanglos 
erklâren. 

Die zum Ziehen bestimmten Mânner sind bald stehend, bald auf dem Rücken 
liegend dargestellt. 

War das Ufer, auf dem die Mânner standen, nur wenig hôher als die Was- 
serflâche, auf der das Floss mit seinem Netz schwamm, so konnten sie die 
Schnur mit leicht gesenkten Armen halten, ohne dass sie aus den führenden 
Gabeln sprang. War das Ufer dagegen so vie! hôher, dass sie die Schnur aus 
den Gabeln gehoben hàtten, dann musste ihre horizontale Lage dadurch ein- 
gebracht werden, dass sich die Mânner auf den Boden setzten. 

Im ersten halle hatten sie im Augenblick des Anziehens einen Schritt nach 
rückwârts zu treten, im zweiten Falle sich aus der sitzenden Stellung plôtzlich 
auf den Rücken zu werfen. Im einen wie im anderen Falle wurde die Zug- 
schnur um annâhernd die gleiche Lange nach rückwârts gezogen. Dieses Mass 
kônnen wir genau angeben. Es ist gleich dem Stück der Schnur, das von einer 
Gabel bis zur Spitze der zugehôrigen Kiappe reicht. 

Montet minuit an, es handle sich bei dieser Rückenlage um ein rr détail 

(l) Blackjian, Meïr, PI. VIII. — Davies, Ptahketep and Alchethetep, PI. XXI. 

Mémoires } t. LXVI. 


s 9 


226 


KARL APPELT. 


comique que les graveurs e'gyptiens se sont gardés d’omettre ». Ich halte es für 
eine Anpassung an die jevveilige Uferlage. Es ist ja auch nicht einzusehen, 
wieso die Mânner an déni losen Seil des ofFen stehenden Netzes ein «point 
d’appui» gehabt haben sollen. 

War die Falle einmal richtig geschlossen, das Verschlussstück (die Klammer) 
aufgelegt, das ganze Floss samt seiner Last ans Ufer gezogen, dann konnte das 
Ausnehmen beginnen. Ein solches Gelingen hatte wohljener Mann der Bedie- 
nungsmannschaft seinen Genossen beim Herantreten an das Netz gemeldet mit; 
den Worten, die eines der Grâber bewahrt bat : 

Es sitzt voll von Vôgeln ! W 

w Erman, Reden , Rufe und Lieder auf Graberbildern des Alten Reiches, S. 37. 


LE CHEVAL ET LE DIEU SETH 


PAR 

JEAN CAPART. 

Habent sua fata libelh. Les travaux d’érudition de détail se multiplient rapi- 
dement dans tous les pays. On les trouve imprimés dans des périodiques spé- 
ciaux ou dispersés dans les mémoires des académies et des sociétés savantes. 
Qui peut se vanter de les découvrir tous; qui aurait le temps de les lire, de 
les étudier tous? Les auteurs se bornent parfois à lire leurs propres travaux et 
se détournent systématiquement de ceux de leurs confrères. 

C’est ainsi que M. Giuseppe Botti a publié dans les Rendiconti délia R. Acca- 
demia Nazionale dei Lincei, séance du 19 novembre 1922, p. 348 - 353 , une 
étude très intéressante sur quelques fragments d’un texte historique égyptien 
conservé au musée de Turin. Ces morceaux de papyrus — ainsi que l’auteur Ta 
reconnu grâce à certaines expressions typiques — - sont les restes d’une composi- 
tion poétique destinée à glorifier les exploits guerriers du pharaon Thoutmès III, 
au cours d’une campagne en Asie. 

Tous ceux qui connaissent le fameux poème de Pentaour, décrivant la vic- 
toire de Ramsès II sur les Khetas, sous les murs de Kadesb, seront surpris de 
constater, avec M. Botti, la ressemblance frappante qui existe entre ce texte 
fameux et les nouveaux fragments de Turin. Non seulement les deux composi- 
tions relatent un même épisode, mais les écrivains emploient pour le décrire, 
les mêmes expressions. Thoutmès III, comme Ramsès II, au milieu de la ba- 
taille, invoque le secours du dieu Mentou, et les ennemis déconcertés par la 
vigueur des pharaons, les comparent également au dieu Soutekh ou à rrBaal 
en son heure». 

J’avais été frappé de l’intérêt que présentait la jolie découverte de M. Botti 
et j’en avais fait l’objet de réflexions dans un article publié dans la Chronique 
d’Egypte (n° 5 , décembre 1927) sous le titre : Le «thème de la bataille de 
Kadesb». Cet article n’a pas eu plus de chance que celui de M. Botti et aucun 
égyptologue qui a traité depuis de la bataille de Kadesb n’a tenu compte ni du 
fait relevé par l’égyptologue italien, ni des conclusions d’histoire littéraire que 
j’avais cru pouvoir en déduire. Je demande la permission de reproduire ici l’es- 
sentiel de mon article. 


2 9 - 


228 


JEAN CAPART. 


La découverte des nouveaux fragments est importante, disais-je, au point 
de vue littéraire, car elle diminue singulièrement le mérite de l’auteur éven- 
tuel- du Poème de Pentaoür, qui aurait simplement adapté, pour son maître 
Ramsès II, une composition plus ancienne. M. Botti se demande même s’il ne 
faudrait pas en chercher le prototype dans un écrit inconnu célébrant les ex- 
ploits des pharaons qui expulsèrent les Hyksos? 

G est ün exemple de plus du caractère thématique cju’on a reconnu, depuis 
longtemps, à la littérature aussi bien qu a l’art de l’Égypte. Je ne serais pas 
étonné si Ion démontrait, un jour, que le texte en question, comme le sug- 
géré M. Botti, a des origines beaucoup plus anciennes et qu’il a été rédigé, par 
exemple, pour immortaliser les faits d’armes d’un roi du Moyen Empire. N’est- 
il pas curieux de noter que, lorsque Ramsès II appelle à son secours Amon de 
Thèbes, «la voix retentit dans Hermonthis», la ville du dieu Mentou ? Mais 
c’est le dieu Amon qui apporte au roi son appui. «Il me donne sa main, il 
parle dernere moi : «J accours a toi, ma main est avec toi et je vaux mieux 
pour toi que les centaines de mille». Et le texte continue : «Pareil à Mentou, 
de la droite je lance mes flèches. . . » 

Nous possédons de nombreuses représentations de l’épisode fameux de la ba- 
taille de Kadesh, dans les temples de Ramsès II (1) . 

Déjà sur le mur nord de la salle hypostyle de Karnak, les campagnes de Séthi 
I , le peie de Ramsès II étaient illustrées de scenes analogues. Leur composition 
est généralement attribuée au génie inventif des sculpteurs de la XIX e dynastie. 

Mais on a eu tort d’oublier que les temples des rois de la XVIII e dynastie ont, 
pour la plupart, disparu et que dans ces conditions, on ne peut affirmer qu’ils 
ne contenaient aucune scene historique. Le temple de la XI e dynastie, à Deir 
el Bahari (2) , renferme déjà quelques fragments de scènes de combat. 

Les artistes de le XVIII e dynastie s’entendaient parfaitement à la composition 
de tels tableaux. Parmi les objets de la tombe de Tout-Ankh-Amon, se trouve 
un merveilleux coffret peint, décoré sur deux de ses faces de compositions guer- 
rières; celles-ci sont le schéma parfait des représentations que l’on rencontre 
un peu plus tard a 1 epoque de Sethi I er ou de Ramsès II. Mais nous connais- 
sions déjà une scène analogue, très typique, grâce à la découverte de la caisse 
du char de Thoutmès IV (3) . Sur les deux panneaux extérieurs, à droite et à 

A 

ll) J. H. Breasted, The Baltle of Kadesh, Chicago, 1903. 

(2 > E. Naville, The Xl tk Dynasty Temple at Deir el Bahari, Part I. Londres, 1907, pl. XIV. 

H. Carter et P. E. Newberry, The Tomb of Thoulmosis IV ( Catalogue général du Musée du 
Caire), Westminster, igo4, p. 26-33 et pi. X et XI. 


, LE CHEVAL ET LE DIEU SETH. 


229 


gauche, on voit le pharaon combattant sur son char et mettant en déroute les 
chars ennemis. A gauche figure l’inscription suivante : «C’est le dieu bon, vail- 
lant, vigilant, un héros sans second, qui combat de ses deux bras comme le 
savent les deux terres et comme le voient ses soldats réunis en un seul endroit». 
Le roi est seul, entouré de chars ennemis et il les disperse sous les yeux de 
son armée qui paraît n’avoir joué que le rôle de spectateur. Le panneau de 
droite présente une variante des plus importantes. Cette fois, le roi n’est plus 
seul dans son char; il est aidé du dieu Mentou qui lui soutient les deux bras 
et dirige effectivement ses traits. Ce n’est donc pas seulement dans les cérémo- 
nies du couronnement que les dieux apprenaient au roi à tirer à l’arc WJ Et le 
texte qui accompagne ce tableau dit : «C’est le dieu bon, aimé de Mentou, 
habile à tous les travaux de force sur le char comme Astarté (21 , ferme de cœur 
au milieu des multitudes». Ici, nous avons vraiment le thème complet. Le roi, 
au milieu de la bataille, cerné par les chars ennemis, a invoqué le secours de 
son père Mentou, qui apparaît à côté de lui dans la caisse du char, «parle der- 
rière lui» et dirige ses traits. Les ennemis terrifiés le regardent et croient voir 
Mentou lui-même. 

Résumons, en quelques mots, le thème : Le Roi fait des prouesses de vail- 
lance; il est seul, entoure de ses ennemis. Le danger est si grand qu’il ne peut 
etre écarté que par 1 intervention du dieu. Celui-ci est Mentou, dieu de la 
guerre, comparé ou assimilé au dieu Soutekh ou à Baal. Le texte vante enfin 
1 habileté du roi a manier son char comme la déesse Astarté la «Régente des 
chevaux et la Maîtresse du char». 

En lisant le récent ouvrage de M. Montet sur ses fouilles de Tanis, j’ai 
trouve un exemple de plus du « Thème de Kadesh ». Le professeur de Stras- 
bourg (/. c., p. 3i) cite un passage des textes de Medinet Habou (édition de 
1 Institut oriental de Chicago, t. II, pl. 80 ). L’inscription fait l’éloge de la vail- 
lance de Ramsès III et s exprime notamment de la manière suivante : 

Mentou-Seth est son compagnon au lieu de ses soldats, Anat- Astarté est pour lui comme 
un bouclier. 

A. Erman et II. Ranke, Aegypîen und ciegyptisches Leben im Altertum, Tübingen, igs3, fig. 
i48, p. 3â5. 

v2) Voir R. V. Lanzone, Dizionario di Mitologia egizia , Turin, 1 883 pl. XLVII, où Astarté est ap- 
pelée la Régente des chevaux et la Maîtresse <}u char. 


£30 


JEAN CAPART. 


Ramsès III, comme Thoutmès III, Thoutmès IV ou comme Ramsès II, est en- 
vironné de la multitude de ses ennemis. Seul, il périrait sans rémission, mais 
il a pour assurer la victoire, Mentou-Seth (Soutekh-Baal) d’une part et d’autre 
part Anat-Astarté. C’est l’occasion de rappeler un passage du papyrus Chester- 
Beaty, récemment édité par Alan-H. Gardiner ( Bibliotheca Aegyptiaca, I. Late- 
Egyptian Stories, p. Ao). La déesse Neith consultée par le dieu suprême sur la 
solution la plus favorable aux démêlés interminables entre Horus et Seth con- 
seille de donner au premier la dignité souveraine. Quant à Seth : 

Ah ! comble Seth en ses biens et donne-lui Anat et Astarlé tes deux filles. 

Ce texte nous montre bien clairement le rapport qui existait entre les deux 
déesses que le texte de Medinet Habou identifie et" le dieu Seth que le même 
texte assimile à Mentou. 

Voilà une constatation précieuse à retenir pour l’histoire du cheval dans la 
civilisation égyptienne. Le « tabou » qui a empêché longtemps les Egyptiens de 
représenter dans leur art la figure du cheval s’expliquerait très bien si cet ani- 
mal avait été associé, de bonne heure, avec le dieu Seth. On vient de voir 
qu’Astarté, une des épouses de Seth, est mise en relation avec les chevaux aussi 
bien par l’inscription du char de Thoutmès IV que par l’inscription qui, dans les 
bas-reliefs d’Edfou, accompagne la déesse figurée en char. Je reconnais avoir 
longtemps cherché un texte qui permît de mettre en parallèle Seth et le cheval 
considéré comme son animal sacré. La solution est fournie par le texte de Medi- 
net Habou, cité précédemment : Mentou-Seth forme une unité comme Anat et 
Astarté. Or, précisément, on peut montrer que le cheval était un animal consacré 
à Mentou. En effet, sur le fragment de bas-relief de Berlin, montrant un défilé 
de troupes de la reine Hatshepsout, un porte-étendard tient une enseigne sur- 
montée de l’image de deux chevaux ('h N’est-ce pas la représentation la plus an- 
cienne du cheval, dans l’art égyptien? Il y a dans Cette figuration, un détail 
qui semble n’avoir retenu l’attention d’aucun observateur. La tête de chacun 
des chevaux est surmontée, non pas seulement du disque solaire et des deux 
plumes, mais encore d’une minuscule tête de faucon, ou mieux du griffon de 
Mentou. 

U) VV. Wreszinski, Atlas, I, pi. 9A b, Berlin, Inv. n° 1/1994. 


LE CHEVAL ET LE DIEU SETH. 


231 


Le fragment de relief de Deir el Bahari nous apporte aussi l’explication des 
ornements de tête des chevaux qui traînent le char royal; ce sont les emblèmes 
mêmes du dieu de la guerre. Je rappellerai encore le fait que Séthi I er avait 

donné à l’un de ses chevaux le nom de « Anat est satisfaite » ' 

11 ma toujours semblé étrange de voir les historiens admettre aussi facile- 
ment que les Egyptiens aient ignoré l’existence du cheval jusqu’au début du 
nouvel empire. Cependant, les chevaux existaient à l’ouest chez les Libyens; à 
l’est, chez les Asiatiques. Les Hyksos, dit-on, ont importé le cheval en Egypte. 
J’aimerais mieux dire que, durant leur domination et tandis que Seth, maître 
d’Avaris, était le dieu suprême des conquérants, le «tabou» qui interdisait l’u- 
sage ou la représentation du cheval, s’émousse à tel point que, dès le début du 
nouvel empire, on n’en tient plus compte dans les scènes de bataille et bientôt 
dans les autres scènes de la vie civile. 

Je demande la permission de revenir un instant encore au «Thème» de la 
bataille en char. On se tromperait étrangement si Ton croyait que les rappro- 
chements faits ci-dessus portent atteinte à l’historicité de l’épisode de Kadesh. 
On peut continuer à croire que les événements se sont déroulés, dans les 
grandes lignes, suivant les données du compte rendu des opérations. Mais TE- 
gyptien est ainsi fait, sa formation littéraire est telle, que dès qu’un thème sur- 
git dans son esprit, il le traite suivant la méthode des citations implicites; il 
est prêt à chaque instant, comme ces rhéteurs delà décadence romaine, à im- 
proviser sur un sujet quelconque en allongeant des centons. 

Si nous avions sauvé plus de vestiges de la littérature de l’ancienne Egypte, 
nous pourrions plus aisément qu’aujourd’hui, retrouver les sources de ces com- 
positions de lettrés. 


1 8 décembre 1 <) 3 3 . 







PARCHEMIN DU LOUVRE N° A F 1577 

(avec une planche) 


PAR 

J. CERNY. 


Les documents juridiques de l’époque pharaonique étant toujours assez rares, 
chaque pièce nouvelle de ce genre devrait être la bienvenue, même si elle 
n’apportait qu’un enrichissement modeste à nos connaissances. Le document 
qui fait l’objet du présent article me semble intéressant et par son contenu et 
par la matière sur laquelle il est écrit, car c’est un parchemin, et on ne connaît 
pas beaucoup d’exemples de manuscrits sur parchemin remontant à l’époque 
pharaonique. Son état est loin d’être parfait. Ce sont en tout dix fragments que 
M. le chanoine Drioton a découverts, en 1981, dans un tiroir de la collection 
égyptienne du Louvre sans aucune indication de provenance ni précision sur 
la voie par laquelle ils sont entrés dans la collection. Il me les a montrés lors 
de mon séjour à Paris en octobre 1981 et m’a proposé, avec la permission 
de M. Boreux, de les examiner et de les publier dans le cas où l’examen 
montrerait qu’ils le méritent. Malheureusement, à ce moment-là, je n’avais plus 
assez de temps pour m’occuper de l’original, mais M. Drioton a eu l’extrême 
obligeance de m’envoyer une bonne photographie des fragments, ce qui m’a 
permis de reconstituer, autant que possible, le texte et de l’étudier. Comme 
je ne crois pas qu’une collation avec l’original puisse apporter des modifications 
importantes, je renonce, pour cette fois, au principe d’après lequel les textes 
hiératiques ne doivent être publiés qu’après une étude de l’original, et cela 
d’autant plus que M. Clère a bien voulu revoir sur le document quelques 
points qui me semblaient douteux et me donner les informations nécessaires 
concernant ses dimensions et son apparence. A lui et à MM. Boreux et Drioton 
j’adresse mes plus vifs remerciements. 

Le parchemin n’est écrit que d’un côté. Complet il devait former une bande 
assez étroite de 9 centimètres de largeur en moyenne et de 3 h centimètres de 
hauteur au minimum. Sa couleur est chamois clair, plus foncée à certains 
endroits, notamment sur les bords. 


Mémoires , t. LX VI. 


3o 


I 


234 J. CERNŸ. 

Les dix fragments ont pu être recomposés de sorte qu’ils ne forment plus, 
actuellement, que trois fragments plus larges (A,B,C), qui ne se touchent 
plus. Le fragment A contient le commencement de la ligne 1 et la partie 
supérieure d’un signe de la ligne 2. Le fragment B comporte, tout en haut, 
quelques traces d’une ligne et sept autres lignes plus ou moins complètes. Le 
troisième fragment, C, nous donne enfin la fin du texte avec treize lignes. La 
partie en bas de la dernière ligne, sur une hauteur subsistante de 10 centi- 
mètres environ, est blanche. Les deux côtés du parchemin portent de nom- 
breuses traces d’une écriture antérieure, soigneusement lavée. 

Si la ligne dont on voit la trace en bas du fragment A est identique à la ligne 
dont les traces se sont conservées au bord supérieur du fragment B (l) , et si 
aucune ligne ne manque entre les fragments B et G (2) , le texte contenait en 
tout vingt-deux lignes. Ce nombre de lignes a été adopté dans la transcription 
et dans toutes les références au texte dans le présent article. 

Traduction du texte : 

(1) L’an 5 , deuxième mois d’hiver, jour [ ] 

(»)[-•; •■•] 

( 3 ) la citoyenne Heretwebkhet, disant : ^ Si je 

( 4 ) parle (encore) au sujet de 1 cette journée de Beki 2 que j’ai 

( 5 ) donnée 3 (à) Harpaywen, on (me) 

(6) coupera la langue», (ainsi) a-t-il dit devant 

(7) les témoins très nombreux. Leur liste : 4 

(8) [ ] Harma'at, 

(9) [fermier (?) ] , fils 5 de Tehatef , 

(10) fermier 6 Penharhëtef , 

(11) fermier Harsiêse, fils 7 de Tawebkhet, 

(12) fermier Si(em)iaoutef 8 , fils de Pawore( 1 3 )sh , 9 

(1 4 ) fermier Har(em)setnebet, fils de Gemnakhte. 

(1 5 ) La citoyenne Wawa et son frère (à lui) Ie- 

(16) ray ont dit (à) Harma'at : «Mais 

(17) Harpaywen ne nous a donné (aucun) vêtement 10 

(18) de 11 nos dix vêtements». (Ainsi) ont-ils dit. 

(1) «Il ne doit pas manquer grand chose entre L 1 et 3 , car il y a au verso une large tache 
plus foncée visible sur les deux fragments A et B». (Clère.) 

, ^ «Aucune trace de ^ — de la ligne 9 ne s’est conservé au-dessus de la ligne 10, mais en ce 
qui concerne la couleur et faspecl du parchemin (recto et verso) et la forme générale de la cassure 
rien ne s’oppose à ce que les deux fragments aient été l’un près de l’autre; il manquerait de toute 

façon quelques millimètres (aucun contact) entre frg. B et frg. C, de sorte que la queue de * 

aurait pu se trouver dans la partie perdue». (Gère.) 


[' 



PARCHEMIN DU LOUVRE N* A F 1577 


235 


(19) Et Harma'at a fait que Harpaywen apporte 

(20) un vêtement rwd, une lance et un vase mh-b[k]. 12 

(21) On les a remis (à) Sedemharkhrow (et) 

(22) (à) Wawa. 

1. Mdw m-s’> semble avoir remplacé l’expression plus ancienne mdw me. se disputer au 
sujet de», pour laquelle cf. les exemples réunis dans le Journal o/Egyptian Archaeology, XIII 
(1927), 35 , n. 2 h et Zeitschrift f. âg. Sprache, LXIII (1928), 111, n. 16. Je ne suis pas à 
même d’attester mdw m-$’> en dehors de notre texte. 

2. Je préfère prendre ^ pour le nom propre bien connu au Nouvel Empire (p. ex. 
Abbott 8, B 10; Mayer A 5 , 3 ; pap. Sait 124 , 2, 11 etc.) que de l’expliquer par le titre 
blk «serviteur». Dans un document juridique on aurait sans doute précisé le titre en ajou- 
tant le nom de son porteur. 

3 . Grammaticalement, «que j’ai donné (c’est-à-dire Beki)», est aussi possible. 

4 . On s’attend ici à wiy-rnf, comme pap. Turin, P.-R ., 49, 2 , ou à imy-rnfiry, comme 
pap. Turin, Cat. 202 1, 4 , 3 (publ. Journal of Eg. Arch., XIII, pl. XV). Je ne connais ïmy-rn-w 
qu’ici , dans la st£le de Dakhleh , 1 . 1 6 , et dans le papyrus hiératique anormal Louvre 3 2 2 8 F, 4 
(Revillout, Quelques textes démotiques archaïques , 5 ° planche non numérotée). 

5 . Le groupe un peu mutilé précédant ^ semble être le même que le groupe ^ des lignes 
11, 12 et i 4 désignant la filiation. Si le titre du personnage était aussi ™| comme celui 
des témoins suivants, il ne reste que très peu de place pour son nom qui devait être, par 
conséquent, très court. 

6. Cette traduction de nmh a été proposée par Gardiner et Spiegelberg qui ont constaté 
que mnh est souvent cité en corrélation avec les terrains (cf. pour les exemples Gardiner, Mes , 
p. i 4 , n. 16 et Spiegelberg, Zeitschrift f. âg . Spr ., LUI (1917), 109, Anm. 2; à ajouter pap. 
Bologne 1086, 21). 

7. Le signe (cf. ^ de la stèle de Dakhieli, 1 . 6 et suiv.) est à l’origine la ligature ^ fré- 
quente au Nouvel Empire dans les indications de filiation (cf. la forme du pap. Mayer A 1, 
i 3 ; 3 , 26). L’origine de la ligature ayant été oubliée, on a mis un déterminatif ^ de plus 
derrière le nom propre qui précède. Cf. le cas, un peu semblable, de rmt cité par Gardiner, 
Journal of Eg. Arch., XV (1929), 62. 

8. L’expression sly m îîwtf est connue, mais pas comme nom propre, cf. Wh. , IV, i 5 , 
s. v. , II, Cj et Erman-Lange, Papyrus Lansing , p. 77. — Pour la solution de ^ dans sly 011 
peut hésiter entre ^ (pap. Eskhons — pap. du Caire, Cat. 58 o 32 , 34 , et pap. du Caire, Cat. 
58 o 35 , i 3 ) et (Amenemope 5 , 6 ; 7, 5 ; 25 , 8). 

9. ^ au lieu du simple sans doute sous finfîuence de l’emploi dans «Toëris». 

Le nom propre est Pï-ivrs «Le gardien», avec le déterminatif de wrst «maison de gardien». 

10. Pour le vêtement àViw cf. Devaud, Zeilschr. f âg. Spr., XLIX (191 1), 1 10-1 13 . 

11. La transcription de J et de ™ étant certaine, il ne peut s’agir, à mon avis, que d’une 
préposition composée (ira) klb , avec omission de ^ très fréquente, dans pareil cas, à la fin du 
Nouvel Empire. Le premier signe qui ressemble à la ligature  ou ^ (mais pas à cf. 
knw à la ligne 7) n’est, en réalité, qu’un j; le trait horizontal en-dessous réuni au j de façon à 

3o. 



236 


J. CERNl 


former une ligature ne sera que le développement d’un point explétif. — Quant à l’expression 
(m) klb, elle signifie «dans, dans le nombre de» {Wb. V, 10, s.v. II, a), puis «(un) de»; 
ce dernier usage n’est pas connu ailleurs, mais est tout à fait analogue à celui de^.en 
m hnw qui a subi le même développement de sens ( Wb., III, 3 7 i, s. v. VII, b). 

12. Pour le vase mh-bk cf. Peet, The Great Tomb-Robberies, p. no,n. i6,et ostr. du Caire 
Cat. 256 77 , ‘S. 


Il est fâcheux quil y ait une lacune entre les lignes 1 et 3, car elle nous 
a enlevé le nom de celui qui parle dans les lignes 3 à 6, de même que toute 
indication sur le rôle de la «citoyenne Heretwebkhet». L’expression 
de la ligne 6 prouve de façon indiscutable que la personne qui parle esUm 
homme. Ses paroles ont la forme d’un serment, quoique elles ne soient pas 
qualifiées comme telles : la formule habituelle 

«serment (au 

nom) du Seigneur » n’est pas mentionnée (à moins qu’elle n^soit perdu dans 
la lacune qui précède), ainsi que le nom de ceux qui reçoivent le serment, 
Amon et le roi, introduits d habitude par la formule «Que Amon vive, que le 
Souverain vive», et, dans la première partie conditionnelle du serment, le 
conjonctif néo-égyptien mtw manque également. Mais d’une part nous ren- 
controns ailleurs l’omission de nh-n-nb^, ou de wlh ïmn, wlh pl hic souvent' 1 2 * ), 
ou même des deux expressions nh-n-nb et wlh ’lmn, wlh pi hk (dans l’ostracon 
Berlin P 106 55 , 1 - 3 ). D’autre part la construction conditionnelle avec ir rem- 
place celle avec mtw surtout sous la XVIII e dynastie^, puis sous la XIX e ( 4 ) et 
dans l’hiératique anormal de la XXV e et XXVI e t 5) . 

La meilleure preuve qu’il s’agit d’un serment dans notre parchemin c’est la 
sanction qui termine de la déclaration, d’après laquelle on coupera la langue au 
déclarateur au cas où il recommencerait une dispute. Cette sanction n’est pas 
attestée par ailleurs, car comme sanctions consistant en mutilations corporelles 
nous ne connaissions, jusqu’à présent, que l’ablation du nez et des oreilles. 

Le serment est prêté en faveur d’un certain Harpaywen avec qui le décla- 


(1) Mes N 20 , 23 , 27, 35; pap. Brit. Mus., ioo 52 (publ. Peet, The Great Tomb-Robberies), 2, 
i5; 1 3 , 12, etc. ’ 

12) Pap Sait 124 , 2 , 1 ; vso. 1 , 6; Abbott 5, 7 , 16 ; pap. Brit. Mus. io335, vso. 8 , 21 (publ. 
Dawson, Journ. ofEg. Areh., XI (i 9 a5), pi. XXXVII et XXXVIII); ostr. Berlin P 1 ,21 7 

3) Urk -> IV > *°7*. P- Berlin 97 84, 26; 97 85, 16; pap. Gourob 3 9 , 8.18 ( tous publiés par 
Gardiner , Zeitschrift/, àg. Spr., XL1II (i 9 o 6 ), 2 7 et seqq.). 

11 u Caire ’ CaL 58053 ’ 4 (inédit); peut-être aussi Mes S 5, si l’on peut restituer [\]^ 

«w Pap dém. du Caire 3o 9 o 7 + 3o 9 o 9 , 5; pap. Louvre E 7 84 9 , 5 et E 7 846, 4 (cf. Môller, 
Awei ag. fahevcrtrage , p. 10 ). 


PARCHEMIN DU LOUVRE N» A F 1577. 237 

rant s’engage à ne plus se disputer au sujet de la journée de Beki qu’il lui 
avait donnée. Par la «journée de Beki» il faut certainement entendre la «jour- 
née de travail» de celui-ci; nous savons d’ailleurs que les journées de travail 
étaient sujettes à transactions par les papyrus publiés par Gardiner B), et par 
la tablette Moir Bryce^k 

Les témoins du serment sont au nombre de six, s’il n’y a pas de lacune 
entre les lignes 9 et 10 du parchemin. Ces témoins, d’après le titre des quatre 
derniers qui nous est conserve (lignes 10, 11, 12 et i4), devaient être tous 
mnh «fermiers» ce qui indiquerait que le déclarateur de même. que Harpaywen 
appartenaient au milieu agricole. Aussi la «journée de Beki» consistait-elle, 
sans doute, en travaux des champs. 

Pendant le prêt du serment une certaine Wawa et le frère du déclarateur 
Ieray font observer a un certain Harma'at que Harpaywen ne leur a donné 
aucun de leurs dix vêtements, i. e., peut-être, de dix vêtements qu’il leur devait. 
Cette observation a la forme d’une objection (cf. ^ «mais») au rè- 

glement complet de 1 alfaire par le serment. Le document même ne nous dit 
pas ce qui donnait à Wawa et à Ieray le droit de faire des objections au sujet 
de la cession de la «journée de Beki» à Harpaywen. Pour Ieray, on pourrait 
facilement trouver une explication en admettant que, étant de la famille du 
déclarateur, il était coproprietaire de Beki qui était probablement esclave ou 
serf. Wawa etait-elle la sœur du déclarateur et de lerav ou la femme de ce 
dernier? Comme Harma'at a ordonné à Harpaywen d’apporter trois objets 
que l’on a donnés, ensuite, à Sedemharkhrow et à Wawa, et qu’il n’est pas 
question d avoir donné satislaction à Ieray, mais seulement à Wawa, nous 
devons supposer que Ieray prenait part à la satisfaction de Wawa, en d’autres 
mots que celle-ci était sa femme ou sa sœur ou les deux (dans ce cas on 
aurait cependant attendu sa mention à la ligne i5 après, pas avant, celle de 
Ieray). 

Sedemharkhrow qui apparaît ici pour la première fois dans le document 
est, peut-être, la personne qui prête le serment, car autrement il serait diffi- 
cile d’expliquer pourquoi une personne qui n apparaît nulle part comme inté- 
ressée a la transaction, reçoit ici soudainement une partie des objets réclamés 
par Wawa, à moins que Wawa n’ait été la’ femme de Sedemharkhrow. Mais 

ll) (jiRmNER i Zeitschrift/ ag. Spr. , XLW (i 9 o6), 27 et seqq. (p. Berlin 9 784 , 5 , 6 , q; p. 
Gourob 39 , 4, 5 , 1 5). 

< 2) Ligne 3 (publ. Griffith, PS B A, XXX (i 9 o8), 272-275). • 


J. CERNŸ. 


238 

dans ce dernier cas nous ne saurions pas la raison pour laquelle il n’a pas 
été donné satisfaction à Ieray. 

Harmaat à qui s’adressent Wawa et Ieray et qui ensuite donne l’ordre à 
Harpaywen d’apporter les objets semble être une autorité officielle devant la- 
quelle se passent la transaction et le serment et il est sûrement le même per- 
sonnage que le Harma'at mentionné comme premier témoin à la ligne 8. Il 
m’est malheureusement impossible de lire les traces endommagées du mot qui 
précède son nom dans ce passage, et qui doivent cacher son titre. 

Il resterait encore à préciser le rôle de la femme Heretwebkhet à la ligne 
3, mais notre incertitude sur l’étendue de la lacune entre les lignes numé- 
rotées ici comme lignes î et 3 , nous empêche de faire des hypothèses plau- 
sibles. Voici les deux suppositions les plus vraisemblables : ou bien le serment 
est prêté en sa faveur (et dans ce cas elle est probablement la femme de 
Harpaywen) ou alors elle est présente, parce que le serment doit être prêté 
en accord avec elle et dans ce cas elle est plutôt la femme du déclarateur, ». e . , 
peut-être, de Sedemharkhrow. 

Pour la date du parchemin il n’y a pas de doute, car les raisons d’ordre 
paléographique, l’orthographe, la grammaire et l’onomastique le placent net^ 
tement à la XXI e dynastie, où en tous cas après la XX e , les textes les plus 
proches de notre document étant les lettres de la XXI e dynastie de el-Hîbeh (1) . 
L’usage des points au-dessus de certains signes ou groupes (o 1 . i ; * 1 . 3 , î 5 ; 

^ 1. û, 6, 7, la, 18, 21; ~ 1. 17 et “ 1. 18); la forme de à 

la ligne 21 comparée à la forme du pap. Strasbourg 5 , A et i 3 , vso. 2; l’or- 
thographe J 5 _^_ d e % ne comparé au J* " du pap. Strasb. 33 , 

7 et au j*: d’un papyrus non publié de la même provenance, sans doute, 
appartenant à l’Institut français du Caire; l’omission des prépositions n du datif 
1 . 0,16, 2 1 et m dans les noms propres S\y-(m)-i\wtf 1 . 12 et Hr-(m)-st-nb 

1 . îû, de même que (m) klb 1. 18; la 3 e personne du pluriel ^<2- ( 1 . 5 et 
21) remplaçant, comme dans le démotique et le copte, le ^<2*<2 impersonnel 
de la XX e dynastie et le nom propre Harsiëse ( 1 . 11) — sont d’autant d’indices 
qui montrent que nous ne nous trouvons plus dans la XX e dynastie et qui 
rapprochent notre document des papyrus de el-Hîbeh remontant sûrement 
à la XXI e dynastie. Aussi nous chercherions en vain, dans les papyrus de la 

(U Publiées par Spiegelberg dans la Zeitschrift j. àg. Spr., LUI ( 1917 ), i-3o. 


PARCHEMIN DU LOUVRE N» A F 1577. 


239 


XX e dynastie, les noms propres que nous rencontrons dans notre parchemin; 
ils sont, du reste, pour la plupart inconnus et attestés ici pour la première 
fois (sauf ^ P our ^ e( I ue ^ J e renv0 ^ e aux références données ci-dessus 

p 2 3 5 ; f— ^ « J ® J , cf. Annales du Service , VIII , 12, 16, 3 5 , et 
cité par Lmui»?kcf. (ira noms, n“ .iiî, nBo, 2801 et 









A HIGH PLACE AT THEBES 

(with 5 Plates) 

BY 

N. DE GARIS DAVIES. 


It has been a pleasure in making a contribution to this memorial volume to 
be able to. select a subject which Gaston Maspero studied, most profitably to us, 
more than fiftv years ago. In this latest development of it he would hâve found 
material for one of his most delightful papers. With equal pleasure I hâve 
found myself deeply indebted to the painstaking investigations of présent 
attaches of tliat Institut in the inception of which he took so great an interest 
and part. 

It has long been recognized that the little community who owned to the title 
sdm s (rrreadv servants»), and who lived in a seulement adjoining the necro- 
polis of Deir el Medineh, lormed a brotherliood of workers, so closely united 
by their duties, their isolation, and their conséquent sentiments, as to stand 
out from the rest of the population, even if we only consider that of the west 
bank. This distinctiveness has been emphasized and studied in recent years, 
owing to the work on the site by Mpller, Bruyère, Cerny, and others. 

This community was not confined to the acre or so occupied by their cramp- 
ed quarters in the village of Deir el Medineh. The realm to which thev had 
established a daim hy their activities was “the Throne of Maet”^, a part of 
the necropolis of Thebes, limited perhaps to Deir el Medineh and the Tombs of 
the Kings and Queens; that section of it, in short, which might be considered 
as lying hehind or within the face of the western hills. The colony had 
arisen in the Eighteenth Dvnasty, when burials commenced at Deir el Medineh 
and the royal tombs began to he set in the gorges that ran into the mountain 
range. It continued untîl the end of the Twenty-fîrst Dynasty when the mo- 
narchs of Egypt ceased to be buried there. 

The settlement is the source of most of the ostraca which we possess, and in 
particular of those drawings and sketches in ink on llakes of limestone, often 

Maet is the goddess of Trulh, Justice, or Divine orderliness in general on which one can im- 
plicitly rely. 

Mémoires , t. LXVL 


242 


N. DE GARIS DAVIES. 


supplemented by colour, of which a considérable number has been unearthed 
in recent years. These Jatter hâve been a real addition to our knowledge of 
Egyptian art, as well in subject as in style. For they show not only a freedom 
in brushwork but also an excursion into subject-matter outside the professional 
routine in the tombs, and especially a fresh mental outlook in a topsyturvy 
treatment ofcommon, or even sacro-sanct, thèmes. 

It was long ago shown by Erman (l) that the religious expression of this com- 
munity of “Servitors” and “Foremen of workers”, known from the little stelae 
they dedicated in temples, tombs or shrines, has a quite different complexion 
from that of the saine class of memorials elsewhere, with comparatively few ex- 
ceptions. Instead of the usual dull récognition of the city-gods and the stereo- 
typed requests for burial privilèges and ordinary earthly boons, they show a 
sense of personal relation to the god$, a feeling of dependence on a kindly Ruler 
which may he changed to one of fear and punishment in conséquence of crimes 
against him, but can again be restored by humble repentance and submission. 
AH the ills oflife are such due penalties, and ail original or recovered happiness 
is the resuit of that divine beneficence which is the normal relation of God to 
man. 

The change is remarkable, not so much for its occurrence under existing 
circumstances as for its nature. If there was to he a flight from the established 
way of pietv after the shock of the Aton heresy, and under peculiar conditions 
of isolation and of confinement to an occupation dealing with the religious hopes 
and rites connected with burial, one would hâve expected, either an intenser 
conservatism, or recourse to a heightened superstition and the use of purelv 
magical devices. To understand the occurrence it is safest to conclude that 
the novelties in artistic expression and in pietistic émotion hâve the same root. 

. Both are natural révulsions and relaxations. The more fixed the formulas 
which their daily concern with burial texts imposed on their thoughts, the more 
monotonous the thèmes which their brushes had to execute in working hours, 
the more in its leisure time this hrotherhood sought récupération of its jaded 
spirits in quite different modes of pious feeling, and quite other uses of such 
technical gifts as it possessed. For their spécial training had rnade tliem ex- 
ceptionally alert in mind and finger, and this alertness was encouraged to a pe- 
culiar degree by their close association, their ségrégation from men of other 
pursuits, and the solitude in which they worked by day and to which they return- 

Grabsleine aus der Thebanischen Grüberstadt (Sitzmgsberichte der Prcussiscken Akademie, 1911 , 
p. 3 i 7 ). 





A HIGII PLACE AT THEBES. 


243 


ed at evening. Over and over again in human history it has been among 
simple and close communities engaged in monotonous toil that pietistic modes 
of worship and émotion hâve arisen, and also, under favouring conditions, that 
décorative arts of a humble sort grew up, the vitality and rhythrn of which 
wins our surprised admiration. 

The men of this hrotherhood of Deir el Medineh were obliged, in order to 
reach their work in the gorge of the Rings’ Tombs, to take a track over the 
desert hills. This track aseends the mountain range at the foot of which the 
village lies, and follows the edge of the high cliff to which the slope abruptly 
changes soon afterwards. Presently it leaves this précipice and, turning in- 
wards through a dépréssion in the ridge which slopes down from the summit (the 
Kurn or “Horn”), faces at once the inner slope to the gorge in which, much 
lower down, the royal tombs lie. Half an hour would take tliem by this path 
from their homes to their work. 

iVt the col, where those who follow this track turn their backs on. the valley 
of the Nile and face instead the vast amphithéâtre of boulder-strewn slopes and 
vertical cliffs which narrow down to the white gorge far below, another and 
narrower track branches off into the desert waste and, at a high level, circum- 
vents the great amphithéâtre. From it, by a rough scramble, one can reach 
the Libyan plateau not much below the lieight of the Kurn itself. Where the 
paths diverge on the little divide there remain still the walls, a few feet high, 
of a group of cells huilt of the brown-black boulders, hard as flint, and of the 
blocks into which layers of the same material, which once seamed the limestone, 
naturally break up (Plate I, 1). These cells evidently represent shelters or 
cots in which a guard of workmen might be kept; foç a patrol close to this 
point would command at once a view of the valley of the royal tombs and of the 
bluff just above the village of Deir el Medineh. Warning by fire, by voice, 
or by runners, could therefore quickly by given. At night the use of a tool on 
the rock or the harki ng of a dog left on guard in the gorge would be at once 
heard, even if a mile or more away. The dry walls of these shelters, if faced 
with mud plaster and roofed with straw or stems, would be little inferior to 
the crowded houses of the village and a great deal healthier. The need of car- 
rying food and water to that heigbt would in itself restrict the number of men 
quartered there to the extent of the small accomodation still in évidence. One 
can imagine that the guard would be continually changed. Such workmen’s 
shelters also exist among the royal tombs and may also hâve contained a night 
guard. The men on the divide would therefore be used partly as a guard upon 


2 44 


N. DE GARIS DAV1ES. 


the guard, but mostlv as the swiftest means of warning the men of the Nile 
valley that trouble was afoot at the Tombs. If a man or two were posted on 
the rocks above the village, the warning could be passed in a minute while the 
hill-guard desçended to the support of those on the spot. Except for such an 
object, there seems no point in these hill-cells being occupied. 

The track that diverges into the waste from the main path at the group of huts 
remains somewhat more defrned for a hundred métrés or so, and close observa- 
tion shows that at this distance a few rock-built steps hâve been arranged to sur- 
mount a slight ascent. At this point one looks down the length of the Valley of 
the Royal Tombs on the one side (a little north of east) and, on the other, one 
looks up the steep boulder-strewn slope to the Kurn. This slope îs broken up 
into ridges by the water-courses down which, thousands of years ago, the storm- 
water tore its way into the valley. 

Walking one dav with my wife, some years ago, along this desolate track on 
an excursion to the plateau, her sharper eyes detected that on that one of the 
ridges to which the steps ascend a number of tiny shrines had been built of the 
stones which were to hand. I could scarcely believe that man had been busy in 
such a desolate spot; but, turmng aside, I found that ît was so. Numberless 
little shrines had been constructed on this particular ridge (but on no other of 
those closely adjacent), each needing less than a dozen stones to form walls, 

roof, and floor and leave a rectangular cavity a cubic foot or two in size 

(Plate I, 3). We made no 
close examination of them at 
the time, but later I wond- 
ered wbether these little con- 
structions might not contaîn 
some evidence of their use, 
and so paid another visit to 
the spot. 

On searchmg the interior 

of the shrines I often found 

traces of a soft limestone 
wmcn nad gone to dust and splinters, and at length discovered a fragment 
which contained a hieroglyph or two and thus had the proof that the shrines had 
sometimes held an inscribed stone at the back. Continuing the search, 1 at last 
caught sight of a triangular stone less deeply coloured than those of the desert. 
When turned over, it proved to be a little memorial in perfect préservation, 




Shbines of Kdâemopé (ieft) and anotheb. 

(The chambers 23xs3x63 cm. and i8xa5x3o cm.). 






A HIGH PLACE AT THEBES. 


245 


inscribed for one Kha'emopé (Plates III, 2 ; IV, 2 )’. Later I found another such, 
also outside a shrine, and a fragment of a square one. Though I had little 
hope that anything had escaped my scrutiny, I returned the next year and suc- 
x;eeded in finding pièces that fitted on to the former fragment, and the lower 
part of another in position at the back of a shrine (1) . 

No one who knows the desolate character of these rock slopes, which hâve 
kept an almost unchanged appearance for ten thousand years at least, and on 
which one can wander without seeing a living créature, other than a hawk or 
crow, once in twenty times, can wonder that it was with a little thrill that I 
picked up the first written memorial in this high place of remembrance. I had 
not till then connected the site with those huts close by, for it seemed possible 
that these were merely temporary refuges from wind for outlaws or the like. 
Without having prosecuted the search far, I hâve not met with anything like 
this on the other slopes of the Kurn; but it is only when the sun throws the 
opening of the shrines into shade that they are apparent even at a short dis- 
tance. Obviously the vicinitv of the occupied settlement on the col is the rea- 
son for their existence; for these remote and simple monuments would not call 
for protection or service. This dedicated area therefore came into being as the 
resuit of the pious détermination of its creators that wherever they dwelt they 
would raise a Bethel, however small, to their tutelary deities. It is in confor- 
mity with the personal piety so strong among them that each should raise his 
o’wn, and with the ties that bound them together that these personal memorials 
should be crowded close in a limited area. Though but a quarter of an hour’s 
distance from their village and from the temple or chapels it niust hâve pos- 
sessed, and living on the hill probablv only for a few days at a time, they were 
not happy till they had supplied their tiny settlement with its sacred place, a 

W W hether the fewness of the written relies of this high place is entirely due to exposure or 
whether other monuments hâve been carried off and are now in collections is hard to décidé. 
The stelae from inside the shrines do not differ in any way from those unearthed in the vicinity 
of the village. It has also become plain that adoration of the Peak would not provide the slightest 
proof that it came from the killside. The triangular stelae afford a much better test. They are 
certainlv rare in our muséums (I cannot recall a single one) and it will be interesting to hear of 
the number and character of any that may exist. 

As many an archaeologist, searching the mountain for graffiti, flints, etc., has passed within a 
few métrés of the spot without deteeting its contents, they may also hâve escaped the unwelcome 
attention of the natives. I hope that no one will take even the most trusted servant or guide with 
him to the spot. Otherwise what is left will be ruined wantonly or in the hope of an undis- 
covered fragment. In an hour this high place might be completely wiped out and be indis- 
tinguishable from the rest of the killside again. 


246 


N. DE GARIS DAVIES. 


small “Throne of Maet” within the larger one, by which the gods might be 
reminded of tbeir existence and their loyalty. That loyaity they owed not only 
to the gods but also to the kings who, one by one as they foresaw their destiny, 
called on the “Servitors” to hew out and decorate burial places for them in the* 
gorge. The “high place” is at the head of the valley and looks down it (Plate 
I, a), while the worshipper who faced his private shrine also confronted the 
“ Dehent (“Peak”) of the West” which to the confraternity, as to others, was 
itself a goddess, terrible to the scoffer, benignant to the meek. Identified with 
the goddess Meryetseger, it was worshipped, generally under serpent form, 
alone or in company with other deities (1) . And not only did the worshipper in 
this high-place face the Peak, but at the same time the western heaven. The 
site was therefore most suitable. 

iV 

There must hâve been well over fiftv at least of these little constructions, ail 

«j ~ 

of much the same size and arranged as the site suggested, tier above tier, more 
or less ; for the jagged surface did not encourage orderly distribution. A single 
stone set on edge generally forms the back and there is often a Hat slab to afford 
a neater fioor. For the sides a single stone sufïiced when a fairly large one was 
at hand, but the line might be continued by others placed end to end to form 
an approach or court. In one case this extended to a length of four feet. I 
think that only the first foot or so was roofed. This was done by laying one or 
two largish stones across the side ones, thus making a miniature dolmen. The 
chamber may sometimes hâve been closed by a stone laid across the mouth, but 
as none of the shrines is now (juite perfect, and most are in ruin, one cannot 
say. The chamber so constructed was a foot or less across and of about the 
same height; the length was somewhat greater. 

As the tombs of Deir el Medineh often consisted of a single small room ending 
above in a pyramid or a stone pyramidion, this form might well hâve been imit- 
ated in these little cenotaphs. A few of them suggest that a stone having pyra- 
midal shape was sometimes selected for the roof (Plates I, A; II, 2 ), and the 
two triangular stelae which I found lying in front of them hint that these were 
set up over the entrance to give the same aspect, being supported there by a 
backing of rocks. Traces of limestone show that inanv, though perhaps not 
ail, the shrines were provided with a stela at the back inside. It is eurious 
that exposed stones lying face downwards are best preserved. On these rain 
and dew quickly dried off; whereas in the shady interior the damp lingered 

(O Bruyère, Mertseger à Deir el Médineh. 


A HIGH PLACE AT THEBES. 


247 


longer, and besides, these stones being upright, it entered the layers at the 
edge and dissolved them. 

The sculptured stones found on the site are as follows : 

I. The right-hand side of a small stela (Plate IY, 4). The offerings laid 
before a lost god in the upper part are preserved. The kneeling figure in the 
low'er part is lost, but that of “His son Bekenwernero is extanO K 

II. A little stela with rounded top, 16 cm. high. Only the lower half has 
retained anvthing of the picture. Two male worshippers, no doubt father and 
son, are seen kneeling below. The name of the son might be Parenufer (Plate 

v, 1). ; 

DI. The lower part of a larger stela, 2 1 cm. broad, which shows a god stand- 
ing on the left with a goddess behind him and a worshipper facing them on the 
right. A line of text below records : “Made by the servitor of The Throne of 
Maet, Âpathew” (Plate V, 2 ) (2) . 

IV. A rectangular stela, 2 5 cm. high and 20 cnr. broad, found in pièces and 
set together (Plate IV, 3). On the right Amün of the high feathers is seated, 
and a man, clothed in a long double skirt and a sash or brace across the chest, 
offers him two burning braziers. A naked boy, with a ring in his ear and a 
lock hanging behind from his shorn head, brings a stem of papyrus and a bird 
as offerings. The texts are partially preserved. Over the god is written : 
“An offering which the king gives to Amün, lord of the thrones of the Two 
Lands, president of Opesut”. Over the pair is : “Ofîering incense twice(?) 
pure by the hand of the sculptor in The Throne of Maet, ka[ha]. His son îer- 
nutef(?). His brother Ked[hirakhut]ef. His brother(?) Ramose (3) . The 
incised scene, like ail the others, is excellently carried out, but on a rather 
irregular surface t4) . 

(D This name is chiefly given to women at Deir el Medineh, but a son of this name is shown 
at the funeral of his father (Bruyère, Deir el Medineh, .192 2 -a 3 , p. 55 and Pis. XII, XIII). Cl. 
Lies le ix , Dictionnaire des Noms , 2208. 

(2) A man of this name, 44 web priest of the Lord of the Two Lands (Àmenophis ï 9 according to 
Cerny) in The Throne of Maet” is known (Clçre, Bulletin de l'Institut Français, tome 28, p., i 81). 
As priestly lities were aecorded lo members of the coniraternily as sanction for their service at 
local célébrations, the two men may be the same. For other possible identifications or records of 
the same man, see Clères note, and also Cerny, Bulletin de V Institut français , 27, p. 198. 

( 3 ) There is a dépréssion in the stone, just after the name, which may hâve been left Mank. 

( 4 ) The names, not oiie of which can be read wilh certainty here, can nevertheless be recovered. 
On a stela in München (Dyroff and Pôrtner, Aegyptische Grabsteine, II, PI. XIX) the family are 


248 


N. DE GARIS DAVIES. 


Y. A smsdl triangular stone, 16 cm. high (Plates III, 1 • IV, 1). A man, 
wearing the cross-sash, adores, kneeling on one knee. In the apex is written 
“The chief(?) priest of the Lord of the Two Lands”, and there is added belovv 
“Iernutef, whose son (is) the wêb priest Khons” (1) . 

VL A similar triangular stone, i 5 cm. high (Plates III, 2; IV, 2). It con- 
tains simply the name and title of the owner in a single column : “The sedem 
in The Throne of Maet, Khaemopé”. The name not being uncommon, and the 
owner not given any spécial title or any relationship, it would be idle to try to 
identify this man with the few others of the name who are known members of 
the community (2) . 

As will be seen, this textual addition to the silent witness of this mimic 
necropolis does not add much beyond the clear proof that the confraternity of 
Deir el Medineh was its buikler under the Nineteenth and Twentieth Dynasties 
and the probability that this High Place was the direct outcome of the establish- 
ment on the mountain of a guard-post of this clan. An important feature is 
that not a single sherd of pottery is to be found on the site. It was not there- 
fore a place of ri tuai of any sort, although the one complété stela we hâve 
conforms to the usual type by showing the présentation of incense and offering. 
This group of rude shrines was just a personal acknowledgment of the sanctity 
of the place; it was for them “the house of God and the gâte of heaven”, and 
each Servitor before his own little monument could lay his personal case before 
a sympathetic God, whether it was more natural to hnn to fancy Him in the 
orb of day, the towering Peak, a snake housed among the warm boulders, or 
one of the great gods. The true “high place” has probably always been 
simple. 

I had expected and hoped at first that if written evidence was forthcoming it 
would show a dévotion to purely popular cuits, such as those of the Peak and of 

agam seen, Kaha with the same title, the son Iernutef, the brother, wêb priest of the lord of the 
Two Lands, Kedhirakhutef, and a second brother Ramose. Iernutef hrings papyrus and a bird, 
just as he does here. The two stelae may well hâve been made by Kaha at the same time; that 
at München, where he adores Ptah and Maet in the upper half and offers a pétition to Ptah, 
Meryetseger, and Hathor in the lower, to be dedicated in the wavside grotto of Ptah on the road 
to the Tombs ol the Queens, and this simpler one to be placed in his own privale shrine under 
the Peak. Perhaps it was because he had included Meryetseger and Maet on the stela in the 
grotto that lie feit it well to adore Amün, though less appropriately, in the shrine on the liillside. 

111 For au identification of Khons which is just possible, see Clère, loc, . cit., p. 191 and fig. 3. 

|2) The stones are still in mv keeping. I hope that Cairo Muséum, or some other, will confer 
real value on them by exhibiting some of them in a replica of their original setting. 


A HIGH PLACE AT THEBES. 


249 


Meryetseger. But the evidence, though in itself too'small to bear any stress, 
points the other way and is supported by the mass of stelae originating in the 
village. The confraternity shows no schism from the panthéon of Egvpt. Only 
it found that the intervention of the priesthood and formai ritual robbed their 
approach to the gods of ail the joy of personal intimacy. Its gods are those of 
Egypt, and if minor divinities, strange even to the world across the river, claimed 
some, perhaps much, of its homage, these were in due subordination to the great 
gods. This is ail as itshould be (and that is rare); parochialism that can be 
shared with patriotism, deep personal pieties that do not contemn the Church. 
It is pleasant to think of these quarrymen, scribes, draughtsmen, standing in the 
open air and warm sun, each before the little chapel he has built and adorned 
with his own hands for himself, looking up to the high peak in which he found a 
symbol of the High est and the most Eternal, and there laying his sorrows and 
repentances before any deity in whom he could trust. For they were ail perso- 
nifications of the Divine Orderliness; this was a throne of Maet. 

Are there other high places of this sort vet to be discovered in Egypt? 

It is not at ail improbable, given a community prone to emotional religion 
owing to its composition and circumstances , and having some concern with the 
hills or some reason for being much there. Indeed there is another high place, 
visible from this one (Plate 1 , 2), the remarkable temple of Seonkhkerê'; per- 
ched on the very summit of the same plateau, personal perhaps to the king who 
built it, and dating, like ours, to the very end of a brilliant period when coming 
catastrophe was casting its shadow before. 

It is a significant feature that, with the Nineteenth Dynasty, the pictures of the 
western slope from which the cow Hathor emerges (no doubt at her shrine at 
Deir el Bahri) are wont to show the slopes sprinkled irregularly with little round- 
ed stelae having a place for a scene of worship above and an inscription below (I) . 
It is possible that such memorials were really placed there, though mostly in the 
viciiiity of the Hathor shrine, but we must also consider how many of these paint- 
ed scenes in papyri and tombs were the work of the men of Deir el Medineh, 
who were very eonscious of their collective memorial on the high hills. Anyone 
feeling his way carefully along the narrow ledges of the cliffs near Deir el Bahri 
will still find scores of names scratched with a hard point 011 everv smooth place, 
and as many more must hâve perished with the scaling of the rock. It is well 
known that they exist ail over the hills hereabouts. Spiegelberg has published 


W Cf. Davies, Tomb of Two Sculptors, Plate XXXI, 2 . 
Mémoires } t. LXVI. 


3a 


250 


N. DE GÀRIS DAV1ES. 


a great number and this could be doubled from the note-books of Carter, Winlock, 
and others. These rude and négligent scrawls on the sacred slôpes of “She 
who faces her lord” are due to much the same impulse, and very often to the 
same hands, that raised the more pleasing and sociable, though still inconspi- 
cuous, monuments described in this article. 

This witness of the high desert to the inextinguishable religiosity of the Egypt- 
ians may also lead us towards some understanding of that much less human, 
much more morhid and intolérant community of Coptic cenobites and cave- 
dwellers who abounded in this same Thebaid. They seem to us separated by 
a gulf from the Egyptian peopie. Yet the curt graffiti of both brotherhoods 
sometimes defy time side hy side on the same rough page of the rocks. 

DESCRIPTION OF PLATES I AND II. 

PLATE I. 

1 . View from the ridge down to the guard-houses on the col. The Nile valley beyond. 

2. View from the ridge down the valley of The Tombs of the Kings. The hill of Seonkh- 

kerê' in the distance. 

3. View of the Kurn up the ridge of shrines. 

4. Two shrines and remains of others. 


PLATE II. 


1. Two shrines. 

2. Shrine of Apathew with broken stela in position at the back. 

3. A sériés of shrines. 

4. Two adjacent shrines and remains of others. 


RITUAL MASKING 

(with one plate) 


BY 

M. A. MURRAY. 


As long ago as 1899 Maspero suggested (in the Journal des Savants ) that the 
deities represented us being présent at the birth of a future Pharaoh were actual- 
ly priests and priestesses, «qui prenaient les costumes, les masques et les insi- 
gnes des dieux BeS, Apit, Hathor, Khnoumou, Hiqit, etc.», 
has received comparatively little attention hitherto, but in 
view of the amount of knowledge on this subject, whieh has 
been accumulated since Maspero wrote, it seems appropriate 
to bring forward here the proofs which show the brilliance 
of his genius in observing points often unnoticed by other 
scholars. 

Ritual masking is known from the palaeolithic caves of 
France, which are the earliest pictorial records in the history 
of the world. The masked inan in the Caverne des Trois 
Frères in Ariège wears the skin and antiers of a stag (plate, 

No. 1); the dancer from the Fourneau du Diable, Dordogne 
(plate, No. 2), is disguised as a goat or chamois. It should be 
noted that the eloven hoofs are on the hands, not on the feet. 

It is therefore not surprising that at the very beginning of Egyptian history 
ritual masking should be found. On one of the slate palettes of Hierakonpolis 
there is a représentation of a man who is disguised as a jackal (fig. 1). He 
wears a jackal’s head and skin over his head and back with the tail dangling 
behind, his hands and feet are uncovered and are clearly human. He plays 
on a flûte, and like his palaeolithic prototypes he is dancing. Like the Ariege 
masker he is in the midst of animais, and like the goat-man from the Four- 
neau du Diable he perforais on a musical instrument. The jackal mask is thus 
seen to occur very early in Egvpt; it continued in use throughout the historié 
period, when it is always associated with death and embalming. 


This suggestion 



Quibell, Hierakonpolis, 
II, pl. XX VIII. 


3a . 


252 


M. A. MURRAY. 


In the Old Kingdom there are few représentations of deities, yet even in 
this period there is a scene in which the disguised man appears (6g. 2 ), for 
in a sculpture of Ne-user-Re' Anubis is a remarkable and stately figure. The 



Fig. 2 . — Borchablt, Ne-u$er~Rë } Blatt t6. 


king is enthroned and is in the act of receiving life at the hands of the god. 
The jackal-mask worn on the priest’s head and shoulders is covered, where it 
joins the priest’s hody, by the curved Unes of the necklace and by the lappets 
of the wig. The form of the lappet over the left shoulder is noteworthy. In 
passing, I would call attention to the symbolism of the group; the king holds 
tbree ankh-s igns, which he has just received frorn Anubis, who présents him 
with three more, and at the same time holds one to the royal nostrils. The 
God of Death is therefore presenting the Pharaoh with seven lives. Taken in 


RITUAL MASKUNG. 


253 


conjunction with the well-known fact that in many countries there was a seven 
years’ cycle of life for the divine king, and having in view the statement of He- 
rodotus (book II. 1 B B ) that the oracle of Buto warned Mycerinus that he must 
die in the seventh year of his reign, it would seem that 
there was a tradition of seven years’ life for a Pharaoh. 

The Ethiopian Kings were also put to death, and the 
announcernent of their doom was made by the priests, 
but there is 110 record there of a limit of time for the 
reign. The reign of seven years should be compared 
with the tradition that every nine years Minos of Crete 
went to ZeuSj which as Frazer has pointed out is pro- 
bably a euphemism for the sacrifice of the divine king, 
and shows a time-limit for the reign. 

In the Middle Kingdom few temple sculptures hâve 
survived, and therefore ritual masking is not preserved. 

But in the New Kingdom the masked priest is found 
continually. One of the most convincing examples is 
the figure of Bes on the chair of Sit-Amon (fig. 3). 

The large size of the head indicates a mask; and the hard line of the edge of 
the wig and the angle it takes over the shoulder show that it was of some stiff 
material; the round eye-hole should he compared with the pottery mask of 
Roman date (plate, No. A). The priest’s bodv is naked and is painted in spots, 
while round the loins he wears a tight loin-cloth (perhaps of leather or skin) to 
which a lion’s tail is attached. He also, like the palaeolithic figures, is repre- 
sented as dancing. 

In the New Kingdom it is clear, on the literary as well as the pictorial évid- 
ence, that the Pharaoh assumed the insignia (i. e. the disguise) of the god 
Amon in order to consummate the marriage with the queen. While wearing 
the insignia he was regarded as the actual deity, and the child of such a mar- 
riage could elaim to be the son of God. The whole account and the pictures 
which illustrate it show that the Pharaoh was Amon himself for the time being. 
It should, however, be observed that tbough the Pharaoh might wear the head- 
dress and other emblems of a deity he was never masked; the reason being 
that he was God incarnate, the human tabernacle in which the deity resided. 
The attendant priests, who waited on him or performed ceremonies in his 
honour, were masked to represent his fellow-deities. 

The number of masked priests and priestesses in the late New Kingdom is 



254 


M. A. MURRAY. 


bewildering, and that number increases in the Ptolemaic and Roman times. 
With them are represented also many statues of animal-headed divinities, the 
two classes of figures can be usually distinguished from one another by the fact 

that the statues are shown as stand- 
ing on low pedestals while the mask- 
ers stand on the ground. 

The temple of Denderah furnishes 
two examples of unmistakeable 
masking by priests. The first (fig. 
A) is a man, who kneels on croco- 
diles and holds a scorpion by the tail 
in his hand; the crocodiles and scor- 
pion appear to be artificial. The 
man wears over his head and should- 
ers a falcon’s head and wings, and 
therefore personates the god Horus. 
The priests and prieétesses by whom 
he is surrounded are also masked. 
The second example (fig. 5) is even 
more convincing. At the end of a 

Fig. 4. - Mariette, Denderah, IV, pL 8,. long process ion 0 f Unmasked priests 

is a man wearing over his head the 
mask of a jackal. The mask rests on his shoulders, and as there are no eye- 
holes the wearer cannot see and has to be led hy a fellow-priest, who holds him 
by the arm to guide him. 

A jackal mask of this type is now in the Pelizaeus Muséum at Hildesheim 
(plate, No. 3). It is of painted pottery and fits on the shoulders more closely 
than the Denderah représentation, for openings on each side had been eut, 
while the clay was soft, sufïiciently large to admit the wearer’s shoulders. 
As the mask was of impervious pottery the wearer might hâve run the nsk of 
suffocation bot two rectangular slits were made where they would not be seen, 
at the junction of the animais neck and chin; these were enough to admit air 
but were of no avail for seeing. As there are no eye-holes the wearer would 
he as helpless as the Denderah priest. The date of this mask is prohablv of 
the XXVT h dynasty. 

Another pottery mask is now in the Egyptian Collection at Umversity College , 
London (plate, No. A). It was found at Memphis and is of the Roman period 



RITUAL MASKING. 


255 


(Petiue, Memphis I, pl. XLIX). It. was probahly tied across the face, and the 
junction hidden hy a wig and a false beard. The circular eye-holes should 
he compared with the Bes mask on the chair of Sit-Amon. 

Literary evidence is also forth-coming as to the use of ritual masks in the 
religious ceremonies of ancient Egypt. Diodorus 
(I, 62 ) mentions that «the kings of Egypt cover 
their heads with masks of lions, bulls and dra- 
gons». In the procession of Isis in the Golden Ass 
of Apuleius «there came forth the gods themselves, 
deigning to walk with human feet upon the earth. 

First came the dread envoy that goes between the 
lords of heaven and of the nether world, even 
Anubis. Lofty of stature was he and his face 
seemed now to be black, now golden bright; high 
he held his doglike neck, in his left hand he bore 
the herald’s wand, in his right, he brandished a 
green branch of palm» (book XI, ch. 11 . trans. 

Butler). 

Though I hâve given only a few out of the 
many examples which can be found, it is clear 
that ritual-masking was practised in ancient Egypt 
from the dawn of history almost to the rise of Christianity. lhat the custom 
was not peculiar to Egypt is seen by its occurrence in the paintings and engrav- 
ings of palaeolithic times in western Europe; and it is lound at the présent day 
as far from Europe as Cevlon and Thibet, thus revealing the wide spread of the 
ritual. The meaning of it is explained differently in different parts of the 
world, but in ancient Egypt the evidence shows that it was due to représent- 
ation of a deity hy a human being, either man or woman. It was this fact 
which Maspero was the first to note and to publish in its relation with Egypt, 
and to him therefore the crédit of that discovery is due. 



Mariette, Denderah , IV, pl. 3i. 




■ 




J 








LA FAMILLE LINGUISTIQUE INDO-EUROPÉENNE 
CONSIDÉRÉE DANS SES RAPPORTS 
AVEC LE GROUPE CH AMITO-SÉMITIQOE 

PAR 

A. CUNY. 

C’est un périlleux honneur que m’ont fait MM. Bally et Sechehaye quand ils 
m’ont prié d’exposer (1) quelle idée on peut actuellement se faire de rapports généa- 
logiques éventuels entre l’ensemble des langues indo-européennes et les langues 
du groupe chamito-sémitiquè tel que l’a défini, par ex., M. M. Cohen dans les 
Langues du Monde. J’essaierai pourtant de préciser cette idée le plus brièvement 
et le plus clairement qu’il me sera possible. Mais auparavant, et après avoir 
rappelé tout ce que je dois à l’enseignement et aux innombrables publications 
de M. A. Meillet ainsi qu’au Mémoire de F. de Saussure et au Grandriss de K. 
Brugmann, il est naturel que je salue les grands noms de Graziadio Isaja Ascoli 
et de Hermann Môller qui, les premiers avec von Raumer, ont posé la question 
de façon scientifique. 

D’autres savants, Mgr. Schrijnen et M. H. Pedersen, ont donné à cette thèse 
l’appui de leur haute autorité, le premier en attirant l’attention sur ce qui sub- 
siste des préfixes indo-européens, le second, en particulier dans un article des 
Indogermamsche Forsekungen (1908) qui ne peut pas être resté inaperçu, et par 
sa théorie des « nostratischen Spraeheiuî. 

Il me semble que tout le monde sera d’accord sur le principe suivant : une 
parenté de langues ne se démontre que par l'identité, au moins partielle, des 
complexes phonétiques dont ces langues se servent pour exprimer tels ou tels 
concepts particuliers, mais surtout telle ou telle catégorie grammaticale. Plus la 
parenté est proche, plus grand est, naturellement, le nombre des complexes 
phonétiques identifiables d’une langue à l’autre. Les faits de cette nature, c’est 
chose connue^, se sont révélés extrêmement nombreux entre les diverses langues 
indo-européennes dès qu’on eut acquis en Europe une connaissance suffisante 

M Devant les membres du II e Congrès international des linguistes (séance du 29 août 1981). 

(2) V 0 i r p, ex . Meillet, La méthode comparative , Oslo, 1926, p. î-n. 

Mémoires y t. LXVI. 


33 


258 


A. CUNY. 


du sanskrit. Toutefois, les identités à la fois matérielles et formelles, reconnues 
en foule sur ce domaine, n’empêchent pas que le sanskrit, le grec, l’italique, le 
germanique, le slave, etc., soient, aussitôt que nous les connaissons, déjà forte- 
ment différenciés. M. Meillet, par exemple, enseigne à bon droit que le baltique, 
si voisin du slave, en est pourtant assez distinct pour qu’une communauté balto- 
slave demeure très douteuse (1) . 

On fait les mêmes observations sur le domaine chamito-sémitique : les lan- 
gues sémitiques sont à la fois très pareilles les unes aux autres et très différentes 
entre elles. Pour le chamitique, la seule langue que nous en connaissions sous 
forme vraiment ancienne, le vieil égyptien, est assez voisine du sémitique pour 
qu’on ait voulu l’y faire entrer purement et simplement, bien qu’il soit très di- 
vergent, surtout au point de vue du vocabulaire, mais même à celui de la mor- 
phologie. Dans ces deux cas comme dans d’autres, on a été amené à poser une 
langue commune. C’est encore ce que font ceux qui pensent que l’indo-européen 
et le chamito-sémitique sont eux-mêmes apparentés. 

Le principe étant donc : rendre sensible l’identité matérielle des moyens d’ex- 
pression, rappelons que ce qui caractérise avant tout une langue, c’est sa mor- 
phologie. Le vocabulaire, la phraséologie et la phonétique n’ont en effet qu’une 
importance accessoire. Quant à la phorlétique, il faut rappeler que c’est seule- 
ment quand on a repéré, en très grand nombre, des identités dans le vocabu- 
laire et d’autres identités, fût-ce en nombre restreint, dans la morphologie, 
qu’on est conduit à confronter un à un les phonèmes de deux langues dont on 
entrevoit la parenté, et à se faire une idée précise des systèmes, consonantique 
et vocalique, de l’idiome antérieur. Les ressemblances et dissemblances dans le 
matériel phonétique ne peuvent pas fournir d’argument décisif. Toutefois, ce 
genre d’argument pourrait être utilisé en vue d’une conclusion affirmative dans 
le cas qui nous occupe : car l’existence parallèle, en chamito-sémitique, des con- 
sonnes dites «emphatiques» et celle des «sonores aspirées» en indo-européen; 
et de même, l’existence parallèle des phonèmes «laryngaux» dans le premier 
groupe et celle des différents a dans le second, pourraient être légitimement 
invoquées en faveur de la parenté des deux groupes. Pour ce qui est de la 
«phrase», comme l’allure en est assez différente suivant les familles de langues, 
il est frappant qu’en sémitique ancien, du moins en akkadien et en hébreu, la 
phrase nominale et la phrase verbale soient employées tout à fait comme dans 

'U L accord du baltique et du slave portant plutôt sur les conservations que sur les innovations 
(Bartoli, Rivista dijilologia, IX, 1931, p. 208, n. 2). 


259 


INDO-EUROPÉEN ET CHAMITO-SÉMITIQUE. 

les langues indo-européennes anciennes. C’est un fait que les LXX et saint 
Jérôme n’ont éprouvé de ce chef aucune difficulté à faire passer en grec et en 
latin le texte des écritures juives : la traduction grecque et latine est presque 
toujours le calque exact de la «phrase» hébraïque. On peut se demander, en 
conséquence, si la phraséologie du vieil-égyptien et celle de l’arabe, même clas- 
sique, ne trahissent pas l’influence d’un substrat difficile au reste à déterminer. 

Abstraction faite de la phonétique et de la phraséologie, le vocabulaire pur 
et simple ne fournit pas, lui non plus, de faits dirimants. Ceci accordé, il faut 
bien reconnaître que, lorsque les rapprochements plausibles se présentent en 
masse, comme c’est le cas dans le Vergleichendes idg.-semit. Worterbuch de H. Môl- 
ler (191 1) ou dans ses Laryngalen (1917), il ressort de là une forte présomp- 
tion de commune origine. Rappelons ici les faits les plus caractéristiques, déjà 
utilisés ailleurs. Il est remarquable par exemple, que presque toutes les combi- 
naisons du monosyllabe *wa-^ «tisser» avec les élargissements suffixes : a, g, 
dh, y, bh (pour les citer sous forme indo-européenne), existent aussi en sémitique 
(avec, en plus, le préfixe /t® = mdo-europ. ’a ). De même, si l’on rapproche sém. 
comm. *pataha, *paltaha^\ etc. de l’indo-européen *petd-, *pletd (gr. tïst d-vvvpi, 
etc., lat. palëre, lat. pla-n-ta, gr. 'srXaT-’J-s, etc., etc.), il est à noter que non 
seulement le double sens de «s’ouvrir, ouvrir» et de «s’étendre, étendre» existe 
à la fois en chamito-sémitique et en indo-européen, exprimé par des complexes 
phonétiques identiques ou peu s’en faut, mais que — chose plus significative, 
— la «racine quadrilitère » *p-l-d[l-h • se retrouve aussi bien en sémitique quen 
indo-européen, cf. ■roXaTus, skr. prthüh (lit. platits'j, forme radicale *p-l-d-h, et ar. 
class. faltaha, forme radicale *p-l-l-h. Ici, il est vrai, il ne s’agit encore que de 
«thèmes» et de «racines»; mais, dans des cas exceptionnels de conservation, on 
retrouve une identité parfaite (ou peu s’en faut), entre des « mots» occupant une 
aire plus ou moins grande sur les deux domaines, ainsi indo-europ. *kéru- (got. 
hairus, etc.), ar. class. sazfu n , etc., et indo-europ. *bhâgdiu- (germ. comm. 
*bôyuz, gr. ■zsfjyys, skr. bâhuh, etc.), v. Donum natalicium Schrijnen, p. 327- 

33 â . 

On a déjà franchi les limites de la lexicologie banale quand on aborde ce 
qu’on pourrait appeler les catégories sémantiques, les «noms de nombre» par 
exemple ou les «noms de parenté». En particulier, on a reconnu depuis long- 
temps que les mots signifiant «six», «sept», et de même les mots signifiant 

O) Ét. Prégr., p. 339-3 Ai. — (2) Ét. Prégr., p. Itlto-hln. 


33 . 


260 


a: CUNY. 


«père», «mère», reposent, dans les deux groupes envisagés, sur les monosyllabes 
identiques^ K A 1 intérieur de ces catégories sémantiques, on a reconnu, depuis, 
d’autres points de contact ■ entre l’indo-européen et le chamito-sémitique. De 
plus, dans les «noms d’animaux, d’instruments», et quelques autres, l’indo- 
européen et le chamito-sémitique ont en commun un morphème à consonne 
labiale. Enfin le -u final des noms et adjectifs sémitiques est sans doute la même 
chose que Y-o- des thèmes vocaliques indo-européens, tandis que Y-i du génitif 
sémitique rappelle le génitif italo-celtique en -i des mêmes thèmes et le cas 
adverbial du sanskrit : dans navi-krlah , etc. ( Wackernagel, Mélanges de Saussure, 

p. 126, cf. Brügmann, Grundriss, ‘II, 568 et suiv.). Ici, nous sommes au seuil 
de la morphologie, proprement dite. 

? A P lus forte raison > reconnaîtra-t-on la valeur probante des identités dans 
l’expression des «catégories», non plus sémantiques, mais «grammaticales». 
Dans un opuscule intitulé Du genre grammatical en sémitique p. 8 1-8 5 , Mgr. 
Feghali et moi avons soumis au jugement des savants l’identification plausible 
du féminin chamito-sémitique et du neutre indo-européen. Comme tout le monde 
ne reconnaît pas cette identité et que, suivant la coutume, indo-européanisants 
et semitisants tirent a .eux toute la couverture, on n’insistera pas. Mais on fera 
remarquer que la présomption favorable est toujours dans le même sens et que 
nous ne sommes pas en conflit avec M. Meillet, qui pense que le féminin est de 

date indo-européenne proprement dite et qu’il en serait de même en chamito- 
sémitique. 1 

Pour la «catégorie du nombre», en revanche, il n’y a plus, semble-t-il, 
d’hésitation possible, du moins en ce qui concerne le «duel». Bien qu’en général 
les formes du duel manifestent une tendance marquée à tomber de bonne heure 
en oubli, il a été possible de reconnaître® cinq identités dans les indices de ce 
nombre, deux pour le nom : indo-européen ëjô, -oi-, chamito-sémit. -â x , -a x i, 
trois pour le verbe, la plus remarquable étant celle du v.-égypt. -n-y «(de) 
nous deux», cf. semit. -nâ «(de) nous» et indo-europ. *nô (accusatif-datif- 
génitif, même sens). Nous sommes ici en pleine morphologie et pourtant 

nous constatons des moyens identiques de formation (voir ci-dessous : les pro- 
noms). 

Ceci est egalement vrai de 1s dit «mobile» en indo-européen (gr. aléyw , 
lat. tegô, v. isl. ak , etc.). Les recherches de Mgr. Schrijnen (à partir de son 

(1) Et. Prégr. , chap. 1, sections 1 et 2. 

(2) Paris, Geuthner, 1924. 

1 ! La Catégorie du Duel dans les Langues indo-européennes et chamito- sémitique s , Bruxelles, 1980. 


261 


INDO-EUROPÉEN ET CHAMITO-SÉMITIQUE. 

Étude de 1891), et de MM. Siebs et Schrôder ont montré qu’il s’agit d’un ancien 
.«préfixe» indo-européen (cf. Moller, SI, p. i 4 o et 204 , Wtb., p. 21 1), préfixe 
qui, sur ce domaine, a perdu toute valeur significative, mais qui est resté un 
procédé vivant de formation des thèmes verbaux en assyrien, en syriaque, en 
minéen et en vieil-égyptien, le sens obtenu par là étant celui d’un «factitif» 
(«causatif») oblitéré le plus souvent, il faut l’avouer. Il est donc raisonnable de 
confronter (comme l’a fait p. ex. H. Moller dans son Wôrterbuch, 1911, p. xv), 
le thème du parfait indo-européen (sing. actif 1 et 3 : *woid-a, *woid-e, skr. 
cakâra, cakâra, gr. SéSpofiat, SéSpop-s, got. hlaf, etc.), avec celui de l’aoriste 
(imparfait) du sémitique : 3 sing. masc. ( ya)-qtulu , (ya)-drumu, avec vocalisme 
i dans certains verbes, par exemple (ya)-rif>u (chose indifférente puisque i et u 
peuvent également bien répondre à 0 indo-européen, et puisque le parfait indo- 
européen n’est qu’un, présent à désinences spéciales, le présent proprement dit 
pouvant de son côté présenter le vocalisme 0, v. Meillet, MSL, t. XIX, 1915, 
p. 181-192). 

Par ailleurs, les études sur les catégories du genre et du nombre ont fait voir 
que le pronom, en chamito-sémitique, commande le verbe. Mais jusqu’à présent, 
cette troisième «catégorie grammaticale», celle du pronom, n’a pas été étudiée 
pour elle-même. Il est donc à propos de s’arrêter un peu plus longuement sur 
les «pronoms» dits «personnels» et sur les identités qu’on peut reconnaître ici 
dans les deux domaines. 

Le cas le plus net est celui du pronom de deuxième personne (qu’il soit indé- 
pendant dans la phrase ou bien incorporé à une forme verbale, H. Moller, SL, 
p. 49-52). 

En chamito-sémitique les pronoms sont, on le sait, ou bien autonomes ou 
bien suffixés à une forme nominale, ou enfin, quand il s’agit d’une forme ver- 
bale, tantôt préfixés, tantôt suffixés dans cette forme. 

Or il est admis (v. Brockelmann, Grundriss ) que dans le pronom sémitique 
de deuxième comme dans celui de première personne, l’élément initial ’an- est 
un préfixe et que, dans ar. class. masc. ’an-ta, fém. ’an-ti, akkad. atta, fém. atti, 
hébr. ’atlü, fém. ’att, etc. (cf. les pluriels correspondants : ar. class. ’antum, fém. 
’antinna^, duel èm xoivov ’antumâ; ajouter : sing. masc. v.-égypt. t-w «tu», 
fém. t-n, t-m ® «tu», pluriel masc. t-n et suffixe pr. sing. deuxième pers. v.- 
égypt. -t féminin, -t-n «[de] vous», duel - t-n-y ), le seul élément «radical» 

M L’aram. J antën et Thébr. ’attèn supposent * y an tina. L’éthiopien ’antén reste indifférent entre i 
et u. - 

^ Pyramides , v. Zimmern, Gramm p. 68 (et pour le sémitique, p. io5)« 


262 


A. CUNY. 


étant *fa (sém. comm. -ta), fém. *ti (sémit. commun -tî, rapprocher encore galla 
Ali «tu», bilin inlï «vous»). 

De même dans les formes verbales, au 'parfait , on a, p. ex. en arabe clas- 
sique : masc. sing. -ta, fém. sing. -ti, et au pluriel : mascul. akkad. -lunu, hébr. 
-tëm, ar. class. -lum, aram. -ton; au duel : ar. class. -tumâ (MM. Zimmern et 
Brockelmann posent pour le pluriel : masc. -tun, fém. -tin; l’une et l’autre dési- 
nence peut répondre à l’indo-européen -ton resté plutôt que devenu duel, mais 
devenu pluriel dans hittite datlen, datleni «vous prenez» (et ses composés); ekut- 
ten, ekutteni «vous buvez», etc.). Dans ces pluriels (ou duels, peu importe ici), 
il s’agit de formations très anciennes dont le point de départ est évidemment 
le *fa (sém. comm. la-, cf. v. égypt. t-) du singulier. Phonétiquement, en effet, 
un *fa doit aboutir à indo-europ. *te- qui est bien à la base du pronom de 
deuxième personne sing. sur ce domaine. On a fait remarquer (W. Petersen, 
Language, VI, p. 187 suiv.), que presque toutes les formes de l’accusatif et 
du génitif reposent sur un *tewe<x>*two (armén. k c o), lequel existe à côté de *tê 
(M. Petersen n’a pas négligé le hittite). Ceci rappelle, on le voit, le «réfléchi» : 
accusatif-génitif *seweo^>*swë, lequel existe à côté de *së. M. W. Petersen note 
que ce n’est pas par voie phonétique qu’on peut tirer *tè, *sè, de *twë, *swë malgré 
*sek 1 s, « six » où M. H. Pedersen reconnaît maintenant que -w- est un infixé 11 *. Dans 
-we il faut sans doute voir une addition réalisée ou non (ad libitum à l’origine) 
sur *te- (ou sur *se~), quand le sujet parlant voulait non seulement signaler la 
deuxième personne, mais qu’il entendait en même temps l’opposer à la première 
personne ou au «réfléchi» de l’une ou de l’autre, cf. rjfié-TEpos , nos-ter «nôtre» 
et en même temps «non vôtre et non leur», nuance d’opposition dont se passent 
très bien la plupart des langues {2) . Quoi qu’il en soit, sans qu’on puisse en douter, 
les éléments *të (*së, *më) sont bien, pour l'indo-européen, les plus anciens en 
date. Ce sont eux qui se retrouvent à la base des datifs : *le-bhi (fse-bhi, cf. 
>f me-gthi) et des accusatifs-génitifs-datifs atones *toi (*soi, *moi ). Ainsi dégagé 
comme élément primordial, *te- ne peut qu’être identifié au *fa du chamito- 
sémitique (’ an-ta , etc., v. ci-dessus), cf. finnois te «vous», sing. sinâ de *tmâ 
«toi», hongr. të «toi», ti «vous», où l’on voit cet élément avec la valeur du 
pluriel comme dans l’aoriste sémitique 2 e pl. *ta-qtul-ü, cf. indo-europ. *-te (gr. 
èftépsTe, skr. âbhara-ta, lat. fer-le, etc.). 

(1) Pour la première personne génitif *me-ne, d’oii zd. mana, v. p. manâ, v. si. mene, mais skr. 
marna 9 v, A. Meillet, Bulletin de l’École anglaise des LOV , VI, 435-437. 

l2) Pour le -ne de me-ne, on pourrait au contraire en rapprocher l’-n- de la flexion archaïque des 
neutres hétéroclites, *yek m ,-n-, p. ex. skr. yakndh, lat. iecin(oris ), gr. rj-na-ros < *yëk w ,n-los , etc., etc. 


26â 


INDO-EUROPÉEN ET CH AMITO-SÉMITIQUE. 

Car ce n’est pas seulement dans le parfait sémitique qu’il se rencontre pour 
symboliser la deuxième personne : on le retrouve dans Y aoriste (imparfait), au 
singulier, mais aussi au pluriel et au duel (ici avec les additions -ü et -â propres 
à ces derniers nombres). On a donc : akkad., ar. class. la-, éthiop. syr. te-, aram. 
bibl. , hébr. ti- (Herm. Môller rappelait que, le vieil-égvptien mis à part, le 
même t- préfixe de deuxième personne est aussi chamitique, cf. dans Yancienne 
flexion égyptienne le -i-n du pluriel et le -t-n-y du duel). Or, en indo-européen 
presque toutes les deuxièmes personnes présentent une désinence qui débute 
par t- (ou par T, c’est-à-dire dh-, alternant avec t-) : parfait actif deuxième sing. 
-lha (skr. -lha) en alternance avec -dha (gr. -0a dans oïcrQct p. ex., contre skr. 
véttha), désinence secondaire médio-passive *-thës (skr. -thâh,, got. -dès) alter- 
nant avec *-dhës dans gr. èAO 0 r;s, etc. (?); deuxième duel actif primaire *-thes 
(skr. -thah, lat. -tis, pluralisé), médio-passif *-thai (skr. [-e]-fùe), deuxième duel 
actif primaire *-ton (skr. -tara, gr. -t ov), secondaire *-ta(n), skr. ‘-tâm, gr. dor. 
-tôcv, att. -ttjv, médio-passif *-thân (skr. [-ëJfAôm); de même deuxième pluriel 
actif primaire *-the (skr. bhâratha, gr. (dépsTe , etc.), deuxième pluriel actif se- 
condaire -te (skr. âbharata , gr. ètpépeTE, etc.), dont il a été question plus haut. 
Et, tout particulièrement, -ton s’identifie au chamito-sémitique *-t-n (sém. 
comm. -tun et -tin; car c’est également avec -n que M. Meillet restitue le proto- 
type de gr. -t ov, skr. -tam, hittite -ten, -teni), cf. ci-dessus deuxième plur. akkad. - 
-tunu, etc., et duel ar. class. -tum-â, etc. 

La situation est la même pour les formes du pluriel et du duel dans le pro- 
nom de la première personne. En ce qui concerne l’indo-européen, la forme 
*ns-sme (cf. hitt. anz-as) a été depuis longtemps (Amelung 1871, complété par 
F. de Saussure 1879) analysée correctement en *ns + *sme, et *ns reconnu comme 
étant le degré zéro de *nos qui fonctionne à la fois (du moins *nos atone) comme 
accusatif, génitif et datif, le -s ne faisant pas partie de la «racine^ 1 *» ainsi qu’on 
le. voit par l’accusatif-génitif-datif duel *nô (gr. vw, v.-sl. na, zd. na, cf. skr. 
nau). Ici, le vieil-égyptien présente une forme pronominale suffixe de duel qui 
est -n-y (2) . Comme dans cette langue -y est l’indice propre du duel, il va de soi 
qu’on doit identifier -n- au na- sémitique de première personne de pluriel (dans 
Y aoriste), au na- initial de *nahnu, «nous» (v. Zimmern, Gr. , p. io 5 et cf. ber- 
bère nu-kni, ibid., p. 57), ar. class. nahnu, etc., enfin au suffixe pronominal 
-na(ar. class. voc. ’abü-nâ nzsdTsp fjfiüv» mais aussi nominatif) dans les subs- 
tantifs, enfin -nâ du parfait (ar. class. qatal-nâ, cf. -na en éthiopien, etc.), 

U) On pourrait donc tout aussi' bien interpréter *nsme (lesb. àpps,etc.) par *n-sme. 

(2) Dans des complexes nominaux du type de ar. ’abünâ, skr. pitâ rnh, etc. 


264 


A. CUNY. 


(Zimmern, Gr., p. 69 et 9»), soit en définitive, un élément pronominal chamito- 
semitique na «nous» identique a lelement *nëo^>*ndc^>*n qui se retrouve à la 
base des formes du même pronom en indo-européen. 

Quant au singulier, comme la première personne est, en sémitique commun, 
*’an-a avec le même préfixe que *’an-ta (cf. ar. class. éthiop. ’ana, syr. ’enâ, etc., 
egalement chamitique : bilin, etc. an, galla am, etc.), l’élément proprement 
«radical» - a s’identifie à IV initial de l’indo-européen *’egi(h)on, *’ëgdion, *’egiô 
(skr. aham, v. perse adam, zd. azom; v.-sl. azü; lat. ego, gr. èyw, etc.). Suivant 
la réglé, au degre zéro, cet élément se réduit à - ’ (généralement noté a) qui reste 
consonne apres une voyelle puis se fond avec elle en une longue d’intonation rude 
(cf. lit. suku, etc.); cest 1 origine de la finale de première personne des présents 
thématiques : *bhérô p. ex. : gâth. barâ, skr. bharâ-mi, gr, pépœ, lat .ferô, got. 
baira, v.-irl. (as)-bmr par opposition avec la première personne des présents 
athematiqueS' : -mi : skr. émi, gr. eï(u, gr. trr i<ppy]ga, skr. bibharmi, etc., où la 
désinence rappelle le pronom atone *moi dont elle peut être regardée comme le 
degré zéro. D’après H. Môller, l’élément pronominal chamito-sémitique *-a 
(indo-europ. *’e 00 ’) se retrouve aussi dans Y-â- intérieur des premières per- 
sonnes verbales du chamitique oriental, p. ex. : bilin, quara, etc. wâs-â-(kd ) 
«j’entends» en opposition avec wôs-yâ-(kü ) «tu entends», etc. 

Reste le pronom de troisième personne. A l’origine, il n’y en avait pas d’indé- 
pendant (sauf aux cas obliques) ainsi que le montre l’indo-européen (et le dra- 
vidien). Mais il n’est pas déraisonnable de penser que, si ce qu’on appelle 
«réfléchi» en indo-européen, renvoyait tout d’abord indifféremment à l’une quel- 
conque des trois personnes, la restriction de son emploi à la troisième personne 
s’est réalisée de très bonne heure en chamitique et en sémitique, comme cela 
s est produit dans certaines langues indo-européennes même anciennes, en latin 
par exemple, cette langue s’opposant ici au grec, puisque chez Homère et en 
attique, on a des traces indirectes de l’ancien emploi : ôs (c’est-à-dire *swos ) 
présentant encore le même sens que plus tard èfiôs, crôs , etc., avec un sujet 
grammatical de première ou de deuxieme personne, a fortiori quand il était lui- 
même de troisième personne^. Au reste, Torp et Brugmann (Gr. Gr.*, 678-9) 
ont reconnu un gen.-dat. *soi troisième p. anaphorique (ol, oi v. p. saiy, iran. sat); 
qu il s apparente ou non au «réfléchi», il est identique à *é- chamito-sémitique. 
En vieil-egyptien on a : troisième pers. masc. s-w, fém. s-y, ce qui passe pour 

* ^ Ainsi qu a i ordinaire, 1 évolution aurait ete plus rapide, et morphologiquement moins riche, 
en cliamito-semitique quen indo-europeen. Cf. la flexion nominale et la flexion verbale. Le «ré- 
fléchi» du dravidien se comportait d’abord comme celui de l’indo-européen (d'après Tuttle). 


265 


INDO-EUROPÉEN ET CHAMITO-SÉMITIQUE. 

avoir succédé à ceci : troisième pers. masc. *f-w, fém. é-y, cf. ar. class. (masc.) 
huwa, hébr. hü, etc. A l’intérieur du sémitique, il est bien connu que le pronom 
à initiale s- ne se trouve qu’en akkadien (et en sudarabique : mehri, soqotri, etc.), 
tandis que le pronom à initiale h- est à la fois sémitique occidental et arabe, cf. 
akkad. pronom suffixe -su, -s, et, indépendant ( démonstratif) êuatu, fém. si’ati «is, 
ille », «ea, ilia». Or, le chamito-sémitique *é(a ) peut répondre directement à la 
«racine» du «réfléchi» indo-européen dans *se-we, *se-bhi, etc., et en tout cas à 
celle de l’anaphorique (1) , *soi «ei, eius», v. ci-dessus. Le féminin akkadien si 
(cf. le démonstratif si’ati) se superpose de son coté au fém. skr. syâ «celle-ci», 
vha. siu pronom féminin de troisième pers. , etc. L’élément é- (indo-européen se-) 
se retrouve, encore à la base des troisièmes personnes du duel et du pluriel en 
chamito-sémitique, cf. pour le mehri, singulier : se, pluriel sen (Brockelmann, 
Précis, p. 118, Zimmériv, Gr., p. 65), akkadien : pluriel -sunu, -sun suffixé aux 
substantifs, et dans les verbes, -sunu, etc. (masculin), -sim, etc. (féminin), 
v. Zimmern, p. 68; v.-égypt. -ê-n, berbère (zwawa) mascul. -sen, etc., fémin. 
-sent, etc. (cf. aussi bisari -sn-a, galla -sâni). L’identification du chamito-sémi- 
•tique *éa et de l’indo-européen *se (gr. ë , lat. së, got. si-k, etc. cf. èé<C*sewe) 
est donc admissible. Quant au pluriel (sans doute ancien duel -$%n, il serait 
*-soïj en indo-européen et n’est pas attesté avec cette nuance consonantique; en 
revanche, la forme alternante du berbère : masc. acc. -ten, fém. acc. -ten-t est 
issu d’un - pj«n répond directement au -ton indo-européen de la troisième per- 
sonne duel actif des temps primaires (quelquefois aussi secondaires, v. Meillet, 
Revue de philologie , 1927, p. 133-198). 

C’est encore à la troisième personne que nous trouvons en sémitique, dans 
Y aoriste (imparfait) : ya-qtulu (singulier masc., mais cf. plur. yaqtulû et duel 
yaqtulâ) un élément pronominal préfixé *ya- (ar. class. ya-, éthiopien ye -, hébr. 
et aram. bibl. yi-, etc.), qui rappelle vivement le «relatif» indo-européen *y e jo- 
(skr. yâh, gr. ôs, etc.). Celui-ci n’est sans doute qu’un ancien démonstratif, cf. 
lat. is, id, got. is, ita, v. si. jï, etc. Au féminin, l’élément pronominal préfixé est 
en sémitique, ta- lequel vaut ta- en syllabe fermée, cf. le démonstratif fém. ar. 
class. -ta ainsi que le thème féminin indo-européen *tâ- (en dehors du nominatif 
singulier où l’on a fém. *sâ comme on a masc. *so, *sos). 

En ce qui concerne les éléments pronominaux suffixés^ dans les formes ver- 
bales, on se voit ainsi ramené à la théorie de Schleicher et d’Ascoli. En effet, il 

W H est à noter que cet anaphorique comme le «■ réfléchi v s’emploie à tous les genres , neutre y 
compris, v. Brugmànn-Thumb, Gr. Gr., p. ^79. 

En chamito-sémitique ils peuvent également être préfixés. 

Mémoires , t. LXVI. 


34 


266 


A. CUNY. 


est e'vident que, sur le domaine chamito-se'mitique, les désinences (qu’elles 
soient ou non suffîxées), ne sont que des éléments pronominaux en rapport avec 
les pronoms personnels indépendants. La conséquence est que, si cette grande 
.famille est apparentée à l’indo-européen, il faudra en revenir à l’ancienne théorie 
réhabilitée par H. Môller dès 1906. 

On pourrait relever enfin d’autres identités entre l’indo-européen et le cha- 
mito-sémîtique : les deux langues emploient également les alternances vocaliques 
à des fins grammaticales et, au fond, l’apophonie sémitique â 00 l J » 00 zéro n’est 
pas différente de l’apophonie indo-européenue e c-o 0 00 zéro, ainsi que l’a mon- 
tré H. Môller dans la K. Z., t. U 2 (1908). Il est donc à souhaiter que l’attitude 
mentale observée à l’égard de ces recherches depuis environ soixante-dix ans se 
modifie et fasse place à une attention, sinon bienveillante, du moins franche- 
ment impartiale, et non plus comme autrefois hostile ou délibérément agnos- 
tique. 

Note de correction. — M. Ch. Kuentz me fait observer que le v. ég. d-g-i 
«se cacher, se tenir caché», causatif s-d-g-i «cacher, se cacher», rappelle l’indo- 
europ. *leg-ô, *steg-ô (v. ci-dessus, p. 260-261). Le sens est identique et la 
représentation phonétique est parfaite pour la consonne initiale. Quant à la 
consonne finale de la racine indo-européenne, nous sommes sûrs qu’il s’agissait 
d’une gutturale qui n’était ni palatale ni labio-vélaire. Elle était donc de la 
série k , g’,, etc. (que postule également le g égyptien). Peut-être y aurait-il 
lieu seulement d’admettre une alternance concernant le mode d’articulation à 
moins que le g égyptien ne s’explique par un *G; originaire comme le g indo- 
européen. 


ZWEI SCHEIN-ROLLSIEGEL 

AUS DEM ALTEN REICH 

(mit einer Tafel) 


VON 

HERMANN JUNKER. 


Fundumstànde und Zugehôrigheit. Der Front des Grabes Lepsius 36 (^sl-t- 
ht'p ) ist rechts vom Eingang zur Kultkammer ein langer Korridor vorgelagert; 
in ihm steht gegen das Nordende zu eine ausgebildete Scheintür, von deren 
Libationsstein ein Wasserabfluss durch die nôrdliche Verschlusswand ins Freie 
führt (1 h Für die Ostwand des vorgebauten Ganges wurde die Rückseite einer 
nordôstlich vorgelagerten Alliage benutzt, die Einzelheiten der Konstruktion 
waren freilich nur an einigen Punkten festzustellen, da fast der ganze Raum 
zwischen d'en beiden Mastabas durch parasitâre Restattungen verRaut war, die 
der Zeit zwischen dem Alten und Mittleren Reich angehôren. Wâhrend der 
letzten Durchsicht des Manuskripts für den zweiten Rand der Gîza-Verôffent- 
lichung schien es doch geratener, den Korridor ganz freizulegen und aile spâ- 
teren Einbauten zu entfernen. 

Rei den am 29. April 1933 begonnenen Aufrâumungsarbeiten fanden sich 
im Norden, nahe der Westwand und nur wenig über dem Boden des Ganges 


liegend, zwei Rollsiegel, beide für einen 1 1 bestimmt. Sie stammen 

I I 

aller Wahrscheinlichkeit nach aus der erwâhnten nordôstlich vorgelagerten 
Mastaba und zwar aus ibrem Schacht, der gerade gegenüber der Fundstelle 
liegt und in alter Zeit vollstândig ausgeraubt worden war. Zu den in den 
Korridor eingebauten Grâbern kônnen die Stücke nicht gehôren, da die 
Anlagen gut erhalten vorgefunden wurden und der Roden ihrer Grabkam- 
mern hôher als der des Korridors lag, dicht über dem die Siegel aufgelesen 


W .Zur Lage des Grabes innerhalb des Westfriedhofes siehe jetzt Porter-Moss, Topographical 
Bibliography , III, Memphis, Plan S. 3s ; für die Aniage des S&t-htp siehe Junker, Vorlâujiger Be- 
richt über die dritte Grabung . .. bei den Pyramiden von Gizeh (191 A), Anzeiger . . . der Ahademie der 
Wissenschaflen in Wien , 191 A, XIV, S. 10 und Vorbericht 1926, XII, S. 66. 


3 h. 


268 


HERMANN JUNKER. 


wurden. Auch setzen diese eine bedeutendere Anlage voraus, da der Grabherr 
zwei Siegelbewahrer in seinen Diensten hatte. Diese Erwàgung schliesst auch 
die Herkunft von der nôrdiich an den Korridor anschliessenden Grabanlage 
aus, die ebenfaüs ehr klein und ârmlich ist. Ebensowenig kommt die Zu- 
gehôrigkeit zu einer der bereits bekannten, einem gleichnamigen Besitzer Tntj 
gehôrenden Mastabas in Frage : eine liegt am Westende der Westnekropoie, 
siehe Porter-Moss, l.c. plan S. i 3 u. S. 2/11, vergl. S. 22; eine andere = 
Grab Lepsius 77, am ôstlichen Ende der Ostnekropole , Porter-Moss, l.c. plan 
S. ha und S. 54 - 55 ; die dritte = Grab Lepsius 47, südwestlich von Grab 
Lepsius 36 , am Südende der westlichsten Reihe des Friedhofs mit den in 
Abtreppung angelegten Mastabas, vom Fundort der Siegelzylinder rund i 3 o m. 
entfernt M. 

So bleibt in der Tat nur die bisher namenlose Mastaba nordôstlich É>s’>4-htp 

übrig, und sie dürfte nunmehr einem Il als Besitzer zugewiesen sein. 

Sie stellt einen massiven Block aus 
hellen , kl einen Kalksteinwürfeln 
dar, mit zwei schweren monolithen, 
unbeschriebenen Scheintüren im 
Osten, deren Oberteil vollstândig 
verwittert ist; vielleicht trugen die 
Architrave einst Titel und Namen 
des Grabherrn. 

Beschreibung der Stücke. Beide Rollsiegel sind aus Tura-Kalkstein gear- 
beitet; das grôssere ( b , siehe Abb. 2 und Tafel, 1, 2, 3 ) ist 5.7 cm hoch 
und 3.5 cm breit, das kleinere (a, siehe Abb. 1 und Tafel, 4 , 5 , 6.) misst 
entsprechend 4.4 X 2.2 cm. In die beiden Enden ist jedesmal eine konische 
Vertiefung gebohrt; bei b sind die Masse : obéré Breite 2.4 cm, Tiefe 2 cm, 
bei a 1.1X1 cm. Es hat b eine vollkommen cylindrische Form, a dagegen 
weist eine nicht unerhebliche Einziehung am oberen Teile auf. 

In beiden Beispielen ist die ganze Oberllâche mit eingeritzten Inschriften 
und Mustern bedeckt; bei b sind sie auf vier, bei a auf drei durch Rillen 
eingeschlossene hochstehende Felder verteilt. Das erste Feld enthâlt in bei- 

.P* Siehe Porter-Moss, l.c., pian S. 32, Text S. 39. — Der Name Tntj ist übrigens in der fur 
uns in Frage kommenden Zeit ziemlich hâuGg; auf der Nordwand der Kammer des Klnjnjswt erscheint 
unter den Schreibern ein | , auf der südiiehen Scheintûr des Njswt-njr ist ein I 

ràuchernd dargesteiit. 



Aufriss. Abrollung. 

Abb. I. — Rollsiegel a. 


ZWEI SCHEIN -ROLLSIEGEL AUS DEM ALTEN REICH. 


269 


den Fàllen den gleiclien Namen des Grabinhabers daran schliesst sich 

der Name des Siegelbewahrers an, bei b (1) , bei a — 

Bei dem grôsseren Stück folgt ein Feld mit Gitter — oder Rautenverzierung 
und ein weiteres mit den 




Aufriss. 


Abrollung. 

Abb. 2. — Rollsiegel b. 


Darstellungen eines Skor- 
pions und eines llôtespie- 
lenden Affen; auf dem 
kleineren Siegel scheinen 
diese beiden Felder in 
eines zusammengezogen, 
denn hier ist das dritte 
Rechteck oben mit dem 

gleichen Gitterwerk ausgefüllt, darunter stehen die Zeichen 

Das Gittermuster ist uns bei Siegelcylindern nicht unbekannt, als Beispiele 
seien angeführt Petrie, Royal tombe II, pl. V, Nr. 6 und Petrie, Scarabs and 
Cylinders pl. VI, Nr. i 5 o. Die Darstellung des flôtespielenden Allen dage- 
gen ist ganz ungewôhnlich und ich kenne keine Parallèle zu ihr. Figürchen 
von harfespielenden Affen sind bei S. Sachs, Die Musikinstrmnente des Alten 
Âgypten , Abb. 77-84 wiedergegeben, Affen mit Harfen und Lauten sind aus 
Reliefs der Spâtzeit bekannt. — Wie die Affen überhaupt zu Musikanten ge- 
worden sind, ist nicht mit Sicherheit zu bestimmen. Man kônnte daran 
denken, dass das Possierliche der Tiere Anlass dazu gab, richtet man sie doch 
auch heutzutage noch zum Trommelspiel ab. Vielleicht aber liegen Verbin- 
dungen ganz anderer Art vor, es wâre ein Umweg über bestimmte religiôse 
Vorstellungen môglich. So begrüssen nach spâteren Quellen die heiligen 
Paviane die aufgehende Sonne mit Lobliedern. Aus der griecbisch-rômischen 
Zeit ist uns Thot als der Affe bekannt, der mit seinen Erzâblungen, seinen 
Tânzen und Spâssen, und durch sein Spiel die wütende Gôttin Hathor-Teinut 
besânftigt und nach Agypten entführP 21 . Bei der Prozession im Hatbortempel 
von Philæ ziehen musizierende Affen einher, mit Ilarfen, Lauten und Cymbeln, 

t 1 ) Fur den Namen siehe Hermann Ranke, Die agyptischen Personennamen , 2. Lieferung S. 88 Nr. i& 
\ i \=SaMra, Mereruka, S. 89, Nr. 6 ^ | = Sethe, Urkunden des A.R.,l , n3;Nr. 7 

= De Morgan, Dahchour, 1894-96, S. i5. 

Junker , A uszug der Hathor-Tefnut , A hhandlungen der preussischen Akademie der Wissensckaften 
in Berlin, phil.-hist. Klasse 1911,8. 4-5. — Ders. Die Onnrislegende , Denksckriften der Akademie der 
Wissensckaften in Wien, phil.-hist. Klasse, Bd. 5g, 1917, S. 162-163. 




270 


HERMANN JUNKER. 


um die Gôttin bei guter Laune zu erhalten. — VieHeicht stammen âhnliche Vor- 
stellungen, wenn auch in ganz anderen Zusammenhângen, aus viel früheren 
Zeiten, und in unserem' Falle kônnte man versucht sein, den flôtespielenden 
Aflen als Bezauberer des über ihm abgebildeten giftigen Skorpions aufzufassen. 

Datierung und Deutung. Dass die beiden Siegelzylinder aus dem Alten Reich 
stammen unterliegt keinem Zweifel; das ergibt sich schon aus der Fundstelle 
auf dem Boden des Korridors, der spater von Bestattungen verbaut wurde, 
die sicher noch vor dem Mittleren Reich liegen. Es lâsst sich die Zeit aber 
wohl noch genauer bestimmen. Die Mastaba, aus deren Schacht, wie oben 
dargetan, die Stücke mit grôsster Wahrscheinlichkeit stammen, stand schon 
im Bau fertig vor der Vollendung des àî-t-htp- Grabes, die Anfang bis Mitte 
der 5. Dynastie erfolgte. Nun ist damit zwar noch kein zuverlâssiger Anhalt 
für die Benutzung des vorgelagerten Grabes gegeben, aber sie dürfte nicht 
wesentbch spâter, noch in der 5. Dynastie erfolgt sein, denn in der 6. Dy- 
nastie wâre der Ausbau der Opferstellen wohl in ganz anderer Weise erfolgt. 

Die beiden Rollsiegel sind ohne Zweifel Scheinbeigaben , nicht für den prak- 
tischen Gebrauch bestimmt. Das ergibt sich aus folgenden Erwâgungen : 
i. Sie sind beide nicht durchlocht, sondern nur an beiden Enden angebohrt 
und damit für die übliche Befestigung an einer Schnur oder Kette ungeeignet. 
a. Bei dem kleineren Stück sind die RiUen, Hieroglyphen und Muster mit 
schwaizer barbe nachgezogen, die sich bei praktischer Verwendung auf dem 
feuchten Nilschlamm solort gelôst hâtte. 3. Stück b erscheint auch durch 
die Einziehung am oberen Ende zum Siegeln wemg geeignet; bei einem wirk- 
lichen Gebrauchsgegenstand hâtte man gewiss eine regelmâssige Walzenform 
heigestellt; so sieht es aus, als habe man eines'der kleinen, massiven Ôl- 
scheingefâsse nachtrâglich zu einem Rollsiegel umgearbeitet. 4. Endlich ist 
das Mat en al , weisser Jura-Kalkstein, nicht das übliche, man zog meist har- 
tere Steinarten vor* 1 ). 

So treten zu den vielen Scheinbeigaben, die dem Toten in seiner Sarg- 
kammer für das jenseitige Leben niedergelegt wurden, Scheinkrüge, Schüsseln, 
Waschbecken, Ôlplatten, Brote, Werkzeuge, Kanopen, nun auch Scheinsiegel. 
Das Leben nach dem Tode sollte sich ganz nach dem Muster des Diesseits 

U1 ® er Umstand, dass auf Leiden Stücken neben dem Namen des Siegelbewahrers auch der des 
Grabinhabers genannt wird, braucbt dagegen nicht notwendig auf eine Scheingabe hinzuweisen 
denn es finden sich schon in àlterer Zeit âhnliche Faite bei praktischer Verwendung, wie bei Sie- 
gelabdrücken auf den von Nj-hp-mf-t stammenden Gaben. 


ZWEI SCHEIN-ROLLSIEGEL AUS DEM ALTEN REICH. 


271 


gestalten, und wie in den Reliefs der Kultkammer niemand fehlen durfte, 
vom Hausvorsteher bis zum Knechte auf dem Landgut, wie hier auch die 
Schreiber und Siegelbewahrer (1) auftreten, so trug Tntj Sorge, dass bei den 
Scheingefâssen für Speise und Trank auch die Versiegelung nicht fehle, dass 
iS und ^ ^ weiter ihres Amtes walten konnten, wie sie zu seinen Leb- 
zeiten in seinen Vorratskammern getan hatten. 

Auf dem von uns bearbeiteten Felde des Gîza-Friedhofs bilden die beschrie- 
benen Stücke den ersten und einzigen Nachweis der Sitte, die Siegel zu den 
Gaben zu legen. Ob hier bei anderen Grabungen weitere Beispiele gefun- 
den wurden, entzieht sich meiner Kenntnis, veroffentlicht ist jedenfalls kein 
Stück. Es lobnte sich wohl, auch in den Sammlungen nachzuforsehen, ob 
sich neben den Gebrauchssiegeln nicht auch andere finden, die wie unsere 
als Scheingaben anzusprechen sind. 

0 ) Wie der Siegeibewahrer Prjsn am Schluss der Gabenbringenden im Grab des Klnjnjswt, siehe 
Vorbericht l.c. 191 3 , S. 17. 


* 





r' 



SUR DEUX FRAGMENTS DE CORNES DE DAIM 
TROUVÉS À DEIR EL-MÉDINEH 

(avec une planche) 

« 

PAR 

L. KEIMER. 

Rarement un savant a récolté, même de son vivant, autant de témoignages 
d’admiration que celui auquel M. K. Sethe, un des premiers, sans conteste, 
parmi les égyptologues actuels, décerna le titre de «savant de première gran- 
deur» («ein Gelehrter allergrôssten Stiles») (1 b La figure de Gaston Maspero 
est, en effet, tellement imposante qu’il m’a été bien difficile de trouver un 
sujet digne de sa mémoire. Son empreinte sur legyptologie est, aujourd’hui 
encore, si fortement marquée qu’il n’est aucune de ses branches qui ne soit, 
de près ou de loin, redevable à ses travaux. Il va sans dire qu’un seul homme 
ne peut pas tout faire, mais un savant qui, en vertu de sa haute position, 
exerce autour de lui une très grande influence, a toujours le moyen d’encou- 
rager les autres. Et Maspero l’a fait dans la plus large mesure. Il a dit un 
jour, non sans fierté : «J’ai peut-être trop encouragé telle ou telle médiocrité, 
mais je ne crois pas avoir jamais découragé une véritable intelligence»^. 

Si Maspero a consacré à l’histoire naturelle de l’antique Égypte un bon 
nombre d’études personnelles^, il a surtout favorisé ce genre de recherches 

U) K. Sethe, Die Aegyptologie , dans Der Allé Orient, 23 e année, 1 er fasc., 1921, p. ho. 

(2) p r> \y. v> Bissing, Erinnerungen an Gaston Maspero, dans Süddeutsche Monatskefte, 1916, sep- 
tembre, p. 762. 

Je me borne a citer ies travaux suivants : Les plantes dans l’Antiquité et au Moyen Age, dans 
Journal des Savants = Etudes Myth. et Archéol., t. VI, p. 2/19-2 6 1 ; Sur une trouvaille de chats faite en 
Egypte, dans La Nature, 5 avril 1890, p. 278-27/1 = Essais sur l’Art Égyptien, p. 271-27 4 ; Les 
momies d’animaux de l’ancienne Egypte, dans Journal des Débats = Causeries d’Égypte, p. 243-2 5o ; Le 
Lotus, dans Revue Critique, 1892, p. 44 i -443 =Études Myth. et Archéol., t. VI, 1912, p. 6 i- 64 ; 
Le Chien dans l’ancienne Egypte, dans La Nature, 27 juin 1891, p. 53 - 55 ; La grotte des crocodiles à 
Maabdeh, dans Le Temps, 28 juillet 1 9 0 3 = Ruines et Paysages d’Égypte, n° V, p. 53 ; les articles 
suivants insérés au Nouveau Larousse Illustré, II, 1908 : Chat, p. 727; Cheval, p. 766; Chien, p. 
780, etc. 

Mémoires , t. LXVI. 


35 


274 


L. KEIMER. 



et aidé les érudits qui s’en occupaient. «Maspero jugeait Schweinfurth à sa 
valeur et ce savant peu prodigue d’épithètes louangeuses n’avait pas hésité à 
lui décerner celle V illustre -n^K Maspero témoigna un bienveillant intérêt aux 
recherches archéologiques de Schweinfurth (2) , mais il utilisait surtout sa com- 
pétence en botanique pharaonique pour l’étude des plantes desséchées, con- 
servées au Musée du Caire (3) . Lortet (4) , Gaillard (4) et bien d’autres naturalistes 
n’ont pas eu moins à se louer de sa sollicitude éclairée. 


* 

* * 

L’étude qui va suivre a pour objet deux fragments de cornes trouvés, il y 
a quelques années, à Deir el-Médineh (Thèbes), dans les fouilles exécutées 
par l'Institut français d’Archéologie Orientale du Caire. Ils remontent au Nouvel 
Empire. Leur description zoologique détaillée n’est pas de ma compétence. Con- 
tentons-nous de signaler que le fragment représenté au n° a de la planche 
appartient à la corne gauche d’une ramure, l’autre au contraire (n° b de la 
planche) à la corne droite d’une autre. Comme nous ne connaissons pour l’an- 
cienne Egypte qu’une seule espèce de cervidé, le daim, nous pouvons avancer, 
dès maintenant, que nous avons à faire à des cornes de daim. Ce fait est d’une 
assez grande importance, car c’est bien la première fois que l’on rencontre en 
Egypte des cornes anciennes de cet animal. G. Bénédite, qui s’est occupé de la 
question des cervidés dans l’Egypte antique, s’exprime à ce sujet de la façon 
suivante : «They (les daims) play no part whatever as sacrifiai animais, they are 
neither divinised or consecrated. No mummy of a deer has yet been found7? (5) . 
Et M. Hilzheimer, auquel je fis part de la trouvaille de ces cornes, ne tarda 

f 1 ) G. Bénédite, Journal des Débats, 27 septembre 1926, n° 2 6 8 = Le Journal du Caire , 6 octobre 
192b, n° 237. 

G. Maspero, Chez le Dieu Thot avec Schweinfurth , dans Le Temps, i 5 août 1 90 k = Le Journal 
du Caire, 2 3 août 190^ = Ruines et Paysages d’Egypte, n° XXII, p. 21 3 - 2 â 4 . * — Maspero fit insérer 
plusieurs articles de Schweinfurth dans ies Annales du Service des Antiquités de V Egypte. 

W L. Keimer, G. Schweinfurth et ses recherches sur la flore pharaonique, dans Revue de l’Egypte An- 
cienne, t. I, 1927, p. 200. 

W Lortet et Gaillard, La faune momifiée de V ancienne Egypte, 1906-1909, 2 vol., voir p.e. t. I, 
p. m ; Gaillard et Daressy, La faune momifiée de V antique Egypte ( Cat . gén . du Musée du Caire), 
1906. 

(&) G. Bénédite, The Carnarvon Ivory, dans The Journal of Egyptian Archaeology, t. V, 1918, 
p. 12. 





CORNES DE DAIM. 


275 


pas à me répondre : «Es sind das die ersten kôrperlichen Reste des iigypti- 
schen Damhirsches, die bis jetzt bekannt geworden sindw^. 

Mon travail comprendra quatre parties : 

I. — Le daim dans l’art égyptien; 

II. -<-r Le nom égyptien du daim; 

III. — Histoire de l’identification zoologique du daim égyptien; 

IV. — Daim et cerf dans les pays voisins de l’Egypte. 

Afin de ne pas répéter m extenso les références aux memes ouvrages, je donne 
ci-dessous les abrévations des travaux les plus importants traitant du daim 

r t 

dans l'Egypte ancienne : 

Bénédite = G. Bénédite, The Carnarvon Ivory , dans The Journal of Egyptian Archaeology , t. V, 

1 9 1 8 , p. 1 à 1 5 et 9 9 5 à 2 h 1 , voir surtout p. 1 1 à 1 5 ( ‘ 2) . 
v. Bissing-Matschie ==Matschie dans F. W. von Bissing, Die Mastaba des Gem-m-kai, t. I, 
1906, chap. vi, Erlàuterungen zu den Tierdarstellungen , p. 35 , n° 5 (3) . 

Chassinat = E. Chassinat, Un papyrus médical copte, dans Mémoires . . . de l’Institut français d’ Ar- 
chéologie orientale du Caire, t. XXXII, 1921, p. 5 U à 55 . 

Crum = W. E. Crum, A Coptic Dictionary, t. I, 1929^. 77. 

Davies, Puyemrê = Norman de Garis Davies, The Tomb of Puyemrê at Thebes ( The Metropolitan 
Muséum of art Robb de Peyster Tytus Memorial Sériés , t. If et III), t. I, 1923, p. A6 et 
notes 2 et 3 W. 

Fernande Hartmann = Fernande Hartmann, U agriculture dans T ancienne Egypte , 1923, p. 181 
et notes 6 à 1 1 

R) Lettre du U mai ig 33 . 

(2) Deux zoologistes se sont tout spécialement occupés avec succès de l'interprétation des figura- 
tions animales de l'ancienne Égypte : M. Cl. Gaillard et M. M. Hilzheimer. Avec le premier j’ai pu 
discuter à Lyon bon nombre de questions se rapportant à la zoologie de l Egypte antique; j ai du 
constater qu’il témoigna une certaine méfiance à l'égard des interprétations énoncées par Bénédite, 
mais je ne me souviens plus si nous avons parlé du passage dans lequel Bénédite donne son avis 
sur les représentations anciennes du daim. M. Hilzheimer au contraire ma communiqué par lettre 
(6 août 1933) l’opinion suivante : «Mir war die Arbeit von Bénédite auch bekannt, aber ich habe 
seinen Deutungen. . . stets mit grosser Skepsis gegenüber gestanden^. 

( 3 ) Ils renvoient à tort le lecteur a Béni Hasan, II, pi. XIII, XXXV; car je n ai rien pu trouver 
qui concerne le daim au passage indiqué. 

( 4 ) Davies s’appuie surtout sur Hilzheimer-Borchardt, mais il complète la liste des exemples 
donnés par eux. 

(5) Le livre de M lle Hartmann fourmilie d'erreurs et de citations inexactes. Signalons en parti- 
culier les points suivants concernant le daim : a) note 6 : dans Ptahhetep, t. II, pl. 21, je ne trouve 
pas le mot henen quelle prétend y voir, b) note 6 : au lieu de Béni Hasan, t. I, pl. 4 7 lire t. Il, 
pL IV. e) note 7 : w Petrie, Naqada and Ballas, pl. 29 (vase n° 91). r> Il ne s’agit pas ici d un daim, 


35 . 


276 


L. KEIMER. 


Robert Hartmann = Robert Hartmann , Versuch einer systematischen Aufzàhlung der von den alten 
Aegyptern bildlich dargestelhen Thiere, dans Zeitschr.f. àgypl. Sprache, t. II, i 864 , p. 7 à 12 
et 19 à 28!». 

Hilzheimer , Dama schaeferi I = Max Hilzheimer , Dama schaeferi Hilzh. , dans Zeitschrift für Sdu- 
geherkunde, t. I, 1926, p. i 52 à 167. 

Hilzheimer , Dama schaeferi II = Max Hilzheimer , dans Zeitschrift Jur Sàugetierkunde , t. Il, 1 02 7, 
p. 68 à 7 3 W. 

Hilzheimer-Borchardt = Max Hilzheimer, dans L. Rorchardt, Das Grabdenkmal des Kônigs Sâl- 
hu-ré, t. II, texte, 1913, p. 168 à 172. 

W. M. Muller, Hirsch = W. M. Muller, Das Wort für « Hirsch » (?) 111 den semitischen Sprachen, 
dans Orienlalistische Lilteralur-Zeitung , t. IV, n° 6 , 1 90 1, i5 juin, col. 221 à 226. 

Paton, Animais — D. Paton, Animais of Ancient Egypl, 1925®. 

Thomsen , lie aller il; on = Peter Thomsen, dans Reallexikon der Vorgeschichle, herausgegeben von 
Max Ebert, t. V, 19265 p. 326 à 327. 

I. — LE DAIM, DANS L’ART ÉGYPTIEN. 

Voici les représentations des daims égyptiens parvenues à ma connaissance. 

N 

a) ÉPOQUE PRÉ- OU PROTOHISTORIQUE. 

N° I* Tete de daim, langue tendue, martelée sur une des trois statues 
archaïques du dieu Min trouvées par 'Sir Flinders Petrie à Coptos en 189/1. 
La statue en question est conservée à présent à Oxford ( Ashmolean Muséum). 

mais probablement d’une antilope ou d'une chèvre. Cf. infra, p. 288, 2 0 (fig. 26) d) Quant à la 
phrase : «à Meidoum seulement, on voit un de ces animaux conduit par un valet qui le tire par 
les cornes d, on doit répondre qu’il existe encore au moins trois autres exemples analogues. L’e- 
xemple de la figure 9 de cet article (— Ti, pl. 128) est d’ailleurs cité par M lle Hartmann dans sa 
note 6. e) note 10 : En ce qui concerne la citation de Champ., Mon., t. IV, pl. 382, 383 , 384 et 
427, il faut la corriger de la façon suivante : seules les planches 383 et 427 sont en question et 
il s’agit ici encore du même exemple. Nous le connaissons également par Newberry, Béni Hasan, 
t. II, pl. IV (la relerence donnée par M lle Hartmann, note 6 : Béni Hasan, t. 1 , pl. 4 7 , est erronée, 
comme nous l’avons dit plus haut). /) note 10 : au lieu de Sahoura, t. II, pl. i5, lire pl. 17. 

(1) Ce travail comprend également les matériaux recueillis parle D r Th. Bilharz (1826-1862) 
qui découvrit la Bilharzia; voir Ernst Senn, Theodor Bilharz, dans Schriften des Deutschen Ausland- 
Instituts Stuttgart, sérieD,t. V, ig 3 i,p. 72 avec note 2. L’opinion émise par le D r Senn, que l’ou- 
vrage de 1 aton (cf. supra ) sur les représentations égyptiennes d’animaux était un travail vraiment 
utile, n est malheureusement pas exacte. En réalité cet ouvrage n’a presque aucune valeur scienti- 
fique, comme l’a d’ailleurs démontré M. Wreszinski dans Orientalistische Litteraturzeitung , t. XXIX, 
29® année, 11)26, n° 5 , col. 343 - 344 . 

^ * M. Hilzheimer m a prie de corriger une regrettable faute d'impression. Dans la légende de 
la figure 5 il faut lire comme suit : fig. 5 a = Dama schaeferi Hilzh., fig. 5 4 = Dama dama L. 

^ Cf. supra , note 1 . 


CORNES DE DAIM. 


277 


Voir W. M. Flinders Petrie, Koptos, 1896, pl. III, 1 (dessin an trait) et 
pl. IV, 1 (photographie), p. 7, col. droite; J. Capart, Les débuts de l’art en 
Égypte, 190/1, p. 218, fig. 1 5 1 , 1 et p. 21 7 = Idem, Primitive Art in Egypt, 
1905, p. 225 , fig. 167, 1. 

Figurée par Hilzheimer-Rorchardt, p. 170, 
fig. 29 ; mentionnée par Bénédite, p. 1 1 , note 
1, et par Davies, Puyemrê. — Fig. 1. 

N° 2 . — Deux daims marchant, sur le 
revers d’un manche de couteau en ivoire. 

Provenance inconnue, mais sûrement Haute- 
Egypte ( Metropolitan Muséum de New York). 

Voir G. Bénédite, p. 1 1 à i 5 , pl. I et II; Burlington Fine Arts Club. Cata- 
logue of an Exhibition of Ancient Egyplian Art, 1922, pl. LU, n° 3 (revers), 
p. 5 , n° 20; The Art of Egypt through the Ages. Edited by Sir E. Denison Ross, 
1 93 1 , p. 87, 1. 

Figurés par Paton, Animais, n° 8 ; mentionnés par Davies, Puyemrê. — Fig. 2 . 




Fig. a. . 


N° 3 . — Daim debout, gravé sur une feuille d’or recouvrant le manche 
dune massue trouvée en INubie ou plus exactement un demi kilomètre au Sud 
de Seyala ( 2 /t kilomètres au Sud d’Ed-Dakkah). La pièce remonte probable- 
ment a la I ie dynastie. Le dessin est très bien exécuté, comme d’aiSleurs tous 
les dessins d animaux représentés sur ce manche. A noter particulièrement les 
taches de la peau du daim. 

Voir G. M. Firth, The Archaeological Survey of Nubia. Bulletin n° 7, 1911, 
p. 18, fig. 3 et p. i 3 , et Idem, The Archaeological Survey of Nubia. Report for 
1 9 10 “ 1 9 11 ’ 1 9 2 7 ’ pl* *8 et surtout fig. 8, p. 201, 20 5 , 206 et 207. La 
massue fut envoyée par Firth au Musée du Caire ( Journal d’entrée 43883 ), 


278 


L. KEIMER. 


mais une petite fiche fixée à la planche 18 de cette dernière publication in- 
dique qu’elle disparut en juin 1920. 

Figuré par Hilzheimer-Borchardt, p. 170, fig. 3 1 et par Paton, Animais , n° 7, 
mais cet auteur rapporte, par erreur, cette représentation au daim inscrit sous 
le n° 1 2 du présent catalogue; mentionné par Bénédite, p. 1 1 , 
note 1 et par Davies, Puyemrê. — Fig. 3 . 

N° k. — Daim debout dont la ramure des cornes ressem- 
ble beaucoup à celle des deux représentations précédentes 
(n° 2, fig. 2 et n° 3 , fig. 3 ). L’animal est gravé sur le man- 
che d’un couteau remontant également à l’époque pré- ou 
protohistorique. Ce manche est formé d’une feuille d’or en- 
roulée. Le couteau, trouvé à Gebel Tarif, est actuellement conservé au Musée 
du Caire ( Journal d’entrée, n° 3 1 362 , Cat. gén. ; 1 32 65 ). D’après les publications 
de cette pièce remarquable qui sont parvenues à ma connaissance et que je men- 
tionne ci-après, l’animal en question ressemble plutôt à une gazelle, mais j’ai 
cru distinguer, vers l’extrémité de la seule corne qui soit visible, une petite 
saillie qui pourrait être un andouiller. Or, nous avons procédé, M. G. Brunton, 
Conservateur adjoint du Musée Egyptien, et moi, à un examen minutieux de 
l'original et nous avons pu constater que la corne est munie de trois andouil- 
lers. Aucun doute ne subsiste donc qu’il s’agit vraiment d’un cervidé (daim). 

Voir, par exemple, de Morgan, Recherches sur les origines de l’Egypte, t. I, 
1896, p. 1 15 , fig. 1 36 et 11,-1897, pl. Y, p. 266; Amelineaü, Les nouvelles 
fouilles d’Abydos, 1895-1896, Paris 1899, P- 2 ^5 , fig. 7 5 ; Capart, Les débuts 
de l’art en Égypte, p. 68, fig. 33 = Idem, Primitive Art in Egypl, 

1905, p. 68, fig. 33 ; Quibell, Archaic Objets [Cat. gén. du 
Musée du Caire), 1905, pl. XLIX, p. 287; A Bonnet, L’oryx 
dans l’ancienne Égypte, dans Archiv. du Mus. d’hist. nat. de Lyon, 

1908, p. 6, fig. 1 (tirage à part); Capart, Les origines de la 
civilisation égyptienne, 1 9 1 U , p. 1 4 , fig. 2 (à droite). — Fig. h. 

N° 5 . — Daim en train de courir, poursuivi par un grand chien de chasse. 
Figuré sur une palette protohistorique en schiste, connue sous le nom de 
«palette de la chasse au lion», dont deux morceaux se trouvent au Musée 
Britannique de Londres et un au Louvre à Paris. Le morceau portant la re- 
présentation du daim est actuellement conservé à Londres (n° 20790). Pro- 
venance probable : Abvdos. 

La palette raccommodée a été souvent publiée; voir par exemple : Legge, 




Fig. 3. 


CORNES DE DAIM. 


279 


The Carved Slatesfrom Hieraconpolis and elsewhere, dans Proc, of the Soc. of Bibl. 
Archaeol. , t. XXII, 1900, pl. II, p. i 3 o; Idem, The Carved Slates and this Sea- 
sons Discoveries, dans Proc, of the Soc. of Bibl. Archaeol.., t. XXXI, 1909, pl. XLV, 
n° 2, p. 3 o 5 ; J. Capart, Les débuts de l’art en Égypte, 1906, pl. I, p. 226 = 
Idem, Primitive Art m Egypt, 1905, p. 2.3 1, fig. 180 et p. 229; H. Ranke, 
Alter und Herkunft der àgyptischen Lowenjagd-Palette , dans Sitzungsber. der Hei- 
delberg. Akad. der Wiss., 1934-1926, pl. I; The Art of Egypt tkrough the Ages. 
Edited by Sir E. Denison Ross, 1 9 3 1 , p. 90, 2 ; Wreszinskï, Lowenjàgd im alten 
Aegypten, dans Morgenland, fasc. 23 , ig 32 , 
pl. I, fig. 1. 

Figuré par Hilzheimer-Borchardt, p. 170, 
fig. 3 o et par Paton, Animais, n° 6; men- 
tionné par Bénédite, p. 11, note 1, par F. 

Hartmann et Davies, Puyemrê. - — Fig. 5 
(agrandie). 

N° 6. — Daim debout. Graffito martelé 
sur un rocher du Ouâdi es-S'abah Rigâlah 
près de Gébel Silsilah. Publié par Sir Flinders 
Petrie dans son livre intitulé : T en Years’ 



Digging in Egypt ( 1 8 8 1 - 1 8 9 1 ) (l) et, d’après 

Petrie, par J. Capart^. Ce graffito se trouve au milieu d’autres dessins d ani- 
maux sur lesquels Petrie s’exprime de la façon suivante (1) : «rude figures of 
animais, marked on the rocks by hammering : thev are various âges, some per- 
haps modem, but the earlier ones certainly before the eighteenth dynastv; and, 
to judge by the weathering of the rock, it seems probable that thev were began 
here long before any of the monuments of Egypt that we know. The figures are 
of men, horses, and boats, but there are also camels, ostriches and éléphants to 
be seen». Si ces assertions sont parfaitement exactes, on doit insister sur les 
faits suivants : Les représentations de ces chevaux ne sont pas anterieures au 
Nouvel Empire, mais il pourrait peut-être s’agir ici dânes, qui peuvent re- 
monter à une époque beaucoup plus ancienne, étant donne que lane est un 
animal africain. Les chameaux, au contraire, sont sûrement plus recents, ils 
datent tout au plus de l’époque gréco-romaine. Parmi les animaux qui ne sont 


(0 Page 75, fig. 57; ouvrage sans date. 

(2) Les débuts de l’art en Égypte, igo 4 , p. 197, fig. i 44 et p. 195-196 = Primitive Art in Egypt, 
1905, p. 206, fig. 161 et p. ao 3 . 


280 


L. KEIMER. 


certainement pas plus récents que le début de l’époque historique, Petrie ne 
cite que 1 éléphant, mais il ne fait pas mention des girafes, qui se distinguent 
très clairement parmi ces figures d’animaux. Les graffiti en question se trouvent 
immédiatement au-dessous du magnifique bas-relief du roi Monthou-hotep. La 
meilleure publication de ce bas-relief est due au Baron de Bissing (1) . Sur sa 
planche I, reproduite d’après une excellente photographie, on distingue nette- 
ment les graffiti (surtout les girafes), mais je n’ai pas pu reconnaître le daim 
figuré sur le croquis de Petrie (fig. 6, a de la présente étude). M. von Bissing ne 
fait dans son texte aucune mention de ces graffiti. Sans avoir eu, semble-t-il, 
connaissance de la belle publication du Baron de Bissing, MM. H. E. Winlock 
et P. E. Newberry ont visité plus tard cette localité. M. Winlock a publié le bas- 
relief de Monthou-hotep et sa photographie est presque aussi bonne que celle 
du Baron de Bissing, mais elle ne comprend pas les graffiti f 2 '. 
Dans son texte, au contraire, M. Winlock en fait nettement 
mention ® : «the cliffs are covered with crude and primitive 
pictographs which are obviously more vveathered and older than 
the eleventh dynastv curvings beside them». Fig. 6, a. 

Fig. 6, a. J’avais déjà rédigé ce passage, lorsque mon attention fut 

attirée sur une représentation offrant une certaine analogie avec 
celle de la figure 6 , a. Il s agit d une gravure rupestre découverte par feu le 
prince Kemal ed-Dine Hussein (fig. 6, à). M. Breuil donne de ce dessin la 
description suivante : (L animal) «le plus à gauche notable par son encornure 
de iantaisie, rameuse comme celle dun Cerf, et son museau très 
allongé. Sa très longue queue empêche d’en faire un Cervidé, à 
moins que ce ne soit un sens secondaire dû à la modification d’un 
Taureau ...» ^ h Or, M. le comte Almâsy, qui a tout dernière- 
ment et à plusieurs reprises visité le Gebel Ouenat, m’a raconté 
que parmi les milliers de dessins rupestres découverts par lui, il 
en avait observe un bon nombre ou les cornes des taureaux ou des bœufs 
montraient une ramification analogue à celle que l’on constate dans les figures 

’i ■ ( , 

U) Vom ^ adl Es S ‘ aba bügâle bei Gebel Silsile, dans Siizungsber. der Konigl. Bayer. Akad. d. Wiss. 
Philosoph.-philolog. und histor. KL, année igi 3 , io* comple rendu. A ta page 4, note a, le Baron 
de Bissing a donne sur cette localité une Bibliographie qui me parait être assez complète. 

The Metropolitan Muséum of Art . The Egyptian Expédition îgsS-igsy , 1928. 

<3) Page ao. 

(4 > S. A. S. le Prince Kemal el-Dine, Les gravures rupestres du Djebel Ouenat, dans Revue Scienti- 
fique Illustrée , 66 e année, iga8, n° 4 , p. 11 4 , fig. 56 , et p. n5. 


é 



CORNES DE DAIM. 


281 


6 , a et 6,6. II explique cette anomalie par les tâtonnements de l’artiste cher- 
chant à réaliser la forme exacte des cornes. Cette explication me semble exacte 
pour la figure 6, b, dont une seule des cornes présente une ramification, mais 
je ne la crois pas admissible pour la figure 6, fl, où les ramifications des cornes 
sont trop nombreuses et trop bien dessinées pour être interprétées de cette 
manière. 


b) IV e , V e ET VI e DYNASTIES. 

N° 7 . — Daim qu’un serviteur entraîne par les cornes devant le mort ÇItt 

D. " 

Meidoum. Commencement de la IV e dynastie. 

Voir W. M. Flinders' Petrie, Medwn, 1802, 
pl. XXVII. 

Mentionné par v. Bissing-Matschie, Davies, 

Puyemrê, F. Hartmann, Paton, Animais. — Fig. 7. 

N° 8. — Daim percé de deux flèches. Grande 
scène de chasse figurée sur le monument funéraire 
du roi Sahourë. C’est à mon avis la représentation la mieux réussie du daim 

égyptien. 

Voir Borchardt, Das Grabdenkmal des 
Kônigs Sâlhu-re\ t. I, 1910, p. 1 h , fig. 8 
et p. 1 3 , t. II, 1 9 1 3 , pl. 1 7, p. 33 et 1 68- 
172 (Hilzheimer). 

Figuré par Paton, Animais, n° 5 ; men- 
tionné par Bénédite, p. 11, note 1, par 
F. Hartmann et Davies, Puyemrê. — Fig. 8. 

N° 9 . — Représentation analogue à celle 
du n° 7, avec cette différence qu’un second 
serviteur (1) pousse l’animal par derrière. 
Tombeau de Ti à Saqqarah. V e dynastie. 
Voir G. Steindorff, Das Grab des Ti, 191 3 , pl. 128. 




(b Cf. P. Montet, Les scènes de la vie privée dans les tombeaux égyptiens de l Ancien Empire, ig 25 , 
p. i3 7 . 

Mémoires, t. LXVI. 


282 


L. KEIMER. 


Figurée par Paton, Animais, n° 4 ; mentionnée par Bénédite, p. i i, note 1, 
par F. Hartmann et Davies, Puyemrê. — Fig. 9. 



par v. Bissing-Matschie et 


N° 10 . — Beprésentation analogue à celle des 
n os 7 et 9. Un seul serviteur pousse l’animal par 
derrière. Tombeau de Éndm-ib Ç Intj ). V e dynastie. 

Voir Lepsius, Denkmàler, Ergànzungsband, pl. 
XXIII c, Gizah, tombeau n° 27 et Lepsius, Denk- 
mâler (texte), t. I er , 1897, P- 55 , n° 27. 

Figurée par Paton, Animais, n° 2 ; mentionnée 
par Bénédite, p. 11, note 1. — Fig. 10. 


N 11. Porteur d offrandes tenant en laisse un daim. Tombeau de Ra- 
gera ni à Saqqarah. VI e dynastie. 

Voir Fr. W. von Bissing, Die Mastaba des Gem-ni-kai, 
t. II, 1911, pl. XXIII, registre inférieur, tout à fait à 
droite, seule la moité postérieure de l’animal est visible; 
t. II, 1911, « Beiblatt » I, p. 10, et t. I, 1905, pl. XXV, 
n° 5 , dessin, p. 35 , n° 5 . 

Figurée par Paton, Animais, n° 3 ; mentionné par 
Hilzheimer-Borchardt, p. 169, par Bénédite, p. 11, note 1 et par Davies, 

N° 12. — D’après Hilzheimer-Borchardt, p. 170, 
M. Borchardt connaît à Saqqarah un mastabah de 
1 Ancien Empire, encore inédit, dans lequel se voit 
la représentation d’un daim, mais il n’en donne ni 
le dessin ni la description. Cette lacune est d’autant 
plus regrettable que ce monument semble être 
actuellement ignoré, il est peut-être enfoui sous le 
sable. Il est bien fâcheux qu’il se rencontre encore 
des égyptologues qui ne peuvent se décider à pu- 
blier leurs documents ou au moins à les mettre à 
la disposition des spécialistes. 

Mentionné par Hilzheimer-Borchardt et par Bénédite, p. 11, note 1. 




N° 13 . — Le mastabah n°D 4 ià Saqqarah (mastabah de ÜPMkf) 
contient, d api es Manette, la représentation d «un cerf ». Je ne connais ni 


CORNES DE DAIM. 


283 


photographie ni dessin de ce «cerf» (daim). Ne serait-il pas possible que 
M. Borchardt ait vu à Saqqarah ce mastabah et qu’il s’agisse ici du daim du 
n° 1 2 ? 

Voir Mariette, Les mastabas de l'Ancien Empire, 1889, p. 288. 


0 MOYEN EMPIRE. 

N° 14 . — Deux daims en marche, représentés dans une scène de chasse 
au désert. Tombeau de Bifat â Béni Hassan. 


Voir P. E. Newberry, Béni Hasan, 
t. II, 1894, pl. IV (la scène entière); 
Champollion , Monuments, 1 8 3 5 - 4 5 , 
t. IV, pl. 383 = 42 7 : Rosellini, Mo- 
numenti Civili, 1 8 3 4 , pl. XX, n° 3 et 
n° 6. 

Figurés par Paton, Animais, n° 1; 
mentionnés par von Bissing-Matschie, 
par Hilzheimer-Borchardt, Bénédite, 
F. Hartmann et Davies, Puyemrê. 

Fig. 12 ,a (d’après Newberry (1) ). 
— Fig. 12, b (d’après Rosellini (1) ). 



N° 15 . — Deux daims en mouve- 
ment représentés dans le tombeau de 
Snt ÇIntf-ikr ) à Thèbes. Les animaux 
sont de couleur brun -rouge avec un 
liséré plus clair le long de l’abdomen, 

sous le cou et 
la mâchoire infé- 
rieure. 

Voir N. de G. 
Davies, The Tomb 
of Antefoker, Vezier 
of Sesostris I, and of his mife, Senet (n' 



60), 1920, frontispice (en couleurs) 



^ Voir Bénédite, Scribe et babouin. Au sujet de deux petits groupes de sculpture égyptienne exposés 
au Musée du Louvre, dans Monum. Piot, t. XIX, 1912, p. 26 : «D’une part, les dessins à grande 
échelle, mais d’une exactitude des plus relatives de Champollion et de Rosellini, de l’autre, les 
tracés exacts, mais microscopiques de Y Archaeological Surveyv. 


36 . 


284 


L. KEIMER. 


= pl. Va (photographie) = pl. VI (dessin au trait), p. i3; Wreszinski, Atlas, 
I, 192B, pl. 2 1 5 (photographie); H. Schafer, Propylâen-Kunstgeschichte, t. II, 

1925, p. 289; voir également 
Porter and Moss, Theban Necropo- 
lis, 1927, p. 91 , n° 60. 

Mentionnés par F. Hartmann, 
par Davies, Puyemrê et par Paton, 
Animais. — Fig. i3. 

N° 16. — Daim blessé repré- 
senté dans une scène de chasse au 
désert. L’animal est tombé sur son 
train de derrière et un carnassier 
(hyène ou Canis lupaster ?) s’approche pour le flairer. 

Voir Blackman, The Rocks Tombs of Meir, 1915, t. II, pl. VII (seule la moi- 
tié antérieure de l’animal est visible) = pl. VIII (l’animal tout entier) = pl. 

XXXII (en photographie; pl. VII et 
VIII dessin au trait), p. 19. 

Mentionné par Davies, Puyemrê 
et par F. Hartmann. — Fig. i4. 





N° 17. — Quatre daims représentés dans une scène de chasse au désert, 
ornant le tombeau de Dhwtj-htp à El-Bercheh. Voici ce qu’en dit M. Newberry : 
crin the sixth row are tbe heads of four stags or fallow deers, noblv posed». 

Voir P. E. Newberry, El Bersheh, 1 . 1, 1892, tomb n° 2 , pl. VII, p. 1 3 et 1 h. 

Mentionné par Davies, Puyemrê. — Fig. i5. 1 

N° 18. — Daim au galop poursuivi par un grand chien de chasse. Tombe 
de mrj à El-Bercheb. 

Voir P. E. Newberry and F. Ll. Griffith, El Bercheh, t. II, 1892, tombe 
n° h , pl. XI, n° 7. 


\ 






CORNES DE DAIM. 


285 


Mentionné par von Bissing-Matschie', par Davies, Puyemrê et par Paton, Ani- 
mais. — Fig. 16. 

N° 19. — Tête de daim bien sché- 
matisée, sur un fragment représentant 
Fig. 16. une scène de chasse. Tombeau de Thmht 

à El-Bercheh. 

Voir P. E. Newberry and F. Ll. Griffith, El Bersheh, t. II, 

1892, tombe n° 5, pl. XVI, p. 35. 

Figurée par Paton, Animais; mentionnée par von Bissing- 
Matschie et par Davies, Puyemrê. — Fig. 17. Fig. 17. 

d) NOUVEL EMPIRE. 

N° 20. — * Beprésentation de deux daims, mâle et femelle, tirée d’une 
scène de chasse dans le désert. La femelle allaite son petit. L’artiste semble 





avoir confondu par inadvertance le mâle et la femelle, car cette dernière 
porte la rainure que seul devrait porter le mâle. Tombeau de Pwj-m-r à 
Thèbes. Toutlimès III. 

Voir N. de G. Davies, The Tomb of Puyemrê at Thebes, t. I, 1923, pl. VII, 
p. 45 et 46. 

Voir également Porter and Moss, The Theban iSecropolis, 1927, p. 72 à 
76, n° 3 g. — Fig. 18. 

N° 21. — Têtes mutilées de deux daims, l’une avec cornes, l’autre avec 
tubercules. Tombeau d’Àmenouser à Thèbes (n° 1 3 1 ). Touthmès III. 


286 


L. KEIMER. 


Voir N. de G. Davies, The Work of the Graphie Branch of the Expédition, dans 
The Metropolitan Muséum of Art. The Egyptian Expédition 1930-1981. Section II 
of the Bulletin of the Metropolitan Muséum , 1982, fig. 7, p. 56 etp. 53. 

Voir également Porter and Moss, The Theban Ne- 
cropolis, 1927, p. 1 4 1 et 1 43 . — Fig. 19. 

N° 22. — Vestiges d’une représentation d’un grou- 
pe de daims sans tête, montrant une peau rose cou- 
verte de nombreuses taches blanches de forme ovale. 
Le ventre est blanc uni. J’ai vu à Thèbes chez Mr. 
Davies un des fragments de cette scène peinte sur 
stuc. Ce document est encore inédit, mais Mr. Davies 
m’en a fait espérer la prochaine publication. Tombeau 
de întef à Thèbes (n“ 1 55 ). Touthmès III. 

Voir N. de G. Davies, The Work of the Graphie Branch 
of the Expédition, dans The Metropolitan Muséum of Art. 
The Egyptian Expédition 1980-1931. Section II of the 
Bulletin of the Metropolitan Muséum, 1982, p. 53 : rr A 
group of antelope-like animais without heads hâve a 
yellow hide, spotted with white, which almost certainly marks them out as 
fallovv deer». 

Voir également Porter and Moss, The Theban Necropolis, 1927, p. i45. 

^ 23 - Fragment figurant la tête d’un daim provenant du tombeau de 
Mnt-hr-hpsf à Thèbes. Touthmès III (?). Nous avons sûrement affaire ici à la 
représentation très réaliste d’un animal percé de flèches et tombant sur le sol. 
L’expression du regard est remarquable par son naturel. Les bois de l’animal 
sont au contraire curieusement stylisés. Fragment conservé actuellement au 
Musée du Caire ( Journal d’entrée n° 4 3 3 6 7 a ) . 

Voir N. de G. Davies, Five Iheban Tornbs, 1918, pl. I (en couleur) et XII 

(dessin au trait), p. 8. Voir également Porter and Moss, The Theban Necro- 
polis, 1927,'p. 62, n° 20. 

Figuré par Hilzheimer-Borchardt, p. 169, fig. 27 et par Paton, Animais, 

n ° 9 ; mentionnée par Inédite, p. 11, note 1, par F. Hartmann et Davies, 
Puyemrê. — Fig. 20. 



CORNES DE DAIM. 


287 


e) ÉPOQUE GRECQUE. 


N° 2 lia. — Négresse porteuse d’offrandes, accompagnée d’un daim. Tom- 
beau de Petosiris. Cette scène rappelle celle qui est figurée au n° 1 1 (Ka- 
gemni). A remarquer la barbiche de l’animal qui n’existe 
pas dans la réalité. Presque tous les animaux figurés dans 
ce même tombeau portent des fleurs suspendues au cou. 

Voir G. Lefebvre, Le tombeau de Petosiris, 3 e partie, 

1923, pl. XXXV; texte i re partie 192/1, p. 1 4 8 , n° 27. 

— Fig. âi. 



N° 2 hb. — Scène analogue à la précédente, mais le 
daim accompagne ici un jeune homme porteur d’offrandes. 

Tombeau de Petosiris. Le daim porte également une bar- 

biche ; Fi g . „. 

Voir G. Lefebvre, Le tombeau de Petosiris, 3 e partie, 

1928, pl. XLVI (dessin au trait) pl. XLVIII (dessin en couleurs) = pl. XLIX 
(photographie). — Fig. 22. 

N° 25 . — Un troisième exemple du même tom- 
beau (Petosiris) montre un cervidé dont les cornes 
diffèrent notablement des deux représentations pré- 
cédentes, mais que je regarde cependant comme un 
daim, car sa ramure est analogue à celles de quel- 
ques daims ci-dessus mentionnés (fig. 7, 9, 11 et 
i 3 ). Cet animal n’a pas de barbiche. 

Voir G. Lefebvre, Le tombeau de Petosiris, 3 e partie. 
1923, pl. XX; texte, impartie, 192/1, p. 107 «un 
ibex(?)». — Fig. 28. 

Au catalogue que je viens d’établir je voudrais 
ajouter encore quatre dessins qui peuvent à la rigueur 
représenter un cervidé ou qui ont été considérés à 
tort comme représentant un daim. 

i° Manche de couteau en ivoire remontant à l'é- 
poque pré- ou protohistorique; voir par exemple Capart, Les débuts de l’Art en 
Egypte, îgoû, p. 70, fig. 35 = Idem, Primitive Art in Egypt, igoô, p. 70, 



Fig. 22. 


288 


L. KE 1 MER. 


fig. 35 ; Bénédite, p. 227, fig. 1. L’animal qu’on y voit pourrait être un daim, 
car on distingue nettement deux protubérances (andouillers?) dépassant les 
oreilles trop allongées. — Fig. 2 h. 



2 0 L’animal représenté à la figure 2 5 et qui 
a été pris pour un daim par M lle Hartmann 
n’a rien à voir avec un cervidé, comme nous 
l’avons déjà montré plus haut (p. 275, note 5 , 
n° c). 

3 ° Dessin rudimentaire gravé sur la face 



intérieure d’un pilier portant la stèle de Néchao, dans une des carrières de 
Tourah et Maasarah. D’après M. Daressy l’ouvrier aurait eu l’intention de figu- 
rer un cerf courant (fig. 26). A mon avis il s’agit plutôt d’une gazelle dont les 
oreilles ont été prises par M. Daressy pour des andouillers. Voir G. Daressy, 

Inscriptions des carrières de Tourah et de Mâsa- 
rah, dans Annales du Service des Antiquités de 
l’Egypte, t. XI, 1 91 1, p. 262 , fig. 2 (=fig- 26 
du présent article). 

h° Je crois devoir citer ici un passage de 
l’ouvrage de N. de G. Davies, The Tomh of 
Puyemrê at Thebes, t. I, 1923, p. à. 6, note 2 : 
«The fanciful Goptic animal in Sheikh Saïd, 
PL XIV, seems based on memories of the spot- 
ted fallow-deer, thoujÿh its horn is not. v Je ne 
crois pas que l’artiste, en dessinant cette figure 
(fig., 27) très stylisée, ait eu en tête l’idée d’un daim, bien que lès taches de 
la peau suggèrent plutôt cet animal. En somme les figurations coptes et 
byzantines sont assez fantaisistes et résistent ordinairement à toute identifi- 
cation sérieuse. 



Fig. 37. 






V 


f 


CORNES DE DAIM. 


289 


Étant donné que ces quatre exemples ne se rapportent probablement pas au 
daim égyptien, je n’en tiendrai nul compte dans la suite de ce travail. 

Ce m’est pas sans peine que je suis arrivé à réunir vingt-cinq représenta- 
tions de cervidés sur les monuments de l'Egypte ancienne. La liste dressée 
ci-dessus est sûrement la plus complète, car ni Hilzheimer, ni Bénédite, ni 
Paton, ni Davies ne citent un nombre aussi élevé. Le chiffre vingt-cinq nous 
permet, en effet, de conclure que le daim 11’était pas un gibier très abondant 
dans les déserts égyptiens. Pour ce qui concerne, par exemple, la girafe, 
animal qui avait disparu de l’Égypte à une époque très reculée, nous pour- 
rions apporter un nombre de figurations anciennes beaucoup plus considérable, 
tandis que les gazelles, antilopes, bouquetins, mouflons à manchettes, etc., 
sont très communs sur les monuments de toutes les époques. Les égyptologues 
ont donc raison d’insister sur la grande rareté des représentations de cervi- 
dés (1) . Mais je 11e leur donne pas complètement raison quand ils prétendent 
que les dessins de ces animaux sont très médiocres ou même tellement mau- 
vais que l’artiste n’avait certainement jamais vu un véritable daim égyptien (2) , 
car il est des représentations qui sont fort bien observées, comme par exemple 
les figures 8 , 1 3 , 1 8 et 1 9 de cet article , où l’attitude de l’animal correspond 
tout à fait à la nature. 

Les cornes constituent sûrement la partie la plus caractéristique d’un cer- 
vidé. Mais il est malheureusement impossible de dire, en s’appuyant unique- 
ment sur les représentations égyptiennes, à quelle espèce de daim l’artiste avait 
pensé, et, à mon avis, il serait bien difficile, même à un artiste moderne qui 
ne serait pas naturaliste, de marquer clairement les détails zoologiques qui 
séparent une espèce d’une autre. Il ne faut donc pas être trop sévère à l’égard 
des artistes anciens et l’on peut fort bien admettre que leurs dessins sont assez 
réussis. Sur certains de ces dessins, il est vrai, les cornes sont tellement sché- 
matisées que l’artiste n’a probablement jamais vu vivant l’animal qu’il voulait 
représenter; c*est surtout le cas pour la figure 20. 

Que les représentations ci-dessus mentionnées se rapportent au daim en 
général, cela ressort avec évidence de divers détails que présentent ces dessins. 

U) Bénédite, p. n, F. Hartmann, p. 181, Klebs, Reliefs des Alten Reichs , 1919, p. 120. D'après 
Erman und Ranke, Àegypten, 1923, le cerf n’était pas rare en Egypte aux époques anciennes. 

( 2 ) L. Borchardt, Das Grabdenhnal des Konigs S'aîhu-re c , t. II, texte, 1913, p. 33 ; Wtedemann, 
Bas allé Aegypten , 1920, p. 255 : erDer Hirsch wird bereits im Mittleren Reiche so stark stilisiert 
dargesteiU, dass die Künstler kaum mehr Gelegenheit gehabt haben konnen, ihn lebend vor sich 
zu sehen»; yon Bissing-Matsghie, p. 35 : ?cDie Darstellungen sind oft missverstanden^. 

Mémoires , t. LXVI. 3 7 


290 


L. KEIMER. 


Les représentations complètes des cervidés égyptiens dont nous avons donné 
les figures montrent un animal pourvu d’une longue queue. Or, cette carac- 
téristique n appartient qu au daim, tandis que le vrai cerf n’a qu’une queue très 
courte. Plusieurs de ces daims montrent un long pénis ou un pénis plus ou 
moins indique (fig. 7, 8, 9 et 12, à), fait qui parle également en faveur d’un 
daim, car le pénis du vrai cerf est généralement invisible. Une des plus an- 
ciennes représentations de daim (fig. 3 ) montre les taches de la peau qui 
caractérisent le daim Û) et qui ne se voient jamais sur la peau du vrai cerf adulte. 
Ces taches se voient egalement sur les fragments des peintures sur stuc remon- 
tant au Nouvel Empire et dont j’ai parlé plus haut (p. 286, n° 22). Les dessins 
anciens montrent, dans la plupart des cas, l’animal en liberté, au milieu 
d autres habitants du désert, soit comme gros gibier visé par un chasseur, soit 
poursuivi par de grands chiens de chasse, etc. Je joindrais volontiers à cette 
catégorie la tête de daim du n° 1 (fig. 1). La langue tendue de l’animal rend 
probable qu’il s’agit ici de la représentation d’un daim tué à la chasse. Dans la 
seconde catégorie, au contraire, qui est beaucoup plus rare (7 exemples sur 
2 5 ), nous reconnaissons le daim sur les parois des mastaba représentant le 
défilé des troupeaux devant les morts. Ces troupeaux renferment aussi bien 
des animaux domestiques (bœufs, chèvres, moutons) que des animaux du dé- 
sert (gazelles, bouquetins, antilopes, hyenes, etc. ) Dans le numéro 7 (fig. 7) 
un serviteur tire le daim par les cornes pour le faire marcher, tandis que dans 
le numéro 9 (fig. 9) le serviteur pousse l’animal par derrière. Le daim du 
numéro 9 (fig. 9) paraît être- assez rétif, car «si, au tombeau de Ti, un seul 
homme réussit à faire marcher deux bubales et un autre deux oryx, il faut deux 
hommes pour un cerf, l’un à la tête, l’autre à la queue » (3) (voir fig. 9). Le 
daim de la figure 1 1 marche tranquillement aux côtés d’un porteur d’offrandes 
qui le tient en double laisse. Ces quatre exemples (fig. 7, 9, 10 et 11) ap- 
partiennent tous a 1 Ancien Empire, tandis que les trois autres figurés dans le. 
tombeau de Petosiris remontent seulement au début de l’époque ptolémaïque, 
mais ce monument, tout en s’inspirant dans les détails de l’art grec (4) , est dans 
son ensemble bien égyptien. La dépendance à l’égard de l’Ancien Empire des 


(1) Cf. infra, p. 299. s 

' Caillard , Les tâtonnements des Égyptiens de l’Ancien Empire à la recherche des animaux à do- 
mestiquer, dans Revue d’ Ethnographie et de Sociologie, 1 9 1 a , n° 1 1-1 2 , p. 1-20 (tirage à part). 

P) P - Montet, Les scènes de la vie privée dans les tombeaux égyptiens de l’Ancien Empire , 1 ga 5 , p. 1 3 7. 

( l Ch. Picard, Les influences étrangères au tombeau de Petosiris, Grèce ou Perse?, dans Bull. Inst, 
franç. Archéol. orient., t. XXX, 1980, p. 201-227. 


CORNES DE DAIM. 


291 


scènes représentées dans ce tombeau n’est pas aussi étroite que dans les mo- 
numents «néo-memphites», mais l’inlluence de l’Ancien Empire est évidente, 
surtout dans l’attitude des porteurs et des porteuses d’offrandes. Les trois daims 
très stylisés du tombeau de Petosiris (fig. 21, 22, 2 3 ) accompagnent le por- 
teur (la porteuse) d’offrandes, sans que l’on puisse distinguer la corde à laquelle 
ils sont probablement attachés. Mais dans l’ensemble ces trois représentations 
sont semblables à la figure 11. Les figures 7, 9, 10, 1 1 (et 21, 22 et 2 3 ) 
semblent prouver que l’on gardait les daims dans des enclos et que l’on essa- 
yait de les domestiquer de la même façon que les gazelles, antilopes, bou- 
quetins, hyènes (1) * , etc., qui figurent parmi les produits des domaines des grands 
seigneurs. Nous savons, d’ailleurs, fort bien que le daim se laisse aujourd’hui 
facilement apprivoiser. 

L’étude du Catalogue des représentations anciennes met en évidence la dis- 
parition progressive du daim en Egypte, car nous en connaissons treize exem- 
ples pour l’époque pré- ou protohistorique et pour l’Ancien Empire, six pour 
le Moyen Empire et seulement quatre pour le Nouvel Empire Certains savants 
ont prétendu que les daims figurés sur les monuments égyptiens étaient im- 
portés de l’étranger. MM. Borchardt (3) et Hilzheimer (4) ont rejeté avec raison 
cette théorie. M. Hilzheimer fait observer que le daim était déjà représenté, 
à côté d’autres animaux, sur des monuments pré- ou protohistoriques (fig. 1 à 
6) et qu’une importation de l’étranger est inadmissible pour cette époque. On 
pourrait encore ajouter que sur le manche de la massue (n° 3 ,p. 277 et 278) 
on voit à côté du daim une girafe, animal qui se rencontra encore en Egypte 
vers la I re dynastie et qui, à cette époque, ne fut sûrement pas amené du sud. 

(1 ) Cl. Gaillard, Les tâtonnements des Égyptiens de Y Ancien Empire à la recherche des animaux à do- 
mestiquer , dans Revue d’ Ethnographie et de Sociologie , 1 gi 2 , n° 1 1-1 2 , p. 1-20 (tirage à part), André 
Berthelot, L'Afrique Saharienne et Soudanaise ; ce qu'en ont connu les anciens , 1927^. 5 o : cc Parmi les 
animaux domestiques de l'ancienne Afrique, 011 comptait, outre ceux que les âges postérieurs ont 
retenus et multipliés, des espèces quon a cessé d'élever et que nous ne voyons plus qu’à l'état 
sauvage. C'est le cas des antilopes, des gazelles et aussi des moulions et des bouquetins, délaissés 
pour les variétés ovines et caprines mieux assouplies qui sfemhlent avoir été amenées d’Asie et des 
pays égéens. Au temps des premières dynasties, les Egyptiens, et certainement aussi leurs voisins 
et congénères libyens, possédaient des troupeaux d 'Oryx leucoryx , d'Addax, de gazelles, de bubales, 
de mouflons à manchettes ( Ammotragus lervia ) et de bouquetins ( Ibex nubiana )*, et passim. 

C’est à M. N. de G. Davies (Davies, Puyemrê ) que nous devons la première mention de ce fait. 

Das Grabdenkmal des Konigs Saïhu-re\ t. II, texte, 1913, p. 33 . 

W Hilzheimer-Borchardt, p. 1 70. 


3?. 


292 


L. KE 1 MER. 


II. — LE MOT ÉGYPTIEN DÉSIGNANT LE DAIM. 


Si les représentations du daim égyptien sont rares, le nom que porte cet 
animal dans les textes l’est encore davantage. Voici ce que j’ai trouvé sur le 
mot hnn ( hlnn ) désignant le daim égyptien. 

Au-dessus du daim représenté dans le tombeau de Ti (fig. 9 ) on lit : 

«amener un daim», tandis qu’une scène semblable figurée 
dans la tombe de Shm-nh-pth (n° 1 3) porte seulement la légende 

rn h nn sv ■ v.-t • tt ^' e nom ^rès général ^ ^ s’applique», d’après 

M. Loret (1) , «soit à tout animal vierge (copte pooyNe), soit plutôt à tout 

animal domestiqué et élevé dans une étable». Si nous admettons 

avec M. Loret cette traduction du mot rn, nous avons la preuve que les an- 
ciens Égyptiens étaient parvenus à élever, avec la gazelle dorcade, le bouque- 
tin, plusieurs espèces d’antilopes, l’hyène ainsi que le daim. Comme nous 
l’avons déjà vu plus haut (p. 291 ), les représentations (fig. 7 , 9 , 10 et 11 ) 
parlent clairement en faveur de cette supposition. 

On lit également l’inscription hnn □ à côté 

de daims faisant partie du gros gibier du désert 
(fig* 17 )- La figure 28 (2) représente au contraire 
deux bouquetins. C’est par erreur que l’artiste a 
donné à ces animaux le nom de ,*5* «daim» 
(mâle) et □ ^ - «daim» (femelle). L’erreur 

s’explique peut-être par le fait que l’artiste n’avait 
jamais vu un daim au naturel. 

Comme le relatent les «Annales» de Thoutmès III ce roi, à l’occasion 
de sa XIII e expédition syrienne, reçut un daim (hnn) avec d’autres animaux. 
Cette campagne de l’an 38 du règne de Thoutmès III était spécialement dirigée 
contre les habitants d’ ’lnlwgs ^ \ (Liban), mais les «Annales» de la 



Fig. 28. 


R) V. Lobet, Le nom égyptien de l’Oryx, dans Archives du Muséum d’Histoire Naturelle de Lyon, t. X, 
1908, p. 1 7 5 - 178. Voir également Cl. Gaillard, Les tâtonnements des égyptiens à la recherche des ani- 
maux a domestiquer, dans Revue d Ethnographie et de Sociologie , 1912, n° 1 1-1 2 , p. t 'y ^tirage à part) 
et P. Montet, Les scenes de la vie privée dans les tombeaux égyptiens de l’Ancien Empire , 1925, p. 111- 
ii 3 , i 3 y, i55,i63, 165-167. 

(2) N. de G. Davies, The Rock Tombs of Deir el Gebrâwi, 1902, 1 . 1 , pt. ti. 

(3 * K. Sethe, Urkunden der 18. Dynastie, IV, 718. 


CORNES DE DAIM. 


293 


1 3 e campagne énumèrent également les tributs que le roi rapporta cette même 
année (38) de la Syrie ou de la Palestine (c’est-à-dire du pays de Btnw en 
général). Parmi ces derniers tributs «un daim» est également nommé. Voici 
le texte : 


\ nnnn 

— ■» / $ m m 


ni » . 


I n q a 

T J 1' \ ®< 

46 ânes, un daim et cinq dents d’éléphant W. 

Le déterminatif dur mot JBL est en mauvais état. M. Sethe dit qu’il est 
«fast wie ein Giraffenkopf». Un examen attentif de l’original montrerait cer- 
tainement qu’il ne s’agit pas de la tête d’une girafe, mais de celle d’un daim 
dont les cornes sont aujourd’hui détériorées 

M. Breasted (3) a confondu le mot hnn «daim» avec hn «tête» et il traduit 
de la façon suivante le passage précédemment cité : «46 asses; 5 heads of 
tooth ivory». Cette traduction est apparemment incorrecte. Mentionnons en- 
core ici que W. M. Müller (4) avait déjà rapproché le mot hn «tête» de celui 

de hnn «daim» : «/mn Verwandt mit hn ‘Schâdel’ (Schâdelknochen?), 

so dass das Tier ‘Stôsser’ hiesse». Ce rapprochement me paraît peu vraisem- 
blable et la conclusion qu’en tire l’auteur devint par le fait même caduque. 

En dehors de ces exemples écrits en hiéroglyphes, nous rencontrons trois 
fois encore le mot hnn (hlnn) en écriture hiératique. Le papyrus Ebers, le pa- 
pyrus médical de Berlin 3o38 et un ostracon du Nouvel Empire conservé au 
Musée du Louvre mentionnent la corne de daim : — «•** I \ JÂL W- ^ \ 


W L’éléphant a subsisté longtemps encore en Syrie. Ainsi Thoutmès III nous relate le fait pres- 
que incroyable qu’il avait combattu à |u4 un troupeau de 120 éléphants. Voir Virey, Mém . 
de la Miss . Archéoh , t. V, 1891, p. 289 *= Sethe, Urkunden , IV, p. 893 (cf. également Warren 
R. Dawson, The Earliest Records of the Eléphant , dans Annals and Magazine of Natural History , sér. 9, 
t. XVI, 1925, p. 667-59) et G. A. Reisner and M. B. Reisner, Inscribed monuments from Gebel Bar - 
kal, dans Zeitschr. fur àgypt . Sprache, t. 69, 1933, p. 3 o/ 3 i, n° c . 

W D’après Chassinat. 

( 3) James H. Breasted, Ancient Records , t. II, 1906, p. 210; cf. également la note a de la même 
page. 

1 4 ) W. M. Muller, Hirsch , col. 22/4 avec note 3 . 

1 5 ) Pap. Ebers, XLVIII, 16. 



VOucAt 


cLcUt^. 


294 L. KEIMER. 

\ 1 ru »(!) \ i X jr (2) 

V — ’ \.avw^ IlJ X«\ ’ comme entrant dans un certain 

nombre de remèdes, et servant en particulier aux fumigations^. Bien que ces 
papyrus médicaux soient de la main de scribes du Nouvel Empire, leur ré- 
daction remonte à une époque plus ancienne. La présence du mot rU*~~* dans 

ces papyrus ne prouve donc pas du tout 
que le daim existait encore en Egypte au 
Nouvel Empire. Quant aux représenta- 
tions de daims appartenant à la XVIII e 
dynastie (fig. 18, 19, 20 et n° 22), elles 
peuvent s’inspirer de figurations "remon- 
tant à une époque où le daim vivait encore 
en Egypte, tandis que les fragments de 
cornes qui font le sujet de cet article 
peuvent avoir été introduits de l’étranger. 
Ces deux hypothèses sont plausibles, mais 
on ne peut en faire la preuve. Une autre 
constatation présente un intérêt spécial. 
Les fragments de cornes de daim trouvés 
à Deir el-Médineh ont été à dessein cassés 
et sciés. Le fragment b de la planche montre nettement des traces de sciage. 
A Deir el-Médineh, parmi un nombre considérable de cornes de bœufs, gazelles, 
etc., j’en ai remarqué une assez grande quantité sur lesquelles on voit égale- 
ment des marques incontestables de sciage, comme il ressort de la figure 29. 
Quiconque examinerait ces cornes travaillées n’aurait pas de peine à y voir un 
commencement d’utilisation industrielle. Mais il existe encore une autre possi- 
bilité peu vraisemblable à mon avis, mais que je crois pourtant devoir indiquer. 
M. Ghassinat w a réuni un certain nombre de citations de médecins grecs et 
arabes traitant de l’emploi des cornes de cerf dans la médecine, textes qui pro- 
viennent peut-être dune source égyptienne. Je me permets de citer ici in extenso 
le passage en question : «D’après Dioscoride (II, 5 9), la corne de cerf cal- 
cinée, èMÇou xépccs xexccvfiévov, est hémostatique; on l’employait également 
contre les ulcères intestinaux, le dévoiement chronique, l’ictère, les écoule- 

(1) Pap. méd. de Berlin ( 3 o 38 ), VI, 10 et XI, 12. 

( * Spiegelberg, Varia, III, Ein medicinischer Text auf einem hieratischen Ostracon, dans Rec. de trav 
t. XV, i 8 9 3, p. 67. 

(3) Béne'dite, p. 12, note 2. 

Ghassinat, p. 55, et notes 6 et 7. 


CORNES DE DAIM. 


295 


ments utérins, l’ophtalmie purulente, et comme détersif pour les ulcères de 
l’œil, enfin comme dentifrice. Avicenne (liv. II, p. lui reconnaît des pro- 
priétés identiques. Il dit qu’elle doit être calcinée jusqu’à ce qu’elle devienne 
blanche. Selon Ibn Zoher (apud Ibpï al-Baïtâr, n° 219), associée au vinaigre, 
elle guérit la lèpre et l’impétigo. On la préparait de la façon suivante : après 
l’avoir coupée en petits morceaux, on la mettait dans un vase d’argile qu’on lu- 
tait; puis on la faisait cuire jusqu’à ce quelle devînt blanche; on la lavait 
ensuite comme on lave la cadmie». Ne pourrait-on pas admettre que les cornes 
de daim, ainsi que les autres cornes trouvées à Deir el-Médineh, on été coupées 
pour un usage médical? Ce n’est pas impossible, mais rien ne nous permet de 
l’affirmer. 

La langue copte, n’a pas conservé le mot hnn (à’nn), ce qui est d’ailleurs 
compréhensible,^ car à cette époque le daim avait sûrement disparu depuis 
longtemps de l’Egypte. Nous possédons, il est vrai, en démotique et en copte 

un mot que nous devons traduire par cervidé : clQ (1) et eïoyx, 

eeioyx, eieoyx, ioyx, eoyx qui correspond à et des langues 

sémitiques (2) . Ce mot copte pour lequel M. Grum, dans son dictionnaire, a ras- 
semblé toutes les références, est sans importance pour notre question, car eioyx 
(et var.) signifie seulement «cervidé» en général. D’après Budge (3) , la signifi- 
cation de ce mot dépasse même en extension celle de cervidé : «The eïoyx, 
dit-il, was a horned animal. This name was applied to several horned ani- 
mais, e. g. ram, stag, and oryx, and is found in semitic dialects, e. g. a-a-lu 
in Assyrian, in Ethiopie, etc. ». Toute cette question est des plus compli- 

quées, comme il ressort avec évidence de l’article que lui a consacré W. M. Mill- 
ier ( ' l) . Si les résultats obtenus par cet auteur ne nous satisfont pas pleinement, 
nous devons en chercher la cause dans le fait que la signification des mots 
etc., dans les langues sémitiques n’est pas tout à fait claire. Ge qui importe ici, 

(1) Griffith and Thompson, The Demotic Magical Papyrus of London and Leiden, cf. t. III, 1909, 
n° 26. 

Ghassinat. Au sujet du mot eïoyx (et var.) conservé dans les scalae copto-arabes cf. V. Loret, 
Les Livres III et IV ( animaux et végétaux) de la scala magna de Schams-ar-Riâsah , dans Annales du Ser- 
vice des Antiquités de l’Égypte, t. I er , 1900, p. 5 i, n° 38 ; H. Munier, La scala copte hh de la Biblio- 
thèque Nationale de Paris, transcription et vocabulaire , t. I er , transcription, p. 36 , n° 6; Benédite, p. 12, 
note h et p. i 3 ; Chassinat, p. 55 . 

^ E. A. Budge, Loptic Bibhcal texts m the dialect of Up per Egypt, 1912, Deutéron XII, 12, 
note 2. 

W. M. Muller, Hirsch. Bénédite, p. 12, note h. 


296 


L. KEIMER. 


c’est de constater que les a cornes de cerf» mentionnées plus haut se rencon- 
trent également dans la littérature copte médicale et magique : TAn N66ioyx 
GTpci>| x • • • • , «corne de cerf calcinée»^ 5 ou TAn N66ioyx = TAn 
Ni6ioyx = TÀn NNÏoyx «corne de cerf»^. Si ces textes coptes se ratta- 
chent en dernière analyse à des anciens textes égyptiens, il est probable qu’il 
s’agit ici d’un cervidé égyptien ( c’est-à-dire du daim, seul cervidé qui ait 

jadis vécu en Egypte. Si, au contraire, ces textes coptes ont comme source les 
ouvrages des médecins grecs, l’espèce de cervidé dont ils parlent demeure tout à 
fait incertaine. Dans tous les cas, deux choses restent établies : Les «cornes de 
cerf» prescrites dans les livres médicaux égyptiens et coptes aussi bien que grecs 
et arabes ont été importées de l’étranger depuis l’époque où le daim a disparu de 
l’Egypte, c’est-à-dire pendant le Nouvel Empire au plus tard. Il est, en outre, 
probable qu’on n’attachait aucune importance à l’espèce des cervidés dont on 
utilisait les cornes dans la médecine et dans la magie. D’autre part, on ne peut 
guère admettre que les anciens médecins et magiciens aient eu d’asssez pro- 
fondes connaissances en zoologie pour pouvoir différencier les diverses espèces 
de cervidés. J’apporte ici quelques exemples qui mettent en évidence le manque 
de précision que l’on observe dans la langue arabe vulgaire en matière de no- 
menclature animale. 

Le 1 2 septembre iq 33 je rencontrai au quartier de Faggalah (Caire) un 
véritable Arabe qui portait une corne de daim. II me raconta qu’il venait d’a- 
cheter cette corne, mais il ne voulut pas me renseigner sur 
le but de cette acquisition. Il se contenta de dire que la pièce 
provenait de Syrie et m’expliqua longuement qu’on rencontrait 
dans ce pays de grandes gazelles Or, la corne dont 

l’homme était visiblement très fier appartenait sans conteste 
au daim vulgaire (Dama dama) et non à une gazelle. 

De même, dans un petit livre destiné à apprendre aux éco- 
liers les rudiments de la langue arabe (3) , on trouve à la 
page q le dessin d'un cervidé (fig. 3o), d’un daim probable- 
ment, appelé ici mot désignant le daim d’après les 

dictionnaires arabes^, alors que, d’après Damîri, le nom exact du daim serait 



W Chassinat. 

(2) A. M. Kropp, Ausgewahlte kopîische Zaubertexte, 1981, t. I (textes), p. 53 (1. 52 et 59) et p. 
54 (1. 7 8), t. II (trad.), p. 33 (1. 52 et 5 g) et p. 34 (I. 78). 

' ^ j A Jj4)| "(f SiAsjumjJ' Sciyül CÀjljtii ijÂûJtAI t5s^. 

(4 > Voir p. e. J. Berggren, Guide français-arabe vulgaire, i 844 , col. 273. 


CORNES DE DAIM. 


297 


jjZ t ,j y >\> (1) . A la page 1 1 du même livre se voit encore une représentation 
d’un cervidé (fig. 3 i) (d’un véritable cerf ou d’un daim (?)) qui porte ici le 
nom de J N’est-il pas étrange que l’on confonde avec 
un cerf la gazelle qui est encore aujourd’hui assez fré- 
quente dans le désert égyptien? 

Nous devons nous arrêter ici, car la discussion des noms 
de cervidés dans les langues sémitiques est sans importance 
pour l’Egypte proprement dite. Les Egyptiens, nous l’avons 
vu, avaient un mot spécial, hnn (Alnu), pour désigner le 
daim. Quand ce gros gibier fut détruit, l’ancien nom égyp- J* J 6, 

tien tomba également en oubli et on se servit d’un mot Flg ' 8l * 

sémitique pour désigner un animal que les Egyptiens con- 
naissaient seulement grâce à leurs relations avec les pays voisins. C’est pour 
cette raison que les noms démotique et copte ci-dessus mentionnés sont d’origine 
purement sémitique. 

III. — HISTOIRE DE L’IDENTIFICATION DU DAIM ÉGYPTIEN. 

Tout en m’abstenant de m’avancer trop avant dans les détails zoologiques, 
je me contenterai de résumer les opinions énoncées jusqu’à présent sur l’espèce 
à laquelle appartenait le daim figuré sur les monuments de l’ancienne Egypte. 

Robert Hartmann (i86ù) (2) et Sir J. Gardner Wilkinson ( 1 8 7 8 ) considé- 
raient les anciennes représentations de cervidés parvenues à leur connaissance 
comme se rapportant au daim commun ( Dama dama) (4 ' 5) ; la même opinion est 
partagée par Newberry^ et N. de G. Davies 

RI Benedite, p. i 3 (note 5 de la page 12). 

Robert Hartmann, p. 21. 

I 3 ) The Manners and Customs of the Ancient Egyptians , éd. Birch, t. II, 1878, p. 90, n° 356 (9). 
Daim de Béni Hassan, cf. supra, p. 28 3 , n° 1 h. 

W Robert Hartmann, p. 2Ï : « Danihirsch ( Cervus Dama Linn.) zu Benï-Hasan t>. 

Wilkinson (cf. note 3 ) : rc Stag r>* 

t 6 ) Newberry and Griffith, El Bersheh, 1892, t. I, p. i 4 , t. II, p. 35 . Idem, Egypt as a Field for 
Anthropological Research , dans British Association for ihe Advancement of Science , Report of the ninety-first 
Meeting, Liverpool, 12319 septembre 1923 (Londres 1924); réimprimé dans le Smithsonian Re- 
port, 1924 (Washington, 1926), p. 438 ; réédité encore une fois en langue allemande par G. Rœ- 
der sous le titre Aegypten als Feld fur anthropologische For schung , dans Der aile Orient, t. 27, fasc. 1, 
1927, p. 8. 

f 7! Davies and Gardiner, The Tomb of Antefoker, 1920, p. i 3 ; Davies, Vive Theban Tombs, 1918, 

p. 8. 

Mémoires, t. LXVÏ. 



38 



298 


L. KEIMER. 


En 1 ^ 05 , Matschie (1) se décida pour le Dama mesopotamica Brook ; Matschie, 
se basant sur le matériel du Baron de Bissing (1) , avait sous les yeux six repré- 
sentations du daim égyptien. En 1909, Sir E. Ray Lankester®, étudiant le cer- 
vidé figuré sur le fragment de palette en schiste conservé au Musée Britannique, 
pensait tout d’abord à Cervus Elaphus Barbants, le cerf de Berbérie, mais il pré- 
féra ensuite l’identification avec Cervus Dama (= Dama dama), tandis que 
0 . Keller (3) (1909) se prononça pour le cerf de Berbérie ( Cervus Barbarus)®. 
M. Max Hilzheimer fut le premier (1918) qui, traitant des figures d’animaux 
ornant les parois du monument mortuaire du roi Sahourâ, s’occupa sérieuse- 
ment des représentations des cervidés dans l'antique Egypte (4) . 11 était déjà par- 
venu à signaler une dizaine de figurations anciennes de cet animal et il chercha 
à prouver qu’il s’agissait bien ici de Dama mesopotamica Brook, auquel Matschie 
avait déjà pensé. 11 ne se dissimulait pas les objections possibles, cette espèce de 
daim n’habitant pas aujourd’hui la Mésopotamie (comme le nom de Dama meso- 
potamica pourrait le faire croire), mais des régions plus éloignées de la vallée 
du Nil, le Louristan et l’Arabistan. Gomme il ne connaissait aucune autre es- 
pèce de daim oriental dont les cornes présenteraient certaines analogies avec 
celles des dessins anciens, il passa outre et se décida finalement pour le Dama 
mesopotamica Brook. Cette identification fut acceptée par M. Blackman et par 
M. Davies (5) . A la dizaine de daims connus de M. Hilzheimer, G. Bénédite ajouta 
les deux cervidés incisés sur le manche de couteau protohistorique signalé dans 
notre catalogue (n° 2, fig. 2). D’après lui l’Egypte avait jadis nourri deux es- 
pèces de cervidés : le Cervus barbarus et le Cervus dama mesopotamicus. C’est à 
Cervus Barbarus que paraît également penser M. C. Firtli quand il parle de la 
jolie représentation d’un daim figuré sur le manche de massue nubienne déjà 

von Bissing-Matschie. 

® Sir E. Ray Lankester, chez F. Legge, The Carved Slates and this Seasons Discoveries , dans Proc . 
of the Soc . of Bibl. Archaeol., t. XXXI, 1909, p. 3 o 5 , note 72. 

^ 0 . Keller, Die antïke Tierwelt, 1909, t. I, p. 277 : ffEine Abart des Edelhirsches, mit klei- 
nerem Geweih, ist der Berberhirsch, der in Nordafrika nocli heute zu Hause ist und schon von den 
Aegyptern und Kyrenâern gejagt und abgebildet wurdeu. 

^ Hilzheimer-Borchardt. 

^ Blackman, Meir, t. II, 1 9 1 5 , p. 1 9 et N. de Garis Davies, Puyemrê (cf. supra , p. 275, note à). 
Mais M. Davies, dans une note parue récemment ne semble pas avoir bien compris l’opinion de 
M. Hilzheimer. Voir N. de G. Davies, The Work of the Graphie Branch of the Expédition, dans The 
Metropolitan Muséum of Art The Egyptian Expédition 1930-1981. Section II of the Bulletin of the Me- 
tropolitan Muséum, 1982, p. 53 : k H ilzheimer lias given proof that Egyptian deer were fallow deer 
of a Persian variety and immigrants, therefore, from Asia; they were different both from the pal- 
mate-horned variety in Mesopolamia and from the North African stag». 


j 


CORNES DE DAIM. 


299 


mentionné (n° 8, fig. 3 ). Voici ce qu’il dit à ce sujet : « antlered deer, 

now extinct in Egypt, but still found in Algiers and Tunis » (1 t Or, le Cervus 
barbarus de l’Algérie et de la Tunisie, déjà amené dans la discussion par Sir 
E. Ray Lankester (2) et par 0 . Keller (3) n’est pas un daim mais un cerf. L’animal, 
au contraire, auquel fait allusion M. C. Firth (fig. 3 ) est sûrement un daim, 
comme le prouvent les taches très nettement marquées sur sa peau. En 1918, 
M. Hilzheimer ® avait soutenu que nous ne connaissions, comme autochtone 
en Afrique, que le Cervus Barbarus (véritable cerf), mais il semble avoir ignoré 
la constatation faite par R. Hartmann que le daim (Dama dama) se trouvait en 
Afrique du Nord et qu’il s’avançait parfois jusqu’au Wadi Natroun (5) . H y a 
quelques années, M. Hilzheimer put étudier un daim de l’époque actuelle pro- 
venant de Tripoli et constater que cet animal , auquel il donna le nom de Dama 
schaejeri Hilzh., différait de Dama mesopotamica par la structure du crâne et des 
cornes Mais ces différences ne seraient pas suffisamment marquées, m’a écrit 
M. Hilzheimer (7 t pour que Ton pût les constater sur les monuments égyptiens. 
Nous avons d’ailleurs déjà dit que les artistes anciens n’étaient pas des zoolo- 
gistes systématiques qui auraient essayé de représenter les particularités des 
diverses espèces^. 

Dans sa description du daim tripolitain, M. Hilzheimer attire notre attention 
sur son pelage couleur de rouille parsemé de taches jaunâtres peu distinctes et 
bordé, le long de l’abdomen et du cou, d’une bande de couleur isabelle (brun 
clair) Cette dernière particularité coïncide remarquablement avec celle que 
présentent les daims du n° i 5 de notre catalogue (fig. i 3 ). Les taches au 

(D G. M. Firth, The Archaeological Sumey of Nubia, Report for 1910-1911, 1927, p. 207. 

Au sujet du cerf de Berbérie j’ai relevé un passage intéressant dans André Berthelot, L Afrique 
Saharienne et Soudanaise ce quen ont connu les anciens, 1927, p. 5 i : ^Le Bubale, qu’il faut peut-être 
traduire bœuf rapide, est pour nous une antilope, Bubaïus boselaphus, mais les anciens ont con- 
fondu sous cette appellation le cerf de Berbérie (que les Arabes d’Algérie nomment encore aujour- 
d’hui bœuf sauvage). . . » et p. 45 : «r . . .l’antilope. . . [a] tenu la place du cerf et de la chèvre 
qui lui [à l’Afrique] manquaient autrefois ». 

W) Cf. supra . 

t 3 ) Cf. supra . 

W Hilzheimer-Borchardt, p. 168. 

Robert Hartmann : ftBewachsene Wüstenlbâler und Rënder des KulLurlandes in Tunis, Tri- 
poli, Barqah, bis gegen Wâdï-Nâhün*. (W.-Nâhün au lieu de W. Nàtrün). 

Hilzheimer, Dama schaeferi I et Hilzheimer, Dama schaejeri II. 

W Lettre du 6 août 1933. 

1®! Cf. supra , p. 289. 

M Hilzheimer, Dama schaeferi II, p. 68/69. 


38 . 


300 


L. KEIMER. 


contraire font défaut au n° 1 5 comme d’ailleurs au n° 1 h (fig. 1 2 , a et b) qui est 
également de couleur brun-rouge. Les seuls exemples où les taches soient 



C à e 


Fig. 3 a. 

a) Cornes de Dama mesopolamica Brooke, d’après Hilzheimer-Borcbardt, p. 17a, fig. 3a. 

b) Corne de Dama schaeferi Hilzh., d’après Hilzbeihbr , Dama schaeferi lï, p. 7a, fig. h a. 

c) Corne de Dama dama L. jeune, d’après Hiezbeimer , Dama schaeferi H, p. 7a, fig. 4 b. 

d) Corne de Dama dama L. adulte, d’après Hiezbeimer, Dama schaeferi II, p. 72, fig. 4 c. 

e) Corne de Dama dama L. adulte, d’après Hiizheimer-Borcbardt, p. 169, fig. a 8. 

nettement représentées sont ceux des n° 3 (fig. 3 ) et 22. Se basant sur la res- 
semblance entre les cornes du daim tripolitain (Dama schaeferi) et celles de 
quelques-unes des représentations anciennes, M. Hilzheimer est maintenant^ 


^ Lettre du 6 août ig33. 


CORNES DE DAIM. 


301 


d’avis que ces dernières se rapportent bien à Dama schaeferi qu’il suppose avoir 
vécu jadis en Egypte. Etant donné que le Dama schaeferi est aujourd’hui le seul 
daim africain dont nous ayons connaissance et que les cornes du spécimen 
étudié par M. Hilzheimer correspondent à peu près à celles des daims de pres- 
que toutes les anciennes représentations (au moins aussi bien que les cornes 
de Dama mesopotamica ) , je ne vois aucune difficulté à nommer Dama sehaeferi 
cet ancien daim disparu de l’Egypte. 

Les zoologistes s’accordent pour reconnaître que le Dama mesopolamica a des 
cornes de forme très variables M; il est donc vraisemblable qu’il en est de même 
pour le Dama schaeferi. Si nous jetons un coup d’œil sur les représentations an- 
ciennes où les cornes sont le moins stylisées, nous pouvons constater que ces 
représentations peuvent aussi bien se rapporter à Dama schaeferi qu’à Dama me- 
sopotamica. Je laisse au lecteur le soin de comparer les daims anciens des figures 
1 à 2 3 avec les cornes des différentes espèces de daim réunies à la figuré 3 2 . 
Mentionnons seulement que les bois du daim de la figure 1 8 sont plus larges 
que tous les autres exemples parvenus à ma connaissance. Ces cornes, dont la 
partie supérieure subsiste seule aujourd’hui (fig. 18), offrent peut-être plus de 
ressemblance, avec les cornes représentées à la figure 32 , d (Dama dama), mais 
je me rends bien compte que cette preuve ne suffit pas du tout pour une identifi- 
cation sérieuse. 

Nous avons déjà parlé des cervidés des figures 21 et 2 2 (tombeau de Petosi- 
ris) qui représentent le vrai daim (Dama dama), en faisant toutefois remarquer 
l’erreur commise par l’artiste qui les a figurés avec une barbiche. Etant donné 
que l’inspiration générale des représentations du tombeau de Petosiris n’est pas 
exclusivement égyptienne, mais relève d’éléments étrangers (cf. supra , p. 290), 
ces cervidés ont pour nous moins d’intérêt, car nous ne pouvons pas les considé- 
rer comme de vrais daims égyptiens (cf. infra, p. 3 o 6 et 307, n os 1 à à) 

Comme tous les essais d’identification ci-dessus mentionnés sont impuissants 
à nous donner une certitude touchant l’espèce de daim qu’ont voulu figurer les 
anciens dessins et comme, d’autre part, le daim a depuis longtemps disparu de 
l’Egypte, il ne nous reste plus qu’à examiner, dans le paragraphe qui va suivre, 
la question des espèces de daim et de cerf qui vivaient dans les contrées voisines 
de l’Egypte. 

; . ■ 1 

B) Hilzheimer-Borcharpt, p. 171. 


302 


L. KEIMER. 


V 


IV. — DAIM ET CERF DANS LES PAYS VOISINS DE L’ÉGYPTE. 

Sur les monuments de l’Asie orientale aussi bien que de la Grèce et des îles 
grecques se montrent très souvent le daim et parfois le cerf. Il serait nécessaire 

d’étudier la question entière, sur laquelle nous 
possédons un matériel particulièrement riche. 





Fig. 34 . 


Fig. 35. 


Dans la plupart des cas 1 espèce des cervidés représentés ést, semble-t-il, le 
daim vulgaire ( Dama dama ). Cet animal, souvent déjà figuré à l’époque 
mycénienne W fîg. 33 (2) , 3 à®, 35 (4) , 36 (5) , s’observe surtout sur des vases 

W Cf. 0 . Keller, Die antïke Tierwelt, 1 . 1 , 1909, p. 277 : «Das 
Bild des Damhirsches kam schon in der mykenischen Epoche nach 
Griechenland; denn in einem und demselben Grabe traf man auf 
einem ohne Zweifel importierten Edelstein die Gestalt des Dam- 
hirschs, auf einem einheimischen rohen Kunstwerk aus Bïei und 
Siiber dagegen einen Edelhirsch. In einem anderen Grab Mykenaes 
fand man eine asiatische Szene von der Jagd eines Pfeilschützen 
zu Wagen auf einen gefleckten Schaufelhirsch. Erst die spàteren attischen Vasen setzen in der 
asiatischen Szene vomLôwen, der den Hirsch zerreisst, den europàischen Edelhirsch ein slatt des 
iirspriinglichen Datnhirschs. Dieser ist wahrend des gesamten klassischen Alterlums ein asiatisches 
Tier geblieben; hier im Orient war es mit seinen weissen Flecken das Bild des geslirnten Nacht - 
himmels ». Voir également, t. II, 1 gi3 , p. 9 (cf. p. 8 , fig. 5). 

(2) D’après G. Rodenwaldt, Tiryns , t. II, 19^2, fig. 60, p. 1 A2, voir également Mary Hamilton 
Swindler, Ancient Painting , 1929, fig. 178. — Athènes, Galerie Nationale. Provenant de Tiryns. 

^ (3) Intaille en or, provenant dune tombe mycénienne à Dombrena près de Thisbé, voir Sir A. 
Evans, ‘ The Ring of Nestor’, dans Journal of Hellenic Studies, 1925, t. XLV, p. 9, fig. 9, pl. I, n° 4; 
S(alomon) R(einach), Les révélations de Sir Arthur Evans , dans Revue archéologique, 1926, t. XXII, 
p. 3 00, fig. 2 , et p. 3 oi , n° 4 (et Un lion saisit et dévore un cerf (cervus dama, indigène en Crète, 
non cervus elaphus ))»; Sir A. Evans, The Palace ofMinos at Knossos, t. III, i 9 3o, p. 123 , fig. 7 3. 

(4Î ^taille en or provenant d une tombe mycénienne à Dombrena près de Thisbé. Sir A. Evans, 

6 The Ring of Nestor 3 dans Journal of Hellenic Studies, 1925, t. XLV, p. 21, fig. s4, pl. IV, n° 1; 
S(alomon) R(einach), Les révélations de Sir Arthur Evans, dans Revue archéologique, 1926, t. XXII, p. 
3 oo, fig. 12, et p. 3 oi, n° 8-11 s agit ici également d’un daim et non pas d’«un cerf élaphe», 



Fig. 36. 


I 


CORNES DE DAIM. 


303 


fabriqués à Rhodes (fig. 37 (1) , 38 (2) ) et à Chypre (fig. 39 (3) ) au vn e siècle avant 
Jésus-Christ. Il en est de même pour une catégorie de vases appelés «phéni- 
ciens » (4) et remontant à peu près à la même époque (5) . Souvent on distingue net- 
tement sur ces vases les bois palmés 
(fig. 37 , 39 ), la peau tachetée (fig. 

37 , 38), le pénis (fig. 37 , 38) et la 
longue queue (fig. 37 , 38). Le daim, 
à ce qu’il semble, existe encore au- 
jourd’hui dans ces régions; il abonde 
surtout dans la petite île de Rhodes (6) . 

Ce cervidé se voit aussi sur les monuments hittites (7) (fig. Ao (8) , Ai (9) , A 2 (10) , 
A3 (11) ). La figure Ao( 8) en donne un des exemples les plus caractéristiques. Le 
daim représenté à la figure Ai (9) est également fort beau. L’animal, sculpté 

comme le dit Salomon Reinach; Sir A. 
Evans , The Palace of Minos at Knossos , t. II, 
1928, p. 842 , fig. 558 . 

^ 5) (i de la page précéda). Sir A. Evans, 
The Palace of Minos at Knossos , 1. 1 , i 9 2 1 , 
p. 2 7 5 , fig. 204 . 

{1} D’après Mary Hamilton Swindler, 
Ancient Painting, 1929, fig. 211, voir éga- 
lement fig. 2 53 et aussi fig. 21 3 (vase 
de Melus). 

(2) D’après F. Poulsen, Der Orient und 
die friihgriechische Kunst, 1912, fig. 86 , 
p. 87. 

^ Voir Fr. W. von Bissing, Untersuchungen über die « phoinikischen-n Metallschalen , dans Jahrbach des 
deutschen archàologischen Instituts , t. XXXVIII/IX, 1923/24, fasc. 3 / 4 , Berlin, 1926, p. i 8 o- 24 i. 

( 5 ) Voir p. Poulsen, op. cit., fig. 4 , p. 8, fig. i 4 , p. 2 4 et 2 5. L’animal, qui figure sur les ar- 
moires de l’île, y est encore chassé de nos jours. On le rencontre isolement ou en bandes. 

(6) Voir F. Poulsen, op. cit., p. 86 : «Rhodos ist noch immer reich an Dammwild». 

(7) CL Poulsen, op. cit., p. 35 : w . . . Hirsch ist in hittitischen Darstelhingen haufîg». 

Au lieu de «Hirsch» (cerf) il aurait dû dire «Damhirsch» (daim). 

^ D’après G. Contenait, Manuel d’archéologie orientale, t. II, 1931, p. 996, fig. 690. Sculpture 
hittite de Karkeinisch. Gilgamesdi et les fauves. 

^ D après Otto Weber, L’art hittite ( trad . de Georges Taboulet ), 1922, pl. 4 o «Relief en pierre 
calcaire. . . Deuxième millénaire D’Ujuk». 

{J °) D’après G. Contenau, Manuel d’archéologie orientale, t. III, 1981, p. 1 i 56 , fig. 762. Daim ca- 
bré. Bas-relief de Tell Halaf. Musée d’Alep. 

RB D’après H. Schafer und W. Andrae, Die Kunst des alten Orients. Propylàen-Kunstgeschichle , t. II, 
192b, p. 55 1, 2 et p. 664 ( 55 1, 2), voir également Ed. Meyer, Reich und Kultur der Ckettiter, 




L. KEIMER. 


304 


sur un bas-relief découvert à Tell Halaf (Haute Mésopotamie) par le Baron 
Oppenheim (fig. A 2 (1) ), est probablement aussi un véritable daim ( Dama dama); 
mais M. Hilzheimer m’a communiqué par lettre qu’une corne également trouvée 
par le Baron Oppenheim à Tell Halaf et apportée à 
Berlin appartenait à Dama mesopotamica® . M. Hilzhei- 
mer ajoute que cette région constitue probablement la 
frontière méridionale de l’habitat de ce daim qui est 





Fig. 4 a. 


aujourdhui, confine, comme nous lavons déjà vu (p. 298), dans le Louristan 
• et 1 Arabistan. Une certaine catégorie de vases peints provenant de l’ancienne 



fi S- US ‘ Fi g- 4 4. Fig. 45. Fig. 46. 


Cappadoce a également fourni des représentations de daims à cornes très styli- 
sées (fig. l\h)W. Des monnaies d’Éphèse (entre 3 9 A et 2 q 5 avant J.-C.) présen- 
tent sur le revers la figure d’un daim (fig. A5) (4) . Les figures A6 (5) , et 


pl VI, G. Contenaü, Manuel d'archéologie orientale, t. III, i 9 3 i, p. n 3 i, fig. 745, R. Grousset, 
Les civilisations de l’Orient, t. I, 1929, p. 69, fig. 6 1, B. Meissner, Beitràge zur altorientalischen Ar- 
châologie, dans Mitteilungen der altorientalischen Gesellschaft , 1934, t. VIII, fasc. 1 et 2, fig. 10, p. 10. 
■ — Bas-relief hittite de Malatia, conservé au Louvre. 

^ Voir note 10 de la page précédente. 

^ Lettre du 6 août 1933 

t3) D'après Sir A. Evans, The Palace o/Minos at Knossos , t. I, 1921, p. 55g, fig. 407. 

^ D’après 0 . Këller, Die antike Tierwelt, t. 1 , 1909, pi. II, n” 7. 

< 5 > D'après G. Contbnau, Manuel d’archéologie orientale, t. III, i 9 3 i, fig. 9 4 a, p. i 534 . Plaques de 
coquille gravées ayant fait partie d’un jeu. 

i6) D’après Mary Hamilton Swindler, Ancient Painting, 1929 , fig. 91. Cf. également G. Contenait, 


J 


I 


CORNES DE DAIM. 305 

A8 (1) montrent quelques daims représentés sur des monuments babyloniens. 
La plus caractéristique est la figure A 6 (2) , où l’on distingue nettement les taches 
de la peau. 


Fi g- 47 . Fig. 48. 

D’après Hilzheim'er {3 ), de vrais cerfs ou une espèce apparentée au cerf Wa- 
piti, que les Assyriens devaient probablement amener du Nord (Caucase), se 
voient parfois sur les monuments de la vallée du Tigre (4) . 

M. Hilzheimer a-t-il en vue des représentations 
comme celle de la figure Aq (5) ? A mon avis cette 
figure représenterait plutôt un daim ( Dama dama) 
comme l’ont pensé d’autres auteurs (3) . En tout cas 
M. Hilzheimer ne se réfère à aucune représentation 
assyrienne d’un vrai cerf. Son affirmation de la pré- 
sence de véritables cerfs sur les monuments assy- 
riens ne doit donc pas être considérée comme prouvée par les faits. 

Les cavernes paléolithiques du Liban et de la Galilée ont fourni des dents 
et des ossements de Dama mesopotamica (ou de Cervus cf. mesopotamicus )^ 6 A Ces 

Manuel d archéologie orientale, t. II, 19, fig. 4 o 6 , p. 602 et H. Schïfer und W. Andrae, Die Kunst 
des alten Orients. Propylden- Kunstgeschichte , t. II, 1925, p. 462 et p. 636 (462). Vase en argent 
dEntéména, provenant de Tello et conservé au Louvre. 

W D après G. Contenaü, Manuel d'archéologie orientale , t. II, 1931, p. 5 9 3 , fig. 3 9 8 . Grand bas- 
relief qui était sans doute placé au-dessus de la porte du temple, et qui représentait Y oiseau divin 
Imgi, agrippant deux cervidés dans ses serres. Provenant de Tell el-Obéid. Musée Britannique. Le 
monument est très restauré. 

Voir la note 5 de la page précédente. 

l3) Hilzheimer-Borchardt, p. 170. D après Rudolf Kittel il s’agit ici de daims; voir Rudolf Kittel, 
Die Volker des vorderen Orients, dans Propylàen-Weltgeschichte. Das Erwachen der Menschheit, t. ï, 
1931, p. Ai 2 : ec Treibjagd auf Damwild mit Netzstellerei. Alabasterrelief aus Ninive». 

Hilzheimer-Borchardt, loc. cil. 

^ D apres H. Sghàfer und W. Andrae, Die Kunst des alten Orients . Propylden- Kunsîg esckichle , t. II, 
P* 531 ) et p. 65 g ( 535 ). Chasse au filet. Bas-relief d’albâtre provenant de Kouioundijk 
(Ninive). Musée Britannique. Très souvent reproduit. 

Peter Thomsen, Hirsch, C . Palâstina-Syrien , dans Reallexikon der Vorgeschickte, t. V, 1926, 
p. 326 - 3 â 7 . 

Mémoires, t. LXVI. 3 Q 



Fig. 4 9 . 





306 


L. KEIMER. 



vestiges, remontant au Moustérien, ont été découverts à 'Adloun, au Bas el-Kelb, 
au Wâdi Qâna près du Nahr Ibrâhîm et au Nahr el-gôz. On les trouve parfois 
même en très grand nombre. Les trouvailles de Gdîtâ près de la source du 

Nahr el-Kelb et celles d Antehâs prouvent 
l’existence de cette espèce de daim au 
paléolithique supérieur. Quelques dessins 
rupestres trouvés en Judée dans une caverne 
de Gezer (caverne Bo IV) représentent pro- 
bablenient ce même animal (fig. 5o)( |J . 
Dans tous les cas, de l’avis des fouilleurs, 
les restes de daim ci-dessus mentionnés 
ressemblent beaucoup plus à Dama mesopotamica (ou à Cervus cf. mesopota- 
micus ) qu’au daim ordinaire. 

D’après Tristam qui publia en 188 h son ouvrage sur la faune et la flore de 
la Palestine (2) , le daim ordinaire se rencontrait encore rarement en Palestine 
et en Syrie (au Thabor et dans la vallée du Litâni), tandis que le cerf a dis- 
paru depuis longtemps. Peut-être la corne de daim que j’ai vue tout derniè- 
rement au quartier de Faggalah (Caire) et dont j’ai parlé plus haut (p. 296), 
provenait-elle d’un de ces derniers daims palestiniens ou syriens. 

On trouvera sans doute que les matériaux que j’ai pu réunir ne sont pas très 
satisfaisants; je suis le premier à en convenir; mais ils me paraissent suffire 
pour établir les points suivants : 

i° Dama mesopotamica vivait en des temps très reculés, sûrement à l’époque 
paléolithique, en Syrie et en Palestine, mais il n’apparaît pas sur les monuments 
de 1 Asie occidentale. Il est possible que le daim égyptien soit identique au Dama 
mesopotamica et qu’il soit venu de Palestine en Égypte. C’était l’opinion de 
M. Hilzheimer en 1 9 1 3. 

2 Plus tard ce meme auteur a cru pouvoir désigner comme prototype de 
1 ancien daim égyptien, depuis longtemps disparu, une espèce actuellement 
> hante dans 1 Afrique du Nord et a laquelle il a donné le nom de Dama schaeferi 
(cf. supra, p. 299). Comme les représentations des daims figurés sur les monu- 
ments égyptiens ne nous permettent pas de distinguer les détails zoologiques, il 
est impossible de dire exactement a quelle espèce a appartenu le daim égyptien; 

D après Peter Tliomsen (voir la note précédente), qui a réuni une copieuse bibliographie sur 
la question alu daim en Syrie et en Palestine. 

(2) H. B. Tristam, The Fauna and Flora of Palestine, 188/1, p. h . 



J 


CORNES DE DAIM. 


307 


mais on peut fort bien penser à Dama schaeferi, qui serait venu en Égypte de 
l’Afrique du Nord, et cela d’autant mieux que, d’après plusieurs savants et tout 
spécialement R. Hartmann (cf. supra, p. 297 avec note 4 et p. 299 avec note 5), 
un (ou le) daim nord-africain se serait, encore au siècle dernier, avancé jus- 
qu’au Wadi Natroun. 

« 

3° Dama dama est souvent représenté sur les monuments de l’Asie occiden- 
tale et de la Grèce. On l’a trouvé jusqu’à nos jours en Palestine et en Syrie. Les 
monuments égyptiens ne le connaissent pas. Seul le tombeau de Petosiris, dont 
les bas-reliefs montrent de nombreuses influences étrangères, donne deux repré- 
sentations quelque peu fantaisistes de cet animal. 

4° Le vrai cerf ou une espèce apparentée au cerf Wapiti est, d’après Hilz- 
heitner, parfois figurée sur les monuments assyriens et grecs, mais le fait ne 
nous semble pas prouvé. Le cerf a depuis longtemps disparu de la Palestine et 
de la Syrie et nous ne possédons aucun renseignement prouvant qu’il ait jamais 
vécu en Egypte. Une variété de cerf est le Cervus Barbarus, qui se rencontre 
aujourd’hui encore en Afrique du Nord; mais nous ne pouvons pas prouver 
que cet animal se soit jamais avancé dans les déserts égyptiens. 

* 

* * 

C’est avec une certaine mélancolie que je dépose la plume. J’ai rarement réa- 
lisé aussi bien jusqu’à quel point étaient encore incomplètes nos connaissances 
sur la géographie zoologique dans l’antiquité qu’en regardant les humbles frag- 
ments de cornes qui firent l’objet de cet article. Pour faire une étude conscien- 
cieuse de toutes les questions qui demandent encore une réponse, il faudrait 
être à la fois archéologue, philologue et zoologiste, et cela à une époque où la 
masse démesurément accrue des matériaux d’études nous contraint à rétrécir le 
champ et les sujets de nos recherches. Les spécialistes sont devenus une néces- 
sité, mais ce qui est encore plus désirable, ce sont des savants capables de tirer 
profit de la multitude vraiment écrasante des travaux produits par les spécia- 
listes. L’archéologie des peuples voisins de l’Égypte est généralement une terre 
inconnue pour l’explorateur de l’ancienne civilisation niiotique, mais chaque 
jour nous apporte la preuve que, depuis les temps les plus reculés, d’étroites 
relations ont existé entre l’Égypte et les pays limitrophes, et que la civilisation 
égyptienne ne peut être comprise qu’en relation avec celle des contrées qui l’en- 
vironnent. Nul n’a plus apprécié ce point de vue que Gaston Maspero dans son 

39. 


308 


L. KEIMER. 


Histoire ancienne des peuples de ? Orient classique, ouvrage aujourd’hui peut-être 
suranné, mais qui a, dans son temps, exercé une très grande influence, non pas 

seulement sur les spécialistes mais également sur le grand public de tous les 
pays. 

Je dois mentionner ici un ouvrage de M. James H. Breasted tout récemment 
paru et intitulé The Oriental Institute (de l’Université de Chicago, 1 9 B3). M 
Breasted y traite des fouilles et des recherches entreprises sous sa direction par 
Y Oriental Institute dans tous les pays du Proche Orient. Ce livre, qui constitue en 
quelque sorte la somme des travaux de toute une vie vouée à la science, nous 
révèle quelles surprises nous réservent encore les sites archéologiques que nous 
ont légués les anciens Empires Orientaux. En somme, la civilisation de l’Égypte 
ancienne nous apparaîtra peut-être sous un tout autre jour quand les relations 

entre les peuples de l’Orient seront mieux connues quelles ne le sont encore 
aujourd’hui. 

En terminant ce travail, j’ai le devoir d’exprimer toute ma gratitude à 
M. Bruyère, directeur des fouilles de Deir el-Médineh, qui ^vec la permission 
de M. P. Lacau, 1 éminent Directeur Général du Service des Antiquités Égyp- 
tiennes, a mis à ma disposition toute sa récolte de plantes et d’animaux anciens 
et je considère comme une agréable obligation de reconnaître que M. Bruyère a 
accordé à ces trouvailles précieuses, bien que d’humble apparence, un intérêt 
dont seul un fouilleur de sa valeur pouvait les juger dignes. Mais le fait que 
tous ces anciens restes seront réunis et mis à la disposition des savants du 
monde entier est dû uniquement au Souverain éclairé qui préside aux desti- 
nées de ce pays, à Sa Majesté le Roi d’Égypte, qui a daigné ordonner la créa- 
tion d’une section historique au Musée Agricole Fouad I". 

Le Caire, le 27 octobre iq 33 . 


ÜBER DEN SCHLUSS DES BUCHES 
VON DEN AUGEN IM PAP. EBERS 

VON 

HERMANN GRAPOW. 


Das Buch von den Augenkrankheiten des Pap. Ebers, das Ebers 55 , 20 
mit é\. beginnt und rund hundert Rezepte auf nahezu 

neun Kolumnen der Handschrift enthâlt, reicht âusserlich gesehen bis Eb. 6 A, 
i 3 (mit Eb. 6A, 1 h fângt ein neuer Abschnitt an über die hnsj-t Krankheit 

So hat man immer g« m ei»L 

und auch G. Ebers in seiner Arbeit über rrdas Kapitel über die Augenkrank- 
heiten im Pap. Ebers » (1) lâsst die Augenleiden erst mit Eb. 6 A, i 3 enden. 

In Wahrheit aber hôrt das «Buch von den Augen» schon früher auf. Sein 

letztes Rezept ist das ^ ( «für das Yertreiben des 

Fetten im Auge» Eb. 6A, A -5 (=Wreszinski Nr. A 3 i). Ailes Folgende ge- 
hôrt nicht mehr zu den Augenkrankheiten, sondern stellt den hierher verirr- 
ten Rest eines Bûches ganz anderer Art dar. 

Schon die Uberscbrift des folgenden Rezepts (Eb. 6A, 5 -y = Nr. A 32 ) 

* vfr jj nennt kein Augenleiden, auch nicht (wie 

Ebers auf Seite 3 oA seiner Abhandlung meint) einen «Stich von Menschen- 
hand ins Auge», sondern nur einen «Biss des Menschen», gegen den ein 
Verband verordnet vvird. Auch die beiden nâchsten Rezepte (Eb. 6A, 7-8 = 

Nr. A 33 und Eb. 6A, 8-9 =Nr. A 3 A) beziehen sicb als 1 1 * und 

- auf dasselbe Übel. — Auch der Pap. Hearst enthâlt diese Re- 

A I I I M A * 

zepte (Hearst 2, 6-8 = Ni*. 2 1-2 3 ); hier gehen Harn- und Abführmittel vorher 
und es fol gt dasselbe Rezept für das Yertreiben der hnéj-t Krankheit, das im 


W AbhandL PhiloL-histor. Klasse der Sàchsiscken Gesellsch. der Wissensch. , Bd. XI, Seite 201 ff. 
(1889). — G. Maspero hat dieser Untersuchung eine seiner reizvolïen kleinen Besprechungen ge- 
widmet ( Revue critique, 1889, II, 363 - 366 ). Vgl. auch den Abschnitt Le papyrus Ebers et la méde- 
cine égyptienne in der Bibliothèque égyptologique , Bd. VII, S. 287-80/1 (= Maspero, Etudes, Bd. III)/ 


310 


HERMANN GRAPOW. 


Ebers den nâchsten Abschnitt beginnt : Hearst 2,9 (Nr. 24) = Eb. 6 4 , r4 
(Nr. 43 7 ). . _ 

Im Pap. Ebers foigt auf die Rezepte gegen «Menschenbiss » ein über- 

schriebenes Rezept mit dem Text : 


.' A - 






i 

III 


■IV 


g ^ * t mm g • 

*111 I /««A A III 


IV 


w 


«du [d. h. der Arzt] sollst ibn [d. h. den Kranken] verbinden mit friscbem 
Fleisch am ersten Tage. Danach mogest du ihn behandeln mit 01 und Honig, 
bis es ihm besser gebt. Danach (1) sollst du geben 01 und Wachs [auf die 
Wunde oâ.], sodass es ihm sogleich besser geht». 

In demselben Ton ist das folgende Mittel gehalten, das die Überschrift führt 

( ( «Was anzuwenden ist gegen Riss des Krokodils» 

und dessen Text lautet : ^ W ^ \ ^ 


IVv— dV 


III 


K_\V 


W 




«Wenn du untersuchst einen Riss des 
Krokodils und du sie [d.h. die Risswunde] findest (indem) ihr Fleisch bloss- 
liegt und ihre Rânder auseinanderklaffen , so sollst du sie verbinden mit fri- 
schem Fleisch am ersten Tage. Ebenso irgendeine andere Wunde des Patien- 
ten » ( 2 h 

Ebers hat in diesem Leiden «Krokodilsrachen » die Augenkrankheit Ptery- 
gion sehen (3) ujid über sie aus dem unricbtig übersetzten Text des Rezeptes 
noch allerlei herauslesen wollen. Seitdem sind wir vorsichtiger geworden und 
haben wir ausserdem neue medizinische Papyrus erhalten, sodass wir über 
den Inhalt wenigstens dieser Rezepte des Pap. Ebers nicht mehr im Unklaren 
sind. 


W Die fast gleichlau tende zweite Behandlungsanweisung ist auffàllig. Es wâre môglich, dass 
vor diesem zweiten îr m ht vom Àbsclireiber des Pap. Ebers eine neue Überschrift ausgelassen ist. 

W Soll das heissen, dass ebenso wie bei anderen Wunden die wéitere Behandlung mit 01 und 
Honig zu erfolgen hat? Vgi. auch den Ausdruck P «=* ^ ^ ^ Q \ P ^ ^ ^ J * 7 * \ ^ 

rJîT ^ Eb. 107, 1 und àbnlich Eb. 107, 4 ; 107, 9; 108, 2. 

W Auf Seite 255 seiner Abhandlung. 


ÜBER DEN SGHLUSS DES BUCHES YON DEN AUGEN IM PAP. EBERS. 311 


Im Pap. Hearst stehen am Ende der Handschrift (16, 4-8 = Nr. 289-2/1/1) 


Rezepte gegen 


gegen 


gegen 


■If-JÏ 




, also gegen 


I"' 1 und gegen ^ 

den Biss des Krokodils, des Schweins, des Nilpferds und sogar des Lôwen. 
Und auch bei ihnen wird «Verbinden mit frischem Fleisch » vorgeschrieben 
wie bei den vorher besprochenen Rezepten des Pap. Ebers und wie stândig im 
chirurgischen Teil des Pap. Edwin Smith, mit dem das Mittel gegen- den Biss 
des Krokodils aus Pap. Ebers sogar die Wundbeschreibung gemeinsam hat. 

Denn im Pap. Edw. Smith heisst es 16, 16-17 (=F a P ^7) von einer 

| l «klaffenden Wunde an der Achsel», dass © ^ 

, also dass sie ebenso übel beschaffen ist wie 






% 1 1 1 1 1 ^ pW 

jene Bisswunde. 

Mit anderen Worten : Wir haben in den Rezepten am Schluss des Bûches 
von den Augenleiden die Reste eines Wundenbuches vor uns, von dem andere 
oder sehr ahnliche Stücke auch im Pap. Hearst stehen. Es setzt sich folgen- 
dermassen zusammen : 


D 


J ! ( 


so lautet die Über- 


=> • 

“T”’ III -=> III 

schrift im Hearst; Eb. hat psh n rmt ) mit drei Rezepten, deren erstes 

auf diese Überschrift unmittelbar foigt : 


a ) Eb. 64 , 5-7 (Nr. 43 2) = Hearst 2, 6-7 (Nr. 21). 

b ) ^ 1 1 * Eb. 64 , 7-8 (Nr. 433 ) = S? ^ii * Hearst 2, 7 (Nr. 22). 

c) T?m : >- 64 , 8-9 (Nr. 434 ) = S* | =* Hearst 2 , 7-8 (Nr. 2 3 ). 

d) Im Pap. Ebers foigt noch ein viertes «Rezept» Eb. 64 , 9-11 
(Nr. 435 )<*). 

2 ) 64 , 1 i-i 3 (Nr. 436 ). 


3 ) [™]*m - -11? — 

Hearst 16, 4-5 (Nr. 289). Ihm schlîesst sich ein weiteres Rezept an : 

U) Es ist wie auch das nàchste im Ebers im beschreibenden Stil der Diagnosen gehalten und 
nicht in der kurzen Form der gewëhnlichen Rezepte. Ich hofîe, über diese Formen der medizini- 
schen Verordnungen demnâchst an anderer Stelle ausfuhrlich handeln zu kônnen. 



312 HERMANN GRAPOW. 

1 1 1 Hearst 16, 5 (Nr. 24 o) Das erste verordnet rrVerbinden mit fri— 
schem Fieisch am ersten Tage»; das zweite nennt zwei Drogen, mit denen 
ein Verband gemacht werden soi! <=»• ^ 1 1 1 j. 

4 ) [ kt phrt ni psi} n] mW* 1 Hearst 16, 5-6 (Nr. 24 i), das eben- 

falls nur das Verbinden mit Fieisch anordnet. Das foigende * Re- 

zept Hearst 16, 6-7 (Nr. 2I12) empfiehlt eine Anzahl von gekochten Drogen 
als Verband. 

5 ) [ktphrtnt] * ^ — Hearst 16, 7-8 (Nr. 2 43 ) ist ein 

einfaches Rezept, das Drogen aufführt, die in süssem Bier angerührt als Ver- 
band verwendet werden sollen. 

6) [kt phrt ni] 1 1 Hearst 16, 8-9 (Nr. 2 44 ) : 

ebenfalls ein aus mebreren Bestandteilen zusammengesetztes Verbandmittel. 

Dieses, gewiss nicht vollstândige, Buch von Bisswunden ist dem Wunden- 
buch des Pap. Edwin Smith nahe verwandt. Der Wundverband mit frischem 
Fieisch am ersten Tage und die Nachbehandlung mit 01 und Honig oder mit 
einem anderen Verbandmittel sind bezeichnend fur die Behandluno- von Wun- 
den (1) . * 

\\ arum der Kompilator des Pap. Ebers diese Mittel gegen Bisswunden 
gerade an das Ende des Bûches von den Augenleiden gestellt hat und nicht 
zu den anderen Mitteln für Wunden die er Eb - 7 °’ 1 fo %- 

(Nr. 5 1 5 folg.) zusammengestellt hat, — das kônnen wir nicht wissen. Sollte 
er nicht gesehen haben, um welche Art von Rezepten es sich handelt? 


fl) Vgl. Breasted, The Edw. Smith Papyrus , Seite 97 folg. 


DER PRINZ, DEM DREI GESCHICKE DROHEN 

VON 

ALFRED HERMANN. 

Seit Gaston Maspero in den Contes Populaires litterarische Texte der Alten 
Agypter in Übersetzung herausgegeben hat, konnte von einer Litteratur der 
Àgypter gesprochen werden. Sie ist inzwischen um manches Stück vermehrt 
worden und hat manche Betrachtung erfahren, jedoch ist sie kaum mit den 
ihr angemessenen Mitteln : nach eigenen Masstâben der Litteratur untersucht 
worden. 

Ein seit Maspero hàufiger behandeltes Stück àgyptischer Volkslitteratur ist 
die « Geschichte vom verwunschenen Prinzenn oder wie wir sie lieber nennen, um 
mit dem Titel nicht im voraus eine Antwort auf erst aufzuwerfende Fragen zu 
geben : die Geschichte des Prinzen, dem drei Geschicke drohen. Neben philologi- 
scher Bemühung um einzelne Textstellen gab ein Umstand Anlass zu immer 
erneuter Beschâftigung : die Erzahlung lâuft nach einer klaren Exposition bis 
zu einem Punkt, der dem Schluss nicht allzu fern sein kann. Dort bricht sie 
ab. Das Ende ist, wie es scheint, endgültig verloren (1 h So reizte das Bruch- 
stückhafte der Geschichte dazu, nach Môglichkeit das Ende zu ergânzen. Die 
folgenden Zeilen beabsichtigen weniger, erneut eine Ergânzung aufzustellen, 
als vielmehr abzustecken , was im Hinblick auf litterarische Gesichtspunkte mit 
Sicherheit über das Ende der Geschichte zu sagen ist. 

Die Erzahlung ist bekannt und nicht nur den Agyptologen zugânglich^, ihr 
Abiauf soll aber kurz in die Erinnerung zurückgerufen werden : Ein Kônigspaar 

IB Die Hoftnung muss wohl aufgegeben werden, dass die zeichnerische Kopie, die Harris nahm 
(vgl. Maspero, Contes populaires , S. 227), bevor der unzerstôrl aufgefundene Papyrus durch die 
Explosion der Pulverfabrik zerfetzt wurde, jetzt nach ungefâhr 60 Jahren nocb auftauchen kônne. 

Der Text findet sich : Budge, Egyptian Hieratic Papyri in the Brilish Muséum , 2 d ser. 1923, 
Tafel 4 7-6 52 , abgedruckt bei Môller, Hieraiische Lesesîücke II, 21-2/1. Hieroglyphisch umscbrieben 
jetzt Yon Gardiner, Late Egyptian Stories, S. 1 ff. — Überselzungen : Maspero, Contes populaires, 
II e edit., S. 225 ff. ? Wiedemann, Àltâgyptiscke Sagen und Màrchen , 1906, S. 78 und S. 112, Erman, 
Die Literatur der Àgyptei % Leipzig 1923 , S. 209-iâ. — Vgl. auch die Bearbeitung von H. F. Blok, 
in : De beide volksverhalen van Papyrus Harris 5 00 v$. 9 Leiden 1926,8. 67 ff. 

Mémoires } t. LXVI. 4o 


314 


ALFRED HERMANN. 


erhâlt erst nach besonderem Bitten von den Gôttern ein spâtes Kind geschenkt. 
Nach der Geburt erscheinen als schicksalskündende Feen die sieben Hathoren, 
die voraussagen, dass sein Tod durch das Krokodil, die Schlange oder den Hund 
erfolge (l) . Um den heranwachsenden Prinzen vor seinen Schicksalen zu be- 
wahren, bauen die Eltern für ihn ein Steinhaus in der Wüste. Als er einmal 
eines Hundes ansichtig wird, und er um einen solchen bittet, schenkt, man 
ihm ein kleines ungefâhrliches Tier. Der erwachsene Jüngling, der seine 
drei Bestimmungen kennt, zieht schliesslich, da er glaubt, diesen doch nicht 
entgeben zu konnen, fort. In Mesopotamien, wohin er gelangt, bewahrt der 
Fürst seine einzige Tochter in einem Turm. Die Freier, die um sie werben, 
müssen nach dem Fenster klettern. Prinzen aus Syrien, die zur Brautwerbung 
hierber gekommen sind, nehmen den Jüngling, der seine richtige Herkunft nicht 
angibt, nach der Beise auf und pflegen ihn. Als nun einmal wieder ein Klet- 
tern nach dem Fenster der Prinzessin veranstaltet wird, beteiligt sich der âgyp- 
tische Prinz daran, der sich als Flüchtling ausgegeben hat, und er ist es, 
der das Fenster der Prinzessin erreicht. Der Kônig, der erfâhrt, dass nicht 
ein Fürst, sondern ein einfacher Fremdling das Ziel erreicht hat, will ihn tôten 
lassen. Doch die Liebe der Prinzessin rettet ihn. Er erhâlt sie zur Frau. Ihr 
erzâhlt er von seinen drei Bestimmungen. Das Ansinnen, seinen Hund, das 

(1) Es sei hierbei erinnert an die Aufzàhlung von Todesarten : Pleyte-Rossi, Turin. Papyr. CXX/ 
GXXI. Es sind dort nicht nur Hinrichtungsarten und Todesformen als Krankheitsfolge, sondern 
aile erdenkbaren Todesarten zusammengestellt. Der Schlangenlod ist CXX, Zeile 10 erwâhnt; 
vgl. aucb 4. Saluer VII, 1 : jeder, der am 27 . Paopbi geboren wird, stirbt nach dem Schicksalska- 
lender durch die Schlange. Krokodil und Hund sind in der Aufzàhlung des Turiner Papyrus nicht 
genannt. Die erstere Todesart scheint gewôhnlicher gewesen zu sein; vgl. Spiegblberg, Agyplolo- 
gische Mitteilungen , S. 4 ff. und 4. Sallier VI, 8 zum 23. Paophi. Nach Kees, Studies presenled to 
F. Ll. Griffith, 1932 , S. 4 0 2/3 stellt der Krokodilstod nicht, wie von andrer Seite behauptet, eine 
Verklârung, sondern eine Bestrafung dar. Tod durch den Hund scheint ebenfalls nur als Strafe 
vorzukommen; vgl. Papyrus d’Orbiney VIII, 8 . 

Die in Griechischer Zeit auftretende Determinierung des Wortes s 3 w- Schicksal (in schlechter Be- 
deutung) mit der înm. Schlange (vgl. Wh. IV, S. 4o3) diirfte nicht dem Gedanken zu verdanken 
sein, dass das am hàuGgslen sich erfüllende Geschick durch die Schlange erfolge, sondern sie 
mag innerhalb der Schrift vorgenommen sein, wie auch andere Worte für Bôses (nicht nur das 
bôse Schicksal) durch Schlangen determiniert werden. Ebenso kann die DeterminieruDg von 
èlw mit dem Hund in UIH [Wh. IV, S. 4o4. 7 ) nicht zum Ausdruck hringen, 

dass das Geschick schlechlhin «Tod durch den Hund» bedeute, sondern diese Schreibung ist ent- 
standen durch Übertragung der ideographischen Schreibung des phonetisch àhnlich lautenden 
Namens des hundeartigen Sethtieres sj üH {Wh. IV, S. 4oi), wobei eine inhaltliche 

Beziehung zwischen Schreibung und Bedeutung nicht durch den Hund, sondern den Selh als 
Inbegriff des Bôsen hergestellt wird. 


DER PRINZ, DEM DREI GESGHICKE DROHEN. 


315 


eine seiner Schicksale, zu tôten, weist er zurück. Auf seinem weiteren Lebens- 
weg begegnet der Prinz seinen anderen Schicksalen. Als er einen Besuch in 
die âgyptische Heimat macht, trifft er zum ersten Mal das Krokodil, das aber 
von einem Biesen in Schach gehalten wird. Wieder in seinem Hause kreuzt 
nunmehr die Schlange seinen Weg. Nachts als er schlâft, will sie ihn beissen. 
Doch durch die List der Frau wird er gerettet : «Dein Gott hat eines von Deinen 
Schicksalen in deine Hand gegeben, er wird (Dir auch die anderen) geben!» 
sagt sie zu ihm. 

Von hier ab beginnt der Text immer lückenhafter zu werden. Doch die 
Ausfüliungen der Lücken, die vor allem W. Spiegelberg^ weitgehend durchge- 
führt hat, sind bis dahin, wo dèr Text ganz abbricht, nicht abhàngig davon, 
wie man sich die Geschichte zum Schlusse ausgehend denkt, sondern von philo- 
logiscben Einzelbeobachtungen, die dem Sinnerfordnis des Zusammenhanges 
Bechnung tragen, und sie konnen noch als gesicherter Bestand gelten. 

Nach Überwindung des Scbicksals in Gestalt der Schlange geht der Prinz 
eines Tages ohne seine Frau auf die Jagd, die ihn sonst wohl begleitet, jedoeh 
zusamtnen mit seinem Hunde. Hier nun stellt sich der Hund als eines seiner 
Schicksale vor. Der Prinz flieht vor ihm nach dem See. Doch dort làuft er 
dem Krokodil in die Arme, das gerade nicht von dem Riesen bewacht ist. Es 
tôtet ihn aber nicht, sondern will den Prinzen zur eigenen Befreiung von dem 
Riesen verwenden. Es fordert ihn für sich zum Kampfe gegen den Riesen auf. 

Hier bricht die Erzâhlung endgültig ab. 

Nach der Lage des Erhaltenen konnten Bemübungen um das Ende der Ge- 
schichte, die nicht einfach dichterisch frei weiterfabulieren, wie das Georg Ebers 
getan hat, voii vornherein nicht darauf ausgehen, den weiteren Ablauf ira Ein- 
zelnen zu ermitteln. Sie konnten nur die Richtung anzugeben versuchen. Die 
Ergânzungsversuche bilden dementsprechend zwei Gruppen, die von den bei— 
den môglichen Grundrichtungen des Ausgangs ausgehen : Konnte der Prinz 
seinen Bestimmungen entgegen oder ereilte ihn doch der Tod? — also : Ging 
die Geschichte gut oder schlecht aus? 

Stellen wir noch einmal kurz die Meinungen derer zusammen, die sich diese 
Frage vorgelegt hahen, so sind es Maspero, Erman, Wiedemann und Spiegelberg 
gewesen (neuerdings auch Kees), die einen aschlechten» Ausgang, — Ebers, 
von Bissing und Pieper, die einen «guten » angenommen haben. Erman begrün- 
det seine Annahme in seiner Übersetzung nicht besonders (2 h Maspero (3) und in 

(1) Agyptische Zeitschrift, Band 64, S. 86 / 7 . — W Erman, Die Literatur der Agypter, S. 21 4. — 
I 3 ) Contes populaires, S. 

h 0 . 


316 


ALFRED HERMANN. 


seiner Nachfolge Wiedemann W, SpibgblbbrgM und Kees ( 3 > hielten einen guten 
Ausgang für unmôglich, weil das Schicksal im Orient eine unerbittliche und 
unabânderhche Macbt soi. Ébers Erganzung, die von Maspero wiedergegeben 
wurde (4) , führte zwar ara Ende zu einem guten Ausgang, sie Hess jedoch den 
Pnnzen tatsachlich erst einem semer Schicksale verfallen und îhm nach der 
Schicksalserfüllung durch die Gôtter ein Neues Leben zukommen, sie beant- 
wortet also, abgesehen davon, dass sie frei erfîndet, die Frage nach der Wirk- 
samkeit des Schicksals auch nicht anders als Maspero; v. Bissings^ gegenteilige 
Ansicht, dass die ganze Sinnesweise der Âgypter des N. R. «einen schlechten 
Ausgang» verbiete, bleibt auch zu allgemein. M. Pieper macht als erster 
einen Begründungsversuch für einen guten Ausgang W : die Geschichte muss gut 
ausgehen, weil sie em Mârchen ist ; — und er führt damit litterarhistorische 
Fragestellungen in den Kreis der Betrachtung. Seinen einzelnen Gedanken 
zu dem Mârchen ist durchaus zuzustimmen, das Mârchen muss aber auf einer 
bi eiteien und allgemeineren Basis angesehen werden, als es geschehen ist. 

Der Satz, dass im Orient das Schicksal eine unabânderlich wirkende Macht 
sei, ist in dieser Form nicht richlig. Diese Ansicht ühertrâgt offenbar die 
islamische Kismetvorstellung auf den alten Orient. Denn obwohl im 

Alten Àgypten der Glauhe an die Macht des Schicksals stark ist, so lâsst er 
doch dem Menschen die Môglichkeit, in gewissem Dmfang fôrdernd oder hem- 
mend in dessen Gang einzugreifen Denn welch anderen Sinn hâtte sonst die 
Schicksalserforschung , die in der Sternbetrachtung, im Orakel, im Kalender- 
wesen vorgenommen wird, welclien die Zauberei, Magie und das Amulettwesen, 
wenn nicht den, vom Menschen das ihm durch die Bestimmung Zugedachte 
zu erkennen und abzuvvenden! Erst damit, dass das Schicksal nicht ein 
mechanisch sich auswirkender, unheeinllussbarer Vorgang ist, üher jedes 
Nachdenken, Besprechen und Handeln erhaben, gewinnt es Sinn, bestimmte 
Begebenheiten, die das Schicksal betreffen, festzuhalten, sie als Geschichte 

(1) Wiedemann, A Itàgyptische Sagen und Mârchen, Leipzig 1906, S. 85 . 

Spiegelberg, A. Z. 64 , S. 87. 

l3) Kees, Kultur geschichte des Alten Orients : Àgypten, 1 g33 , S, 288. 

^ Contes , S. 2 4a. 

^ v. Bissing, Kultur des alten Agypten, S. 5 o. 

!6) M - PlEPER ’ Die Literatur der Alten Agypter, S. 81 ff; M. Pieper, Âgyptisehe Motive in Mackensens 
Handwôrterbuch des Deutschen Marchens , Berlin 1980, S. 3 o ff; M. Piep.er, ZD MG 83 , S. 1 /18. 

(7) Vgl. für Babylonien : FichtherJeremias, Der Schicksalsglaube bei den Babylonien, S. 38 . — Für 
Agypten bat Blok eine Untersuchung gelieferL mit der Zusammenstellung der Belege für den èÿ 
a. a. O. , S. 169 ff. 


DER PRINZ, DEM DREI GESGHICKE DROHEN. 


317 


weiterzuerzàhlen, um mit ihr etwas über das Schicksal auszusagen oder für 
seine Artung zu beweisen. Man wird also umgekehrt sagen kônnen, dass 
dort, wo in der Litteratur das Schicksalsmotiv eine Rolle spielt, dieses nicht 
als eine fertige und abgeschlossene Macht hetrachtet wird, sondera dass es 
zwar als vorhanden angesehen, aber in seinem Wesen und nach seiner Aus- 
dehnung umstritten ist. 

Die Frage nach dem Schicksal und die Litteratur sind so auf zweierlei Weise 
miteinander verknüpft. Einmal hat das Schicksal die Bedeutung als Motiv 
das Movens einer Geschichte zu sein, — zum Beispiel in der Sage, verbunden 
mit dem Gedanken der Blutsspannung (wie etwa beim Odipus ); oder im 
Mârchen ein Geschehen naiver Moral vorwârtstreibend. Andererseits hat die 
Schicksslsgeschichte eine Funktion für die Aufïassung des Schicksals im Leben : 
sie ist Beispiel, Beleg in der Geschichtenform, die die Litteraturwissenschaft 
Kasus nennt (1 b «Das Schicksal» ist also für die Litteratur wie für das Leben 
im Alten Orient wie bei uns nicht eine feststehende, unwandelbare Grosse, son- 
dera ist besonders geartet dem Bereich nach, in dem es in dem gegliederten 
Leben und in der strukturierten Litteratur auftritt. Die Frage nach der Wirk- 
samkeit des Schicksals hângt damit auf litterarisehem Gebiete von der littera- 
rischen Form ab. 

Bei der Behandlung der Prinzengeschichle brauchen wir die Bedeutung des 
Schicksals in der Sage nicht heranzuziehen, weil es sich bei jener offensichtlich 
nicht um eine Sage, eine Familien- und Blutsgeschichte, handelt. Jedoch ist 
es eine besondere Frage, ob wir in ihr einen Schicksalskasus oder ein Mârchen zu 
sehen haben. Schicksalskasus, von denen sich auch manche in Mârchensamm- 
lungen fînden, sind unschwer vom Mârchen zu unterscheiden (2) . Als Beispiel 
mag eine neugriechische Geschichte dienen (3) , die die Überschrift trâgt : «Was 

W Für das Âgyptische kommt hinzu, dass der Begriff des Schicksals in der Sprache ein vie! 
lockerer ist als etwa im Griechischeü und im Arabischen. Die Frage, ob das Wort Ssw eine per- 
sonlich vorgestellte oder eine abstrakte Macht sei (für das letztere spricht sich Blok a. a. O., S. 
169 aus) ist nach den Belegen, die mir Herr Professor Grapow freundiichst zur Verfügung stellte, 
nicht zu entscheiden. Im Gegenteil ist es gerade die Eigenart des âgyptischen Begriffs, dass er 
weder Abstraktion noch Personifikation ist, sondern eine, wenn auch nicht in der Wirkung, so 
doch in der Anschauung vage Macht, die in ihrem Wert für den Menschen bald ganz neutraie, bald 
gute, bald schlechte Bedeutung hat. Erst in den spaten Texten erfâhrt der Begriff eine Verfestig- 
ung, so in dem demotischen Pap. Insinger (ed. Lexa, Belege vgl. dort S. i 1 2/3 ) , wo er der grie-. 
chischen Mofpa oder Avâyxr) ziemlich entspricht, vielleicht nicht ohne griechischen Einfluss. 

Vgl. A. Jolles, Einfache Formen : Legende/SagelMylhejRàtseljSpruchjKasusjMemorabilejMarchen/ 

Wiiz ; Halle 1930, S. 171 ff. 

I 3 ) Kretschmer, Neugriechische Mârchen Nr. 27, S. 84 ff. 


318 


ALFRED HERMANN. 


in den Sternen geschrieben steht, ist unauslôschlich ». Grossmütterchen und 
Kind unterhalten sich (in direkter Rede) darüber, dass ein (wahrscheinlich 
armes) Mâdchen des Orts den wackersten Burschen zum Manne erhalte. Erst 
bezweifelt das die Grossmutter; ais es ihr als sicher hingestelit wird, sagt sie : 
« .... es ist ihr bestimmt so. Was Gott geschrieben hat, kônnen die Menschen 
nicht auslôschen. — Hort zu, ich will euch ein Marchent 1 ) erzàhlen, aus wel- 
chem ihr die Macht Gottes, des Allmâchtigen erkennen werdet». Nun erzàhlt 
sie eine Geschichte von einer Kônigstochter, der das Schicksal verkündet ist, 
sie würde den Mohrenknaben, der ihr Diener ist, heiraten. Daraufhin wird 
der Mohr vertrieben. Er wandert durch die Welt und fragt jedermann, ob 
Was in den Sternen geschrieben steht, ausgelôscht werden kann. Er hat ver- 
schiedene Abenteuer und gelangt schliesshch zum Herrgott, der ihm selbst er- 
klârt, dass Was in den Sternen geschrieben stehe, auf Erden nicht ausgelôscht 
werden kann. Auf sonderbare Weise gelingt es dem Mohren , weiss zu wérden. 
Er kommt zurück, kauft sich ein Haus gegenüber dem Kônigsschloss, die Prtn- 
zessin entbrennt, als sie seiner ansichtig wird, in Liebe zu ihm und er erbâlt 
sie zur Frau. Er gibt sich als den Mohrenknaben îhrer Jugend zu erkennen 
und wiederholt, dass das himmlische Schicksal auf Erden nicht auslôsch bar sei. 

« So ist es meine Kinder (schloss die Alte die Erzâhlung). Darum darf es Euch 
nicht wunderbar erscheinen, dass Marie Konstantinos den Manuel Atrulidomi- 
chalis bekommen hat». 

Aus dieser Geschichte lassen sich genügend Merkmale des Schicksalskasus 
gewinnen. Die Überschrifl deutet nicht auf ein konkretes Geschehen hin, 
sondern in Form eines Sprichwortes stellt sie eine abstrakte, allgemeingültige 
These, eine in der Welt gültige Norm auf. Die Geschichte selbst ist in einen 
Rahmen gestellt. Das Dorfereignis scheint von ühergewôhnlicher Bedeutung zu 
sein. Es war nach menschlichem Ermessen nicht zu erwarten und ist nur aus 
dem Glauben an den darübergestellten normativen Satz : die Unabânderlichkeit 
des Schicksals erklârbar. Sowohl die Richtigkeit des Satzes als auch die Môg- 
hchkeit des Dorfereignisses heweisend wird dann eine andere Geschichte, ein 

Kretschmeiî gibt leider das Wort dafiir nicht in der Ursprache der Erzâhlerin an. 

Litte ra rgeschich tlicli ist es nicht ohne Bedeutung, dass gerade in der neugriechischen Volkslitte- 
ratur Schicksalskasus hàufig sind. Man wird mit Recht antike Nachklànge darin selien dürfen. 

So sind z. B. in der Erzâhlung Beenh. Schmidt, Griechische Màrchen, Sagen und Volkslieder, Leipzig 
1877. Nr. 2, S. 67 1T. die Moiren geradezu als Schicksalsmâchle genannt. Beachtenswert ist dabei 
auch, dass das Schicksal von der Sage in den Kasus kam. Das Schicksal ist also nicht mehr ein 
Antrieb im Kreise der Blutsverbundenheit, sondern es ist in seiner Artung umstritten und wird 
diskutiert. 


DER PRINZ, DEM DREI GESCHICKE DROHEN. 


319 


anderer Fall, erzàhlt. Zum Schlusse wird der Vorgang der erzâhlten Geschichte, 
in dem, was er beweist, ausgewertet. — In dem mitgeteilten Kasus tritt der 
Versuch nicht besonders deutlich hervor, das Schicksal zu umgehen, ein Versuch, 
dessen Scheitern die Macht des Schicksals in gesteigertem Masse zeigt. Dies ist 
der Fall z. B. in der Geschichte des Juwelierssohnes, die in die vom Magnet- 
herg — von einem von drei Bettelmônchen erzàhlt — eingefügt ist (1) . Diesem ist 
vorbestimmt, an einem bestimmten Tage von einem bestimmten Manne — eben 
dem Bettelmônch — getôtet zu werden. Um dies zu verhüten, wird er von den 
vorsorgenden Eltern auf einer Insel in einem unterirdischen Gemach verborgen, 
wo er nach menschlichem Ermessen geschützt erscheint. Vom Magnetberg 
kommend gérât aber der vorbestimmte Môrder des Jünglings gerade zu dieser 
Zeit auf die Insel und in das Gelass. Er pfîegt sogar zuerst den Jüngling, ihn 
bewegt also ailes andere als die Absicht, ihn zu tôten. Als er ihm eine Melone 
schâlt, gleitet er aber aus und im Fall tôtet er den Jüngling mit dem Messer, 
«so erfüllte das Messer rasch, was in der Ewigkeit geschrieben stand». — Dem 
Schicksal will ein Bauer ausweichen, dem Tod durch die Schlange droht (2) . 
Er zieht in die Stadt, wo es keine Schlangen gibt. Als er aber eines Tages 
Datteln kauft, beisst ihn, als er in den Korb des Hàndlers greift, darin eine 
Schlange in die Hand : «er starb, das Schicksal ging in Erfüllung». — Dem 
Schicksal zu trotzen versucht ein junger Mann, dem am Hochzeitstag Tod durch 
die Schlange bestimmt ist (3) . Er wird mit seiner Frau in einen «kupfernen 
Kuppel (raum)» gesperrt, der keinen Zugang hat. Am Morgen ist er tôt, man 
weiss nicht, wie die Schlange, die neben ihm liegt, zu ihm gelatigen konnte. 
Gerade das Misslingen der Rettungsversuche des Bedrohten beweist, dass das 
Schicksal die überragende Macht ist. Zu einem beweiskraftigen Fall von Schick- 
salserfüllung istsomil der hartnâckige Widerstand des Bedrokten geradezu erforderlich. 

Stellen wir nun bei der Prinzengeschichte die Frage, ob sie ein solcher Schick- 
salskasus ist, indem wir nach dessen Merkmalen ausschauen. Das Fehlen 
einer Überschrift besagt nichts über den Charakter der âgyptischen Geschichte. 
Denn einmal sind die Eberschriften in den modem niedergeschriebenen Samm- 
lungen von Volkserzàhlungen meist Schôpfungen der Herausgeber, weiterhin 
pflegen âgyptische Litteraturstücke überhaupt nicht wie bei uns überschrieben 

W Die Erzâhlungen aus den Tausend und ein Nàchten , Übersetzt von E. Littmànn, 1923, Band I, 
S. 1 78 if. 

^ Moderne agypLische Voîkserzahlung nach Mohammed Ghallâb, Les survivances de Y Egypte antique 
dans Je folklore égyptien îtiodei'ne, Paris 1929, S. 23o ff. 

( 3 ) Ebenda, S. a 3 i ff. 


320 


ALFRED HERMANN. 


zu sein. Ein Rahmen wâre dagegen für eine âgyptische Erzâhlung nicht von 
vornherein ausgeschlossen, wie der Papyrus Westcar beweist. Doch wird 
ohnedies der Rahmen, der das angibt, wozu der Kasus als weiterer Fall heran- 
gezogen wird, bei den meisten Kasus nicht miterzâhlt. Obiges Beispiel war 
ein besonders weitgehendes, das ausser dem Kasus selbst seine Entstebung im 
Leben mit vorführte. Dass aus der Begebenheit unserer Prinzengeschichte ein 
Fazit für die Gültigkeit einer Wahrheit gezogen würde, kônnen wir auch nicht 
sagen, dies kônnte nur an dem nicht erbaltenen Ende geschehen sein. Eine 
Rettung vor den Bestimmungen wird von den Eltern des Prinzen anfânglich 
dadurch versucht, dass man ihn abgeschlossen in einem Steinhaus in der 
Wüste leben lâsst. Aber man gewâhrt ihm bereits die Bitte nach einem Hunde, 
wenn man ihm auch nur ein kleines, für ungefâhrlich gehaltenes Windspiel 
gibt Von einem dauernden Versuch den Bestimmungen Widerstand zu leis- 
ten, kann aber insofern nicht die Rede sein, als der Prinz, der diese kennt, 
selbst jede Vorsicht aufgibt und, wie wenn ihm nichts drohte, in die Welt 
wandert. Dass er selbst sagt : (IV, i 2 ) «Ich bin ja doch den drei Schicksalen 
anbefohlen!», zeigt nur, dass der Prinz sich selbst mit seinem Geschick eins 
weiss und sich vor ihm nicht fürchtet. Nicht ist, wie daraufhin immer wieder 
behauptet wird, mit diesem Ausspruch des Prinzen der wirkliche Ausgang sei- 
ner Lebensgescbichte vorweggenommen, im Gegenteil müsste ein solcher Aus- 
gang einen entgegengesetzen , hoffnungsvolleren Ausspruch oder ein solches 
Handeln des Prinzen verlangen. 

Wir fiagen weitergehend danach, für was für eine Auffassung vom Schicksal 
unsere Geschichte ein Fall sei, wenn sie eben einen Kasus darstelle. Im Unter- 
schied zu den eindeutigen Schicksalskasus, von denen wir oben vier Beispiele 
gaben, ist in der Prinzengeschichte einem Menschen nicht ein, sondern sind 
ihm drei Schicksale verkündigt. Dieser Unterschied muss, wenn sie etwas 
dafür aussagen soll, natürlich auch die Bedeutung der Geschichte für die 
Aulfassung des Schicksals berühren. Wenn einem Menschen drei Schicksale 
drohen, so kann eine solche Geschichte die Antwort darstellen auf verschie- 
dene tragen, die das Schicksal betreffen. Heisst es, wenn einem drei Schick- 
sale drohen, dass sie aile eintreflen; oder sollen drei Schicksale sich gegemeitig 
aufheben; oder aber trifft von drei Schicksalen eben eines ein? Wir sehei/, 
die Fi âge, die für den einfachen Schicksalskasus nur darin besteht, ob das 
Schicksal souveràn sei, ist hier viel vielspâltiger und vieldeutiger geworden. 
Nehmen wir zuerst an, dass bei dreifachem Schicksal der Bedrohte doch schliess- 
lich einem verfallt, so würde eine solche Geschichte für die Macht des Schicksals 


321 


DER PRINZ, DEM DREI GESCH1CKE DROHEN. 

nicht sehr beweiskrâftig sein. Ein Schicksal, dem drei verschiedene Môglich- 
keiten offenstehen, ist schon nicht mehr Schicksal zu nennen, verlangen wir von 
ihm ja gerade ein ganz bestimmtes Los, das in der Verkündigung gern bis in die 
kleinsten Einzelheiten festgelegt, dann in der Erfüllung sich ebenso bis ins ein- 
zelne verwirklicht. Die Dreizahl der Schicksale bràchte also anstatt einer Erhô- 
hung der Sicherheit des Untergangs, eine Auflockerung, ja Auflôsung des Be- 
grilfs. Wâhrend diese Lôsung für einen Schicksalskasus nicht in Frage kommen 
kann, kônnen die beiden anderen einen solchen bilden. Der Satz : «Wenn ein 
Mann drei Schicksale hat, so treffen sie aile ein! (d. h. so stark ist das Schicksal) 55 
kann durch eine Geschichte belegt werden. Es ist zum Beispiel der Fall i'n der 
südslawischen Erzâhlung, die die Überschrift trâgt : «Keiner entgeht seiner Be- 
stimmung/ (1) . Einem alten Mann, der einen einzigen, von ihm sehr- geliebten 
Sohn hat, verkündigt der Hlg. Petrus dessen Ende : crDeinen Sohn wird eine 
Schlange beissen , dann wird er das Genick brechen und darauf im Wasser er- 
trinken». Wie in anderen Kasus sperrt der Alte darauf seinen Sohn ein und 
umsorgt ihn aufs Beste « lange, lange Zeit»; eines Tages aber gelingt es dem 
Sohn, unbemerkt in den Garten zu schleichen. Dort ist ein grosses Wasser, auf 
einem Erdhügel befindet sich ein Nest. Der Jüngling klettert da hinauf, greift 
hinein; eine Schlange beisst ihn, er fàhrt zurück und gleitet den Hügel hinab, 
briclit dabei das Genick, fâllt in das Wasser und ertrinkt. «Also erfüllte sich 
ailes haarklein, wie’s der Heilige Petrus dem Alten vorausgesagt hatte. Es ent- 
geht ja keiner seiner Bestimmung». Wir haben hier wieder einen deutlichen 
Schicksalskasus, der auch im einzelnen an schon berührte erinnert. Die drei 
Schicksale, die er vorführt und die der Reihe nach eintreten sollen und sich 
auch wirklich so abspielen, sind damit, dass sie nicht alternieren, sondern Glie- 
der einer Reihe sind, eigentlich nichts anderes als eine « haarkleine 55 Zerlegung 
eines Schicksals in einzelne Etappen; und damit ist dieser Fall auch nur ein 
Sonderfall des gewôhnlichen Schicksalskasus. Dass die Prinzengeschichte nicht 
unter diese Kategorie fâllt, ist deutlich. Die drei Schicksale des Prinzen bilden 
weder in der Voraussage noch kônnten sie es in der etwaigen Erfüllung — wie 
aus der herausgelôsten Tôtung der Schlange hervorgeht ■ — , eine einheitliche zu- 
sammenhângende Reihe. Der Text fügt zwischen sie einmal entsprechend ein 
rcOder» (r\ pw) ein (IV, h)^K Die Schicksale des Prinzen schliessen sich also, 
wenn sie eintreffen sollen, aus. Es wâre daim wieder der oben besprochene 
Fall vorhanden, dass nur eines von drei Schicksalen in Erfüllung geht, der aber 

R) F. S. Krauss, Sagen und Màrchen der Südslawen, Leipzig 1 883/A, Bandll, Nr. 102 , S. 210 ff. 

( 2 ) Nicht dagegen VII, 6, wo der Prinz seine Schicksale selbst berichtet. 

Mémoires, t. LXVI. x ^ 1 


J 


322 ALFRED HERMANN. 

im Sinne der Kasusform nicht eben sinnvoll ist. — Die Konstellation dreier 
Schicksale kônnte dann schiiesslich nur den Beweis abgeben, — wenn es über- 
haupt einen Beweis für etwas abgeben soll —, dafür, dass bei rn Vorhandensein 
dreier getrennter Schicksale diese sich gegenseitig aufheben. Das Motiv gegen- 
seitiger Aufbebung dreier Schicksale kann ich als seiches praktisch nicht nach- 
weisen; — jedoch ohne Verbindung mit dem Schicksal ein Motiv, das jenem 
zur Grundlage dienen kônnte, das Motiv, das ich «ad invicemv nenne. Es er- 
scheint z.B. un Urpantschatantra (II, 3) : Ein Jâger, der eine Gazelle erlegt, 
verwundet zugleich einen Eber mit einem Giftpfeil. Von dem tôdlich getroffe- 
nen Tier wird er selbst tôdlich verletzt; so lagen sie nebeneinander. Da kam 
em Schakal, der seinen Schmaus mit der Bogensehne beginnen wollte. Diese 
zernss und der auseinanderscbnellende Bogen tôtete den Schakal. — Das glei- 
che Motiv gegenseitiger Wirkung erscheint im 9 . Jh. in dem Karolingerrhyth- 
mus de puero mterfecto a colubre^. Ein Jâger tôtet einen Eber, tritt dabei au? 
eine Giftschlange, die ihn beisst und tôtet, zugleich aber durch'den Tritt eingeht* 
dederuntmortem ad invicem. - Dieses Motiv müsste gehôrig geândert sein, wenn 
es un Sçhicksalskasus die Aufhebung dreier Schicksale darstellen sollte. Einmal 
musste die Wirkung der drei gegeneinander wirkenden Krâfte nicht vernichténd 
sondern sich gegenseitig lôsend sein, und ausserdem müsste es sich bei den drei 
Vorgângen bezw. Tatigkeiten um Schicksale handeln, die einem vorlier ver- 
kundet smd. Wir sehen, diese letzte Môglichkeit eines Schicksalskasus : dass 
drei Schicksale sich gegenseitig aufhôben, — ist allzu tkeoretisch. Vollends 
bei der Prinzengeschichte spricht nichts für sie. Die Schlange, der Hund und 
das Krokodil sind deutlich nicht als eine zusammenstehende Einlieit von Schick- 
sa en vorgeführt. Die Schlange, die wir noch im guterhaltenen Text vernichtet 
sehen, wird nicht durch eines der anderen Schicksale, den Hund oder das Kro- 
kodil, sondern durch die Frau des Prinzen überwunden, die er sich durch eigene 
eistung selbst errungen hat. Bei der wohl sicheren Erlôsung von dem Schick- 
sal m Gestalt des Krokodils scheint auch eine andere Gestalt, der Riese, eine 

Rô le zu spielen, sodass ein gegenseitiges Sichaufheben der drei Schicksale tut- 
sachlich nicht môglich erscheint. 

Wir sind dei liage nach den Môglichkeiten des Schicksalskasus weit nach- 
gegangen und kônnen nnn umso sicherer die Meimmg vertreten, dass ein solcher 
in der agyptischen Prinzengeschichte nicht vorliegt. Mit der Prinzengeschichte, 
in der einem Menschen drei Schicksale beslimmt sind, ist etwas Biindiges über 

P "<- te “- W, = 5 7 S. 45 ». , g l. daza H. (i.„, B.MU, S. ,„ 4 / 5 . 







DER PRINZ, DEM DREI GESGHIGKE DROHEN. 323 

das Schicksal nicht ausgesagt. Wenn die Geschichte keine Funktion für das 
Schicksal hat, so hat dies aber dafür das Schicksal in der Geschichte. Wir 
sprachen schon davon, dass dies môglich sei im Mârchen, wo das Schicksal als 
Motiv dann ein Geschehen naiver Moral vorwàrtstriebe (1) . Dies geschieht zum 
Beispiel in dem von M. Pieper herangezogenen Sizilianischen Mârchen ccVom 
tapferen Kônigssohn » ' 2 h Ein Sterndeuter verkündigt einem kinderlosen Ehe- 
paai, dass der Sohn, den sie erhalten würden, den Kopf abschneiden würde. 
Nach der Geburt sperren die Eltern ihn mit einer Amme in einen Turm. Das 
heranwachsende Kind weiss sich einen Ausgang zu verschaffen, und veranlasst, 
von der Schônheit der Welt ergriffen, seine «Mutter», für die es die Amme 
hàlt, mit ihm fortzuziehen. Auf sonderbare Weise wird diese die Frau eines 
Râuhers, der sich des gefâhrlichen Sohnes, von dem seine Komplizen getôtet 
worden sind, dadurch zu entledigen versucht, dass er ihn dreimal zu lebens- 
gefâhrlichen Gângen fortschickt. Doch der Jüngling kommt stets lebend zurück. 
Er ergibt sich schiiesslich freiwillig seinem Vater. Er wird getôtet, aber auf 
besondere Weise wieder lebendig und gelangt, nun als grindkôp figer Bettler in 
die Stadt seiner wirklichen Eltern. Er gewinnt seine eigene Schwester, die 
einer erhalten soll, den ein bestimmtes Zeichen trifft, zur Frau, lâsst sich aber 
nur scheinbar mit ihr vermàhlen. • Als nun Feinde die Stadt mit Waffen angrei- 
fen, ist es der Jüngling, der dreimal, ohne dass andere ihn dann erkennen, als 
herrlicher Ritter die Feinde aufs Haupt schiâ.gt. Nun endlich gibt er sich als 
den Sohn zu erkennen, die angebliche Hochzeit wird aufgeklârt. crDa lebten 
sie glücklich und zufrieden, wir aber gehen leer aus». 

In diesem echten Mârchen hat das Schicksalsmotiv tatsàchlich die Bedeutu ng, 
das Geschehen vorwârtszutreiben. Der Prinz wird ausgesetzt und, nachdem 
seine Verwahrung nicht gelingt, nimmt er einen abenteuerlichen Weg durch 
die Welt. Das vorverkündigte Schicksal hat aber in dieser Geschichte nur die 
Aufgabe, den ersten Anstoss zu geben für den Auszug des Mârchenhelden^h 

Jolles , a. a. O. , S. 2 1 8. 

(2) Laura Gohzenbach, Skilianische Mârchen, Leipzig 1870, Nr. 26, S. 1 58 ff. Für die Wande- 
rung dieses Mârchens ist von Interesse, dass es in den durch ein anderes Milieu bedingten wan- 
delbaren Bestandteilen zwar veràhdert, im Ablauf der wesentlichen Vorgânge diesem aber gleicb 
im heutigen Palestina von den Arabern erzàhlt wird. Vgi, H. Schmidt und P. Kahle, Voïhserzàh- 
lungen aus Palàstina. Gôltingen 1918, Nr. 4 2 , S. 1 46/7 ff. 

( 3 ) Pikpkbs AulFassung, dass das antangs eingeführle Scbicksai fallen geîassen bezw. dann verges- 
sen worden sei, gebt an dem Wesentlichen des Mârchenaufbaus vorbei. Es musste (ffallen gelas- 
sent werden, auf Grund der Artung der Geschichte, batte somit von vornhereia in ihr nur eine 
bestimmte Funktion. 


324 


ALFRED HERMANN. 


Nachdem er clen Turm verlassen hat, in den er um dieses Schicksals willen 
gesperrt war, ist das drohende Schicksal, das übrigens wohlgemerkt nicht ihm, 
sondern durch ihn anderen den Tod bringen sollte, nicht mehr wirksam. Sein 
weiterer Lebenswegist der des mutigen, edlen und kraftvolleç Mârchenhelden, 
dem, weil er so geartet ist, die grôssten Gefahren nichts anhaben kônnen, und 
dessen gefahrvoller Weg ein gutes Ende findet, weil sein Leben unter dem Mâr- 
chengrundsatz der aller Tragik fernen naiven Moral verlâuft, : dass es dem 
Gulen gui gehen musse. 

Die Prinzengeschichte ist, wenn auch anders aufgebaut, ein ebensolches 
Schicksalsmârchen. Es drohen dem Helden drei Schicksale und diese sind nicht 
nur Antrieb für das erste Stück der Erzàhlung, wo man ihn in einem Hause 
verbirgt, sondern jedes für sich treibt die Geschichte weiter vorwârts. Der 
âgyptische Prinz steht unter eben dem gleichen Gesetz : Dem Gulen muss es gut 
gehen! Dass er für ihn gilt, wird bewiesen durch die zahlreichen Züge, die 
ihn als Mârchenhelden zeigen. Er hat Mut, denn obwohl er die ihm drohenden 
Schicksale kennt, bittet er den Vater, ihn in die Welt ziehen zu lassen : reich 
bin ja doch den drei Schicksalen befohlen (IV, 12 )». — Er hat Kraft und 
Gewandheit. Dies zeigt sich, als er nach dem Fenster der Kônigstochter klet- 
tert und diese gewinnt, aber wahrscheinlich ebenso bei der zu ervvartenden 
Besiegung des Riesen. Er hat Edelmut und Treue, an den Tag tretend , als man 
ihm rat seinen Hund zu tôten. Er weist dies von sich mit den Worten : «Nie- 
mals vverde ich zulassen, dass mein Hund getôtet wird, den ich aufgezogen habe, 
als er noch klein war (Vil, 7 )». — Er ist gotlesfürchlig. Er weiss, dass er in 
Gottes Hand steht (IV, B ) und als die eine der ihm drohenden Gefahren über- 
wunden ist : «Da opfert er Gott und preist ihn wegen seiner Macht alltâglich 
(VIII; 5/6).» 

In der Welt des Mârchens werden aile Gefahren, die einem so gearteten Men- 
sclien drohen oder begegnen, entweder durch seine eignen Eigenschaften oder 
durch die Hilfe ihm holder Mâchte beseitigt, entsprecbend der im Mârchen rea- 
lisierten Erwartung, wie es eigentlich in der Welt zugehen müsste. Es geht 
dem Helden zuerst schlecht und muss ihm so gehen, damit sich in der Not seine 
Qualitâten entwickeln und erweisen kônnen, aber für jede Gefahr ist dem Mâr- 
chenhelden ein Kraut gewachsen. Ebenso wie man sagen kann, dass, wenn 
ein so wie beschrieben geartetes Lebensschicksal nicht gut ausgeht, es sich um 
kein Mârchen handelt, so umgekehrt, dass dort, wo ein Mârchen ist, ein Schick- 
sal gut ausgehen muss. «Misshandlung, Verkennung, Sünde, Schuld, Will- 
kür, — sie treten in Mârchen nur auf um nach und nach endgültig aufgehoben 


DER PRINZ, DEM DREI GESCHICKE DROHEN. 


325 


und durch die naive Moral gelôst zu werden » (1) . So ist das, was als Willkür 
im Anfang das Leben unseres âgyptischen Prinzen bestimmt, nicht Schicksal im 
Sinne des echten Schicksalsbegriffs. Das Mârchen kennt kein Schicksal und 
kann es nicht anerkennen. Die «drei Besiimmungen » (hml n slj-w- IV, 3 u. a.), 
sind für das Mârchen nichts als Gefahren, die dazu da sind, vom Guten und sei- 
nen Helfern überwunden zu werden. Die von der Schlange drohende Gefahr 
wird überwunden durch die Liebe der den Helden umsorgenden Frau, die er 
sich selbst durch eigene Fâhigkeit errungen hat. Das Krokodil scheint über- 
wunden zu werden durch den Kampf, den der Prinz mit dem Riesen eingeht. 
Sollte da die Gefahr in Gestalt des Hundes, die sich ihm selbst vorstellt, noch 
sein Ende bewirkt haben kônnen? Sofern man der hier gegebenen litterari- 
schen Darlegung folgt, wird man dies verneinen müssen. Wenn man die Ge- 
schichte des Prinzen für ein Mârchen hâlt (und M. Pieper bezeugt, dass dies 
nie bezweifelt worden ist)^, so kann tatsâchlich die Gefahr des Hundes ebenso 
wie die des Krokodils und der Schlange nicht entscheidend wirksam geworden 
sein. Sie kann den Lebensweg des Helden allein in bestimmte Richtung ge 
drângt haben, von wo aus dann ëin guter Weitergang offenstand (3) . Auch am 
Ende dieses Mârchens muss es sich so begeben haben : «Da lebten sie glücklieh 
und zufrieden, wir aber gehen leer àus». 

H) Jolles, a, a. O., S. 243. 

( 2 ) Mackensens Handwôrterbuch des Deulschen Mârchens, S. 32. 

(3) Für den Litterarhistoriker von Interesse sein kann der Hinweis auf ein anderes Fragment 
einer Schicksalsgescliichte. Das im 11 . Jahrhundert von Hildebert von Tours in i 5 Gesàngen 
verfasste Epos : Liber diclus mathematicus (s. A. Baumgartner, Geschichte der WelÜiteratur, Band IV : 
Die lateinische und griechische Literatur der christlichen Volker (3. Aufl. 1905 ) S. 38o. Migne, Palrol. 
lat. , CLXXI, 1-1458), erzàhlt von einem spâtgebornen Kinde eines reichen Rômers, dem das 
Horoskop neben allerlei Angenehmem Vatermord voraussagt. Das Kind enlgeht den Nachstelluu- 
gen des eignen Vaters, ailes sonstige Vorbestimmte trifft ein, wobei es u. a. Kônig wird. Der alte 
Vater glaubt so auch das Schicksal bald an sich erfüllt zu sehen. In edler Regung schliesst 
er selbst mit dem Leben ab. In gleichem Edelmut will nun aber der Sohn, um das Verhângnis 
sich nicht erfüllen zu lassen, dem Kônigsthron entsagen und selbst sterben. Die Geschichte 
bricht hier ab. Wie wird man sich die Geschichte dieses edlen Wettstreits angesichts des dro- 
henden Schicksals ausgehen denken müssen? 


f 



PAP. ANASTASI I. 

RESTITUTIONS D’APRÈS LES OSTRACA 

PAR 

i 

G. POSENER. 


Maspero fut un -des premiers à constater l’importance des ostraca pour l’é- 
tude des textes littéraires. Dans ses éditions de la «Satire des Métiers», des 
«Mémoires de Sinouhît», de «l’Enseignement d’Aménemhaît» et de «l’Hymne 
au Nil» il s’est toujours attaché à interpréter les passages peu clairs ou corrom- 
pus des papyrus et à combler leurs lacunes à l’aide des textes parallèles retrou- 
vés sur des tessons de poterie ou des éclats de calcaire. 

Aussi une étude de quelques passages du pap. Ànastasi I qu’on essaiera de 
restituer d’après les ostraca ne sera-t-elle pas déplacée dans un recueil dédié à 
la mémoire du grand savant. 

Les documents utilisés sont inédits. Un des ostraca cités appartient au Rev. 
G. D. Nash et a été acheté à Louxor^. Les autres font partie de la collection de 
l’Institut français d’Arehéologie orientale du Caire (2) et proviennent des fouilles 
de Deir el-Médineh ^ dirigées par M. R. Bruyère. On a également tenu compte 
des ostraca du Musée de Florence publiés par M. G. Farina (4) et de ceux du 
Musée du Caire (5) , dont le n° a A, encore inédit, m’a été communiqué en 
transcription par M. J. Cerny: 


Sa provenance de Deir el-Médineh est rendue certaine par le contenu des pièces non litté- 
raires achetées en même temps que lui. — Je remercie le Rev. G. D. Nash d’avoir bien voulu me 
communiquer cet ostracon et m’autoriser à l’utiliser dans cet article. 

W On les indiquera O IF AO; les numéros sont ceux du Livre d’inventaire. — Je tiens à 
exprimer ici ma reconnaissance à M. J. Cerny qui m’a initié à l’étude des ostraca et m’a aidé ji 
transcrire ceux dont je publie ici des extraits. 

^ Le n° 2006, acheté au Caire par M. Ch. Kuentz pour le compte de l’Institut français, pro- 
vient très vraisemblablement du même endroit. 

Rivista degli Studi Orientait , i 3 (1982), 3 1 3 - 3 18. — Désignés O F. 

Indiqués par la suite O C„ 


328 


G. POSENER. 


D'une façon générale, le texte fourni par ces documents se rapproche de 
celui des ostraca publiés, par Gardiner ^ et présente de nombreuses divergences 
avec Anastasi I. Cette constatation permet de supposer l’existence de deux ver- 
sions de cette oeuvre^, lune memphite représentée par le papyrus, l’autre 
thébaine que nous font partiellement connaître les ostraca (3) . 

Comme l’écart entre les deux recensions est souvent considérable, c’est avec 
une grande prudence qu’il faut restituer les passages détériorés du papyrus à 
l’aide des textes parallèles d’origine thébaine : la version d’Anastasi I n’est pas 
nécessairement identique à celle des ostraca. 11 faudra donc vérifier si le sens 
général de chaque passage, les traces ou, en leur absence, la longueur des 
lacunes du papyrus conviennent aux mots lus sur les tessons de poterie et sur 
les éclats de calcaire (4) . 


AN I 5 3 4 . 


An I 

rat & 

0 Nash 8 Ro 3 

raVM! 

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F- 


/ 


K ' tr. 


(1 > Egyptian Hieratic Texts, Sériés I : Literary Texts of the New Kingdom. Part I (1911). 

(2) Gardiner, Uni,, 5*, a déjà reconnu l’existence de deux familles de texte. 

(3) La comparaison de ces deux recensions montre que l’archétype était plus court que les ver- 
sions qui nous en sont parvenues. Chacune d’elles contient des phrases ou des groupes de phrases 
qui ne se trouvent pas dans l’autre document. Il est manifeste que dans beaucoup de cas ce sont 
des développements du texte original. Cf. par exemple ibid., p. 2. 7. 8. 12. 1 h etc. 

Un voyage à Londres au mois d’octohre ig 33 m’a permis d’examiner les passages du papy- 
rus discutés dans cet article (sauf An I 5 3 - 4 ). MM. Sidney Smith et A. W. Shorter m’ont facilité le 
travail au British Muséum et je tiens à leur exprimer ici ma reconnaissance. 


PAP. ANASTASI I. 


329 

h 


An I 


O Nash 8 


AnI 


O Nash 8 




<1 1 1 1 


L’ostracon Nash 8 m’a été communiqué après mon voyage à Londres. Il m’a 
donc été impossible de collationner sur l’original le passage correspondant du 
papvrus. Je le reproduis d’après l’édition de Gardiner, ibid., io 12 ' 16 . 


a. Déjà restitué par Gardiner. 

b-b. Restituer hn[ms] d’après l’ostracon. 

c-c. Pour les passages où le texte de l’ostracon s’écarte de celui d’Anastasi I, il faudrait exa- 
miner le papyrus pour vérifier s’il ne s’agit pas de fragments déplacés, comme il en existe à 
la même page, cf. Gardiner, ibid. , 10 a, 11 a. 

d. Si la traduction proposée plus bas est exacte, le point rouge devrait se trouver devant 
mj hnms. L’ostracon présente un autre exemple où le point est placé par erreur après le pre- 
mier mot de la proposition, au lieu de le précéder : (Ro 8 ) 9 tw a •‘iv! î sw 5 

e-e. A restituer sans doute ^ [ *_ -—-j. S’il y avait ’iw bn ikr comme dans le papyrus, on 
n’aurait pas séparé | de « pour lequel il restait assez de place à la fin de la ligne 4 . — Dans 
la lacune devant | •=> il devait y avoir un point rouge. 

f. Cf. Gardiner, ibid. , 10 a, i 4 “. 

g. Restituer [ •* J J • 

h. Sur l’ostracon on pourrait également lire stst, mais dans le papyrus ™ est sûr. 

Traduction de l’ostracon : 

Je t'écris pour t'assister U), comme un ami instruit ® quelqu'un qui est plus grand 
que lui® pour (qu’il soit) un pa\rfaitj scribe®. Aussi, quand tu écris, je réponds à 


l'I Cf. Gardiner, Egyptian Hieratic Texts, 11*, note 12. 

(2) Le papyrus donne un autre mot dont il ne reste que la fin. 

Si l’on veut respecter le point rouge devant hr ébl, il faut rattacher cette préposition à hlb-i, 
mais cela demande la correction de en : Je t’écris pour t’assister comme un ami (ou mon ami), 
en instruisant un plus grand que moi. 

( 4! Le texte du papyrus est ici différent. 

Mémoires, t. LXVI. b a 



330 G. POSENER. 

cela^. Vois, ce ne sont que de froides® paroles, tes mots W. Tu te fais comme celui 
qui W pour m effrayer 

La lettre d’Amenemope que Hori vient de recevoir et le papyrus Anastasi I 
qui est la réponse de Hori sont l’aboutissement d’une correspondance imagi- 
naire ou reelle entre les deux scribes Hori affirme avoir toujours écrit dans 
un esprit de camaraderie et reproche à Amenemopè de ne pas en faire autant. 


An I 

O IFA O 2067 | 

O C 25776 ? . . 


; à 1 e 


AN I 6 1 ' 2 . 

P U] \ V — I 

P fcHSiï'V'î 

p^riâ)! "'Ai-- 




An 1 ÂH 1 

O IFAO 2067 j 
OC 26774 

AnI 


I AvwwA . f| üraPiSl 

tr. 




t I 


fïP'Mfi 


I <2 ^ 

| | fl I | I ! 


III * 1 


HP 

HP 


2 H 

21 


II 


13 }: 

O IFAO 2067 i 


x m m 

tr- tr- 


a. Les traces ne conviennent pas pour [ _ ] (cf. fac-similé des Select Pap.). Peut être seule- 
ment cf. Gardiner, op. cit. , 1 1, ' .J , lecture que lui avait suggéré le premier signe de la 
ligne 2 dans lequel il avait vu a. 

b-b. La longueur de la lacune (32 m/m) cadre exactement avec ce qu’on lit sur les ostraca. 


A ce que tu écris; cf. ^ • c =* ^ [1^ (An I 5 5 ). Tu allais répondre à cela; voir sur hsj 

Gardiner, ibid., 9*, notes 1 et 10. 

121 Çf. Gardiner, ibid. , 9*, note 7. 

* l tp-r, signifie peut-etre dans cette phrase et dans An I 7 5 mot d’esprit ou tournure de style. 

(4) Gardiner, ibid., 9 * perlurbed; il pense voir le même mot dans An I 5 8 . 

(5) Cf. ibid., 9 *, note 8 et An I 1 1 4 . % 

(6J Cf - An I 5 5 : la lettre d’Amenemope est une réponse ( hsf ); cf. An I 1 3 4 : tes (ou mes) lettres au 
pluriel. 


PAP. ANASTASI I. 


331 


Tu charges chacun (des sept scribes) de deux paragraphes (en sorte que) tu 
parachèves (1) ta lettre de i[ 4 ] (paragraphes), [f/n] composera des louanges, tandis 
que deux rédigeront des insultes (2) . 

Dans ce passage Hori décrit comment la lettre qu’il vient de recevoir a dû 
être composée par Amenemope. Ce dernier a fait appel à six scribes ( 5 7 - 6 l ) 
et s’étant joint à eux ([lvo-h] hn-tl r hn-w. . .) répartit le travail entre les sept 
compères. 

Les quatorze sections de la lettre d’Amenemope sont mentionnées encore une 
fois (7**) dans un passage où Hori promet d’y répondre «point par point» ( sp r 
étf). Il tient sa promesse, du moins en apparence (3) , puisque le papyrus Anas- 
tasi I qui est sa réplique se compose de quatorze divisions^, l’introduction 
mise à parD 5) . _ 

Ceci confirme le sens «paragraphe» attribué au mot écrit P^ ^ , dans 

les deux exemples du papyrus. A la place correspondante les ostraca ont P ^ 
qu’on trouve également sur l’ostracon de Florence 2 62 A Ro 9 ^ en 
parallèle avec sdt d’Anastasi I 7®. S’il n’y avait pas la différence de détermi- 
natifs on pourrait croire à l’identité de ces deux mots, le papyrus offrant d au- 
tres exemples d’omission d’éléments phonétiques à l’intérieur des mots (7 b 
Dans la suite du texte les ostraca confirment les restitutions de Gardiner. 
Notons seulement : 

AN I 6 3 . 


AnI J 

O IFAO 2067 5 m 
O C 2577 A 5 13 ) f 


tr. 

1 

Cl I] I -H-l 


tr. 


*1 


(t) Sur lostracon : «est assise pour moi la lettre ». 

W Cf. id., 4 ? ‘ 8 . 

P) Cf. p. 332. 

W Remarqué par Ermàn, Die Literatur der Aegypier, 276 , n. 4. 

(s) Rien ne prouve cependant que la lettre d’Amenemope ait réellement existé. 
t 6 > Farina, op. cit., 317. 

W Par exemple pour mnfjt (i4 2 . 17 3 ), P our mwn f (5 5 - 6 

voir aussi 9 *). 


832 


G. POSENER. 


La ieçon des ostraca î wlh est visiblement la bonne. 

Les traces (cf. fac-similé ci-contre) et la longueur de la lacune (7-8 m/m) 
dans An I conviennent à cf. l’exemple du suffixe deuxième personne du plu- 
riel dans An I 2 6 2 . 

Soyez patients pour elle (la lettre que vous rédigez). 



AN I 6 3 ' 4 . 


AnI 


b 

mm 
É1Ü 


OIFAO 2067 6 11 jç 


*■' wma 2 i-vr: . : -rrsü-- 

0 IFA0 2067 «1 V. I e Clî‘ — 

tr. 

a. r abusif, cf. Gardiner, ibid. , 10* note 9. 

_ ^°i r fac-similé ci-contre; à restituer sans doute 
■*. cf. i 3 6 , suivi du verbe h]j (?). 
c. Cf. ibid., 11a, 1 i m . 




Le sixième (scribe) fait diligence pour w mesurer 
0 [canal^ • il le [mesure ('?)] en coudees en vue de le faire creuser. 


La lettre d’Amenemope, quelle ait existé réellement ou quelle soit le fruit 
de 1 imagination de Hori, devait donc contenir un problème sur le creusement 
dun canal ou d’un étang, problème du même type que ceux du papyrus Ànas- 
tasi L H ori en attribue la paternité à l’un des aides de son ami. Comme il 
ressort de la phrase suivante, Amenemope proposait également un problème 
sur le compte des rations des hommes de troupe. Ces problèmes, Hori ne les 
résout pas dans sa réponse. Profilant, sans doute, de la forme sous laquelle 
ils étaient posés ( 3 >, il les présente comme des missions qu’Amenemope — inca- 
pable de s’en acquitter — lui demande d’accomplir (i3 6 -i3 8 ). Après avoir 

(1) Sur i’oslracon : Tu charges un autre scribe de, cf. ta même construction An I 16 3 

(2) Ou [étang], 

(3) Com P arer m J r , ên I 2 o 7 . 21 5 . 2i 8 -2 2 1 . 22 7 , Instruis moi à propos de. 


PAP. ANASTASI I. 


333 


ainsi humilié son rival, Hori répond à une question par une autre et formule 
à son tour - une série de problèmes (i3 8 sqq.). 


AN I 7 5 . 


* y: h 1 - 


An 1 ^ y 

O IFA O 20 AA 8 ’ 6 ^ 

of^ro» -p- v: 

a„i — ? • a 

? 

O IFA O 20 AA " 

O F 2624 <=> trt?t ^ " 7 * V ’j • " 


a\\ 


An I 

O IFA O 20AA 
O F 262A 

a. est écrit par dessus up point qui représentait sans doute 

b. Le papyrus est assez abîmé à cet endroit (cf. fac-similé). Le fragment supérieur est certai- 

nement en place, mais devrait être légèrement redressé. La lecture A . j paraît 
vraisemblable, cf. A ^ | ^ de 1 o 8 . L’ostracon de Florence aurait besoin d’une 
révision; le * de la copie de Farina confirme notre lecture. Gardiner, ibid, , 
i 3 14 , qui n’avait pas de textes parallèles pour ce passage, avait lu - 

Je te réponds de la même façon dans une \letire~\ qui est originale de la première 
page jusqu’au colophon (?). 

Le mot tih se retrouve dans le Livre des Morts (édition Lepsius, îoo 5 )^, 
mais c’est l’exemple de^la liste d’offrandes de Medinet Habou (2) qui permet de 

W Écrit A x | ^ . Brugsch, Worter buch . 4 , 1 b ko le traduit par marge, 

^ Dümichen, Kalendarischen Qpfei'fest-Listen im Tempel von Medinet-Habu , pi. 9 34 (omet le chiffre 
après V*t). Je dois cette référence à M ra ® U. Runze qui a bien voulu faire les recherches nécessaires 





334 


G. POSENER. 


iiiii 


* O 




1 1 1 5 k'h-t de 


préciser son sens : A ^ 8 

^ J» ~i A Al x v J | ywvvvwv I - j ■ * • 

papyrus par mois « ce qui fait annuellement trois rouleaux. Dans ce texte J/h-t est une 
mesure de papier dont vingt unités constituent un V-t^. On a déjà remarqué < 3) 
que, des la XIX e dynastie, les rouleaux de papyrus se composaient normalement 
de vingt feuillets colles bout a bout. Des piles de vingt l/h't non raccordés étaient 
donc des c r-wt en puissance. Dans Anastasi I | ^ " désigne le premier 

élément du rouleau, celui sur lequel se trouvait le début du texte (4 >. 

lc>r pounait etre identique au mot verrou (cf. la graphie hié- 
ratique néo-égyptienne A. H. Gardiner, The Chester Beatty Pa- 

pyri, n° î, pl. XVII, 1. 8. îo. n) qui aurait été employé au sens figuré avec 
un déterminatif approprie. La différence de genre s’oppose à ce rapprochement, 
mais ne constitue pas une difficulté insurmontable, voir sur la confusion des 
genres en neo-egyptien, Erman, Neuàg. Gramm . 2 , § i3i. Le papyrus Anastasi I 
lui-même en offre des exemples, voir peut-être ^ ^ 1 ^ ^ (ao H ) (5) 

(i5 3 " 4 ) pour P1T bloc (de pierre). En tout cas, 

quelle que soit l’étymologie de ^^^1°^, le mot doit désigner la partie 

finale de la composition ( conclusion , colophon) ou l’extrémité du rouleau opposée 
à l/h tptj. 


AN I 7». 


AnI 

O IFAO ao43 2 


tr. tr. tr. 




dans tes fiches du Dictionnaire de Berlin. La copie exacte du texte m’a été communiquée par M. H. 
Nelson, directeur de l’Expédition de l’Institut oriental de l’Université de Chicago à Louxor. Je tiens 
à leur exprimer ici mes vifs remerciements. 

U) Selon Ibscher > Archivfür Papyrusforschung , 5 (1918), 192, les fabricants de papyrus livraient 
au commerce des rouleaux tout faits et non des feuilles isolées. Notre exemple prouve que la livrai- 
son de papyrus en petits groupes de feuilles se faisait également. 

I 2 » Se basant sur une copie erronée (W 10 au lieu de W 3 ) le WB 5 , 21 compte six feuilles par 
rouleau. 

(3) Voir à ce sujet Borchardt, A. Z., 27 (1889), 120 (cite Pline, Hat. Nat., i 3 77 ); Môller, 
Hierat. Palàogr., 2 ,4 ; Breasted, The New-York historien! Society Quarlerhj Bull. , vol. 6, fasc. I (Avril 
1922), 9-io. 

(4) En copte bohaïrique üsn o Y k* 2 . nxcdm, èv xepaMi ( 3 ,§Xlov Ps. 3g 7 , Hebr. 10 7 ; cf. Brugsch, 
L c . 

l5) Le sens de ce est incertain. Gardiner, ihid., 22*, le rend par «fugitive (U) n. 


335 



PAP. ANASTASI I. 

0 IFAO 2o44 10 -n 

0 F 2624 R 0 10 JJ 'f Vj'Vi ■ 

Voir fac-simife ci-contre. Les traces et fa longueur de fa lacune (cf. 
pour AnI 12 8 et pour An I 13 1 ) conviennent aux signes 

qu’on lit sur les ostraca. 

Remplis ma main de papyrus. 

Le sens du passage y 7 -8 1 que cette iacune empêchait de saisir devient main- 
tenant clair. «Pour le moment, écrit Hori à Amenemope, je me contente de 
répondre point par point à ta lettre, mais il ne tient qu’à toi que je te dise beau- 
coup plus 55 . 


AN I 11 1 ' 2 . 


tr. 


An I 

AnI 

0 IFAO 2006 

AnI 


n Ç /*V*r*A 






a 




■«HvîTfc-'fiQ 

tr. 


tr. 


“V. 


n 


^ 1 




1 ■ <2 1 


b Ir. b 

mn 

, 

tr. 


tr. 




\ " 


^ I 




tr. 


0 IFAO 2006 


An I 




I ^ j @ 1 1 


3 ‘Mm * 1 


•#■1 


0 IFAO 2006 


a. Omis par (Jardiner. 

b-b. La lacune paraît un peu courte pour n-m hr si (manque 2 - 2,5 millimètres, cf. n-m, 


336 


G. POSENER. 


An I 2i 6 et lir s>, An I 12'). Les traces (voir le fac-similé des Select Pap.) ne conviennent 
pas à w ; Gardiner , ibid., 20, propose Les signes 1 * — qui suivent la lacune confirment 
ce qu’on lit sur l’ostracon. . 

c_c * * “**■ s remplit exactement la lacune, comparer An I A 3 . Pas de > — i devant ce mot 

ni de ■w après. 

Tu me cites un proverbe de Hardedef, mais tu ne sais pas si cest bien ou mal. 
Quel est le chapitre qui le précédé et [qu est-ce qui vient après^ lu il Tu es un homme 
expert ^ a la tête de tes collègues. La science [ des livres est gravée dans ton cœur. 


AN I 18 8 . 


AnI 




tr. 


IG 


® 

W 


O IFA O 20 /u ) 1 - 2 Î2n-l io T 





Lhabas, Voyage dun Égyptien, 100, avait déjà proposé Hr^bJ, lecture que 
Gardiner rejette en raison des traces visibles après (cf. fac-similé dans Gar- 

diner, ibid., 3 o a, 17)- Bailleurs la restitution Alep ne comble pas entièrement 
la lacune du papyrus. 


(1) Sur l’ostracon : scribe expert. — Sur l’ostracon : de tout livre. 


THE 


LAMENTATIONS OF ISIS AND NEPHTHYS 

(with 4 plates) 

BY 

RAYMOND O. FAULKNER. 

The subject of the présent paper is a religious text in hieratic script appended 
to the hieroglyphic Book of the Dead of a woman named Tentruty or Teret (Pap. 
Berlin 3 oo 8 )^. The text in question consists of a sériés of recitations by two 
priestesses representing Isis and Nephthys which doublless were uttered as 
part of the ritual of the Mysteries of Osiris. It has long been known to Egypt- 
ologists, having been published in an excellent facsimile with a French trans- 
lation by J. de Horrack under the title Les Lamentations d’Isis et de Nephthys, 
Paris, i866 (2) . Since that date, however, it has received but little attention. 
A printed transcription into hieroglyphs was published by (Sir) E. A. Wallis 
Budge in his Egyptian Readmg Book (London, 1888), 46 If. , and reprinted in 
the enlarged second édition (London, 1896), 78 ff., and the text was utilized 
by G. Môller in the third volume of his Hieratische Palàographie ; otherwise, so 
far as I am aware, it has received no further study. This apparent neglect is 
probably due to the admirable character of de Horrack’s édition; his translation 
is excellent, when its earlÿ date is borne in mind, and the reason I hâve ven- 
tured on a new rendering is that I hâve had to study it in connexion with a 
cognate text unknown to de Horrack when he prepared his work, namely “The 
Songs of Isis and Nephthys” in Pap. Brit. Mus. ioi88 (3) ; the présent occasion 
seemed therefore opportune for publishing a fresh and more accessible studv of 
the Lamentations and for a comparison with the similar text now preserved in 
London. 

W See Môller, Hierat. Pal., III, 10. 

,2) Reprinted in de Horrack, Œuvres diverses (Paris, 1907), p. 335 ff. (vol. XVII of the sériés 
Bibliothèque Egyptologique edited by G. Maspero). An Englisli translation by the same author ap- 
peared in Records of the Past, II, i’17 ff. 

^ Republished in transcription by the présent writer in bis work The Papyrus Bremner-Rhind , 
1 ff. (vol. III of the Bibliotheca Aegyptiaca published by the Fondation Egyptologique Reine Élisabeth of 
Brussels). Hereinafter referred to as the Songs. 

Mémoires, t. LXYI. 


43 


338 


RAYMOND O. FAULKNER. 


The hieralic text is dated by Môller to the Ptolemaic period W, and unlike the 
majority of these late hieratic papyri, which tend to small close writing, is in a 
large bold and very legible hand (2) . It consists of fîve columns of varying size; 
details are as follows : — col. 1 , 1 o cm. wide with 1 4 lines; col. 2 , 17 cm. wide 

with 1B lines; col. B, i5cm. wide with i3 lines; col. 4, 20cm. wide with 12 

lines; col. 5, 47 cm. wide with 16 lines. On the bottom margin of the papy- 
rus are some rough sketches with short hieratic legends, ail except the last 
showing the deceased with Osiris, Isis and Nephthys. On the final sketch see 
below, p. 346. Serious lacunae are absent. Unlike the Songs, where each 
sentence has a line to itself, save in the preliminary instructions, the writing 
runs continuously across the column, the change from line to line having no re- 
gard to sentence-division. 

The name of the woman for whom the papyrus was written is spelt in a 

variety of ways : «îr J 1, 11; \ J 5, 7; 


^ bottom margin of col. 2; bottom margin of col. 3.; 

^ J bottom margin of col. 4. Of these variants the first is clearly the moat 
correct, being one of a common class of theophorous names, here conipounded 
with that of the god Rvcty; the somewhat aberrant variants suggest that the 
contemporary pronunciation was Ter et or the like. The woman also bore an 
alternative name J J ® J 5, 7, var. £jj| J Môller, op. cit., 10. The 
name of her father is not stated, but her mother was called 

1, 11, with the surname ■A&ippJ 1, 12, yar. ^ j J p J Môller, op. cit., 

1 0 , equated by him with irspcrtxts. 


TRANSLATION. 


Y The recitation of praises which is performed by the Two Sisters y in the 
temple of Osiris, First of the Westerners, the great god, y Lord of Ahydos, on 
the 2 5th day of the fourth month of Inundation, 'f when the like is performed 
in every place belonging to Osiris y in every festival of his; glorifying his 
soûl, y establishing his body, gladdening his lia, y giving breath to the nose 
of him whose throat is constricted, if making happy the heart of Isis ';» and 
Nephthys, placing Horus on his throne y® which belonged to his father, and 
giving life, stability and welfare to the Osiris y 1 Tentruty, born of Tekhao 1,13 

^ Môller , Hierat. Pal., III, 10. 

(2) A photograph of the second column is published in Môller, op. cit., pl. V. 


LAMENTATIONS OF ISIS AND NEPHTHYS. 


339 


surnamed Persis, the justified; y 3 it is bénéficiai for wLoso perforais it even as 
(for) the gods. 

y 4 Recitation, y Déclamation by Isis. She says : Corne to thine bouse, 
corne to thine house! O thou of Heliopolis, corne to thine house, for y thy foes 
are not. O fair Sistrum-player, corne to thine house that thou mayest see me, 
for I am y thy sister whom thou lovest, and thou shalt not be parted from me. 
O fair youth, y corne to thine house; for a very long while I hâve not seen thee. 
My heart grieves for thee, 3 ; 5 mine eyes search for thee, and I am seeking thee 

in order to behold thee 3 j 6 to see thee, to see thee, O fair Sove- 

reign, , to see thee; y it is good to see thee, it is good to see thee, 

O thou of Heliopolis, it is good to see thee! Corne to her whom thou lovest, 
corne to her whom thou lovest; y O thou justified Onnophris, corne to thy sis- 
ter, corne to thy wife, y corne to thy wife! O thou who art weary of heart, 
corne to the mistress of thine house, for I am thy sister by thine (own) mother, 
y° and thou shalt not he far from me. Gods and men, their faces are toward 
thee, lamenting y 1 thee in unison; while I can see I call upon thee with y 3 
tears, ^even) to the height of heaven, but thou hearest not my voice, although 
y 3 I am thy sister whom thou didst love upon earth and thou didst love none 
other than me, O my brother, my brother! 

Y Déclamation by Nephthys. She says : O fair Sovereign, 3 > a corne to thine 
house and rejoice, for ail thy foes are not. 3 j 3 Thy two sisters are beside thee 
as a protection to thy hier, 3 | 4 calling upon thee with tears; turn thee about 
upon thy hier and 3 j 5 behold thou the beauteous ones; speak unto us, 3 j 6 O Sove- 
reign our lord, that thou mayest drive out ail the misery which is y in our 
hearts. Thine entourage, namely gods and men, behold thee; 3 ; 8 turn thy face 
to them, O Sovereign our lord, for our faces live 3 |9 hy seeing thy face. Thy 
face scorns(?) not our faces y° and our hearts are joyful at seeing thee; O Sove- 
reign, our hearts are happy at y* seeing thee. I am Nephthys thy sister whom 
thou lovest; he who rebelled against thee is fallen 3 » la and shall not be, but I 
am with thee as a protection y 3 to thy body for ever and ever. 

Y Déclamation by Isis. She says : Ho, thou of Heliopolis! thou risest for 
us in the sky every day, 4,3 and we cease not to see thy rays. Thoth is thy pro- 
tection, he causes thy soûl to arise 4 ] 3 within the Day-bark in this thy name of 
“Moon”; I hâve corne to see 4 j 4 thy beauty within the Udjat-e ye in this thy name 
of “Lord of the Sixth-day festival ”; thy courtiers 4 ; 5 are beside thee and will 
not lorsake thee, and thou hast captured heaven through the greatness of thy 
majesty 4 ; 6 in this thy name of “Prince of the Fifteenth-day festival”. Thou 


43. 


340 


RAYMOND 0. FAULKNER. 

arisest for us *j7 lite Ré every day, thou shinest for us like Atum; gods and men 
they live by M seeing thee. Thou arisest for us, thou illumines! the Two Lands,’ 
the horizon is equipped with thy manifestation; *;9 go ds and men, their faces 
are toward thee, and there can be no evil deed against them when thou arisest. 

> ° Thou crossest the firmament, for thy foes are not, and I am thy daily pro- 
tection. Thou comest to us as a child *.« in (?) moon and sun, and we cease 
not to see thee. Thy sacred image, Orion in heaven, *.*• rises and sets every 
day; I am Sothis following after him and I will not forsake him. The august 
image which went forth from thee.nourishes gods and men, reptiles and herds, 
and they live thereby. Thou comest out of thy cavern for us at due season 
pou ring out water to thy soûl and ofTering oblations to thy ka in order to 
nounsh gods and men alike. Ho my lord! There is no god like unto thee! 
Heaven hath thy soûl, earth hath thy semblance, and the Netherworld is equip- 
ped with thy secrets; 5 ; 3 thy wife is thy protection and thy son Horus is ruler of 
the lands. 

Déclamation by Nephthys. She says : O fair Sovereign, corne to thine house; 
O thou justified Onnophris, corne to Mendes; O M lusty Bull, corne to Anpet; 

0 thou whom the tomb(?) desired, corne to the Mendesian nome, corne to 
Mendes, the place which thy soûl loves. The soûls of thy fathers are second to 
thee 5 j 5 and thy little son Horus, born of the Two (sic) Sisters, is before thee; 

1 am in the hght(?) as thy protection every day and I will not forsake thee for 
ever. O thou of Heliopolis, corne to Sais, for “$aite” is thy name; W corne 
to the Saite nome that thou mayest see thy mother Neith; O fair child, thou 
shalt not be parted from lier. Corne to her breasts in which is abundance; O 
fair brother, thou shalt not be parted from her. O my son, corne 5 j 7 to Sais; 

O Osiris Tentruty surnamed Nyny, born of Persis, the justified, corne to the 
Saite nome, thy city, thy place Het-deb. Thou art at rest beside thy mother 5 -« 
for ever; she protects thy body, she drives off him who rebels against thee and 
she will be a protection to thy body for ever. O fair Sovereign, corne to thine 
house; O Lord of Sais, corne to Sais! 

5 j 9 Déclamation by Isis. She says : Corne to thine house, corne to thine 
house! O fair Sovereign, corne to thine house! Corne that thou mayest see 
thy son Horus as Sovereign of gods and men; he has conquered cities and nomes 
through the greatness of his majesty, *.,■• heaven and earth being in fear of him 
and the Land of the Bows in dread of him; thine entourage of gods and men 
is his in the Two Fanes, performing thy rites; thy two sisters are beside thee 
poiinng libations to thy ka, «■*> thy son Horus makes for thee an invocation-offer- 


LAMENTATIONS OF ISIS AND NEPHTHYS. 


341 


ing of bread and beer, oxen and fowl. Thoth recites thine hymns and invokes 
thee with his spells, the Children of Horus protect thy body and praise thy soûl 
daily, 5 ’’ 2 thy son Horus, the protector of thy name and shrine, makes oblation 
to thy ka, and the gods, their hands hearing water-jars, pour libations to thy ka. 
Corne to thy courtiers, O Sovereign our lord, Y 3 and forsake them not. 

Now when this is read, the place is to be thoroughly sanctified, unseen and 
unheard by anyone except the Chief Lector and the iSetem-priest. 5 >‘ 4 There 
shall be brought two women beautiful of body, and they shall be made to sit 
down on the ground in the principal portai of the Hall of Appearings, with 
writing on their arms, to wit the names of Isis and Nephthys. Jars of fayence 
filled 5 >‘ 5 with water shall be placed in their right hands and ofïering-cakes 
made in Memphis in their left hands, and their faces shall be bowed down. To 
be done in the third hour of the day and likewise in the eighth hour of the 
day, and thou shalt not be slack in reading 5> , 16 this book in the hour of festival. 
— It is at an end. 


NOTES. 

1 . 2 . N pr Wsir “in the temple of Osiris”; for n emend m as Bremner- 
Rhind i , î . 

is doubtless the infinitive of the rare verb of speaking discus- 

sed by Sethe, À. Z., 64, 3. — again below 2 , 7 ; 4 , 1 ; 5 , 5 , is an 

epithet of Osiris unknown to B. -R. The translation “thou of Heliopolis” is 
not certain, but is supported by the fact that Osiris has a solar aspect, cf. 4, 
1 ff. The epithet is found applied to deceased persons in a late formula, 
see the Egypt Exploration Society’ s Memoir Abydos, III, 4i and the references 
there given. 

2 . 2 . The epithet ihy nfr “fair Sistrum-plaver” is often used in addressing 
the departed Osiris in B.-R., e.g. 1 , 12 ; 6,24; 8, i4, but in the présent text 
occurs only here; the summons ml rpr-k “corne to thine house” is common in 
both texts. 

2 , 3. Nn lb-k r-i “thou shalt not be parted from me”; for the construction 
with r “be parted from” someone^, cf. 

awvv*! “Woe is us since our lord was parted from us” B.-R., 3, 4. — The epithet 
hwnw nfr “fair youth” also B.-R., 1 , i4, cf. ib., 2 , 4. 

(1) Hereinafter abbreviated as B.-R. — I 2 ) “Sich trennen von”, Wb., I, 6. 


342 


RAYMOND 0. FAULKNER. 


©- 


2 J- JL — "n„7f “ for a ver Y 3on g while 1 ^ve not seen 

thee ; this expression also B.-R:, î, n. Note in the présent instance the use 
of the Late-Egyptian pronoun twk. — n is doubtless to be construed as an 

adjectival predicate “long ago is. . .” with following noun-clause as subject. 
— ib-i hr snt-k “my heartgrieves for thee”; for sn used of the heart see Gardiner- 
Sëthe, Letters to Dead, VII , 9, n. (p. 23 ), where, however, “heart” (as the 
seat of the trouble) is object of the verb, as also in Pap. Chester Beatly No. 1, 
recto, 9,5, while in the présent passage “heart” is subject and the source of 
the suffering is object. For the latter usage cf. sn-n-s “she suffered 

in childbirth Urk. IV, 226,4; compare also snn wsby “resent a taunt” Pap. 
Chester Beatty No. 1, recto, 8, 10 and snn smy Un “resent a détestable deed” 
dOrbmey , 5 , 4 . similar transference of object is found with the almost sy- 

nonymous verb compare iw-fhrmnr-ibf“he is suffering in his sto- 

mach” Ebers, 2 5 , 4 and st pw ntl br mn-s “here is a woman who is suffering in 
herself Westcar, 1 0, 4 [seat of suffering as object) with s nty hr mn tiw “a man 
who is suffering from heat” Ebers , 32,2 1-33, 1 and iwy mnf iht “one who 
did not suffer from anything” Urk. I, 16, 17 (source of suffering as object). 

2,b " b ‘ JLtT« X is utterl y obscure. From the paral- 

lelism with ® “it is good to see thee” in 2, 7 it seems probable that 

11 jyL 18 inten ded to be a phonetic writing of an adjective 
with some such meaning as “pleasant”, “bénéficiai” or the like, but what word 
it is which is thus disguised remains obscure. De Horrack, Les Lamentations, 

6 ’ re & ards JL as the inteiT °gative particle and takes ^“T*llvï* to 

be a writing of nny “be weary”, translating tarderai-je à te voïïPbut this exjila- 
nation does not seem very convincing, if only because such a rhetorical question 
does not fît the présent context well. 

2, 6. Ily nfr “fair Sovereign” is not an uncommon epithet in our text, see 
also 3 , i; 5 , 3 , 8, 9, but does not occur in B.-R., which, however, has ity 
alone (in idéographie writing) 3,20; ity mnh “beneficent Sovereign” 8, 2 4; 
bit ily “King of Lower Egypt, Sovereign” 1 5 , 16; 8, 7. 

2,9. Snt-k n mwt-k “thy sister by thine (own) mother”; the same phrase 
(with omission of the suffix after snt) B.-R., 6, 28. 

2, 10. Nn hr-k r-i “thou shalt not be far from me”; the like expression 
also B.-R., 1,21; i 4 , 22. 

2,1 1. Drmii-i Iw-i hrnlsn-k “while 1 can see I call upon thee”; the sense 


LAMENTATIONS OF ISIS AND NEPHTHYS. 


343 


seems to be that the speaker spends the whole day-time invoking the departed 
Osiris : the alternative rendering “since I could see”, with its implication of a 
whole life-time spent in this occupation, gives a much poorer sense, since the 
loss of Osiris is but a comparatively recent event, from the point of view of the 
mourners. 

2, i 3 . Nn mr-k ktr-i “thou didst love none other than me”; on this passage 
see Edgerton’s comment in À. Z., 64 , 61. — DJ , despite the writing, must 
he understood as sn-i “my brother”, since if snt “sister” were to be read, the 
suffix • k would be required. 

3 , 5 . Ji- is doubtless the impérative “speak!” Elsewhere mdw hn often 
has the spécial sense of “disputing with” someone, e.g. Gardiner-Sethe, Letters 
to Dead, VII, 7; À. Z., 57, 19, 3 *, but here clearly means simply “speak to” 
a person. 

3,8. is almost certainly corrupt for imi “place!” through con- 

fusion with the particle my which reinforces impératives. Note the Late-Egyptian 
usage ( “to them”. 

3 ,. 9, For the word ksm see Blackmax, Meir, I, 27, n. 3 ; À. Z., 60, 67; 
here the sense seems ±0 he that of averting the face in contempt or displeasure, 
hence the rendering “scorn(?)”. 

3 , 11. The suffix in wnn-f, 3 , 12, shows that sbyw-k is singular, lit. “thy 
rebel ’, despite the plural strokes; similarly B.-R., 5 , 17; 10, 16. 

3 , 12. The writing «==»» | t is characteristic Late-Egyptian. 

4 , tff. A hymn*to Osiris as sungod, put into the mouth of Isis. The cor- 
responding text B.-R., 10, 3 ff. is an entirely distinct composition. 

4 , 2 . ^ is a late writing of the name of Thoth, cf. Boïean, Thoth the 

Hernies of Egypt, 3 . 

4 , 3 . TJi “moon” is clearly inappropriate here, since the moon should be 
in the Night-bark and the présent context is concerned with the solar aspect of 
Osiris. The contusion is probably due (a) to the close association of Thoth with 
the moon and ( 4 ) to the fact that Osiris is sometimes thought of as lunar, cf. 
Boylan, op. cit., 69. On the nature and rôle of the mndt and msklt barks see 
now Sethe, Altâg. Vorslellungen vom Lauf der Sonne, in Silzb. Preuss. Akad., 
1928, 2 1 ff. 

4 , 3 - 4 . ly-n-i iw mii-k nfr-k; iw is for r as often in these late texts. For 
mii-k nfr-k read doubtless mil nfr-k “to see thy beauty”; the literal translation 
“to see thee and thy beauty” is impossihly clumsy. 


m 


RAYMOND 0. FAULKNER. 


4 , 6 . The reading f| M \ Q i s confirmée! by the association of \ 

O an( ^ ^ Il O 2 ^’ 9 ’ 2 ^, 6-7.20 (The Book of Overthrowing 

Apep); Pap. Berlin 3 o 55 , 32,8 (Ritual of Amün), but for fl the manuscript 
has a group of which the upper sign is inexplicable. I am indebted to 
Dr. Erichsen for the vérification on the original of this and other readings. — 
For iw-k wbn emend either iw-k J),r wbn “thou arisest” or iw-k wbn-ly “thou art 
arisen”; the former seems more probable. 

h, 7-8. c nh-sn n mll-k “they live by seeing thee”; for n emend m. 


mm ^ 

h, 8. For ' ' ' “manifestation” cf. the expression 


iJ\ 


“manifest 

— 1 1 AV 

oneself” discussed by Gardiner, Notes on Sînuhe, jS-à. 

U, 11. Tit'k dsr S’fw m pt “thy sacred image, Orion in heaven”; for the 
connexion of Osiris and Orion cf. "J" *_ ' T * “Hail to thee, O 

Osiris, thou Orion in heaven” Junker, Stundenwachen , 57, No. 2 5 . 

5 , 1. The préposition should be supplied before snh. — “Thou comest 
out of thy cavern for us at due season”; Osiris is here identified with the Nile. 

5 , 1-2. “Pouring out water to thy soûl and offering oblations to thy ka in 
order to nourish gods and men alike”. I do not know of any parallel to this 
remarkable passage, which appears to envisage the food and water necessary to 
sustain life in both gods and men as being food-offerings and libations offered 
by Osiris to his own ka and ba. The underlying thought may possibly be that 
the Nile-Osiris, as the ultimate source of ail nourishment, offers the necessities 
of life to Osiris as the embodiment or représentative of ail tjiat lives. 

“lusty Bull”, lit. “Bull who imprégnâtes”; for 

this expression cf. “0 Bull who imprégnâtes 

cows”, said of Osiris, B. -R., 3 , 6 ; “Bull who impré- 

gnâtes the beauteous ones”, said of the god of Mendes, Urk. II, 29, 5 ; 3 1 , 1 3 
(Mendes Stela); Osiris is now identified with the Mendesian ram. — For ' B 1 
■© as a dwelling-place of the sacred rams cf. Urk. II, 38 , i 3 ; 3 g, h. — 

| *- -» “thou whom the tomb(?) desired”; this expression is 
otherwise unknown to me. Despite the spelling, a better sense is obtained if 
hni be regarded as a variant of hnw “resting-place”, “tomb” ( Wb ., III, 288) 
than if connected with hnr^>hni “harim” etc., since an allusion to the burial 
of Osiris is not out of place in the présent context; the homophonous name for 


(l) The writing ^ — » is due to a misreading of hieratic 


LAMENTATIONS OF ISIS AND NEPHTHYS. 345 

the Theban necropolis (Wb., III, 296) hardly cornes into considération. De 
Horrack, op. cit., 10, renders this expression as Bien aimé de l’Adytum. — 

“the soûls of thy fathers are second to thee”; 
the sense of this must be that Osiris has authority even over his ancestors, 
regarding snnwr “second to” as indicating inferiority, since if the sense were 
that of equality as in snnwf “his fellow” there would be no point in making 
the remark. 

5 , 5 . *lw-i m bdt m sl-k r nb “I am in the light(?) as thy protection every day”; 
does this mean that Nephthys spends ail the daylight hours in her protective 
duty? De Horrack, op. cit., 10, renders au lever de la lumière, but in this case 
one would expect — The association of Osiris with Sais and the 

goddess Neith is confined in B. -R., to the single line “The Lady of Sais, her 
hands are on thee” 1 5 , 17. 

5 , 6. The désignation ® “child” is frequentlv found in reference to the 
departed Osiris in B.-R., e. g. 2, h . 7 ; 3 , 11.26; 6, 16, but in that text is never 
accompanied by nfr. — Bïh imf u in which is abundance” exhibits the singular 
suffix used in reference to a noun in the dual. — “0 my son”; 

the context shows that these words are supposed to be spoken by Neith, although 
in fact they are uttered by the priestess who represents Nephthys. 

5, 7. The locality (the reading • 1 % is also possible) 

is in ail probability identical with the quarter of Sais known as El Ht-bU, 
Gauthier, Dict.geog., IV, 65 - 6 , although the présent variant of the name appears 
to be unknown both to Brugsch and to Gauthier. — tw-k htp-tw “thou art at 
rest” is typical Late-Egyptian idiom. 

5 , 8. Sbyw-k “him who rebels against thee”; for the translation as a sin- 
gular see note on 3,9. 

5 ,n. Sîhbî'k “praise thy soûl”; the préposition hr should be supplied 
before s^h. 

5 , i 3 ff. With the instructions for the ceremony compare B.-R., 1, 1 -5 ; see 
also below, p. 348 . 

5 , i 3 . In nn hrw r-sn the suffix • k should be supplied after hrw. — 

il- “unseen and unheard”; for this expression cf. “I saw to 
the excavation of his Majesty’s tomb in solitude ^ ^ 




unseen and unheard” Urk. IV, 57; XVP 
great rite of protection, unseen and unheard” B.-R., 9, i 3 . 

Mémoires , t. LXV1. 


‘the 


hh 


/ 


346 RAYMOND 0. FAULKNER. 

5 , The description of the posture and equipment of the two pries- 

tesses is amplified by a rough sketch on the bottom margin of the page, repro- 
duced in the figure, where, however, the priestesses hâve been drawn with the 
vase in the left hand and the cake in the right, contrary to the written in- 
structions. 



Sketch on bottom margin of Coi. 5 (Full-size). 


5 , i h. Note the Late-Egyptian suffix in rmn-w “their arms”. 

5 , 16. According to strict grammar the final w ** — ■ <= should read vxe 


P ■ <î, to agréé with 




A I I A*w*A 


at the beginning of the line. 


A comparison of the Songs of the Bremner-Rhind Papyrus and the Lamen- 
tations translated above shows clearlythat, although they resemble one another 
in purpose and general tenour, yet in detail they differ widely enough to de- 
monstrate that the latter is.not merely an abridged version of the former, but 
a product of a different recension, perhaps to be regarded as an indication of a 
variant ritual. The différence manifests itself even in the title and introductory 
rubric. The Songs are entitled QAHJTJUbJ “the stanzas of 
the festival of the Two Kites”, B.-R., 1, 1, whereas our text is called | IIP 

.î. 1 L ^ : “the recitation of praises which is made by 

the Two Sisters”, Lamentations, 1, 1-2. This distinction is in itself perhaps not 
very significant, but it foreshadows the manner in which the two texts differ. 
In both versions the ritual is perforrned in the temple of Osiris, Lord of Abydos, 
but whereas in the case of the Songs it is continued over five days (2 2nd to 


LAMENTATIONS OF ISIS AND NEPHTHYS. 


347 


26Ü1 of Khoiak, B.-R., 1,2), in the case of the Lamentations it is confmed to 
the 2 5 th day, with the further statement that the like is also perforrned in ail 
cult-centres of Osiris. Herein perhaps lies the due to the marked variations 
between the two. One is tempted to conjecture that the longer version of the 
Bremner-Rhind Papyrus was used only at a specially full forai of service confmed 
to certain important temples, and that the text here translated belonged to a 
shorter ritual of different origin which was of morfe general use. As to the 
priority in date of one or the other it is impossible to reach any conclusion, but 
it is to be remarked that the Lamentations show the influence of Late-Egyptian 
idiom far more clearly than do the Songs. To conclude the comparison of the 
introductory ru bries, it should 'be noted that the sériés of infinitival clauses 
“glorifying his soûl”, etc., Lamentations i, 5 -io, is entirely absent from B.-R. 

The variant characters of the two rituals are nowhere more clearly marked 
than in the nature of the actual performances. Apart from a hymn to Osiris 
sung by the chief lector-priest in the middle of the ceremony ( B.-R ., 9, 1 3 ff. ) , 
the Songs consist of alternate duets by the two priestesses and solos on the part 
of her who represented Isis (1) . Nowhere, however, do rubrics mention the 
speakers by name, and the change from duet to solo and vice-versa can be 
discerned only by changes from the ist person plural to the singular and back 
again, while Nephthys appears to hâve no independent rôle at ail. In the La- 
mentations, on the contrary, there is no duet. Each priestess speaks in turn, and 
fhe name of the speaker is announced at the commencement of each utterance. 
The only sign of distinction between them is that Isis speaks three times (2, 1; 
h, i; 5 , 9) to Nephthys’ twice ( 3 , 1; 5 , 3 ), while the duties of the chief lector- 
priest are confined to the préparation of the temple for the ceremonies; he 
appears to take no part in the actual performance thereof. 

Turning to the text of the utterances, we find that, while there are certain 
phrases common to both versions, yet the Lamentations and the Songs differ so 
materially that they cannot be said to be parallel the one to the other in the 
sense that variant versions of the Book of the Dead are parallel. Space forbids 
a detailed comparison sentence by sentence, but it may be said that apart from 
the frequent summons “corne to thine house” there is little in common between 
them, such other expressions as both possess being sufficiently indicated above 
in the notes to the translation. Both texts contain a sériés of passages which 
display Osiris in a solar character (B.-R., 10, 3 - 1 3 ; Lamentations, U, 1-11), 


a) See my remarks in Faulkner, The Papyrus Bremner-Rhind, VI- VII. 


348 


RAYMOND 0 . FAULKNER. 


but in the former case they are spoken by the lector-priest, and in the latter by 
Isis, whiie the actual tex,ts are quite different. Even in the directions given 
for the préparation of temple and priestesses there are considérable différences 
in detail, the most significant being that in B. -R. the priestesses bear tambou- 
rines, whiie in the Lamentations they bear a jar of water in the right hand and an 
offering-cake in the left, and squat on the ground at the entrance to the temple 
court (see figure), a différence which tends strongly to support the view that 
the two rituals are of independent origin; in passing it may he remarked that 
in the Lamentations these directions are placed at the end of the utterances, 
whiie in the Songs they are at the beginning. Finally, there is a différence 
hetween them which is, however, purely incidental; whereas the Songs are but 
one text among several in a manuscript which was in ail probability intended 
primarily for some temple library, the Lamentations are a ritual text which has 
heen copied definitely for a funerary purpose; this is shown hoth hy the inser- 
tion of the names of the deceased owner and her mother in the text at 1, 1 1 
and 5, 7 and by the fact that it is appended to a copy of the Book of the Dead. 
Possibly the lady Teret may during her lifetime actually hâve been one of the 
ofïiciating priestesses. 


UNE STATUETTE DU DIEU HEKA 

(avec une planche) 


* 



PAH 

ALEXANDRE PIANKOFF. 


Le Musée du Louvre possède une statuette d’un type qui est, sinon unique, 
du moins très rare (pl., fig. A et B). Cette figurine porte le n° E kS'jb et fut 
acquise le 2 5 août 1866 de M. Meymas, docteur d’Alexandrie. Elle est en terre 
émaillée, vert clair, haute de 0 m. 08 et représente un dieu de forme humaine 
marchant les bras pendants, collés au corps. Le dieu porte sur la tête la partie 
postérieure d’un lion, c’est-à-dire le signe hiéroglyphique avec cette diffé- 
rence que la queue, au lieu d’être levée, s’enroule autour de la cuisse droite 
comme chez tous les sphinx égyptiens. La conservation de ce petit monument 
est assez bonne, sauf une légère cassure au pied gauche. Le travail est peu 
soigné, caractéristique de la Basse Epoque. 

La statuette représente-t-elle le dieu hkî, c’est-à-dire la magie personnifiée, 
ou simplement un dieu anonyme? Suivant les lectures généralement acceptées, 
le signe ^ seul se lit ph, tandis que le même signe avec support se lirait hkî^K 
Par contre, le groupe J qui apparaît à la Basse Epoque et qui représente un 
personnage portant sur sa tête ^ se ht ntr^K Pourtant, dans une statuette 
comme celle-ci, la reproduction du support serait malaisée, et d’autre part, on 
pourrait supposer que le corps du dieu lui-même représenterait d’une façon 
symbolique ce support. Enfin, le support ne me semble pas absolument indis- 
pensable pour admettre la lecture hk’>, même pour le signe ^ . En admettant 
que la distinction entre et soit juste pour la plupart des cas, il se ren- 
contre un certain nombre d’exemples où ^ est, sans conteste, employé pour 
le signe iS). Ainsi, Boylan cite, dans un texte d’Edfou, un passage pour lequel 
il ne donne malheureusement pas de référence plus précise : 

U) Loret, Manuel de la langue égyptienne , p. 120 et Brugsch, Hieroglyphische Grammahk , p. 12 4 , 

( 2 ) Junker, Über das Schriftsysteni im Tempel von Déniera , p. 7-8. 


: 



350 


A. PIANKOFF. 


« Instruit en magie » Dans le papyrus du Louvre Inv. 3 2 9 2 , le signe ^ appa- 
raît comme déterminatif du mot jjU.£) J (2 T Sur la stèle de Metternich, nous 
trouvons le passage suivant : «La protection d’Horus est le corps lui-même à 

la garde duquel est la magie de sa mère Isis» ( JSl> ^ * ) (3) . Enfin , 

la personnification du pouvoir magique apparaîTdans le temple de Dendéra 
sous la forme d’un dieu portant sur sa tête le groupe H™. 

Quelques passages de la littérature égyptienne nous expliqueront deux autres 
iepresentations de cette divinité : Heka comme membre de 1 équipage de la 
barque solaire, et le dieu Shou créateur dans le rôle de Heka. 

La force magique est mentionnée dans les inscriptions funéraires les plus 
anciennes de la vallée du Nil qui nous soient parvenues. Quelquefois, c’est une 
force extérieure au mort que ce dernier cherche à s’approprier. D’autres fois, 
cest une sorte d effluve de son énergie. Parfois même, cette force est personnifiée 
et apparaît comme un dieu individualisé, sorte de génie protecteur. Ces trois 
aspects de Heka, de cette force magique, apparaissent déjà dans les textes des 
Pyramides (5) . Suivant la première conception, la magie se présente comme un 
aliment que le défunt divinise cherche a absorber pour augmenter sa puissance. 
Un passage montre le défunt, qui a ete élevé au ciel, se nourrissant de substances 
divines : «Ce N. mange leurs puissances magiques (hkl) ( des hommes et des dieux) 
et avale leurs esprits (lh)v S 4 o 3 . Dans d’autres passages on lit : «C’est cette 
puissance magique (hkl) qui est dans le corps de N. (quand) il monte et s’élève 
au ciel» § 1 3 i 8, «N. prospère quand leur puissance magique (hkl) est dans son 
ventre » § & 11. Dan^d autres textes, le roi mort apparaît revêtu delà force magique 
ou orné de celle-ci comme d’une couronne qui le protège et même attaque ses 
ennemis. «Le ciel gronde, la terre tremble devant N.; il est ce magicien qui a 
la puissance magique» § 92/1; «Un œil est sorti de la tête comme grand de magie 

la couronne du sud; Un œil est sorti de la tete comme grand de magie — 
la couronne du Nord» S 179B, 1820, 1882. Enfin, dans des textes de même 
genre la force magique apparaît comme un être à part, comme une divinité 
protectrice du défunt : «son âme (bl) l’emmène, ses forces magiques Taraient» 

§ 25 o; («Quand) il monte au ciel parmi les Etoiles Impérissables, sa parure 

^ Boylan, Thoth the Iiermes oj Egypt, p. 125 . 

(2) Nagel, Un papyrus funéraire de la fin du Nouvel Empire, B.I.F.A. 0 ., t. XXIX, T. 10. 

Slèle de Metternich, § 23 o. 

Mariette ’ Uendèrah,, Texte, p. 220; Brugsch, Dictionnaire, Supplément, p. 997. A comparer 
prj : Gardiner, Some Personifications , P. S. B. A., 37, p. 25g. 

Textes des Pyramides, édition Sethe. 


UNE STATUETTE DU DIEU IIEKA. 


351 


(Uréus) sur lui, son glaive à côté de lui, ses forces magiques devant lui» § qâo. 
Pour persuader de sa puissance ses adversaires, le défunt se présente à eux 
comme la force magique personnifiée : «Ce n’est pas N. qui vous dit cela, ô 
dieux. C’est la magie qui vous dit . cela, ô dieux» § i 3 2 . Les textes religieux 
de l’époque du Moyen Empire ont conservé un chapitre dont la connaissance 
garantissait au défunt sa transformation en dieu Heka lui-même {1) . A la Basse 
Epoque, le mot Heka apparaît comme attribut du dieu Thot en sa qualité de 
magicien. Celui-ci est appelé entre autres «grand de magie», 

— llxxjfc 

«Ibis splendidé en magie » (2) . Mais d’autres dieux aussi pouvaient, 
en tant que possesseurs de la parole magique, apparaître comme pourvus de 
b kl. A part les grands magiciens du panthéon égyptien : Thot et Isis, d’autres 
dieux comme Atoum qui «avait créé la vie au ciel avec sa magie», Horus le 
«parfait magicien», et enfin Râ et d’autres dieux, avaient la force hkl comme 
attribut. 

Un dieu égyptien est souvent représenté avec ses qualités ou puissances l'ac- 
compagnant comme autant de divinités individuelles. Cette façon de penser par 
personnification était propre aux égyptiens et apparaît très clairement dans la 
«théologie memphite», suivant laquelle tout l’acte de création du dieu de 
Memphis, Ptah, est défini comme une série d’émanations personnifiées^. Ce 
même procédé a été employé pour représenter les différents aspects du dieu 
Râ dans la barque divine. Ce dieu apparaît accompagné par ses diverses qua- 
lités, — par la vérité, Maat, par la connaissance, Sia, et par sa force magique, 
Heka (pl. , fig. C) (4) . Toutes ses qualités se présentent ainsi comme des divinités 
individualisées formant l’équipage de la barque solaire. 

Une représentation fort connue et qui se trouve reproduite souvent, montre 
le dieu Shou supportant la déesse Nout, le ciel. Au-dessus de la tête du dieu 
Shou, se trouve Thiéroglyphe ^ [5) . Sur d’autres représentations ce signe est 


W Lacau, Textes religieux, LXXVIII, Rec. trav., 3 i, p. 1 6 5 . 

Boylan, Thoth, p. i 84 , 191. 

W Sethe, Dramatische Texte, p. 46 iï. 

Bûcher, Les textes des tombes de Thoutmôsis III et d’Aménophis II, pi. Y; Guilmànt, Le tombeau 
de Ramsès IX, pi. LXXXVIH; Gardiner, Some Personifications , P. S. B. A., p. 266 ff. 

La vignette du papyrus 172 de ia Bibliothèque Nationale que nous reproduisons ici, représente 
synthétiquement l’équipage de la barque solaire : au milieu, se trouve Râ, sur la proue la déesse 
Maat, sur la poupe, près du gouvernail, le dieu Heka portant le signe 4 p. 

t 5 ) Lanzone, Dizionario, tav. CLVIII; Breasted, History ofi Egijpt, p. 55 ; Ermàn-Rànke, Aegypten 
und agyplisches Leben, p. 296, fig. 1 3 3 . 


352 


A. PIANKOFF. 


remplacé par Évidemment Shou apparaît ici exécutant lacté de la sépa- 

ration du ciel et de la terre en tant que dieu de la magie, ou des écrits divins, 
ce qui revient au même, c’est-à-dire que cet acte est exécuté par la parole 
créatrice. Cette même idée est exprimée dans un texte du temple d’Edfou se 
rapportant au dieu Shou : 

Un ibis fut engendré par la pensée de son cœur (de Shou) : (c’est) Thot le grand qui a 
créé toutes les choses (2 >. 1 

w G™ r , Some Personifications, P.S.B.A., 3 7 , p. 2 5 9 ; B. Bruyère, Mert Seger à Deir el 
Medmeh , 2 e fasc. , p. 196, fig. 102. 

121 Boylan, Thoth, p. u6. 


THE ORDER OF SUCCESSION 


AT THE 

CLOSE OF THE NINETEENTH DYNASTY 

BY 

WALTER B. EMERY. 


At the close of the XIX A dynasty there appears to hâve been a family feud 
similar to that of the Thotmosides, and the problem of the succession of the 
last four monarchs has never been satisfactorily solved. Numerous authorities^* 
bave given much careful considération to this phase of Egvptian historv, and 
the following lists of Maspero^ 2 * and Petrie^ represent more or less the two 
conllicting schools of thought. 


Maspero. 

1 . Àmenmose. 

2 . Ramsès -Siptah and Tausret. 

3. Seti-Merenptah. 


Petrie. 

1. Seti-Merenptah. 

2 . Àmenmose. 

3. Ramsès -Siptah and Tausret. 


The evidenee may be summarised as folio ws. 


RAMSES-SIPTAH. 


Àfter Amenmose. Evidence 1. — Stele in the temple of Gurneh on which 
the cartouche of Siptah has been eut over that of Amenmose^. 

After Seti II. Evidence 2. — Wine jars of Seti II were found in the found- 
ation deposit of the temple of Siptah (5) . 

W Chabas, Recherches pour l histoire de la XIX e dynastie, ii 4 -i 2 o; Wiedemànn, Ægyptische Ge - 
schichte, 48 1; E. de Rouge, Etude sur une stèle de la Bibliothèque Impériale , 1 8 5 — 1 88 ; Breasteû, Cam- 
bridge Ancient History , vol. Il, 171-172; Brugsch, Gesch. Ægyptens, 585 ; E. Meyer, Gesch . des alten 
Ægyptens, 3 o 8 ; Hall, Ancient Hist. of Near East, 378; Eisenlohr, On the Political condition o/Egypt 
before the reign of Rameses III, Trans. of the Soc . Biblical Archæology, I, 355 - 384 ; Gauthier, Le Livre 
des Rois, III, i3o-i49. 

t2) Maspero, Davis, Tomb of Siptah , p. XIX. 

( 3 ) Petrie, Hist. ofEgypt, III, 11 8-1 3 3 . 

W Lepsius, Denk . vol. III, 201. 

(&) Petrie, Six Temples at Thebes, XIX. 

Mémoires, t. LX f VI. 


45 


354 


WALTER B. EMERY. 


Before Seti II. Evidence 3. — The cartouche of Seti II was eut over that 
of Siptali in the tomb of Tausret (No. îA), later usurped by Set-nakht. 

Parentage. Seti II. Evidence A. — From the fact that de Rongé proved 
that both Siptah and Amenmose had their origin in Khebit Eisenlohr sug- 
gested that they were brothers (2) , and Petrie accepts this theory (3) . Siptah 
would therefore be the son of Seti II. (See parentage of Amenmose below). 

Consort. Tausret. Evidence 5. — Siptah’s name appears in the tomb of 
Tausret as consort. 

Evidence 6. — A scarab which bears the prenomen of Siptah coupled with 
Tausret (4) . 

TAUSRET. 

After Amenmose. Evidence 5 and 6. — Wife and co-ruler with Siptah who 
succeeded Amenmose. (See evidence î above). 

Parentage. No evidence. 

Consort. Siptah. Evidence 6 (see above). 

Consort. Seti II. Evidence 7. — On the silver bracelets found by Théo- 
dore M. Davis in the Valley of the Kings, Tausret is depicted as presenting a 
drinking vessel to Seti II. To the right of the Queen is the inscription «Great 
royal wife, Tausret » (5 b 

Evidence 3 . — The name of Seti II in the tomb of Tausret. 

AMENMOSE. 

After Seti II. Evidence 8. — Statue plinth in the Liverpool Muséum. A 
short account of this important object appeared in Gatty’s catalogue of the col- 
lection in 1 897, but beyond this, and the mention of it by Petrie (6) , it has never 
been published. The plinth is made of calcareous stone, and measures 1 oA cm. 
by 67 cm. The inscriptions are eut round the sides and along the top of thé 

W E. de Rouge, Étude sur une stèle de la Bibliothèque Impériale. 

(2) Eisenloiir, Trans. of the Soc , Biblical Archœology, vol. I, 355 - 384 . 

^ Petrie, History, vol. III, 121. 

^ Fraser, Scarabs, 3 1 5 . 

^ Maspero, Davis, Tomb of Siptah. 

Petrie, History , vol. III, 126. 


THE GLOSE OF THE NINETEENTH DYNASTY. 355 

front end. Starting at the front of the plinth the inscription runs as follows. 

r Mighty bull beloved of Maat»; here the inscription is divided by an «ankh» 
and two hawks wearing the double crown, and runs round the left and right 
sides meeting on the reverse. On the left «establisher of the two lands, 
Nekhebet and Uatchet, great wonder of the Apts, king of the north and south 
Re-men-ma-setep-en-re ». 

The inscription on the right side of the plinth is identical with that on the 
left. 

On the back. «Son of the Sun, Amen-mose-heq-uast». 

On the top front. «Good god, Lord of the two Lands, Lord making things 
(i. e., performing the sacrifices), Re-men-ma-setep-en-re. Son of the Sun, 
Amen-mose-heq-uast ». 

The plinth was originally inscribed to Seti H, but little remains of this ori- 
ginal inscription beyond one or two faint traces on the cartouches. These are 
the only due to the identity of the original owner, but if we compare them 
with the cartouches of Seti II we cannot doubt that they belong to this king. 
AH the signs hâve been painted in with blue pigment, with the exception of 
the titles on the top front which are probably the only untouched remains of 
the first inscription. 

Before Siptah. Evidence 1. — - Stele in the temple of Gurneh. 

Parentage. Seti II, and Takhat. Evidence 9- — That Amenmose was the 
son of Queen Takhat is proved by her appearance in his tomb with the title 
«the divine mother, the great royal mother» (1) . As Takhat was the wife of 
Seti II (see evidence 1 2 below), Amenmose was probably her son. 

Consort. Bekurel. Evidence 10. — Her name appears with Takhat in 
the tomb of Amenmose, and sbe is also mentioned in the records of the rob- 
bery tribunals of Rameses III, as his wife (2) . 

SETI-MERENPTAH. 

Succeeded Merenptah. No conclusive evidence. 

After Siptah. Evidence 3 . — The name of Seti above that of Siptah. 

Before Amenmose. Evidence 8. — Statue plinth at Liverpool. 

U) Lepsius, Denk., III, 202. 

(2) Peet, Mayer Papyrus , The quotation reads ^He said, It was I who opened the tomb of the 
royal wife Bekurel of King Men-ma-re». 


û5_. 


356 


WALTER B. EMERY. 


Parentage. Evidence 1 1. Seti II is the only known son of Merenptah. 
He appears as a Prince on a statue of the king found at Bubastis (1) . 

Consort. Takhat. Evidence 12. — Takhat is represented on a statue of 
Seti II with the titles v royal daughter, great royal wife^j?. 

Consort. Taüsret. Evidence 7. — Silver bracelets. (See above). 

\ 

The balance of evidence is certainiy in Petrie’s favour, nevertheless, the fact 
that the cartouche of Seti II was eut over the name of Siptah (Evidence 3) 
cannot be reconciled with his order of succession. Maspero explained this by 
showing that at the death of Siptah his Queen Tausret married Seti II, and in 
strong support of this theory we hâve the silver bracelets. (Evidence 7). The 
only reasonable hypothesis with regard to the succession lies in the question of 
whether there was a third Seti. We know of the existence of the Prince of 
Kush Seti ( \ who held office under Siptah until his place was taken by Hori in 
year 6 of that reign (4 b After the death of Siptah, did Tausret take the Nubian 
Viceroy as her partner on the throne? 

This theory would certainiy reconcile the conflicting evidence, for we might 
assign the tomb No. 1 5 in the Valley of the Kings, to Seti II, and the usurping 
cartouches in the tomb of Tausret, No. tk to the Viceroy of Nubia, and thus 
explain the existence of two burial places for one monarch. The silver bra- 
celets (evidence 7) would refer to the third Seti, and this would explain why 
the « great royal wife» depicted on them is Tausret and not Takhat. 

(1) Na ville , Bubastis, 45. — (2) Guide to the Cairo Muséum, Eng. Ed., 1A9. — ( 3 ) Lepsids, 

Denk, 111 , 202. — W Rec. de travaux , X\ II, 161. 


L’ÉGYPTE ET LE HATTI VERS 1302 

PAR 

E. CAVAIGNAC. 


Parmi les documents analysés par M. Sommer dans son dernier travail, il en 
est un qui amène à considérer de nouveau la question des rapports entre l’É- 
gypte et le Hatti aux xiv® et xin® siècles (1) . 

Rappelons d’abord les antécédents. L’Égypte, jusqu’au début du règne d’A- 
menophis III (avant i 4 oo), n’avait pas eu à se préoccuper grandement des 
Hittites. C’est seulement à la fin du xv e siècle que la réapparition de ce peuple 
dans la région d’Alep avait amené un rapprochement entre les Pharaons et les 
rois de Mitanni, également menacés. Cependant, au moment de l’avènement 
d’Aménopbis IV (vers i 38 a), les rapports entre Égyptiens et Hittites étaient 
encore officiellement corrects. Ils se gâtèrent par suite des progrès de Subbilu- 
liuma dans la Syrie du Nord, et, vers la fin du règne de celui-ci (vers 1 355 ), 
un choc formel eut lieu entre les deux puissances (2) . 

Sous le règne de Mursil (vers i 35 o-i 32 o), nous savons que les hostilités 
continuèrent d’abord. Durant les 6 e et 7 e années du règne de ce prince, à propos 
de complications dans la Syrie du Nord, l’intervention armée de l’Égypte est 
signalée : les troupes du Pharaon sont représentées comme s’étant retirées de- 
vant les généraux du roi hittite. Dans la 9 e année, nouvelles complications dans 
le Nuhassé et le Kinza : le nom de l’Egypte n’est pas prononcé, mais il serait 
étonnant quelle n’eût pas été derrière les rebelles (3) . La suite des Annales de 
Mursil n’offre plus rien qui la concerne (on n’oubliera pas quelles ne nous sont 
pas conservées en entier). Il est permis de supposer un traité entre le Pharaon 
Haremheb et Mursil. 

Mais sous le règne de Séti I er (vers 1 32 1-1 302), au début tout au moins, il 

Sommer, Die A hhijava-Urkunden , c. IV, p. 2/12. 

W Cf. mon Subbiluliuma et son temps , p. 72 sqq. 

^ Cf. mes Ann. de Mursil (Rev. d’Assyr., 1929, p. 162, 168 sqq.). H y a des prisonniers de 
type nordique dans les figures du tombeau de Haremheb (M. Semper, Rassen u. Religionen , p. 3i 
sqq.). Dans l’ensemble, il semble que l’Egypte n ait perdu sa domination en Palestine qu’à la fin 
du règne de Haremheb. 


358 


E. CAVAIGNAC. 


y eut de nouveaux heurts entre les deux monarchies. Séti I er se vante d’avoir 
vaincu les Hittites, et les souvenirs qu’on a retrouvés de sa présence à Qadesh 
prouvent que tout n’est pas faux dans ses vantardises (1) . On a pu supposer qu’au 
lieu d’un traité entre Haremheb et Mursil, il en avait été signé un après ces 
hostilités ,\ entre Séti I er et le roi hittite. 

On sait ce qui crée la difficulté. Dans le traité signé entre Ramsès II et Hattusil 
vers 1280, il est fait allusion à deux conventions antérieures : l’une très an- 
cienne du temps de Subbiluliuma, — l’autre du temps de (tmon père Muwa- 
tallu», dit Hattusil (2) . Le père de Hattusil était Mursil. Muwatallu était son 
frère. H y a donc de toutes manières une erreur. Ou bien Hattusil a emplové 
l’expression «mon père» dans le sens où l’emploient souvent les rois d’Orient : 
«mon prédécesseur». Ou bien le scribe d’Égypte a écrit Muwatallu pour Mursil. . 
Il y a eu en tous cas une période de paix, après Subbiluliuma, entre l’Égypte et 
le Hatti : mais se place-t-elle après un traité signé par Mursil avec Haremheb, 
avant la campagne de Séti I er , — ou bien à la suite de cette campagne, après 
un traité signé par Mursil ou Muwatallu avec Séti? 

Une observation de M. Sethe conduit à préférer la seconde hypothèse (4) . Il a 
constaté que le poème bien connu qui relate le projet de visite d’un roi hittite 
en Egypte ne se rapportait pas au mariage de Ramsès II, mais au début même 
du règne de celui-ci (vers i3o 2). Que lâ visite ait eu lieu ou soit restée à l’état 
de projet, que le projet n’ait même été conçu que dans l’imagination du poète 
égyptien, il reste que le poème atteste des relations amicales entre Égyptiens' 
et Hittites au moment où Ramsès II monta sur le trône. 

C’est à cette époque que se place, à mon avis, le document analysé par 
M. Sommer. Il y est question, à plusieurs reprises, d’un voyage du roi hittite 
vers l’Égypte. Comme le remarque le commentateur, on n’eût pas hésité, avant 
les observations de M. Sethe, à rapprocher ce texte du fameux voyage consécutif 
au mariage de Ramsès II avec Matnefrure. Mais, aujourd’hui, il est permis 
d’envisager une date plus ancienne. 

Or, il y a dans le document des allusions qui orientent nettement vers le règne 
de Muwatallu. Après avoir dit qu’il n’habite pas Hattusas et se dirige vers l’É- 
gypte, le roi hittite inconnu qui écrit la lettre dit : «L’an prochain, je transpor- 
terai des objets précieux de Hattusas en basv. Plus loin, dans un passage 

W M. Pezard, Qadesh , 1981, p. 21, 27, 3 i. 

Breasted, Ane. Records, p. 168. 

Cf. Maspero, Hist. anc., II, p. 372. 

W Sethe, dans Deutsche Literaiurz, , 1926, p. 1873 sqq. 


L’ÉGYPTE ET LE HATTI VERS 1302. 


359 


malheureusement mutilé, il parle de Dattassas (1) . L’autobiographie de 

Hattusil nous apprend que, sous le coup des incursions des Gasgas (vers i 32 0- 
i 3 io), Muwatallu déserta Hattusas menacée, et transporta ses pénates dans 
le Ras-Pays, à Dattassas t2) . La capitale de l’empire y resta fixée pendant la fin 
du règne de Muwatallu, puis sous son fils Urhi-Tesup, jusqu’au début du règne 
de Hattusil. C’est vers cette période que nous orientent les indications de la lettre 

en question. 

Les cadeaux de salutation du Pharaon, que cette lettre mentionne a cote de 
ceux du roi des Ahhijiva, auraient alors été envoyés à l’occasion de l’avènement 
de Ramsès II t3) . 

Il y a, dans le dernier fascicule des K U B, un petit fragment ou il est ques- 
tion de Pija [maradu] et des Ahhijiva, ce qui indique les premières années de 
Muwatallu^. L’Egypte y est mentionnée aussi. Il est bien fâcheux que ce frag- 
ment soit si mutilé : peut-être prêterait-il à des rapprochements intéressants 

avec notre lettre. - , 

Quoi qu’il en soit, il y a eu, vers 1 3 o 2 , un voyage de Muwatallu vers 1 Égypte. 
A-t-il été jusqu’aux bords du Nil? Tout s est-il borne a une entrevue avec Ramsès 
en Palestine? C’est ce qu’on ne saurait décider. 

Nous apprenons par ailleurs ce qui a provoque la rupture de ces bonnes rela- 
tions : une volte-face de l’Amurru, rejetant l’allégeance du Hatti et se tournant 
vers l’Égypte (5) . D’où la grande campagne de l’an V de Ramsès II et la bataille 
de Qadesh (vers 1297). Le reste est bien connu : longues hostilités, traité de 
l’an XXI entre Ramsès et Hattusil (vers 1280), enfin mariage du Pharaon avec 
la fille aînée du roi hittite (en l’an XXXIV, après 1270). Quant à la visite d’un 
roi hittite en Égypte, à l’occasion de cet évènement, il serait peut-être un peu 
précipité de l’expulser de l’histoire. Il faudrait seulement admettre que le roi 
hittite ait été, non Hattusil, alors largement septuagénaire, mais son fils Dud- 
halijas (6) . 

En tous cas, à celte époque, il y avait de longues années que Dattasas avait 
perdu le rang de résidence temporaire. La capitale était de nouveau Hattusas, 

(i) Kcilsckr. a. Boghazkôi (dans Wissensch. Verôffenth der d. Or. Ges., 3o), II, 11, V°, 1 . 9-10, 1 . 20. 

12) Gôtze, Hattusilis, p. i4-2o. Cf. Forrer, Forsch., II, 1 , p. 33 , et mon article, RH A, ig 33 , 
p. 65 sqq. 

( 3 ) Keilschr. a. Bogkazkoi, II, 1 1, V°, 1 . i 3 . 

( 4 ) Keilschr if turk. a. Boghazkàï, XXVI, 76. Cf. mon article RB A, 1 9 3 3 , p. 100 sqq. 

( 5 ) Gôtze, dans Oriental. Literaturz. , 1929, p. 832 sqq. 

Cf. mon Monde méditerr p. 78, 83 . Mais j’incline tout de même à voir dans Hattusil le beau- 

père de Ramsès. 


860 


E. CAVAIGNAC. 


dont l’enceinte et la banlieue se couvrirent, précisément à cette époque, de mo- 
numents importants. 

Voici donc ce qui me paraît à retenir. La rupture entre Ramsès II et Muwa- 
tallu a précédé de peu la bataille de Qadesh. Auparavant, il y avait eu certaine- 
ment un traité de paix, qu’on doit supposer forcément postérieur à la campagne 
initiale de Séti I er . Ce traité de paix a-t-il été signé encore par Mursil, ou déjà 
par Muwatallu? Dans le traité entre Ramsès et Hattusil, le scribe égyptien (à la 
ligne 8 : Breasted, l. c., III, p. 167) semble bien rendre Muwatallu responsable 
de la rupture de la paix : rien n’empêche formellement qu’il ait rompu un traité 
signé par lui-même, mais il faut convenir que ce n’est pas l’idée qui se présente 
le plus naturellement. D’autre part, dans le passage du même traité entaché 
d’erreur, les derniers éditeurs du texte (Langdon et Gardiner, dans Journal oj 
Egypt. Archaeol., VI, p. 189-190) sont enclins à croire que «Muwatallu» a été 
écrit pour «Mursil», et que c’est bien Mursil qui a signé le second des traités 
égypto-hittites (le premier remontant aux temps lointains de Subbiluliuma). 
Mais, si Mursil a traité avec Séti I er (après 1 820), il faut lui attribuer une tren- 
taine d années de règne : c’est beaucoup, si l’on songe que son fils Hattusil est 
né avant l’an 9 de son règne, et était encore fort jeune à sa mort (cf. en der- 
nier lieu Gôtze, Die Ann. d. Mursilis, p. 12). L’indication ainsi recueillie n’est 
pourtant pas assez précise pour exclure absolument que Mursil ait encore été 
contemporain de Séti I er . 

Tout mis en balance, néanmoins, j’inclinerais à croire, sans oser l’affirmer, 
que c’est Muwatallu qui a traité avec Séti I er , et qu’il a rompu, quinze ou vingt 
ans plus tard, un traité conclu par lui-même. 


EIN WESIR DER 13. DYNASTIE 


(mit einer Tafel) 

VON 

HERMANN RANKE. 

Die schône Statue der Heidelberger âgyptischen Sammlung, deren Inschrift 
ich hier den Fachgenossen vorlege, ist in einer Vorder- und einer Seitenansicht 
von H. G. Evers in seinem Bûche «Staat. aus dem Stein» auf Taf. 1 3 8 und 
189 in guten Photographien verôlfentlicht worden. In ihrer Beschreibung 
kann ich mich darum kurz fassen. 

Der Dargestellte, durch seine Tracht — den an zwei Schnüren über den 
Schultern befestigten Sehurz — als Wesir gekennzeichnet, ist mit unterge- 
. schlagenen Beinen am Boden sitzend und schreibend dargestellt. Sein Ober- 
kôrper ist gerade aufgerichtet. Zwei Fettfalten über dem mit einer Borte 
abscbliessenden Schurzrande lassen den woklgenâhrten âlteren Mann erkennen. 
Über der îinken Schulter des Wesirs hângt, als ein Würdeabzeicben des schrift- 
kundigen hohen Beamten, das Schreibgerat in seiner uralten Form, wie es in 
dem Schriftzeichen Kl die Jahrtausende überleht hat : auf dem Rücken Farb- 
sâekchen und Fritterai für die Schreibbinsen, auf der Brust das Brett mit den 
beiden Farbnâpfen (1) . Von diesem vorgeschichtlichen Gérât unterscheidet sich 
deutlich das modische Scbreibzeug, etwa muschelfôrmig gestaltet und mit einem 
(Leder-?) Grifî versehen, das der Wesir auf seinem Iinken Oberschenkel ste- 
hen hat. Seine rechte Hand liegt, zum Schreiben gekrümmt (vgl. Tafel 1, 
Abb. 2), auf der Schriftrolle, deren Anfang über den rechten Oberschenkel 
des Wesirs hinabfâllt. 

Die Linke fasst das noch zusammengerollte Endettés Papyrus. Eine beson- 
dere Feinheit des Künstlers kônnte man darin sehen, dass die Hand gerade so 
liegt, als habe der Wesir sich in dem Augenblick darstellen lassen, in dem er 
den Namen seines Kônigs auf das Papyrusblatt niederschrieb. Der Kopf der 

,U) Âhnüche Darstellungen sind seit dem Mittleren Reiclie mehrfach bekannt. Ich gebe nur ein 
paar cliarakteristiscbe Beispiele : M. R. Legrain, Statues I, A2037. Reisner, Kerma IV, Taf. 36 , 2. 
N. R. L., D., Text I, S. 8, Nr. 8. Borchardt, Statuen II, 592. Legrain, Statues I, 42125 . In der 
Spàtzeit scbeint dieser Typus ausser Gebrauch gekommen zu sein. 

Mémoires, t. LXVI. &6 


B 62 


HERMANN RANKE. 


Statue ist weggebrochen. Die Maasse des erhaltenen Torso sind : Hôhe £6 
cm, Breite von Knie zu Rnie Bo cm. Der Werkstoiï ist ein grauschwarzer 
Granit oder Basait. Yon der einstigen Bemalung ist keine Spur erhalten. 
Das Stück trâgt die Inventarnummer 27 A W. So intéressant diese Statue als 
ein Beispiel der besten Plastik der uns durch nicht allzuviele Denkmaler be- 
kannten 1B. Dynastie ist, so wichtig ist auch die hieroglyphische Inschrift, die 
sich in 1 1 durch senkrechte Striche gegeneinander abgegrenzten von rechts 
nach links laufenden Reihen auf der Papyrusrolle eingemeisselt findet 1 (2) 3 . Sie 
lautet : 

1 v 3 v c-ao~c-ann @ 3 -> 

I .= — — 1 l mm A 1 T © 1 1 1" 1 

ÏGÎYÎK ÿïi*=GDifî¥(ïSAt=-y 
! P I* 7 ~'\ P ■ — T J Y ZkJ f A P VI BA, 

Der k Erbfürst » und «Fürst», der in der Pracht des Horus Befindliche <8 >, der «Leibwâch- 
ter», der .... im Hause des Lebens, dem die Angelegenheit der beiden Lânder gemeldet 

(1) tch erhielt die Statue im Winter 1912 durch Prof. Dr. Reich, der damais als Arzt in Kairo 
lebte und das Stück am 1 4 . Nov. ds. Js. bei der Versteigerung des Nachlasses von Alb. Ismallum 
in Kairo zum Preise von 16A2 âgyptiscben Piastern erworben batte. 

(2) Die Schriftzeichen sind, im Gegensatz zu der künstlerischen Ausführung der Statue selbst, 
etwas ungefûge. 

(3) Der Stein ist hier nicht zerstôrt; ob das Zeichen, von dem nur eine kleine Ecke eingeritzt 
erscheint, in Farbe vollstàndig ausgeführt war? 

i 4 * Über dem » ist ein Kratzer im Stein. Es wird doch wohl wd-t-mdw gemeint sein, obwohl 
dann n-t statt n zu erwarten wàre. 

(5) Zu twl-fpn, das man erwarten môchle, wollen die Spuren des hier verkratzten Steines nicht 
passen. 

i 6) Das ^ ist nicht gut erhalten. 

Die Spuren passen nicht recht zu ^ , das doch mit Bestimmtheil zu erwarten ist. 

Es ist imj dsr-w hr(-w) zu lesen. Zu der Schreibung von imj vgl. Sethe bei Northampton, 
Theban Necropolis, S. 10. Diese « ànigmatische» Schreibung ist m. W. aus dem M. R. bisher 
nicht hekannt. Zur Schreibung von dsr-w (bezw. dsr-w ) vgl. Sethe, Dramatische Texte , S. 7 b f. 
(Den Hinweis hierauf verdanke ich H. Kees). Der m. W. sonst nicht helegte Ausdruck imj dsr-w 
hr(-w) bezieht sich wohl auf ein besonders nahes Verhàllnis des Tràgers zum Kônig. 


EIN WESIR DER 13 . DYNASTIE. 


363 


zu werden pfiegtW, der Vorsteher der (Residenz-)Stadt, der Wesir, der Vorsteher der sechs 
Gerichtshôfe , der sOberrichter» lj-mr-w, erzeugt von dem «Leiter der Halle » (2) ij-mr (-w), 
dem Seligen. Es geschah gemâss dem Befehl des Kônigs von Oberâgypten und Kônigs von 
Unteràgypten, des Herrn der beiden Lânder Kj-nfr-r, dem Leben gegeben ist, des Sohnes 

des Re sbk-htp (• w ) dem Leben gegeben ist, dass Statue gegeben wurde W beim 

Folgen dorthin, wo der Kônig — er lebt, ist heil und gesund — sich befmdet, im Tempel 
des Amon-Re, des Herrn des Thrones der beiden Lânder in Karnak. 

Wir haben also die Statue eines Wesirs lj-mr-w, Sohnes des ij-mr(-w), der 
unter Kônig Da'jneferre -Sebekhotp (4) in der i 3 . Dynastie lebte, und dem eben 
diese Statue auf Befehl seines Kônigs im Tempel des Amon von Karnak aufge- 
stellt worden ist (5) . Leider ist ein wichtiges Stück der Inschrift — der grôssere 
Teil von Zeile 9 — so verwittert, dass mir eine einwandfreie Lesung mehrerer 

U) Zu dieser ehrenden Bezeichnung vgl. z. B. smj-w n-f nUt iwt-t, Weil, Veziere, S. 37 unten; 
die Form ist Part. Passiv Imperf. An unserer Stelle ist das -w in der Schrift ausgelassen. Zur 
Bedeutung der Form vgl. Gardiner, Gramm., S 36 g, U. 

I 2 ) Ein hohes Amt, das im M. R. gelegentlich auch von Wesiren bekleidet wurde; vgl. YVeil, 

Veziere, S. A 4 , S 10. 

(*) Wôrtlich : «gemacht wurde ( ir-w ) das Geben der Statues. Die gleiche Konstruktion kann 
ich in àhnlichen Texten nicht belegen. 

(*) Dieser Kônig, der Brader und zweite Nachfolger Neferhotpes I., wird jetzt ziemlich allgemein 
als der vierte Sebekhotep gezàhlt. (Vgl. Bürchardt und Pieper, Handb. der ag. Konigsnamen, 
S. 34 f. Ed. Meyer, Gesch. 11(1909) S. 285, Nr. 25 . Gauthier, Livre de Rois II, S. 3 i ff. Für 
andere Zàhiungen siehe Gauthier, a. a. 0., S. 3 1, Anm. 5.) Nach den von Gauthier gesammelten 
Denkmàlern scheint er ein Herrscher von einiger Bedeutung gewesen zu sein, der gewiss auch 
eine làngere Zeit hindurch regiert hat. Er führte B.auten im Tempel von Karnak (Annales, 4 , 26) 
und im Osiristempel von Abydos (Petrie, Abydos I, Taf. 59, Nr. 1 und S. 42 ) aus, weihte im 
Tempel von Karnak ein Sitzbild dem grossen Begründer des M. R. (Ann., 7, 33 f.) und liess in ihm 
Statuen seiner Vertrauten aufstellen (vgl. ausser der Heidelb. Statue Mariette, Karnak, Taf. 8 p.). 
Gewiss liess er hier in Karnak (vgl. weiter unten) ebenso wie in den Tempeln von Aphroditopolis 
(Sphinx, jetzt in Kairo, siehe Gauthier S. 34 ) und Tanis, also wohl in allen grôsseren Tempeln 
des Landes, Statuen aufstellen, und seine kolossalen granitenen Silzbilder aus Tanis (das eine jetzt 
in Kairo, verôffendicbt bei Evers, Staal aus dem Stein, Taf. i 44 und 1 45 , das ancien 1 - ob auch 
aus Tanis? — heute im Louvre, A 16, vgl. Boreux, Aniiqu. égypt. I, S. 42 f.) lassen — ebenso 
wie unsere Wesirstalue — eine Verhindung zur bildhauerischen Tradition der 12. Dynastie er- 
kennen. Eine kleine Statue von ihm, Louvre A 17 (Boreux S. 1A2), stammt vielleicht aus Tu- 
phium, und eine weitere Statue, olfenbar verschleppt, ist auf der Insel Argo in Nubien gefunden 
worden (Breasted, Americ. Journ. of Sem. Lang, and Lit. 25 , S. 43 , fig. 26). 

(5) D; e Vermutung liegt nahe, dass die Statue aus der 1902 aufgefundenen «cachette» von 
Karnak stammt (vgl. die ihr enfnommenen Tempetstatuen des M. R. bei Legrain, Statues I, S. 20- 
29 und Taf. 21-26). Da die Auktion, auf der sie erworben wurde, im Jahre 1912 stattfand, wàre 
die Môglichkeit gegeben, doch ist nicht bekannt, wann die Statue in den Besilz von Alb. Ismallum 
gekommen ist. 


46 . 


364 


HERMANN RANKE. 


Zeichen nicht gelungen ist und also auch die genaue Übersetzung der betref- 
fenden Stelle fraglich bleiben muss. Eins aber scheint deutlich zu sein : Bei 
der Aufstellung seiner Statue im Tempel war es fur den Wesir das Wesent- 
licbe, dass er sich mit seinem Kônige an einem Orte befand. Das ist von 
Interesse und entspricht der Eigenart des M. R. Im N. R. — und erst recbt 
in der Spâtzeit — beben derartige Tempelstatuen — die es im A. R.ja von 
Privatleuten noch nicht gibt — in ihren Inschriften mit Vorliebe hervor, dass 
sie dem Gotte nahe zu sein, an den Speisen seines Tiscbes Teil zu baben, die 
Gesânge in seinem Tempel zu hôren wünscben. Wnv werden uns unsere 
Statue also im Tempel von Karnak in der Nahe einer Statue des Kônigs auf- 
gestellt zu denken haben. 

Es bleibt noch die Frage zu beantworten, ob dieser Wesir der Heidelber- 
ger Statue schon bekannt ist. So viel ich sehe, kennen wir zur Zeit zwei 
Wesire seines Namens aus der Zeit der i 3 . Dyn. 

Ein Wesir ij-mr-w erscheint auf der von Lacau, Bull, de ÏInst. 3 o, S. 88 i 
und 893 vorlâufig genannten Kairener Stele der i 3 . Dyn. aus Karnak, auf 
der erwâhnt wird, dass ein Wesir Ils!! den Fürstenrang von el Kab sei- 
nem Sohne, dem Wesir vermacht habe. Da hier der Name des 

Yaters von dem auf der Heidelberger Statue verschieden ist, handelt es sich 
offenbar um zwei verschiedene Personen. Der Yater des Kaireners lebte unter 
Kônig mr-htp-r (1) , sein Sohn unter einem — • bisher nicht bekannten — Kônige 
swld-n-r . Es handelt sich hier also um eine etwas spatere Zeit als bei dem 
Wesir der Heidelberger Statue. 

Einen zweiten Wesir namens ij-mr-w kennen wir aus einer Granitstatuette 
in Turin (1220), deren Inschrift von P. E. Newberry, P.S.B.A. 25 , S. 36 o 
verôffentlicht ist. Er trâgt dort die Titel Wie der 

der Heidelberger Statue, und seinem Namen und Titeln folgen die Worte 

, die man gewôhnlich (so Weil, Veziere, S. A7) als «Sohn 
des Wesirs nh-wv auffasst. Wâre das richtig, so kônnte er natürlich mit dem 
Heidelberger Wesir nicht identisch sein. Anders liegt die Sache, wenn wir, 
nach der gewôhnlichen Art der Filiationsangabe im Mittleren Reiche (2) , die 
Inschrift vielmehr durch tfdes Wesirs etc. ij-mr-yp Sohn, der Wesir ' nh-w » wie- 
dergeben. In diesem Falle würde die Turiner Statuette nicht den Wesir 
ij-mr-w, sondera seinen Sohn, den bekannten Wesir ' nh-w (Weil, Veziere, 

tl) Nach Burchardt-Piefer S. 36, Nr. 166 Sebekholp VII oder Merhetprê II. 

(2) Vgl. Sethe, À. Z. 49, 97 ff. 


EIN WESIR DER 13. DYNASTIE. 


365 


§ i6) (l) , darstellen, und der Gleichsetzung seines Vaters ij-mr-w mit dem ij- 
mr-w der Heidelberger Statue würde nicbts im Wege stehen. 

Eine andere Frage ist es, ob Weil ( Veziere , § 17) den Wesir ij-mr-w der 
Turiner Statuette zu Recht identifiziert mit einem Wesir O ÎUAY ij-mr( -w)~ 
nfr-k-r®, dessen Statue sich im Louvre befmdet, der auch die Titel ■ / \ 
® Q J] J trâgt (3) , und dessen Name dann die voile Form «es 

kommt der Geliebte des Kônigs nfr-k-r » zeigen würde , wâhrend der auf der 
Turiner Statuette und der Heidelberger Statue sich findende Name als eine 
Kurzform aufzufassen wâre. Diese Louvre-Statue war, ihrer Inschrift zufolge, 
dem Wesir vom Kônige geschenkt und im «Haus von Millionen Jahren», ge- 
nannt hlp-k sbh-htp(-w) «es ruht (o.â.) der Ka des Kônigs Sebekhotp n (4) auf- 
gestellt worden. Hier eine Entscheidung zu fâllen wâre Willkür. Nur so viel 
lâsst sich sagen, dass ein Beweis für diese Identifizierung nicht vorliegt, dass 
aber mit ihrer Môglichkeit gerechnet werden darf. Bestânden beide Gleicb- 
setzungen zu Recbt, so hâtten wir nur zwei Wesire des Namens îj-mr-w (bezw. 
ij-mr-w-nfr-k-r ) zur Zeit der i 3 . Dyn. anzunehmen : Erstens den Sohn des 
ij-mr^-w) und Vater des Wesirs z nhw der Pariser, Turiner und Heidelberger 
Statuen (5 h Zweitens den Sohn des ^ den die Kairener Stele erwâhnt. 

Eine endgültige Entscheidung kann nur durch neues Material herbeigeführt 
werden. 

Es ist mir eine besondere Freude, diese kleine Gabe zu dem Gedenkbande 
des verehrten Meisters der franzôsischen Âgyptologie, Gaston Masperos, bei- 
steuern zu kônnen, unter dessen Aegide vor nun 3 o Jahren die Heidelberger 
Statue erworben worden ist. 

W Vgl. auch Legrain, Statues 1, £ 2 o 34 , wo leider der Name des Vaters des Wesirs c nh-w wegge- 
brocheD zu sein scheint. Die dortige Inschrift c ist der rMutter des Wesirsw gewidmet(I). 

t 2 ) Vgl. meine Personennamen , S. 9, 19. 

(3) Vgl. PèB A , ^5, 36o und Mariette, Karnak , Taf. 8 p. 

M Ob dies der Toten tempel des KôDigs war? 

t 5 ) Den dann auch die Statue Legrain I, 420 3 k darstellen würde. 


p . 



LOUIS POINSINET DE SIVRY 
ON HIEROGLYPHS 

(with one plate) 


BY 

WARREN R. DAWSON. 


To the volume of Studies presented to F. Ll. Griffith (1982), I contributed an 
account of the views of William Stukeley, a well known antiquary of the eigh- 
teenth century, on the nature and interprétation of Egvptian hieroglvphs and 
also of the remarkable controversy that arose out of the announcement of John 
Turbeville Needham that he had translated the inscriptions upon a s bust of 
Isis» in the Turin muséum by the aid of Chinese characters, which he held to 
be identical with those of Egypt ll) . This view, although influentially uphekl, 
was criticised by several scholars of note, and, after the President of the Royal 
Society had interested himself in the matter, information was obtained that led 
to the conclusion that the Turin bust was a modem forgery, made of local Ita- 
lian stone, and that its inscriptions Were not written in genuine Egyptian cha- 
racters. 

A rare book has recentlv corne into my hands entitled « Nouvelles Recherches 
sur la Science des Médailles, Inscriptions et Hiéroglyphes Antiques, par M. Poinsinet 
de Sivry, de la Société Royale des Sciences et Belles-Lettres de Lorraine. A 
Maestricht, chez Jean-Edme Dufour et Philippe Roux. M. DGG. LXXVI1I» (2) . 
A considérable portion of this book (p. i 6 A-i 85 ) is devoted to the Turin hust, 
of which an engraving is given (here reproduced, see Plate), and of which the 
author supplies a learned interprétation. 

De Sivry scouts the idea that the bust is a forgery, and he gives his reasons 
for maintaining its genuineness. Not only, in his opinion, is the bust a genuine 

B) Op. cit. supra , p. 465-473. 

( 2 ) 4° yi + igi pages, and VI plates engraved by J. B. P. Tardieu. 


368 


WARREN R. DAWSON. 


antique, but he further vindicates the authenticity of the inscriptions on it by in- 
stancing two other statuettes inscribed with similar signs. These figurines, of 
which he also gives illustrations, even if genuine, are certainly not Egyptian, 
unless the draughtsman has taken the greatest liberties with his models. De 
Sivry has, however, no sympathy with Needham’s view that a relationship 
could exist between Ghinese and Egyptian writing, and he translates the 
inscription according to a method of his own : needless to say, the resulting 
« translation » dilFers in toto from that of Needham. 

Needham s first publication appeared in 1761; in the two next years the 
criticisms of other scholars and the author’s rejoinder followed, and thereafter 
for a time the matter seems to hâve been dropped. A few years îater, how- 
ever, interest in the Turin bust was revived once more, and the opinion was 
expressed by the Abbé de Guasco w and by Dr. de Pauw (2) that the characters 
inscribed upon the bust were the deliberate frauds of a sculptor who had in- 
vented promiscuous signs out of his own imagination in order to mislead the 
learned. This «assertion téméraire??, as he calls it, de Sivry disposes of to 
his own satisfaction, and he proceeds to interpret the characters, partly in Latin 
and partly in French, giving at length his reasons for the meanings assigned 
to them, which may now be briefly summarized. It may be noted in passing 
that de Sivry, like Needham, read the writing from riglit to left. The text, 
according to him, is made up of a sériés of aphorisms, or «maximes??. The 
characters are here quoted by the numbers assigned to them in de Sivry ’s 
engraving^. 

First Maxim. [Signs Nos. i- 3 , on the brow of the bust]. Sapientia lampas 
mortalium ( seu transeuntium). The sign (No. 1) translated «sapientia??, is the 
caduceus of Hermes, which emblem, or the figure of Hermes himself, was 
used by the Egyptians to express the idea of wisdom. No. 2 is a lighted torch, 
and No. 3 is a bridge typifying the living as mortals passing on their way. 

Second Maxim. [Nos. h and 5 , below the eyes]. Potestasruit. No. h repre- 
sents a fortified gâte, signifving «power??. No. 5 is an ancient hattering-ram. 

Octavien de Guasco, De l Usage des Statues chez les Anciens, Bruxelles, 1768, p. 298. .. 

< 2) Corneille de Pauw, Recherches sur les Égyptiens et les Chinois, p. 23 . First ed., Berlin, 1773 ; 
2nd. ed., Berlin, 1 77 4 (reprinted in the Aulhor’s collected works, Paris, 1799); English trans- 
lation (by J. Thomson), London, 1796; German translation (by G. Krünitz), Berlin, 177A. 

P) Tli e Turin bust had been previously reproduced in the works of Needham and of Joseph de 
Guignes, but de Sivry claims that the figures of his predecessors were inaccurate, his own being 
quite correct. 


LOUIS POINSINET DE SIVRY ON H 1 ER 0 GLYPHS. 369 

Third Maxim. [Nos. 6-8, on the cheeks and nose]. Virtus sola stabilis. 
No. 6 is the nodus Herculis, Symbol of power, hence of moral power, or virtue. 
No. 7, placed by itself on the nose of the figure, represents solitude or isola- 
tion (1) . No. 8 represents an armillary or cosmic figure of the earth, and 
dénotés «stability ??. 

Foürth Maxim. [Nos. 9-1 1, on the heraldic sinister side of the bust]. L’en- 
trée de la Science, c’est le doute. No. 9 is an unbarred doorway : No. 10 is an 
anchor, or triple grappling-iron, typifying «fixity??, «certaintv?? and hence, 
«knowledge??, and No. 1 1 is a balance, signifying «doubt??. This balance has 
no pans, for a balance with its pans would mean not «doubt??, but «equity??. 

Fifth Maxim. [Nos. 12-1 5 , on the dexler of the bust]. Ce que l’eau est au 
feu, au désir l’est la possession. No. 12 is a fountain equipped with a jet, mean- 
ing «water??; «fire?? is represented by a torch (No. 1 3 ); «desire?? by a pair of 
open arms, (No. 1 4 ) ; suggesting Yirgil’s Tendeniesque manus ripae ulterioris 
amore. No. i 5 represents a barred door, expressing «possession??. 

Sixth Maxim. [Nos. 16-19, side, 2nd line]. La vertu sans les œuvres 

est un beau sépulcre. No. 16 is supposed to he the same as No. 6, already 
rendered «virtue??. No. 17 represents Saturn, and means «castration??, or 
«privation??. No. 18 represents indefinite numbers, and consequently the 
rather far-fetched équivalence of «works??. No. 19 is a sépulcral column, 
lighted by a lamp on its summit. The whole expression is compared with the 
biblical «whited sépulcres??. 

Seventh Maxim. [Nos. 2 0-2 3 , dexter , 2nd line]. L’esclave et l’homme libre : 
c’est le feu et l’eau. Of this interprétation, de Sivry offers no explanation, re- 
marking only, «comme les caractères le font suffisamment connaître??. 

Eighth Maxim. [Nos. 2/1-27, Pister, 3 rd line]. Une lampe à l’entrée d’un 
tombeau, voilà la grandeur. The sign No. 2 h has already been interpreted as 
«lamp?? (No. 1 3 ). No. 26, translated «l’entrée??, does not in the least res- 
emble No. 19, which was said to be a tomb surmounted by a lamp. Althougli 
the two signs, according to the plate, are identical, the author says of No. 26, 
«il est à remarquer que, dans cette inscription, il n’y a point de lampe sur la 
corniche du tombeau, comme dans l’avant-dernière sentence dont nous venons 

111 A similar significanee was attributed lo this character by Needham, and it is the sole point 
of agreement between the two authors. See my article, op. cil. supra, p. 468 . 

Mémoires , t. LXVI. hn 


870 


WARREN R. DAWSON. 


de traiter; et cela pour éviter le double emploi, parce que la maxime même 
ouvre par une lampe», Sign No. 27 is left without explanation, but the whole 
phrase is said to be an allusion to death. 

Ninth Maxim. [Nos. 2 8-3o, dexter, 3rd line]. Le Voyageur transporte avec 
lui ses passions 1 No. 28 , being a figure of many sinuosities and irregularities, 
signifies «pérégrination», and hence, «traveller». No. 29 is a skiff with its 
rudder, meaning crcarry», or «transport». No. 3o is the same as No. ih, 
previously rendered «desire», and hence «passions». 

Tenth Maxim. [Nos. 3i, 32, 4th line]. Maison qui menace ruine , veut être 
étayée. No other explanation is given of this interprétation than the generaliz- 
ation : «Pour dire que le faible doit s’étayer du plus fort : l’indocte, du savant; 
le pauvre, du riche; l’homme sans expérience, de celui qui en a, etc.». How 
this aphorism is extracted from the two strange characters that are alleged to 
express it, we are nôt told. 

/ 

This ingenious but utterly fatuous nonsense, is a good specimen of the man- 
ner in which the learned taxed their brains to find an interprétation of Egypt- 
ian hieroglyphs. It is curious that de Sivry, who was an antiquary of merit 
with a trained eye, who could read the characters and inscriptions on coins 
and other antiquities, and who also apparently had some knowledge of Semitic 
languages, could fail to perceive the entire dissimilaritv between the characters 
on the Turin bust and those of genuine Egyptian monuments. It is true that 
facilities for comparison were very limited, but a certain number of actual 
antiquities was to be found, even in de Sivry’s time, in the cabi